Eilinn_melani
Paris, Paris...
Non, non, Eilinn ne veut pas aller à Paris ce jour. Elle refuse de monter les marches de la Sainte Chapelle, l'angoisse la tenaille, la fait désirer un raid chez Ella Durée pour se goinfrer et succomber à la tentation de se goinfrer de toutes les gourmandises possibles et imaginables, dans le plus total abandon aux appels du Sans Nom. Et il est certain qu'Aléanore ne lui en tiendrait pas rigueur si elle faisait ça, si elle abandonnait lâchement le devoir auquel elle devait se tenir.
Eilinn mangerait alors quelques macarons à la framboise en hommage culinaire à l'Etincelle, et pleurerait tout son saoul à l'évocation des souvenirs d'Aléanore.
Mais pleurer, elle l'avait déjà fait. Après l'état d'hébétude qui avait succédé aux évènements de Nogent, Eilinn avait trouvé refuge à Noirlac, trouvant au sein du clergé séculier le silence, l'absence de question et le réconfort dont elle avait besoin pour porter son secret. Même si l'annonce des funérailles de l'Etincelle avait ôté le poids du péché de ses épaules, la gamine restait torturée par les images sanglantes auquel le baron de Digoine l'avait confronté. Seule sa couche sommaire et les murs dépouillés de sa cellule cistercienne avaient accueilli ses pleurs pendant de longues nuits, et peu à peu, tout s'était calmé.
Et aujourd'hui elle est là, devant les marches de la Sainte Chapelle. Certains carrosses portent des armoiries connues, mais elle ne se sent pas le cur aux mondanités. Qui l'aurait d'ailleurs en cet instant ? Elle finit par entrer, ses yeux s'habituant à la clarté des chandelles, et distingue au fond le catafalque de l'Etincelle. Hors de question de s'en approcher, même si le visage paisible d'Aléanore ce jour peut supplanter la vision d'horreur de la chapelle de Nogent.
Du regard, elle fouille les bancs du regard, et repère Clémence de l'Epine, accompagnée de la baronne Blanche. Un instant, un élan la pousse vers la fille L'Epine, vite brisé en aperçevant au premier rang le corbeau bourguignon et sa descendance adoptive. Eilinn prend alors place sur un banc, triturant distraitement un de ses rubans clairs, espérant que sa compère vienne pour soulager le poids de la solitude qui est sienne.
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Non, non, Eilinn ne veut pas aller à Paris ce jour. Elle refuse de monter les marches de la Sainte Chapelle, l'angoisse la tenaille, la fait désirer un raid chez Ella Durée pour se goinfrer et succomber à la tentation de se goinfrer de toutes les gourmandises possibles et imaginables, dans le plus total abandon aux appels du Sans Nom. Et il est certain qu'Aléanore ne lui en tiendrait pas rigueur si elle faisait ça, si elle abandonnait lâchement le devoir auquel elle devait se tenir.
Eilinn mangerait alors quelques macarons à la framboise en hommage culinaire à l'Etincelle, et pleurerait tout son saoul à l'évocation des souvenirs d'Aléanore.
Mais pleurer, elle l'avait déjà fait. Après l'état d'hébétude qui avait succédé aux évènements de Nogent, Eilinn avait trouvé refuge à Noirlac, trouvant au sein du clergé séculier le silence, l'absence de question et le réconfort dont elle avait besoin pour porter son secret. Même si l'annonce des funérailles de l'Etincelle avait ôté le poids du péché de ses épaules, la gamine restait torturée par les images sanglantes auquel le baron de Digoine l'avait confronté. Seule sa couche sommaire et les murs dépouillés de sa cellule cistercienne avaient accueilli ses pleurs pendant de longues nuits, et peu à peu, tout s'était calmé.
Et aujourd'hui elle est là, devant les marches de la Sainte Chapelle. Certains carrosses portent des armoiries connues, mais elle ne se sent pas le cur aux mondanités. Qui l'aurait d'ailleurs en cet instant ? Elle finit par entrer, ses yeux s'habituant à la clarté des chandelles, et distingue au fond le catafalque de l'Etincelle. Hors de question de s'en approcher, même si le visage paisible d'Aléanore ce jour peut supplanter la vision d'horreur de la chapelle de Nogent.
Du regard, elle fouille les bancs du regard, et repère Clémence de l'Epine, accompagnée de la baronne Blanche. Un instant, un élan la pousse vers la fille L'Epine, vite brisé en aperçevant au premier rang le corbeau bourguignon et sa descendance adoptive. Eilinn prend alors place sur un banc, triturant distraitement un de ses rubans clairs, espérant que sa compère vienne pour soulager le poids de la solitude qui est sienne.
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