Afficher le menu
Information and comments (2)
<<   1, 2   >   >>

Info:
Dans un passé pas si lointain, Ozomatli a réduit Brume Sauvage en esclavage. Assoiffée de vengeance, cette dernière revient à présent sur les lieux de son calvaire pour faire subir au jeune Occidental, quelques représailles...

[RP] La loi de la jungle est dure, mais c'est la loi

Ozomatli
Cuamantzingo. Saison des pluies.

Les insectes bourdonnaient autour de la tête de l'esclavagiste, effrayés par les trombes d'eau qui se déversaient au dehors, et par l'électricité ambiante de cette matinée orageuse. Quand les pluies étaient torrentielles, les bestioles se réfugiaient sous les arbres en attendant la fin du tumulte, tout comme le bétail et les hommes. Mais pas comme les esclaves.


Dégage moi cette tranchée ! Et creuse mieux que ça, cul de babouin !

Deux hommes détrempés, arborant le fameux collier de bois de la servitude, travaillaient sous la pluie en subissant les invectives d'Ozomatli. Ils avaient été embauchés pour une bouchée de tortilla, afin de labourer les champs de l'esclavagiste. Des terres qui à l'heure actuelle, ressemblaient plutôt à des sables mouvants où se mêlaient des torrents de boue. La tâche était éreintante, surtout pour Ozomatli, qui finissait par avoir des crampes au bras à force de distribuer des coups de baguette sur les mollets des travailleurs. Sans parler qu'il s'abîmait furieusement la voix en leur vociférant des ordres.

Je reviens au coucher du soleil. Vous aurez un doigt coupé si l'ouvrage n'a pas été terminé !

Le terrible mexicatl à la belle figure agita la main pour chasser les moustiques, puis il pénétra dans son calli avant de rabattre un loquet de bois afin de s'enfermer. Là il enfouit son visage dans un riche tissu de maguey brodé, s'essora les cheveux et se laissa tomber sur une paillasse douillette. On pouvait voir à l'intérieur de cette hutte, et aux multiples ornements qui la décoraient, que son propriétaire n'était pas sans argent et qu'il avait la délicatesse d'une femelle.

Ayant jeté un regard autour de lui, Ozomatli souleva une dalle de terre sous son couchage, et observa ce que contenait sa cachette. Une montagne de quachtlis était ammassée là. L'or fit miroiter un reflet jaune sur les dents de nacre de son propriétaire. Il remua les pièces froides du bout des doigts. Oh le bel argent, durement gagné, à la sueur de son front ! N'avait-il pas été obligé de s'adonner jusqu'à la dernière des bassesses pour l'obtenir ? N'avait-il pas dut jeûner jusqu'à en tomber malade, durant des jours entiers ? Boire de l'eau croupie, creuser à la mine, arnaquer des imbéciles, capturer des enfants, prostituer des sauvages, vendre tout ce qu'il avait en sa possession, jusqu'à sa propre peau ? Et aujourd'hui, il était riche à foison. Il mangeait à sa faim et tout le monde l'enviait.

L'éphèbe laissa échapper un soupir satisfait et s'étendit sur son lit, un bras replié en oreiller. Il contempla un instant le plafond qui résonnait du martèlement des gouttes d'eau, l'esprit charmé par des visions de bonheur. Très vite, le sommeil appuya sur ses paupières et relâcha son corps.

_________________
Brume_sauvage
Des fourmis qui s’agitent dans un champs qui s’inondent…
Frénétiques, apeurées sous la fureur de Tlaloc.

Les esclaves s’excitent sous ses yeux tels d’insignifiants insectes animés par le seul désir de satisfaire les desseins de leur Maître. Servitude au collier de bois, ils ne sont que chiens mouillés qui pataugent minablement dans la boue. Adorable bétail qui se tue à la tâche, docile mignons qui se laissent asservir.
Accroupie sur la solide branche d’un arbre l’ombre guette sans un bruit à l’écart. Une poigne d’obsidienne assure son appuie, tandis qu’un regard perçant demeure braqué sur les esclaves. La pluie vient claqué sur ses joues sans qu’elle n’en tiennent compte. Tel un rocher qui ignore le courroux de Tlaloc elle attend immobile que vienne son heure.
Les fourmis s’épuisent… mais la reine à tôt fait de sortit de son terrier pour les rappeler à l’ordre. Les prunelles de l’ombres s’embrassent, étincelant d’une excitation soudaine. La voix du mâle s’élève au dessus du rugissement du ciel et son timbre irritant lui dresse les poils de la nuque. Le nez se plisse comme pour gronder…. Pourtant aucun mouvement ne vient trahir sa couverture. Ses yeux, telle deux pointes de flèches avides de chaire, restent rivés entre les omoplates du mâle qui rejoint sa demeure.
Un sourire narquois étire ses lèvres. Tout n’est qu’histoire de patience.


Deux heures s’écoulèrent lentement alors de la pluie elle, s’échoue toujours à corps perdu sur la tête des esclaves trempé jusqu’à l’os. L’ombre n’a toujours pas bouger de son perchoir et l’on peut apercevoir, parfois, quelque frémissement faisant vibrer sa peau. Son regard est désormais troublé par un mystérieux voile faisait luire ses prunelles d’une lueur étrange. Une vibration dans l’air, grondement impatient d’un félin irrité. Un sourire en coin se niche dans ses lèvres. Sans un bruit, la sauvageonne saute lestement de sa branche.

Exténué, les mâles aux collier de bois s’évertuent à terminer au plus vite leurs besogne. La boue engloutie leur pied, comme si elle cherchait à les avaler pour les déguster lentement. La seule chose dont aurait besoin ses misérables, c’est d’un peu de chaleur... L’un des mâles s’immobilise soudainement en plein geste, la surprise figeant son visage. Deux autres têtes se tournent alors pour apercevoir l’inconnue.
La femelle s’approche d’un pas de velours. Sa musculature est sculptée telle l’obsidienne: amalgame de puissance et d’élégance. Un sourire aguicheur, d’une perfidie sans nom, étire avec langueur ses deux lèvres désirables.

_ Un peu de réconfort?


Sa voix est suave. L’inconnue leur tend une large gourde, les regardant fixement d’un regard mielleux On ne pourrait rien refuser à une telle créature. Quelques courtes minutes plus tard, trois corps affalé jonche la sol boueux du champ…

La porte de bois du calli est fermé et c’est par une fenêtre que la femelle décide d’entrer. Souplement, elle ondule à travers la petite ouverture et vient poser délicatement ses pieds sur le sol. Redressant un sourcil, en jugeant la bassine d’eau poser non loin, elle en profite pour y tremper ses pieds boueux. Elle prend ensuite le soin d’analyser le calli. Ses yeux glisses lentement sur les étoffes luxueuses qui viennent orner les murs richement décorer de la demeure. Les tenures, les statuettes de pierre sont agencé de manière trahissant la sensibilité de celui qui habite ce lieu. Pourtant, ce n’est pas l’or qui la mené ici.

