Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Arrivée en Gascogne, où le jeune vicomte cherche une certaine Moirha, soeur d'une grande amie de sa famille Limousine. Il y rencontrera diverses personnes, dont quelques traits de caractères méritent d'être sauvés de l'oubli.

[RP] Gascogne, Gare au Garou!

Attila_caligula
Attila_caligula a écrit:
Le jeune Leu, efflanqué de ses longues pérégrinations à travers la campagne, s'arrête devant un attroupement.
Un nom lui a fait dresser l'oreille, prononcé par un badaud devant une estrade.

- Dis moi l'ami, tu as dit Monseigneur Zouzouille?
- Par diou, c'est bien ça! Que ça risque même d'être Sa Grasce Zouzouille bientôt.
- Diantre... pourrais tu lui remettre ce pli, de la part du Vicomte de St Pardoux?

Attila griffona rapidement sur un vélin tiré de sa manche, d'un mine de fusain qui lui servait d'ordinaire a croquer les gourgandines dont il admirait les formes.
- Voilà... avec mes félicitations pour ses succès.
Le vicomte plie le poulet et le remet au pécore qui attend, main tendue, le denier pour boire, donné à regret.
- C'est si aimablement demandé....
- ...et c'est offert de si bon coeur...
- Cocu!
- Gommeux!

L'épée se dresse et le malotru s'esbigne en grognant, faisant sauter la pièce en l'air, satisfait, et laissant le jeune vicomte se demander si sa lettre arriverait à destination.

Citation:
Monseigneur,
Je ne pense pas que vous vous souveniez de moi, nous nous sommes pourtant rencontré à Paris, au mariage de Sa Grasce Fitzounette de Penthièvre.
Je vous porte les salutations d'un ami commun, Foulques de St Pol qui m'a parlé de vous et de toute l'estime en laquelle il vous tient. Le pauvre a des accès de fièvre qui lui échauffent la bile sitôt qu'on lui parle de deux choses: la Lorraine et les Cadets de Gascogne.
Mais le fait de prononcer votre nom semble lui redonner la Paix... momentanément.
Nul doute qu'il serait fier de vous savoir sur les voies de la consécration.
Foulques est l'homme qui m'a réconcilié avec la calotte, en me faisant comprendre qu'étriper son adversaire pouvait être plus gratifiant que le simple assouvissement de vengeance personnelle, si l'on est en mission pour le Seigneur!
Je lui en sais gré, il m'a ouvert des horizons.
Je gage que le respect qu'il vous porte soit mérité.
Je suis donc heureux de vous féliciter en son nom et vous souhaiter réussite et fortune pour vos desseins.

Attila Caligula d'Ysengrin
Vicomte de St Pardoux
Baron de La Roche Canilhac

Ysengrin Carpe Jugulum*

Dax
Ce jour


* Ysengrin saute à la gorge





Zouzouille a écrit:
Bien plus tard à un homme qui devisait avec elle sur la place devant le Castel ...

Vois-tu, la bétise a aujourd'hui était consacrée. Tous ses crieurs au loup qui menaçaient de démissionner si j'avais été élue Duchesse, tous ces bonimenteurs qui déclarent servir la Gascogne avant leurs intérets propres et qui font subir un second tour alors qu'ils ont clairement perdu.
Demissionner avant que je ne sois candidate, voilà bien leur don d'ubiquité récompensé. Cela même qui tronquent la loi et s'en sortent quand même.
Vois-tu, la Gascogne a aujourd'hui une duchesse, jeune, active et qui est promise à un grand advenir. Ce n'est pas le cas de ce Vicòm qui s'accroche au pouvoir par tous les moyens, telle la sangsue sur un malade qui ne pourrait subir la saignée.
Gage que les Gascons prennent conscience des réels agissements qui le motivent afin que toujours ils élisent des gascons qui comme eux, aient


le sens du don de soi, sans arrière pensée.


Et la dauna de se remémorer toutes les lettres de félicitations qu'elle avait reçu de la part, principalement d'anciens chanceliers qu'elle avait cotoyé, ou tout simplement amis qui ayant été tenus informés par l'Agence Acilion la félicitait déjà de porter la couronne en plus de la mitre.
Une joie triste de savoir son ambassadeur de jadis en mauvaise passe, mais satisfaction que d'avoir de ses nouvelles. Elle lui ferait parvenir une missive ainsi qu'à celui qui la félicitait par avance et par erreur.


Attila_caligula a écrit:
Le Leu vagabond prend connaissance du nom de la nouvelle suzeraine de Gascogne.
Ses yeux jaunes se plissent et un rictus sarcastique lui déforme les traits. D'une patte rageuse, il empoigne fusain et trace quelques lignes rapides d'une écriture anguleuse qui ne flatte pas l'oeil du lecteur.


Citation:
A Sa Grasce Duchesse de Gascogne, par voie d'usurpation et de trahison molle.

Ma Dame,
Si j'ai pu être charmé par votre délicate attention épistolaire, je tombe des nues quant à votre soudain et inattendu couronnement.
Se pourrait il que Monseigneur de Cortilloles soit mourante? Prise de folie? Frappée d'interdit par sa propre Eglise?
J'en doute.

Ainsi la trahison vient des propres rangs de l'amie de mon ami.

