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sépulture Dame Aleanore d'Alterac

Aurelien87
Aurélien n'avait nulle intention de répondre aux énièmes provocations du primat. C'était une habitude chez lui, de venir là où il n'était pas invité, et de se faire remarquer par des comportements fort éloignés de la bienséance, et de ce que l'on pourrait attendre d'un prélat. Mais tout cela était tellement convenu de la part du grec que plus rien ne surprenait Aurélien. Il s'avança donc devant le cerceuil de la défunte, pour y prononcer les paroles d'usage, paroles qu'ignorait certainement le brillantissime théologien.





Nous sommes ici rassemblées pour nous recueillir devant la dépouille de notre amie, de votre fille Aleonore. La perte d'un être cher est toujours une épreuve douloureuse, même si nous esperons au fond de nous, que cet être cher a rejoint le Très Haut, dans le bonheur du Paradis Solaire. Nous allons donc prier pour que Aleonore soit jugée avec toute la bienveillance que le Très Haut a pour ses enfants, et esperer que ses vertus l'emportent sur ses quelques erreurs, celles que nous tous, faisont parfois. Prions donc.

Aurélien traca le signe d'Aristote sur le cerceuil.

Après tous nos regards qui ont croisé le sien, qu’elle puisse enfin voir le tiens seigneur.

Seigneur ne détourne pas ton regard de notre amie.

Après l’amitié qu’elle a reçu et qui a guidé sa vie, accorde lui l’amitié ultime qu’est la tienne Seigneur.

Seigneur ne détourne pas ton regard de notre amie.

Après les peines et les larmes qui ont obscurci sa vie, illumine sa route pour l’éternité.

Seigneur ne détourne pas ton regard de notre amie.

Seigneur, nous tournons vers toi nos espoirs à l’heure où disparaît le corps de l’amie qui nous est chere.
Accorde-nous l’espérance de la revoir auprès de Toi pour les siècles des siècles.


Amen
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Jehanne_elissa
Alors que la cérémonie commençait une frêle silhouette en tenue de deuil avait franchi les portes d'un pas rapide avant de se faufiler vers les bancs, vers cette chevelure noire qu'elle connait si bien, ces épaules bien trop affaissées pour que leur titulaire se porte bien. Tête baissée car un peu honteuse d'arriver en retard elle termine de glisser sur le banc et décroche un sourire à son amie. Ses mains pâles, gantées, viennent enlever la capuche de sa cape couvrant ses cheveux roux puis elle s'assoit, se redresse, et murmure la prière en retard.

Pourquoi la petite Goupil était-elle ainsi en retard?

Car Paris reste paris premièrement. Elle était dans les offices de la Curia, entre vélins et correspondances, elle s'était préparée en temps et heure, avait sauté dans le coche en temps et heure mais Paris reste paris, Paris reste encombrée, paris reste sale, Paris ressemble parfois à un champs plein de bestiaux plutôt qu'une ville. Et ça, ce paris, elle ne s'y ferra décidément jamais. Chaque fois qu'elle évolue dans les artères de la ville, ses rues étroites, ses rues boueuses, ses rues puantes c'est les belles routes dégagées et ensoleillées du Languedoc qui lui manquent. Paris reste Paris.

Les mains qui se joignent pour prier se délaissent de leurs gants de cuir noir.

Paris était la première raison. La seconde et la plus importante alors que la première n'est au fond qu'une excuse trop facile est bien évidemment l'occasion de ce rassemblement et de cette visite de la Saincte-Chapelle. Aléanore... Oui sa mort l'avait touchée. Oui bien sur, elle l'avait bien aimée l'Etincelle et ses grands airs, l'Etincelle et ses mots acérés, l'Etincelle et son regard maternel. l'étincelle et l'amour qu'elle lui donnait alors qu'elles se connaissaient si peu... Oui, alors elle devait être là. Mais n'est-ce pas dur de venir dire adieu? N'est-ce pas dur d'être face au vide, face à l'absence? face au fait qu'on ne le reverra jamais?

Les yeux se ferment brusquement.

Et il y a une troisième raison. Elle est partie oui. Mais elle est partie en mentant. Elle leur a menti à tous, à Eilinn, à elle, à toutes, à tous. Pourquoi? Pour es protéger. Oh oui, la belle protection. mais vouloir les protéger ainsi avait tout simplement un peu ternis, enlevé un peu du camaïeu éclatant qu'elle donnait à Aléanore. Puis... Les yeux n se ferment plus, ils se plissent de façon très moche. Cette scène... Ce sang dans ses chausses. Eilinn vidée de ses forces sur un prie-Dieu. Le sang, cette odeur, cette nausée... Gorge qui se noue.

