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[RP] Breccan II: Le retour du Gallois

Breccan

[Sur une route à quelques lieues de Bourganeuf]

Pour la première fois depuis des lustres, Breccan avait un peu de temps libre devant lui. Suffisamment pour tenter de prendre la route en direction du Limousin et plus précisément pour rentrer chez lui, à Bourganeuf. Aaah...Bourganeuf. Ils en ont vécu des choses tous les deux, enfin...avant ce jour de juillet. Jour de son départ pour une nouvelle vie. En même temps il n'avait pas vraiment le choix le Brec car tout ce qu'il avait connu jadis été désormais à l'état de ruine. Il ne lui restait plus qu'une chose à faire, prendre la route rapidement et le plus loin possible pour essayer d'oublier. Oublier...Plus facile à dire qu'à faire car même après deux ans à errer sur les routes, sa mémoire demeure intacte et le souvenir est toujours aussi frais. D'autant plus aujourd'hui car il se trouve sur la route reliant Limoges à Bourganeuf. Ce paysage lui est tellement familier, il se revoit l'arpenter à maintes et maintes reprises avec sa lance des Loups de Chabrière d'abord en tant que sergent puis en tant que gouverneur de la ville dans la C.O.L.M Bon dieu...ce nom semble tout droit sorti d'outre tombe. Un sentiment bizarre s'empara de lui, ce fut comme s'il n'était jamais parti.

Et pourtant...

Les remparts de Bourganeuf se dessinaient enfin. Y a pas à chier, le Maine ce n'est franchement pas la porte à côté et le Gallois commençait à trouver la route un peu longue. Cela peut paraitre un peu étonnant d'entendre dire ça de la bouche d'un homme qui vient de passer deux ans sur la route jour après jour sans arrêt. Ou presque. Cependant en cherchant bien on pourrait bien trouver un semblant de réponse à se grand mystère. Curiosité morbide? Hate de voir dans quel état se trouve la ville qu'il a laissé il y a de ça bien longtemps. L'envie de revoir ses amis d'autrefois? A vrai dire il n'en reste plus des masses et ceux qui étaient encore en ville lors de son départ, le sont ils encore. On peut d'ores et déjà rayer Auxanne de la liste. Auxanne...son amie de toujours. Raleuse par moment mais adorable surtout. Toujours présente quand il faut. L'un des derniers piliers de la bande de l'auberge des quatre vents. Danvile et Philoum ne sont plus depuis bien trop longtemps. Et voila qu'Aux fini par quitter le navire à son tour. Oh il ne lui est rien arrivé de grave, rassurez vous, elle est encore en vie. Heureusement d'ailleurs. C'est juste qu'elle aussi a décidé de prendre un nouveau départ, pour se lancer dans la navigation navale. N'est ce point ironique? Quoi qu'il en soit, Breccan lui souhaite plein de bonne chose et bon vent! Elle va en avoir foutrement besoin pour gonfler ses voiles. Voyez? en cherchant bien on peut en trouver des raisons mais on a plus le temps car l'Errant de la Licorne franchit à présent les portes de la ville.
Breccan est de retour à Bourganeuf.

[Bourganeuf]

Comme je le disais précédemment, Breccan est de retour à Bourganeuf. Sauf qu'aujourd'hui il n'y aura pas de comité d'accueil. Combien y a t il d'habitants qui se souviennent encore de lui?!? Pas des masses ça c'est une certitude. L'incorrigible regarda sur sa droite et esquissa un sourire. Mais qu'est ce qu'il lui prend? Il perd la tête?!? Non...rien de tout ça très cher lecteur, une nouvelle vague de souvenir le submerge lorsque son regard se pose sur l'antique poste de garde du rempart ouest. SON poste de garde. Il en a passé des heures entre ses quatre murs. Un merveilleux souvenir d'une époque désormais révolue. Malgré cette foule de souvenir, bon ou mauvais d'ailleurs. L'accueil que Philoum lui a réservé le premier jour de son arrivée à Bourganeuf, La course poursuite dans toute la ville avec Citron, la rencontre avec Lola, la partie de chasse aux sangliers qui se transforme en mission "Sauve l'habitante et ses enfants au fin fond de la forêt et botte le cul frippé de la sorcière" ,l'opération sauvetage dans les bas fonds de la ville. Enfoiré de Hyde. Le jour où le gouverneur Zzly l'a recruter pour faire partie de la grande famille de la C.O.L.M. Et quelle famille...Breccan aimait chacun d'eux. Ses frères. Donc je disais, malgré tout ça le Gallois ne regrette rien. Si c'était à refaire il le referait exactement de la même manière car c'est grâce à tous ces événements qu'aujourd'hui il fait parti de l'Ordre Royal de la Licorne et pour rien au monde il ne le quitterait. Brec s'enfonçait un peu plus profondément dans la ville, les boutiques d'autrefois n'existaient plus, les visages croisés dans la rue, il ne les reconnait plus. Tout est si semblable et pourtant si différent. Breccan...un étranger dans sa propre ville. Il n'a envie que d'une chose, rentrer chez lui car là bas au moins rien n'a changé. Au fur et à mesure de son avancée vers sa demeure, il repense à ses derniers jours passés à Bourganeuf.
Aujourd'hui ici, demain ailleurs...