La Gascogne est terre étrange si on met son nom sur une liste à une place qui n'est pas la première, mais qu'on caresse malgré tout le dessein de faire trébucher son chef.
Laissez donc Machiavel aux italiens. Si vous joignez la liste de Mgr, c'est pour elle que vous vous battez, non pour vous. Et ne me dites pas que c'était la seule solution, les urnes ont choisi Mgr.
Vous aurez je pense, la courtoisie d'arborer la couronne et seulement elle. L'autorité ducale est assurément entre les mains de Monseigneur et vous aurez à coeur de rétablir ce que prévarication a défait.
Et si le coup de poignard ne vient pas de vous, nommez celui qui l'a donné, qu'il assume au moins au grand jour le forfait qu'il commit dans le secret des alcôves.

Prenez ce rappel à l'ordre comme une marque de mon intérêt pour votre personne, sinon je me serais contenté de vous vouer aux gémonies.

J'envoie copie de cette lettre malgré tout bien intentionnée à votre "suzeraine morale"

Votre serviteur perplexe
Attila Caligula d'Ysengrin
Vicomte baron redresseur de torts a coup pieds dans le fion.

Y. C. J.



Son poulet fini, le vicomte sifflat un loufiat

- Hep toi-là bas va quérir l'écrivaillon public qu'il me fasse copie de ceci.
Comme l'autre ramène un petit vieux chenu qui tremble de tous ses membres, l'Ysengrin observe attentivement le scribe et ses lignes.
- Par le bouc vieillard, tu sais aussi bien écrire que moi faire des pets qui sifllent! Charlatan, escroc! et depuis combien de temps fais tu croire aux pécore que tu es lettré?
- A peine 60 monseigneur pitié...
- 60 jours? et combien leur as tu estorqué fripouille?
- 60 ans monseigneur, pitié!
- ...

Estomaqué, Attila finit par éclater d'un rire hululant qui donne la chair de poule à qui l'ouït. D'une bourrade impitoyable, le vieux est ejecté de son tabouret et, tandis qu'une botte de cuir repeint la trogne du vieux, le vicomte se rattèle à la tâche:
- File escroc, tu as de la chance qu'une autre escroquerie, plus considérable dans ses conséquences mais guère plus jolie, requiert mon attention...

... aaaah la Gascogne....















_________________

Vicomte de St Pardoux, Baron de La Roche Canilhac
Attila_caligula
lymbis a écrit:
Je m'étais mis sur le côté pour ne pas gêner, proche des chandelles pour me réchauffer...heu pour me recueillir et communier au plus proche de la lumière de dieu bien sur ! Quelques cierges étaient allumés, autant d'âmes protégées par Christos. Je ne voulais que leur bonheur ; je décidai donc d'allumer deux bougies, une pour chacun des futurs mariés, afin d'expier leurs péchés, purger leur âme, et bien sur pour leur souhaiter bonne fortune.

Je pris un petit cierge pour Morphée. Je suis certain qu'elle avait peu de pêchés à son actif...Quoi que... avec son ventre rond, pensai-je... Bah on va dire que ca ne compte pas ca ! Je me sers du chandelier tout proche pour l'allumer.

Par contre, pour Gil, il allait me falloir une énooooooorme bougie.



On ne pouvait pas la rater ! Peut être que l'archevêque Ecaterina connaissait Gil et avait amené son plus grand cierge du Lyonnais Dauphinée !? Mon soucis était de savoir comment l'allumer... J'aurai pu jeter des bout de chandelles en visant la mèche, mais je ne voulais pas prendre le risque de faire bruler l'église. je voyais bien un bâton fin a côté du pilier, pourquoi pas ?

Je tournai la tête, les mariés étaient en train de prier lorsque je vis Gil me faire un signe. Je me retourne pour voir si c'était bien à moi qu'il s'adressait. Peut être voulait-il que j'allume sa bougie ?! Je lui montre mon bout de bois et lui fait un clin d'œil pour lui faire comprendre que j'avais trouvé une solution. Pendant ce temps, l'archevêque commençait son prêche. Gil se faisait plus insistant ! Je le vois faire ses gros yeux. Aïe aïe aïe, je vais encore me faire engueuler, pensai-je...Mais que me voulait-il ?! Et là, la lumière fut, j'avais compris !....J'étais proche de la statue d'une sainte. Ne sachant quoi faire, je me penchai d'avant en arrière devant elle plusieurs fois en signe de prière. Je regardai à nouveau Gil, content de moi, sourire béat, un vrai jocrisse ! Raté... Gil paraissait de plus en plus sombre. Peut être voulait-il que je m'approche de lui ?

La cérémonie était à son comble, Gil venait de dire oui et Morphée s'apprêtait à parler à son tour. Je m'avançai le plus discrètement possible vers lui. Je ne voulais pas déranger les huiles qui étaient au premier rang. J'en avais oublié que la mariée était une duchesse et Gil un seigneur... A pas de loup, je m'approchai, espérant que gil n'avait ni sa canne, ni son hachoir sur lui.

Morphée venait de dire oui à son tour et l'archevêque continuait la cérémonie


Lymbis a écrit:
[A mimizan, Campement de l'ost Gascon, Tente du Porte-Parole]

Lymbis se tenait à l'écart depuis un bail de tout ce brouhaha. Les gascons avaient eu tellement de peine contre les Guyennois qu'ils préféraient faire reculer la duchesse en hurlant en place publique, ce qui avait eu pour effet de placer le conflit à l'intérieur de nos frontières.

