Anya.
[Dans une chambre d'auberge à Annecy...]
« - Qué tu faiiiiis ? »
« - Chut François ! J'écris... »
« - A quiiiii ? Ze peux écrire moua aussi ? »
« - Grmpf...tiens, un parchemin et un fusain, dessine moi un mouton. »
« - Han nan ! C'pas beau les moutons ! »
« - Un canard alors ? »
« - Vouééééééé ! »
La nuit commençait à tomber, au même titre que la température dans la chambre qu'Anya louait à Annecy. Enfin, si on pouvait appeler une chambre une pièce aux dimensions réduites, avec des courants d'airs partout et des rats qui se battaient en duel avec les cafards. Anya n'était pas gênée par les rats, elle aime bien les rats, c'est beau un rat. François son fils, moins, mais François n'aimait rien d'autre que les canards.
La nuit se profilait donc et Anya avait allumé une bougie pour y voir plus clair de son il gauche, l'autre étant mort, kaput, HS. Cette particularité fichait la trouille à plus d'un mais la blonde s'en tamponnait l'oreille avec une poulaine surtout que le nombre de personnes qu'elle avait côtoyé ces derniers mois était fortement restreint. En dehors des surs du couvent où elle s'était retirée pendant un long moment, son fils, et ses plantes, peu de personnes avaient l'occasion d'adresser la parole à cette femme étrange, jolie mais inquiétante, intelligente mais barge. Intelligente avant de rentrer dans le couvent, surtout barge en en sortant. Faut dire que les nones au bout d'un moment ça lasse, et avoir le nez plongé dans des écrits comme « comment tailler les rosiers ?» ou encore « L'hagiographie de Sur Sourire, celle qui a changé la vie des bouquetins savoyards », bah ça vous bousille une femme. Pire encore, la soudaine passion de son fils pour les canard qui à partir de ce moment là ne cessait de lui apporter des canetons morts, de dire « canard » ou « coin coin » toute la journée et de pratiquer une danse fort étrange où il se prenait pour un canard -Anya en déduisit que c'était peut être une coutume locale. Heureusement pour François, Anya n'était pas sa mère biologique et par conséquent il avait peut être une chance de s'en sortir plus tard. Qu'il se réjouisse moi j'dis.
Bref ! Des parchemins recouvraient l'intégralité de la petite table -qui était aussi défraichie que l'aubergiste- si bien qu'il était difficile de dire où se trouvait la plume et son encrier. Anya non plus n'en avait pas la moindre idée, ce qui la força à chercher pendant un bon quart d'heure. Une fois son trésor de guerre entre les mains, la jeune femme se pencha sur son parchemin et poussa un long soupire.
« - Pffff...qu'est-ce que je vais lui écrire... »
Lentement, mais surement, la Haareweiss coucha quelques mots mais ne parut guère guère satisfaite du début de sa lettre. De son côté François dessinait et glissait à l'occasion son uvre sous l'il de sa mère. uvre censée représenter un canard mais qui ressemblait plutôt à un lapin atteint de myxomatose. Tout juste sourit-elle au petit garçon pour lui faire comprendre que « c'est bien mon petit, c'est joli, mais là j'suis occupééééééée » qu'elle reprit son écriture.
Une bonne heure plus tard la missive était achevée.
« - Qué tu faiiiiis ? »
« - Chut François ! J'écris... »
« - A quiiiii ? Ze peux écrire moua aussi ? »
« - Grmpf...tiens, un parchemin et un fusain, dessine moi un mouton. »
« - Han nan ! C'pas beau les moutons ! »
« - Un canard alors ? »
« - Vouééééééé ! »
La nuit commençait à tomber, au même titre que la température dans la chambre qu'Anya louait à Annecy. Enfin, si on pouvait appeler une chambre une pièce aux dimensions réduites, avec des courants d'airs partout et des rats qui se battaient en duel avec les cafards. Anya n'était pas gênée par les rats, elle aime bien les rats, c'est beau un rat. François son fils, moins, mais François n'aimait rien d'autre que les canards.
La nuit se profilait donc et Anya avait allumé une bougie pour y voir plus clair de son il gauche, l'autre étant mort, kaput, HS. Cette particularité fichait la trouille à plus d'un mais la blonde s'en tamponnait l'oreille avec une poulaine surtout que le nombre de personnes qu'elle avait côtoyé ces derniers mois était fortement restreint. En dehors des surs du couvent où elle s'était retirée pendant un long moment, son fils, et ses plantes, peu de personnes avaient l'occasion d'adresser la parole à cette femme étrange, jolie mais inquiétante, intelligente mais barge. Intelligente avant de rentrer dans le couvent, surtout barge en en sortant. Faut dire que les nones au bout d'un moment ça lasse, et avoir le nez plongé dans des écrits comme « comment tailler les rosiers ?» ou encore « L'hagiographie de Sur Sourire, celle qui a changé la vie des bouquetins savoyards », bah ça vous bousille une femme. Pire encore, la soudaine passion de son fils pour les canard qui à partir de ce moment là ne cessait de lui apporter des canetons morts, de dire « canard » ou « coin coin » toute la journée et de pratiquer une danse fort étrange où il se prenait pour un canard -Anya en déduisit que c'était peut être une coutume locale. Heureusement pour François, Anya n'était pas sa mère biologique et par conséquent il avait peut être une chance de s'en sortir plus tard. Qu'il se réjouisse moi j'dis.
