Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Le vicomte sait maintenant ce qu'il veut faire: les réunions en une obscure poissonnerie lui ont ouvert les yeux. Il serait Hydre. Mais avant cela, il lui faut s'endurcir.

[RP] Ce sera la guerre mon fils, qu'on dit joyeuse.

Attila_caligula
Dax, Gascogne

Attila_caligula a écrit:
Attila Caligula piaffe devant le maraîcher.
- Allons, allons! et mets moi aussi de ces belles pommes d'automne.
- Elles sont encore acides, vous les mangerez avec un peu de vin du Lot.
- Ton vin aussi est acide, empoisonneur!
- Justement, Votre seigneurie.
- Empoisonneur et escroc!
- Jamais je n'oserais. Tenez, je vous mets ces poireaux gratis.
- La belle affaire! Des poireaux! Me prends tu pour une bique? Donne moi plutôt ce saucisson joufflu qui me fait saliver.

Comme le maraîcher s'exécute en regrettant déjà le saucisson qu'il pensait monnayer un bon prix, le vicomte de St Pardoux enfourne ses victuailles dans des fontes et jette quelques pieces sur l'étal.
- Paye toi l'ami. Tu n'es point ladre comme tes pareils.
Les pièces disparaissent comme par magie alors que le marchand retrouve le sourire et risque une question.
- C'est donc que vous pensez voyager Votre Seigneurie?
- Je quitte cette gascogne trop molle. J'y suis venu en suivant une donzelle, j'en pars en espérant être suivi par une autre. Que dire de plus? La gloire m'attend ailleurs, en Languedoc. Mais je pense revenir achever ce que j'ai commencé.
- Ce que vous avez commencé, Votre Seigneurie? Est il possible que vos entreprises n'aboutissent point derechef?
- Moque toi, vilain! Toi aussi tu dois attendre que les radis poussent avant de récolter. Il en va de même pour mes affaires qui sont pourtant autrement plus importantes que tes bottes de racines terreuses.
- Mes bottes vous nourrissent.
- La mienne va te mortir, insolent!

Alors que le marchand de quatre saisons s'esbigne en poussant sa chariotte, le vicomte regarde sa bourse d'un oeil jaune et féroce.
- Sept.. huit... HUIT ECUS! Eh bien on ne peut pas dire que la Noblesse roule sur Laurre!
Maudits percepteurs angevins!


Attila_caligula a écrit:
- Vot'Seigneuuuuuriiie! Vot'Seigneuuuuriiie!

Le gamin court à toutes jambes vers la silhouette efflanquée qui se fraye un passage au marché. Les fontes sur l'épaule, Attila d'Ysengrin a plus l'air d'un journalier à la recherche d'un emploi que du Vicomte qu'il est... si ce n'est son port droit et cette légère odeur musquée qui partout l'accompagne et qui lui est propre
- Poil mouillé!
... pardon?
- Poil mouillé, pas "musquée" ! Tu m'as regardé? Tu crois vraiment que je ressemble à un rat musqué?
...euh non Vot'Seign... mais qu'est ce que je raconte? Silence quand je narre!
- En plus ils ne seront découverts qu'avec le Nouveau Monde... alors comme comparaison, on fait mieux...
... oui bon on a compris, maintenant la ferme!
- Prends tes gouttes papy!
...bon vous voulez savoir ce que vous ceut ce gamin, oui ou non?
- Envoie le loufiat, je suis toute ouïe.

... A bout de souffle, le gamin arrive dans le dos du Vicomte de St Pardoux qui se retourne enfin.
- C'est pour Vot' Seigneurie... arrivé par le coche de ce matin.
- Donne!
Alors que le pli apparait, Attila s'en saisit mais sans que le gosse, un sourire sardonique aux lèvres, ne le lâche.
- Quoi! Tu n'as pas la prétention de vouloir obole! Même un enfançon aurait mené à bien cette course!
- Mais je suis un enfançon, et j'ai grand faim.
- Bordel! Mais c'est Las Vegas ici! Vous me prenez pour Bill Gates!
... ah ben vous pouviez vous foutre de moi et de mes comparaisons foireuses... C'est vraiment nawak c'te phrase!
- Oui ben je ne t'ai pas sonné toi là haut! File une pièce au gamin si tu tiens à te manifester.
... pfff, facile.... Alors que la pièce convoitée tombe dans la paume crasseuse et enfantine, le pli est rapidement décacheté et lu.
- Mmmmh...mmmh...mmmh... BORDeL! Trop tard!
.... mmmh?
- Et n'essaye pas de lire par dessus mon épaule toi!
... m'en cogne de c'te poulet.... une amoureuse éconduite?
- Nan... Les amis que je devais rejoindre à Uzès... ils disent que j'arriverai trop tard!
... et?
- Ils disent que je serai plus utiles ici, ou là...
... c'est d'un clair!
- Oui ben c'est comme ça, les affaires sont les affaires!
... mais moi j'ai le respect du lecteur...
- Le lecteur je l'emm
Tutututtt attention à la censure
- Bordel! QUELQU'UN POUR FAIRE TAIRE CET AHURI!

_________________

Vicomte de St Pardoux, Baron de La Roche Canilhac
Attila_caligula
Quelques jours se sont passés, lentement, sur le rythme de l'automne naissant. Le vicomte égrène les heures comme autant de feuilles qui tardent à se détacher de l'arbre alors qu'elles ont déjà revêtu l'ocre de leur dernier linceul.
- Bordel, comme dirait mon beau père!
Il est affalé sous un arbre non loin de Mimizan où il a rencontré Moirha, et quelques autres personnes, et regarde les cheminées fumantes du village. un cruel rictus passe sur sa gueule pourtant maussade.
Enfin il prend dans ses fontes un manuscrit, qu'il vient d'acquérir auprès d'un Spinoziste de passage. L'homme, chenu et proche de la sénilité, semblait il, s'était avéré un véritable puits de sciences ésotériques, d'hérmétisme, d'hérméneutique, d'alchimie, et autre gnose dont le vicomte était ignorant. impressionné, il avait acquis pour une somme vulgaire ce manuscrit, malgré l'avertissement du camelot érudit.

- Cet ouvrage a été mis à l'Index par l'Eglise Votre Seigneurie, prenez garde que l'Inquisition n'en sache rien. Son précédent propriétaire est dans les geôles du Louvre sur ordre de l'Inquisiteur Général.
- Diantre l'ami, tu excites ma convoitise. Et pourquoi ce titre "La Chute des Roys". L'as tu lu?
- Mmmmh, parcouru... assez pour savoir qu'il aurait pu être écrit par un Spinoziste... persécutés que nous sommes!
- A d'autres le Vieux! vous êtes tolérés en ces terres de France. C'est donc Pamphlet contre le Roy, ou l'Eglise d'Aristote?
- Pas exactement Votre Seigneurie... Lisez... vous en saurez davantage.
- Ce "Dodecalogue", qui est ce ?
- Je l'ignore votre Seigneurie, peut être est il mort, pendu, ou en geôle, ou se cache t il quelque part...


Adossé sous l'arbre, le Vicomte entama sa lecture.[/quote]


Echange de lettres de la douane perigourdine à ma suzeraine la Comtesse Limousine.

Citation:
Comtesse Alcyone
Votre grandeur , je vous présente mes respects, et vous salue
Je suis le Prévôt Plantajeunet du Périgord Angoumois je viens vers vous au sujet d'une affaire qui je l'espere ne restera pas sans suite de votre part.
Je sais que les royaumes traverse une crise importatnte et c'est pour cela que le PA a fermer ces frontiére , je tiens à porter à votre attention le manque de respect dont font l'objet mes maréchaux par certain de vos nobles qui se moque éperdument de nos Loi et de la fonctions que représente les douaniers. Pourriez vous de grace faire une mis au point avec eux ,Nos maréchaux ne sont pas des pions avec qui on peu se permettre d certaines réfléxions qui sont assez désoblgeant voici la lettre que j'ai recu du Vicomte Calligula qui vous rejoint et la lettre que je viens de lui renvoyer en retour.