Les yeux s'ouvrent. Alors pourquoi est-elle là? Si la défunte l'a déçue, si le souvenir de ce jour la rend malade a sens propre du terme? car Jehanne Elissa de Volpilhat reste Jehanne Elissa de Volpilhat. Aléanore avait su se montrer si bonne, si pieuse et si protectrice envers elle avant ce jour ou tout a dérapé qu'elle ne peut la détester. Elle ne déteste personne, la petite Goupil et si par malchance on l'obligeait à détester quelqu'un ça ne serait certainement pas Aléanore. Et peut-être même que, malgré tout... malgré tout, malgré le souvenir, malgré la nausée, malgré l'horrible mensonge, malgré la douleur d'Eilinn, Aléanore resterait quelqu'un de cher. Certainement, même. Alors honore la, petite Goupil.

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--L_etincelle
« Tigre enragé, vipère venimeuse, sépulcre d'abomination, spectacle de malheur.. Tu fais profession de prêcher la sainteté, toi qui ne connais Dieu que de parole, et fais de la religion chrétienne un masque pour te déguiser... Qui ne vois rien de saint que tu ne souilles, rien de chaste que tu ne violes, rien de bon que tu ne gâtes... »

De la noisette chaleureuse à l'or brûlant qui pailletaient alors le regard ardent de l'Etincelle quand la colère la prenait du temps de son vivant, du temps de sa jeunesse, mais être jeune n'est ce pas vivre vraiment ? Et ces enfants assises au devant vivent-elles vraiment dans ce que leur jeunesse veut bien leur offrir de candeur et de béatitude quant à la joie de chaque jour ? La joie qu'il ternit, lui, le Grec, l'infâme qui profane jusqu'au recueillement douloureux d'une mère trop éprouvée déjà. Que n'est-elle vivante.. Que n'est-elle parmi eux, Sandres serait sorti et aurait tranché la carotide de l'Hellène comme on met à mort un goret, avec dégoût et répulsion, pour ce que leur sang trop gras et trop noir souille tout ce qu'il affleure.

Comme des ongles qui crisseraient, le rire maternel tranche l'infini et glace l'air pourtant doux de la Saincte Chapelle, et en écho, les propos de l'officiant ajoutent plus encore à l'irréalisme de la scène. Alors elle voudrait le faire taire, cesser d'insulter le Très-Haut. Et rien ne vient que la résignation déçue et amusée qui joue sur son visage, comme il joue sur celui de son complice d'alors qu'elle rejoint en glissant. Il n'aurait pas du être père, il n'aurait pas du être d'église, il aurait dû être homme, elle aurait aimé discuter de longues heures auprès d'un feu, de longues heures auprès d'un verre à refaire un monde qui ne convient pas pour ce qu'il est trop sale pour se prétendre exemple de la confession aristotélicienne.. Elle aurait voulu qu'il soit homme pour rester de longues heures auprès de lui à refaire une vie qui lui semble stupide à l'orée de sa mort. Rédemption, tu aspires à ta rédemption chérie. Rends tes effets, rends ta robe, voyage, pars et ris de ce qui se trame car là-haut, il ne détourne pas son regard de toi.


« Seigneur ne détourne pas ton regard de notre amie. »

En souvenir, en écho, le rire de sa mère, comme une vielle mal accordée qui accorderait moins de crédit encore à la prière.
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"L'Epitre envoyé au Tigre de France", extrait de La Cour des Dames, Tome 3 "Madame Catherine", Franck Ferrand.
Alycianne
Petite Rouge bien blanche de teint, aujourd'hui.
Une menotte coincée dans celle de son père, une autre resserrée sur un caillou. Elle en connait les moindres aspérités. Strié de blanc et noir, deux blanches, trois noires, cadeau de l'Etincelle, il y a de ça bien longtemps. Et tandis qu'elle avance, dans cette Chapelle si grise, si froide, elle se souvient.
Aleanore est revenue. Elle lui a ramené des présents. Pour elle ?
Pour moi ? Des edelweiss et un petit caillou. Edelweiss séchées qu'elle portera dans ses cheveux quand bien même ces fleurs piquent, et ce jusqu'à ce qu'elles tombent en miettes. Caillou qu'elle trimballera avec elle... A jamais.

Elle est Ailleurs. Et cet Ailleurs, les recoins même de sa mémoire, la protège sur l'instant du rire d'une mère dévastée, démentiel, lointain. Le silence se fait, autour d'elle, et la sort de sa léthargie. S'élève la voix de l'archevêque. Et à la môme de ne pas comprendre. Prier pour qu'Aleanore rejoigne le Très Haut ? Bien sûr qu'elle est avec lui ! Aleanore était une fille, une mère, un modèle !
Pourtant, elle s'est tuée. Aussi bien qu'elle-même s'est tue. Lucide Alycianne cette fois qui a compris qu'il lui fallait protéger Cassian de la vérité, d'un éclairage sur une mort, sur un suicide.