Bref ! Des parchemins recouvraient l'intégralité de la petite table -qui était aussi défraichie que l'aubergiste- si bien qu'il était difficile de dire où se trouvait la plume et son encrier. Anya non plus n'en avait pas la moindre idée, ce qui la força à chercher pendant un bon quart d'heure. Une fois son trésor de guerre entre les mains, la jeune femme se pencha sur son parchemin et poussa un long soupire.
« - Pffff...qu'est-ce que je vais lui écrire... »
Lentement, mais surement, la Haareweiss coucha quelques mots mais ne parut guère guère satisfaite du début de sa lettre. De son côté François dessinait et glissait à l'occasion son uvre sous l'il de sa mère. uvre censée représenter un canard mais qui ressemblait plutôt à un lapin atteint de myxomatose. Tout juste sourit-elle au petit garçon pour lui faire comprendre que « c'est bien mon petit, c'est joli, mais là j'suis occupééééééée » qu'elle reprit son écriture.
Une bonne heure plus tard la missive était achevée.
Citation:
D'Anya Haareweiss dicte la Blonde aux Milles Herbes
A Mellyssa Vellini Ambroise dicte la Brune Diaconesse
Ma sur,
Il y a longtemps que je ne t'ai pas écrit et je m'en excuse platement. Tu dois te douter que se retirer dans un couvent n'est pas de tout repos et qu'on peut trouver plein de choses à faire malgré ce qu'on peut croire ! Bref ! Tu vas bien ? Personnellement moi ça va ! François aussi va bien ! Même qu'il t'embrasse !
Bon, j'ai un soucis, enfin non pas tellement un soucis, mais un peu quand même. Je suis en Savoie là, à Annecy précisément. Et j'aimerais que tu viennes nous chercher moi et François. C'est pas que j'ai peur de me lancer avec lui sur les chemins, mais je le sens pas. Y a des gens qui nous suivent j'crois. Et puis tu sais les brigands, y en a partout, t'aimerais tout de même pas qu'on se fasse trucider ? Surtout que je suis sure que le Très-Haut dans sa grande bonté te protégera pendant ton voyage.
Donc tu viens quand ? Parce que là, précisément, je suis en train de moisir dans l'auberge la moins chère de la ville et du coup la plus moisie. Fait froid là-dedans, t'imagines même pas. Mais bon comme je te l'ai dit j'ose pas trop bouger, y a des gens louches...Et puis je m'ennuie...horrible. C'est l'automne alors c'est pas la bonne saison pour les plantes, sont toutes en train de mourir ! Va falloir que je refasse ma collection au printemps, mais c'est pas dit que je retrouve tout...
Bon je te laisse, je dois aller coucher François, il dort sous la table. Tu me réponds hein ? Sinon quand tu vas arriver tu vas me retrouver pleine de champignons (le genre de champignons pas comestibles, d'ailleurs l'autre jour j'en ai fait cuir des bons ! Faudrait que je t'en fasse quand tu seras revenue) et c'est pas foncièrement beau, t'en conviens.
Bises et à très vite j'espère !
A Mellyssa Vellini Ambroise dicte la Brune Diaconesse
Ma sur,
Il y a longtemps que je ne t'ai pas écrit et je m'en excuse platement. Tu dois te douter que se retirer dans un couvent n'est pas de tout repos et qu'on peut trouver plein de choses à faire malgré ce qu'on peut croire ! Bref ! Tu vas bien ? Personnellement moi ça va ! François aussi va bien ! Même qu'il t'embrasse !
Bon, j'ai un soucis, enfin non pas tellement un soucis, mais un peu quand même. Je suis en Savoie là, à Annecy précisément. Et j'aimerais que tu viennes nous chercher moi et François. C'est pas que j'ai peur de me lancer avec lui sur les chemins, mais je le sens pas. Y a des gens qui nous suivent j'crois. Et puis tu sais les brigands, y en a partout, t'aimerais tout de même pas qu'on se fasse trucider ? Surtout que je suis sure que le Très-Haut dans sa grande bonté te protégera pendant ton voyage.
Donc tu viens quand ? Parce que là, précisément, je suis en train de moisir dans l'auberge la moins chère de la ville et du coup la plus moisie. Fait froid là-dedans, t'imagines même pas. Mais bon comme je te l'ai dit j'ose pas trop bouger, y a des gens louches...Et puis je m'ennuie...horrible. C'est l'automne alors c'est pas la bonne saison pour les plantes, sont toutes en train de mourir ! Va falloir que je refasse ma collection au printemps, mais c'est pas dit que je retrouve tout...
Bon je te laisse, je dois aller coucher François, il dort sous la table. Tu me réponds hein ? Sinon quand tu vas arriver tu vas me retrouver pleine de champignons (le genre de champignons pas comestibles, d'ailleurs l'autre jour j'en ai fait cuir des bons ! Faudrait que je t'en fasse quand tu seras revenue) et c'est pas foncièrement beau, t'en conviens.
Bises et à très vite j'espère !
Après une relecture sommaire Anya plia la missive et alla déposer son garçon dans sa petite couchette. La jeune femme rangea ses papiers et mit la lettre dans sa besace, prête à l'envoyer dès le lendemain matin. Puis elle souffla sur la bougie, restant quelques minutes dans le noir avant d'aller se coucher à son tour.
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