Adele_du_niffelheim
Craon dimanche soir
C'est le bordel... au bordel.
Parfois la bêtise frôle l'inconscience. Naïve, elle le fut dans ses jeunes années, ce qui provoqua bien souvent entourloupes et autres attitudes menant à sa propre perte, et à ses pertes... financières. Depuis elle a grandi quand même, alors on est en droit de penser qu'elle a un peu plus la tête sur les épaules et davantage de réflexion quand il s'agit de prendre une décision qui implique sa vie, sa bourse, quoi que celle ci soit bien maigre, et plus généralement la vie des personnes qu'elle convie à ses raouts de campagne.
Craon est calme, très calme, trop calme. Bien qu'un peu plus vivante qu'à son arrivée. Alors voilà, ils ont décidé avec Sigefroi qu'il est temps de redescendre sur Saintes pour qu'il puisse régler ses affaires. Quoi de plus normal ? elle avait promis de le raccompagner elle tient sa promesse.
Et nous en revenons donc à son inconscience. Parce que non contente de partir sur Saintes en sachant qu'elle devra faire le chemin inverse toute seule, ce qui en soit est d'une imprudence sans nom, elle a convié aussi la petite Isodel, représentant aujourd'hui son innocence perdue, au risque de lui en faire prendre (des risques) et puis Roland.
Alors Roland, c'est comment dire ? Un inconnu. Voilà, quasiment un inconnu. Quelques conversations échangées autour de quelques chopes n'amènent pas si l'on a un peu de jugeote, à une confiance suffisante pour aller baguenauder la nuit au milieu des chemins. Il est aimable, charmant, souriant, charmeur même par instants le bougre, mais allez savoir si tout ça n'est pas qu'une façade qui cacherait quelque chose de plus sombre. Elle a bien tenté de le questionner, mais les réponses sont restées très vagues.
Chopines et sourires, la veille elle lui a parlé de son voyage et il a semblé intéressé pour l'accompagner et même lui servir d'escorte, si si il l'a dit. Et, allez savoir si c'est dû à la fascination de l'inconnu et l'envie d'en savoir un peu plus, ou tout simplement à cette naïveté dont elle est encore capable, le fait est qu'elle a dit oui sans hésiter. Et même plutôt ravie notre Adèle. Parce qu'il faut l'avouer, Roland a des bras comme des troncs d'arbres et qu'en cas de coup dur ça peut aider.
Nous voici donc un dimanche soir tout à fait comme les autres, température fraiche pour la saison, ciel dégagé, et tavernes vides. Les villageois ont dû fondre sur les caves de l'église après la messe et en vider les réserves, ce qui expliquerait le désert ambiant. Ça doit dessaouler un peu partout dans les chaumières.
Dans la maison des plaisirs, Adèle s'affaire. Ne rien oublier. La viande, les légumes, une gamelle pour faire la soupe, le briquet à amadou, des couvertures, deux houppelandes, au cas où l'une ou l'autre serait salie par une quelconque tache de par une tache, des bottes, elle aime les bottes alors elle en prendra... allez trois paires, pour s'accorder avec le reste de ses tenues, les cols, ah oui les cols, c'est bien les cols, allez trois cols aussi, des bas, une paire pour chaque jour de la semaine, le pain de savon, les brosses pour les cheveux, deux, oui, une en soie pour la brillance et une plus raide pour démêler sa chevelure d'ébène. Ça c'est pour elle.
Mais il y a Isodel.
Isodel est petite, fragile, Isodel compte sur elle. Et depuis peu la jeune demoiselle est installée au borde... dans la maison d'Adèle. Elle en a donc la responsabilité. Elle a l'âge des doigts d'une main et n'est donc pas en mesure de s'occuper de l'intendance.
