[RP] Grotte du Mas d'Azil

Leur surprise et leur joie avait été si grande que Séléna et Fabrizio étaient restés sans voix.

Ainsi Ninon....Leur amie Ninon,allait être marraine..La marraine improbable et exceptionnelle qui méritait bien cet honneur vu la fidélité à toute épreuve qu'elle leur avait montré jusque là.

La jeune femme sourit intérieurement au souvenir de leur première rencontre qui en avait fait parlé plus d'un en Armagnac,de ceux qui ne comprenaient rien aux aléas de la vie qui font qu'une "peut être" ennemie devient une amis plus chère qu'on ne l'aurait imaginé.

La main de l'évêque se posa sur la sienne et une légère pression des doigts de Marquis lui fit comprendre qu'elle devait répéter après lui:

"Nous demandons le baptême..."

Son regard émeraude de perdit dans la brume de celui de l'évêque puis elle tourna légèrement le menton vers son époux qu'elle savait un peu réfractaire à tous ces genres de cérémonies.
Ses petits doigts serrèrent la poigne de Fabrizio pour qu'il répète avec eux..
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Nous demandons le baptême.

Ninon toujours la main de monseigneur dans la sienne les genoux tremblant mais fière d'honorer ses amis .

Après coup Ninon se repris légèrement,elle était blanche elle avait pas encore tous compris mais fut fière d' avoir cet honneur.

Le chemin fut long et hasardeux pour tous ,elle fit un clin d 'œil à Ana dès qu'elle la vit, .puis regarda Monseigneur pour la suite des évènements .


La jeune femme pris le parole un instant :

"Bonjour à tous, je me présente Ninon2 dis Channel où vous avez l'habitude de me voir, je suis fière et honorée d'être marraine de mes amis ici présents... que la joie soit avec eux et que tout le bonheur du monde les inonde.
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Calli avait préféré décliner l'offre qui s'était présenté d'suivre l'troupeau à l'intérieur de la grotte.

S'étant toujours refusée à rentrer dans une église, elle n'avait jamais porté intérêt à quelconque abri étant susceptible de représenter un ordre quel qu'il soit.

Elle devait quand même r'connaitre que l'cailloux semblait fort confortable et se jura de v'nir s'y réfugier si le hasard des routes la menait jusqu'ici, en temps futur..

Toujours callée cont' son arbre, elle se perdait dans la contemplation d'ses bottes en attendant l'heure des ripailles, et par là même, celle où elle pourrait enfin féliciter sa patronne et amie d'une franche accolade.

Le froid lui dévorait les joues à chaque nouvelle bourrasque, leur donnant une teinte à mi-chemin entre groseille et betterave, ce qui ne semblait pas perturber la jeune impie. Du moins, ne l'ébranlait guère, à côté de ce qu'elle découvrait à la pointe de sa botte droite.

S'penchant un peu plus, elle écarquilla les mirettes!

Râpée sur une longueur d'au moins tout ça, sa godasse faisait grise mine!
Sur que l'trou n'était pas loin!
Son gagne-pain, son salut, sa liberté en peau d'vache... Foutue!

Lâchant un juron, elle se redressa, regardant alentours si une faible rapine pourrait réparer ce dégât.

C'est alors qu'elle constata qu'là foi avait au moins une chose pour elle... Déplacer les foules...
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Lorsque la future marraine avait prononcés son voeux, elle se retourna vers l'assistance à qui elle offrit un discours afin d'expliquer l'honneur qu'elle avait aujourd'hui d'être leur marraine.

L'évêque regarda le trio rassemblé devant lui et continua son sacrement.

Et vous, qui avez accepté d’être les parrains et les marraines de ces enfants, vous devrez les aider à exercer leur responsabilité. Êtes-vous disposés à la faire ?

D'une voix unie, Ninon et Marquis répondirent :

Oui, nous le sommes.

Marquis invita Séléna à faire un pas en avant. Il était temps de faire leur renonciation. Il sortie une première pierre, une émeraude verte.

Séléna, la communauté Cathare t’accueille avec joie. En son nom, Séléna, je te donne cette roche, afin que tu puisses répéter après moi ton renoncement. Je te remets une émeraude, car elles sont rares et car leur formation nécessite des conditions géologiques exceptionnelles.

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Messire Marquis de Franchimont
Patriarche de la famille de Franchimont

Le silence s'était installé derrière les dernières paroles de Ninon.