La femelle avance d’un pas… puis d’un autre. Ses sens ont été décuplé et rien ne lui échappe. Elle semble percevoir chaque larme de Tlaloc qui se fracassent sur la toiture, chaque battement de son cœur, chaque respiration…

La sauvageonne se redresse. Derrière quelque voiles diaphanes une silhouette est paisiblement allongée sur une natte. Le sang enivré de la sauvageonne se met à bouillir.
Elle contemple avidement cette scène sereine précédant la tempête… admirant avec envie cette gorge déployé avec tant d’insouciance…
_________________
Ozomatli
Pendant ce temps là, Ozomatli cheminait dans une plaine obscure. Des herbes giflaient ses jambes, de cette variété de roseaux qu'on trouve sur les bords du fleuve qui conduit à Huiloapan, vers les collines de l'Orient. L'air étouffant de la hutte rendait son rêve inquiétant, et le tambour de la pluie semblait résonner dans sa tête comme une marche de guerre. Il était poursuivit à n'en pas douter. N'était-ce pas le grondement d'une bête assoiffée de sang qu'il entendait derrière lui ? Non, pire ! Un guerrier aztèque aux yeux de lave, qui agite ses colliers de têtes en avançant à grandes foulées. Terrifié, le jeune mexicatl fuit en battant des bras, la bouche grande ouverte pour crier sa frayeur. Mais il n'avance guère, tout comme si ses pieds étaient retenus par un courant d'eau vive qui ralentit ses mouvements.

Il inspire brièvement. Ses paupières s'entrouvrent. La peur s'efface aussitôt et son regard s'engloutit à nouveau dans les remous du sommeil.

Il a bel et bien réussit à semer l'abominable créature. Le voilà qui entre par le rideau de feuilles tressées qui masque l'entrée du calli familial. Il croit alors reconnaître sa mère et son frère aîné qui chiquent des herbes en observaient la cuisson des haricots. Il se précipite près du feu, glacé de froid.


— Ozomatli, crétin ! Espèce de sauvage. Tu es tombé dans le fleuve, ma parole !
— C'est faux ! Donnez-moi une couverture, je gèle !
— Tu n'auras rien, c'est pour ton frère.
— Mais j'ai froid moi !

Effectivement, un vent frais s'est engouffré par la fenêtre, secouant les draps de maguey qui isolent la paillasse. La peau de l'esclavagiste est piquetée comme la chair des dindes. Sa joue se cale dans le sac de grains qui lui sert d'oreiller pour en capter la chaleur, il ronfle légèrement au passage.

— Slogantzeo ?
— Lui-même, vient t'asseoir auprès de moi. Je suis revenu voir comment tu te portes.
— C'est pas croyable, on m'avait dit que tu étais mort.
— Les gens n'ont que des mensonges dans la bouche.

Ozomatli se glisse auprès de son compagnon, un grand mâle à la figure tranchante et au cheveux coupés comme un bol. Effectivement, il n'a rien d'un mort. Son teint brille de santé, et ses yeux sont brumeux comme s'il avait absorbé du peyotl. Charmé, le Singe tisseur de rêve est à son aise. Mais quand Slogantzeo approche son nez cassé, il l'arrête du plat de la main.

— Attends. Ma mère est là.
— Je ne vois aucune mère ici.
— C'est vrai... pourtant, il n'y a pas quelqu'un ?

En effet, il y avait bien quelqu'un.
_________________
Brume_sauvage
Ses paupières frémissent d’un sommeil troublé. Image banal d’un mâle qui dort confortablement, et son air de bien heureux apporterait une touche presque touchante à la fresque. Cependant, aucune tendresse n’anime le regard de la femelle. Elle le sait, derrière cette gueule d’ange se cache une être faible, mais doté d’une intelligence sournoise et implacable.
Elle se souvient de cette nuit là, il y a plusieurs lunes. La femelle avait eu le malheur de croiser la route de l’esclavagiste, mais celui n’avait, semble t-il, pas envisager les conséquence de sa témérité…

Quelque gouttes de sueur viennent se mêler à l’eau qui ruisselle encore sur le visage tatoué de la sauvageonne. Sans lâcher de son regard voilé le freluquet qui dort, elle s’empare avec précaution du couteau attaché à sa cuisse. Lentement, la lame d’obsidienne glisse de son écrin de cuir. Calmement, la femelle porte à son visage, le couteau qui luit d’un éclat aqueux. Une odeur saumâtre submerge son odorat et la sauvageonne l’inspire d’autant plus avidement, les paupières closent. L’odeur enivre davantage son esprit déjà troublé par quelqu’autre substances du même type. D’un geste presque sensuel, elle appose sur ses lèvres la lame d’obsidienne qui glisse lentement, imbibant sa chair du plus doux des nectars… mélange de verre… et de venin.

Un frisson crispé lui parcoure l’échine. Avec une infime délicatesse, la lame toxique rejoint son fourreau. Ses paupières s’ouvrent difficilement et le regard brumeux de la sauvageonne se pose de nouveau sur l’esclavagiste. Il semble si calme, aussi immobile qu’un cadavre…
La femelle s’accroupie au pied de la natte.
Il a voulut l’asservir, il a voulut la détruire, briser son arrogance… et son honneur? Le seul honneur qu’elle respecte c’est le sien. Peu lui importe les hommages pour les autres! Son orgueil blessé réclame vengeance. Elle est pillarde d’or, mais elle écume aussi les cœurs. Tous ces mâles prétentieux cherchant à l’obtenir pour des services ou des délices. Elle aime les punir en les prenant à leur propre jeu..

Avec la souplesse du serpent, la femelle rampe au-dessus du corps de l’esclavagiste. Les peaux se frôlent, le mâle esquisse un geste, bougeant au dessous d’elle. Rien n'arrête la sensuelle succube. La femelle s’immobilise quand son visage se retrouve au dessus du sien. Ses prunelles embrumées détaillent les traits androgyne de se visage trop connu. Éphèbe freluquet qui ne connait pas son nom à elle qu’il surnommait La sauvage… Elle lui a réservé le plus doux des poisons.

Elle se penche lentement, jusqu’à ce que son souffle rencontre le sien et se suspend un instant… puis, elle dépose avec langueur ses lèvres empoisonnées sur les siennes. Elle lui offre un baiser doucereux, dans une véritable passion pernicieuse et sournoise. Le venin perfide glisse d’une bouche à l’autre envenimant le corps de l’imprudent rêveur. La plus mortelle des substance offerte dans un écrin des plus charnel. La sauvageonne abandonne doucement les lèvres du mâle pour se pencher d’avantage et susurrer au creux de son oreille, d’une voix suave appelant au réveil.

