Nicolas__eymerich
Samedi matin, Nicolas renversa l'étal qu'il avait installé sur la place du marché la veille et se jucha dessus. De là haut, il avait une bonne vue sur la foule et, moyennant quelques coups de trompettes, réussit à attirer suffisamment l'attention pour commencer son prêche.
Citation:
Villageois, Villageoises, Shalom !
Je suis Nicolas Eymerich de Tramecourt, Admor spinoziste. Je me présente devant vous pour vous exposer quelques idées nouvelles - et probablement interdites par les autorités en place - pour alimenter votre esprit critique et vous aider à comprendre les injustices qui vous sont faites au quotidien.
Tout d'abord, je suppose que certains d'entre vous n'ont pas compris qui je suis. Les spinozistes sont les adeptes du spinozisme, la première religion du Livre des Vertus, la plus ancienne. Nous pouvons revendiquer plusieurs millénaires d'histoires, et notre vision du monde est plus simple que celle de l'aristotélisme romain, qui est un schisme du spinozisme soit dit en passant. Les Admors sont des spinozistes qui ont choisi la voie de l'enseignement. Par nos cours et nos prêches, nous cherchons à libérer les hommes et à leur permettre de se rapprocher de Dieu, ou plutôt Hashem - c'est à dire l'Innommé en hébreu - ou encore l'Immanent ! Pour plus de renseignements, n'hésitez pas à me consulter.
Aujourd'hui, nous allons débattre de la dimension onirique de l'aristotélisme romain par rapport au pragmatisme spinoziste.
L'avez vous remarqué ? La plupart des textes fondateurs de l'aristotélisme relèvent du domaine du rêve. Ce sont des souvenirs de rêves ou de cauchemars faits par des personnes dont nul ne peut d'ailleurs attester qu'il a vraiment existé en rapport avec la volonté divine. Beaucoup de rêve, d'imagination, et sous-tendant tout cela, une volonté d'Idéal. L'idéologie romaine est celle d'un monde parfait, où la vertu tel que définie par le droit canon serait une valeur universelle, où les vices seraient bannis et les bonnes actions largement répandues.
Une société parfaite, une vision totalement normatrice des choses, qui reposent sur des règles, des règles et encore des règles ! Plus de liberté, vive le bonheur des masses et sonnent les trompettes divines.
Or, nous spinozistes ne le savons que trop bien, rêve et idéaux sont trop dangereux pour être l'apanage des hommes. C'est au nom de concepts imaginaires que des hommes, abusés par une raison défaillante puisque se référant à des principes inexistants mais qui les séduisent plus que la réalité se livrent à des actes infâmes, des exactions qui feraient horreur à tous s'ils - et à eux en premier s'ils avaient leur entière intelligence.
Comment expliquer les croisades infructueuses, la bureaucratie asphyxiante, la politique de recrutement désastreuse, l'excommunication systématique de toute voix divergente, la diminution de la foi et la sclérose générale de l'église romaine, si ce n'est par cette dimension onirique de l'aristotélisme qui pousse des hommes à priori sains de corps et d'esprit à s'égarer dans des impasses et des décisions sans compréhension une fois qu'ils ont revêtu la soutane ecclésiastique ?
C'est pourquoi, face à cette débâcle annoncée et inévitable, nous spinozistes apportons le moyen d'éviter le pire, d'empêcher la fin du monde ou sa négation. Oh, ne vous y trompez pas, la fin des temps ne sera pas le fait de la volonté divine, mais celle de la folie des hommes abusés par leurs poursuites d'une perfection idéale et rêvée. Et pour prévenir cela, rien de mieux qu'un peu de pragmatisme spinoziste.
Venez dans nos Écoles. Nos principes sont fondés sur la réflexion, nos textes fondamentaux sont des biographies édifiantes de spinozistes rendus illustres par leurs actes déterminants. Le dogme spinoziste si tant que ce terme puisse s'appliquer à notre cas repose sur l'étude de l'histoire, l'analyse des causes et conséquences des actions effectuées, le jugement objectif des résultats obtenus. Le spinozisme, c'est presque de la science ! Nous faisons ce qui est juste, ce qui est nécessaire, pas ce que nous jugeons comme moralement supérieur.
Chez nous, pas de valeurs abstraites et intangibles. Il n'y a pas la vertu d'un côté, le péché de l'autre. Une chose peut être bonne un jour et mauvaise le lendemain. Tout change, et nous prêchons l'adaptation aux circonstances, la recherche de résultat durable sur le socle de la réalité mouvante, plutôt que le placage de vertus immuables qui nie la réalité même. Pas de cité idéale, de grand rêve demandant de long sacrifices et une discipline stricte qui en vérité induit insidieusement à la soumission et la servitude.
Le spinoziste est homme libre. S'il obéit à des règles, il a surtout appris à juger ses propres actes pour ne pas s'égarer dans ce qui pourrait nuire à la majorité.
Le spinoziste est homme juste. Equitable et impartial, il juge selon ce qu'il devine des effets sur l'avenir, du résultat sur l'harmonie du monde, pas sur des principes permettant à certains de dominer d'autres.
Le spinoziste est pragmatique, il ne prend pas forcément des décisions populaires et satisfaisantes, mais il le fait toujours dans l'intérêt général, lui même ne cherchant jamais le profit personnel.
Libérez vous des rêves aristotéliciens, réveillez votre intelligence, votre compréhension du monde tel qu'il est et non pas tel que la fable romaine l'a inventé, devenez un humain à part entière, le fier enfant de la puissance divine. Devenez spinoziste.