Séléna comprenait l'émotion de la jeune femme qui ne s'attendait pas plus qu'eux mêmes à ce que l'évêque lui accorde le privilège d'être leur marraine sur le champ.

Les assistants debouts dans l'ombre de la grotte respectaient ce silence et le moment était si intense que la presque baptisée oublia un moment les inquiétudes qui ne voulaient pas s'écarter de son esprit.

Depuis un moment elle s'étonnait de ce que les seuls cathares qu'ils connaissent,elle et son époux,ceux qui les avaient invités à venir se marier en ce lieu même quelques mois plus tôt, ceux qui représentaient à eux seuls l'image même du catharisme en Armagnac.....Ceux là n'étaient pas arrivés...Lea et Subcal...Que c'était il passé pour qu'ils ne soient pas là...

Une sourde inquiétude la taraudait,comme au sujet de ce fils qui n'était pas là non plus...
Mais ,même si leur joie devait être entachée par ces absences inattendues, le moment méritait de faire abstraction et de ne consacrer son attention qu'aux paroles que l'évêque était en train de prononcer et qu'elle allait répéter.

L'émeraude que tenait Marquis luisait doucement aux lueurs des flambeaux..
Le symbole en était d'autant plus fort que son époux ne cessait de comparer la couleur de ses yeux à cette pierre merveilleuse.
Séléna eut un sourire discret en jetant un coup d'œil à Fabrizio pour voir si ,comme souvent,ils pensaient à la même chose et elle s'appuya sur son bras pour s'aider à se relever.

Puis,debout devant l'évêque,elle prononça sa renonciation:

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Wolf avait bien reçu l'invitation pour le baptême même un petit plan avec pour trouver l'emplacement de la grotte mais malgré tout il a mis du temps pour venir. Ce n'était pas le manque d'envie plutôt un soucis d'orientation et peut-être quelque part le mauvais temps aussi qui ont fait en sort que le jeune homme est arrivé sur place avec un petit retard. Il faisait déjà assez froid, la neige n'était pas loin. Enfin quand même un grand retard quoi que l'important c'était qu'il y était déjà. D'ailleurs, il n'avait jamais assisté à un baptême cathare et il avait envie de découvrir si non sa grande curiosité n'allait pas le laisser tranquille.

En s'approchant déjà de l'entrée de la grotte, Wolf entendait déjà des voix qui devenaient de plus en plus claires. Il sauta par terre et a attaché son destrier à un arbre, c'était plus prudent, avant de pénétrer à l'intérieur de la grotte. La cérémonie avait déjà commencé, il a embrassé de regard l'endroit en cherchant un coin pour s'installer sans interrompre. Après quelques instants, son choix s'arrêta sur une pierre près de l'entrée. Il s'y est posé sans trop faire de bruit et s'est concentré sur la cérémonie.

Ainsi, Séléna, tu garderas la roche en poche et sera enterrée avec toi lors de ta mort.

L'évêque se retourna vers Fabrizio, l'époux qu'il ne connaissait pas trop puisqu'il s'agissait pour lui de sa première rencontre avec l'homme.

Mais une pierre l'avait ''appelé'' plus que les autres. Le grenat.
De couleur brun-noir ligné un peu plus clair. Le grenat étant la pierre qui apporte la joie et la force de vivre ainsi que la confiance en soi et le succès.

Il remit donc la pierre à l'homme.

Fabrizio, je t'invite donc à faire ton renoncement.

Ce genre de réunion n’est vraiment pas sa tasse de tisane, Mindy s’ennuie. Lorsque vint le moment pour tous d’entrer dans la grotte Myrandha en fait de même, après tout venir jusqu’ici pour rester à la porte serait tout de même bien balot. La jeune femme regarde le couple passer puis les autres invités, ce n’est que lorsque quasiment tout le monde est entré et en place que Myrandha se bouge. Elle s’installe dans le fond, dans un de ces petits coins part qu’elle affectionne particulièrement. De sa place elle ne peut voir ce qui se passe mais elle entend ce qui se dit. Plus ou moins attentive la jeune femme laisse de temps en temps son esprit se balader avant de le ramener au présent.