_ Souvient toi de moi… Mon nom est Brume Sauvage…


Un sourire chafouin anime le visage de la femelle qui se redresse légèrement. Avec la même souplesse, elle se retire calmement de la natte du mêle. Ses pupilles brumeuses brillent d’un nouvelle éclat.
Il faudra attendre avant que le poison n’attaque son corps, un temps suffisant pour le surprendre… et pour apprécier dignement sa vengeance.

La naissance d’une jubilation lui réchauffe les entrailles.
Le Tlapatl est dans son corps… Ozomatli est enfin à sa merci…
_________________
Ozomatli
Les deux mâles partagent à présent une proximité savoureuse. Ozomatli sait pertinemment que l'autre peut disparaître à tout moment, emporté par les aléas implacables du rêve. Sans doute, un gouffre ne tardera pas à s'ouvrir sous leurs pieds, dévorant Slogantzeo dans un tumulte infernal. Il pourrait même tout simplement disparaître là, s'évaporer comme le pulque au soleil, oublié par celui qui songe. Mais pourvu qu'il ne subisse pas la fin la plus cruelle entre toutes, celle qui n'offre pas de retour possible : succomber dans un réveil en sursaut.

Qu'importe, le rêveur s'agrippe ardemment à Slogantzeo. Il le ressent avec véracité. Il est là, dans sa myriade de détails. Ozomatli peut même sentir la chaleur qui émane de son corps basané, la saveur de son parfum qu'apporte le souffle qu'ils partagent. Par tous les dieux, qu'il est beau !

La scène se poursuit, suspendue au delà du temps qui défile. Mais l'infinité en vient soudain à s'arrêter, le rêve reprend une cadence incontrôlée : leurs bouches sont entrées en contact.
Ozomatli voudrait jubiler mais la situation lui échappe, ça n'était pas planifié. Sentant que tout va basculer, il s'agrippe à l'image de son compagnon pour ne pas le voir s'échapper. L'espace sombre du songe se dissout en lumière, une lumière mille fois trop réelle et presque douloureuse. Slogantzeo est mouché comme une flamme de bougie. Un instant, la tête d'Ozomatli fourmille de sons.

Il ouvre les yeux.

Ce n'était rien, il s'est juste endormit. Un grand souffle soulève son poitrail tandis qu'il balaye le plafond du regard. Une forme noire lui apparaît au pied de sa natte, inconnue et humaine, qui lui provoque un immédiat frisson gelé le long de l'échine, et un sursaut épouvantable :


AH !

Pétrifié de surprise, il contemple la figure du danger en sentant son coeur près de rompre. En une fraction de seconde tout l'inventaire de ses peurs se mêle afin de comprendre ce qui le menace, de la figure divine buveuse de sang, à l'assassin tortionnaire. Est-ce un pilleur de calli, une bête-homme, un cadavre ressuscité ? Est-ce toujours un rêve...
C'est une femme... Ah...

C'est une femme qu'il connaît.

La panique le fait balbutier :


Qu'est-ce que tu fais là ? Qu'est... Qu'est-ce que tu m'as fait...

Il déglutit une salive particulièrement amère, et tout en se touchant les lèvres pour comprendre ce qui s'est passé, il recule en rampant sur sa natte avec de pauvres gestes désespérés. Les regards qu'il jette autour de lui ne lui apprennent rien de plus... Il est seul, enfermé dans sa hutte face à la figure revenante de celle qu'il a jadis réduit en esclavage.
_________________
Brume_sauvage
Toujours accroupie, le dos droit, la brume toise le dormeur qui se réveille calmement… soudain, il sursaute bruyamment, son cris de surprise raisonnant de concert avec la clameur de Tlaloc.

Qu'est-ce que tu fais là ? Qu'est... Qu'est-ce que tu m'as fait...

Son effarement la ravie. Elle n’en attendait pas plus de lui. Le freluquet se laisse bien trop facilement envahir par la peur, un faiblard qui s’écrase quand la situation lui échappe… Néanmoins la sauvageonne se méfit d’Ozomatli. Elle garde dans sa mémoire les stigmates de ce jour ou les coups de bâtons ont pleurés sur sa peau avec plus de fureur que les larmes de Tlaloc.

Son habituel sourire carnassier dévoile ses dents blanche. Puis, prenant une fausse mine innocente, elle penche la tête sur le côté.

_ Je me suis dit que tu devais t’ennuyer sans moi. J’ai pensé que ma visite pourrait te ravir.


Elle se mord la lèvres inférieur et ne peut s’empêcher de passer sa langue sur sa lèvre, afin d’en recueillir les derniers restes de tlapatl. Elle prend le risque d’envenimé d’autant plus son organisme qui, bien que préparer à résister au poison, n’en n’ait pas moins intoxiqué jusqu’à la moelle.
La respiration de la femelle se fait profonde et ses pupilles brunes se braquent de nouveau sur l’esclavagiste. Une nouvelle fois, elle se fait désinvolte, une moue presque déçu afficher sur ses lèvres.

_ Si seulement tu avais quelque chose à cacher sous ton pagne, je suis sur que tu ferrais un mâle succulent… Malheureusement, il faut bien des êtres originaux dans ce bas monde. Toutefois tu as raison de désirer autant que celà la puissance et la virilité…
Tu as bon goût…


La femelle se tait sur cette phrase à double sens. La situation lui plait, à elle de tisser sa toile, aujourd’hui, c’est enfin elle qui impose les règles du jeu. Ses yeux espiègles scrutent insatiablement le moindre frémissement de la peau d’Ozomatli. La brume sait se montrer précise dans ses dosages car les plantes ont livrés leur secrets les plus intimes à la chamane Acolhua. Le venin prendra son temps pour se glisser dans toute les parcelles de son corps… Il ne va pas tarder à sentir en lui une sensation perfide, un fourmillement amer ébranlant ses entrailles.

_ Suis-je si effrayant que cela pour que tu sois tant surpris de me revoir?


Les gouttes de pluie s’écrase toujours sur le toit du calli, jouant les métronomes, alourdissant d’avantage l’ambiance de la pièce qui se fait déjà pesante.
Le jeu commence seulement…
_________________
Ozomatli
Le jeune mexicatl a bien du mal à garder l'esprit froid, tandis qu'immobile à terre, il écoute les paroles de la mygale qui s'est introduit chez lui. Sa respiration est rapide, sa gorge ne veut pas se desserrer, et des chevilles à la nuque, tous ses poils se sont hérissés lentement sous l'effet de l'angoisse, mêlée au cheminement silencieux de la drogue. Grave, muet, il continue de déglutir tout en dardant vers la Teyolloquani, un regard qui en dit long sur la colère qui l'habite.