Citation:
Expéditeur : Attila_caligula
Date d'envoi : 2009-10-01 06:46:57

Lieutenant
Que vous tracassiez le gueux avec vos lois je m'en bats les balloches. Mais ne venez pas gratter un Ysengrin là où ça le chatouille avec des procédures de notaire. Encore moins s'il s'agit du vicomte de St Pardoux, moi même.

Je suis appelé par ma suzeraine la Comtesse carmon Alcyone en Limousin qui est votre allié au sein de la moribonde AdC si je ne me trompe. A moins que vous ne l'ayez quittée comme le félon Poitou.

Ecrivez donc à ma Comtesse si ça vous chante. Mais je doute qu'elle ait du temps à vous accorder pour si futile vétille.
La Loi Martiale est le thermomètre qui permet de jauger à quel point un Comté - et son suzerain avec - est une poule mouillée.

Je vous salue.

Attila Caligula d'Ysengrin
Vicomte de St Pardoux Baron de La Roche Canilhac

Ysengrin Carpe Jugulum


Citation:
Messire le vicomte Attila_calligula
Le Lieutenant Douanier de la maréchaussée de Castillon viens de me faire part de votre lettre qui m'à fois, lors de sa lécture m'étonna énormément !
J'aimerai s'avoir Vicomte de quelle droit vous en prenez vous à un Lieutenant du PA dans l'exercice des ses fonctions.
Croyez vous etre au dessu des lois de notre comté, je ne pense pas en cas de fermeture des frontiéres toutes personnes ne résidant pas en PA est soumis à autorisation pour paser en notre territoire. Une lance ou un corps d'armes encore plus et même sans fermeture des frontiére mon Lieutenant Douanier n'a fait que son travail, je vous serez grés de bien vouloir demander une autorisation de passage et je vous en remercie par avance quand à votre lettre elle sera sur le Bureu de la comtesse du Limousin et le comte du PA des aujourd'hui
Vous présentant mes respect
Sincérement
Prévôt
Plantajeunet du PA


esperant votre impartialitée dans cette affaire Comtesse
Veuillez accepter tout mes remercimant .
Que le Trés-Haut vous préte longue vie

Plantajeunet
Prévôt des maréchaux du Périgord-Angoumois










_________________

Vicomte de St Pardoux, Baron de La Roche Canilhac
Attila_caligula
Arrivée en Limousin. Triste constat.


gargote Limousine:



[Non loin de Tulle]

Matinée grise et vol de freux accompagnent l'Ysengrin comme il rentre sur les terres de sa famille... paternelle.
Mère avait parfait sa science généalogique il y a peu. Consternation d'apprendre que lui, le sanguin, avait des ascendances poitevines, quasi du sang de crapaud.
Première traversée de hameau, première désillusion. Certes la guerre n'est pas sans amener son lot de chagrin, de morts, mortis, nâvrés, pillés ou autre fait de guerre. Mais tout de même.... un poil de hardiesse et d'ardeur ne ferait pas de mal.



- Hep toi là bas! Où es ton barda? Qu'attends tu pour rejoindre la piétaille et faire mouvement? Tu attends qu'on vienne égorger dans ta crasseuse bicoque?
- C'est que, Vot'Seigneurie... je ne vois point d'ennemi.

Le coup de botte vole sur le nez du serf, faisant jaillir un peu de ce précieux raisiné que le gueux avait tant soin de protéger.
- Et celui là, tu l'as vu? A force de ne rien faire ta face va tomber d'elle même sur ma botte. Rapport à des grosses boules qui tournoient dans le ciel... tu ne saurais comprendre... c'est un peu délicat même pour moi qui suis ton supérieur. Empoigne ta faux et quelques miches, avant que la mécanique céleste ne mette en présence ma lame et ton cul terreux.
- Dois je me faire mortir ici avant d'être nâvré là bas?
- C'est ce qu'on appelle l'enthousiasme, pécore. Et j'en ai à revendre!




Namaycush a écrit:
Bonjour, content de vous voir en Limousin.

Moirha m'a parlé de vous en grande estime.

Jolie intervention quant à Grodard, elle reflète ma pensée.

J'espère que vous rejoindrez Memento, des hommes de votre trempe font plaisir à rencontrer.

Meilleurs salutations.

_________________

Vicomte de St Pardoux, Baron de La Roche Canilhac
Attila_caligula
Attila_caligula a écrit:
Citation:
Mère,

Comme vous le savez, je suis à la guerre. Je n'ai pas encore suffisamment apprécié la situation pour savoir exactement ce que cela impliquait. Mais rien de bien dangereux pour le moment, soyez rassurée.
J'ai appris un nouveau jeu de dé... je vous montrerai si vous acceptez de mettre en gage ce petit diamant que vous tenez de vos ascendances poitevines.

Avez vous enfin découragé le vieux Lastours? Il est plus exécrable que jamais. j'en conclus que vous lui refusez toujours votre couche.
Pensez tout de même que l'homme n'est plus tout jeune. S'il vous faut lui donner descendance, peut être qu'il nous faut trouver jeune jouvenceau de bonne famille, un peu naïf mais bien fait de sa personne pour votre plaisir.

Comme vous le savez, je suis un chaud partisan de la Fougue Carmine qui anime le comté. Comme je l'étais de ma cousine auparavant.
Et je m'inquiète de la voir bien seule, entourée de sujets ou vassaux qui n'attendent qu'une chose: la voir trébucher. Le Gascon qui l'accompagne souvent est tout le temps aux aguets, reflétant son angoisse de la voir mortie ou nâvrée.
Faites dont une petite partie de Tric Trac avec elle, et essayez de lui gagner ce vase de Venise, qu'on m('a dit valoir fort cher. Personne ne triche au tric trac comme vous. Ce devrait être aisé.

Comme toujours Mère, vous me manquez cruellement. Je crains de faire quelque sottise sans votre surveillance. Priver Castelcerf d'un acte héroïque en le devançant au combat, faire rire Lastours en pleine charge et provoquer sa chute de cheval, tuer le Duc Poilu en combat au lieu de le rançonner...
remettez vous vite Mère, votre fils aimant vous en prie.

PS et il faut que je vous parle de ce Dodecalogue....

Attichoula


Citation:
A qui ouvrira ce pli, sachant lire et ayant un minimum de jugeotte, tu liras ce qui suit à mes gens.

C'est votre Seigneur qui se manifeste enfin. Relève toi abruti, je ne suis pas là!
Je suis le nouveau baron de La Roche Canilhac, cousin de votre précédent suzerain Bendalf Blaise de Maupertuis, paix à son âme, enfin ses cendres, vu qu'il brûla.
Attila Caligula d'Ysengrin est mon nom et vous apprendrez à faire le lien avec mes défunts homonymes.

Je suis en ce moment à la guerre, pour protéger cette terre et vos masures. Aussi je ne me montrerai pas avant un certain temps au domaine. J'ai néanmoins de nombreuses requêtes à formuler.
Et ne vous méprenez point sur le mot requête. C'est à prendre au sens de la Quête du Graal, tout manquement est impensable.

En premier lieu, des comptes me seront envoyés. Je ne serai ni ladre ni fesse mathieu si quelques picaillons manquent à l'appel. mais je ne serai pas non plus avare de coups de baston pour la joncaille évaporée.

Les Poiriers seront taillés, replantés, récoltés. La distillation et la mise en cuve seront remises en route. Avec des comptes tenus d'une main de notaire. Non, d'apothicaire. Les notaires sont par trop larrons.

