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[RP-Maison de Marignane] Hôtel particulier Beogora-Bertry

Ascram
Héloïse regardait les traits tirés de Yunette et allait l’entraîner à la cuisine, lorsqu’apparut Célia à peine vêtue d’une chemise très fine et pieds nus, ignorant la fraîcheur du matin. Elle se précipita sur son amie.

Maman ! Maman !


La gorge serrée par l’émotion qui l’envahissait, elle assista aux retrouvailles noyées de larmes de la petite fille et la toute jeune fille encore qu’était son amie. Yunette laissa échapper le mot fatidique, et Héloïse comprenait l’appréhension mêlée à la joie qui se lisait dans le regard de cette dernière. Elle savait qu’au-delà de ce mot, qui n’était que la reconnaissance d’un état de fait, Yunette était désemparée devant une situation délicate.

Elle s’approcha et, prenant son amie par les épaules, l’emmena avec Célia accrochée à elle vers la cuisine. Une boisson réconfortante s’imposait.


Viens t’asseoir avec moi dans la cuisine, le feu y est entretenu et vous y serez bien mieux toutes les deux.
Moi aussi d’ailleurs !
Ajouta t-elle en frissonnant.

Elles s’installèrent sur un banc près de la cheminée, et Héloïse remplit deux verres d’hypocras pour Yunette et elle et un troisième de lait, qu‘elle tendit à Célia. Se tournant vers son amie, elle lui dit tout bas :

Yu, je me mêle sans doute de ce qui ne me regarde pas, mais je pense qu’il va te falloir parler sérieusement avec Darkbrice. Je ne sais ce qu’il veut exactement pour la petite, mais il semble qu’elle t’aie définitivement adoptée, tout comme toi d’ailleurs ! Petit sourire
Il serait criminel d’aller contre de tels sentiments, tu ne crois pas ?

Elle espérait ne pas ennuyer son amie avec cette question, mais savait que tôt ou tard il faudrait y venir, et attendit tranquillement la réponse de Yunette.
Yunette, incarné par Ascram


Des larmes silencieuses continuèrent à couler doucement. Sans desserrer son étreinte sur la frêle fillette, Yunette se laissa emmener par son amie, se fit asseoir et reçut le verre sans vraiment s’en rendre compte. Elle hocha la tête à ses propos. Il fallait, oui il fallait qu’elle parle au père de l’enfant. Son regard glissa sur la petite tête blonde, sa main suivant ses yeux, alla se nicher sur la chevelure qu’elle caressa machinalement.

Tant de temps s’est écoulé avec elle à la maison que j’en oublie qu’elle n’est pas mienne. Et, je crois qu’aujourd’hui je viens d’enfin oser mettre le mot sur la façon dont je la perçois. Je dois voir Galuche pour avoir son avis… Et je dois parler à Dark, chaque jour je crains qu’il ne m’annonce son imminent départ pour Tolosa et qu’il ne veuille emmener sa fille. Chose légitime, je le sais, mais ô combien difficile à accepter.

Un légère grimace s’afficha sur ses lèvres qui se mua en léger sourire à la vue des moustaches que le lait offrait à l’enfant. La décision appartiendrait au père, de toute façon. Elle ne pourrait que lui donner son avis, il en ferait ce qu’il voudrait. Elle regarda Héloïse, qu’elle avait réveillée bien tôt, sans égard pour son état.

Tu as raison de t’en mêler, tu as raison de me conseiller. Mais par contre, tu ne devrais pas t’être levée de si bonne heure pour m’accueillir. Dans ton état mon amie, ce n’est guère raisonnable. Le petit être qui grandit en toi pourrait avoir envie d’être matinal.

Elle rit légèrement, dégustant son verre d’hypocras, et se rendant tout à coup compte que son amie avait le même, elle fronça les sourcils.

Ascram
Elle écoutait Yunette avec attention, acquiesçant de la tête, tout en sirotant machinalement le contenu de son verre. Elle laissait la chaleur de l’âtre et la brûlante douceur de l’hypocras l’envahir. Un regard interloqué de son amie la surprit et, regardant son verre vide, se sentit rougir comme une enfant prise en faute.

