Jehanne_elissa
Rendez-vous avait été pris alors carrosse avançait vers les terres de Decize. Rendez-vous avait été pris en de funestes circonstances et morose ambiance dans lhabitacle du véhicule. Le froid mordant du nord du Royaume était la raison de toutes ces fourrures posées sur le corps recroquevillée de la petite Vicomtesse. Contre elle, ses jambes touchant les siennes, sa meilleure amie. Et ce jour ce nétait pas les babillages dadolescentes qui envahissaient la place. Pas de « et comment on sait que ça va arriver, le sang » pas de « raconte-moi les mots damours » ou même des « as-tu vu la façon dont il la regardé ? ». Non le silence. Un silence voulu par la Vicomtesse car elle ne se sentait pas dêtre légère sur la route de Decize, elle ne se sentait pas dêtre légère en avançant vers la première représentation de son père. Oh devait-elle vraiment y aller ? Elle lavait demandé à Clémence, il ne fallait pas labandonner. Oh et baste la demande
Non ce nétait pas poli. Et nallait-elle pas atrocement le regretter si elle ne le faisait pas ? Bien sur que si.
Ladolescence on connaît tous : les changements de nos corps, notre esprit qui trouve de nouveaux centres dintérêts, et les grands questionnements existentiels fondateurs de lêtre humain est-ce que je vais tomber amoureuse, est-ce quil maime, est-ce que je suis jolie ? Tout ça, ça laffectait. Tout ça en plus du sujet « parents ». Sa mère ne présentait aucun problème, sa mère était son idole, sa mère était la Fleur dOc aimée et admirée de tous, sa mère était la mère suprême, la mère adorée. Sa mère était belle, sa mère était pieuse, douce et généreuse, sa mère était parfaite. Elle le pensait, le vivait, le croyait : rien ne pourrait jamais ébranler ces certitudes, rien ne pourrait jamais amocher lamour quelle lui vouait. Mais son père Toute une histoire. Elevée dans la haine envers lui et les Appérault, élevée pour ne pas y penser pendant longtemps cela ne lui avait causé aucun tord : il nétait quune partie étrange de sa vie, un inconnu qui avait planté la graine et encore, elle se voyait plus fille de limmaculée conception que fille de son père. Et puis son nom avait été évoqué, et la curiosité était arrivée, mais de qui suis-je donc la fille. Dabord de discrètes recherches : si on savait dans le milieu ou elle a grandit quelle cherchait inconsciemment à contrer limage despotique de son père ça serait une catastrophe. Et elle avait rencontré Clémence
Une étrange impression de pécher alors que le cochet leur crie quils entrent en terres de Decize. Un nud au ventre et une gêne dans la pensée, un brouillard que lon attribue plutôt à la honte. Et si Tante Pol apprenait quelle était venue voir et certainement emporter un portrait de son père ? Oh quelle horreur ! Non ne pas y penser. Elle se redresse, autant endolorie par le froid que par linactivité et se frotte les yeux. Yeux verts qui se posent sur Eilinn et main qui va, sous les fourrures chercher la main de son amie.
- « Eilinn ?
Temps dattente, temps de silence qui les enrobe, un de ces temps quadore la jeune Goupil : le temps des confidences. Quelles soient bonnes ou mauvaises, quelles soient joyeuses ou tristes se confier à Eilinn était toujours un réel appui, un réel soulagement, tout comme elle aimait lentendre et la consoler, lentendre et la conseiller. Quelle chance elle avait davoir une vraie amie Elle qui avant de la connaître avait si peur de grandir, si peur dêtre seule dans un monde dadulte. Une perspective qui avait même été lorigine de quelques cauchemars, se souvient-elle un vague sourire aux lèvres. De grâce, Eilinn avait ouïe dire que la Vicomtesse de Cauvisson cherchait une dame, de grâce elle avait trouvé en elle non seulement une candidate au poste mais bien plus encore : son alliée.
- « Eilinn je suis désolée dêtre si bougon. Mais jai un peu peur tu sais Mon père Enfin tu sais que je nai pas été élevée à laimer, mais je veux me faire mon propre avis. Tu sais que je ne pense pas que lon puisse être que mauvais et mon père ne doit pas faire exception. Et si je nen parle pas cest car je ne veux pas blesser Tante Pol, Actarius ou Cristol qui eux ont déjà leur avis forgé. Seule Clémence sait Cest donc un secret Merci dêtre là. »
Un sourire. Et des yeux larmoyants ? Non pas déjà. Quoique ? Ah ladolescence et la sensibilité des adolescents
****
Coche arrêté dans une cour et porte qui souvre. Petite Vicomtesse qui sort, cape de fourrure sur les épaules. Alors cest ça, la Bourgogne ? Ce ciel gris, ce froid mordant et ces pierres a lair si malheureux ? Par pitié, pourvu que les terres de Malpertius soient plus joyeuses ! Ou alors est-ce ton état desprit ou limpatience est bridée par le sentiment dinterdit qui voit les choses sombres ? Qu'importe, ne digressons pas, un sourire est donné au garde ainsi que lordre de les annoncer alors quelles entrent dans la demeure de la maîtresse des lieux.