Vous ferez porter votre première bouteille de la production 57 à Mère, vicomtesse de Droux, accompagnée de bêtises de Cambrai et de cette miniature que je joins. c'est un jeune jouvenceau de bonne famille et completement idiot qu'il lui plaira peut être de recevoir.
Et un panier de champignons à ma bien aimée soeur Agrippine. Elle les affectionne bien rouges et constellés de taches blanches. Inutile de nommer l'expéditeur, elle reconnaitra son frère attentionné. Conseillez au commis de ne pas attendre la pièce, néanmoins.

Ouverture de la Tour et la métaierie. vous virerez les importuns qui n'auront pas manqué de s'y installer, se croyant seigneur en place du suzerain. J'attends de la visite, nombreuse et de qualité. Des gens d'armes que vous recevrez comme le Pape en personne. Ne lésinez pas sur les victuailles et la mise en bouteille de vin de bordeaux.
Sieur Fernand, Damoiselle Moirha, Maître Frambault et d'autres qui n'ont pas à être nommés ici, mais dont vous aurez les noms par moi ou Sieur Fernand en temps et en heure.
Et La Roche Canilhac restera ouverte à quiconque se présentera en mon nom. J'aviserai par courrier.


Il m'apparait que j'ai besoin d'un intendant, contremaître, métayer, secrétaire.
Je le souhaite plutôt jeune, jolie, aimable et bien tournée. Ai- je spécifié qu'elle devra avoir bon tein et bons tétins? Elle devra.
Des lettres si elle les connait, des chiffres si elle y est habile. Mais ce n'est pas indispensable.

Que tout aille rondement.

PS Personae non grata: Les moches, les vieux, les chiards, les chiens, le Trésorier Royal, les gabelous, les mendiants et les infirmes.

A.C.d'Y. qui fait "Assez dict"



Citation:
Prévôt,

Je sollicite Laisser passers pour le Sieur fernand et sa suite, dont iol vous précisera les noms dans quelques jours. Je les reçois dans ma baronnie de La Roche Canilhac et me porte garant de leur neutralité bienveillante à l'égard de ce Comté.
Je prendrai comme un outrage personnel que ces gens soient harcelés par des douaniers tâtillons et trop zélés, comme je le fus en Périgord et en Poitou. Je suis vassal du Limousin, d'une famille qui en écrivit une page d'histoire. Je vous prie d'en tenir compte.
En mon nom
Attila Caligula d'Ysengrin.

_________________

Vicomte de St Pardoux, Baron de La Roche Canilhac
Attila_caligula
[Gueret]

Attila_caligula a écrit:
Guéret, aux premières lueurs de l'aube, ne résonne pas aux sons des tambours. Encore moins des trompettes, buccins ou sonneries de fanfares.
Pas non plus d'ordre gueulé par des gosiers rabotés à la mauvaise vinasse. Tout juste un coq.
Un clebs.
Le vent dans les arbres et mâtines qui sonne, "Bonjour mon père".

Le campement de la COLM est...
comment dire?
...endormi.

Quant à Memento Mori, le corps gascon, il est carrément invisible.

Au boulanger qui sort de son pétrin épuisé et couvert de farine, le Vicomte de St Pardoux lance:

- Boulanger, l'armée des gascons a-t-elle déjà pris la route?
Et celui ci, affichant une grimace peu avenante:
- Nenni. Sont bien là.
- Et où donc? Je les rejoins.
Crachat hypocrite qui peut passer pour un râclement de gorge et l'artisan regagne sans un mot son fournil.
Évidemment, ça explique une certaine discrétion chez les gascons.

Pour la peine, l'artisan glavioteur se trouve délesté de son ardoise et de sa craie, pendues l'une et l'autre devant l'étal encore clos et enonçant pour le bourgeois lettré les prix des brioches et des petits pains au lard.
Coup de manche nerveux, envolée la prose de boutiquier.
Onciales rageuses blanches comme la rage de l'Ysengrin.


Citation:
"Gueret! Tu dors du sommeil de l'ivrogne qui voit son toit bruler et s'enivre pour ne plus y penser.
Je rejoins Memento Mori je t'appelle à en faire autant.
La COLM a déjà râclé les fonds de tiroir? Je raboterai avec les crocs s'il le faut.
Je veux les indécis, les lassés de tout, les blasés, les cyniques, les allergiques aux navets, les irréductibles, les colériques, les lunatiques, les insupportables et les autres!
Je veux des couillards, et si femme se présente, on lui mettra des noix. On n'est pas chez les Dames Blanches et on n'est pas là pour boire de l'eau chaude en astiquant une tige... qu'on suppose d'acier.
Sortez de vos masures et gueulez Gueret. Ou ce que vous voudrez!"


Satisfait, le leu raccrocha l'ardoise bien en vue sur le parvis de l'Hostel de Ville.
On l'ignorerait, ou feindrait de ne l'y point voir, peut être même on glavioterait dessus.
Mais bordel on se reveillerait!






Liamchaa a écrit:
[Place de l'hôtel de ville...]

Debout.
Sommeil difficile.
Nuits agitées.
Se remettre.
difficilement.
Mais ... surement.
marcher un peu.
Prendre l'air.
Oublier les déboires.

Séant posé.
Toque enlevé.
Front épongé.
sueur.
Malgré la fraicheur.
Marcher sans but.
Senteur du matin.
Effluves nauséabondes.
Odeur du pain.
Peu de monde.
Triste ville.

Un nobliau.
Un de plus.
Le zieuter.
Sans bruit.
Discution avec le boulanger.
Bribes de conversation.
Le Sombre aux aguets.
Toujours bizarre.
Un noble cherchant une armée.

Le noir ne pipe mot.
Il zieute toujours.
Voilà qu'il gribouille le nobliau.
Il a l'air excédé.
Encore un tout feu tout flamme.
Douleur lancinante revenant.
Il grimace.
Quel calme.
Ça l'étonne encore.

Il quitte son mur.
Approche la pancarte.
Sourit en lisant les lignes.
Faudrait leur apprendre à lire.
Aux gueux...
Ça aiderait peut être.
Il tourne les bottes.



Burrich a écrit:
L'esprit embrumé, Burrich parcoure la ville morte d'un pas nonchalant quand soudain un écriteau inhabituel sur cette mairie toute aussi terne que le reste des rues Guérétoises vient attirer son œil.

Il s'approche sans faire attention autour de lui.
Plissement des yeux.

La prose lui rappelle un moine Mimizannais qui faisait souvent parler de lui auparavant, aux abonnés absent depuis quelques temps. Le mercenaire sourit, amusé, se demandant tout de même qui dans cette armée pouvait user d'une telle méthode de recrutement. Sa main calleuse gratte la fine barbe qui parsème la moitié basse de sa gueule cassée tandis que l'autre entame une ébauche à la craie le dessin d'un chevauchement animal sur la partie vide de l'ardoise.

Sourire en coin, le dessin vire pervers, salace à en faire rougir et se signer les pires ribaudes. Une fois son œuvre minutieusement achevée, il rend la craie à son état d'oscillement au bout de la cordelette. là au moins ça a d'la gueule. Sur d'avoir rendu le message un poil plus attrayant, Burrich se recule pour se laisser choir sur le banc le plus proche.

Le boulanger sort le nez de son échoppe et fixe le soudard affalé sur son banc. Froncement de sourcil agacé du dernier en direction de l'artisan dédaigneux, les bras croisés. Pour sur qu'il bougerait pas. Du regard il intime au boulanger de laisser l'ardoise en place. Ils les pensent brigands par crainte, au moins qu'ça serve.


Attila_caligula a écrit:
[Plus tard]

L'Ysengrin s'arrête devant la taverne. de la ruelle, on entend éclats de voix et jurons. Ça sonne le reître, la caserne et le bordel tout à la fois. L'un va souvent avec les deux autres.
Son entrée fait silence.
Forcément.
Mais pour mauvaise raison: toujours sa vesture qui fait de lui le vicomte le plus mal fagoté du royaume.
Hommes et femmes sont là, en cuir, clous, spallière et gantelet. Ce n'est pas de la levée de pécores et leur faux, mais du vétéran couturé, du baptisé au raisiné, du viandard de boucherie.
L'Ysengrin sent ses 16 étés lui picoter les yeux.
Mais il est vicomte, issu d'une lignée, d'une meute, il ira...
... au milieu de la pièce, qui devient piège.