Je suis Nicolas Eymerich de Tramecourt, Admor spinoziste. Je me présente devant vous pour vous exposer quelques idées nouvelles - et probablement interdites par les autorités en place - pour alimenter votre esprit critique et vous aider à comprendre les injustices qui vous sont faites au quotidien.
Tout d'abord, je suppose que certains d'entre vous n'ont pas compris qui je suis. Les spinozistes sont les adeptes du spinozisme, la première religion du Livre des Vertus, la plus ancienne. Nous pouvons revendiquer plusieurs millénaires d'histoires, et notre vision du monde est plus simple que celle de l'aristotélisme romain, qui est un schisme du spinozisme soit dit en passant. Les Admors sont des spinozistes qui ont choisi la voie de l'enseignement. Par nos cours et nos prêches, nous cherchons à libérer les hommes et à leur permettre de se rapprocher de Dieu, ou plutôt Hashem - c'est à dire l'Innommé en hébreu - ou encore l'Immanent ! Pour plus de renseignements, n'hésitez pas à me consulter.
Aujourd'hui, nous allons débattre de la dimension onirique de l'aristotélisme romain par rapport au pragmatisme spinoziste.
L'avez vous remarqué ? La plupart des textes fondateurs de l'aristotélisme relèvent du domaine du rêve. Ce sont des souvenirs de rêves ou de cauchemars faits par des personnes dont nul ne peut d'ailleurs attester qu'il a vraiment existé en rapport avec la volonté divine. Beaucoup de rêve, d'imagination, et sous-tendant tout cela, une volonté d'Idéal. L'idéologie romaine est celle d'un monde parfait, où la vertu tel que définie par le droit canon serait une valeur universelle, où les vices seraient bannis et les bonnes actions largement répandues.
Une société parfaite, une vision totalement normatrice des choses, qui reposent sur des règles, des règles et encore des règles ! Plus de liberté, vive le bonheur des masses et sonnent les trompettes divines.
Or, nous spinozistes ne le savons que trop bien, rêve et idéaux sont trop dangereux pour être l'apanage des hommes. C'est au nom de concepts imaginaires que des hommes, abusés par une raison défaillante puisque se référant à des principes inexistants mais qui les séduisent plus que la réalité se livrent à des actes infâmes, des exactions qui feraient horreur à tous s'ils - et à eux en premier s'ils avaient leur entière intelligence.
Comment expliquer les croisades infructueuses, la bureaucratie asphyxiante, la politique de recrutement désastreuse, l'excommunication systématique de toute voix divergente, la diminution de la foi et la sclérose générale de l'église romaine, si ce n'est par cette dimension onirique de l'aristotélisme qui pousse des hommes à priori sains de corps et d'esprit à s'égarer dans des impasses et des décisions sans compréhension une fois qu'ils ont revêtu la soutane ecclésiastique ?
C'est pourquoi, face à cette débâcle annoncée et inévitable, nous spinozistes apportons le moyen d'éviter le pire, d'empêcher la fin du monde ou sa négation. Oh, ne vous y trompez pas, la fin des temps ne sera pas le fait de la volonté divine, mais celle de la folie des hommes abusés par leurs poursuites d'une perfection idéale et rêvée. Et pour prévenir cela, rien de mieux qu'un peu de pragmatisme spinoziste.
Venez dans nos Écoles. Nos principes sont fondés sur la réflexion, nos textes fondamentaux sont des biographies édifiantes de spinozistes rendus illustres par leurs actes déterminants. Le dogme spinoziste si tant que ce terme puisse s'appliquer à notre cas repose sur l'étude de l'histoire, l'analyse des causes et conséquences des actions effectuées, le jugement objectif des résultats obtenus. Le spinozisme, c'est presque de la science ! Nous faisons ce qui est juste, ce qui est nécessaire, pas ce que nous jugeons comme moralement supérieur.
Chez nous, pas de valeurs abstraites et intangibles. Il n'y a pas la vertu d'un côté, le péché de l'autre. Une chose peut être bonne un jour et mauvaise le lendemain. Tout change, et nous prêchons l'adaptation aux circonstances, la recherche de résultat durable sur le socle de la réalité mouvante, plutôt que le placage de vertus immuables qui nie la réalité même. Pas de cité idéale, de grand rêve demandant de long sacrifices et une discipline stricte qui en vérité induit insidieusement à la soumission et la servitude.
Le spinoziste est homme libre. S'il obéit à des règles, il a surtout appris à juger ses propres actes pour ne pas s'égarer dans ce qui pourrait nuire à la majorité.
Le spinoziste est homme juste. Equitable et impartial, il juge selon ce qu'il devine des effets sur l'avenir, du résultat sur l'harmonie du monde, pas sur des principes permettant à certains de dominer d'autres.
Le spinoziste est pragmatique, il ne prend pas forcément des décisions populaires et satisfaisantes, mais il le fait toujours dans l'intérêt général, lui même ne cherchant jamais le profit personnel.
Libérez vous des rêves aristotéliciens, réveillez votre intelligence, votre compréhension du monde tel qu'il est et non pas tel que la fable romaine l'a inventé, devenez un humain à part entière, le fier enfant de la puissance divine. Devenez spinoziste.
Evitant quelques lancers de tomate d'adversaires imprudents, Nicolas se réfugia dans l'église une fois son discours fini.
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