Oh ! Je n’y avais même pas pris garde, toute à l’émotion de vous contempler toutes deux si heureuses de vous revoir !
Mais tu dois être fatiguée, Yunette, tu devrais aller te coucher, suis moi, je t’indique ta chambre. Elle est juste à côté de celle de Célia et Gaalad.
Quant à moi, je t’avoue que je dormirais bien quelques heures encore, je suis épuisée !


Laissant son amie après l’avoir embrassée, elle rejoignit Alexis dans leur chambre, se pelotonnant contre lui, et se rendormit aussitôt, d’un sommeil de plomb.

Quelque temps plus tard…

Elle se sentait étrange depuis quelques jours. Des périodes d’excitation suivies de phases mélancoliques se succédaient , mettant sa résistance à rude épreuve. Ce matin là était le pire. Toute la nuit elle avait récapitulé les évènements récents et en avait tiré une conclusion : elle détestait les jeux politiques ! Son humeur en avait pris un coup, ou peut-être était-ce le temps qui s’écoulait si vite et lentement à la fois ?

Pour l’heure, elle n’avait qu’une envie : mettre enfin cet enfant au monde. Il semblait malheureusement hésiter à laisser poindre le bout de son nez. Savait-il que le monde qui l’attendait était très loin d’être parfait ? Peut-être n’avait-il qu’un désir, celui de rester à l’abri des vilénies qui l’attendraient sans doute ? Agacée, elle faisait des aller-retour à travers la demeure, montant, descendant sans cesse les escaliers, cherchant ainsi à provoquer l’arrivée tant espérée.

Aidée de Yunette et Alexandra, elles avaient installé quelques jours auparavant une pièce au rez-de-chaussée, y disposant une profusion de tentures et de tapis afin de rendre la pièce la plus accueillante possible. Une tenture en particulier l’amusait : c’était un tissu d’un bleu d’azur, sur lequel était brodés en fils d’or de petits canetons, qu’elle s’était empressée d’acquérir à vil prix, le marchand ayant eu l’honnêteté de lui dire que ce n’était guère une référence en matière de luxe. Elle n’avait absolument rien compris à ce qu’il avait voulu dire par là d’ailleurs.

Ce matin là, donc, Héloïse descendit, une fois de plus, l’escalier pour se rendre à la cuisine. Elle n’avait pas faim et se sentait fébrile. Elle se baissa pour prendre une bûche et ranimer le feu, et sentit soudain une vive douleur dans le bas du dos. Elle laissa échapper un cri, n’osant se relever, puis la douleur s’enfuit, la laissant sans réaction. C’était donc cela ! Elle n’avait pas imaginé que cela puisse provoquer si vive douleur, et commençait à s’inquiéter. Elle se ressaisit, se redressa et remonta dans sa chambre, pour prévenir Alexis. Il dormait encore : elle se pencha vers lui, déposa un tendre baiser sur ses lèvres entrouvertes puis lui murmura à l’oreille :


Prouv’ ! Je crois que c’est le jour !
Prouvencao


Alexis avait senti la chaleur du corps de sa belle disparaitre du lit, elle venait certainement de se lever, cela lui manquerait, lui qui avait apprécier cette tendre nuit, pourtant il refusait obstinément de se lever, il s'était fatigué par ses périples dans la garrigue avec ses brebis. Cependant, quelques minutes plus tard, alors qu'il était toujours assoupi, il sentit le souffle de sa belle dans son cou tandis qu'elle se penchait au dessus de lui pour lui murmurer à l'oreille... Au début il sourit, puis ces mots lui glacèrent le sang...

Prouv’ ! Je crois que c’est le jour !

Voilà ce qu'il attendait tant, ce qu'il redoutait le plus, ce qui le rendait impatient... Ce moment ! Essayant de reprendre ses esprits, il se releva doucement pour s'assoir sur le bord du lit, puis Alexis invita sa douce à faire de même, tout en l'enlaçant tendrement pour la réconforter.

Tu veux que j'aille chercher quelqu'un, çà va encore ? Tu te sens bien ?