Les passes de moqueries fusent immédiatement. Ils l'ont entendus arriver, certains semblent même avoir vu son manège à la boulangerie.
Et l'Ysengrin se raidit, encaisse les estocades faites à son amour propre surdimensionné. Riposte se faisant plus fort qu'il n'est.
Les autres ne s'y trompent pas, rigolant avec condescendance et s'approchant pour la mise à mort.
Et dans le brouhahas des insultes, quelques mots percent; "Gascogne... Memento..." causant trêve sur le champ de déshonneur.
On se regarde, on s'explique et finalement on se détend. N'est on pas entre futurs compagnons d'armes?
Ils n'y croient pas, comme ce lieutenant de Bourre ta Meuf trop têtu pour admettre son titre et trop feignasse pour aller verifier. Qu'il s'en débrouille. Il parait que lui, l'Ysengrin, figure sur une liste d'hommes dangereux.... alors pourquoi pas vicomte?
Mais eux, les soudards de Namaycush, il faut bien les convaincre, puisqu'on va se battre cote à cote.
16 étés, c'est tout.
Et un titre.
Et une épée!
Et une foutue grande gueule!


[belle scène de taverne, grace à des compères qui se reconnaitront. Merci à eux]

_________________

Vicomte de St Pardoux, Baron de La Roche Canilhac
Attila_caligula
Attila_caligula a écrit:
- Toi le nain!

La voix sonne comme le tonnerre de Zeus. Il n'y a pas à s'y tromper, la foule devant la table du sergent recruteur se résume à... un.
Un jeune vicomte, bombant fièrement le torse et l'épée paternelle au coté, légèrement dressé sur les métatarses pour gagner les pouces qui en feront un géant.
Dans ses rêves!


- Quoi moi? Doit y avoir erreur mon ami, je suis le Vic
- Ta Gueule amène toi sous la toise que j'te m'sure la couenne.


Les oreilles dressées s'affaissent un instant. La truffe frémit et le poil se gonfle. Y a du meurtre dans l'air.
Quoique le molosse doit peser dans ses 250 livres tout de même. Et l'Ysengrin guère plus de ... peu. Trop peu.


- Active, tu vois pas qu'y a foule?
Gros rire qui tombe comme une avalanche de rocailles, le vicomte se place sous la toise et serre les fesses quand la barre lui tasse les vertèbres.

- Rentre chez ta mère. On n'a pas vocation à pouponner.
- Mais enfin c'est une mépr...
- SUIVANT! Personne ? Bon on remballe les gars, c'est tout pour aujourd'hui!


Citation:
Vous n'avez pas les caractéristiques requises pour postuler


Mère serait furieuse! Déjà qu'on la traite comme une souillon à Limoges.





Kar1 a écrit:
[On gagne un duel, et voilà le résultat..]


- SUIVANT! Personne ? Bon on remballe les gars, c'est tout pour aujourd'hui!

Haussement de sourcil de la blonde. Un pied sur une barrique à binouze elle zieute le géant recruteur de travers. Le Namay lui avait dit "Karine, t'embauches et c'est tout!". Pour qui qu'c'est qu'y se prend le gros lourdeau là. Barraque comme il est voilà qu'il fait son malin. Nan mais dediou, z'ont besoin d'homme dans cette guerre.

Exaspérée par le comportement du type, la blonde sent des démangeaisons fourmicales lui envahir la main nouvellement habituée aux giffles bien trempées. Depuis quand qu'on refuse un cul nu. Suffit de le mettre au front et c'est parfait. La scène ne dure que quelques secondes à vrai dire, mais le cerveau de la blonde fusionne en permanence, quitte à laisser quelques nuages de fumée s'échapper de ses oreilles.


Dis donc l'armoire au cul surdimentionné!
D'puis quand on r'fuse des bonnes volontés. Un cul terreux nu en plus, pas d'famille, parfait!


La blonde fait une pichnette sur le nez de l'insolent pour lui montrer qui que c'est le chef nom de diou. De plus, c'est dans sa division qu'ils cherchent des gens volontaires. Pas moyen de laisser ce type s'échapper.

Tu m'fais l'plaisir de l'faire signer en bas de la bafouille là..
Une pause.
Pis r'garde, l'a une épée.. Y pourra être utile comme bouclier, l'Burrich' en cherche désespérément!

Le zozo est peu commode, même si la blonde fait de grands gestes pour cacher le fait qu'elle ne puisse rien contre lui s'il voit rouge. Mais faut parfois se montrer plus dur qu'on est pour faire sa place dans ce bas monde. Les routes lui ont appris. Alors elle le toise, le menton levé et les yeux plissés en attendant qu'il trouve soluce.

_________________

Vicomte de St Pardoux, Baron de La Roche Canilhac
Attila_caligula
Burrich a écrit:
Burrich observe la scène de recrutement du haut d'un de ses tonneaux tout en dénudant un énième épis de maïs. "La Boule", comme il l'appelle, en référence à l'énorme boulet sans chaîne aux trois neurones surmontant ses dix couches de gras, beugle sur un jeune cul nu.

Le brun mate, reconnaît rapidement l'Ysengrin. Un jeune noble au style vestimentaire pour le moins dépouillé dont il avait éprouvé le cran et le répondant en taverne la veille.
Un sourire barre la gueule du Gascon quand le jeune loup se contraint au calme face au gros plein d'soupe.

Un nerveux c'noble, tout comme lui... L'a déjà pu constater sa fougue et son envie, voire son besoin d'en découdre. Il a la rage accompagnée d'une once de cervelle avec tout ce qu'il faut d'audace, et ça le Burrich il aime. Seule lui manque l'expérience. Un vide qu'une guerre comme celle ci peut combler.

Glissant de son tonneaux, le mercenaire s'approche, guidé par les gesticulations de la Blonde et se plante à côté de l'aristocratique cul nu.

Soudain la Brute grogne à la pique lancée par la gueulante.


Rhoo t'déconnes pas un peu La Boule? R'garde ses yeux, c'est l'n'œil du tigre que t'vois scintiller ! Pis au pire, on l'refile au Noir. S'en servira comme béquille, l'a souvent tendance à s'vautrer ces derniers jours...

Se tourne vers la Blonde, l'œil lubrique.

D'autant qu'si la béquille d'ton homme est en panne, l'jeunot pourra aussi pallier à cette défiscience, l'a d'la vigueur à r'vendre.

Burrich ricane en toisant la Blonde d'un air narquois. Les mains jointes pour protéger ses poches à moutards de toute agression, il envoie une tape amicale dans le dos de l'Ysengrin et file plus loin pour échapper au coup de pied vengeur de Karine.

Profitant du répit, il observe à nouveau le recalé et se dit avec espoir qu'il trouvera bien un moyen de les accompagner.



Attila_caligula a écrit:
Partis!
La ville semblait déserte maintenant.

Memento Mori partie, et lui restait seul avec son humiliation de n'avoir pu suivre.
Les hommes et femmes de Namay avec qui il avait fait connaissance l'avaient encouragé à ne pas renoncer.
Renoncer, c'était le moindre de ses soucis.
Il lui importait bien plus ce que dirait Mère... elle arrivait demain.

- Bordel qu'est ce que je vais prendre!
Il glissa la main dans une poche de sa chemise, cherchant les quelques deniers qui s'y trouvaient.
Et trouva un petit billet:


Citation:
Si tu veux nous rejoindre dès demain soir, en partant, bouge ton cul nu sur la route avant chateauroux. Ensuite, tu attends.
Karine de Pommières


La blonde avait du lui glisser lorsqu'ils s'étaient quittés la veille.

