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[RP] Pourquoi tu m'as lâchement abandonné, Papa !

Otissette
[ Taverne Poitevine, une journée comme les autres ]

-M’man va chercher pôpa ?


Le sang dans la Vicomtesse² n’en fait qu’un tour, regard triste vers Trella, elle ne sait pas quoi répondre, comment expliquer à un gamin si petit, que son père il ne le verra jamais ?
Comment lui dire qu’il s’est lâchement sauvé, laissant femme et enfants, qu’il avait tellement bien calculé son coup, qu’il a fini assassiné par des Bourguignons ?
Pas simple de trouver les mots… surtout sans exprimer la haine qu’elle ressent à ce moment précis pour un homme qu’elle a pourtant tant aimé… Même si elle lui en veut, et lui voudra tant qu’un souffle de vie en elle il y aura, elle ne veut pas que son fils sache, jamais Théo ne devra savoir ce que sa mère avait enduré les derniers jours de la vie de son père. Jamais il ne devra savoir à quel point elle hait son père, pour tout ce qu’il lui aura fait vivre, pour tous ces gens qu’elle s’est mise à dos pour lui, pour sa folie, pour tout ce qu’elle a trimé pour rattraper ses boulettes. Jamais…une seule personne sait et c’est bien assez.


Il est loin Théo, très loin.

Non elle n’en a pas le courage, non ce petit cœur elle ne veut pas le briser, ça passera c’est sur, il va jouer avec Isodel et il oubliera… Puis quand il sera plus grand, elle lui expliquera, maintenant c’est pas le moment.
Mais le gamin insiste, le regard de la Vicomtesse est de plus en plus triste, Trella est là pour le rassurer, elle a des paroles qui se veulent réconfortante, mais rien y fait, il revient toujours à la charge.


On ira le chercher Théo. Mais la route est longue tu sais, il faudra patienter. D’ailleurs on reprend la route ce soir Théo.

Et le gamin se calme, il recommence à jouer avec son épée de bois, il veut tuer les méchants, il est le roy, bref tout ce qui la veille avait exaspéré le manchot de Poitiers et avait fini en bris de verre. Et une fenêtre de taverne en moins, une !

Calmé le gamin saute dans la taverne, il est plein de vie et sa mère aime le voir comme ça, elle en retrouve le sourire, mais c’est sans savoir ce qui se trame dans la tête du gosse. Il veut sortir, il veut plus rester avec les grands. Juste le temps de lui adresser les dernières consignes, que déjà le gamin disparait.


Théo tu restes devant la taverne, on prend la route bientôt !


Un " oui m’man " balancé à la hâte rassure la brune qui le pense sagement entrain de jouer devant la porte. Puis la discussion reprend, deux trois mots échangés avec Trella, elle est du même avis, on lui expliquera plus tard pour son père…

Puis Otissette a un plan bien ficelé, plan qu’elle a mit au point avec Calyce aidé par Gawam qui de son coté a prospecté aussi, puis même déjà trouvé. Plan qui consiste à trouver un mari pour la Vicomtesse², mais surtout un père pour le gosse, avant qu’il tourne mal. Faut dire que le gamin n’est pas des mieux entouré et que déjà les expressions de Scipio il prend, et que les envies d’aboyer sur tout ce qui bouge d’Otto ne lui sont pas inconnues.
C’est que là, Tiss commence sérieusement à s’inquiéter, elle en a même touché deux trois mots à Léandre qui lui a promis de s’occuper un peu du gamin en attendant de lui trouver le père idéal. Proposition rassurante de l’ainé ? Pour la brune qui a toute confiance en Léandre… oui.

De bavardage en babillage, le temps passe et l’heure de prendre la route pour la prochaine destination est venue. Bien décidée à mettre la main sur ses deux prunelles, la Vicomtesse² lève le camp et sort de la taverne Poitevine, qui soit dit en passant ressemble étrangement à une taverne Angevine, tant elle grouille d’Angevins. A croire que les Angevins se sont tous donné RDV au Poitou !

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Estrella.iona
La scène était tellement poignante que Trella sentit son cœur se serrer.
Avant, il n'en avait jamais parlé, ou alors très peu, de son père. Mais ce jour là... Depuis qu'on lui avait dit qu'il avait un frère aîné qui allait lui apprendre à se battre et à faire des choses, c'était comme si Théo éprouvait soudain le besoin d'avoir une figure masculine à ses côtés.

Et c'est ce jour là qu'il avait choisi pour réclamer amèrement son père à sa pauvre mère impuissante, sous les yeux non moins impuissants de Trella. Il voulait aller le voir, lui montrer son arc ou encore mieux, lui demander un arc... Et Tiss qui avait beau lui expliquer que son père était trop loin, reclus dans un endroit inaccessible, il ne voulait rien entendre. Il menaça même de s'en aller seul pour le retrouver. Et ce malgré les paroles de Trella qu'elle voulait réconfortantes, du genre : "Oui mais non, il a beaucoup de travail, pis faudrait que tu lui écrives avant, voilà, écris lui une jolie lettre pour lui annoncer ton arrivée, ça ne se fait pas d'aller voir les gens sans prévenir..". Ceci dans le seul et unique but qu'il finisse par oublier.

Mais comment lui dire que peu importe où il ira - sauf s'il va dans les jardins d'Aristote - il ne le retrouvera jamais ? Les petits enfants ne peuvent pas comprendre la mort, ni les choses de la vie d'ailleurs. Sa propre expérience lui rappelait sa réaction lorsque Maleus lui avait annocé la mort de son père à elle... Non, elle n'avait pas compris tout de suite, et pourtant elle était déjà plus âgée que Théo... A quoi ça sert de lui dire la vérité ?

Il oubliera... Ou pas.

Trella jeta un oeil à Tiss qui semblait désemparée pendant que Théo s'en allait jouer devant la taverne après avoir arraché à sa mère la promesse de partir le soir même sur les traces d'Aurélien. Non, il ne faut rien dire pour le moment. Le voyage va le distraire, il va rencontrer des gens, il va oublier. On n'évoque plus le sujet, et il va oublier.

Puis arrive l'heure de partir, de regrouper Leandre, Théo et le père du Fou qui les accompagne si gentiment pour aller vers de nouvelles aventures. Avec un peu de chance, Théo sera passé à autre chose et aura de nouvelles lubies, peut être celle de cultiver des escargots ou d'épiler des chats, il n'y a pas de sotte occupation.

