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[RP] "Bienvenue en Gourmandie ! " Chez Elda {Auberge}

Altaire
[i]C'était dos à la scène qu'Altaire était placé jusqu'à ce que Lodania se mit à parler. Il n'eut le temps de s'approcher de Lodania alors qu'Estoile vint la rassurer aussi tôt. La soirée avait été désastreuse et complètement imprévue dans le sens de l'attaque. Il observa Estoile manipuler Lodania en lui parlant. Celui-ci retenu ses faits et gestes quand le nom d'Olwin apparut une nouvelle fois.

Plus de six mois s'étaient écoulés depuis qu'Altaire avait... disparu... Il se demandait serieusement si les choses avaient changés et évolués. Sue se passait il, pourquoi Olwin revenait tout le temps quand Altaire regardait Lodania ? De plus, ce nom qui commençait à le hanter revenait souvent quand on voulait réconforter la victime. Pourquoi pas Altaire ? Qu'est-ce qui avait changé ? Il finit par comprendre ce qu'il s'était passé pendant son absence suite aux dires de la tavernière et de la diaconnesse.

Son coeur se mit à battre si fort et si vite que la diaconnesse et la femme aveugle pouvaient entendre ces battements de coeur dans un écho sourd et imposant. La respiration de l'homme torse nu se faisait de plus en plus profondément, laissant le son de l'expiration glacer le sang de don entourage. Il regarda Lodania, puis Estoile dont le regard percent di démon transperça celui de la diaconnesse. Il insista en regardant Estoile et baissa la tête en serrant intensément ses poings. Une énergie fortement négative se faisait sentir dans la totalité de la pièce.

C'est à ce moment tragique que l'ange perdit ses ailes, puis tomba dans les ténèbes obscures et sans fond.
[/i]
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Lodania
Lodania laissait Estoile faire... et malgré tout, commençait à se sentir mieux.
La diaconesse lui faisait un résumé de la situation, situation que la jeune femme connaissait par coeur, à un détail près : Altaire lui avait donné de son sang. Ainsi, non seulement il l'avait sauvée en la retrouvant sur les bords de l'Aure, mais en plus, il n'avait pas hésité à mettre sa vie en danger pour elle.

Sa cécité... due aux coups... La jeune femme avait mal dans tout le corps sauf au visage. Son visage avait été épargné ce qui laissait penser que le problème ne venait pas de là. Il y avait un autre soucis, Estoile ne lui avait pas tout dit. Que s'était-il passé entre son arrivée en Gourmandie et la chambre où elle reposait ?

Estoile parlait d'Olwin... ainsi, il était venu. Sans doute avait-il réparé au mieux les blessures de son corps... mais il n'avait pas réparé les blessures de son coeur. La jeune femme était complètement perdue.

Alors qu'elle avait demandé à Altaire de s'approcher, celui-ci ne l'avait pas encore fait... pourquoi ? Parce qu'Estoile était présente ?
Lodania avait des choses à lui dire... Ils avaient des choses à se dire. Une fois que la diaconesse eut fini de la calmer, la jeune femme lui adressa à nouveau la parole.


Estoile, mon amie... je...
Ne m'en veux pas, mais... je voudrais rester seule... enfin...
Seule avec Altaire.

Et si Olwin demande à monter, dis-lui que je me repose, que je dors... ou trouve autre chose, mais je ne veux personne ici pour l'instant.
Et encore merci pour tout...


Lodania attendit qu'Estoile sorte pour parler à nouveau à Altaire. Elle sentait comme un malaise dans la pièce, cela devenait étouffant. La position allongée devenait inconfortable, elle avait mal.


Peux-tu m'aider à me relever un peu, s'il te plait ? Juste mon dos, j'ai du mal à respirer...
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Altaire
Altaire regardait la diaconnesse sortir de la chambre de Lodania. Son regard se posa sur la victime qui ne pouvait le voir mais qui cependant pouvait lui parler. Celle ci lui demanda de l'aider à se redresser.
Il se rapprocha, attrapa sa main et passa son autre main sous son dos qu'il souleva doucement. Une colère intérieure, cachée par de doux et bons mouvements. Lodania se trouvait maintenant assise.