- Aleanore, dis-moi que tu parles de fourrures avec Aristote ! Dis-moi que tu es là-haut, dis-moi que c'est beau, dis-moi qu'il faut croire !
Dis-moi que je pense que je crois ce qui est bon ! Dis-moi que je peux haïr le Très Haut, Aristote, ceux-là qui font trop de mal ! Dis-moi qu'il y a du bon, après ! Dis-moi que je suis folle !


Dis-lui qu'elle reste elle-même, que rien ne change, son petit monde naïf lui sera sauvegardé.
La mioche baisse la tête. Elle sait qu'elle n'aura pas de réponse. Donc comment savoir ?
Choisir. Entre ce qui fait mal, et ce qui lui promet le sourire, l'Alycianne ne réfléchit pas longtemps. Comme si cela lui avait été soufflé à l'oreille... Petit sourire d'un Quartz.


- Merci.


Et les larmes coulent sur ses joues, sans raison, sans remords. Elle glisse un regard à Cassian, puis lâche la main de son père.

Petite fille qui sort des rangs, sort du rang. S'avance lentement jusqu'au cercueil. Là, elle ouvre la sacoche qu'elle a tenu à porter, en sort un mouchoir noué.


- J'ai essayé de faire des tartelinettes à la framboise, mais ça a tout cramé tout noir et puis en plus j'avais pas de framboise alors j'ai mis de la pomme. Mais bon j'espère tu aimes quand même.

Mouchoir brodé d'un raffiné A rouge, encore un autre présent de l'Etincelle. Mais la petite lui a rajouté deux autres lettres, B et C. Aleanore. Alycianne de Blanc Combaz. Le tout contenant les restes calcinés de petites gourmandises fruitées, posé à côté du cercueil.

Adieu.
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Armoria
Soulagée. Egoïstement. Parce que Zya avait assumé la claque salvatrice. Parce que qu'Ingeburge avait décidé de prendre en main l'importun, ou en tout cas, d'essayer. Restait à gérer le malaise qui naît quand on se demande ce qu'on peut faire de plus, quand on sent qu'il faut faire plus. Elle entendit les paroles d'Aurélien, et l'évidence se fit : le secours de la prière. Elle qui n'avait jamais connu la révolte envers dieu croyait dur comme fer que c'était le cas de tout le monde. Alors, elle s'agenouilla derrière Marie, posant ses mains sur les épaules de celle qui lui avait succédé, et rapprocha sa joue de l'oreille de la mater dolorosa, répondant dans un murmure fervent aux appels de la prière.

Citation:
Après tous nos regards qui ont croisé le sien, qu’elle puisse enfin voir le tiens seigneur.


Seigneur ne détourne pas ton regard de notre amie.

Citation:

Après l’amitié qu’elle a reçu et qui a guidé sa vie, accorde lui l’amitié ultime qu’est la tienne Seigneur.


Seigneur ne détourne pas ton regard de notre amie.

Citation:
Après les peines et les larmes qui ont obscurci sa vie, illumine sa route pour l’éternité.


Seigneur ne détourne pas ton regard de notre amie.

Citation:
Seigneur, nous tournons vers toi nos espoirs à l’heure où disparaît le corps de l’amie qui nous est chere.
Accorde-nous l’espérance de la revoir auprès de Toi pour les siècles des siècles.



Amen

Répondre à la litanie, et espérer que la répétition trouvera une faille pour entrer dans l'esprit pris dans la tempête et y déposera l'amer miel de la consolation que la foi procure. Y mettre toute sa foi et toute son âme.
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Vous pouvez utiliser mes lettres RP.Héraldique
Bess.scte.merveille
Comme tout ce qui ne touchait pas sa fonction, elle avait apprit la chose dans son bureau, à la lueur de la lumière chiche d'une bougie. Elle avait relue la missive, comme pour être certaine. Ainsi donc la vie faisait encore des siennes, en laissant la mort prendre le pas.

Elle avait prit les dispositions pour être présente. Non pour Aleanor qui n'était plus, mais pour Marie. Oh non pas qu'elle ait besoin de qui que ce soit, une mère qui perd un enfant n'a besoin que d'être seule et tranquille, à laisser son coeur se briser un peu plus alors que la perte se fait ressentir chaque jour... plus qu'hier et moins que demain.

Viendrait un temps ou la douleur serait moins forte, ou elle ne labourerait plus ses entrailles.

Viendrait un temps ou l'absence serait toujours la même, tout en étant différente.

Bess fit son entrée dans le silence relatif de la Saincte Chapelle. Le regard rivé sur Marie et non sur le corps de sa fille. Le souvenir d'une perte identique lui avait déjà labouré l'âme toute la nuit, la ramenant quelques années auparavant alors elle savait.... et nul mot, nulle caresse, nul intention ne saurait amoindrir la peine d'une mère qui commence seulement à faire son deuil.

Elle était juste là parce qu'elle savait comme d'autres sans doute ....