La tension était palpable au conseil, mais c'est bien en place publique que l'on voyait les gens se placer dans leurs meilleurs rôles. Entre la Lumière blafarde des porteurs de bonnes intentions et autres bondieuseries un peu niaise et l'Ombre machiavélique du Malin, incarné par ce capitaine et cette duchesse et son conseil à qui l'on prête toutes les intentions, sauf celle de rendre la Gascogne plus forte, plus riche, plus grande et plus puissante, l'ambiance Gasconne devenait un terrain de clichés manichéens, ridicules dans leurs extrêmes.

A quoi bon venir s'expliquer, cela était inutile, toutes ces questions, ce besoin d'informations de la part des gascons cachait surtout l'envie d'en découdre avec quelques personnalités plutôt que de comprendre la situation. Il parait que la Gascogne vit en ce moment, de l'humeur de ses habitants, de leur colère, de leur besoin de justice et d'humanité, de leur besoin de lumière doucereuse, rassurante et emplie d'honneur, la Gascogne brille tellement de ces bonnes intentions et de ces plaintes pacifistes, qu'elle va finir par s'éteindre comme son voisin la moribonde Guyenne.

Alors que les papiers s'accumulaient sur son bureau de fortune, barrés de ce mot : URGENT. le rapport de mi-mandat trainait dans un coin, taché des crachats que Lymbis lançait à chaque fois qu'il entendait parler de ces pauvres Guyennois que l'on avait osé attaquer. Autant dire que le rapport était détrempé, gondolé...et devenu illisible, comme l'avenir de Lymbis, qu'il craignait bien ennuyeux dans ce duché.

Quelqu'un se présenta devant la tente. C'était encore son valet Victor qui venait lui apporter des nouvelles fraiches de l'ambiance Gasconne. Après un rapport succinct, il rapporta une demande assez étonnante.


Victor : Votre ignominie, il y a un garde du Roy qui pose une question, je l'ai noté, la voici. Il tend à Lymbis le bout de papier.
Zhuyanzhang a écrit:

Autre prescision concernant les membres du cartel, Falco et cie, qu est ce que le conseil compte prendre comme descision vis a vis de ce qu il ont faient, car la euh faut peut être pas le prendre pour des héros!

Ils sont Gasgons et avec leurs mefaits commis en Perigord et maintenant en Guyenne ca donne quoi?


Lymbis, fou de rage : Mais qui c'est celui-là ? Et puis pourquoi m'appelles-tu comme ca toi ?
Victor : Votre Cruauté, ne me tuez pas ! se jetant à genou, Vous avez soutenu l'intervention en Guyenne, et comme je suis toujours du côté du peuple, de peur de me faire lyncher en sortant en ville....ben j'vous appelle comme on doit appeler tout être humain assez ignoble pour décider d'une guerre...
Lymbis avait envie de rire, mais se retint attendant la réponse à sa question principale.
Victor : C'est un garde du Roy, vous rendez-vous compte ?, ça doit être un homme très intelligent et très droit, un de ces guerriers dont le Roy a tant besoin pour assurer sa protection ! Enfin, surement hein ?!
Lymbis, éclat de rire : Oui surement, si tu le dis... Et il veut savoir ce que l'on va faire avec le cartel ? pfff sortez vot'parapluie, si tous les gardes royaux sont aussi perspicaces, le Roy ne devrait pas aller plus loin que son jardin d'agrément !
Victor, regard interrogateur : Je ne comprends pas Votre Puanteur, nous n'allons pas chercher à détruire le cartel ?
Lymbis, regard noir : Non mais tu te rends compte de ce que tu dis ?! se débarrasser de la cavalerie de Gascogne ? se débarrasser de ces hommes et de ces femmes capables de faire officieusement ce que n'importe quel duché rêverait de faire ? Quelles inepties ! Je m'en fous de ce qu'ils ont fait en Périgord et en Guyenne ! Je suis Gascon moi !
Victor : Mais ce sont des brigands, ils ont du sang Guyennois sur leurs mains et le peuple aime tellement l'honnêteté et la justice, il aiment la vie et détestent la mort, ils aiment le soleil et détestent la nuit, ils aiment l'amour et pas la guerre !
Lymbis, au bord de la crise de foie après cet inventaire de guimauves : Tu as raison Victor, boutons hors de nos frontières ces chiens galeux et rendons notre duché aussi fade, lisse, niais et ennuyeux que la Guyenne ! pfff sortez vot'parapluie, les Gascons et les Béarnais qui ont fait parti de l'armée Mort aux boulets devraient être protégés contre toute poursuite et nous devrions plutôt essayer de convaincre ces gens aguerris de nous aider. Si la Guyenne veut les pendre, qu'ils viennent les chercher, nous les attendons...
Victor : Han, mais... Votre Idiotie... Vous ne pouvez dire ça aux gascons !
Lymbis : Non en effet, je ne le peux pas... C'est ainsi, il faut écouter le peuple et se montrer toujours droit...*soupir* Mais, de toi à moi, si j'ai la moindre possibilité d'empêcher de quelconques représailles contre eux, je le ferai, pendant les derniers jours qu'il me reste dans ce conseil...