Comment te sens tu ?
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Lodania
Altaire s'approchait enfin et aida Loda à se relever un peu. Le sentir à nouveau si près d'elle lui fit une sensation étrange.

Je me sens... bizarre, à vrai dire... j'ai si mal...

Elle approcha ses mains de son visage, le caressant du bout des doigts. Il avait changé, mais elle le reconnaissait bien. C'était bien lui.
Son coeur se mit à battre plus fort.
Valide, elle aurait pu se jeter dans ses bras, alors que là, elle ne pouvait pas.

Elle posa sa tête contre son épaule, se rendant ainsi compte qu'il n'avait pas grand chose sur lui. Elle voulait lui dire tant de choses, mais ne savait par où commencer. Les larmes coulèrent.


Je suis désolée... je suis impardonnable...

Elle prit la main du jeune homme dans la sienne et la serra... il ne devait pas s'échapper...

_________________
Altaire
Déception... Trahison... Il s'agissait des seuls mots que le jeune lisait autour de lui. Il regardait Lodania, la soutenant physiquement avec le haut de son corps dénudé.
Il s'assit près d'elle la tenant ainsi dans ses bras. Il eut un long et mauvais soupire.


Impardonnable...

J'ai péri en Bretagne... tu sais... tomber sur le champs de bataille, c'est s'élever au dessus et monter très haut. Mon heure n'était venue. Mes ailes se sont décrochées et la vie m'est revenue.

Mes blessures physiques me font souffrir, j'ai voyager près d'un mois pour te retrouver à travers la faim, la soif et les attaques. Depuis que je me suis remis de mes blessures de guerre, je n'ai cessé de souffrir. Ce n'est apparemment point terminé...

Absolution et ardents couroux...

_________________
--Estoile.
Lodania était de plus en plus éveillée et c'était un bonheur que de la voir s'exprimer aussi nettement ; c'en était même rassurant.

Citation:
Estoile, mon amie... je...
Ne m'en veux pas, mais... je voudrais rester seule... enfin...
Seule avec Altaire.

Et si Olwin demande à monter, dis-lui que je me repose, que je dors... ou trouve autre chose, mais je ne veux personne ici pour l'instant.
Et encore merci pour tout...


EStoile l'écoutta patiemment tout en la regardant ; la diaconesse voulait être sure qu'elle était bine réveillée et que sa conscience était revenue intacte en elle ; aussi observa t-elle particulièrement les yeux de Lodania qui en disait long sur la qualité de son esprit, ils se mouvaient normalement, pas de tremblements ou autre battement inperceptibles à quelqu'un de non initié en la matière ... alors EStoile fut rassurée quant à son état de santé :

- Oui ma Loda je vais pouvoir te laisser maintenant , il est vrai que je pense aussi qu'il faille que tu parles avec Altaire et si je vois Olwin je ferais en sorte de le retenir , vit bien maintenant et ne t'inquiète de rien , je fais comme tu me demandes.

EStoile dit exprès et tout haut le nom d'Altaire pour que celui-ci l'entende bien nettement ... elle n'était pas du tout sure de ses prétentions envers la jeune femme car son pressentiment de tout à l'heure à l'encontre de celui-ci lui laissait comme "un je ne sais quoi" qui la troublait encore ... mais EStoile savait par expérience qu'elle ne pouvait être partout et se devait donc de partir comme il lui était demandé exprèscémment par Loda ... ce qu'elle fit en déposant sur le front de celle-ci un baiser d'amitié et une caresse sur sa joue ... puis c'est sans faire de bruit qu'elle quitta la taverne de la Gourmandie.
Myladybe
Myladybe entra dans la taverne d'Elda,

Tout était étrangement calme, point de tavernière en vue
et ce qui était plus curieux
point de clients attablés discutant et sirotant leur verre de calva en refaisant le monde à chaque gorgée

- Que se passait-il donc ici ... ?

_________________
Dame de La Bigne _ 11 aout 1456
Lodania
Lodania frissonna aux mots prononcés par Altaire. Lui aussi souffrait.
Elle comprit qu'elle le faisait souffrir.
Il avait dû croiser Olwin, cela ne pouvait être que cela.