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Eloin

Dans un village aussi petit et simple qu'iceluy, la plupart des habitants se connaissaient, et se côtoyaient souvent, que ce soit à la messe, au marché, sur la place, ou dans les rues. Il y avait aussi les tavernes, mais la diaconesse ne les fréquentait guère, nostalgique d'une autre époque, la teste emplie de souvenirs au seing d'un établissement particulier : Le Moulin à Paroles, la célèbre taverne du petit village mainois de Montmirail.
Guère plus grand que Bourganeuf, tout aussi élégant, là-bas aussi les résidents se connaissaient presque tous, la plupart avaient sympathisé. Parfois, elle se demandait si elle n'aurait pas du y rester ; parfois, elle songeait qu'elle y retournerait un jour.

Alors que la moniale rentrait du marché, déçue de ne point avoir trouvé de couteau pour remplacer celuy qui s'était brisé lorsqu'elle avait abattu son précédent cochon ; elle remarqua une arrivée dans le bourg. Il était facile de reconnaistre un étranger ou, du moins, un voyageur, dans cette contrée ou les visages se retenaient facilement puisque peu nombreux. Intriguée, plus par le mantel orné de cette fameuse licorne, que par le visage de l'homme, Eloin s'approcha, de son pas encore vif, maugré son corps qui vieillissait -lentement, mais surement !
Et elle salua le chevalier d'un signe de teste lorsqu'elle fut à ses côtés, se demandant s'il avait fait parti de ceux qui étaient partis en Maine, dernièrement. Si elle sympathisait, et si l'homme n'était point trop bourru ni réticent à discuter avec une bonne soeur, peut-estre pourrait-elle luy poser quelques questions ? Qui ne tente rien n'a rien, après tout...

Bonjorn e benveguda !Déclara-t-elle de sa voix légèrement enrouée par les frimas de l'hiver limousin. Soi Eloin Bellecour, diague de Borgon Nuòu. *

Et, silencieusement, elle attendit la réponse de l'homme. Avait-elle eu raison de luy parler en occitan, pensant avoir affaire à un homme du Sud rentrant chez lui pour quelques temps ? Ou se heurterait-elle à un visage exprimant l'incompréhension de celuy qui n'a jamais ouï ce dialecte, comme ce fut naguère son propre cas ?

Suspense...

* Bonjour et bienvenue ! Je suys Eloin Bellecour, diaconesse de Bourganeuf.
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Gueldnard

[Dans les rues de Bourganeuf]

L'automne était désormais bien là. Il ne restaient que quelques feuilles sur les arbres environnants. Le ciel était gris, le soleil continuait de se cacher derrière les nuages laissant une triste pluie continue s'abattre sur le village rendant ces routes encore plus boueuses. Finalement, ce tableau allait comme un gant à Bourganeuf. Le village avait bien changé depuis. Même s'il ne l'avouait pas, le blond se sentait un peu comme un fantôme. Bien des fois il avait pris la route avec plaisir mais toujours il était revenu à Bourganeuf. Pourquoi? Il était amoureux de certains de ces souvenirs encore trop liés à eux. Les CAAT, le fameux groupe de Camy, Akilis, Azélie et Testie. Leur taquinerie lui manquait. Que dire de Danvile, Azerkan et Arami? De très bon maire aussi bien pour leur sens de la gestion que par le dosage des chopes qu'ils vous tendaient. Ces visages … cela faisait bien longtemps qu'ils ne les avaient pas revu. C'était un autre temps, un temps qui s'était en allé emportant une partie de son âme. Bien d'autre encore avait illuminé Bourganeuf mais ils étaient tous parti ou presque...

Les cheveux trempés par la pluie, les braies recouvertes de boues, Gueldnard arpentait les ruelles de son village. Il avait changé. Lui qui préférait s'amuser à longueur de journées et à taquiner toutes les personnes qui franchissaient la porte de la taverne, qu'il soit roturier ou noble, avait mis au placard son humeur joyeuse ne trouvant plus de compagnon de jeu. A la place, il s'était investi. Il avait pris place dans le bureau du maire pour deux mandats et s'était délecté de la prune qui y était caché. Bien peu connaissaient encore son emplacement. Il se peu même que bien des maires se succèdent sans qu'ils ne se rendent compte que de précieuses bouteilles sont cachés dans ce bureau. Il aurait pu enchaîner un autre mandat mais avait préféré renoncer pour aider une amie en PA. Après son retour il s'était engagé dans les Comtales observant prenant peu à peu ses repères. Porte parole atypique à n'en pas douter. Retrouvant peu à peu l'envie revenait, il projetait pas mal de choses mais fallait il qu'il puisse y avoir des gens. Secouant la tête se refusant pour le moment de croire que c'était peut être un énième coups dans l'eau, il tourna à l'angle d'une maison se dirigeant vers Limoges. Il aperçu une silhouette un peu plus loin. Il la salua avant de bifurquer. Gueld fit quelques pas puis s'arrêta net. Un visage se grava dans son esprit comme lorsque l'on aperçoit l'horizon éclairé par le déchirement d'un éclair en pleine nuit.