A la sortie du village, point de rendez vous, Tiss n'était pas encore là mais Trella décida de l'attendre. Chercher ses fils lui prenait toujours énormément de temps, il faut dire que quand l'un était là, l'autre était on ne sait où, et vice versa. Elle espérait vraiment que sa fille à elle, en grandissant, ne serait pas aussi dissipée que Leandre. Question de gênes, il parait.

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Otissette
Au sortir de la taverne, la Vicomtesse² parti en quête de ses fils, pour l’ainé elle n’était pas inquiète, mais ne voyant Théo devant l’établissement, la colère commença doucement à monter en elle. C’est qu’à nouveau il avait désobéit à sa mère à qui pourtant il avait promis de ne pas s’éloigner. Après avoir fait les cent pas devant la taverne en avoir fait deux fois le tour, arpenté la rue de long en large et en travers, Tiss se décida à rejoindre la place de la ville, pour sur il avait du suivre une bande de gamins, histoire de les menacer avec son épée de bois. Mais là encore force était de constater que le mouflet n’y était point, et doucement de la colère commençait doucement à naître quelques inquiétudes. Non il ne pouvait pas être loin, mais la nuit commençait doucement à tomber, d’un pas rapide elle continua à fait le tour de la place, d’une voix qui doucement s’emplissait de tremblements elle l’avait appelé à de nombreuse reprises.

En vain et pendant des heures, les moindres recoins elle avait fouillé. C’est complètement tourmenté que la brune alla retrouver Trella, qui l’attendait déjà.


Trella, je le trouve pas, Trella il est plus là, Trella il a disparu ! J’ai fait le tour de la ville ! J’ai fouillé partout ! Il n’est nul part ! Par Aristote, Trella et s’il s’était enfuit ?! S’il avait eu cette mauvaise idée…. Retrouver son père.

Tiss n’osait y croire… et pourtant elle se souvenait bien du regard de son fils lorsqu’il lui avait parlé d’Aurélien quelques heures plus tôt. Elle ne voulait imaginer le pire, mais elle connaissait son petit bout, elle le savait aussi borné que son père avait pu l’être. Tout comme lui en son temps, il n’en faisait qu’a sa tête lorsqu’il avait décidé quelque chose. Désormais, elle savait, elle en était certaine, la poudre d’escampette il avait prit.

Bouleversée au sol elle se laissa tomber, elle n’était plus en état de réfléchir, accroupie son visage entre ses mains elle tenait, incapable de penser à autre chose qu’a ce petit bout qui devait errer seul dans la noir, le froid… Déjà le pire lui passait par la tête, des loups… des bêtes féroce… les marrais poitevins….

Après ce qu’il lui sembla des heures, les yeux vers sa belle fille elle releva. Désespoir ou éclair de génie, allez savoir, en tout cas elle n’avait pas mieux pour l’instant.


Davor, faut que je trouve Davor ! Il a une armée, il pourra m’aider, et qui mieux que lui connait ces terres ! Il saura !
Et Méli, oui Méli, faut que je trouve ma sœur ! Elle est capitaine du Poitou, elle a elle aussi une armée.
Le Fou, faut que je prévienne le Fou aussi…


Pourquoi venait-elle de penser au chambellan d’Anjou ? Que venait-il faire dans l’histoire ? Ne cherchons pas à comprendre… ces derniers temps, elle faisait appel à lui pour tout et n’importe quoi de toute façon. Ca pouvait aller du plus sérieux, tel le choix de sa nouvelle paire de poulaine, à des choses beaucoup moins passionnante tel le coup de gueule d’un diplomate en son bureau.

Sans crier gare, la Vicomtesse² se relève et se dirige vers la première taverne venue.


Trella, viens !


Rapidement installée, fouillant dans le sac qu’elle traine partout avec elle, elle en sort parchemins, plumes et encre avant de griffonner quelques mots.


Citation:


    Au Fou d’Anjou, le seul l’unique et heureusement…

    Yop !

    Pour les salutations d’usages, vous allez devoir faire sans, je n’ai que peu de temps…
    Comme vous le savez, puisque c’est vous qui m’y avez envoyé "diplomater" avec la blonde… je suis au Poitou. Et… l’heure est grave, mon fils Théophraste Aurélien, a disparu.
    Vous l’aurez compris, j’ai besoin de vous ! Retournez le royaume entier s’il le faut, mais mon fils doit être retrouvé au plus vite. Oh et gardez vos sarcasmes pour vous, c’est pas le moment.
    Je pense à une fugue, puisqu’en début de journée, il a cherché à en savoir plus sur son père et voulait qu’on aille le voir. Et oui j’ai menti à mon fils… je n’ai osé lui dire qu’il était mort. Avec tout ce qu’il a pu entendre à Blou, possible qu’il se dirige vers la Bourgogne, encore faut-il qu’il la trouve…
    Bref j’ai besoin de vous le Fou, prenez cette missive comme l’appel à l’aide d’une mère désespérée, perdue dans l’immense Poitou, seule ou presque… Ma croute je vous en prie, j’ai besoin d’aide, vous devez le savoir, un seul être vous manque et tout est dépeuplé* !

    La Mie,





Lettre relue, scellée et pliée elle est remise entre les mains d’Estrella.

C’est une lettre pour le Fou, débrouille toi pour qu’elle lui parvienne rapidement, essaye de trouver Léandre et explique lui. Moi je file chercher Davor, et si tu as le temps préviens Mélinora, ma sœur pourra peut être nous aider. On se retrouve ici !


A la Vicomtesse² de filer retrouver le Comte au campement de son armée. Long que fut le chemin, lorsqu’enfin l’oriflamme elle vit son cœur se serra. Et c’est comme une furie qu’elle se dirigea vers la tente du Comte.

DAAAAaaaAAAAVVVooooOOORRRRRRRRRRR.

Jusqu’alors elle était restée plutôt calme, mais le temps de faire le trajet qui séparait la taverne du campement de l’armée, c’est l’hystérie qui c’était emparée d’elle.

Retrouve le ! Je t’en supplie retrouve le !


