Cl0e
Les mauvais moments étaient passé, et le pire aussi, Dieu merci. Les douleurs s'effaçaient lentement mais sûrement. Un soupir de soulagement lui échappa, faisant presque sursauter la petite, qui n'avait pas encore de nom. Toutes les femmes ne bronchaient plus, soit parce qu'elles n'osaient pas perturber cet instant, soit parce qu'elles étaient trop occupée à dévorer du regard le petit être.
L'alençonnaise rapidement, sa mission achevée et réussie. La mère avait survécu, l'enfant aussi, et il était en forme. La mère était fatiguée, les nerfs à fleur de peau, mais la paix qu'il régnait en elle était sans égale. Elle avait tenu sa promesse à son fossile. Quoiqu'il arrive, elle ne devait pas lâcher prise. Elle avait espéré, mais aussi craint, de lui donner un jour un enfant malgré sa frayeur quant à l'enfantement. Ceci, elle ne le lui avait pas promis, mais elle savait qu'il en mourrait d'envie. Peut-être cela l'avait-il tué à petit feu aussi, ne pas trouver compagne qui lui donne de descendance. Elle y était parvenue, mais trop tard. Encore une enfant qui ne connaîtrait pas son père. Elle et Roxanne pourraient se donner la main. Ce qui n'empêcha pas la blonde d'avoir un pincement au cur, à la pensée que ces gamines n'auraient pas de modèle paternel dans leur croissance. Il leur fallait vraiment un exemple, une épaule sur qui se reposer, un héros à adorer. Le barbu aurait été parfait. Foutue maladie, foutu Aristote trop pressé de reprendre ses fidèles. Peut-être que ... Une petite idée germa dans l'esprit de la blonde, et un large sourire dévoila ses dents.
Sourire après un tel accouchement, avec un tel froid, coincée sur un rempart, appuyée sur un milicien, on n'avait pas idée.
Elle leva les yeux vers la sage-femme, de retour, et qui la morigénait déjà. Ou encore, tout dépendait du point de vue.
- Il aurait fallu, oui, mais si on pouvait juste se mettre au chaud pour commencer, ce serait une bonne chose aussi pour la petite.
Alors que Georgia récupère le nouveau-né, la blonde se relève péniblement, les jambes en coton, et les cuisses douloureuses, entre autres. Mais l'idée de rentrer au chaud, dans son petit cocon, l'enchantait particulièrement. Même si, à l'avenir, son sommeil serait troublé par les pleurs éventuels de sa fille.
Connaissant Georgia, elle y veillerait aussi, comme elle veillait sur elle-même. La preuve, elle préférait avoir froid plutôt que ce ne soit Cloé.
- N'y a-t-il pas une autre couverture, ou que sais-je pour te couvrir ? Non ? Rentrons-vite alors.
La blonde s'appuya contre l'alençonnaise, et le petit cortège prit la direction de la maison des Albizzi. Laquelle commençait à devenir étroite pour tout ce monde. Vivement que les travaux au Manoir de Jegun soit terminés, que toutes puissent y emménager. En attendant, elle se léchait déjà les babines à l'évocation de la soupe bien chaude, qui lui réchauffait déjà les entrailles, rien qu'en y pensant. Elle veillait sur sa perle, que Georgia tenait fort contre elle, et qui se mit à parler de façon saccadée. C'était bien la première fois que pareille chose lui arrivait, et qu'en plus elle était ... gênée ? Intriguée, elle porta davantage attention à ses paroles.
- Oui, mon barbu était italien. Cette petite aussi. Quant à mes origines à moi, j'en sais foutre rien. Mais un prénom italien serait parfait et ... Rangé. Moui.
Elle écouta la bonne déblatérer ses arguments, et lui sourit.
- Je vois le tableau oui, et je dois avouer qu'il me plaît assez. Seulement, j'ai aussi souvenir d'un prénom qui nous plaisait à tous deux, mais qui est moins connu. Cesira, ça te dit quelque chose ?
Et puis, Aléanore aurait dû être sa marraine, malheureusement, elle aussi a été rappelée trop tôt par ce vieil Aristote. Alors j'aimerais aussi qu'elle s'appelle Nora. Pas la peine de me faire ces gros yeux. Oui, c'est un peu long, Chiara Cesira Nora d'Albizzi, mais c'est beau, j'aime, et ces noms ont tellement d'importance que rien d'autre ne compte. Cette petite sera douée en calligraphie, avec un tel nom à écrire. Et c'est tout.