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Ewaele
Qu’est-ce qu’elle avait dit ? Elle ou d’autres… Et ce furent les autres qui se précipitèrent vers Marie ! A ce moment là sa main se glissa dans sa cuissarde, elle n’avait qu’une envie, raccompagner cette plaie d’homme de foi plein de pus à l’extérieur de la chapelle puisqu’il n’avait aucune décence. Elle aurait aimé lui glisser la pointe de sa dague entre les deux omoplates et lui aurait parlé d’une voix calme mais grave que lui seul aurait pu entendre mais là encore quelqu’un la devança…

Un rire.
Echo d’un son se répercutant contre les pierres taillées de l’enceinte qui les abritait, rire de douleur, d’appel au secours, rire de folie d’une femme qui exhortait sa peine…

Une gifle.
Claquante et sonnante, seule chose qui pouvait sans doute ramener la Vicomtesse à la raison… Mais quelle raison, celle d’une mère meurtrie, d’une mère insultée, d’une mère victime de la vie ? Sans doute pas, mais la rousse n’aurait pas mieux fait que Cyrielle sans doute à ce moment là.

Le cœur de la rousse se serra, l’impuissance était terrible en de tels instants, elle la fixait sans savoir quoi faire, trop de monde déjà autour d’elle, trop de mouvements. Et quand bien même ils mettraient tout en œuvre pour la soulager, rien n’y ferait, rien ne serait plus comme avant, comme à chaque fois que l’on perdait un être cher il fallait du temps pour se reconstruire, mais on ne revenait jamais totalement comme on avait pût être. Elle éviterait de penser à la perte que représentait un enfant, que savait- elle en fait de cette douleur, elle n’avait jamais été véritablement mère… Sa main se posa machinalement sur son ventre traçant cette cicatrice qui le barrait… Elle ferma les yeux, essayant de savoir ce qui serait le mieux pour son amie… Elle avait manqué à son devoir de vassale encore une fois en n’étant pas la plus rapide pour la sortir des griffes de ce rapace sans nom… Ou plutôt si, on aurait pu le comparer au diable tellement il était perfide et puant… Une mimique de dégoût vint prendre place sur son visage, alors qu’elle entendait déjà l’Archevêque commencer la cérémonie. Elle aurait voulu avoir un appui, un soutient, pour être plus forte pour celle qui avait toujours été là pour elle. A ses côtés elle trouva une main et y glissa la sienne dedans. Elle l’aurait reconnue entre mille, son point d’encrage !

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Vanwolk
Apres les signes et les paroles de l'archeveque, Vanwolk fit signe a l'orchestre de la chapelle d'entonner un hymne afin que le recueillement et la priere s'installe en ce lieu et au sein de la communauté rassemblée pour dire au revoir !
http://www.youtube.com/watch?v=jkLXOWimMY8
Eusaias
Eusaias avait glissé le long de l’aller, s’installant tout devant non loin de Marie. Il n’avait pas desserré les dents depuis qu’il était rentré, ne regardant personne, mis à part Marie et ses enfants. Même le contact de la duchesse de Bourgogne ne le tira pas de sa torpeur. Il s’était de fixer droit devant lui non loin de la dépouille de sa promise. Peu à peu, dans le dos de l’homme au faciès d’oiseau de proie, la Sainte Chapelle se remplissait. Aléanore, malgré son caractère piquant avait su séduire beaucoup de grands du Royaume et d’Empire et nombreux étaient ceux qui venaient lui témoigner leur amitié.

Le Balbuzard la mine sombre fixait droit devant lui afin de ne pas montrer sa peine. C’était ainsi chez les Blanc-Combaz, les sentiments n’étaient pas à montrer au grand jour, on les enfouissait afin de ne cacher ce côté humain, ce côté si faible. Toujours plongé dans sa « catatonie » il ne vit pas le Primat agresser sa suzeraine, il ne vit pas les remous autour d’eux. Il ne frémit même pas quand Alycianne lâcha sa main pour apporter une pâtisserie à sa « mère ». Seul le rire perçant de Marie lui fit décrocher le regard de l’autel. Sa tête ne bougea aucunement, seuls les Onyx glissèrent sur le côté et virent Marie au bord de la « folie » ce ne fut qu’à ce moment que la tête pivota lentement, le regard toujours braqué sur sa suzeraine. Beaucoup étaient regroupés autour d’elle et semblaient énervés, tendus une gifle retentit, mais de qui vis-à-vis de qui ? L’esprit du Balbuzard n’était plus avec eux, seul son corps agissait. Il rejoignit donc, faisant fi du reste le cercle qui se formait. Sa main saisit le bras de Marie et porta son regard sur celle qui venait de parler en dernier.


Que c’est il passé ?