Les poings se serrent, des larmes qui sur ses joues coulent à flots, elle est perdue…
Sans réfléchir, sans donner plus d’explication, elle s’avance vers lui, prête à exploser, à craquer… Et devant la moue d’incompréhension de Davor, elle s’emporte, ah si les hommes pouvaient comprendre les femmes en un seul regard aussi ! Mais non au lieu de ça, se sont des heures d’explications qu’il leur faut, et ces heures là, la Vicomtesse ne les a pas.

Elle éclate, elle fulmine, elle fuse, elle se déchaine sur lui… et va y que je te le secoue dans tous les sens, que les poings tambourinent sur la Poitrine du brun, comme ils tambourineraient à une porte**.


Théo à disparu ! Il jouait tranquillement devant la porte de la taverne et … plus rien !
Faut le retrouver Davor, tu m’entends !


La brune tout en hurlant continue à passer sa rage sur le pauvre torse du Comte, elle n’y voit plus rien tant ses yeux sont remplis de larmes.

Il s’est enfuit, j’suis une mauvaise mère… je le savais.


* Alphonse de Lamartine
** Non, aucun Davor n’a été martyrisé dans cette scène, remarquez je suis certaine qu’il aurait aimé !

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Estrella.iona
Un brin d'herbe, deux brins d'herbe, trois... Ca fait un bail que Tiss est parti à la pêche aux fils, elle ne devrait plus tarder quand même. Ils ne peuvent pas être bien loin. Quatorze brins d'herbe, quinze brins d'herbe, seize... Et l'heure qui tourne, il fait nuit carrément là, on va pas voir où on met les pieds ! Trente et un, trente deux... Et puis si en plus faut trainer les charrettes de Leandre et porter ses affaires, on va pas arriver à faire la moitié du chemin là... Soixante, quatre vingts...
Oh, mais c'est qui qui crie comme ça ?!
Voila Tiss qui arrive en vociférant des paroles que l'Etoile a d'abord du mal à saisir, mais qui deviennent de plus en plus distinctes au fur et à mesure que la Vicomtesse s'approche... Il a disparu, il s'est enfui !

Bon, elle ne peut pas parler de Leandre, il aurait de toutes façons pas pu aller bien loin avec tout son attirail. Donc elle parle du petit, de Théo. Ce petit bout sans défense -a part son épée en bois aussi terrifiante qu'un cure-dent- s'est volatilisé. Et bah, on allait pas prendre la route de suite, alors...

Mais ce détail est bien insignifiant comparé à la détresse de sa belle mère. C'est que la pauvre, elle a pas de chance avec les enfants. Une de ses jumelles qu'est morte déjà, et Théo qui était sencé être mort aussi... C'est trop d'émotions pour une maman ça. Et quand Tiss se laissa glisser à terre pour laisser libre court à son chagrin, sa belle fille ne put faire autrement que de se laisser tomber à côté d'elle pour la réconforter.

Mais non... Voyons, il n'est surement pas bien loin, avec ses petites jambes il court pas vite, même s'il est parti dans l'espoir de retrouver Aurélien, il a pas pu faire dix lieues là... Reprends tes esprits, on va le chercher !

Elle ne sut pas si c'était ses paroles réconfortantes qui eurent de l'effet sur la vicomtesse ou bien si elle se rendit compte elle même de la situation, mais Tiss se leva d'un bond en lui ordonnant de la suivre, ce que Trella fit avec empressement. Arrivée dans la taverne, Tiss se mit fébrilement à la rédaction d'une missive, tandis que Trella zieutait par la fenetre, au cas où le gamin passerait dans le coin...

C’est une lettre pour le Fou, débrouille toi pour qu’elle lui parvienne rapidement, essaye de trouver Léandre et explique lui. Moi je file chercher Davor, et si tu as le temps préviens Mélinora, ma sœur pourra peut être nous aider. On se retrouve ici !

Pas le temps de réagir que l'Etoile se retrouva avec une missive pliée, scellée et qui ne demandait qu'à être vite expédiée dans les mains, et Tiss avait déjà disparu à l'extérieur. Bon... Un pigeonnier, ça doit exister ça. Facile. Prévenir Mélinora, même si elle ne la connaissait pas, facile aussi, les doigts dans le nez. Mais prévenir Leandre et lui expliquer ? Là, les choses se gâtaient incontestablement. Celui ci avait le don d'être quasi invisible ces temps ci. Tant pis, elle garderait cette partie des instructions pour la fin.

Le pigeon fut envoyé en direction du château angevin à destination du Fou. Mélinora ensuite... Mais où la trouver ? Trella demanda à quelques rares passants qui ne purent la renseigner. Bon bah il ne lui restait plus qu'à prévenir Leandre maintenant... Et malgré les quelques tours du village qu'elle fit pour tenter de le débusquer, elle ne vit rien. Ni son mari, ni ses deux charrettes, ni ses douzaines d'épées, ni rien du tout. Fallait pas qu'il se volatilise lui, c'était pas le moment !

Tant pis. Direction la taverne où Tiss lui avait dit qu'elles se retrouveraient.

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Davor
Ventre saint gros ! euh non, gris... Comme dirait son cousin Jehan dans les moments particulièrement dramatiques. Ce qui était le cas en cet instant précis, assurément, étant donné que le Comte de Charroux, glorieux Comte poitevin s'il en est, venait de casser sa belle plume d'oie en rédigeant missive pour préparer en secret la prise du château de... Non, vous ne saurez pas, bande de curieux !

Renonçant finalement à coucher sur parchemin la nouvelle tactique géniale mise au point pour le prochain match de soule, tactique qui les ferait sûrement remporter la coupe, Davor se servit une coupe, justement, de vin rapporté de Guyenne. Il fallait bien que les voyages en armée servent à quelque chose après tout, et l'hospitalité guyennoise avait largement été à la hauteur en ce qui concerne les vins. En tout cas, pour le Comte...

Le Comte allait donc tranquillement pouvoir vider cette coupe de vin, et la tranquillité se trouvant être une denrée fort rare, il savourait d'autant plus ce moment, lorsqu'un cri strident retentit à l'extérieur de sa tente.


DAAAAaaaAAAAVVVooooOOORRRRRRRRRRR

Gargggllll... Une gorgée de travers, la moitié du contenu de la coupe qui finit sur le mantel du Comte, heureusement noir, un tympan de perdu ou presque, et Davor qui se demande si la fin du monde est arrivée, ou bien si l'on vient le chercher pour le couronner Roy du monde habité et des environs. Enfin, ça, il ne se le demanda qu'une fraction de seconde, reconnaissant la voix d'Otissette, il se doutait qu'il était plus probable que ce soit la première hypothèse.