Elle se pencha sur la petite, joua avec une de ses petites mains, et se tourna vers ses amies, pour voir si elles approuvaient et si, surtout, elles suivaient.
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L'alençonnaise rapidement, sa mission achevée et réussie. La mère avait survécu, l'enfant aussi, et il était en forme. La mère était fatiguée, les nerfs à fleur de peau, mais la paix qu'il régnait en elle était sans égale. Elle avait tenu sa promesse à son fossile. Quoiqu'il arrive, elle ne devait pas lâcher prise. Elle avait espéré, mais aussi craint, de lui donner un jour un enfant malgré sa frayeur quant à l'enfantement. Ceci, elle ne le lui avait pas promis, mais elle savait qu'il en mourrait d'envie. Peut-être cela l'avait-il tué à petit feu aussi, ne pas trouver compagne qui lui donne de descendance. Elle y était parvenue, mais trop tard. Encore une enfant qui ne connaîtrait pas son père. Elle et Roxanne pourraient se donner la main. Ce qui n'empêcha pas la blonde d'avoir un pincement au cur, à la pensée que ces gamines n'auraient pas de modèle paternel dans leur croissance. Il leur fallait vraiment un exemple, une épaule sur qui se reposer, un héros à adorer. Le barbu aurait été parfait. Foutue maladie, foutu Aristote trop pressé de reprendre ses fidèles. Peut-être que ... Une petite idée germa dans l'esprit de la blonde, et un large sourire dévoila ses dents.
Sourire après un tel accouchement, avec un tel froid, coincée sur un rempart, appuyée sur un milicien, on n'avait pas idée.
Elle leva les yeux vers la sage-femme, de retour, et qui la morigénait déjà. Ou encore, tout dépendait du point de vue.
- Il aurait fallu, oui, mais si on pouvait juste se mettre au chaud pour commencer, ce serait une bonne chose aussi pour la petite.
Alors que Georgia récupère le nouveau-né, la blonde se relève péniblement, les jambes en coton, et les cuisses douloureuses, entre autres. Mais l'idée de rentrer au chaud, dans son petit cocon, l'enchantait particulièrement. Même si, à l'avenir, son sommeil serait troublé par les pleurs éventuels de sa fille.
Connaissant Georgia, elle y veillerait aussi, comme elle veillait sur elle-même. La preuve, elle préférait avoir froid plutôt que ce ne soit Cloé.
- N'y a-t-il pas une autre couverture, ou que sais-je pour te couvrir ? Non ? Rentrons-vite alors.
La blonde s'appuya contre l'alençonnaise, et le petit cortège prit la direction de la maison des Albizzi. Laquelle commençait à devenir étroite pour tout ce monde. Vivement que les travaux au Manoir de Jegun soit terminés, que toutes puissent y emménager. En attendant, elle se léchait déjà les babines à l'évocation de la soupe bien chaude, qui lui réchauffait déjà les entrailles, rien qu'en y pensant. Elle veillait sur sa perle, que Georgia tenait fort contre elle, et qui se mit à parler de façon saccadée. C'était bien la première fois que pareille chose lui arrivait, et qu'en plus elle était ... gênée ? Intriguée, elle porta davantage attention à ses paroles.
- Oui, mon barbu était italien. Cette petite aussi. Quant à mes origines à moi, j'en sais foutre rien. Mais un prénom italien serait parfait et ... Rangé. Moui.
Elle écouta la bonne déblatérer ses arguments, et lui sourit.
- Je vois le tableau oui, et je dois avouer qu'il me plaît assez. Seulement, j'ai aussi souvenir d'un prénom qui nous plaisait à tous deux, mais qui est moins connu. Cesira, ça te dit quelque chose ?
Et puis, Aléanore aurait dû être sa marraine, malheureusement, elle aussi a été rappelée trop tôt par ce vieil Aristote. Alors j'aimerais aussi qu'elle s'appelle Nora. Pas la peine de me faire ces gros yeux. Oui, c'est un peu long, Chiara Cesira Nora d'Albizzi, mais c'est beau, j'aime, et ces noms ont tellement d'importance que rien d'autre ne compte. Cette petite sera douée en calligraphie, avec un tel nom à écrire. Et c'est tout.
Elle se pencha sur la petite, joua avec une de ses petites mains, et se tourna vers ses amies, pour voir si elles approuvaient et si, surtout, elles suivaient.
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