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[RP] Comme une blessure animale...

Mirwais
Les pleurs d'un enfant résonnent dans une pièce obscure, ils se heurtent aux murs et ricochent comme une balle sans jamais s'arrêter.
Une voix tente de s'immiscer sous le cri du nouveau né


Mirwais...Il faut que tu ouvres les yeux maintenant...

L'homme est bien éveillé pourtant mais il est enfermé dans un noir oppressant et n'arrive pas à se lever, il voudrait se servir de ses mains pour se repérer, rien ne se produit, il est impuissant.

Je ne vois rien... et ces cris me rendent fou... Je suis où bon sang ?
Et qui es tu ?


La voix de répondre amusé

Dans ce monde des aveugles je suis tes yeux...
Tu ne comprends pas n'est ce pas Mirwais ?
Inutile de t'affoler, il suffit de te concentrer.
En fait, tu es le seul à pouvoir répondre à tes questions


Etrangement docile, Mirwais choisit d'écouter battre son coeur afin de se rassurer et d'y trouver un refuge. De là, il cherche à se souvenir de ce qui aurait pu l'amener en ce lieu sombre mais en vain

Je ne me souviens de rien et je n'arrive pas à bouger... Pourrais-tu seulement m'aider ?

Comme une caresse sur un visage, la voix se veut rassurante

Je ne peux pas mon ami, contente toi d'accepter de lever tes lourdes paupières et tu comprendras

Ses paupières, oui, ses paupières, bien sûr, il les sent, elles se veulent bien paresseuses les capricieuses.
Il s'efforce de les soulever comme l'on pousserait une porte en pierre qui empêche la moindre lueur de s'infiltrer dans une masure abandonnée.
Il comprend alors qu'il ne se trouve nulle part, que cette pièce sombre n'est que lui même, que la lumière ne viendra que quand il le décidera mais pourquoi ces pleurs d'enfant ?
Inutile de parler, la voix entend même ses pensées


Souviens toi Mirwais, cherche au plus profond de ton âme

Là encore, il s'exécute puis au bout d'un certain temps se voit à distance : il est au milieu d'une vaste plaine sous de sombres nuages, ses bras et ses jambes sont solidement attachés en croix par des cordes sur des pieux enfoncés, il remarque que son buste est recouvert d'une terre argileuse .

Que fais-je là ? Suis-je mort ?

Et la voix lui glisse

Pas encore Mirwais, tu as encore du chemin devant toi, regarde plutôt ce qui s'approche

Furtive, une belette malicieuse s'il en est, venue de nulle part, frôle le corps piégé et se pose sur le ventre du prisonnier. Elle commence à gratter la terre qui le recouvre par de rapides coups de pattes jusqu'à ce que Mirwais apercoive une plaie béante, fruit d'un vilain coup de couteau.

Quand cesseras tu de te détruire Mirwais ?
Quel sens donner à ta vie si tu te refuses à l'affronter ?
...
Cette rixe était inutile et sans gloire, tu ne fuiras pas tes tourments ainsi...
Tu es le roi d'une falaise, ne l'oublie pas...


L'animal glisse sa gueule dans la blessure et commence à y enfoncer ses dents en plantant ses griffes dans la peau environnante.
Douleur insupportable, Mirwais est alors violemment projeté dans son propre corps qui lui était un instant auparavant si lointain. Et toujours cet écho de l'enfant en pleurs.


Mon dieu ! Que me fais-tu ? ne laisse pas cette bête me dévorer ! Par pitié

Il se débat vainement en se mouvant de droite à gauche

Cesse donc de gémir et de gesticuler ainsi, remercions la plutôt, elle est celle qui nous a sauvé, elle est celle qui nous rendra fort, soyons lui reconnaissants, elle nous a donné une dernière chance sans rien attendre en retour...
Nous car je suis toi Mirwais...
Allez... Ouvre tes yeux maintenant !


Une lumière éblouissante saisit l'obéissant. Il plisse les yeux, il est allongé, un bandage sur le ventre. Les membres libres, il aperçoit la silhouette d'une femme qui ne lui est pas inconnu tenant un bébé dans ses bras. Il est dans un campement de fortune près d'une rivière.
Bouche sèche, il murmure


Scath ?
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Scath_la_grande
[Quelque part entre le néant et le nulle part...]