Elle posa sa tête contre son épaule. Elle avait mal dans cette position, mais ainsi, elle était réellement sûre qu'il était bien là et qu'elle ne délirait pas.


Je t'ai attendu... jusqu'au jour de la terrible nouvelle de ta mort.
Je n'ai été que l'ombre de moi-même, pas bien mieux qu'aujourd'hui.

J'ai voulu te rejoindre à Fougères. On m'a dit qu'une mort suffisait, qu'il était inutile d'agrandir la liste.

Puis il y a eu le couvent... j'avais envoyé des pigeons à qui pourraient les recevoir... dans mes rêves j'avais même été jusqu"à imaginer que tu viendrais.

Je n'ai pas su être assez forte... pardon...


Elle se serra contre lui... la douleur commençant à devenir plus importante. Elle se crispa.
_________________
--Maurice.
Maurice dissimulé par une table, nettoyait le sang qui commençait à sécher sur le sol de la taverne... Il leva la tête lorsque la porte s'ouvrit, Oh Dame Myladybe de la Bigne, Il se leva et se dirigea vers elle, il s'inclina, il voulu saisir sa main pour y déposer un baiser mais il s'y résigna voyant l'état de ses mains maculée de sang...

Hem nous avons eut une longue nuit, Dame Lodania, votre nièce a été agressé sur les bords de l'Aure, elle va mieux, je vous rassure de suite mais elle gardera des séquelles, le médecin et moi avons pourtant fait tout ce que nous avons put, je vous conseille de rester ici jusqu'au levé du jour ou bien je vous raccompagnerai jusqu'à votre demeure, il n'est pas prudent pour une dame de se promener seule... Dame Lodania se repose, ainsi qu'Altaire... Une légère amertume dans le son de sa voix lorsqu'il prononça ce dernier nom...

Estoile descendait les marches une a une, songeuse, Maurice, essuya ses mains sur son tablier, il enfourna l'une d'elle dans sa besace posé sur une table, il saisit la lettre, lança un regard à la Diaconesse, puis se résigna une fois de plus, il aimait beaucoup Estoile, il ne voulait... il ne sentait pas capable de lui annoncer le décès de Kharyn...
Altaire
Altaire tenait Lodania dans ses bras pendant que celle-ci lui parlait de sa voix douce. Il fronçait les sourcils étant fortement étonné de ce qu’elle lui apprenait en si peu de temps. Il n’en revenait pas, mort ? Lui ? Alors qu’il était bel et bien en vie ? Il ne comprenait pas ce qui s’était passé, peut être s’était-il réincarné en une autre personne ? Impossible, ses atouts et ses défauts étaient toujours là que ce soit physique ou moral. Il se leva d’un seul coup, quittant les bras de la belle blonde qui faillit tomber sur le dos sur le lit. Sa main serrait encore la main droite d’Altaire qui lui était debout.

Comment ?! Mort ?!

La tension explosa dans l’esprit d’Altaire qui s’énerva bien qu’il devait être faible après avoir donné son sang à la jeune femme. Il semblait avoir l’usage intégral de son corps.

Qui vous a annoncez que j’étais mort ?!!

Sur le dernier mot, il déclencha le mécanisme de sa lame secrète sous son avant-bras gauche. Le long de la lame arriva devant les yeux de Lodania dans un sifflement mortel.


Un couvent ? De quoi parles-tu ?

Je n’ai pas reçu de courrier de ta part…


Il s’arrêta net au dernier mot prononcé par la jeune femme blonde. Il la fixait d’un regard de mauvais augure.

Pardon…

Il se demandait si sa voix imposante avait été entendue par les personnes présentes au rez-de-chaussée de la taverne. Il dégagea sa main de celle de Lodania en la rejetant dans le vide comme avec mépris.

Comment être pardonnez par un mort ..?

Il se dirigea vers la porte sans se retourner.
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Lodania
Altaire était tendu en écoutant la jeune femme. Il paraissait aussi très en colère. Lodania commençait à avoir peur.