Et Mère qui arrivait demain.
Marcher...pas marcher ?

Il attendrait Mère. Et marcherait.










Dhea a écrit:
La Vicomtesse de Droux avait fini par arriver à Guéret. Il faut dire qu'elle avait enfin reçu une partie de ses ordres car elle avait répondu à la levée de ban. Oui bon en fait elle n'avait pas trouvé d'excuse valable pour ne pas y participer et la voilà embringuée dans cette histoire.

Elle avait reçu une lettre de son Louveteau lui signalant qu'il était également à Guéret et qu'il aimerait bien embrasser sa vieille Mère avant de franchir la frontière berrichonne...Dhéa avait sourit en lisant la formulation, c'est qu'elle le connaissait son fiston et elle gageait qu'il avait encore besoin de sa Môman. En prévision de cela elle avait pris quelques bagages supplémentaires dont vivres et écus sonnants et trébuchants. Elle avait fait halte dans une quelconque auberge de la ville et elle savait que son fils la retrouverait tôt ou tard.


[ Scène de retrouvailles familiales]

Toc toc, TOC TOC

Vala Vala j'arriiiiiveeeee

Ouverture de porte et là c'est un fauve qui se jette dans les bras de sa Mère.

_ Mère vous êtes enfin arrivée et sans encombres, vous m'en voyez soulagé. Je m'inquiète pour vous, je n'aime pas vous savoir ici pour vous battre.

_ Mon Fils, toujours aussi fougueux. Moi aussi je suis ravie de vous serrer dans mes bras. D'ailleurs venez que je vous embrasse. Et cessez de vous inquiétez pour moi, je vous rappelle que j'ai participé à la guerre de Bretagne sans trop avoir démérité et en revenant en vie...
Mais...mais quelle est donc cette tenue ? Vous un noble aller cul nu de la sorte ?? Mais vous voulez me faire mourrir de honte ?
Bon combien avez vous perdu cette fois aux jeux ? Allez annoncez moi la couleur...je payerai mais que ça vous serve de leçons !!

_Mère...euh....non...mais c'est pas ça....comment dire....j'ai perdu mes vêtements lors de mon séjour dans les geoles...

Stupéfaction de la Mère qui se met à soupirer et soupirer. C'est qu'il aura sa peau s'il continue ainsi.

_ Allez zou dehors ! Nous sortons ! Et je ne veux rien entendre ! Je vous emmène faire les échoppes !

[Dans la rue aux échoppes de Guéret]

_ Mais avancez donc ! Nous n'avons pas que ça à faire ! Cessez de rechigner et de trainer des pattes !

Et c'est une Dhéa trainant derrière elle son Fils qui parcourt la rue aux échoppes de Guéret. Il faut dire que le petit Baron_Vicomte est un peu malmené par sa Mère qui le tient bien ferment par la main et qui sourit et salue les passants qui se moquent d'eux en les voyant. Et vas-y que ça grogne, jappe de dépis et de honte. Se faire promener par sa Mère alors qu'on est un homme...enfin ça c'est vite dit quand on se retrouve en tête avec sa Mère.

Echoppe d'un tisserand, ça fera bien l'affaire. Dhéa toujours suivie de son Fils qu'elle ne lâche pas, entrent dans la boutique. Dhéa ne laisse pas le temps à son fils de s'exprimer qu'elle passe commande.

_ Je voudrais des braies en tissus de bonne qualité mais solide car le jeune homme que voici est cul nu depuis trop longtemps. Ses mesures ? Faites.
Cessez de vous tremousser Attila, ne faites pas l'enfant !

_Mais ....Mère c'est humiliant ce que vous m'infligez ! Je suis assez vieux pour choisir moi même mes vêtements !

_ Et on voit où cela vous a mené...hé hé. Ah ça veut jouer à l'homme hein ? Ca met en avant ses titres. Et vas y que le Vicomte de Saint Pardoux est dans la place, faites place au baron de la Roche Canilhac, dégagez les gueux ! Mais ça a encore besoin de sa Môman pour se faire habiller ! Ah il est beau le Vicomte_Baron !!
Allez je vais être gentille avec vous je vous laisse choisir la couleur. Vous voulez du rouge ? Et bien allons-y pour du rouge.

Pendant ce temps le pôvre tisserand fait semblant de ne pas écouter la conversation et se penche sur le bas du corps du jeune loup. Il lui prend les mesures de la taille aux chevilles puis le tour de taille, tour de fesses au sait jamais ça pourrait servir.

_ Nous repasserons dans la journée pour récupérer la commande. Merci. Et Dhéa jette le prix des braies sur le comptoir avec un petit supplément pour que ça commande soit faite en priorité.

Rebelotte chez le cordonniers. C'est qu'en plus d'aller cul nu, le Vicomte de St Pardouc et Baron de la Roche Canilhac allait également comme un va-nu-pied !!! Dhéa mène la transaction chez le cordonnier en demandant de solides bottes en bon cuir. Elle ne regarde pas à la dépense; il faudra bien que ces bottes lui tiennent un bon bout de temps.
Petit passage par le marché pour acheter des victuailles, et surtout de la viande car quand on part à la guerre il faut prendre des forces.

Retour à l'auberge aprè des heures passées à faire des emplettes, toujours trainant derrière elle son rejeton. Tout Guéret les avait vu passer ainsi. Dhéa n'en avait cure, elle voulait donner une petite leçon à son Fils et elle y avait prit grand plaisir. N'allez pas croire qu'elle ne l'aimait pas, au contraire, elle devait encore lui donner de petites leçons pour son bien...

_________________

Vicomte de St Pardoux, Baron de La Roche Canilhac
Attila_caligula
Châteauroux enfin!!!
Et sous le nez des berrichons pourtant en embuscade sur la route.



Attila_caligula a écrit:
[Quelque part, au milieu de ruines ruinées, de décombres encombrantes, de fumées fumantes... Châteauroux peu avant l'aube]

Le groupe de soldats s'égayent sur un murmure. On se retrouvera ici, a coté du gros boulet et des jambes qui dépassent d'en dessous. Au premier rayon de soleil.

Le vicomte de St Pardoux s'en va donc de son côté. Il encore un peu de riz accroché à sa chemise pourtant propre. Le "Mariage" est encore frais.


- Bordel c'est une rue ça ? Vraiment y a rien à attendre du berrichon. Comment peuvent ils circuler dans cet amas de pierrailles et de débris fumants?
Le vicomte grogne encore un peu en regrettant l'absence de bon architecte Limousin et négligeant le fait que ce dernier oeuvre en fait depuis deux jours. Et l'on voit l'ampleur de ses travaux urbanistique, avec ses zélés collègues de Touraine, du Bourbonnais, du Périgord.

Enfin, ce qu'il cherche. L'Oriflamme Limousin...
Quoiqu'un peu perdu au milieu de pas mal d'autres, dont un berrichon.
Circonspect, le vicomte avance jusqu'à buter sur un borgne, qui semble tout droit sorti d'un hôtel de même infirmité.


- Dis donc bonhomme, je suis bien à l'Ost du Limousin? ¨Parce que j'ai un doute là, toutes ces hampes pavoisées, je ne suis pas bien sûr...
C'est une collection?
Et qui a joué à la pétanque avec Châteauroux? Il y a un de ces bordels ici!




Lettre au poilu, on m'a lancé le défi de lui envoyer une lettre graveleuse mais sérieuse.

Citation:
A sa multi Grasce le Duc de Berry, Georges Pilus Horripilus.

Honte à vous Votre Grasce!
Fut un temps où votre verve se dressait, roide et verte, longue et claire, comme un jonc saillant des marais touffus et peuplés de "bébêtes".
Un pinacle, un phare, une trompe, un beffroi qui dardait d'une erection solide ses mille cloches loin à travers le royaume.

