[Rp] Entre Ciel et Mer

La poignée de main avait conclut leur accord. Pendant qu’il continua de parler, enfin d’ordonner, Margaid du prendre sur elle pour ne pas l’envoyer se faire voir ailleurs… non mais pour qui se prenait-il ? Avait-elle l’air si gourde ? Il avait eu la courtoisie de se présenter, mais était-ce sa réelle identité… hummm… se dit-elle, surement un faux nom. Cet individu est trop méfiant vis-à-vis de la race humaine pour donner sa véritable identité… Margaid réussit à dire entre deux flots de paroles

Et moi, je me prénomme Margaid

Mais elle n’eut pas le temps d’en dire plus long, qu’il continuait de lui intimer des ordres, qu’elle répétait dans sa tête… « attachez vos cheveux… masquez-les… » elle dodelinait de la tête tout en martelant mentalement les paroles, elle se sentait comme un enfant à qui l’on disait : ne fait pas ci, fait comme ça… oui voilà il la prenait pour une enfant…

Lorsqu’il lui dit de raccourcir sa robe, elle releva la tête et le fusilla du regard, et puis quoi encore ? pourquoi pas tout enlever pendant qu’il y était… mais voyant son regard si froid, elle obtempéra avec mauvaise grâce, rongeant son frein de lui dire ses pensées… mais ce n’était que partie remise, elle avait besoin de lui pour quitter l’endroit et la région… lorsqu’ils seraient arrivés à destination, elle lui dirait sa façon de penser, même si ce genre d’homme ne devait que faire des remarques qu’on pouvait lui faire…

En quelques minutes ils se confondirent dans l’obscurité de la ruelle, il murmurait à présent et elle devait tendre l’oreille pour entendre ses paroles, elle aurait bien objecté, trouvant les mesures prises un peu trop extrêmes, mais la guerre était en Anjou, les combats dans les rues…. Elle avait hâte de sortir de l’enceinte, de prendre la route et de rejoindre sa Bretagne tant aimée…

Elle se décida donc à obéir et s’efforça de faire de son mieux pour se déplacer aussi silencieusement que son compagnon de voyage, devenir une ombre comme il l’avait dit, elle sourit légèrement, ce n’était pas pour lui déplaire finalement…

Le plus discrètement possible, ils se faufilèrent à travers les ruelles de la cité. Arrivants aux portes de la ville, ils marquèrent une longue pause. Tapis derrière une caisse en bois, il scrutait les allées et venues des gardes qui patrouillaient à terres et sur les murailles…

La sécurité à été renforcée… Murmura-t-il dans sa barbe.

Tournant la tête pour voir sa compagne de voyage, il le leva lentement les yeux en l’air pour la percuter de son regard toujours aussi froid. Prostré debout à ses coté à découvert, il se demandait a quoi elle pouvait bien penser…

Vous devriez allumer un grand feu et crier que nous sommes cachés là…

Attrapant une de ses mains il l’a força à se tapir comme lui.

Toutes la ville est en alerte, nous ne pourrons pas sortir par les voies terrestres… Dit-il en s’adossant contre une caisse l’air résigné.

Le regard se perdant dans la rue par laquelle ils étaient arrivés, son attention se posa sur une arrivée d’égout et un léger rictus apparu sur son visage…

Vous êtes prêtes à tout pour rejoindre votre pays ? Dit-il à la fois d’une voix grave et amusée.

Se relevant, ils se dirigèrent tout deux vers la cavité. Attrapant vivement, la grille de protection, sous le regard interloqué de la jeune femme, il l’a souleva pour ouvrir le passage vers les souterrains de la ville…

C’est le seul moyen de passer inaperçus. Nous pourrons rejoindre les douves par ce chemin et franchir les murs sans être repérés.

Voyant le regard plein de doutes de Margaid, il lui dit d’un ton martial pour la motiver…

Action !!!

Puis sauta dans la cavité…

Elle faisait de son mieux pour être aussi agile que son compagnon du moment, elle le suivait comme son ombre, essayant de refaire ses gestes, d’adopter ses attitudes et au bout d’un moment ils se retrouvèrent aux portes de la ville. Là, ils s’arrêtèrent afin d’observer les gardes en place. Elle se tenait là, debout, lorsqu’elle sentit un regard perçant sur elle et la remarque acerbe qui ne manqua de fuser

Vous devriez allumer un grand feu et crier que nous sommes cachés là…

Elle n’eut même pas le temps de répliquer que déjà elle se retrouvait au sol, réussissant sans savoir comment, à ne pas chuter lourdement mais à se retrouver accroupie comme lui. Elle dégagea avec force sa main qu’il enserrait et le foudroya du regard comme à son accoutumée, rongeant toujours son frein de le gifler pour ses manières rustres. Mais déjà lui avait oublié l’incident, qu’il continuait d’analyser la situation.

Margaid l’observait un peu inquiète, elle s’attendait à tout, surtout lorsqu’elle vit un sourire diabolique se dessiner sur les lèvres de l’homme à ses côtés. Elle se dit qu’il était toujours temps de revenir en arrière, de stopper là cette aventure risquée.

Vous êtes prêtes à tout pour rejoindre votre pays ?