Pourquoi réagissait-il ainsi ? Avait-elle réellement manqué de discernement ? Ils avaient partagé tant de choses et pourtant, il lui parlait durement. Elle qui avait pendant de longs moment cherché à se convaincre qu'il n'était pas mort, qu'il reviendrait... elle avait promis de l'attendre. Elle avait renvoyé à leur place des jeunes hommes qui avaient tenté de la reprendre, leur envoyant au visage qu'elle n'était pas disponible.

Le seul qui avait réussi à s'en rapprocher avait été le tisserand, mais ils n'étaient que de très bons amis, rien de plus. Tout avait basculé après la sortie du couvent. Il avait pris soin d'elle, elle qui n'allait pas bien.

Elle se remémora cette soirée en taverne, en présence de Terence et de Rwandralle... où elle avait appris qu'un jeune homme blessé avait été amené à Bayeux. Elle avait vite compris de qui il s'agissait et sa réaction avait été violente.

Elle avait reproché à ses amis de ne lui avoir rien dit, de lui avoir caché la vérité. Que l'homme qu'elle aimait était blessé et qu'elle n'avait pas été prévenue. Puis le corps du jeune homme avait disparu... plus aucune trace de vie... jusqu'à cette fameuse lettre.

Altaire se leva d'un bloc du lit, tenant toujours la main de Loda, mais ce qui ne manqua pas de la déstabiliser. La voix du jeune homme l'effraya, elle ne comprenait pas. Elle qui était si heureuse de le retrouver, pourquoi agissait-il comme cela avec elle ?

Elle entendit comme un sifflement passer devant elle, tout proche. Elle frissonna. Cela lui rappela la lame de son agresseur. La peur revenait.
Il lui repoussa sa main violemment et s'éloigna de la jeune femme.
Qu'allait-il faire ?

Lodania avait des pensées floues, elle ne comprenait plus rien. Son ange... que lui arrivait-il ?
Elle retomba en arrière, laissant échapper un gémissement de douleur. La jeune femme ne souffrait pas que dans son corps, mais dans son âme aussi. Et à ce moment précis, elle était encore plus perdue.


Pourquoi ?? Pourquoi me parles-tu ainsi ?

Elle l'entendit s'éloigner.

Altaire... tu... Non !
Ne... me laisse pas...


La jeune femme essaya de se relever. Elle posa un pied au sol, se dirigeant vers l'homme. La douleur fut trop grande, elle s'écroula au sol.
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Altaire
Altaire était devant la porte quand les derniers mots prononcés par Lodania se figèrent dans son esprit et résonnèrent fortement et avec insistance. Il s’était arrêté net suite à ses mots. Il ne bougeait plus, son coeur se mit à battre fortement. Il entendit un bruit et sentit des vibrations sous ses pieds. Il se retourna lentement en arrière pour regarder l’origine de ce bruit. Lodania était tombée en essayant de le rattraper. Le jeune homme fut capturer par un mal de tête atroce comme si les damnés s’étaient emparés de son crane. Il serra sa tête fermement à l’aide de ses mains et serra les dents en grognant légèrement à cause de la douleur. Après de courts instants dans cette position, le mal quitta son corps. Il annonça d’une voix douce et calme.

Lodania…

Il s’avança vers Lodania qui était allongée sur le sol. Il se mit à genoux à ses côtés et passa ses bras sous son corps pour la soulever. Il l’allongea sur le lit, le dos relevé et la laissa se positionner pour qu’elle soit dans une posture où elle ne souffrait pas. Le jeune homme torse-nu restait assit près d’elle. Sa lame avait été replacée dans son boitier. De sa main gauche, il caressa le visage de la jeune blonde. Ses gestes étaient plus calmes et attendris. En voyant Lodania à terre, son esprit s’était adoucit.

L’on m’a abandonné… Je ne suis plus l’Altaire que tu connaissais…

L’on ne m’aime pas comme l’on m’avait aimé... Même toi…


Il eut un long soupire, puis il se leva pour regarder par la fenêtre.
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Lodania
Altaire revint auprès de Lodania pour l'aider à se relever. Il avait l'air de s'être adouci et la jeune femme fut plus rassurée.
Elle avait mal à cause de sa chute, une plaie s'était sans doute rouverte, mais elle avait plus mal encore de le voir ainsi.