Lymbis se mit à écrire une réponse au lumineux garde royal, espérant que celui-ci soit aussi niais que les nobles castrés de Gascogne :

Citation:
Au Garde Royal qui s'inquiète,
nous éxécuterons des mesures exemplaires, c'est du moins ce que je souhaite. Il n'est pas acceptable d'avoir sur nos terres de tels monstres. Soyez assuré de ma plus grande attention sur ce sujet. Continuez à prier, nous aurons leur peau !!!
Lymbis,
Porte-Parole de Gascogne.


Qu'est-ce qu'il ne fallait pas écrire franchement...


Edit: modif du lieu. Lymbis se trouve dans l'armée depuis des jours et des jours et non au chateau de MdM






















_________________

Vicomte de St Pardoux, Baron de La Roche Canilhac
Attila_caligula
Soeur Tréponème a écrit:

(par Nénuphar)

L'artisan finissait de poser la plaque, à coté de la lourde porte.
On pouvait y lire :


[center]Chez Soeur Tréponème - Maison d'hôtes
Succursale Armagnacaise du couvent Saint Lupanar
Discrétion et compétence assurées
Uniquement sur Rendez-vous
[/center]

Soeur Tréponème contemplait le travail, tout en détaillant du coin de l'oeil l'ouvrier. Peut-être un futur client...

De l'eau était passée sous les ponts depuis les petits problèmes de vérole du couvent Saint Lupanar.
D'abord la rumeur avait couru, puis les clients s'étaient faits plus rares et ses filles avaient dû partir vers d'autres cieux. Son établissement avait finalement été fermé par la DASS, Direction Aristotélicienne Sanitaire Suisse.

Seule Soeur Blanche Candide, réputée dans toute l'Helvétie pour son habileté, l'avait accompagnée jusqu'ici.
A l'époque, le couvent Saint Lupanar était le lieu de retraite privilégié des Messires de la Noblesse Noire. A son actif, Blanche avait soulagé la conscience (naturellement, la conscience) de plusieurs des pères fondateurs, tout en allégeant leurs bourses.
Ceux ci étaient effectivement connus pour la très grande rigidité de leurs... idées.
Cependant, ils se montraient très généreux avec Soeur Tréponème,
Et grâce à ce partenariat commercial, elle avait réussi à passer sans encombres ces derniers temps difficiles. Partenariat qui avait toujours été maintenu malgré les circonstances, à l'aide de la tenue rigoureuse d'un livre de compte qui ne la quittait jamais.

Elle avait finalement trouvé refuge en Armagnac.
La maison d'hôte qu'elle venait d'ouvrir n'était pas un sombre bouge avec une lanterne rouge qu'on retrouvait dans les bas fonds de n'importe quelle ville, mais plutôt un établissement qui avait pignon sur rue, une maison cossue au calme feutré où le visiteur trouverait assurément volupté et luxure.
Bien sur l'Armagnac n'était pas le phare du monde connu et inconnu, mais ici ou ailleurs il y avait du potentiel.. des soldats, des aventuriers, des maris désabusés...
Elle « offrait » contre écus sonnants et trébuchants, distraction, relaxation et plaisir.

Pour l'instant, elle n'avait que deux pensionnaires... mais était prête à en accueillir d'autres, si nécessaire. Soeur Blanche Candide et Soeur Lolita, une nonne venue de Catalogne dont la spécialité était le tourniquet ou El Tournicado, comme elle disait avec son accent chantant. A chaque nouvel hôte, elle faisait faire un tour rapide de ses connaissances en matière de... foi, évaluait ses bases, et dressait un bilan personnalisé. Elle prescrivait alors le nombre de séance adéquat pour une remise à niveau.

Soeur Tréponème, elle-même avait de beaux restes et s'il le fallait elle n'hésiterait pas à mettre la main a la pate. Elle était prête à donner de sa personne, surtout quand elle observait le dos musclé du poseur de plaque.
Redresser les torts ou tout autre chose qui avait besoin d'être redressée, c'était un domaine qu'elle connaissait bien. Elle avait l'expérience...
Pour le moment et faute de mieux, elle caressait le secret espoir de revivre ici, les heures de gloire de son couvent helvétique.

_________________

Vicomte de St Pardoux, Baron de La Roche Canilhac
Attila_caligula
Soeur Niquedouille a écrit:

Dans le jardin de Saint Lupanar
Les pieds nus et trempés dans leurs sandales de cuir, les plus jeunes des sœurs baignaient jusqu’au genoux dans la gadoue de l’allée. Genoux qu’elles avaient découverts, d’ailleurs, pour l’occasion, profitant de la coupe « burette de printemps », homologuée l’année passée par la Mère Supérieure pour vaincre les démangeaisons épidémiques qui s’étaient répandues dans son couvent.

Ce matin, il y avait cours de jardinage.
Raide comme un piquet au milieu des rangées de petits pois, la sœur Niquedouille expliquait patiemment le planter des… :


- Non, plus petit, le trou ! Plus qu’il est étroit, et plus qu’il sera droit, ton poireau, ma pauv’fille ! Et pis faut l’astiquer, un peu, avant d’le glisser d’dans ! Regarde, il est tout piteux, là, tel que tu l’as mis ! J’en voudrais pas pour mon souper, moi…

Et la sœur Niquedouille de tapoter la bête, de l’regonfler un peu avant d’le mettre en terre, histoire qu’il se dresse fièrement même au plus fort du vent.