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Ladolescence on connaît tous : les changements de nos corps, notre esprit qui trouve de nouveaux centres dintérêts, et les grands questionnements existentiels fondateurs de lêtre humain est-ce que je vais tomber amoureuse, est-ce quil maime, est-ce que je suis jolie ? Tout ça, ça laffectait. Tout ça en plus du sujet « parents ». Sa mère ne présentait aucun problème, sa mère était son idole, sa mère était la Fleur dOc aimée et admirée de tous, sa mère était la mère suprême, la mère adorée. Sa mère était belle, sa mère était pieuse, douce et généreuse, sa mère était parfaite. Elle le pensait, le vivait, le croyait : rien ne pourrait jamais ébranler ces certitudes, rien ne pourrait jamais amocher lamour quelle lui vouait. Mais son père Toute une histoire. Elevée dans la haine envers lui et les Appérault, élevée pour ne pas y penser pendant longtemps cela ne lui avait causé aucun tord : il nétait quune partie étrange de sa vie, un inconnu qui avait planté la graine et encore, elle se voyait plus fille de limmaculée conception que fille de son père. Et puis son nom avait été évoqué, et la curiosité était arrivée, mais de qui suis-je donc la fille. Dabord de discrètes recherches : si on savait dans le milieu ou elle a grandit quelle cherchait inconsciemment à contrer limage despotique de son père ça serait une catastrophe. Et elle avait rencontré Clémence
Une étrange impression de pécher alors que le cochet leur crie quils entrent en terres de Decize. Un nud au ventre et une gêne dans la pensée, un brouillard que lon attribue plutôt à la honte. Et si Tante Pol apprenait quelle était venue voir et certainement emporter un portrait de son père ? Oh quelle horreur ! Non ne pas y penser. Elle se redresse, autant endolorie par le froid que par linactivité et se frotte les yeux. Yeux verts qui se posent sur Eilinn et main qui va, sous les fourrures chercher la main de son amie.
- « Eilinn ?
Temps dattente, temps de silence qui les enrobe, un de ces temps quadore la jeune Goupil : le temps des confidences. Quelles soient bonnes ou mauvaises, quelles soient joyeuses ou tristes se confier à Eilinn était toujours un réel appui, un réel soulagement, tout comme elle aimait lentendre et la consoler, lentendre et la conseiller. Quelle chance elle avait davoir une vraie amie Elle qui avant de la connaître avait si peur de grandir, si peur dêtre seule dans un monde dadulte. Une perspective qui avait même été lorigine de quelques cauchemars, se souvient-elle un vague sourire aux lèvres. De grâce, Eilinn avait ouïe dire que la Vicomtesse de Cauvisson cherchait une dame, de grâce elle avait trouvé en elle non seulement une candidate au poste mais bien plus encore : son alliée.
- « Eilinn je suis désolée dêtre si bougon. Mais jai un peu peur tu sais Mon père Enfin tu sais que je nai pas été élevée à laimer, mais je veux me faire mon propre avis. Tu sais que je ne pense pas que lon puisse être que mauvais et mon père ne doit pas faire exception. Et si je nen parle pas cest car je ne veux pas blesser Tante Pol, Actarius ou Cristol qui eux ont déjà leur avis forgé. Seule Clémence sait Cest donc un secret Merci dêtre là. »
Un sourire. Et des yeux larmoyants ? Non pas déjà. Quoique ? Ah ladolescence et la sensibilité des adolescents
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Coche arrêté dans une cour et porte qui souvre. Petite Vicomtesse qui sort, cape de fourrure sur les épaules. Alors cest ça, la Bourgogne ? Ce ciel gris, ce froid mordant et ces pierres a lair si malheureux ? Par pitié, pourvu que les terres de Malpertius soient plus joyeuses ! Ou alors est-ce ton état desprit ou limpatience est bridée par le sentiment dinterdit qui voit les choses sombres ? Qu'importe, ne digressons pas, un sourire est donné au garde ainsi que lordre de les annoncer alors quelles entrent dans la demeure de la maîtresse des lieux.
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