A peine sorti de la tente, l'air hagard, que la Vicomtesse sus-citée se précipite sur lui pour le saisir par les bras et le secouer, lui cogner sur le torse à coups de poing, coups de poing féminins fort heureusement, empêchant le Comte de comprendre la moindre parcelle de bribes de commencement de ce qui se passe.


Théo à disparu ! Il jouait tranquillement devant la porte de la taverne et … plus rien !
Faut le retrouver Davor, tu m’entends !


Ah ben voilà, c'est tout de même mieux avec des mots, même quand ils sont assortis de coups de poing, mais bon, on ne va pas faire le difficile non plus hein. Tout en tapotant sur l"épaule de la Vicomtesse, geste parfaitement inutile vu l'état d'hystérie dans lequel elle se trouvait, le Comte réfléchissait tout de même un minimum. Bon... première chose à faire... S'enfuir ! Non, mais au moins faire cesser la pluie de coups, puis la pluie de larmes, et ensuite, se mettre à la recherche du morveux. Et dire qu'elle lui reprochait à lui de ne pas savoir où se trouvait sa fille, et voilà qu'elle venait requérir son aide pour aller retrouver son fils à elle. Ironique non ? Bon, pas joyeux du tout aussi, mais ironique tout de même.

Mais non tu n'es pas une mauvaise mère voyons, on va vite le retrouver, je t'assure. Les villes poitevines ne sont pas dangereuses, il ne risque rien. Il s'est égaré dans quelle ville ? On va commencer par là déjà, on peut prendre mon carrosse pour y aller si tu veux, il est pas loin, ou bien à cheval comme tu préfères. Mais avant, il faut que tu arrêtes d'une de me taper dessus, si tu veux que je reste en état de t'aider, de deux de pleurer, car sinon tu ne verras rien. Et moi, je ne sais pas à quoi il ressemble ton fils, alors je vais avoir besoin de toi.

Il ne restait plus qu'à espérer qu'au milieu de ses larmes, elle ait réussi à entendre, et comprendre, ce qu'il venait de lui dire, et ça... pas gagné... C'est terrible une femme hystérique qui pleure, terrible. Et une Angevine, encore pire.
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Edern
Un grand éclat de rire. C'est ce qui a accueilli l'affolement épistolaire d'une vicomtesse au centre du duché d'Anjou, en une salle obscure du château d'Angers où un chambellan a élu résidence. Pauvre petite mère, perdue dans l'immense Poitou désert... une femme aux intérêts constants, aux amitiés variables... toutes les mêmes.
Les larmes passées, le Fou a fait mander le plus beau vélin ducal. Il y dépose maintenant à la pointe de la plume sa réplique à l'hystérie dont Otissette est coutumière.
La page est noircie sans bavures ; la moindre tache serait une injure. Mais... de quoi le sourire peint dans un coin de son visage est-il le nom ?


Citation:

    À ma Mie,

    Si seulement vous pouviez connaître la joie qui fut la mienne lorsque je reçus des mains d'un pigeon voyageur ce parchemin froissé par vos mains délicates, couvert de cette magnifique écriture indéchiffrable qui vous caractérise tant ! Une tache d'encre diluée, et je devinai la larme scintillante tombée de vos yeux azurs pour imprégner cette lettre de toute la tendresse que vous portez à l'élu de votre cœur ; je dois même confesser avoir cru, un instant, surprendre un battement de votre noble sceau écarlate. C'est vous dire à quel point mon sang est remué chaque fois qu'un de vos mots pénètre mes veines...

    Oh ! Je vous sous-estime et j'en rougis de honte. Ma joie a très certainement pour équivalente la vôtre à la lecture de ces quelques lignes certes bien modestes, mais tellement sincères. Je ne saurais pourtant dire si vous avez plus besoin de moi que je n'ai besoin de vous ; il est bien difficile de juger les êtres quand ils vibrent à l'unisson. Afin de me faire pardonner, pour cette fois du moins, je me permets de vous communiquer un humble poème que je rêve de vous déclamer depuis des nuits :

    Oserait-elle hurler qu'encore elle chanterait
    Tuerait-elle une mouche qu'elle s'en excuserait
    Illuminant nos nuits, éclipsant alors nos jours
    Sa grâce divine lui vaut tout notre amour
    Si d'aventure sa présence nous est ôtée
    En larmes nous fondons, de désespoir accablés
    Toute la beauté du monde ne saurait suffire
    Tout l'or des palais ne remplacerait ses saphirs,
    Elle est Déesse et nous sommes ses marionnettes.

    Soyez assurée que je consacrerais volontiers ma vie à coucher par écrit l'envie que j'ai de votre corps et la passion que j'éprouve pour votre âme; je ne craindrais alors que l'épuisement des gisements d'encre et la disparition des arbres à plumes. Quel malheur que notre amour doive encore s'accommoder de la finitude de ce triste univers ! Cela dit, surtout, n'oubliez pas : quel que soit le lieu, quelle que soit l'heure, vous pourrez toujours compter sur moi.

    Votre dévouée Croûte,

    Le Fou.

    PS : j'ai reçu une demande de rançon pour la libération d'un certain Théophraste Aurélien, émanant d'une organisation signant "La Fougère d'Acier" ; pensez-vous qu'il y ait un lien avec la disparition de votre fils ?


Un page portera la réponse au service postal angevin, d'où elle partira.
Les faucons se font rares et les pigeons ne manquent pas...
Otissette
Et elle frappe de toutes ses forces, même si le Comte fait mine de " même pas mal ", elle sait très bien que ses coups il les sent ! Bon pas qu’elle veuille lui faire mal ou se venger de quoi que se soit, elle est juste dépassée par les événements et ne sait plus du tout par quel bout commencer. Voilà qu’il a malheur de lui tapoter l’épaule, ce qui à pour don d’exciter encore plus la double Vicomtesse, pour calmer une femme y’a quand même mieux que ça ! Pas doué le Comte.

C’est en reniflant qu’elle l’écoute jusqu’au bout, faut avouer qu’elle l’aurait bien coupé une ou deux fois. Mais ne rêvez pas, une fois la tirade du Poitevin terminé elle y va de ses commentaires, c’est pas Tiss et encore moins quand elle est dans cet état qui va pouvoir se taire.