- Bon, passons aux salades… Les salades, mes filles, c’est comme la poitrine d’une jolie pucelle… ça se soigne, ça se ménage, ça se chouchoutte…
On les aime, nos salades, quand elles sont bien dodues, bien fermes, bien moulées.
Et pour savoir si elle est bonne à cueillir, cette superbe laitue, il faut la palper à cœur, la sentir, la goûter. Elle doit être tendre, mais pas trop. Craquante, juste ce qu’il faut…

Le popotin rebondi de la sœur s’agitait au dessus du potager, penchée qu’elle était au dessus de ses salades. Sur la pointe des pieds, les autres essayaient d’apercevoir ce qu’elle leur montrait. Certaines testaient sur elles le palper de la salade, d’autres mimaient encore le planter du poireau… La leçon était d’importance.

Ding Ding Dong.

Les sœurs se redressèrent, catastrophées, pressées. La messe raccourcissait leur matinée nature… Dommage.

_________________

Vicomte de St Pardoux, Baron de La Roche Canilhac
Attila_caligula
Attila Caligula a écrit:




Il n'avait pas fallu longtemps pour que la réputation naissante d'un établissement de grande qualité ne vienne chatouiller les esgourdes en pointe de Sa Priapité Attila Caligula d'Ysengrin.
Là, à ce point du temps et de l'espace, il convient de dire quelques mots sur le jeune leu, sa vie son oeuvre et ses penchants.
Issu d'une des plus belles familles de tarés du Limousin, qui fit le bonheur d'une gargote alors déconstipée et même délurée, le vicomte fut pourtant envoyé en Anjou parfaire une éducation fort stricte que sa Sainte Mère s'est mise en tête de lui prodiguer. Et ce furent escadrons de cadets pour les arts martiaux, et monastères rigoristes pour les lettres.
Ellipse narrative, retrouvons le vicomte pas encore titré mais au caractère déjà bien trempé, 13 printemps environ, dans le bureau du Père Prieur, patelin et chattemite comme un vieux margay.
[b]- Allons mon fils, vos frasques ne peuvent plus être ignorées, vous êtes encore sorti la nuit dernière malgré les consignes et les molosses. Où vous êtes vous rendu cette fois?
Air buté du gamin poilu, pris en faute de toute évidence et qui sent venir la goutte qui fera déborder le dé à coudre de sa patience.
- Eh bien répondez mon Fils, ou je vais en référer à Madame votre Mère. Je dois lui écrire de toute façon pour l'achat de nouveaux dogues... de Bordeaux cette fois, les plus robustes.
- Nafout, j'les crèverai comme les autres.

Le Père Patte-Pelu fronce ses épais sourcils.
- Allons, à confesse vilain garçon. Venez là sur cette chaise à ma dextre.
- Pourquoi? Z êtes point sénestre?

Le leu s'exécute malgré tout, grognant sourdement à l'adresse du Père Prieur.
- Répétez après moi mon Fils...commence le prélat alors que sa main se pose, pateline, sur la cuisse du jeune Ysengrin. Ce dernier gronde aussitôt, alors que des canines blanches et luisantes apparaissent sous les babines retroussées.
faisons une nouvelle ellipse narrative, pour reprendre l'action quelques instants plus tard, sur le parvis de l'enceinte du Prieuré...
... ou atterrit brutalement un jeune Leu hagard, écume aux babines, et un morceau de toile encore entre les crocs. Par la poterne, trois frères en bure déchiquetées s'empressent de rejoindre le Père Prieur en sang et en vociférations maudissantes, poing dressé vers un Vicomte qui se relève le meurtre dans la prunelle.
La poterne se referme brutalement, laissant entendre qu'on pose la lourde barre de traverse utilisée pour les sièges les plus féroces.


- Nan mais sans blague!
...furent les dernières paroles liturgiques que prononça jamais Attila Caligula.

En revanche ses pérégrinations subséquentes le menèrent fréquemment à croiser d'autres établissements religieux, dont la Mission de Ste Nitouche et celle, chère au cœur de Mère, de Ste Bledina. La gens féminine qui y vivait recluse l'accueillit toujours avec des vivats et de grandes démonstrations de joie et de fraternelle chaleur.
Il en conçut beaucoup d'amour pour la cornette, trouvant que Deos était finalement assez Bon pour être aussi Cornard.

C'est à ce passé plaisant et riche en apprentissages divers que le Leu pense en voyant la demeure au luxe bourgeois se dresser devant lui.
La porte, anonyme mais engravée de petits angelots aux fesses dodues tournant le dos a des gargouilles tirant des langues démesurées, est ornée d'un heurtoir dont la forme très particulière rappelle étrangement un jonc, ou peut être une grosse asperge. Le Leu a quelques réticences à le manier, mais la félicité divine a un prix.
Le judas, astucieusement caché entre les cuisses galbées d'une succube en bas relief, s'ouvre immédiatement, laissant apparaitre un oeil limpide et joliment ourlé de cils soignés.
La vicomte recule devant ce regard tout sauf chaste qui jaillit de l'entrecuisse démoniaque.
Un frisson parcourt son échine, annonciateur de plaisirs inédits.