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Uno avulso non deficit alter
Ascram
Assise sur le bord du lit, enlacée par Prouvencao, elle posa la tête au creux de son épaule, heureuse et angoissée à la fois. Son époux devait d'ailleurs être dans le même état qu'elle, car elle sentit dans sa voix une pointe d'inquiétude.

Non, je vais bien pour le moment. J'ai juste ressenti une très vive douleur en voulant ranimer le feu tout à l'heure. Il faudra prévenir Alexandra et Yunette, quand elles seront éveillées.

Elle se serra un peu plus contre lui, profitant de ses bras protecteurs. Là, rien de mal ne pourrait lui arriver, elle le savait.
Elle songeait aux pastorales qu'elle avait à corriger, au Parlement qui était sur le point d'exploser. Elle devait aller terminer ce qu'elle avait entamé, avant de ne plus pouvoir faire quoi que ce soit.


Je vais à l'archevêché, Prouv' ! Quelques pastorales à corriger. J'irai rapidement au Parlement ensuite, les discussions sont quelque peu houleuses en ce moment ! Et je dois les prévenir de mon absence pour quelques jours, ou je risquerais d'être exclue ! Même si mon état est bien visible, on ne sait jamais !

Elle se mit à rire, rire qui se transforma en un gémissement, vite réprimé pour ne pas inquiéter son époux : une nouvelle contraction lui brisait les reins, l'empêchant de respirer normalement. Elle serra la main de Prouv', très fort, fermant les yeux, luttant contre la douleur qui s'estompa peu après.

Elle l'embrassa tendrement et, se dégageant de ses bras, se leva et alla se préparer pour sortir.
Prouvencao


Et ben... Alexis était abasourdi par tout ce que comptait faire sa belle, on se serait presque demandé si elle était sur le point d'accoucher. Elle se sera alors contre lui, dans un sursaut de tendresse ambiante, il sentit alors l'enfant en elle, la vie, un écho de ce qu'il tiendra entre ses bras puissants... mais là n'était pas le moment !

Héloïse venait de partir, il se reverrait le soir, cependant, il lui avait adjoint discrètement deux de ses hommes pour l'épauler en cas de problème... il en avait le plus peur. Pourquoi avait-elle filé aussi vite, ne souhaitant pas qu'il l'accompagne, surtout maintenant. Il avait alors pris sa houlette pendant une journée pour penser à autre chose... jusqu'au soir.

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Uno avulso non deficit alter
Ascram
Héloïse était rentrée dans l'après-midi, à la fois dépitée et enthousiasmée. Dépit provoqué par l'ambiance plus que morose régnant au Parlement, enthousiasme dû à la demande que lui avait faite l'Archevêque d'Ais... Cet enchevêtrement de sentiments divers ne l'aidait certes pas à garder son calme, exercice déjà difficile pour elle, si impulsive, mais plus difficile encore à cause des contractions qui se rapprochaient.
Elle avait réussi, Dieu seul sait comment, à cacher la douleur qu'elle ressentait mais savait que, bientôt, cela lui serait impossible.

Elle parcourut l'hôtel, à la recherche d'une présence amicale qui l'aiderait à surmonter son angoisse, mais la demeure était désespérément vide. Elle avait heureusement eu la présence d'esprit d'envoyer un messager auprès d'une matrone dont elle avait entendu le plus grand bien, afin qu'elle vienne l'assister pour son accouchement.

En attendant l'arrivée de celle-ci et le retour de son époux, sans doute parti calmer ses appréhensions dans la garrigue, avec ses moutons, elle alla se reposer dans la pièce prévue quelques jours plus tôt pour l'évènement. Elle s'installa dans le lit confortable, le dos calé par quelques oreillers, étouffant les gémissements provoqués par la douleur. Elle n'arrivait pas à compter les minutes qui s'écoulaient entre chaque contraction, mais il lui semblait bien que l'intervalle diminuait rapidement.