Les yeux se plissèrent afin de faire passer un message indicible : « ne me mens pas ! »
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Enguerrand_de_lazare
Enguerrand n'avait point réussi, une fois n'était pas coutume, à arriver en temps et heure à cette triste cérémonie. Nulles excuses, il les avait déjà toutes utilisées tant et tant de fois qu'elles en étaient si usées que l'on pouvait voir à travers le tissu de mensonge dont elles étaient tissées.
Aussi, c'est alors que la célébration avait déjà commencé, qu'il avait pénétré en la Saincte Chapelle, sans prêter plus attention à ce décorum qui, en d'autres temps et d'autres lieux lui avaient fait haïr cette religion et particulièrement ses servants. Mais le temps avait passé et les blessures anciennes, sommairement pansées et cicatrisées n'étaient plus désormais, du moins la plupart du temps, que fugaces et douloureux élancements à l'âme.

Sa tardive arrivée lui avait toutefois évité le spectacle que toutes et tous avaient pu observer, ces insultes proférées, ce rire sépulcral et glaçant jusqu'au sang, ce remue ménage, puis enfin cette claque violente et, se peut, salvatrice. Il n'en savait donc rien pour l'heure, et peut être cela aurait il mieux fallu. L'esprit était chose des plus fragile, et la fine couche de raison dont il avait péniblement réussi à recouvrir le sien menaçait bien trop souvent de se rompre, risquant par là même de faire ressurgir ses démons et cet autre qu'il avait pourtant si difficilement réussi à vaincre, ou pour le moins à dompter.

S'avançant parmi les travées d'un pas rapide, le Jagellon, désormais ainé de la branche familiale, ne fixait son regard que sur la silhouette de sa sœur bien aimée. Il aurait voulu s'approcher d'elle, la prendre dans ses bras, tenter, vainement, bien probablement, de prendre quelques onces de la douleur qui l'avait envahie. Helas, son retard ne lui permettait point cette liberté, et c'est le visage comme taillé dans le marbre qu'il prit place sur les travées réservées à la famille, venant se placer silencieusement aux côtés d'Ewaele. Un regard à elle adressé, inhabituel pour cet homme d'ordinaire froid et réservé, préférant enfouir sentiments et émotions sous carapaces d'acier et de cuir? Nul autre signe révélateur pour observateur indiscret, si ce n'est ce léger frôlement de main alors qu'il se plaçait à ses côtés, avant que les deux êtres ne se lient tous deux, affrontant de concert le triste moment à venir.

Un regard, à nouveau, vers sa sœur.
Une ombre d'inquiétude traversant ses pensées.
Quelque chose, un détail, un rien, avait fait s'allumer en lui les hurlements de l'inquiétude. Quelque chose s'était passé. Sans qu'il n'en sache rien ni même ne comprenne l'horreur de la situation.

Mais déjà la musique funèbre avait envahi les lieux, l'empêchant de poser les questions qui le tenaillaient et son esprit tourmenté se focalisait à présent sur le cercueil, sources de toutes leurs attentions, et de toutes leurs souffrances.

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Mariealice
Le rire... Dans quelques siècles on dirait qu'il pouvait servir de remède, qu'il soulageait, qu'il aidait tout simplement. Mais celui qui secouait les entrailles de la brune était tout sauf un soulagement. Il l'emprisonnait, la tirait vers la folie et l'oubli. L'oubli, si, voici ce qui était finalement salvateur. Alors au lieu de se battre contre, elle riait à gorge déployée, à s'en péter les cordes vocales, si fort que même un choeur d'anges ne saurait se faire entendre en ce lieu où l'acoustique était pourtant faite pour que la musique et les mots élèvent les âmes des pauvres pêcheurs à genoux sur les prie- dieu ou les pierres froides. Alors elle riait, la mère perdue, de cet homme d'église qui lui disait de se réjouir de la mort de son enfant, de ses enfants, de cet homme qu'elle aurait sans doute tué sur l'heure, en ce lieu saint, lui aurait définitivement agrandi le sourire à coup de dague, si elle n'avait été secouée d'un fou rire hystérique.

Autour d'eux, du monde s'agitait mais, en pleine tempête, elle n'en avait plus conscience. Que lui importait d'ailleurs celui-ci alors qu'elle le quittait doucement? Au sein de celui-ci qui serait son nouveau monde, nul archevêque fanatique, nulle Princesse venant l'une s'interposer, l'autre éloigné l'homme d'église, nulle ancienne élève tentant de la ramener vers eux. Jusqu'à....

Jusqu'à cette gifle faisant stopper net le rire, la laissant pantelante, à bout de souffle mais le regard vide, fixant le corps si proche et pourtant à jamais si loin, comme si Zya était transparente. La messe commença, comme si de rien n'était, comme si tout était normal mais rien ne l'était. Et surtout pas le fait qu'une mère doive enterrer la chair de sa chair ni qu'une autre enfant, tout de rouge vêtue, pose elle ne savait quoi sur le linceul.