Au moment des vœux de la marraine du jour Myrandha exquise un sourire, se souvenant à ce moment-là du mariage ou elle avait dû en dire aussi. Qu’avait-elle dit déjà ? En voilà une bonne question ! Mindy ne s’en souvient pas, ah qu’il est beau le témoin ! La jeune femme en est encore à se creuser la tête pour se souvenir de ce moment-là mais se voit arrêtée quand Séléna récite son renoncement cathare. Pas vraiment au fait avec les histoires de religion Myrandha écoute avec attention les paroles prononcées et s’en retrouve bouche bée celles-ci terminées, les mots en résonnent encore contre les murs de pierres. A-t-elle bien entendu ? A-t-elle bien compris ? Peut-être que le fait d’être loin de Séléna a pu déformer les mots qui lui sont arrivés aux oreilles. Personne ne semble choqué par ces mots, Myrandha est la seule. Elle a beau regarder autour personne ne s’offusque, tout le monde sourit bêtement.

Voilà que son Chef doit dire les mêmes choses à en croire les dires de l’officiant. Impossible ! Il est tout simplement impossible qu’il puisse dire les phrases qu’elle vient d’entendre la part de Séléna. Mais elle le connait depuis le temps, Myrandha sait parfaitement que s’il est venu jusqu’ici c’est pour suivre la cérémonie. Renoncer aux péchés, renoncer à tuer, à voler et mentir. Renoncer à tout ou presque pour mener une vie de Saints ?! Incompréhension totale. Quel avenir pour les Spadassins après un tel serment ?

Déboussolée, dégoutée et nauséeuse Myrandha préfère quitter la grotte discrètement plutôt que d’entendre la suite. Elle s’y refuse tout simplement. Peut-être qu’elle sera vu partir mais peu lui importe, elle doit sortir, chose qu’elle fait en se moquant à l’avance du « quand dira t on ». Comme la dernière fois la lumière extérieure lui fait pisser les yeux mais cette fois ci l’air frais de la saison lui fait un bien fou. Refermant sa cape autours de ses bras Myrandha siffle son cheval qui ne se fait guère attendre. En un rien de temps une main de la jeune femme se glisse dans une des sacoches du côté et en ressort une gourde d’alcool. Une gorgée puis deux, aller trois ça ne fera pas de mal pour digérer la surprise du jour. Boire n’est pas dans ses habitudes mais là il faut bien ça. Gardant la gourde dans sa main Myrandha s’épaule sur les flancs son cheval, lui disant

Ben mon vieux ! Tu n’as pas idée de ce que je viens d’entendre là-dedans sinon tu en voudrais une gorgée aussi. A la tienne tient !

Une nouvelle gorgée d’enfilée, Myrandha attend maintenant la sortie, se demandant si elle s’est bien réveillée ce matin ou si elle est toujours en train dormir. Peut-être que c‘est tout simplement ça elle rêve, enfin … non elle cauchemarde.

Le mouvement bien que furtif n'a pas échappé à Séléna.
Elle voit la silhouette amie sortir discrètement de la grotte et ne peut s'empêcher d'avoir un petit sourire amer.

Mandy n'aime pas ce genre de cérémonies,c'est bien connu...
Elle c'est l'action qui la mène sur les chemins...L'action quelle qu'elle soit et la nouvelle baptisée réalise soudain que son renoncement peut tout à fait être mal perçu par certaines personnes qui sont présentes.
Oh....Elles n'auront peut être pas le courage de la réaction sans préambule de son amie mais ils n'en penseront pas moins,gardant peut être un sourire de convenance alors que leur esprit échafaudera telle ou telle supposition la concernant..

Elle lève son regard vert sur son époux dont on attend la réponse.
Voit son front obscurci,ses sourcils froncés...
Est il ,lui aussi saisi des mêmes craintes?
Lui a qui elle a voulu mille fois expliquer les tenants et les aboutissants de cette religion et qui ,chaque fois lui a dit qu'il lui faisait confiance......Qu'il savait.....

Un soupir lui échappe et une crampe traverse ses reins..
Son état la rappelle à l'ordre...

Elle serre dans sa petite main la pierre que l'évêque lui a donné et elle semble irradier une douce chaleur..
Elle lui dit quelque chose....Elle l'encourage...