Il songe qu'il a été bien vulnérable dans son sommeil. A l'heure qu'il est, si la chamane l'avait décidé, elle aurait pu lui trancher la gorge et le catapulter dans la bouche obscure de Mictlantecuhtli. Il l'a échappé belle, il est vif. Mais pas encore tiré d'affaire...


_ Si seulement tu avais quelque chose à cacher sous ton pagne, je suis sur que tu ferais un mâle succulent… Malheureusement, il faut bien des êtres originaux dans ce bas monde. Toutefois tu as raison de désirer autant que celà la puissance et la virilité…
Tu as bon goût…


Il suit son regard, avant de répondre par une grimace méprisante. Ses moqueries ne l'atteignent pas, du moins aime-t'il à le croire, il a par trop l'habitude qu'on mette en doute sa masculinité. Mais pendant qu'elle se distrait à son compte, il jette un bref coup d'oeil vers le mur adjacent, où parmi quelques bibelots et des poteries fines, une sarbacane chargée pend à un clou. Ses deux émeraudes reviennent aussitôt se ficher dans les prunelles voilées de la Sauvage qu'il se force à écouter, de glace, tout en visualisant la pointe en bois acérée qu'il pourrait lui projeter en travers du cou.

_ Suis-je si effrayante que cela pour que tu sois tant surpris de me revoir?

Il voudrait cracher un petit rire méprisant, mais il s'arrête en plein élan sous l'effet d'un point au coeur, une douleur sourde qui l'oblige à porter la main à son poitrail. Courbé, il tente de respirer calmement, l'échine à nouveau parcourue par un frisson inhabituel. Ses oreilles émettent une tonalité désagréable, symbole d'une soudaine faiblesse. Serait-il sur le point de tomber malade ? La venue de l'étrangère l'a-t'elle mit dans un état de nerf tel, qu'il mette sa santé à mal ?

Il relève la tête et grogne
.

Tu n'as rien d'effrayant. Je t'ai vue recroquevillée dans ta crasse et ton sang, me suppliant de t'accorder une coupelle d'eau... Tu as réussi à te défaire de tes liens, eh bien... ça ne fais pas de toi une femme à mes yeux... Ra...

Essoufflé, il respire plusieurs fois avant de continuer.

Raconte moi plutôt ce que tu as fait de ta carcasse après m'avoir échappé à la frontière...

Son pouls ne bat pas à une cadence normale, il le sent. Peu importe la raison de cet état de faiblesse, il doit se débarrasser de la furie avant que ça n'empire. Il doit la faire parler, gagner le temps nécessaire. Insensiblement, il déplace sa main vers le bas du mur.
_________________
Brume_sauvage
La surprise quitte le visage de l’éphèbe pour laisser place à la colère. La rancœur qui semble grandir dans son regard ne fait qu’accroître la jubilation de la guerrière qui savoure une victoire qu’elle se croit acquise.
La réaction du mâle la conforte dans sa présomption. Le voyant se courber sans en comprendre la raison, la brume relève un menton hautain tout en toisant l’esclavagiste.

Tu n'as rien d'effrayant. Je t'ai vue recroquevillée dans ta crasse et ton sang, me suppliant de t'accorder une coupelle d'eau... Tu as réussi à te défaire de tes liens, eh bien... ça ne fais pas de toi une femme à mes yeux... Ra...

La brume se fait de marbre, ne cillant pas à son outrage. Pourtant, la brève lueur qui traverse son regard, l’embrasant un instant, confirme qu’Ozomatli a visé juste. Feignant la placidité, son regard trouble se fait pourtant plus aiguisé alors que les traits de son visage se durcissent. Sans être agressive, sa voix se fait moins douceâtre.

_ Tu ne devrais pas invectiver tant de flétrissure car c’est tes viscères que risque bientôt de voir se rependre.

Raconte moi plutôt ce que tu as fait de ta carcasse après m'avoir échappé à la frontière...

La brume redresse un sourcil. Alors qu’elle médite sur sa dernière phrase, Ozomatli esquisse des gestes qu’elle semble voir sans les voir, bien trop concentrer à relever la bravade du freluquet. Echappée? Après s’être fait littéralement explosé par une armée de sa propre province, la sauvageonne, réduit en miette, n’aurait même pas eu le courage de tenir tête au mâle aux yeux vert d’eau. C’est le tavernier qui l’a relâché, alors que celui qui se présentait comme étant son « maitre » n’étais pas venu la chercher. La guerrière ne chercher pas à clarifier cette situation qui ne ferrait qu’appuyer sur l’état de faiblesse dont elle était victime. Le rusé aurait sut saisir l’opportunité d’enfoncé d’avantage le couteau qui éventre son orgueil.

En écartant les bras, toujours accroupie, elle désigne son corps de femelle, musculeux et harmonieux qui avait, jadis, fait courir les mâles d’Acolhua et qui faisait désormais d’elle l’une des plus puissantes guerrière de sa province.

_ Comme tu peux le constater, j’ais repris du poil de la bêtes assez rapidement d’ailleurs… bien que tu ai largement compromis mes intentions… Toi en revanche… t’es toujours pas plus large qu’un haricot… C’est à se demander si ce n’est pas ton or que tu gobes...

Sans détacher son regard de l’androgyne, le femelle se relève. Avec une lenteur mesurer, elle recule de plusieurs pas, jusqu’à ce que son dos ne frôle le mur du calli. Une petite distance sépare la natte d’Ozomatli des pied de la féline. Une courte séparation qui s’avèrera être plus cuisante que la traversé d’un désert aride…
La chaman admire alors les muscles de l’occidental qui se contracte à leur guise. Elle-même semble ressentir quelque point de tension dans ses membre, mais la nahualli a habitué son organisme à ses désagrément, le rendait presque insensible aux venins qui circulent allègrement dans ses veines.

Un doigt agile glisse le long d’une lanière en cuir retenant à son cou une petite bourse en peau de dinde. D’une poussée de son index, elle soulève la petite pochette en avant.

_ Dis moi petit chasseur… connais-tu le Tlapatl?
_________________
Ozomatli
Une vague de chaleur s'est emparé du mâle, il peut sentir à présent le flux de son sang bouillonner sous la surface de sa peau. Pour autant son front n'est pas moite, ses paumes sont sèches comme des pierres au soleil, et même sa bouche semble dépourvue de salive. Le rythme de sa respiration lui rappelle celui des lapins sauvages quand on les extirpe de leur piège avant de leur tordre le cou. Il tente de ne rien laisser paraître de la gêne qu'il éprouve, mais l'inquiétude le gagne au fur et à mesure que se succèdent les battements dérangés de son coeur.

S'il ne parvient pas à se calmer il pourrait bien finir par tomber là sans connaissance, à la merci de celle qui a tant de fois fait le serment de l'écorcher vif. Tenir... Respirer... S'approcher avec d'infinies précautions, de la sarbacane.