Encore une voix, connue, celle d'Armoria, celle de la femme avait qui elle avait partagé un deuil, récitant une litanie. Une prière pour l'aider face à la froideur d'un de ceux qui étaient sensés les réciter pour soulager les coeurs. Elle faillit rire à nouveau de cette hypocrisie qui lui crevait les yeux. Aleanore était morte parce que certains avaient bafoué sa foi, celle qu'elle avait depuis l'enfance, celle qu'elle n'avait jamais cessé de professer et on lui demandait de réciter une prière.... Et Karyaan qui proposait une tisane. Plutôt toute une bouteille d'alcool qu'elle aurait volontiers descendue.

Ce qui l'en empêcha? Elle ne saurait le dire. Etait-ce un profil d'oiseau de proie se dessinant à l'angle de ses yeux? Sa serre sur son bras? Sa voix demandant des comptes?

Ses yeux se levèrent et croisèrent ceux d'Eusaias, de son champion et, sans un mot, elle fit passer un message. Plus tard... Plus tard nous parlerons.... Et plus tard, tu tueras pour elle et moi. Mais pas maintenant. Et de se redresser, faisant signe à ceux auprès d'elle qu'elle allait faire face, se releva, droite, reformant sa bulle et attendant la fin. Une fois la cérémonie finie, il faudrait prendre la route vers la Bourgogne, l'enterrer puis faire de même pour Maeve. Pour l'heure, le devoir était de tenir bon.

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Karyaan
Et de fixer toujours Zya, attendant réponse. Sachant pertinemment l'absurde d'une telle question en un tel lieu et un tel moment. Juste cette impression d'impuissance, juste cette sensation d'être comme une tâche de boue sur pourpoint de soie. Alors elle avait dit ce qui lui était passé par la tête, histoire de tenter d'aider sans vraiment trop savoir quoi faire. Elle l'aurait bien achevé ce grec, passant sa rage et sa haine de cette église qui lui a tout pris, sur cet ours miteux puant la fange putréfiée de l'intérieur.
S'ils savaient comme elle se fait violence d'être icelieu. S'ils savaient comme elle leur tordrait bien le cou à ces enfants de chœur qui psalmodient l'hypocrisie d'une religion où l'intolérance est vertu. S'ils savaient la nausée qui lui monte à la gorge, lui nouant le ventre quand elle entend la litanie imbécile clamée haut et fort, reprise avec élan par tous les culs bénis de l'assistance.
Et de serrer son bâton de marche à s'en blanchir les phalanges, et de se mordre les joues de l'intérieur pour s'assurer de la fermer, et de fermer les yeux pour encaisser ce flot d'immondices qui la submergent comme un tsunami de selles en décomposition. Elle se fait violence, elle, la sorcière, d'être présente et de se taire. Pour cette mère mais aussi et surtout par respect pour sa fille qui malgré l'abandon de ses paires et des institutions de son église, était pieuse et aimante de son Dieu. Ceux qui sont à blâmer ne sont pas là, ne sont plus là. Nul droit de faire scandale ici et maintenant, nul droit de demander des comptes pour le gâchis de cet enfant lâchement jugé et abandonné. Nul droit aujourd'hui. Bientôt sans doute, la Loi des Trois fera son office, tout ce que l’on fait à autrui nous revient multiplié par trois, que ce soit bon ou mauvais. Et nul doute que ceux qui ont détruit l'âme et le cœur de celle qui est allongée sous un linceul, se verront frappés en retour. Ainsi est la loi de toute vie.

C'est à tout ça qu'elle pensait la Brindille, en suivant la silhouette du vieux débile qui était entrainé par l'une de ses comparses. C'est à tout ça qu'elle réfléchissait en reposant son regard sur Zya et croisant celui de cet homme qu'elle ne connaissait pas et qui la fixait elle, après avoir chuchoté quelques mots qu'elle mit un certain temps à assimiler.
Elle fronça les sourcils la gueuse, penchant légèrement sa tête de coté. Petit regard rapide, remarquant le geste simple et tendre de cet homme posant sa main sur le bras de la seule personne qu'elle respecte en ces lieux. Il la connait donc, forcément, oui, on ne se permet pas ce genre de chose au sein de leur sphère si on n'est pas un minimum proche. Et les questions s'enchainaient dans son esprit. Analysant le moindre détail pour s'assurer que cet homme pouvait mériter un minimum de confiance de sa part.
Yeux gris glissant sur le visage de Marie Alice qui s'était calmée, autre détail qui s'impose, son regard posé sur celui d'Eusaias, dialogue silencieux, entre deux êtres qui forcément étaient liés.
Elle reporta elle même ses yeux de brume sur le faciès particulier de celui qui lui avait parlé et resta silencieuse. Toujours debout, droite comme la fierté de n'être rien, du haut de sa petite taille, visage de marbre, impassible ou presque, si ce n'est un léger sourire au coin de ses lèvres. Indéfinissable, illogique, et pourtant là. La brume de ses yeux plongeant dans ceux de l'homme, sans aucune retenue ni peur. Elle n'est rien certes, mais elle sait aussi en son fort intérieur qu'elle est tout. C'est la force et la puissance de sa croyance.
Dialogue muet à nouveau. Elle lui répondra oui, elle lui dira ce qu'il veut savoir, mais pas maintenant, pas tout de suite. Elle lui expliquera s'il le veut toujours et si personne ne lui a dit avant. Mentir ? pour quoi faire ? Protéger ? Qui ? Ces gens là qui se foutent bien de la vie ? Certainement pas. Elle lui répondra oui, mais pas de suite, pour l'heure, il y a une âme à honorer et une mère a supporter, et ses yeux, comme pour lui faire comprendre la priorité du moment, se reportèrent sur le cercueil de celle qu'elle a peu connu et pourtant aimé dès le premier instant.