Ne disait on pas que les femmes se pâmaient juste à l'évocation d'ycelle?

Nieriez vous que le fertile ru de votre verbe, où se sont abreuvés tant et tant de feudataires aura engendré bien triste descendance?
Car il semble s'ecouler aujourd'hui dans un lit sterile. Un ventre maigre qui ne tremble ni ne frémit quand il l'accueille: le Berry.

Où est donc cette masse, ce gourdin, ce fléau, cette langue, enfin, que vous maniâtes si agilement?

Serait ce l'assaut de trop? La congestion? l'extinction? L'impuissance finalement, devant les charmes pourtant sulfureux de vos partenaires Alliés du centre?
On vous surnomme le Poussin... vous aurait on taillé une plume?

Dans l'espoir de vous ouîr qui, a défaut d'une lettre, ne procure pas tant de satisdfaction que les dames le crurent en votre jeunesse.


Cordialement

Attila Caligula d'Ysengrin




J'ai bon ?
_________________

Vicomte de St Pardoux, Baron de La Roche Canilhac
Attila_caligula
Pendant ce temps, les invités de l'Ysengrin arrivent. Les grandes lignes de ce qui deviendra bientôt l'Hydre sont déssinées. Il ne manque plus qu'un projet ambitieux.
Surprise party en Limousie

Frambault a écrit:
[Routes limousines]


" … Elle rigolait comme un poilu et ru et ru et rutontèle
Roi n'était pas son coussin et rintintin

Le lendemain quand j'suis revenu
Le lendemain quand j'suis revenu
C'est le curé que j'aperçus et ru et ru et rutontèle
Il lui tâtait l'bas des reins et rintintin

Après l'avoir embrassé dru… "*


L’homme se tut, un sourire béat de satisfaction aux lèvres et leva les yeux vers les toits de Laroche Canilhac. Une petite tape amicale sur l’encolure de l’âne

- Pas trop tôt l’ami… J’ai le fondement écorché, faudra que je me pommade si je veux pouvoir m’asseoir demain…

De ses longues jambes touchant presque le sol, il talonna l’animal et tira vigoureusement sur la longe du deuxième

- En avant ! Pas d’âme qui vive depuis des lieues… Pas que je m’ennuie avec vous, mais ça fera pas de tort qu’on me réponde un peu… Et une bonne assiettée… Du petit lard salé… Et la poire de La Roche... J’en salive d’avance…

Guilleret, l’homme poursuivit chemin et mélodie…

" Après l'avoir embrassée dru
Dans sa main lui glisse un écu et ru et ru et rutontèle
Qu'elle empocha bel et bien et rintintin

Mais le meunier, mais le meunier a répondu
Mais le meunier a répondu
Ma femme est belle et bien foutue et ru et ru et rutontèle
Alors faut qu'elle gagne mon pain et rintintin "


L'homme finit par descendre de l'âne pour s'annoncer au portail

Hola ! Y a quelqu'un ici-bas ? Ouvrez vite !


*Meunier tu es cocu, Gérard Blanchard (semble-t-il )


Garance a écrit:
[Allez.. allez, on se prépare.].


« Plus bas ma fille, frotte plus bas ! »

Debout nue dans un baquet d’eau chaude fumante, Garance encourageait d’une voix ferme la main hésitante de la fille d’auberge. Une gamine d’à peine 12 ans, rougeaude , empotée mais de bonne composition.

« Ben m’dame.. là.. y a que l’curé ou l’médicastre qui y va »

Elle lui aurait bien dit à la gamine que deux maris et des amants s’y étaient déjà promené. De longues balades même ou courtes selon l’humeur.

« Eh bien ma fille, nous sommes pareilles toi et moi »

Loin de là, mais Garance voulait amadouer la jeune fille prude.

« Et tu verras que le premier jouvenceau venu aura vite fait de s’improviser médicastre »

Elle rougissait de plus en plus la maraude. Et Garance se sentit prise d’une bienveillance peu commune vis à vis d’elle. Sans doute, en souvenir de cet âge.

« Et si tu ne veux pas te retrouver engrossée comme je l’ai été, eh bien.. hum..Mais, revenons-en à mes fesses. Prends le calva de la fiole et frotte-les «

En dehors du fait que le calva soigne tout, ravigote tout, il avait une odeur quasi envoûtante.

« Oui m’dame.. Et vais pas me trouver grosse. Ma mère, elle dit comme ça que c’est en embrassant un garçon qu’ça s’fait ! »

Levant les yeux au ciel, Garance pensa au repeuplement galopant du Limousin pendant que la jeune fille lui donnait une friction revigorante.

Faut dire que Garance avait l’humeur joyeuse après des mois d’ un ennui débilitant. Et cette invitation à festoyer chez un Vicomte inconnu en était la première manifestation.

En quittant le Languedoc, elle avait accepté de prendre avec elle des inconnus en plus de Diab, Lab , ses vieux amis normands et Sibylle sa protégée qui n’avait plus vraiment besoin de protection à vrai dire, tellement cette petite semblait douée.

Pour les remercier de l’escorte, un d’entre eux, Sieurfernand leur avait proposé de les accompagner au grand banquet offert par un ami limousin et Vicomte.


« Aïeeeeeeeeeeuuuuuuuh ! J’ai dit frotter.. Pas râcler ! »

Encore une qui sortait de la ferme. Posant pied en dehors du baquet, Garance se retourna vers la servante d’auberge.

« Bien, passe-moi donc la robe blanche et cours demander en bas le chemin le plus court vers la Baronnie de la Roche Canilhac »

A ces mots, la pubère ouvrit la bouche, la referma et la réouvrit.

« Eh bien, à part qu’un jouvenceau y verrait une invitation à batifoler et que je ne le suis pas, qu’y a t’il donc ? On dirait que tu as vu la Créature qui a pas de Nom. »

Se signant plusieurs fois, et retrouvant l’usage de la parole.

« Oh non m’dame, pas la Créature.. « Et s’arrêtant » Et ma mère, elle dit que je peux pas dire son Nom , c’est à dire que.. L’Vicomte qui habite sur ces terres, il est connu… »

Fronçant les sourcils à cette déclaration, Garance poussa un peu plus l’interrogatoire.

« Si fait ? Et de quelle manière ? »

Tête baissée, et rouge à éclater.

« Eh bien m’dame, l’Vicomte là, paraît qu’il aime bien les fêtes et puis boire.. Et puis.. c’que ma mère elle dit qu’il faut pas faire avant l’mariage. »

Garance éclata de rire. Cela la changerait des fêtes ennuyeuses et plombées de la noblesse normande.

« Ahem.. eh bien file au plus vite me renseigner sur le chemin »



Vassilissa a écrit:
[Sur la route de Tulle]


- Nan mais essaye même pas, Clothilde, je te dis que c'est pas un endroit pour les petites filles ! D'abord, c'est un Vicomte… Il va probablement sentir la rose et la violette, et tu risques de passer la soirée à moucher... J'te parle même pas des toilettes des dames qu'il ne faut pas tacher, ni de tous ces seigneurs qu'il faut pas regarder sous l'nez comme tu aimes à le faire… Et puis pas question de ram'ner Amor là-bas, tu vois… il fich'rait le bazar, il f'rait peur aux pucelles...
Nan nan nan, vous s'rez mieux ailleurs, tous les deux… On va t'trouver une bonne femme qui te fil'ra du pain et puis un bol de lait, avec un bout d'gras pour le chien, et ce s'ra beaucoup mieux qu'd'aller t'trainer là-bas…


Elle jeta un regard au visage renfrogné enfoui dans son corsage. La gamine boudait. Pas besoin d'être sa mère pour deviner ça.

- On t'rapportera des p'tits fours !