Séléna ,debout devant l'évêque et l'assistance relève le menton et pose sa main sur le bras de Fabrizio.
Elle le regarde intensément et lui fait signe qu'elle veut parler,puis tourne son regard vers Marquis et les autres:

"Je pense qu'il faut que j'ajoute quelque chose à ce qui vient d'être dit avant que mon époux ne s'engage plus avant.
Moi...Séléna d'Alaric ...ait tenu à prononcer ces paroles et à m'engager dans la Foy Cathare..

MOI et moi seule me suis engagée pour l'instant et pour ceux qui douteraient de ma parole,je tiens dès à présent à l'expliquer:

[b]Oui j'y renonce sauf à défendre les vies qui me sont chères ou la mienne propre.
Je ne monterai pas au bûcher comme mes ancêtres en chantant...N'y comptez pas.
Quant à tuer je ne l'ai fait que deux fois et en combat guerrier...Je n'en ai pas honte..

Même procès...Même défense.....
Mon épée sera toujours là pour défendre les miens..

Je jure devant Notre Grand Architecte n'avoir jamais pratiquer l'esclavagisme ,au contraire ,tous pourront vous dire que je suis plutôt d'un naturel généreux.
Quant à voler,il m'est arrivé une fois de le faire..."
Elle regarde sa marraine et sourit doucement
"Cela m'a permis de rencontrer une femme exceptionnelle et son bien lui a été rendu aussi vite qu'il lui avait été pris.
Jamais je n'ai recommencé.

Si je me suis déjà vue insultée....Maudite.....J'ai toujours essayé de discuter posément avec ceux qui m'en voulaient..
Quelques fois rien n'y fait....
Mais je ne suis pas d'un naturel mauvais...Certains peuvent le dire ici.

Ces paroles sont déjà effectives...Je n'ai jamais eu de fortune personnelle et ne pourrait sans doute jamais en avoir puisque je donne aussitôt aux autres pour les dépanner.

Si enrichissement il y avait ce serait pour redistribuer aussitôt,c'est le but des Spadassins depuis le début de leur création.

Peu me chaud des titres ,je n'en ai cure et ne vois pas ce qu'ils m'apporteraient que l'amitié ne m'apporte déjà.

Cette parole me parait évidente,je ne vois pas l'intérêt d'apprendre si c'est pour garder jalousement son savoir au fond de sa bibliothèque.

La jeune femme se sentait immensément fatiguée,ses dernières paroles se finirent dans un murmure:
"Pardonnez moi d'avoir été aussi longue......Ces précisions me semblaient infiniment nécessaires..."

Elle chercha son souffle et ajouta:

"Encore une fois mon engagement n'est que le mien et les Spadassins se sont nullement concernés...que cela soit bien clair.
Ils seront le bras armé qui défendra notre Foy mais ne sont en aucun cas obligés à suivre ma voie."
Elle eut un regard las vers son époux:

"Toi non plus mon chéri...Tu n'y es pas forcé...."

La douleur sournoise qu'elle essayait d'oublier la courba en deux.
Elle fit un petit geste de la main pour leur faire comprendre de continuer et se recula jusque contre la paroi pour pouvoir y prendre un appui qui devenait urgent.
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A genoux


La pierre apparait sur une paume de la main, elle brille d'un seul éclat, celui du vert.
Couleur des yeux de sa femme; Fabrizio ose en sourire un bref instant mais il se ravise très vite.

Immense cadeau que ceci où l’acte d'un don est ainsi pour le baptême cathare. Fabrizio ne peut le croire, une telle pierre pour elle...Pourquoi ?

Il est là à ses pensées à genoux devant l'officiant et Ninon leur toute nouvelle Marraine.
Ainsi donc une pierre vient consolider leur appartenance à la Terre, à celle qui les nourrit ?
Mais pourquoi qui sont-ils pour tendre la main et recevoir un superbe cadeau.

A quoi bon s'arrêter sur de telle question qui resteront pour le profane qu'il est sans une bonne réponse.
Oh il n'est pas si engagé comme Séléna sa femme dans leur nouvelle religion mais elle lui apprend tous les soirs à la lueur d'une bougie ce qu'est un bon Cathare et non un goret comme lui, plus enclin à botter le cul qu'à tendre la joue.

L'Archevêque tend ses bras et ses mains en avant et prononce maintenant une formule.
Quoi ?....Sa teste se relève ; Fabrizio regarde l'homme droit dans les yeux.

Il entend bien ce qu'il entend ?
Il doit s'assagir, devenir pacifique et aimer son prochain ?

