Rouquine
.... une vraie, hein, pas juste une fille de mauvaise réputation qui se laisse culbuter dans le foin pour rien, sinon, c'est pas du jeu.
En ces temps troubles où l'on crève de faim facilement, ou perdre son pucelage signifie souvent perdre tout soutien de sa famille et se retrouver à la rue - ce qui arrive trop souvent aux mains de soldats en goguette, de jeunes nobles bouffés par l'ennui ou de bourgeois bourrés - En ces temps, disais-je, où parfois votre propre mère vend votre innocence pour vous nourrir, et où les ruffians et maquerelles sont sans cesse à la recherche de chair fraiche, n'hésitant pas à enlever les jeunes filles à leur parents...
... il est si facile de devenir ribaude qu'on serait en droit de s'étonner qu'il n'y en ait pas plein les rues.
C'est une, ou plusieurs de ces choses, qui sont arrivées à notre rouquine. Mais nous ne sommes pas là pour pleurer sur son sort, non madame, et rares sont ceux qui lui demandent comment elle en est arrivée à faire ce métier, alors si vous voulez le savoir, ben demandez lui donc.
Non, nous sommes là pour conter l'histoire de son arrivée dans la belle capitale d'Alençon, la joue pâle et la cuisse légère, l'oeil pétillant et l'humour acerbe.
En visite à Alençon sur les conseils d'un noble client, elle s'est vite rendue compte que c'etait une ville pour elle. Malfrats, bourgeois, chevaliers, nobles gens ou notables, tous la bourse lourde, certains en manque d'une oreille discrète, d'autres en proie à un ennui dévastateur, ou encore coincés en ville contre leur gré... C'est l'Eldorado pour la jeune fille !
La voilà donc officiellement Alençonnaise, ne vous déplaise, trainant les rues et les tavernes, cherchant client... Et pas pour longtemps. En quelques jours son teint passe de blanc à rose, grâce à la viande qu'on lui offre... ses haillons s'agrémentent peu à peu de bas de soie rouge, de bottes de bon cuir...
Sous peu, qui sait, elle pourra s'offrir un champ pour s'assurer une rente régulière... sous peu, elle pourra s'offrir le luxe de trier ses clients sur le volet...
La vie est belle, pour la Ribaude. Solitaire, soit. Mais belle.
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En ces temps troubles où l'on crève de faim facilement, ou perdre son pucelage signifie souvent perdre tout soutien de sa famille et se retrouver à la rue - ce qui arrive trop souvent aux mains de soldats en goguette, de jeunes nobles bouffés par l'ennui ou de bourgeois bourrés - En ces temps, disais-je, où parfois votre propre mère vend votre innocence pour vous nourrir, et où les ruffians et maquerelles sont sans cesse à la recherche de chair fraiche, n'hésitant pas à enlever les jeunes filles à leur parents...
... il est si facile de devenir ribaude qu'on serait en droit de s'étonner qu'il n'y en ait pas plein les rues.
C'est une, ou plusieurs de ces choses, qui sont arrivées à notre rouquine. Mais nous ne sommes pas là pour pleurer sur son sort, non madame, et rares sont ceux qui lui demandent comment elle en est arrivée à faire ce métier, alors si vous voulez le savoir, ben demandez lui donc.
Non, nous sommes là pour conter l'histoire de son arrivée dans la belle capitale d'Alençon, la joue pâle et la cuisse légère, l'oeil pétillant et l'humour acerbe.
En visite à Alençon sur les conseils d'un noble client, elle s'est vite rendue compte que c'etait une ville pour elle. Malfrats, bourgeois, chevaliers, nobles gens ou notables, tous la bourse lourde, certains en manque d'une oreille discrète, d'autres en proie à un ennui dévastateur, ou encore coincés en ville contre leur gré... C'est l'Eldorado pour la jeune fille !
La voilà donc officiellement Alençonnaise, ne vous déplaise, trainant les rues et les tavernes, cherchant client... Et pas pour longtemps. En quelques jours son teint passe de blanc à rose, grâce à la viande qu'on lui offre... ses haillons s'agrémentent peu à peu de bas de soie rouge, de bottes de bon cuir...
Sous peu, qui sait, elle pourra s'offrir un champ pour s'assurer une rente régulière... sous peu, elle pourra s'offrir le luxe de trier ses clients sur le volet...
La vie est belle, pour la Ribaude. Solitaire, soit. Mais belle.
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