Deux mini houppelandes confectionnées quasi sur mesure, des chausses rembourrées en peau de mouton, trois paires, au cas où il pleuvrait trop il faut prévoir, deux bonnets de laine, du lait, plein, qu'elle transvase du pot à lait quotidien dans des flasques prévues pour. Parce qu'elle a des flasques prévues pour, six pour être exact. C'est comme ça. Des fruits, du pain, de la viande aussi pour elle, parce qu'elle est un peu pâlichonne ces derniers temps, feus ses poux ont dû lui sucer tout le sang à la pauvre gamine. Et puis quoi d'autre ? Au pire on trouvera sur la route ce qui peut manquer.
Reste Roland, qu'elle imagine s'être occupé seul de son intendance. Mais tout de même, il s'est proposé gentiment de les accompagner et elle se doit de le remercier d'une manière ou d'une autre.
Elle va choisir l'autre. A savoir, la cervoise.
Oui mais voilà, les flasques sont gorgées de lait.
Et bien soit, elle a réservé deux chevaux à l'hospital (mairie de Craon) et on trouvera le moyen de caser ce gros fut qu'elle bataille à sortir de l'office.
Nous avons donc, alors que l'heure du départ approche, un tas de choses absolument « nécessaires » avoisinant approximativement la tonne et demie, qui trône dans l'entrée de la maison des plaisirs. Malles et sacs s'enchevêtrant comme au départ d'un déménagement.
Isodel doit être en train d'habiller zinette, ou de farfouiller dans un coin quelconque de la maison à la recherche d'un animal à adopter. Félicie et Gisèle sont à l'étage et ont déjà pris leurs marques donc pas besoin de s'en occuper, reste à attendre les hommes.
Qui se chargeront de harnacher tout ça sur les montures.
Les mains se posent sur les hanches, alors qu'elle admire son uvre, preuve d'efficacité s'il en est, dans sa tête repasse le moindre objet enfermé dans ces bagages, et puis le sourire s'affiche enfin. Tout y est, normalement.
Isodeeeeeeeeeeeeeeeel ???
t'es prête ?
On va y alleeeeeeeeeeeeeeer bientôôôôôôt !!!
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C'est le bordel... au bordel.
Parfois la bêtise frôle l'inconscience. Naïve, elle le fut dans ses jeunes années, ce qui provoqua bien souvent entourloupes et autres attitudes menant à sa propre perte, et à ses pertes... financières. Depuis elle a grandi quand même, alors on est en droit de penser qu'elle a un peu plus la tête sur les épaules et davantage de réflexion quand il s'agit de prendre une décision qui implique sa vie, sa bourse, quoi que celle ci soit bien maigre, et plus généralement la vie des personnes qu'elle convie à ses raouts de campagne.
Craon est calme, très calme, trop calme. Bien qu'un peu plus vivante qu'à son arrivée. Alors voilà, ils ont décidé avec Sigefroi qu'il est temps de redescendre sur Saintes pour qu'il puisse régler ses affaires. Quoi de plus normal ? elle avait promis de le raccompagner elle tient sa promesse.
Et nous en revenons donc à son inconscience. Parce que non contente de partir sur Saintes en sachant qu'elle devra faire le chemin inverse toute seule, ce qui en soit est d'une imprudence sans nom, elle a convié aussi la petite Isodel, représentant aujourd'hui son innocence perdue, au risque de lui en faire prendre (des risques) et puis Roland.
Alors Roland, c'est comment dire ? Un inconnu. Voilà, quasiment un inconnu. Quelques conversations échangées autour de quelques chopes n'amènent pas si l'on a un peu de jugeote, à une confiance suffisante pour aller baguenauder la nuit au milieu des chemins. Il est aimable, charmant, souriant, charmeur même par instants le bougre, mais allez savoir si tout ça n'est pas qu'une façade qui cacherait quelque chose de plus sombre. Elle a bien tenté de le questionner, mais les réponses sont restées très vagues.