Non, impossible cela ne pouvait être vrai... Secouant la tête, le blond fit un nouveau pas avant que la curiosité ne le rattrape. Gueld fit volte face et se mit à courir vers l'homme. Le voyant à nouveau, il le héla.

Dîtes scusez moi M'sieur mais vot' démarche m'fait penser à quelqu'un. J'ai connu il y'a bien longtemps sur ces terres un gallois à cqu'il disait. L'était soldat et fiancé à une de mes amies. Puis la vie faisant son chemin ils se sont éloignés. Plus tard j'ai revu cet homme à Limoges, il arpentait les routes car c'est un licorneux l'gars. 'Fin tout ça pour dire, seriez pas dla famille d'un dénommé Breccan? Car z'avez de drôles d'air de r'semblance .

Trop absorbé par la démarche si particulière de l'homme, il n'avait pas vu la dame qui se tenait à ses côtés.

Oh scusez moi M'sieur dame, jvoulais pas vous déranger. J'ai du m'tromper.

Breccan

Breccan n'était plus qu'à un pâté de maison de sa vieille bicoque lorsqu'une petite voix ,visiblement affectée par la rigueur du climat Limousin, le tira de ses pensées . Il regarda à gauche puis à droite et remarqua finalement la femme qui se tenait à présent à ses côtés. Quand on pense comité d'accueil, on ne pense pas directement à une personne d'Eglise mais c'était bel et bien le cas. Après tout il n'y a pas de mal à cela. Le Gallois se tourna vers elle et esquissa un sourire en l'entendant s'exprimer en occitan. Bigre...cela faisait une éternité qu'il n'avait entendu quelqu'un employer ce dialecte. Mine de rien, cela peut paraitre pas grand chose mais le simple fait d'entendre ces quelques mots était réconfortant. Ce qui serait mieux, ce serait d'entendre une personne parler en gallois mais dans ce coin du Royaume de France, faut pas rêver non plus. Bien qu'il ne soit pas un spécialiste de l'occitan, ces quelques années passées en terre limousine lui permirent de comprendre ce message de bienvenu cependant il préféra ne pas lui répondre dans ce même dialecte car il savait très bien qu'il était incapable de tenir une conversation complète. S'il peut éviter de se retrouver en fâcheuse posture, il ne va foutrement pas se priver. Eh bien...lui qui pensait passer totalement inaperçu, le voila agréablement surpris. Comme quoi, peut être que ce séjour ne sera pas si horrible que ça finalement.
Du moins il l'espère.

Bonjour Eloin et merci pour cet accueil. Je suis le seigneur Brec'hellean mais vous pouvez m'appeler Breccan et vous pouvez oublier le seigneur aussi, c'est plus court et plus facile à retenir. Enfin pas pour tout le monde...Je suis un Errant de l'Ordre Royal de la Licorne mais ça vous l'aviez peut être déjà remarqué en voyant l'animal mythique brodé sur ma cape. Désolé de ne pas pouvoir vous répondre en occitan. Je ne suis pas limousin d'origine. Ça s'entend à mon léger accent et en plus je suis un peu rouillé.

Alors qu'il discutaillait et faisait connaissance avec la diaconesse Eloin, un visage pas si inconnu que ça passa à proximité du Gallois et lui adressa une brève salutation. J'en vois certains qui semblent effrayés, n'ayez pas peur...ce n'était pas un visage flottant dans les airs je vous rassure. Il y avait bien un corps, des bras et des jambes en plus du visage pas si inconnu que ça. Ça va mieux? Bien, on continue dans ce cas. L'action fut si rapide que Breccan n'eut pas le temps de répondre à son tour, à peine l'avait il reconnu que l'homme tournait déjà au coin de la rue. Enfin...avant qu'il ne réapparaisse comme s'il venait de croiser un fantôme ou un souvenir du passé en personne. Il ne fallut pas plus d'une poignée de seconde pour que Gueldnard revienne sur ses pas en courant et s'arrête auprès du Licorneux et de la diaconesse. Gueld' avait un peu changé depuis ces dernières années. C'est compréhensible après tout, personne ne reste inchangé face au temps qui passe. Cependant Breccan l'avait reconnu sans grand mal. Bon peut être avec une légère hésitation au début ,parce qu'il faut bien avouer qu'il était dans un sale état avec cette boue partout, mais vraiment de très courte durée. Ce bon vieux Gueldnard semblait vraiment bouleversé par cette rencontre des temps anciens et visiblement il avait besoin de réponse à ses questions et surtout d'une bonne dose de certitude. Brec écouta tout ce qu'il avait à lui dire puis lui répondit tout simplement. Enfin pas si simplement vu que Gueld' se faisait la malle à nouveau.

De la famille d'un dénommé Breccan?!?
Mais je suis Breccan, vieille branche!
Gueld' ramène donc tes miches ici.
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