_ Comme tu peux le constater, j’ais repris du poil de la bêtes assez rapidement d’ailleurs… bien que tu ai largement compromis mes intentions… Toi en revanche… t’es toujours pas plus large qu’un haricot… C’est à se demander si ce n’est pas ton or que tu gobes...

A ses mots, il la détaille avec cette impudeur propre aux coutumiers des marchés aux esclaves. Il est depuis longtemps révolu, le temps où il savait regarder un corps sans y voir une valeur marchande. Effectivement, l'esclave maladive qu'il avait à sa botte est devenue une belle plante, la peau ambrée et le cheveu sain. Si les choses avaient tourné autrement, il aurait pu en tirer un excellent prix.

La remarque sur son physique lui arrache un sourire malveillant. Quelques mois auparavant, de tels mots auraient été corrigés à sang, sur la tranche du bâton : il le sait, et elle aussi. Il accuse le coup, mu par l'envie suprême de la faire glapir de douleur. L'ancienne esclave peut désormais s'en donner à coeur joie, les rôles sont inversés. Elle butine, s'amuse et le mordille, pour lui redire combien il est "petit".


_ Dis moi petit chasseur… connais-tu le Tlapatl?

Il est maintenant presque à portée de bras de l'arme de jet. Il suffirait d'un bond. Son crâne douloureux l'empêche de réfléchir à sa guise... Qu'a-t'elle dit ? Le Tlapatl ?

C'est... La plante fétide des prêtres, qui fait entrer l'esprit... dans le monde des Dieux. Pour les faibles, le voyage n'est pas sans danger... certains y laissent leur peau...

A peine a-t'il achevé de dire ces mots que son regard se fixe sur la Sauvage, neutre et immobile. Un temps lui est nécessaire pour avoir l'oeil lucide face au jeu perfide de son ennemie. Sa bouche s'entre-ouvre bêtement, il frémit, le goût amer de la substance réside encore sur son palais. Statufié, il tente vainement de lire à travers l'expression comblée de la Vipère, dont le sourire plein d'extase sonne comme une sentence de mort.

En poussant un aboi de rage, il se tord sur lui même pour cracher. Mais sa bouche est sèche comme le papier, il en tombe à peine un fin filet de salive empoisonnée. Il tousse, ravale un sanglot. Et prit d'un élan furieux, il se précipite ventre à terre vers le mur des bibelots, prêt à s'emparer de la sarbacane.

Il la tuera. Il la tuera !

_________________
Brume_sauvage
La petit bourse tangue mollement dans le vide suivant le mouvement mesuré de l’index de la chaman qui s’agite sur la lanière de cuir. Danse monotone et pesante, semblant marquer les secondes qui passent lentement, tel un compte à rebours oppressant.

Quand le freluquet lui répond, la sauvageonne redresse légèrement un sourcil, presque surprise. Agréablement surprise. Il semblerait que les occidentaux soient moins incultes qu’en Acolhua. Ses lèvres s’étirent en un demi sourire.

_ C’est presque cela… mais le Tlapatl n’est pas une simple plante sacrée, il est plus… délicat. Il est plus souvent l’ami des sorciers que des prêtres. Tes esclaves se réveilleront - si les dieux le veulent- après un long sommeil bien boueux… mais pour toi…

Elle marque un temps d’arrêt, penchant sa tête sur le côté et regardant avec satisfaction le mâle qui commence à cracher ses propres entrailles…

_ … Pour toi j’ai été plus généreuse. On dit que ceux qui …

La stupeur fige le visage de la chaman. Trop occuper dans ses explications futiles, elle n’a pas remarqué  la manœuvre de l’esclavagiste. La sarbacane, la pique qui part. Elle esquisse un mouvement un mouvement de recul, butte contre le mur, et la pointe empoisonné vient se ficher au dessus de sa clavicule gauche. Son visage se crispe tandis qu’elle pousse un cri de rage. Elle arrache violement la pique de sa main droite.

Elle fixe la longue épine avec mépris, le nez plissés et les sourcils froncés. Une fois de plus ce batard a cherché à gagné du temps par ses paroles, et une fois de plus elle s’est lamentablement fait avoir! Un frémissement s’empare de son épaule et la guerrière peste contre son imprudence. Un poison de plus pour parcourir ses veines. Joyeux mélanges! Elle n’ose pas imaginer son état le lendemain.

Ses doigts s’entrouvrent pour lasser choir que le sol la pique assassine. Sa main vient agripper la lanière qui pend à son cou. Les paupière closent les traits crispés, la nahualli s’accroupie lentement. Son esprit se met à bouillir et son être doit se faire violence pour ne pas bondir sur le freluquet qui s’est montré une fois de plus, plus rusé qu’elle. Les muscles de sa mâchoire se contractent et se relâchent nerveusement. Un expiration abusive laisse transparaitre l’irritation qui fulmine en elle.

Ouvrant les yeux, son regard perçant se fige sur le mâle. Un éclat sauvage brille de nouveau derrière le voile qui entrave sa vision. Elle décrispe les mâchoires et s’adresse à l’esclavagiste. Plus de timbre suave, plus de ton douceâtre, c’est une voix tendue qui se fait entendre.

_ Le Tlapatl paralyse avant de tuer. Dans cette bourse, il y a ton antidote… du Picietl. Je te conseil d’en prendre rapidement à moins que tu ne veuilles crever ici comme un chien…

Le regard de la chaman se fait acéré. Elle ne lui a pas laissé le choix en l’empoissonnant. Sans la plante médecine par excellence il ne peut pas survivre! Pourtant elle ne veut pas le tuer, oh non pas si vite… Elle veut l’entendre gémir, le voir agoniser à ses pieds, se tordre comme un vers, elle veut qu’il la supplie alors qu’il crache ses tripes, qu’il s’agrippe à elle comme à son dernier souffle de vie…. Et s’il le refuse, elle sera la dernière image qu’il emportera dans le monde des morts.

Dans l’esprit de la guerrière l’excitation côtoie la rage. Quelques mètres séparent les deux êtres qui se vouent un haine meurtrière. Si proche et si loin... si ressemblant, si différent… Rien ne parvient plus aux oreille de la féline, ni la fureur de Tlaloc ni même sa propre respiration… Elle n’a qu’une seule contemplation.