- Ouiii? fait l'oeil en battant de la paupière.
- Ouvre par le Sans Nom ou je défonce...
- ...cette porte. Mot de passe correct, entrez votre seigneurie.

_________________

Vicomte de St Pardoux, Baron de La Roche Canilhac



Attila_caligula
[quote="Soeur Marie Couchetoila"][font=Calibri][/font]
L’odeur de la pierre humide, de la cire dont on gavait le bois et de bougie emplissait le lieu saint. Ici et là, quelques mousses venaient égayer la tristesse ambiante. Elles gisaient là, aux endroits où les rayons du soleil pouvaient se glisser aux travers de vitraux semi-crasseux.

Seule, agenouillée sur un prie Dieu, sœur Marie-Couchetoila, semblait avoir quitté le plancher des vaches. Elle était dans un état de contemplation, les yeux rivés sur une icône.
Marie-Couchetoila n’avait pas toujours été bonne sœur. Elle était veuve de son père. Elevée avec des cousins plus ou moins éloignés, qui lui avaient offert une situation … à genoux, étant la seule présence féminine de ce clan. Elle avait appris l’humilité de cette jeunesse qui lui apporta une tendresse que le commun des mortels répprouvera.
Seule, elle marmonait. Ses lèvres bougeaient, son regard ne se détachait pas de l’icône. Elle avait des yeux vert. On croyait, en la regardant, tomber dans un potager. Elle avait un regard de nature morte. Un visage inexpressif, qui, en le voyant, n’inspirait que l’indifférence.

Un son monocorde sortait de sa bouche.
« tireli pimpon sur le chiwawa … Tireli pimpon avec la tête avec les bras … »

La sœur chantait devant l’icône représentant le portrait d’un gros babu.

L’antre saint s’obscurcit soudain, ce qui tira la sœur de ses sombres pensées. Elle releva, fit une rapide genuflexion, et quitta les lieux pour se diriger vers un nouvel établissement habité, d’après les dires de certains habitants, par une congrégation de collègues. Elle ne demandait qu’à voir ça.
_________________

Vicomte de St Pardoux, Baron de La Roche Canilhac
Attila_caligula
Soeur Dominique a écrit:




Elle était curieuse la nonette qui marchait d’un pas sûr vers Lectoure. Une qualité qui lui avait valu bien des déboires dans sa jeunesse. Ses questions avaient embarrassé ses parents et tous les prétendants qui s’étaient approchés d’elle. « C’est quoi ça ? » lui avait valu un regard gêné et furieux du dernier braies sur les chevilles devant elle.

La nonette avait alors décidé de rentrer dans les ordres pour corriger ce qui semblait être un défaut. Et dans le couvent choisi, ça ne s’arrangea pas. « Pourquoi Sœur Sévère rit quand elle donne le fouet à Sœur Mariette ? « Cette dernière question lui avait valu un renvoi et les paroles de la Mère Supérieure. « Ma sœur, votre place est au Couvent Saint Lupanar tenue par Sœur Tréponème ».

Pensez ce que vous voulez, mais elle s’était mordue les lèvres jusqu’au sang pour ne pas demander qui était ce Saint. Le regard noir de la Mère Supérieure lui en avait ôté toute envie.

Chantonnant tout le long du chemin : « Dominique, nique, nique.. », vierge et munie d’une recommandation qu’elle avait bien évidemment lue mais pas entièrement comprise, elle se présenta au dit Couvent, sourire aux lèvres.





Soeur Tréponème a écrit:




A son bureau, soeur Tréponème feuilletait son grand livre de comptes. Relire le nom des plus grands, qui étaient passés entre les mains (entre autres) de ses filles, constituait son passe temps favori. Elle adorait les registres, les listes, les dates et avait toujours rêvé de devenir notaire, juste pour le plaisir de la cravate.


[Coups de jonc contre la porte]

Le visage de la soeur s'éclaira d'un grand sourire. Quelqu'un à la porte, leur premier hôte...
Branle-bas de combat!
Elle se leva d'un bond et claqua trois fois dans ses mains en appelant:

Les filles...hum ... mes soeurs plutôt... nous avons de la visite!

Coup d'oeil dans le judas, battements de cils suivis d'un sourire de satisfaction.
Soeur Tréponème avait déjà remarqué que souvent les gros pleins d'sous étaient aussi, hélas, des gros pleins de soupe. Or celui là semblait issu d'un milieu aisé et bien qu'efflanqué, son physique était des plus avantageux. Il s'agissait d'un jeune loup, très élégant, au sourire carnassier et très prometteur....

Rappelez vous bien qu'un hôte satisfait revient toujours, parle autour de lui, et fait la réputation de notre établissement... Je compte sur vous pour l'accueillir comme il se doit, et surtout caressez le dans le sens du poil...


[Un peu plus tard, vérification faite du mot de passe, présentations faites...]

Le jeune Attila était assis dans un fauteuil, bien entouré. L'ambiance était détendue, le feu crépitait dans la cheminée, les verres remplis tintaient et la conversation allait bon train, entrecoupée par les rires des soeurs. Soeur Tréponème vantait les qualités de chacune, espérant séduire le vicomte.

Monseigneur, vous pouvez donc choisir entre la blonde soeur Candide, qui en a confessé plus d'un... ou la brune, soeur Lolita, qui peut dresser n'importe quel... bilan de compétences... ou bien sur les deux, si votre bourse est suffisamment gonflée.