Ben voyons. Et des bouchées de viande, et du vin épicé… Pourquoi pas du fromage, tant qu'on y était ? Les yeux de Vass se firent rêveurs. Peut-être le Vicomte était-il riche ? Elle avait oublié de demander ça à Fernand… Pourtant, après un mois au pain sec, c'était important…

D'instinct, elle se retourna, pour voir si le reste du groupe suivait.
Dans le soir qui tombait, Drannoc marchait en tête. Beau comme jamais, ses cheveux dans le vent, il semblait ailleurs, comme souvent. Attentif à tout sauf à ce qui se jouait… Nul n'était besoin de lui poser de questions sur le Vicomte, car dans son monde à lui point de Vicomte, de fête… seulement les chemins avec leurs aventures…

Souriant tendrement, elle se demanda s'il avait seulement une paire de braies propres à se mettre pour la soirée… Et se dit qu'elle avait quelques heures devant elle avant de s'en préoccuper.

Un meuglement de colère vint troubler ses pensées, et elle vit son homme faire un pas de côté, juste à temps pour éviter le coup de corne rageur du bovin qu'il menait.

Enduril, sa peau de vache tendue sur son derrière renflé, était de sale humeur. Trop de marche peu de foin, et le lait tout aigri de trop de mauvaiseté… Et puis ce chien, toujours, dont le principal jeu était de lui chatouiller les mollets…

Coup de corne à nouveau, qui cette fois touche sa cible. Jappement de douleur, et le cabot s'enfuit la queue entre les pattes, vaincu pour la journée.


- Endu, un, Amor, zéro !

La gamine avait retrouvé le sourire, et c'était tant mieux. Car comme un rayon de soleil, la bonne humeur se répandit sur le groupe. Ce soir, il y avait la fête chez un vicomte Limousin. Ce soir, ils retrouveraient leurs amis et en rencontreraient de nouveaux. Ce soir, ils seraient à la ville. Tulle leur tendait les bras.

_________________

Vicomte de St Pardoux, Baron de La Roche Canilhac
Attila_caligula
Sibylle. a écrit:
Sa dame enfin apprêtée, corset serré (faut dire qu'elle a plus vingt ans, la Dame de Coulvain, mais pas le dire trop fort, non plus, elle n'aime pas que ça se sache), coiffure peignée, habits passés, calva...bu, Sibylle fit un bref détour par sa chambre où elle s'habilla rapidement et sobrement. Pas qu'elle n'ait pas le choix, sa dame était des plus généreuse, mais par goût. Elle préférait rester discrète jusque dans ses vêtements. Robe simple mais élégante, parure de bourgeoise et non de noble, sa manière à elle de tenir son rang de semi-domestique, suffisante pour se faire obéir par la piétaille et bien assez pour se faire oublier. Cheveux rapidement nattés et remontés, maintenus par quelques épingles, elle descendit rejoindre la compagnie dans la salle d'auberge.

Salle presque pleine et compagnie hétéroclite.Brouhaha amical où déjà les femmes s'entrecomplimentaient sur leurs toilettes, pendant que les hommes se réfugiaient au comptoir. Les accents se croisent et se mêlent, à l'oc se joint l'oïl ainsi quelques pointes étrangères,à la langue compassée des nobles, répond le babillement des artisans et marchands, coupés par quelques gausseries paysannes: drôle de symphonie mais qui a un je ne sais quoi de chaleureux, mélanges des terroirs et des origines.
Ce vicomte avait décidément de drôles de connaissances ou bien est ce ses connaissances qui avaient de drôles de connaissances ou était ce les connaissances des connaissances? Il arrive un stade où il devient difficile de comprendre qui a amené qui, ne restait plus qu'à espérer que le vicomte soit aussi généreux qu'ils étaient nombreux.
Après s'être assurée auprès de l'aubergiste que les chevaux étaient sellés et pour les plus avinés,hmm pardon âgés, charrette attelée, d'un pas décidé, Sibylle fendit la foule.


N-nous y allons, Da-dame?
Il ne f-faudrait p-pas f-faire attendre le vi-vicomte.


Attila_caligula a écrit:
Citation:
Gueret,

à Sieur Fernand Bataviande, Compagnon Marchand indépendant et Genevois.

Cher ami, depuis notre rencontre en cette poissonnerie, les longues discussions qui s'ensuivirent et les liens qui se tissèrent, j'ose le dire, vous me manquiez.
N'allez pas croire que je sois devenu bougre, ou femelle, je ne fais que vous dire ma joie de vous recevoir chez moi, avec nos compagnons.
Joie fugace puisque je ne serai pas présent, pour un certain temps, parmi vous, pour ces fausses retrouvailles.
Vous êtes chez vous en ma demeure. Ripaillez et profitez libéralement de mes réserves, elles sont hélas bien maigres.
Je vais derechef envoyer lettre à mon futur Beau Père Raspoutine, vicomte de Lastours, qu'il vous ouvre son crédit, qui est bien plus important que le mien.
Le jeu est une sale manie, surtout quand on triche moins bien que l'adversaire.
Puisez, puisez, et dites lui que ce sera autant que son beau fils n'aura point en héritage; vous verrez les cordons de sa bourse se délier comme par magie.

Vous saluerez avec toute la galanterie que vous aurez pu apprendre dans quelque manuel toutes ces charmantes dames qui vous accompagnent.

Je vous envie tellement.

Et n'oubliez point de moucher votre cerveau si rutilant à la nuit tombée, il attire les insectes volants.

Mes sincères amitiés à vous, compagnon hydraté.

Attila Caligula d'Ysengrin.

Post Scriptum Fernand, ayez l'obligeance de passer ce pli à Mahaud sans lire plus avant. Merci

Mahaud, ma broigne! Avez vous fait bonne route? Et cette vilaine extinction de voix dont vous souffriez, est elle partie? Il me semble entendre de Guéret les accords harmonieux de votre ravissant babil de jouvencelle carapaçonnée.
Il y a de la Jehanne en vous, vous venez du même pays.
Votre dévoué
A.C.



Garance a écrit:
Une dernière goutte de calva glissée entre ses seins bien bombés par un corset légèrement serré, et la fille d'auberge revint essoufflée:

" Ben m'dame, y a du monde en bas. Et ils vont tous chez le Vicomte".
Se signant à répétition. " Pour sûr que ça va être une fête!"

Lui souriant, Garance se dépêcha vers la salle commune. Comble. Sourire amusé, elle parcourut du regard la foule hétéroclite. Le Vicomte avait des amis partout.

Levant le menton, elle chercha Sieurfernand et Sibylle du regard. Elle avait prêté quelques vêtements à cette dernière et voulait voir l'effet produit sur la jeune fille assez sauvageonne. Petite moue de désapprobation sans surprise cependant, la jeune femme n'en avait fait qu'à sa tête comme d'habitude. Le résultat était cependant agréable à voir. Faisant un rapide aller-retour du corsage de la jeune fille vers le sien, Garance remarqua avec aise que les appâts naissants de la jeune fille n'avaient rien à envier aux siens mûrs à souhait. Rassurée par cette vision, elle lui accorda le plus beau des sourires:


N-nous y allons, Da-dame?
Il ne f-faudrait p-pas f-faire attendre le vi-vicomte.


Penchant la tête vers elle..