_ Rampes devant moi!
_________________
Ozomatli
La sarbacane se décolle de la bouche de l'esclavagiste, il la laisse rouler un peu plus loin sur le sol de terre battue sans plus s'en préoccuper. Sa seule flèche est partie, elle a traversé l'espace du calli comme la lumière qui précède le tonnerre, projetée par la pression de l'air entre ses lèvres. S'il avait eut tous ses esprits, et tout son souffle, la tige de bois aurait poignardé l'Aztèque en plein dans l'oeil. La force lui a manqué, et il est à présent ramassé sur lui-même contre les palmes séchées du mur, le torse soulevé par une respiration sifflante. Ses sens sont embués par une sorte de fièvre, la drogue confond ses émotions, au milieu de la tourmente de ses battements de cœur effrénés. La chamane ne lui apparaît plus aussi nettement, il la voit à travers le voile de ses angoisses. Sa voix lui semble plus terrifiante, sa peau plus noire, nimbée des reflets verts du scarabée, ses yeux sont deux braises. C'est un couguar !

Non... elle est l'esclave de Cuamantzingo, capturée par une nuit où la lune était pleine. Dressée par le bâton ! Chaque matin, elle s'ouvrait la lèvre en offrande aux Dieux. Le jeune mexicatl ne doit pas se laisser aller à ses hallucinations. Il cligne des paupières pour chasser la sueur qui lui brûle les yeux.

Il l'observe s'arracher la flèche sans douleur apparente. C'est impossible... Le narcotique aurait du déjà la faire sombrer dans l'inconscience. La flèche était-elle trop vieille ? La femelle était-elle doué de magie ? Il panique, les crocs de son ennemie se dessinent tandis qu'elle sourit. Il croit voir la mâchoire puissante d'un lion des montagnes qui rugit dans cette bouche belle et tatouée. Un nouveau frisson le secoue, il esquisse le mouvement de se protéger le visage tout en claquant des dents. Que les dieux lui viennent en aide ! La drogue l'entraîne dans le gouffre infernal où dansent les fous.

Les yeux fermés dans une mimique de souffrance, il écoute les paroles de l'esclave libérée. Les visions vont et viennent, bien qu'il se raccroche à rester tout à fait conscient.


_ Rampe devant moi!

Il rouvre les yeux. La pièce est calme, le couguar s'est dissipé, au milieu des hurlements de la pluie et des clochettes insupportables qui vrombissent dans la tête d'Ozomatli à chaque vague de puissance de la drogue dans son sang. Là, la terre moite du calli ne lui renvoit pas d'autre son que celui de sa respiration.

Il lutte contre son corps pour se redresser, la tête inondé d'une joie soudaine qui manque de le faire hurler de rire. Exalté par le poison, il est secoué par un ricanement et plaque ses mains sur le sol pour ne pas tomber en avant.


Tu n'as rien compris.. Glousse-t'il en s'avançant péniblement à quatre pattes.

Tu crois ... pouvoir m'atteindre ! Ah ah ! Ne sais-tu pas que je n'ai aucune fierté ?

Il relève un regard malfaisant vers la femelle, aussi percutant qu'un casse-tête affûté. Il ne rit plus, il voit rouge. Le couguar le surplombe, maléfique, dans sa robe ambrée surnaturelle, près à fondre sur lui pour lui engloutir la tête et lui arracher les viscères. Une sueur froide dévale de la nuque de l'Éphèbe, à la fois fasciné par l'hallucination et bouillonnant de rage à son égard, tandis qu'il épouse le sol de son corps. Il contribue de tous ses efforts à se traîner sur la terre jusqu'aux pieds de l'Empoisonneuse, la boîte crânienne martelée par la violence de son pouls.

Là, il crache quelques postillons et de la poussière, la face toujours fendue d'un sourire agaçant.


Ce sera tout ?
_________________
Brume_sauvage
Le regard acéré de la chaman ne quitte pas le corps d’Ozomatli. Elle observe le visage de l’éphèbe qui se peint des plus belles expressions: la peur, la colère, la terreur, la fureur… Les lèvre de la femelle amorce un sourire malsain, voyant se profiler devant elle la vengeance escomptée. Elle se redresse légèrement quand le ricanement du mâle la fige dans son geste. L’incompréhension s’affiche sur le visage tatoué de la femelle. Est-ce la folie qui s’empare de lui?

Tu crois ... pouvoir m'atteindre ! Ah ah ! Ne sais-tu pas que je n'ai aucune fierté ?

L’androgyne la toise d’un regard noir qui la clou dans sa stupeur. Il se met à quatre-pattes, se trainant pour la rejoindre. A travers le voile de brume qui s’étend devant ses prunelles enivrées, elle a l’impression d’apercevoir l’un de ces démons qui hante les visions des âmes profanes, celle là même qui ne tiennent pas aux drogues. La paralysie qui gagne peu à peu ses membre lui crée une démarche saccadé, presque démantelé et ce sourire qui lui scie le visage lui donne un air démoniaque.
Pourquoi réagit elle comme cela? Elle n’a pourtant l’habitude de craindre les spectre et les démons!
Pourtant face à cet être qui se traine, elle reste immobile, figé, sans ressentir la satisfaction qui devait la faire jubilé.

Elle se surprend à esquisser un mouvement de recule, basculant son buste sur l’arrière lorsque l’être vient s’échouer à ses pieds.

Ce sera tout ?

La Brume laisse planer un instant de silence sans détacher ses prunelles des yeux vert du mâle.

Ce sera tout? Les narines de la femelle se plissent, signe distinctif de l’animosité qui reprend peu à peu ses droit sur sa stupéfaction. Tout? Non se ne sera pas tout… Non! Elle toise l’être misérable qui trouve le moyen de sourire alors qu’il est à pied de son bourreau. A croire qu’il est plus arrogant qu’elle!

Son sang se met à tambouriner dans ses tempes. Sa main gauche vient si poser et ses doigts agrippent ses cheveux alors qu’elle ferme violemment les paupières. Un frisson désagréable vient ébranler son être alors que les traits de son visage se tirent. Supporter les substance l’envenime commence à lui être de plus en plus difficile. C’est pas le moment de flancher, bordel! Se retrouver dans le même état qu’Ozomatli? L‘instant est bien mal choisi! Elle a pourtant été entrainer à supporter tous les venins porté pas ce monde. Voilà une chose que la brume ne pouvait pas reprocher à la vieille bique qui s‘était occuper de son enfance, il l‘a suffisamment empoisonné pour lui apprendre les reflex et pour forger son âme à ne pas subir les douleur de son corps.

Sa main se resserre sur ses cheveux alors que, sans le contrôler, un flot de souvenir inonde son esprit. Une odeur envahit ses narines, mélange d’effluves de plantes desséchées et de champignons; elle revoit l’ancien temple, les hautes marches qui mènent en son centre, le voiles diaphragme, le visage de ses prêtes. Un sourire étire ses lèvres. Oh oui elle les revoit, ses larves hypocrites à genoux devant elles. Elle se souvient, elle était arrivé au sommet de la société, une place qu’on lui disait des plus enviable. Pourtant elle avait tout abandonné… et lui… lui, cet esclavagiste de malheur l’avait trainé, elle, plus bas que terre. Cet être misérable avait humilier celle qui avait réussis à tenir tout une tribu à sa botte. Il n’avait pas le droit! Non! Personne n’a le droit de la traiter ainsi! Pas de çà, pas à elle!