Elle regarda la direction du regard de son compagnon de route essayant de deviner ce qu’il voulait dire et ne comprit pas immédiatement, ce ne fut qu’une fois arrivée sur place qu’elle comprit, presque horrifiée à la vue des rigoles nauséabondes. Dans sa tête résonnaient les mots qu’il avait prononcés, « seul moyen de passer inaperçus… » oui… mais quand même par les égouts… Elle allait protester lorsqu’il lui intima l’ordre de sauter dedans.

Soit elle le suivait, soit elle restait là et tout serait à recommencer. Les combats devenaient de plus en plus intenses en Anjou, il fallait vraiment quitter cette ville. Elle n’avait pas le choix si elle voulait revoir sa Bretagne. Elle sauta à la suite d’Elrik en le maudissant intérieurement… Elle n’était pas un de ces mercenaires prêt à tout… Et en plus cela l’amusait de la mettre dans ces situations dégradantes pour elle, elle se rappelait son sourire de tout à l’heure. Elle fixa son dos avec dans son regard une colère intérieure qui montait. Elle se dit qu’il fallait qu’elle se venge de son attitude, elle ne savait pas comment encore, mais elle n’allait pas le laisser la manipuler comme ça…se jouer d’elle comme ça…

Atterrissant accroupit, quelques pieds plus bas au fond de la cavité sombre et humide, il se redressa et scruta le souterrain. Un petit ruisseau d’eaux souillées s’écoulait entre ses jambes et des effluves pestilentiels embaumaient les lieux…

Elle ne pourra jamais tenir… Se dit’ il.

Levant les yeux en l’air, il se demanda si elle allait franchir le pas.

Soudain un halo de froufrous tomba droit sur lui. Voyant sa robe se déployer dans les airs, il vit deux longues jambes nues qui fonçaient droit vers lui. Déployant ses bras, sa compagne de voyage y atterrit comme une fleur. Plongeant son regard dans le sien sans tressaillir…

Je suis heureux que vous vous soyez aussi vite décidé… Je n’aurai pas attendu très longtemps.

Dans notre situation, il faut prendre des décisions rapidement… Trancher au cœur l’action !

Sentant la jeune femme commençant à se débattre. Il ne s’opposa pas à la reposer les pieds dans le ruisseau, ainsi elle serait vite au fait des nouveaux événements.

Se penchant pour ramasser un bout de bois, puis il arracha un bout de son jupon d’un coup sec…

Vous permettez ?

Qu’il enroula autour du morceau de bois. Enserrant l’ensemble entre ses jambes pour le maintenir, il sortit une pièce de métal et un silex d’une de ses poches ventrales. Les frottant vivement avec frénésie, il commença à produire de nombreuses étincelles à proximité du morceau de tissu, qui s’embrasa après quelques instants. Le tissu incandescent produit une belle flamme qui éclaira la galerie. Voyant à nouveau autour deux, ils virent quelques petits rongeurs qui les entouraient. Avant même que Margaid ne s’esclaffe, il l’a prit par la main et avança droit devant eux en suivant le flux du ruisseau…

Pas de temps à perdre… En avant marche ! Dit-il alors qu’elle commençait à nouveau à fulminer…

Avait-il senti son regard dans son dos ? Elle ne le sut pas mais toujours est-il qu’il s’était retourné, levant les yeux vers elle au moment même ou elle sautait, la réceptionnant dans ses bras. De part sa vivacité à réagir elle en fut admirative, mais ce rapprochement de leur deux corps lui déplut et même si il lui fit une sorte de compliment en soulevant le fait qu’elle avait sauté à sa suite, elle fit en sorte de se retrouver libre de ses mouvements. Ce qui ne tarda pas à arriver. Il lui parla et elle marmonna

Moui… Trancher au cœur de l’action…

Elle essayait de s’en convaincre, il devait avoir raison, cela devait faire partie de ses habitudes que de se promener dans la fange. Comment pouvait-on en arriver à choisir une vie comme celle là. Margaid se posait des dizaines de question. Elle ne savait rien de lui. Peut-être valait-il mieux que cela reste comme ça, ne rien savoir… Elle découvrit qu’elle était curieuse et au fond d’elle, aimerait connaître l’histoire d’Elrik, peut-être un jour lui raconterait-il sa vie ? Mais voilà qu’elle fut sortie de ses pensées vivement par son compagnon qui lui arracha un nouveau morceau de son vêtement…

Vous permettez ?

Mais non je ne vous permets pas, vous voulez que je finisse toute nue ? vous m’avez déjà fait raccourcir mes jupes.

Et voilà que le bout de tissu se transforma en torche quelques secondes plus tard. Elle bouillait intérieurement, elle l’aurait bien étranglé ! Mais la lumière réveilla des habitants des égouts que Margaid aurait préféré ne pas voir… des rats !! La jeune femme se raidit. Elle n’aimait pas ses bestioles, elles n’avaient pas bonnes réputations, véhiculaient des maladies plus terribles les unes que les autres. Mais avant même qu’elle ne manifeste son horreur, elle fut entrainée par son compagnon de voyage qui lui avait pris la main et la faisait avancer le long du canal étroit. Bien que lui en voulant à mort de lui infliger une telle expérience, elle serra la main qui était dans la sienne et se colla à Elrik tant qu’elle put, regardant autour d’elle pour voir si les rats n’allaient pas leur sauter à la figure…