Oui, tu as raison je ne suis pas une mauvaise mère, tout ça c’est la faute de son père, qu’il pourrisse dans l’enfer lunaire tiens …

Ah elle les avait retenus les leçons d’Otto !

Les villes Poitevines pas dangereuse, tu te moques de moi là ? Faut que je te rappelle ce qui c’est passé à Niort y’a à peine quelques jours ?
Si tu voulais me rassurer, tu t’y prends mal !
Hein en carrosse ? C’est pas une balade romantique au clair de lune que je te propose Davor ! Mais arrête de penser qu’a ça ! Théo a disparu….


Et la voilà qui repart en sanglots alors qu’un pigeon -c’est quand même fou ce que ces bêtes là sont douées- vient à se poser près d’elle. Un seul regard vers la bestiole suffit pour en connaitre l’expéditeur, déplumé comme il est ça peut venir que du Fou qui par avarice ramasse toujours ce que le Duc jette !

La missive est détachée, petit commentaire perso même le vélin du Duc il a piqué…rapidement la lettre est dépliée.
Ah joli poème qu’il lui faisait parvenir, en temps normal le rose serait monté aux joues de la Vicomtesse, mais là… qu’est ce qu’ils avaient tous à lui faire des propositions/déclarations douteuse ce jour ! Après Davor et sa balade romantique voilà que le chambellan y allait de ses compliments et autres flatteries en tout genre. Les hommes, faut décidément tout leur expliquer, bon sang il y a un temps pour conter fleurette et un pour l’action !

Puis vient le PS, les jambes se mettent à trembler, la Vicomtesse manque de s’évanouir, ohé j’ai dit manque… non elle ne tombera pas dans les bras du Comte, je vous ai déjà dit que c’était pas le moment. Et va y que je te claque la missive dans les mains du Comte.


Il a été enlevé… Davor, qu’est ce que je vais faire !
Mais qu’est ce que c’est que cette fougère d’acier, pourquoi ils en veulent à MON fils ?


La voilà qui attrape la main de Sa Splendeur et l’entraine vers la ville, objectif retrouver Trella en taverne, c’est que la pauvre devait se sentir bien seule puis c’était pas le moment de perdre un autre membre de la troupe. Et surtout il lui fallait répondre au Chambellan afin d’en savoir plus. Par contre s’il attendait un poème bien romantique en retour, le pauvre pouvait toujours attendre, d’une la Tiss n’est en rien romantique et de deux l’est vraiment pas en état.

C’est avec un Comte accroché à la main qu’elle poussa la porte de la taverne, rapide tour de la salle pour retrouver sa belle fille à qui elle tend tremblotante la missive du Fou.


Ils vont le tuer Trella ! Saleté de Fougère ! Saleté de mauvaise herbe ! Je suis sure c’est un coup de la Bretonne ça ! L’a pas aimé que je la compare à Finam ! C’est sur c’est la rouquine !

Faut que je lui réponde ! Faut que je réponde au Fou ! Ma plume ou est ma plume !?


Sitôt dit, sitôt trouvé, plume et parchemin en main –à noter que le parchemin est pas vraiment de la même qualité que celui du Chambellan, mais l’est pas volé dans le stock ducal lui ! - qu’elle se met à rédiger.

Citation:

    Au Fou,
    Au meilleur Chambellan de tous les temps,
    A ma croute,

    Salutations,

    Merci pour le poème toussa toussa… ça me touche, mais c’est pas vraiment le moment pour les flatteries ! Oui vous êtes grand, oui vous êtes beau, oui vous êtes fort, mais on verra ça plus tard.
    Mais qu’est ce que c’est que cette histoire de fougère ? Un rapport avec la rouquine ? Et pourquoi mon fils ! L’est innocent ! L’a rien fait ! L’est tout petit !
    Qu’est ce qu’ils veulent ? Que dit cette missive ? Arrêtez de jouer avec mes nerfs et dites moi tout. Les avez-vous contactés ? Qu’est ce qu’ils veulent ? Rançon ? Combien ? Mais bon sang savent pas que le père du petit s’est barré sans rien nous laisser ?! Non la fortune de Dôle n’est pas dans nos poches ! Comment voulez vous que je paie…

    Dites m’en plus je vous en prie…

    Votre mie




Et le pigeon prend rapidement le chemin de l’Anjou.

Oh mon Dieu mais comment je vais payer une rançon… si ce n’est à coup de jambon de Bayonne et autres produits de luxe.

Regard désespéré vers Trella, puis vers le Comte… vont pas jouer aux radins ces deux là hein !
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Estrella.iona
C'est pas trop tôt, pense Trella quand enfin elle voit apparaitre sa belle mère et son Comte d'ex-prétendant-ou-pas-ex-du-coup-mais-Trella-elle-a-dû-louper-un-ou-deux-épisodes-voire-la-saison-entière. Finalement, elle l'a trouvé, lui ! Mais Tiss n'a pas l'air dans son assiette, encore moins que quand elle l'a quittée pour aller chercher Davor. Mais voilà qu'elle lui tend une missive, que Trella s'empresse d'attraper et de lire en diagonale, car en même temps, Tiss parle de mauvaises herbes et elle ne voit pas vraiment le rapport. Pas le temps de tout lire, surtout quand la lettre du Fou n'est que flatteries... Des compliments, d'accord, un poème, oh c'est beau... Ah enfin, il parle de Théo tout en bas et en minuscules lettres ! Ah, et le voilà le rapport avec la mauvaise herbe. Une fougère d'acier... Gné, c'est quoi ce machin ?

Pensive, Trella se mit à réfléchir pendant que Tiss cherchait sa plume et répondait au Fou, finalement Poitou-Anjou c'est pas si loin vu que les pigeons vont aussi vite, ou presque, que l'éclair.


Oh mon Dieu mais comment je vais payer une rançon… si ce n’est à coup de jambon de Bayonne et autres produits de luxe.

Eclair de génie qui traverse l'esprit de Trella. C'est qu'elle en avait plein, d'idées !