Cillement presque imperceptible des paupières, ses prunelles ombragées d’inquiétude se levèrent à l’appel de son nom, et vinrent se poser sur le colosse.
La chose qui ne cessait de brailler, toute crêtée de roux, fut plaquée presque de force contre son sein gorgé du liquide nourricier.
Silence… Enfin…
Les traits fatigués de la rouquine se détendirent avec le bruit de succion goulu de la gamine. Le monstre insatiable se repaissait, tandis que l’autre s’éveillait, émergeait… ayant d’autres appétits, plus féroces, plus viscérales, tout autant insatiables.
Elle le savait.
Un souffle accompagna un sourire las pour tout accueil.


Mirwais, te voilà enfin…

Comme si vainqueur, son roi s’en revenait d’une guerre obscure, au dessein sibyllin. Et en vérité, n’était-ce pas un peu cela, une croisade d’où seul lui était l’ennemi…

Gracile, la silhouette se pencha pour s’approcher de lui, une main fine habillée d’ivoire se plongea dans le capharnaüm capillaire, couronne blonde d’un roi-escalve. S’y égarait, s’y perdait…
Phalanges en trimarde dans la barbe fournie, qui vagabondèrent en chemins secrets, connus d’elle seule et terminaient leurs courses effrénées jusqu’à sa large paluche, que la rousse souleva et porta jusqu’à ses deux pétales vermeilles.

Les regards s’enchevêtraient, les fauves presque crépusculaires se débattaient dans le bleu, dans l’azur et lentement glissèrent dans ses abysses.
L’indolente enfant abaissa le rideau de chair sur ses prunelles devenues vacillantes, sa fragilité presque trop apparente l’embarrassait à présent. Le museau se plissa dans moue de gamine contrariée qu’elle détourne rapidement.


T’as vu, j’ai dû changer d’charriote à Cahors, l’autre était trop petite…

Ou comment jeter brutalement des banalités pour la couper de toutes rêveries inspirées par son tourmenteur.
La rouquine aurait pu lui parler des heures qu’elle avait passées, l’œil à gober d’la nuit afin de veiller ses fièvres, de l’angoisse où elle s’était empêtrée durant ses absences délirantes, de la fatigue qui harcelait la jeune-enfant mère.
Elle aurait pu lui dire que fourbue, elle s’allongeait à son flan, se nourrissant de sa chaleur et que parfois l’homme dans son naufrage redevenait enfançon et s’abreuvait du lactescent nectar à même le tétin.
Elle aurait pu lui faire part de tant de chose qu’elle avait préféré finalement enterrer au fond de son gosier.

La bouche du nourrisson se décrocha du sein maternel, les yeux clos perclus de sommeil et la petite belette fut déposée dans son panier.
La mère indigne enfin débarrassée de sa corvée ventrue et chieuse se tourna vers Mirwais, lui tendant une outre de vin. La môme pourtant guère partageuse de ses boissons, lui offrit avec sincérité. Maintenant il était son Alpha, son vent du nord et désormais elle courait dans la même direction que lui.


Faut que je voie ta plaie…

Le ton ne prêtait même pas à discussion, ni négociation d’aucune sorte, tignasse flamboyante en approche, elle s’agenouilla à son flan. Son corsage au lacet lâche laissait en béance l’arrondi mammaire récemment prélevé de leur impôt.
Impudente, elle se pencha, les doigts affairés à desserrer les bandages.

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Mirwais
Etourdi par cette éternité passée à jouer le funambule sur un fil au dessus du vide à lever la tête pour ne pas tomber entre les mains mystiques et quémandeuses de la mort, quelques mots s'échappent de la bête aux multiples et différentes gueules se delectant par gourmandise des plantes hallucinogènes pour ne jamais redevenir ce vulgaire homme tourmenté encore une fois soigné comme pour le blesser toujours plus dans sa fierté mâle.

Deux fois...Deux fois que tu me sauves...

L'homme animal blessé jauge de ses yeux bleus ce bout de femme, fruit de tous les désirs, qui s'applique à atténuer la douleur d'un énième outrage sur son corps affaibli par une méchante lame lors d'une banale altercation dans un vieux bouge.

Elle ne sait pas qu'il la désire autant qu'il peut la haïr, elle ne sait pas, cette roturière, que le roi d'une falaise la voudrait sienne et reine et qu'il accepterait de perdre son trône pour l'avoir rien qu'à lui.
Elle ne connait pas ses craintes, en particulier celle qu'un roi déchu ne puisse plus s'approcher d'elle tant la belle ne lui porterait plus aucune attention alors il reste cloitré dans son royaume à affronter les tempêtes de ses propres colères et à observer un précipice, unique paysage autorisé au roi esclave, maitre d'une falaise.