Elle, qui avait pourtant aidé son amie Miellye à mettre au monde des triplés et, plus récemment, assisté à la naissance d'Hélaine, la fille d'Ysabelle et Guirre, Barons de la Ciotat, était complètement désemparée à l'idée de son propre accouchement. Elle resta là, à ruminer ses pensées, en attendant le retour d'Alexis.
Galina, incarné par Ascram
Galina, sage-femme patentée, venait de recevoir une missive délivrée par un messager portant les couleurs de la seigneurie de Vitrolles.
Une première grossesse. Elle se dépêcha de préparer son matériel et se rendit à l’adresse indiquée. Arrivée devant la bâtisse, elle se dit qu’elle devrait recevoir un bon salaire, et frappa fortement à la porte.

Une jeune fille à l’air déluré lui ouvrit. Elle rit intérieurement, voyant la mine surprise de la jeune femme devant son allure pour le moins étonnante : Galina était une femme de haute taille, aux épaules carrées, au visage dur avec moustache naissante, et d’énormes mains ressemblant plus à des battoirs qu’à des organes de préhension. Elle n’en était pas moins la meilleure sage-femme de Provence. Elle se présenta donc à la donzelle, qui s’empressa de la mener dans la salle prévue à cet effet.

Entrant dans la chambre, suivie d’Alexandra, puisque tel était son nom, elle se dirigea vers la jeune femme qui paraissait assez agitée, au vu des couvertures froissées ou jetées à terre. Se penchant vers celle-ci, elle huma son haleine et hocha la tête d’un air entendu. Se tournant vers Alexandra, elle lui enjoignit de préparer un bain bien chaud, dans un cuveau au fond duquel elle avait fait déposer une peau de mouton. Elle ajouta dans l’eau une décoction de mauve et de camomille, plus quelques plantes dont elle avait le secret, aida la jeune femme à se dévêtir et, assistée d’Alex, la mena dans le bain. La Donà parut se détendre un peu, ce qui amena un sourire satisfait sur la face ingrate de la matrone.

Elles aidèrent la jeune femme à se remettre au lit, après lui avoir passé une longue chemise de lin, et entassèrent quelques couvertures afin de maintenir une bonne chaleur, propice à la mise au monde.
Elle demanda à Alexandra de servir une coupe de vin, dans laquelle elle versa une poudre et fit avaler cette mixture à la future mère. Devant le regard interrogatif de la Dona, elle dit :


Matrice de lièvre : cela accélère l’accouchement.

Puis, avec une surprenante douceur, elle introduisit trois doigts huilés dans la jeune femme, afin de vérifier l’ouverture du passage. Elle hocha la tête. Cela risquait d’être long, mais la Dona paraissait dotée d’une bonne santé, et l’appel à un médecin lui semblait inutile, du moins pour l’instant.

Elle pria Alexandra d’aller faire bouillir de l’eau et de lui rapporter des linges propres en quantité, puis s’assit auprès d’Héloïse, afin de vérifier l’intervalle entre les contractions, lui tenant la main pour la rassurer.
Alexandra1
Alexandra obtempéra aux différentes demandes de la sage femme. Elle se hâta à la cuisine pour faire chauffer l’eau, qu’elle plaça dans la plus grande des marmites, pour enfin aller quérir des linges propres en grande quantité.

C’était la première fois qu’Alexandra participait aux préparatifs d’un accouchement. Même si sa cousine avait eut trois bébés à la suite, elle ne savait pas plus à quoi s’attendre exactement. Elle avait même crainte pour son amie et espérait venir en aide de son mieux.

Ainsi elle retourna auprès des deux femmes avec de l’eau chaude et des linges propres soigneusement pliés et empilés. Elle s’approcha de son amie et lui tint la main également avant de lui dire :

" Tout va bien aller Ascram … tu aimerais que j’aille chercher Prouv ? "

Alex se rendit compte qu’elle était aussi nerveuse que son amie face à l’inconnu de ce qui suivrait.
Prouvencao


La tête de la houlette venait de s'abattre sur celle d'Alexandra "aïe", souriant, Alexis venait d'arriver dans la pièce, il rentrait de son petit périple avec son troupeau.

Je ne pense pas Alex, dit-il amusé.