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"La parole est l'arme du faible, l'épée l'arme du sot, j'ai choisi d'être faible et de m'entourer de sots."
Attia.
[ Un Avé Maria... ]

A Paris la gitane ?
Non en Bourgogne. En bourgogne depuis le mariage de la petite Stilton elle n'etait plus revenue. Trop laide, trop bruyante la capitale ne lui parlait pas. Elle serait pourtant obligée d'y retourner pour le défilé royal.

Elle est mélancolique la gitane.
Elle a encore en son sein le parchemin envoyé par la pair de France.
Aleanore serait inhumée ce jour.

C'est un jour froid, glacial, triste. La Gitane est mal couverte, elle tremble un peu mais le sent elle ?
La gitane est de celles qui s'attachent vite.
L'aleanore elle ne l'avait pas connue aussi bien que ses proches, mais en le peu de temps qui leur a été donné elle avait pu apprecier la jeune fille qui representait la classe, la mode et tout ce pourquoi Attia continuait a s'abimer les doigts, pour l'amour de la beauté et de la perfection.

Elle n'est pas dans cette froide chapelle ou l'Aleanore recevra son dernier hommage, mais l'hommage elle le rendra aussi.

Elle penetre alors dans une église. Non elle n'est pas des croyants fervents. Elle n'est pas completement athée non plus. Mais elle aime les eglises, pour la solleneité qui s'en dégage, cette impression de pouvoir y etre en securité et que quoi qu'il arrive on ne sera jamais seul.
A la lueur des bougies elle deambule. Ce n'est pas l'heure des croyants, a peine une dizaine de personnes présente.

Alors la gitane ploie les genoux devant l'effigie de la sainte mère, parcequ'elle espere que le regard doux et bienveillant de la madonne entoure la jeune Aleanore et l'entoure de l'amour qu'on lui envoie d'ici bas...
De son enfance, Attia qui alors n'avait rien d'une gitane, ne garde que quelques souvenirs. Parmi ces souvenirs, celui de l'Avé Maria. Cette prière qu'elle disait avec sa mère, pour accompagner son père dans ses voyages, demander pour lui protection. Cette même prière qu'elles avaient répété quand il avait disparu, quand l'espoir de le revoir subsistait encore, cette prière qui était devenue amère quand enfant elle avait compris que la prière n'aurait jamais prémuni l'être aimé de la mort...
Mais devant le visage serein de la madonne les mots lui reviennent... Intacts, fluides, beaux. Alors dans le leger echo de la batisse flanboyante, elle declame.


Avé Maria
Ave Maria, gratia(e) plena,
Dominus tecum,
benedicta tu in mulieribus,
et benedictus fructus ventris tui Jesus.
Sancta Maria mater Dei,
ora pro nobis peccatoribus,
nunc, et in hora mortis nostrae.
Amen.


Etrange... etrange moment... La gitane se laisse envahir de plénitude. Laissant un instant s'enfuir sa tristesse. Prostrée elle ferme les yeux. Elle ne le vois pas, mais les larmes lui coulent sur les joues.
Oui la vie est injuste, oui on ne devrait pas perdre les gens qu'on aime, mais c'etait la vie, tout comme le regard doux et aimant de cette madonne, celle la même qui avait pleuré son propre fils... Oui la vie est injuste...

- Repose en paix Aleanore...


Plus tard, la gitane se lèvera, essuira ses larmes et sortira de l'eglise. Elle marchera jusqu'a ce que sa torpeur s'evanouisse, jusqu'a ce que le froid sera devenu intolérable. Alors elle retournera a son auberge, seule, et triste...

Je vous salue, Marie pleine de grâce(s) ;
Le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes
Et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
Priez pour nous, pauvres pécheurs,
Maintenant, et à l'heure de notre mort.
Amen.