A cet instant plus que jamais, il voudrait lui confier ne serait-ce que l'épiderme de ses sentiments mais ce n'est pas digne d'un mortel qui se voudrait prétendant de la divine créature aussi se contente-t-il d'observer le campement et de haïr le nouveau-né qui envahit ce territoire de toute la semence d'un autre homme.

Tu l'as donc gardé...

Il grimace quand les mains de la rousse s'avèrent aussi coupantes que les dents de la belette mais insiste encore sous le roulement reposant de la rivière proche

Comment l'as-tu appelé ?

Il aurait pu lui poser des questions plus conciliantes mais il ne peut qu'en imposer d'autres d'un autre genre

Tu vas en faire quoi dis moi ?

Il se déteste et ne souhaite en fait pas de réponse, il bouge sa tête nerveusement, il ne supporte plus d'être allongé et de se sentir si faible auprès de sa reine, il se sent plein d'une colère incontrôlable, il voudrait la prendre et la baiser comme une vulgaire ribaude, donner à sa belette ce qui lui procure du plaisir tandis qu'elle, ne lui offre que de la peine quand, de son miel, elle s'ennivre lascivement comme elle pourrait le faire avec d'autres.
Il veut se lever et s'enduire d'onguent à base de jusquiame pour s'envoler ou même ramper plutôt que de penser à ce qui le torture, ne vaut-il pas mieux être une bête et se reposer dans un égoïsme animal plutôt que d'être reconnaissant et compatissant à l'égard de celle qui, certainement fourbue, lui a sauvé la vie ?


Alors, il s'emploie à se redresser en repoussant délicatement les douces mains étrangères posées sur sa blessure et se dirige en boitillant pour ne pas trop sentir le tiraillement de la couture sur son corps vers la rivière afin d'y enfoncer tout son corps et de s'abandonner dans l'étourdissement d'une eau gelée. Il ferme les yeux et lève la tête vers le ciel en tendant les bras pour enfin entendre des voix d'enfants surexcités

Tournez le, tournez le encore !
Ne triche pas Mirwais, garde ton bandeau sur les yeux !
Tournez le plus vite bon sang !
C'est bon, vous pouvez arrêter, enlevez lui le bandeau


L'enfant doit alors courir sur une fine planche en bois servant de pont au dessus d'un ruisseau pour atteindre la fillette qui attend plus loin que le meilleur de tous lui offre une couronne de fleurs séchées en échange d'un baiser.
Mirwais, désorienté comme tous les autres prétendants, tombe dans l'eau mais mauvais perdant, il s'avance trempé vers la promise et l'embrasse sans même penser à lui remettre la couronne provoquant la colère des participants mais il n'en a cure, il a goûté aux lèvres de la belle du village.


Il ouvre les yeux laissant ce souvenir s'évanouir et regarde Scath, il hurle en défiant le bruit de la rivière

Pourquoi Scath ? Pourquoi moi ?
Veux-tu me rendre éternel ?
Veux-tu que nous soyions des Dieux ?


Puis il murmure

Je n'ai pas de couronne à t'offrir mais je ne veux pas te perdre...
Je te suivrai comme un chien suit son maitre...
Je suis à toi jusqu'à ce que tu me repousses pour un autre...
Je te donne ma vie, fais en ce qu'il te plaît...
Nous gravirons les plus hautes montagnes et traverserons les mers les plus infranchissables pour nous poser dans un jardin d'Eden...Toi et moi...et le petit...

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Scath_la_grande
[L’amour c’est l’infini mis à la portée des caniches et j’ai ma dignité moi !*]


Et la belette n’avait rien d’un canidé frisoté d’pelage.
De l’amour, elle n’admettait que celui qu’elle portait à l’Unique, Deos comme disaient ses compagnons frères réformés, « Tad » comme elle l’appelait, elle.
L’amour ? L’autre, le terrestre, le charnel ou « l’amuuuuuur », se plaisait-elle à railler en plissant son museau de dégoût.
Mièvrerie inutile et stupide, une escroquerie du sentiment qui rendait con.
Pure hypocrisie humaine pour légitimer le droit de s’frotter la biscotte sous le couvert de l’affection, qu’elle vous aurait dit.
Cette chose là n’était pas faite pour elle, La Grande.
Non, non, des niaiseries pareilles c’étaient pour les autres. Oui, oui, m’sieur-dame, la belette était bien trop parfaite pour s’abaisser à c’te connerie là.
Plutôt s’pendre, s’laisser bouffer vivante la tripaille par des charognards que d’l’avouer.
Mais sans menterie, elle y t’nait à c’blond là. Son blond, son roi rien qu’à elle.
P’têtre plus que de raison… la stupide créature en devenait presque humaine et levait les yeux au ciel, implorant les Hautes Autorités de le lui laisser.