Puis se laissant s'assoir après de sa douce, Alexis la réconforta de son mieux, n'osant cette fois lui toucher le ventre, de peur de précipiter la naissance de ce futur Beogora, kurie eleison pour son épouse. Il se mit alors à disposition de la matrone pour aider de son mieux, bien que souhaitant rester le plus proche de sa belle pour l'occasion.

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Uno avulso non deficit alter
Ascram
Héloïse avait vu arriver Galina et Alexandra avec soulagement, car elle commençait à paniquer sérieusement. Elle se laissa déshabiller et baigner sans problème, l'eau chaude achevant de la détendre.

Lorsque la matrone lui apporta une coupe à boire, elle la regarda d'un air interrogateur, et la réponse lui amena un frisson de dégoût. Mais il n'était visiblement pas question de refuser, elle n'avait pas envie de tester la patience de Galina.
Elle la laissa la fouiller avec répugnance, mais sans résistance, et le hochement de tête de la sage-femme ne lui apprit rien sur le déroulement de l'accouchement.

Elle était sur le point d'accepter la proposition d'Alexandra, lorsque Prouv' se présenta enfin, houlette en avant, l'abattant sur la tête de son amie. Elle se mit à rire mais s'arrêta bien vite : une nouvelle contraction, très forte cette fois. Elle serra les dents, ne voulant pas montrer sa faiblesse devant son époux et son amie, mais un gémissement sourd ne put être évité.

Prouv' se proposa pour assister la matrone, mais Héloïse lui demanda de rester près d'elle, elle avait besoin de sa présence et se sentait protégée lorsqu'il était là. Elle lui serra la main avec une force surprenante puis s'adossa aux oreillers pour souffler, éloignant un peu la douleur.


Galina, incarné par Ascram
Galina fronça les sourcils à la vue de l’homme qui pénétrait dans la pièce, sans aucun doute le mari. Ne savait-il donc pas que les hommes ne devaient pas assister aux accouchements ? Mais un regard du maître des lieux lui fit comprendre qu’il était inutile de le lui préciser, et elle se dit que, vu son nom de famille, il venait d’autres contrées où les coutumes n’étaient sans doute pas les mêmes. Et s’il se contentait de serrer la main de son épouse, elle ne s’en formaliserait pas…

La contraction s’était terminée, et elle commença à compter jusqu’à la prochaine, qui ne tarda pas. Elle était arrivée à soixante, la délivrance viendrait bientôt. Elle eut toutefois un soupçon, et demanda à la jeune femme :


Avez-vous perdu les eaux avant que je n’arrive ?

Devant l’air surpris d’Héloïse, elle murmura, pour elle-même :

Non, visiblement pas…

Elle enduit sa main droite d’huile dans laquelle avaient macéré des fleurs de lavande et du romarin, et l’introduisit dans la jeune femme afin d’élargir le col, insuffisamment dilaté. Elle lui demanda de retenir sa respiration puis de souffler, en association avec les contractions, pour atténuer la douleur. Héloïse se concentrait sur celles-ci, tout en enfonçant ses ongles dans le bras de son mari qui, bien que pâlissant, ne bronchait pas.

Le rythme s’était accéléré, et les contractions se succédaient sans répit. La soirée était déjà bien avancée quand Galina, vérifiant une fois de plus la dilation, lui dit :


Bien, l’enfant va se présenter, à chaque contraction, vous allez prendre une grande goulée d’air et, lorsque je vous le dirai, bloquez votre respiration ,et poussez de toutes vos forces.
Alexandra1
" Poc " fit le bruit de la tête de la houlette sur le crâne d’Alexandra ! Suivi d’un " aïe " pourchassant Prouv’ ! La belle au lit rit d’un éclat avant de réprimer une douleur perceptible à la mâchoire. Alexandra s’étant écartée du couple leur laissant toute la place à ce moment unique semblait partager la souffrance de son amie. Tout à coup elle ne semblait plus désiré vivre un tel événement. D’autant plus qu’elle ne se sentait pas d’un vrai réconfort pour son amie puisqu’elle devait être aussi nerveuse qu’elle. De ce fait, Alexandra jugea bon de rester un peu à l’écart afin de se rendre utile aux demandes de Dame Ganila lorsque ce sera nécessaire.