Fabrizio doit devenir un parfais ?, Déglutissant devant ses mots, il n'ose regarder sa femme même du coin de l'œil.

Non ce n’est pas possible pas pour lui, c'est un cauchemar, il va se réveiller c'est sûr.
Oui il rêve, oui il est encore dans leur lit.
Renoncer à tout ça?
A sa chasse aux neuneus avec cailloux ?
Botter le cul aux Bisounours et autres cul-terreux ? Au risque de se faire des claquages musculaires ?

Non pas ça, pitié !!
Ce n’est pas des paroles à dire à la légère, ça vous engage pour la vie ça!
Et pas sûr qu'à son âge qu'il devient un autre homme.

Mais...

Car il y a un mais, y a toujours un mais....
Et ce Mais porte un nom...une fonction....être sa femme.
Car c'est à lui que maintenant l'attention se porte.

Bon sang ce qu'il voudrait être une toute petite sourie, voir une araignée. Filer dans un trou, se faire oublier jusqu'au jugement dernier.

Sa main se tend timidement en avant, une pierre chaude se pose sur sa paume tendue, son poing se ferme dessus. Mais sa teste est courbée en avant, regardant le sol poussiéreux.

Vint la délivrance, le geste de sa femme sur lui, ses mots , ses explications.Nul besoin d'avoir peur, de tergiverser.

Alors comme un miracle, ses lèvres s'entrouvrent...

Toi qui est rude et qui traverse le temps sans que le gel ne te fende ou que le feu ne te brûle, tu seras le témoin de mon serment :

Je renonce aux sept pêchés pour ne pratiquer que la vertu.
Je renonce à tuer toute forme de vie humaine ou animale.

Je renonce à fabriquer ou à acquérir tout objet qui pourrait enlever la vie à un homme ou un animal. À mois que cet objet est le seul but de défendre la vie de mes proches ou la mienne.

Je renonce à voler, à spéculer et à pratiquer l’esclavagisme.
Je renonce à mentir, à maudire ou à insulter mes semblables.
Je renonce à m’enrichir et je partagerais ce que j’ai.

Je renonce aux titres et je serais simple gueux. À moins que ce soit mes semblables qui me proclament à ce titre.
Je renonce à me suffire et je partagerais mon savoir avec les autres.

Puis soudainement sa dextre se tend en avant, ramenant par une pression de sa main sur la nuque de l’homme, il fait face à l’Archevêque.

Ses yeux bleus brillent d’une intense lueur, fixant l’homme…

La renonciation ne m’engage que devant Dieu quand aux hommes Archevêque ;
J’en fais mon affaire !

Lui murmure t’il avant de le relâcher et de se mettre à sourire, geste plus animal que humain.
Et de se remettre à courbée la teste devant l’homme et sa fonction ou bien de cacher le feu qui brûle dans ses yeux à sa femme et à lui.

Car pour toute réflexion...L'armagnac et le sud du royaume...Valent bien une messe.
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Alors que l'évêque avait invité l'homme à faire sa renonciation, il sentie une hésitation. C'est pourquoi Séléna dût être obligé d'expliquer son choix et cela permis enfin de compte à son mari d'accepter l'engagement.
Une fois son texte récité, l'homme se pencha vers l'avant et l'évêque sentie sa nuque se tendre vers l'avant. Les deux hommes se fessaient désormais face. Marquis comprenait le propos et croyait que la situation était claire. Par contre, il ignorait encore si il devait être dérangé par cette façon de faire. Sentant encore la force utilisé sur sa nuque par son filleul.

Ainsi, Fabrizio, tu garderas ce grenat en poche et sera enterrée avec toi lors de ta mort. Ton témoin t'apportera joie et force ainsi que confiance et succès.

Marquis se retourna vers l'assemblée...

Prions pour ces enfants qui vont recevoir la grâce du baptême. Prions pour ses parrains et marraines et pour tous les baptisés.

Créateur éternel et tout-puissant, tu as envoyé ton Fils dans le monde pour nous libérer du pouvoir de l’esprit du mal, et pour que l’homme, arraché aux ténèbres, soit introduit dans ton Royaume de lumière. Nous te supplions pour ces enfants, qu’ils resplendissent de ta Présence, et que l’amour habite en eux. Par Oane, notre Roi.