Nous avons aussi deux nouvelles venues. Soeur Marie-Couchetoila, qui comme son nom ne l'indique pas, prie plusieurs fois par jour et toujours à genoux, ou Soeur Dominique dont le charme est la curiosité pour toutes choses. Elle n'a d'autre envie que de trouver des réponses à ses questions et d'apprendre...

Si en ce moment vous êtes un peu tendu, si vous souffrez d'une raideur quelconque, elles sauront vous procurer un profond soulagement, faites moi confiance... toutes mes fil... soeurs sont expertes et très habiles.

Sinon je crois bien que dans le jardin soeur Niquedouille, une consoeur, assure en ce moment même une leçon de labour pour ses oies blanches. Vous pouvez bien sûr y participer.

Soeur Tréponème trempa ses lèvres dans son verre, ne quittant pas des yeux le jeune loup, se demandant vers qui se porterait son choix.


_________________

Vicomte de St Pardoux, Baron de La Roche Canilhac
Attila_caligula
Attila_caligula a écrit:





L'Ysengrin est à deux doigts du soleil, entendez le Paradis. D'ailleurs il ressent une douce chaleur l'envahir, sans savoir si l'alcool ou la cheminée est à blâmer. A moins que ce soit la vaillante compagnie de ces travailleuses de la Foi.
L'ensemble probablement.
Chacune des soeurs vient courtoisement se présenter à lui, effet de robe et frémissement de cornette accompagnés de petits rires charmants.
Voilà!
C'était ça la vraie vie!
Dépenser sans compter des écus que d'autres ont gagnés en savourant les plaisirs d'une compagnie soigneusement choisie.


- Ma sœur, je pensais que, pour ma première visite en votre lieu d'étude et de recueillement, nous pourrions explorer les vertus de la gastronomie, et nous mettre à l'épreuve de la tentation de gourmandise.
Pour cela, je laisse la bonne fortune décider de qui me guidera dans mes recherches.
Vous avez une cuisine?


Évidemment, et des meilleures! Froufroutements de toile derrière le Leu qui marche comme on va à la bataille quand on est Ysengrin: au pas de course. les marmitons et gâtes sauce sont prestement renvoyés à des révisions studieuses mais ailleurs. La cuisine a un nouveau maistre.

- Allons mes sœurs, des poireaux des oignons des carottes, des fanes, des nèfles, des pois, et montrez moi votre viandier.. que je choisisse chair ferme à attendrir.
Une poularde! je la veux voir nue... la peau badigeonnée de bonne huile et vous lui roussirez le croupion, qui est un peu plus dur a plumer, il reste toujours un duvet.

Sœur Candide, ne la regardez pas comme ça... fourrez moi ça avec quelques têtes d'ail. Par le..oui. Et ce cou long et tordu, allongez le d'une main ferme, qu'il ne rebique pas n'importe comment.

Sœur Marie, je peux vous appeler sœur Marie? Ou dois je ajouter vos titres? Bon, vous allez m'étendre... une livre de pâte. Il faut bien la pétrir n'est ce pas, pas de brisure, pas de bubulle du plus mauvais effet. Nous allons la couvrir cette poularde, qu'elle dore et flatte le palais.
Et ne lésinez pas sur le passage du rouleau pour la rendre fine et souple. Comme une main sur l'oiseau.

Sœur Lolita... vous tournez parait il... Eh bien au tourniquet... moulinez mon petit, moulinez, du poireau, de la carotte de l'oignon, qu'on en fasse grand marmiton. Main ferme sur la carotte, ne gâchez point en en faisant tomber. Et tenez les oignons par en dessous mon petit. Farinez les si vous voulez, qu'ils dorent à point.

Sœur Dominique, la béchamel, ça vous inspire? Parfait, une bonne, épaisse et riche, qu'elle recouvre la carotte et l'oignon, plaisir de la bouche et du ventre. Allons mes sœurs allons, on se hâte sans précipitation.


La cuisine vibrait littéralement d'activités sur lesquelles nous jetteront un voile respectueux, tant l'ambiance est studieuse. Même la Sœur tréponème en a les larmes aux yeux de voir cette saine agitation qui fait trembler casseroles et marmites. Elle referme la porte un sourire satisfait.

Ellipse (il le fallait, pour satisfaire Sœur tréponème)

Lorsque la porte des cuisines s'ouvre de nouveau, le vicomte laisse passer son cortège de maitres queux, en blanc virginal. Blanc car la farine semble avoir volé bon train, et tous en sont couverts. Mais le plat est fièrement brandi par sœur Niquedouille qui, langue entre les dents, s'applique avec une Foi de charbonnier à ne pas tout renverser.

Réajustant sa cravate, le Leu lève un museau arrogant. Cuistot et Cuisses-totes semblent tous satisfaits.