Du jambon... Ca se trouve ils aiment pas le jambon, ils vont le prendre comme une insulte et garder Théo... Sinon tu peux vendre Blou, ça doit couter cher ! Humpf... Oui non fais pas cette tête, je sais que t'y tiens à Blou... Alors on l'échange avec Leandre. Pas Blou, mais Théo ! Un Leandre vaut bien un Théo, il est riche lui ! Ou alors faut qu'il paie la rançon pour sauver son frangin. Tiens en parlant de lui... Je l'ai cherché et j'ai pas trouvé. D'ici qu'ils l'aient enlevé lui aussi, y'a pas loin ! Aaaah mais qu'est ce qu'on va faire ! Je suis trop jeune pour être veuve ! Et t'es trop jeune pour perdre deux fils !

Là c'était bien le moment de paniquer, et Trella fondit en larmes pour en rajouter sur le critique caractéristique de la situation présente. Heureusement que y'avait Davor pour consoler les deux filles. Ou du moins essayer !
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Davor
Ça, il fallait s'en douter que la Vicomtesse allait faire des commentaires, ah les femmes, toutes les mêmes, elles ne peuvent reconnaître que de toute façon, c'est Davor qui a raison, donc il suffit juste d'approuver. Encore heureux que son premier commentaire était justement une approbation. La suite par contre, nettement moins... Et en plus, voilà qu'elle se mettait à critiquer son carrosse, ou du moins sa suggestion comme quoi ils auraient pu prendre le carrosse pour se déplacer. Et tout de suite les idées mal placées en parlant de balade romantique, comme si cela avait pu traverser l'esprit du Comte, tssss... Et elle critique les villes poitevines maintenant, comme si les villes angevines étaient mieux fréquentées !

Non, mais non, je...

Pas le temps d'articuler davantage, de toute façon, Otissette ne l'écoute pas vraiment, mais au moins, l'arrivée impromptue d'un pigeon, qui lui est visiblement destiné, la force à arrêter de martyriser le torse du Comte. Pas que ça lui faisait mal hein, mais c'était pas non plus spécialement agréable. Se retenant de lui tapoter l'épaule encore un peu, Davor prit la lettre qu'elle lui fourra dans les mains, et apprécia la teneur du poème ; c'est qu'il aurait bien aimé savoir en écrire des comme ça lui, mais bon, on ne peut pas être doué partout comme on dit. Mais quel rapport avec son fils qui a disparu ? Oui, le Comte commençant à vieillir, et sa vue n'étant plus ce qu'elle était du temps de ses vingt ans, il n'avait pas remarqué le PS, hormis lorsque la Vicomtesse se mit à parler de fougère d'acier.

Et encore une fois, pas le temps de répondre, cette fois-ci parce qu'Otissette l'embarque, le tirant de force derrière elle, se dirigeant droit vers la ville, puis jusqu'à la taverne la plus proche, sans se soucier des gens bousculés. Davor était sûr qu'elle aurait pu les piétiner sans même les remarquer d'ailleurs. Bon, une angevine de retrouvée, au fin fond d'une taverne, c'était déjà ça. Le poitevin écouta la Vicomtesse expliquer rapidement la situation à Trella, tout en extrapolant sur une éventuelle participation de la Duchesse de Bretagne, puis la regarda répondre au Chambellan angevin.

Oh mon Dieu mais comment je vais payer une rançon… si ce n’est à coup de jambon de Bayonne et autres produits de luxe.

Même pas le temps de répondre (décidément, ça devient une habitude là), que Trella se lance dans une diatribe enflammée, où elle parle de jambon, de Leandre, de veuve, le tout dans un sacré mélange qui donne un joli mal de crâne au pauvre Comte qui se demande encore ce qu'il fait là. Dire que ce vin avait l'air si bon...

Du calme toute les deux, tout va bien ! Enfin, façon de parler hein... Tiss, il suffit de leur dire que tu as la somme qu'il désire que tu payes, peu importe de combien c'est, et quand il s'agira d'aller la leur donner, j'arrive avec mon armée, je les extermine, je récupère ton fils, et tout va vraiment bien ! C'est beaucoup plus simple comme ça, il faut savoir la jouer finement de temps en temps.

Bon, finement avec une armée, c'est une question de point de vue hein. Et le Comte ne jurant que par la soule et l'armée, on peut comprendre qu'un tel projet le tente tout particulièrement.
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Edern
Affolée.

Elle l'est maintenant. Sans doute. C'est ainsi qu'il imagine la vicomtesse angevine, perdue en terre étrangère à ses origines. Elle crie certainement toutes les larmes de son corps. Vitupère contre les infortunés passants, autant de malheureux au mauvais endroit, au mauvais moment. Dans sa chambre, installé devant son écritoire, le Fou se réjouit. Oh oui. Dans son état, elle ferait n'importe quoi...
Les yeux bruns croisent un pli du manteau sur le lit.
Et s'il revêtait un nouvel habit ?


Citation:

    Ô Tissette,

    Quel malheur ! Votre fils ! Disparu ! Enlevé ! Tué ! Torturé ! Mainois ! Pire encore ! Que ne me l'avez-vous dit plus tôt ? Auriez-vous quelque chose à me cacher ? À moi, votre confident de toujours ? Votre canard en sucre ? Je n'ose y croire !

    Bref. Puisque vous me priez avec la ferveur d'une prêtresse en transe, je dois vous en dire plus. Comme vous vous en êtes sûrement aperçu la nuit où j'ai pénétré par effraction dans votre domaine pour vous contempler dans votre sommeil, toutes les portes me sont ouvertes. J'ai réussi à prendre contact épistolaire avec la Fougère d'Acier et j'ai deux nouvelles à vous apprendre : une mauvaise, et une autre mauvaise.

    Commençons par la mauvaise : je n'ai pas encore su identifier précisément le ou les membre(s) de cette organisation mystérieuse. D'après l'analyse graphique des réponses qui m'ont été faites, je pense pouvoir affirmer sans trop me tromper que la plume rédactrice était tenue par une femme de sa main gauche. Vous évoquez la possibilité d'une "rouquine" avec raison : les gauchères sont des sorcières, or les sorcières sont rousses, donc les gauchères sont rousses. Toujours est-il qu'elle a probablement des origines bretonnes : le parchemin dégageait en effet une légère odeur de chouchenn, que j'ai fait analyser par les plus grands experts d'Anjou. Il serait vannetais...