Ses fines phalanges, en cet instant, semblaient perdre en assurance aux prises avec ses bandages, les mains tremblantes comme la jeune vierge dans un bordel.
Sous le vitriol des questions que Mirwais lui infligeait, les fauves de la demoiselle changèrent et passèrent au crépuscule le temps d’un cillement. Baissa le regard, courroucée, la belette pinça des badigoinces, faisant blêmir le vermeille.
L’colosse n’obtint qu’une sentence silencieuse en guise de réponse.

Elle le détestait…
Elle le détesta encore plus, lorsque ses paluches chassèrent sans vergogne ses mains de la blessure et que son géant se leva, le corps à moitié dénudé pour se plonger dans la rivière glacée.
Rage sourde et futile colère qui animait l’animal blessé dans son orgueil.
Comment pouvait-elle le supporter ? Son dédain, son arrogance, lui qui n’était rien qu’un pauvre hère, un rustre crasseux qui s’était imaginé roi d’un morceau de terre grignoté par la mer.
Roi déchu de sa couronne d’épines, chimère de règne, qui n’existaient que dans ses délires dantesques, charriées par la Jusquiame.
L’impérieuse gamine, qui dans sa mansuétude, avait daigné poser un regard sur lui… et bien plus… ne récoltant que le mépris de Mirwais.
Elle le détestait…
Et pourtant, il suffisait qu’il vrille son regard d’airain sur ses fauves pour annihiler ses rebellions rousses et ne lui brise ses ailes de liberté.
Son cœur entravé par les liens sibyllins du sentiment dont elle ne voulait pas.

Le jour s’étalait, inlassablement gris, à croire que le ciel se complaisait en langueur moribonde. Nuages lourds, en belligérances, qui hésitaient à se fissurer en pluie et sous cette voûte céleste incertaine la carcasse du géant qui se déployait alors que les fauves en dévoraient chaque courbe de son être.
Et lui, soudain, de beugler à sa belette, ou p’têtre à la rivière-la rousse n’était plus trop sûre- des choses incompréhensibles.
Sur la berge, insoumise et colérique, la bestiole rousse le toisait de son œil torve.
Il lui prit l’envie à la sale gamine de le canarder d’une brassée de cailloux cueillis au gré du hasard.


S'pece de crétin, r'viens ici !!! Tu vas chopper la mort...
J’te déteste Mirwais… t’fais quoi là ? Tu te crois increvable ? Tu te prends pour Dieu ?… R’viens ici !!!


Et d’avancer en lançant quelques projectiles qui par chance n’arrivaient jamais à destination voulue.

Blasphème que tu es…

Et de se trouver les deux bottes dans l’eau glacée, prenant l’humidité de toute part.

Honte à toi… j’te maudis !

Les orteils de s’engourdir, alors qu’elle fendait les flots à sa rencontre, les fauves piqués par le sel des larmes. Scath, le doigt narguant son auditeur puisqu’elle n’avait plus de munitions à disposition.

Tu crois que j’vais chaque fois te sauver ta pôv’ couenne. Passer mon temps à couturer ta p’lure ?

L’index s’agitait nerveusement sous le nez de l’accusé.

Que nenni mon vieux, que nenni…. J’te laisserai clamser dans ta fange… Je te déteste… Salo…

Vagues salines roulant sur ses joues battues de froid, il n’y avait que la violence qui agitait la petite brindille habillée du velours carmins. Ses poings acérés vinrent tambouriner le torse imposant de son colosse, unique manifestation à sa soudaine tempête d’humeur qu’elle n’avait su maîtriser.
La Grande ne s’arrêta que lorsque ses poignets délicats furent capturés pas les puissantes pognes de son amant, suspendant par là même tout un cortège de noms délicieux d’oiseaux qui ne volaient pas.
Silence où le mugissement de la rivière enveloppait tout.
La créature cessa de remuer, consciente d’un combat inutile et de guerre lasse posa son front contre sa poitrine.


Viens Mirwais, emmènes-moi au chaud… j’ai si froid…
Et prends-moi comme si j’étais ta légitime épouse… car tu es mon roi et je suis ta reine… rouge.
Et mon âme t’appartient désormais…


La belette se blottit, toute tremblotante, contre son géant, le frimas la gagnait de plus en plus.

J'ai si peur de te perdre...



*du pur Céline dans « Voyage au bout de la nuit »
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