Sa mâchoire tremble de fureur tandis que sa vengeance se change en caprice. L’arrogante laisse glisser sa main contre sa cuisse pour venir dégager les couteau qui y demeure fixer. Elle rouvre les yeux et les plonge dans les émeraudes vert d‘eau. Il l’agace! Il la provoque! Elle qui n’avait jamais connu aucune résistance se voyant mal mené par un freluquet d’occidental! Pourquoi n’arrive t’elle pas en faire ce qu’elle désir! Sa ruse, son impertinence le rend il bien plus fort qu’elle? La chaman est d’une trop grande mauvaise fois pour se l’avouer. La pointe de son couteau vient s’appuyer sous le menton du mâle, lui redressant du la tête du même coup. La brume siffle entre ses dents une pensée à voix haute.

_ Trop facile…

D’un geste vif, l’obsidienne vient trancher la lanière qui retient la bourse de cuir. La petit paquet choit sur le sol et se voit abandonné par la guerrière qui n’y apporte plus aucun importance. Sans aucune précaution la sauvageonne vient s'agenouillée sur Ozomatli, plantant ses genoux dans ses bras pour le maintenir du mieux qu’elle le peu face contre terre. D’une poigne violente elle agrippe les cheveux du mâle et se penche pour planquer ses lèvres contre son oreille.

_ Rien ne peu toucher ton âme… soit! Mais tu n’es pas aussi fort de corps que d’esprit…

La brume fait glisse le plat de sa lame contre les côtes du mâle. Elle y arrivera, à lui laisser un souvenir amer! Et si les stigmate de l’âme non pas d’emprise sur lui alors se sera physiquement qu’elle lui gravera des cicatrices.
_________________
Ozomatli
La drogue menait une bataille sans pitié contre le mexicatl, qui sombrait peu à peu sous la surface de l'inconscience, où il allait peut-être finir par se noyer. Faible par nature, mince à la limite de la maigreur, il avait bien peu de cartes en main pour lutter physiquement contre l'ennemi qui avait envahit son sang, et les remous qu'il y produisait. L'augmentation de son rythme cardiaque ne cessait de se poursuivre, le rapprochant peu à peu du gouffre obscur où cessent les respirations. Son souffle était bref et cadencé, incontrôlable, il ne le rassasiait pas, il l'étouffait plutôt dans son propre oxygène. Tout cela, Ozomatli n'était pas en état de le comprendre, mais il sentait instinctivement que la main noire de Mictecacihuatl s'était immiscée dans la chair de son torse, ornée de ses mille bagues de glace et de crânes, et qu'elle n'allait pas tarder à broyer son cœur entre ses doigts, jusqu'à le faire taire pour l'éternité.

Il craignait la mort, et plus encore : il craignait la douleur.

La confrontation avec l'Aztèque devenait de plus en plus pénible pour lui, et il allait devoir se résoudre à rompre le regard assassin qu'ils étaient en train d'échanger, la nuque trop douloureuse et les poumons trop comprimés... Quand son ennemie exécuta un geste vif en contrebas, qui fit apparaître une lame entre ses doigts basanés. L'instant d'un battement de paupière, le couteau se ficha contre la gorge du mâle. L'obsidienne était effilée comme un cheveu d'enfant, à ce qu'Ozomatli put en juger quand elle appuya dans la peau souple sous son menton, lui coupant toute envie de déglutir.

Un gémissement étouffé lui échappa, à l'instant où il croyait voir sa dernière heure arriver. Le menton tremblant, les traits grimaçants pour tenter en vain d'échapper au contact tranchant du poignard, il adressait avec fulgurance une prière à la terre en son fort intérieur. Quelle mort misérable ! Une fin aussi sale et indigne que l'avait été sa vie.

Implacable, brutal, le couteau prend un élan et tranche dans le vif. Ozomatli respire. Il observe, épouvanté, l'antidote qui roule sur le sol de terre battue, rebondit doucement et se fiche dans un coin de la pièce... Inaccessible. A plat-ventre, l'esclavagiste est mu d'un frisson de survie. Il ramasse ses dernières forces pour se redresser à la force des bras. Il doit se ruer vers la petite poche de feuilles, la gober tout rond s'il le faut ! Mais ses épaules tremblent sous le poids de son corps, ses muscles sont comme de pierre, crispés par le Tlapatl. Le sol lui semble tanguer sous la pression de ses mains, tout flanche autour de lui. Il pousse une plainte de rage face à son impuissance, et déjà la Chamane lui ôte tout moyen de s'échapper, elle l'enjambe comme un vulgaire tapis...

Un grognement de douleur. Le front dans la terre. Elle lui rabat les bras pour y enfoncer l'os de ses genoux, et ses cuisses chaudes et pesantes empêchent un peu plus l'homme de respirer. Son crâne lui renvoit une douleur acide quand elle se plait à s'emparer d'une poignée de ses cheveux pour lui redresser la tête.


_ Rien ne peu toucher ton âme… soit! Mais tu n’es pas aussi fort de corps que d’esprit…

Accompagnant la menace, la lame glacée décrit un parcours qui épouse les vallons des côtes du mâle. Ce dernier tente de garder la tête froide, mais au beau milieu de ses halètements il trouve assez d'air pour pousser un cri de panique, instinctif, comme une bête piégée qu'on mène chez le boucher.

En temps normal, il aurait trouvé mille et une astuce pour se tirer de ce mauvais pas. Mais le poison l'a jeté dans une telle confusion qu'il ne sait même plus mettre un visage sur le danger qui le menace. Le poison... le picietl... la poche de cuir autour du cou de... la Sauvage... La Sauvage... La Sauvage. Il tressaille au contact de l'obsidienne.


Attends ! Attends...! Calme-toi... Tu ne... vas pas.. frapper un homme à terre ! Lâcheté !... Tu as de l'honneur. Tu n'es pas... une bouchère ! On peut s'arranger... Attends !...

Il tenta de déglutir, mais sa gorge était serrée par la pression de ses artères, de son sang galvanisé par la toxine.

Je t'ai réduite... en esclavage. Que veux-tu ?... pour me faire pardonner... De l'or ? Hein ? ... tu veux... un esclave ... en contrepartie ? Calme-toi... Donne-moi l'antidote... Discutons... Trouvons un... un accord. Entre gens... civilisés...
_________________
Brume_sauvage
L’obsidienne coulisse sur la peau de l’occidental lui promettant de douloureuses caresses. L’arme plaqué contre ses côtes lui arrache un cri de panique qui laisse l’aztèque de glace. Son regard ne s’ébranle pas, aussi dur que la roche, il reste rivé sur le sol sans ciller.
La pointe du couteau glisse sans causer de blessure, remontant doucement sur le dos du mexicalt pour venir trouver son appui sur l’omoplate droite. Les doigts de la chamane se resserrent, près à appliquer un tension qui aura tôt fait de déchirer les chairs fragiles.