Chopines et sourires, la veille elle lui a parlé de son voyage et il a semblé intéressé pour l'accompagner et même lui servir d'escorte, si si il l'a dit. Et, allez savoir si c'est dû à la fascination de l'inconnu et l'envie d'en savoir un peu plus, ou tout simplement à cette naïveté dont elle est encore capable, le fait est qu'elle a dit oui sans hésiter. Et même plutôt ravie notre Adèle. Parce qu'il faut l'avouer, Roland a des bras comme des troncs d'arbres et qu'en cas de coup dur ça peut aider.
Nous voici donc un dimanche soir tout à fait comme les autres, température fraiche pour la saison, ciel dégagé, et tavernes vides. Les villageois ont dû fondre sur les caves de l'église après la messe et en vider les réserves, ce qui expliquerait le désert ambiant. Ça doit dessaouler un peu partout dans les chaumières.
Dans la maison des plaisirs, Adèle s'affaire. Ne rien oublier. La viande, les légumes, une gamelle pour faire la soupe, le briquet à amadou, des couvertures, deux houppelandes, au cas où l'une ou l'autre serait salie par une quelconque tache de par une tache, des bottes, elle aime les bottes alors elle en prendra... allez trois paires, pour s'accorder avec le reste de ses tenues, les cols, ah oui les cols, c'est bien les cols, allez trois cols aussi, des bas, une paire pour chaque jour de la semaine, le pain de savon, les brosses pour les cheveux, deux, oui, une en soie pour la brillance et une plus raide pour démêler sa chevelure d'ébène. Ça c'est pour elle.
Mais il y a Isodel.
Isodel est petite, fragile, Isodel compte sur elle. Et depuis peu la jeune demoiselle est installée au borde... dans la maison d'Adèle. Elle en a donc la responsabilité. Elle a l'âge des doigts d'une main et n'est donc pas en mesure de s'occuper de l'intendance.
Deux mini houppelandes confectionnées quasi sur mesure, des chausses rembourrées en peau de mouton, trois paires, au cas où il pleuvrait trop il faut prévoir, deux bonnets de laine, du lait, plein, qu'elle transvase du pot à lait quotidien dans des flasques prévues pour. Parce qu'elle a des flasques prévues pour, six pour être exact. C'est comme ça. Des fruits, du pain, de la viande aussi pour elle, parce qu'elle est un peu pâlichonne ces derniers temps, feus ses poux ont dû lui sucer tout le sang à la pauvre gamine. Et puis quoi d'autre ? Au pire on trouvera sur la route ce qui peut manquer.
Reste Roland, qu'elle imagine s'être occupé seul de son intendance. Mais tout de même, il s'est proposé gentiment de les accompagner et elle se doit de le remercier d'une manière ou d'une autre.
Elle va choisir l'autre. A savoir, la cervoise.
Oui mais voilà, les flasques sont gorgées de lait.
Et bien soit, elle a réservé deux chevaux à l'hospital (mairie de Craon) et on trouvera le moyen de caser ce gros fut qu'elle bataille à sortir de l'office.
Nous avons donc, alors que l'heure du départ approche, un tas de choses absolument « nécessaires » avoisinant approximativement la tonne et demie, qui trône dans l'entrée de la maison des plaisirs. Malles et sacs s'enchevêtrant comme au départ d'un déménagement.
Isodel doit être en train d'habiller zinette, ou de farfouiller dans un coin quelconque de la maison à la recherche d'un animal à adopter. Félicie et Gisèle sont à l'étage et ont déjà pris leurs marques donc pas besoin de s'en occuper, reste à attendre les hommes.
Qui se chargeront de harnacher tout ça sur les montures.
Les mains se posent sur les hanches, alors qu'elle admire son uvre, preuve d'efficacité s'il en est, dans sa tête repasse le moindre objet enfermé dans ces bagages, et puis le sourire s'affiche enfin. Tout y est, normalement.
Isodeeeeeeeeeeeeeeeel ???
t'es prête ?
On va y alleeeeeeeeeeeeeeer bientôôôôôôt !!!
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