Puis un peu plus tard, lorsqu'Ascram enfonça ses ongles dans le bras de Prouv', Alexandra prit un linge propre qu'elle mouilla et épongea le front de son amie qui semblait avoir chaud entre toutes ces contractions et ses bouffées d'air. Enfin elle en prit un autre et le plaça sur le front de Prouv' qui semblait pâlir à vue d'oeil de voir son épousée souffrir ainsi !
Ascram
Avez-vous perdu les eaux avant que je n’arrive ?

Héloïse ne comprenait pas cette question, et ne répondit pas. La matrone marmonna entre ses dents et recommença à la fouiller, de sa main de bouchère qui l'effrayait un peu. Elle se mordit les lèvres pour ne pas crier, puis, de nouveau une contraction, puis une autre.
Alexandra lui passait régulièrement un linge humide sur le visage pour la rafraîchir, mais elle se sentait de plus en plus confuse et le doute s'installait en elle : elle n'était plus certaine de vouloir laisser venir cet enfant, elle aurait voulu, à cet instant, le garder en elle, toujours.

Heureusement, la nature faisait bien les choses et, lorsque la matrone lui conseilla de bloquer, puis de pousser, elle obéit aveuglément : de toute façon, son corps l'exigeait. Elle était quasiment assise, les jambes écartées, au bord du lit, soutenue par Alexandra et Prouv'. Elle souffrait, bloquait, poussait et soufflait depuis ce qui lui semblait être une éternité, et ses forces la quittaient peu à peu.

La sage femme, la fouillant de nouveau, annonça la sortie de l'enfant et Héloïse, dans un sursaut, poussa très fort, libérant le nouveau-né. Elle s'affaissa, épuisée, sur les oreillers. Ses cheveux étaient trempés, elle se sentait sale, avec une blessure béante, désespérée que Prouv la vît dans cet état.

Il dut comprendre ce qu'elle ressentait, car il se leva, alla chercher un linge humide qu'il lui passa doucement sur le visage, repoussant ses cheveux vers l'arrière. Elle lui fit un sourire empreint de tendresse, et lui prit la main, y déposant un léger baiser.

Puis elle s'intéressa enfin à ce que faisait Galina.
Galina, incarné par Ascram
Galina s'activait, prête à recevoir l'enfant dans ses mains. Un être étrange sortit, recouvert d'une sorte de peau.
La sage femme eut, pour la première fois, un large sourire.

Votre enfant est né coiffé, Senhor et Dona Beogora ! La chance le suivra tout au long de sa vie. Béni soit le Très-Haut !

Puis elle ôta avec soin les membranes, libérant une petite fille d'au moins sept livres, qui se mit aussitôt à donner de la voix.
Elle prit ses ciseaux, compta quatre doigts et coupa le cordon, et s'empressa ensuite de nettoyer la petite avec un mélange de sel et de plantes broyées. Elle la posa ensuite sur la mère qui regardait, les yeux écarquillés, ce qu'elle faisait subir au bébé.

Galina observa un moment le couple, qui n'avait plus d'yeux que pour leur enfant, puis se remit au travail. Tout n'était pas terminé. Restait à éliminer la secondine, car elle savait que, si la moindre parcelle de celle-ci restait dans le sein d'Héloïse, celle-ci risquait d'être empoisonnée par ce corps étranger.

Elle commença d'appuyer sur le ventre d'Héloïse afin de faire sortir le placenta, la fouilla de nouveau pour l'extirper et le jeta dans le feu, pour éloigner les démons, après avoir récupéré le cordon qui y restait accroché. Elle le réduirait en poudre et le vendrait un bon prix, comme philtre d'amour.

Elle prit également la coiffe, qu'elle serra dans du papier et serait le porte-bonheur de l'enfant. Elle tendit le paquet au père, lui disant :

Ce sera l'héritage de votre fille, un héritage bien précieux. Mais comment donc la nommerez-vous ?
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