Il resta à côté d'elle et lui caressa le visage. Cette caresse... même n'y voyant rien elle l'aurait reconnue entre mille.

Il lui disait qu'il avait changé, qu'il n'était plus l'homme qu'elle avait connu.
Elle s'en moquait de cela, ce qui lui importait, c'est qu'il était bien vivant.
A sa dernière phrase, elle serra sa main fort.

Il se releva du lit, et de peur qu'il ne s'en aille à nouveau, elle lui retint la main, ce qui ne l'empêcha pas d'aller un peu plus loin, mais toujours en contact avec elle.


Je suis désolée... moi aussi j'ai changé. Quand tu es parti, j'ai essayé d'être forte. Quand on m'a appris ta mort, j'ai perdu une partie de moi-même.


Elle ne savait pas si elle devait aller plus loin dans ses aveux, puis elle se décida finalement à continuer.


Olwin a réussi à me faire me relever... puis, de par ses fonctions et ses études, il est trop peu présent. J'ai des amis pour me soutenir, mais l'un d'entre-eux a décidé de quitter Bayeux... sans moi.
Tu as raison... je ne t'aime plus comme je t'avais aimé. Mais cela n'a rien avoir avec toi.

Mon coeur se ferme, Altaire... j'ai trop souffert.


Des larmes coulaient à présent, donnant un reflet intense à son regard vert.

Et regarde-moi... je ne suis plus rien. Je n' y vois plus, mon corps est en lambeaux, et ne parlons pas de mon coeur en miettes. Qui pourrait vouloir de moi ainsi ?


Elle se mit assise sur le bord du lit. Il fallait qu'elle se lève, qu'elle se prouve qu'elle pouvait au moins marcher à défaut de voir.
Le sol sous ses pieds semblait vouloir se dérober, mais elle se retint à lui, se serrant contre lui, elle lui demanda :


Si tu m'aimes encore un peu... amène-moi au Mont maintenant.
Il y a une porte qui donne derrière, personne ne nous verra sortir.

Laisse un petit mot à l'attention d'Elda, qu'elle ne s'inquiète pas ne ne plus nous trouver là, mais emmène-moi loin, s'il te plait...


La jeune femme avait besoin de s'éloigner de Bayeux, pour panser toutes ses plaies, les visibles et les plus discrètes mais les plus profondes...

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Altaire
Tu as raison... je ne t'aime plus comme je t'avais aimé. Mais cela n’a rien avoir avec toi.







Altaire restait silencieux. Il ne bougeait plus. Cette phrase avait cisaillée son esprit en une infinité de morceaux qu’on ne pouvait rassembler. Il la tenait encore, son visage n’exprimait rien, pas de peine, pas de joie, de dégoût, de vie… On aurait vu le visage d’un mort, il l’était déjà et il mourut encore dans les bras de cette femme qu’il ne connaissait plus. Ses yeux étaient dirigés vers le néant, lui aussi venait de perdre la vue, il ne regardait rien bien que ses yeux étaient encore ouverts. Son regard ne donnait plus de signe de vie, il n’avait en fait, plus envie de voir. Ses bras restaient en place mais ne tenaient pratiquement plus rien.

Un long moment ainsi, dans cette position, Lodania tenait un mort dans ses bras. Son esprit revint à la vie, il pût voir le visage de Lodania, quelques larmes coulaient sur ses joues. Il prit la main de Lodania pour la porter à sa lèvre. Il l’a fit passer sur sa cicatrice qui traversait ses deux lèvres verticalement sur le côté droit.


C’est ici que tes lèvres m’ont quitté à jamais.

Te souviens-tu. Eldarwenn avait été attaqué il y a longtemps de cela. J’étais partit au front quand tu m’appris la nouvelle, avec… une question emplie d’inquiétude. Tu t’en souviens n’est-ce-pas ? Moi oui… Je t’avais répondu que rien ne changerait…

Finalement, le contraire est arrivé… J’ai été trop fidèle… Jusqu’à te donner une grande partie de ma vie sans me soucier de mourir.


Il haussa la voix.

Tu en es désolée ! Je sais !