    Heureusement, la mauvaise nouvelle est qu'ils ne sont pas ouverts du tout à la négociation et exigent une quantité faramineuse d'or. J'ai tenté de les convaincre de relâcher votre gros poupon en invoquant la morale de nos pères, la colère d'Aristote, le fait que vous êtes vieille et sans le sou ainsi que la possibilité de faire raser leur province par le Barbu, etc. Sans succès. Même une rançon moins importante ne leur convient pas. C'est bien la première fois que je rencontre plus coriace que moi ! On m'a même menacé de mort si j'insistais ; il semblerait que je coure à ma perte. Je cours, et je cours... je me raccroche à la vie grâce à ces pigeons que vous m'envoyez, qui m'apportent un peu de vous ! Je parle bien sûr de leurs charmants froufrous.

    Dieu sait où cette affaire nous mènera ; je vous conseille donc d'aller à l'église en attendant d'avoir de plus amples informations. En tout cas, je me tiens à votre entière disposition pour toute aide, bataille ou transaction...

    Très sincèrement,

    Le Fou.


La missive suit le chemin de la précédente. Le chambellan attend le retour de son serviteur attitré pour lui demander tranquillement, sans hausser le ton :

Portez-moi un verre d'hydromel.

Étonnement non feint du valet par un haussement de sourcils peu protocolaire.

Voyons, vous vous doutez bien que ce n'est pas pour moi. C'est pour une lettre.

L'homme s'exécute, sans mourir toutefois. Le Fou trempe son doigt dans le liquide mielleux et en imbibe quelques emplacements bien choisis d'une nouvelle feuille de parchemin. Puis il passe l'arme à gauche. La main senestre trempe sa plume dans un nouveau flacon d'encre noirâtre, s'applique à tracer d'amples déliés que sa voisine de droite n'a jamais connus. Une même lecture, deux écritures... c'est la règle du jeu. Elle n'y verra que du feu.


Citation:

    À Madame Otissette, mère éplorée

    Nous sommes méchants et nous détenons votre fils. Il vous sera rendu en échange d'une rançon ; d'ici là, nous le gardons avec nous. Vous pourrez toujours prévenir toutes les maréchaussées du monde : nous sommes bien cachés, tralalère. Les cris du gamin pourraient donner l'alerte, pensez-vous naïvement ? Impossible, car nous lui avons fourré un chiffon dans sa ridicule petite gueule. Il a failli s'étouffer, c'était assez drôle et nous avons bien ri. Bien sûr, nous l'avons secoué dans tous les sens pour qu'il recrache les bouts de tissu, nous n'avons pas immédiatement besoin de son cadavre, tout de même. Nous sommes humains. Suite à cela, il a eu le hoquet pendant plusieurs heures, ce qui n'a vraiment cessé qu'au moment où nos trois molosses ont commencé à le considérer comme leur repas du midi.

    Nous vous prions de ne plus demander à votre "Fou" d'intervenir dans nos affaires en dehors des transactions qu'il va bientôt falloir réaliser si vous tenez à la vie de votre rejeton. Il a tenté de nous entourlouper en essayant de négocier une rançon inférieure à nos exigences... quelle pitoyable ruse ! Vous avez encore quelques jours pour nous faire verser la somme de 500 écus par son intermédiaire. D'autres lettres suivront celle-ci pour les règlements ultérieurs.

    Et si vous ne coopérez pas, nous vous donnerons la main... de votre fils.
    Mouahahahahahaha !

    La Fougère d'Acier.



Otissette de Reikrigen, on l'aime ou on l'adore.
Nul n'irait tuer la poule aux œufs d'or.
Otissette
Distraitement elle écoute Trella puis Davor, non elle ne pense plus à eux, elle est obsédée par l’image de son gamin martyrisé par une bande de sauvages, que pouvaient-ils donc être en train de lui faire ? Théo devait être mort de peur, traumatisé et s’ils s’acharnaient sur lui parce qu’il pleurait ?

Etrangement la Vicomtesse semblait calme, seul les larmes qui sur ses joues perlaient trahissaient son angoisse, peut être aussi ses mains tremblotantes. Les heures passaient, il faisait nuit noir et toujours aucune nouvelle du Fou. Tantôt assise tentant de détruire la table de la taverne, tantôt debout en train de tourner en rond dans l’établissement poisseux.

Elle tentait de réfléchir, pas facile quand les nerfs sont mis à rude épreuve, des situations de crises elle en avait pourtant déjà connu, d’habitude elle finissait toujours par trouver la solution. Cette fois pourtant… elle ne savait pas, les paroles de Davor résonnaient encore dans sa tête. Armée… oui mais … Et si la Fougère d’acier s’en rendait compte ?

Ne valait-il pas mieux laisser le Fou se charger de négocier, dingue cette confiance aveugle qu’elle avait en la personne du Chambellan d’Anjou. En bon manipulateur il arriverait surement à faire libérer Théo. Et puis s’il fallait payer… elle trouverait la somme !

C’est au bout de plus d’une heure qu’enfin elle ouvrit à nouveau la bouche.


Tu as raison Davor, je vais dire que je paie ! Et tu iras en armée… tu vas le sauver hein ? Promets-moi que tu vas le sauver…

Et enfin le pigeon tant attendu se pose, à la lecture des premières phrases on pourrait s’attendre à ce que la Vicomtesse se transforme en fontaine, et bien non elle est calme, trop calme même. Serait ce le calme avant la tempête ?

Pas le temps de dire ouf que déjà tempête pointe le bout du bec. Quoi le bout du bec ? Essayez un peu de suivre, tempête c’est le nom du pigeon de la fougère d’acier.

Missive empestant le chouchen, boisson atrocement mielleuse que la brune avec la meilleure volonté du monde ne peut avaler. Rien que l’odeur pestilentielle qui en émane donne la nausée à la brune, qui en tournerait presque de l’œil pour se retrouver dans les bras du Comte. M’enfin ça c’est une autre histoire.

Le parchemin est tenu loin du museau vicomtal, non aucun problème de vue, elle est encore jeune notre bonne Tiss, c’est simplement la seule solution qu’elle a trouvé pour ne pas humer. C’est que le Fou avait raison -comme d’habitude selon la logique Tissienne- cette histoire de Fougère d’Acier sentait le breton à plein nez ! Et les Bretons ça plaisante pas…

Regard vers Davor, puis vers Trella…


On va rentrer en Anjou, faut que je trouve 500 écus et que j’envoie le Fou les donner à la mauvaise herbe. Vous avez combien vous deux ? Z’allez m’aider hein ? Pas le temps de trainer pour rassembler une telle somme ! Et Davor pour une fois tu ne feras pas ton radin, il en va de la vie de ma prunelle ! Et je te préviens, s’il manque un seul cheveu de mon bichon… je t’en tiendrais personnellement pour responsable ! Jussedi !!!!