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Les Doigts D'or, j'Adore! *** Les autres c'est rien que des copieurs!!!
Zya62
Tout s'enchaine vite, très vite. Tout d'abord, l'effet immédiat : l'arrêt du rire. Et même si le regard est vide de sens, le soulagement de la voir réagir se fait.
Puis Aurélien qui débute la cérémonie, l'air de rien. Il était pourtant difficile de ne pas voir ce qui se passait, avec autant de monde attroupé... Mais il commençait et Armoria se plaçait déjà derrière Marie, lui murmurant à l'oreille les liturgiques paroles... Cela changerait-il les choses? Elle en doutait mais se tairait. Après tout, l'expérience des uns n'est pas celle des autres. Et si sur elle elles n'apportaient rien, ayant depuis longtemps renoncé de croire en un Dieu et en son Amour... peut être que sur Marie...

Et puis une jeune femme rencontrée au Mans se manifesta... Comment s'appelait-elle déjà? Ka...Kary...Karyaan... Mais déjà, elle n'a pas le temps de lui répondre, un Balbuzard entrant en scène. Alors, doucement, elle se redressa, rompant le contact avec Marie pour laisser à la place de ses doigts légère rougeur. Étant assez proche pour voir l'échange verbal, comme l'échange muet... position de donneuse de gifle oblige... les échanges muets même... elle ne pouvait qu'acquiescer au message de la jeune femme. Et elle se permettrait, elle, de le lui faire savoir au Bourguignon entr'aperçu quelques fois auprès de l'Alterac, en divers regroupements armés ou cérémonies...
Le Chevalier approcha donc du Blanc-Combaz, planta les yeux dans le regard qui se voulait autoritaire inutilement et dit d'une voix rendue sourde.


Vous saurez après... L'heure n'est plus à cela mais au recueillement... Asseyez-vous et soutenez-la, ce sera bien plus utile...

Humpffff... A coup sûr, il n'apprécierait pas, mais il y avait une mémoire à respecter en plus d'une mère. Et elle n'était pas là non plus pour le ménager. N'attendant pas réponse et se doutant qu'au pire, il saurait lui faire comprendre qu'il n'appréciait pas, comme tout Bourguignon qui se respecte, elle continua, s'arrêtant juste un instant auprès de Karyaan.

Un linge lui ferait le plus grand bien, oui... Si vous pouviez... Merci à vous... pour elle.


Et une bonne impression définitive qui s'encre et de quoi approuver quelques propos de Baile au passage. Un fin sourire de gratitude se peint sur le visage de l'Ange, avant qu'elle ne poursuive sa route vers un banc où prendre place, un peu en retrait, pour suivre la cérémonie entamée et laisser les premières loges à ceux qui avaient des liens avec la jeune femme qu'ils honoraient ce jour d'huy.

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Karyaan
Yeux posés sur la dernière couche de l'Étincelle, par la périphérie du regard et surtout parce qu'elle est et reste toujours sur le qui vive, elle voit la Dame Blanche se redresser et s'approcher. Passant à ses cotés, s'arrêtant et murmurant.
Yeux posés sur le bois froid où une petite fille vêtue de rouge y dépose un présent, une offrande. Elle écoute, la Brindille, ce que celle qu'elle ne connait que trop peu lui chuchote à demi mot.
Yeux qui se ferment un bref instant et attention qui se reporte sur le visage fin d'un Ange qui lui sourit simplement. Sourire qui s'échange, la remerciant d'avoir osé faire ce geste que beaucoup avaient espéré. Poids qui n'est pas simple à porter quand on lève la main sur une personne qu'on aime et qu'on respecte, même si c'est pour l'empêcher de sombrer. Juste un regard qui s'échange et qui glisse alors qu'elle continue son chemin pour s'assoir plus loin.

Et c'est en silence qu'elle recule jusqu'au pilier, se fondant dans l'ombre de la niche qu'elle avait trouvé quand elle était arrivée. Ne voulant se mêler... plutôt raté...
Posant contre la pierre froide son bâton de marche, elle s'accroupit pour récupérer un tissu de lin propre dans sa besace. Léger sourire en coin en caressant le cuir noir du sac qui ne la quittait plus depuis un an. Elle se leva et sortie en silence de la Chapelle. Elle n'est certes pas aristotélicienne, ce lieu là n'est certes pas sacré à ses yeux, mais elle a le respect de la croyance des autres et on ne souille pas des lieux saints, quels qu'ils soient. Elle revint quelques secondes plus tard, après avoir versé de l'eau fraiche sur le tissu, tiré d'une gourde souple.
Elle s'approcha toujours en silence de Marie Alice et tendit simplement le linge humide à cet homme là, qui lui avait parlé précédemment. Pourquoi à lui ? Sans doute que la gueuse se dit que Marie Alice acceptera plus facilement s'il vient de lui, plutôt que d'elle. Non pas pour une question de classe sociale, elle sait pertinemment que le Grand Maitre de France est loin, très loin de ce genre de considération. Mais juste qu'elle sait que dans ces moments là, on est plus réceptif à un proche qu'à un inconnu, et elle sait très bien qu'elle est sa place.

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"La parole est l'arme du faible, l'épée l'arme du sot, j'ai choisi d'être faible et de m'entourer de sots."
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