L'Architecte Créateur a voulu se servir de l’eau pour donner sa vie aux croyants. Tournons vers lui notre cœur et prions : qu’il fasse naître ces enfants à la vie éternelle.

Maintenant, je m’adresse à vous, parrains et marraines.
Par le sacrement de baptême, les enfants que vous présentez vont recevoir l’amour et la vie de l'Architecte Créateur : ils vont naître de l’eau. Ils rencontreront des obstacles. Pour grandir dans la foi, ils auront besoin de vous. Si donc vous êtes conduits par la foi et si vous prenez la responsabilité de les aider, je vous invite aujourd’hui, en vous rappelant votre baptême, à proclamer la foi de l’Église, dans laquelle tout enfant est baptisé.

Nous te confions, Séléna et Fabrizio d'Alric, à la grâce et à la bonté de l'Architecte Créateur, de son Fils Oane et de son épouse Hunne. Qu’il veille sur vos vie, que vous parvenez au bonheur promis, en marchant à la lumière de la foi, et que nous y parvenions avec lui. Amen

Marquis prit une pause.

À ce moment-çi de la cérémonie. J'inviterais les nouveaux baptisés à sortir en premier, afin de recevoir vos félicitations à la sortie.

Aujourd'hui est un jour unique. Puisque nous devrions faire un deuxième baptême. Celui de dame Ninon. Le fait étant que j'ai demandé à dame Séléna et messire Fabrizio s'ils acceptaient d'être les parrains de dame Ninon. C'est pourquoi, je vous demande dame Ninon si vous avez toujours le désirs d'être baptisés selon les sacrements de l'Église Cathare?
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Messire Marquis de Franchimont
Patriarche de la famille de Franchimont

Dans un pli, un recoin, non loin de la flammèche incandescente d'une chandelle brouillonnant la grotte d'ombres fantasmagoriques, la représentante spinoziste était là. Il s'agissait de la dénommée Tzadik Sérésa qui avait fait le chemin d'Anjou suite à l'invitation de son amie Séléna toujours avec son inséparable et inénarrable de mari. Comme il se devait en ces temps difficile, la Tzadik qui avait en charge la protection de la Communauté spinoziste était en arme une épée longue à la ceinture, elle portait des jambières métalliques et était revêtue d'une cotte de mailles seyante et légère.

Elle écouta avec attention les paroles prononcées, les serments prêtés. Elle observa les corps qui se baissent, se lèvent, s'assoient, se dressent. Le regard farouche, la jeune femme serra la poignée de son épée sagement rangé dans son fourreau. Un médaillon rubis et émeraude brillait à son cou, le symbole de la spinozie. Sa chevelure ondoyante reposait sur ses épaules jusque dans le creux du dos...

L'Évêque Cathare menait la cérémonie d'une main de maître. Manifestement, tout avait été préparé comme il fallait. Les invités étaient nombreux et chacun à leur manière était attentif et tous étaient pensifs comme des apprentis Admors écoutant l'enseignement du Livre des Puissances dans une de ces Écoles spinozistes. Les cœurs étaient unis en un cœur battant aux rythmes des mots échangés.



C'était étrange.

Les références à Oane ou Hoane étaient semblables à celle de son propre culte. A ce niveau, le catharisme semblait se rapprocher d'une sorte de retour au source, à un retour à l'histoire cyclique dont la communauté spinoziste était la source même de toutes les religions du Livre. Toutefois, l'état d'esprit de culte semblait être ornementé d'un baroque assemblage imaginaire typique de tout aristotélisme qu'il fut Cathare, Réformé ou Romain.

Sérésa se souvint de ce qu'elle avait dit à l'Évêque cathare dans son propre bureau. : "Il n'y a ni Bien en soi, ni Mal en soi. Voler, mentir, s'enrichir, posséder des titres et même tuer peut-être bon ou mauvais, selon les rapports, les circonstances, le moment..."

C'est le premier principe à appliquer : savoir par soi-même déceler les rapports qui te permettent de faire le choix le plus utile pour soi et pour les autres. Il ne s'agira jamais pour un spinoziste de se soumettre aveuglément à un diktat appris par cœur et portant parfois à des aberrations voire des contradictions.