Attends! Attends…!


La femelle suspend sa pression et tourne son visage vers l’esclavagiste, ses lèvres toujours à porté de son oreille. Elle soulève un sourcil interrogateur alors qu’il tente une supplication. Il fait appelle à son honneur… son honneur? Elle sourit. Elle sait faire preuve d’honneur à sa manière et uniquement s’il sert ses intérêts.

On peut s’arranger… Attends!…


La brume connait la manœuvre de l’esclavagiste. Il tente de sauver sa peau par tout les moyens et gagner assez de temps pour la faire douter. Ce temps là joue pourtant contre lui et il devrait plutôt économiser sa salive au lieu de tenter de lui bafouiller quelque imploration. Pourtant, la Brume ne peut s’empêcher de l’écouter avec un certain intérêt.

Calme-toi... Donne-moi l'antidote... Discutons... Trouvons un... un accord. Entre gens civilisés


La chamane cherche du regard la petite bourse remplie de Picietl. Elle la retrouve plus loin, accolé contre un mur. Pour que l’antidote fasse réellement effet il faut infuser les feuilles dans de l’eau chaude. Ozomatli pourrait tenter de les avaler telle quel, mais le résultat n’est pas garantis et il a une chance sur deux de s’étouffer avec. Au final, qu’est-ce que çà peut bien lui faire? Pourtant, tuer l’occidental n’était pas son but premier. Ce donné ce mal, pour qu’en finalité il oublie ses souffrances dans les bras de Micltantecuhtli. Cela n’a pas grand intérêt...

La femelle reporte son attention sur Ozomatli. Malgré la faiblesse qu’on lui attribuerait au vue de la minceur de ses membres, il sait faire preuve d’un redoutable instinct de survie. La force du désespoir le fait résister à l’appel du Tlapatl. Décidément, cet être qu'elle haïe tant lui réserve encore quelque surprise.

_ Tu veux m’offrir de l’or? Quand tu ne sera plus qu’un cadavre j’aurais tout le loisir de piller tes biens et voler tes esclaves…


La guerrière lâche subitement les cheveux du mâle pour maintenir sa tête sur le sol, pressant sa tempe de sa main gauche.

_ Je ne suis pas une bouchère? … Civilisé… Pourtant dans ta province les aztèques ont une réputation de sauvage sans éducation… cela me va parfaitement.


Avec une impassibilité déconcertante, la nahualli presse sur la lame. L’obsidienne s’enfonce dans la peau, sans rencontrer le moindre obstacle. La chair s’ouvre, l’eau sacrée s’échappe du sillon habilement tracé. Avec une lenteur exagéré, la sauvageonne trace une petite ligne sur le corps du mâle avant d'en entamé une autre. Ni l’argent, ni le pouvoir ne l’intéresse… une seule chose la fascine: la puissance. La force brute autant que la force d’esprit… Chose qu’Ozomatli aura bien du mal à lui donner.

_ De l’or je peux en avoir… des esclaves je peux en capturer… Est tu seulement capable de remords Ozomatli... Qu’à tu de mieux à m’offrir pour ta vie?
_________________
Ozomatli
En entendant ses propositions, elle semble hésiter. Son poids s'immobilise sur son corps, la pression de ses mains se relâche à peine. Il respire de façon saccadée, fiévreux, espérant son assentiment. Mais au lieu de cela, elle se plait à lui appuyer la tête contre la terre.

_ Tu veux m’offrir de l’or? Quand tu ne sera plus qu’un cadavre j’aurais tout le loisir de piller tes biens et voler tes esclaves…

Il gémit à cette idée. Son sang le brûle sous l'effet d'un nouveau tourbillon de drogue dans son organisme. La vision de la chamane enfouissant ses mains dans son sac de quachtlis lui provoque une décharge de haine. De quel droit ose-t'elle proférer une telle menace ? Si elle lui subtilise son or, sa seule richesse terrestre, ce qu'il a de plus précieux en ce monde, il veut bien plutôt être égorgé là pour échapper au désespoir. Il ne peut plus réfléchir...

La patte du Cougar l'écrase en appuyant sur sa tempe. Une escalade d'eau froide lui remonte le long de l'échine. Le sol tremble sous lui... A moins que ce ne soit lui-même qui tressaille, agité comme une flamme menacée par la fureur de l'air ? Des grains de maïs secs crissent ensemble dans ses oreilles. La nausée est insupportable. Il faut qu'il s'échappe ou les visions vont finir par le dévorer. En fait, ce ne sont même plus des visions. La bête lui lamine le corps, elle lui rompt les os, empêche son torse de se gonfler d'un peu d'air vital, et puis...

Une griffe s'enfonce dans son dos.

La douleur agite Ozomatli d'un sursaut, alors qu'il tente de se cabrer pour échapper à la morsure. Un cri atroce lui échappe, tandis que la pointe acérée creuse un sillon dans son muscle. Sa peau tiraillée lui renvoie la brûlure du sang. La peur entremêlée à la souffrance, rend la blessure plus invivable encore. Sa voix se brise. A quoi bon appeler ? Qui l'entendra dans ce royaume des supplices où on l'a jeté ? Le monde s'est dissout dans une ombre abominable où ne règnent que le noir et la douleur.

La lame glacée sort de sa plaie. Il respire en grelottant, les yeux fermés avec force. Un cri plus étouffé sort de sa gorge quand la danse douloureuse reprend dans sa chair, y découpant un nouveau chemin sanglant. Plaintif, il endure le tourment avec pour seul acte de rébellion, un sanglot buté qui se met à embuer son visage. Finalement, il avait beau être le marchand d'esclaves le plus réputé d'Occident, il n'en était pas moins encore qu'un jeune gringalet guère sorti de l'enfance. Il pleurait donc là sur son sort, aussi aisément qu'une femme.

Quand le couteau relâche brutalement sa pression sanguinolente, le mexicatl crache une dernière clameur dans la poussière. La voix enrouée, il balbutie une prière.


Assez !...

Le poison fourmille dans ses vaisseaux. Il voit l'obscurité tourner sous lui.

J... ferai tout...

Progressivement mais avez une rapidité saisissante, il sent ses jambes l'abandonner, puis ses mains, son buste et son coeur. Les étoiles dansent.

C'que tu... voudras.

Son corps se relâche.
Il est parti, mais pas bien loin... Juste tombé là bas, dans les vapes.

_________________
See the RP information <<   1, 2   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)