_________________

Vicomte de St Pardoux, Baron de La Roche Canilhac
Attila_caligula
Soeur Gonorrhée a écrit:



Ce soir-là, le réfectoire bruissait de mille petits chuchottements. L’ambiance était joyeuse, renouvelée, festive. Et debout dessus la chaire qui la rapprochait du Très-Haut, Sœur Gonorrhée observait le changement…
Assise sur un banc, entre deux religieuses qui pouffaient sans cesse, Sœur Candide gravait au couteau sur la table. On ne pouvait lire de quoi il s’agissait, mais on devinait sans mal quelque ode sainte et fleurie en l’honneur du Vicomte.
Sœur Marie, les yeux perdus dans des rêves qui ne pouvaient qu’être emplis de Foy et d’Amour, se caressait mollement la cuisse, sous le regard attentif de Sœur Dominique, la petite nouvelle, dont on pouvait deviner la prochaine question rien qu’à regarder le pli qui venait de se former sur son front.
La Mère Supérieure, assise à la table d’honneur, flattait sans scrupule les mérites de ses filles et le membre émérite qui venait de les rejoindre en la personne du Vicomte de Saint Pardoux…

Au milieu de cette agitation, et toujours bien calée dans sa chaire, Sœur Gonorrhée mouillait dans ses chastes dessous. C’était à elle de réciter le bénédicité, ce soir-là, et avec le nouvel arrivant l’épreuve était plus ardue que jamais. Car il fallait se concentrer sur le pain à bénir, et le croupion farci de la poularde n’y aidait pas, pas plus que le sourire carnassier du vicomte…


- Ma Mère, mes Sœurs, c’est un jour tout particulier que celui-là, qui nous fait accueillir en notre sainte antre un visiteur des plus marquants qui soient.

Elle contempla en souriant le jeune loup. Des dents à dévorer la lune, une queue à en faire se pâmer les plus jeunes, des poils comme seule dame Nature pouvait en pourvoir le plus méritant de ses enfants…

Sœur Gonnorhée en frissonna dans sa chair (et dans sa chaire), toute émue qu’elle était de contempler pareil spectacle.


- Depuis le désastre de Genève, qui apporta dans nos couches les sept démangeaisons, nous n’avons eu de reste que de reconstruire le lieu de nos fantasmes…
C’est fini aujourd’hui.
La délicieuse présence d’un Vicomte en notre antre est le témoin dressé de notre réussite à faire de notre couvent le lieu d’accueil qu’il a toujours été…

Les sœurs s’impatientaient de ce discours déjà trop long. Aussi abrégea-t-elle :

- Seigneur, bénissez notre cu… linarité de ce soir. Que cette poularde vous enchante le palais comme elle le fait pour nous… Et puis merci aussi pour le pain quotidien, qu’on mangera demain quand il ne restera plus de poule pour le dessert…

_________________

Vicomte de St Pardoux, Baron de La Roche Canilhac
Attila_caligula
Soeur Tréponème a écrit:

La poularde rôtie en croûte, sa julienne de légumes et la sauce béchamel furent servies à table. La lumière vacillante des chandeliers, la bonne chaire et l'exquise compagnie du Vicomte rendaient l'atmosphère chaleureuse. Les nonnes, détendues et nonchalantes, savouraient chaque minute de sa visite. Tout le monde était en appétit et quand les assiettes furent vides, soeur Tréponème se leva et s'adressa à son hôte.

C'était délicieux Vicomte, merci! Vraiment, vous nous comblez.
A chacun son tour, je me charge du dessert.

Elle se dirigea vers les cuisines, emmenant dans sa robe un marmiton, puis referma la porte derrière elle. Ça faisait un moment déjà qu'elle n'avait plus cuisiné mais le Vicomte lui avait mis l'eau à la bouche. Elle ouvrit un tiroir, très concentrée, cherchant quelque chose de bien précis. Elle brandit finalement un document où on pouvait lire une écriture fine et inclinée.

C'est celle-ci! Un truc tout simple...
Sortez moi le nécessaire jeune homme, voulez vous?

Le commis s'activa pour satisfaire la mère supérieure car c'était un principe, toujours satisfaire la mère supérieure.


[Extrait des notes de Soeur Tréponème]

Citation:
Préparation de la garniture
Déshabillez délicatement le fruit puis taillez le... en brunoise.
Dans une poêle, faites suer en remuant.
Garnissez énergiquement la crêpe avec cette préparation.

Et la nonne taillait consciencieusement...

Citation:
Préparation de la sauce
Prenez les oranges à pleine main et pressez les.
Portez le jus à ébullition, ajoutez les épices.

Soeur Tréponème, la queue de la casserole à la main, attendait les premiers signes du bouillonnement. Elle remuait énergiquement, sans faiblir. C'était chaud, brûlant même... L'effet recherché pouvait retomber au moindre relâchement du poignet.

Citation:
Dressage
Nappez chaque crêpe fourrée d'un peu de sauce.

Elle nappa donc...
Elle avait suivi la recette à la lettre. Un quart d'heure à peine s'était écoulé quand elle sortit de l'office annonçant le plat suivant.

Et pour le dessert... des crêpes farcies à la poire, coulis à l'orange!


Une fois les douceurs englouties, elle alla chercher une grande boite en bois, contenant des spécialités qu'elle avait ramenées de Saint Claude, en Franche-Comté. Il ne lui avait pas échappé que les hommes aimaient à terminer une soirée en galante compagnie ainsi. Elle ouvrit délicatement la boite pour le jeune loup.

Très cher Vicomte, je vous en propose une petite... et au lit! Qu'en dites vous?

Gourmandise, Paresse et Luxure... elle irai brûler trois cierges demain pour remercier Tristote de cette douce soirée.


















_________________

Vicomte de St Pardoux, Baron de La Roche Canilhac
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)