Si sur la route, des brigands surgissent afin de me voler et me casser la caboche, il me sera loisible de réagir au plus tôt avec ma lame de Tolède pour verser leurs tripes sur le chemin.
S'il est nécessaire de faire sortir de ses gonds le menteur qui me calomnie, il me sera loisible de l'insulter et le maudire avec force ruse pour que son mensonge soit dévoilé.
Non, la Raison seule mène à la réalité du divin et le cœur hélas a ses raisons qui bien souvent ne sont qu'imaginaires et portent l'humain à se soumettre à des passions qui lui portent préjudice.

Mais z'enfin... bien souvent l'humain préfère qu'on lui dicte ce qu'il à faire plutôt que d'utiliser sa cervelle en laquelle pourtant est la plus fière relation au divin, celle qui mène à sa propre liberté.

Pour les humains, en leur vie quotidienne, mieux vaut forcer le trait et bien arraisonner les ornières, poser les frontières et les murailles d'une morale universelle à ne pas franchir, à ne pas dévier, afin que tous suivent le même chemin... c'est la différence entre une voie religieuse aristotélicienne privilégiant la recherche d'une Vérité divine immuable et celle du spinozisme ouvrant la voie de la Liberté et du dépassement qui est l'essence même du Divin...



Sur ces entrefaites, la cérémonie semblait être à sa fin.

La jeune femme... qui s'était nonchalamment appuyée tout au fond sur la paroi de la grotte une jambe repliée dessus faisant tournoyé de sa main droite le petit médaillon spino... se cambra soudainement puis par petits pas souples se rapprocha des postulants. Elle était venue de loin et voulait au moins saluer dès que possible ses amis. En effet, elle se rendait compte ce jour qu'elle ne partageait rien avec eux sur le plan des principes et de la conception de la vie. Il luttait contre Rome mais au fond partageaient les mêmes idées, c'était à celui qui relèverait le plus de contradictions entre les deux camps et cela ne la regardait que très peu... Toutefois, au-delà de cette lutte vaine, Sérésa savait pertinemment que ses amis cathares avaient grand respect pour elle et ses pairs et cela suffisait nécessairement et amplement.

La tolérance par force et non par faiblesse telle était sa conception d'un monde où tout un chacun reste en son essence éminemment respectable tant qu'il n'empiète pas sur l'existence des autres par la force et la contrainte. Sérésa s'inclina devant les nouveaux baptisés et l'Évêque cathare, le visage apaisé emplit d'un grand sourire bienveillant avec ce quelque chose d'un peu insensé qui vibrait dans ses yeux verts intenses.



C'est ainsi qu'un quidam eut pu la voir solitaire quelques instants plus tard penchée sur l'encolure de sa monture dans la forêt épaisse et presque noire évitant les branches basses, se ressourçant dans le frimas et la vive froidure de la Nature, elle seule connaissait la piste qui la mènera sans se perdre sur la route qu'elle avait décidé de suivre...
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Qui cupit aut metuit liber non erit unquam !
Qui convoite ou craint quelque chose ne sera jamais libre !

Entrer dans la grotte c’était se mettre un instant à découvert et perdre des yeux celle qui bien sûr n’ avait pas suivi le mouvement.
Ne pas entrer c’était aussi ne pas poser son regard et offrir par la caresse de ses yeux toute son amitié à Séléna.

Sans vraiment se cacher, quelques taillis un peu hauts à l’entrée de la grotte, lui permirent de rester en retrait et d’entendre ce qu’il se passait à l’intérieur sans s’éloigner de la rousse qui prêtait grande attention à ses bottes.

Elle écoutait d’un coté et regardait de l’ autre.
Elle voulait ne rien perdre de l’engagement de l’une et impossible de se détacher de celle vers qui ses bras avaient tant envie de se tendre.

Bien sûr Il … lui manquait. Bien sûr leur fruit lui manquait aussi … un moment ses pensées s’envolèrent vers eux.
Mais très vite … à nouveau elle écoute d’un coté et regarde de l’ autre.

Ne pas perdre le fil ….

Ninon écoutait toujours tout en prenant le temps de regarder les nouveaux arrivants .

La grotte étaie remplie d'une douce clarté qui venait du reflet de la neige qui tombait maintenant avec abondance.

Cette douce lumière donnait une chaleur apaisante à cette belle cérémonie.
Pourtant les températures étaient en cet hiver si froides.

Puis la jeune femme fut ramenée à la réalité par les parole de Monseigneur Marquis de Franchimont.

"Oui je le veux monseigneur ".
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