Regard sombre en direction du Poitevin, il y peut rien le pauvre, mais comme il faut un coupable et qu’il est le seul homme présent sur les lieux, c’est donc lui qui est désigné d’office. Il est de notoriété publique que les mâles sont toujours fautifs dans ce genre de situation.

Plume est prise pour répondre rapidement au fabuleux chambellan d’Anjou.



Citation:


    Mon Fou,
    Mon Tout,
    Ma Croute,

    Je vous sais aussi dépité que moi en ces instants tragiques, et ne doute pas que vous fassiez tout ce qui est en votre pouvoir pour m’aider, sachez que je vous remercie de tout cœur pour votre ô combien précieuse et inestimable aide.

    Davor qui est à mes côtés depuis le début de cette histoire –ne soyez pas jaloux, vous savez bien que je n’ai qu’une seule croute- a mit au point un plan infaillible. Nous partons immédiatement pour l’Anjou, nous aurons la somme demandée par la Fougère, le Comte va mettre la main à la bourse… Et Trella aussi, mais pas celle de Davor hein !

    Nous serons de retour en Anjou dans trois jours, faites les tenir jusque là… j’ai entière confiance en vous. Là nous vous donnerons les écus, et en armée discrètement -si si selon notre expert ès armée Poitevin c’est possible- nous vous suivrons. Dès que Théo vous aurez récupéré et mis à l’abri, avec l’armée nous les attraperons ces bougres ! Et nous les torturerons, les défigurerons, les ravagerons, les humilierons, les violenterons… ils vont payer mon Chambellan, ils regretteront le jour de leur naissance !

    Tenez bon, je vous sais seul en ces instants douloureux, mais bientôt près de vous nous serons, Davor saura vous consoler !

    A très vite,

    Tiss






Et au pigeon de prendre envol vers l’Anjou, à la brune de ramasser ses affaires et d’hurler.

Bon alors vous deux c’est pour aujourd’hui ou pour demain ! Et les écus vous avez combien ?
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Estrella.iona
C'est qu'elle veut la ruiner la belle-mère, ou quoi ? Bon d'accord, l'affaire est urgente et la cause est juste, Théo n'a pas demandé à se faire enlever par des vilains bretons, il n'y est pour rien... Mais s'il n'avait pas cherché à fuguer, on n'aurait pas à payer, et Tiss ne serait pas entrain d'exiger qu'on lui donne de l'argent pour sauver son rejeton des griffes - ou plutôt des racines en l'occurrence - d'une mauvaise herbe.

Alors l'Etoile d'Anjou fouille ses poches à la recherche d'éventuels écus... C'est qu'elle est partie sans rien, elle comptait justement aller chercher des sous dans le Périgord... Ah, elle parvient à mettre la main sur une dizaine d'écus. Et après une profonde inspection du fin fond des poches, son valeureux butin s'estime alors à la somme faramineusement énorme de... Cinquante et un écus et vingt trois denier. C'est pas avec ça qu'on va sauver Théo. Et Trella aimerait tant pouvoir faire plus, Tiss avait déjà perdu son gamin une fois, et en belle fille très gentille et exemplaire, celle ci ne souhaitait pas que sa belle mère soit malheureuse. Oui, Trella vit dans un monde où on adore sa belle mère.

Triturant les pièces qu'elle avait laissé dans sa poche, pas pressée de les sortir de peur de passer pour une radine, elle regarda Tiss répondre au Fou après avoir réceptionné une lettre de menaces qui avait empli la pièce d'une odeur de boisson bretonne. Et pas le temps de dire ouf que la Vicomtesse² avait déjà fini de scribouiller et s'était déja levée, leur sommant de se dépêcher. Hein, mais on va où ?

D'un air contrit, elle déposa quand même ses cinquante écus et des poussières sur la table en se justifiant ainsi :


J'ai qu'ça mais... Si on vend les épées de Leandre, on peut facile payer ! C'est pas beaucoup cinq cents écus, si on se place d'un certain point de vue... C'est juste quatre épées quoi...

Trella, Trella, Trella, mieux vaut te taire avant de mettre vraiment la Vicomtesse en colère !
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Davor
Tu as raison Davor, je vais dire que je paie ! Et tu iras en armée… tu vas le sauver hein ? Promets-moi que tu vas le sauver…

Mais évidemment que je vais le sauver et tu me connais, je tiens toujours mes promesses.


Bon, en même temps, il peut pas dire autre chose le Comte là, sous peine de voir la Vicomtesse faire une attaque et lui claquer entre les mains. Il verra bien plus tard s'il arrive à sauver le gamin (ou pas), il sera temps de s'inquiéter des réactions de la mère hystérique, qui l'est d'ailleurs un peu moins là.

Vous avez combien vous deux ? Z’allez m’aider hein ? Pas le temps de trainer pour rassembler une telle somme ! Et Davor pour une fois tu ne feras pas ton radin, il en va de la vie de ma prunelle ! Et je te préviens, s’il manque un seul cheveu de mon bichon… je t’en tiendrais personnellement pour responsable ! Jussedi !!!!


Hein quoi ? Radin, responsable, écus, cheveu ?? Davor n'avait pas vraiment tout compris, mais le ton de la Vicomtesse était suffisamment clair. Cela risquait de chauffer pour son matricule si tout ne se passait pas correctement pour retrouver Théotruc. Et en plus, il fallait qu'il paye ! Impensable ça, Otissette devait être au moins 4 fois plus riche que lui, il n'avait pas emmené grand chose avec lui en plus, et malgré tout il fallait payer ? Ah non mais ça n'allait pas du tout ça ! Ce qu'il se garda bien de dire à voix haute d'ailleurs, ayant comme le pressentiment que les plus solides arguments du monde seraient jugés parfaitement irrecevables.

Fouillant dans les poches de son mantel, pendant que Trella faisait de même, Davor finit par en sortir, en se retenant de pousser un soupir à fendre les pierres, une petite centaine d'écus.


J'ai pas mieux non plus... Et maintenant, faut les apporter où ? Parce que c'est bien beau de payer, mais j'aimerai bien savoir où on doit les retrouver ces mauvaises herbes moi.
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