Il s’énerva un peu.

Moi aussi je suis désolé !! Désolé d’être revenu !! Désolé de t’avoir sauvé, de t’avoir donné mon sang, de t’avoir aimé !!! Si je n’étais revenu, tu ne serais pas ici, avec un inconnu, blessée et désolée. Maintenant, tu es obligée de vivre avec une partie de moi, le plus décevant c’est que tu n’avais besoin que de cette partie, celle qui te permet de survivre, malheureusement, le reste qui va avec peut repartir, loin de préférence !!

Diantre de mission !! Al Mualim je te maudis de m’avoir envoyé dans ce village !!

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Lodania
Loda se trouvait toujours contre lui. Ce contact était rassurant. Il valait mieux le savoir trop près que trop loin. Altaire avait des réactions étranges depuis son retour et être si près de lui permettait à la jeune femme de sentir le moindre de ses mouvements et éventuellement d'anticiper une quelconque réaction.

Altaire lui prit la main et la dirigea vers sa bouche. Elle put ainsi sentir une légère cicatrice. Du bout des doigts, elle la parcourait lorsqu'il lâcha :


C’est ici que tes lèvres m’ont quitté à jamais.

La main de la jeune femme passa de la bouche, en une caresse douce vers la joue d'Altaire. Elle était torturée par ses sentiments qui existaient toujours, l'envie de lui prouver qu'il se trompait, et la promesse qu'elle s'était faite de se protéger des hommes. Elle sentait que la tension remontait à nouveau et il fallait absolument éviter qu'il n'entre dans une colère noire. Elle ne supportait pas de le voir ainsi : il y avait en elle un mélange de peur et de compréhension. Il commença à parler d'Elda et de son agression, puis de sa fidélité envers Lodania, au moment où il haussa le ton. Le voilà qui s'énervait à nouveau et avec les mots qu'il lâcha, Lodania comprit qu'il ne l'avait pas écoutée.

Moi aussi je suis désolé !! Désolé d’être revenu !! Désolé de t’avoir sauvé, de t’avoir donné mon sang, de t’avoir aimé !!! Si je n’étais revenu, tu ne serais pas ici, avec un inconnu, blessée et désolée. Maintenant, tu es obligée de vivre avec une partie de moi, le plus décevant c’est que tu n’avais besoin que de cette partie, celle qui te permet de survivre, malheureusement, le reste qui va avec peut repartir, loin de préférence !!


Trop !! c'en était trop ! Voilà que maintenant il exprimait le regret de l'avoir sauvée. Comment de l'amour pouvait-il si soudainement se transformer en haine ?

La main de la jeune femme quitta la joue d'Altaire, où quelques instants auparavant, elle y laissait une caresse, pour y revenir avec un claquement qui lui piqua les doigts.
Elle venait de le gifler... chose qui ne lui ressemblait pas. Elle n'avait jamais levé la main sur personne et ce geste la surprit un peu... mais elle aussi était en colère. Son regard vert était transperçant.

Tu es injuste !! Tu n'as pas le droit de dire ça !
Je n'ai jamais voulu que tu t'éloignes de moi, que tu partes faire la guerre contre les Bretons.

TU devais rester à mes côtés et TU es parti. Je t'ai été fidèle, bien plus que tu ne le penses.

Une partie de moi est morte avec toi, quand j'ai cru, à cause de cette lettre, que tu étais mort.


Elle prit la main d'Altaire et déclencha le mécanisme qui fit apparaitre la lame, puis la pointa sur son coeur.


Maintenant, si tu juges que je ne dois pas vivre, n'hésite pas... J'ai déjà vu la Mort de près, je n'ai plus peur.


Le ton de ces derniers mots étaient durs. Jamais elle n'avait parlé ainsi. Etait-ce parce que le sang du jeune homme coulait en elle qu'elle avait ce comportement ? Elle avait un caractère trempé, certes, Olwin, Rwan et d'autres en avaient déjà fait les frais. Mais ce ton là, cette voix qui sortait de sa bouche, lui firent presque peur.

Et si tu veux nous laisser une chance de nous en sortir, de nous reconstruire, il ne faut pas que nous restions à Bayeux.

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