" Si fait Sibylle, j'irai à cheval. L'air piquant ne peut que donner couleurs des plus joyeuses au teint. Monterez-vous à croupe ou désirez-vous prendre place dans une des carioles? "


Mahaud a écrit:
[Baronnie de La Roche Canilhac, domaine du Vicomte Attila Caligula d'Ysengrin ]

La vue sur les vergers était magnifique en ce début de soirée d'octobre où le soleil dardait ses rayons fort tard pour la saison. Une herbe grasse qui verdoie, des routes sèches qui poudroient, le tout copieusement arrosé d'une lumière dorée. On se serait presque cru dans un conte pour tout petits.
Mahaud, qu'on avait logée dans une vaste salle tout en haut de la Tour du castel de La Roche Carnilhac, tournait pourtant le dos au spectacle grandiose de la nature et contemplait d'un air morne sa malle éventrée, le sol jonché de linges éparpillés. Bras croisés, plantée au milieu de la pièce, Mahaud faisait la moue et parlait toute seule :


Si j'avais su j'aurais pris une robe ... ou garni ma bourse ! De quoi acheter une toilette convenable ... J'ai que des chemises, des bottes et des braies !... Par le cul Saint Antoine! Un bal ... La belle affaire ! ... Qu'est-ce que je vais aller foutre dans un bal ?! ... Pourrais refuser, tiens ...

Evidemment, elle ne refuserait pas. Si Attila se mettait en quatre pour leur offrir l'hospitalité et les divertir, la moindre des choses était d'honorer son invitation et d'y faire bonne figure. Elle donna un coup de pied rageur dans une pile de chemises qui se déployèrent dans l'air comme des ailes blanches avant de retomber en vrac sur les dalles. Sa vieille broigne de cuir, tavelée, entaillée par les combats, brunie par les années, qu'elle avait lancée d'une main impatiente lors de la fouille de la malle, gisait au pied du lit. Elle la considéra d'un oeil mauvais.

On toqua à la porte .

QUOI ?! aboya t-elle. Un jeune culvert, sans doute employé comme valet, entrouvrit l'huis mais refroidi par l'accueil, n'osa pas entrer et ne passa que la tête : Dame, c't'un pli qu'est pour vous. C'est l' messire là, le sieur Fernand qui vous fait porter ça. D'la part d'not Maître qu'il a dit.

Hé bien, donne-le moi ! lui dit-elle en tendant la main dans sa direction. Mais comme il ne se décidait toujours pas à entrer, elle grommela quelque chose que la décence ne permet pas de rapporter ici et marcha vers lui à grandes enjambées avec la grâce d'un beffroi de siège. Le gamin blêmit, laissa tomber le message et s'enfuit.

Mahaud le ramassa, l'ouvrit, le lut.


Citation:
Mahaud, ma broigne! Avez vous fait bonne route? Et cette vilaine extinction de voix dont vous souffriez, est elle partie? Il me semble entendre de Guéret les accords harmonieux de votre ravissant babil de jouvencelle carapaçonnée.
Il y a de la Jehanne en vous, vous venez du même pays.
Votre dévoué
A.C.


Ses traits se détendirent. Comme à son habitude Attila avait su la dérider. Même à distance. Elle repensa au jeune garçon qui devait encore dévaler les escaliers quatre à quatre, à coup sûr charmé par "les accords harmonieux de son ravissant babil de jouvencelle". Elle espéra aussi que sa ressemblance avec Jehanne la Pucelle se limiterait au port de l'épée et qu'elle n'entendrait de voix divines ni n'irait ardoir en bûcher ...

Et Jehanne, elle au moins, n'eut point à subir le supplice du bal ! ajouta Mahaud à mi-voix.

Soit. Elle irait au banquet donné par Attila. Elle irait en braies, chemise de lin empesée et bottes de cavalier.

Elle alla à la fenêtre et apercevant les poiriers couverts de fruits du Vicomte, elle sourit au soleil et se dit qu'elle avait grand-faim.











Raspoutine a écrit:
Le vieux avait chevauché une bonne partie du jour, délaissant pour un temps les remparts de Limoges où il commençait à devenir fou faute d’action.

La vicomtessse de Droux était à Guéret avec son fils Attila, fils qui avait organisé une fête en sa demeure de la Roche Canilhac.
Enfin une fête … sans les écus sonnants et trébuchants de Rasp la fête aurait fait long feu.
Mais Lastours, qui n’était point homme à dépenser sans compter, avait daigné délier les cordons de sa bourse pour son futur beau-fils, après tout il serait bientôt de la famille, il n’était pas question que l’on rie de lui d’avantage, ce privilège, Rasp se le réservait.

Marmonnant dans sa barbe, il arriva enfin aux abords de la Roche Canilhac, où règnait une agitation de fourmillière. Des charrettes encombraient la cour, il constata avec satisfaction que ses ordres avaient été suivis à la lettre, nourritures et boissons étaient arrivées. Les préparatifs allaient bon train, les invités seraient bien reçus.

Mettant pied à terre, il entra d’un pas décidé dans la demeure, aboyant quelques ordres au passage.


BON SANG ! Qu’est que c’est que ce foutoir ? Videz-moi cette cour, que l’on mette fûts en perce, que l’on allume feux et braseros dans toutes les chambres, et apportez-moi d’la prune et Fissa, je verrai ma chambre plus tard !

Euh, Monseigneur, une dame est déjà dans nos murs… Le vert m'appartient alors j'ai changé oui je sais c'est beau j'ai pris la plus jolie. Deirdre.désolé Ô censeuse, mais le jaune c'est pourri, on voit rien ... j'ai l'droit au marron ?Oui je tolère bien que le mauve aurait été plus mignon dixit... je ne le nommerai pas. Deirdre

QUOI ? Et c’est maint’nant que vous l’dites ? Où doncques est ce bon sang de valet ? Pffftttt !
Montrez moi doncques mes appartements, faut que j’me change et annoncez mon arrivée à cette dame, je la rejoins dans le salon dans un quart d’heure...

_________________

Vicomte de St Pardoux, Baron de La Roche Canilhac
Attila_caligula
Nenuphar a écrit:
Chez un Vicomte...

Dans un château...

Heureusement, elle n'avait pas de principe! Enfin pas trop...

Mais qu'est ce qu'elle irait bien faire là-bas? Nénu détestait les récepions mondaines où tout le monde se congratulait en se regardant le nombril. En tous cas, c'est comme ça qu'elle imaginait une reception protocolaire dans un château. Comme une salle de conseil, les sourires en façade et les aigreurs à l'estomac, les petits fours en plus!
Jamais, elle ne mettrait les pieds dans un tel cirque!

Mais... en ce moment, pour manger autre chose que du pain, elle était prête à renier son si peu de principe.

Donc, ce jour-là, juste pour un morceau de viande rôtie, elle aurait pu apprendre les bonnes manières, la hierarchie de l'hérauderie, la signification des bannières et le nom des grandes familles du Limousin. Mais elle n'en fit rien, trop paresseuse qu'elle était... Faute de bonnes manières, elle arriverait propre!

En fin d'après-midi, elle se rendit aux étuves de la ville.
Le plaisir de se plonger dans un bain chaud fut immense, elle bascula sa tête en arrière, allongea ses jambes et prit le temps de se prélasser, les yeux fermés, presque endormie. C'était agréable et délassant. Une pause...
Seuls les rires et les discussions autour d'elle l'empêchaient de sombrer complètement dans le sommeil. Ensuite, elle prit le temps de se savonner et de laver ses cheveux. Toute la crasse et la poussière accumulées sur les chemins depuis des jours disparurent rapidement.

Depuis qu'elle avait quitté Genève, Nénuphar se baladait avec tout ses biens sur elle. C'était d'une grande liberté mais cela signifiait aussi qu'elle ne possédait pas grand chose. Quelques réserves, quelques écus, quelques vêtements, mais dans sa besace, point de houppelande ni de coiffe.
Tant pis, ce soir elle irait en braies et en bottes...

Et, comme elle avait peur de s'ennuyer un peu, elle avait glissé au fond de sa poche un jeu de cartes et quelques écus. Et quelques cartes en plus, qui pourraient peut être servir... Elle espérait bien trouver un coin tranquille (ça devait se trouver dans un château) et deux ou trois valets prêts à miser un peu pour jouer au Ramponneau.


Labaronne a écrit:
[sur la route du château]

Une soirée mondaine !!! wooooowwwww ! C'était sa première surprise partie. C'est vrai qu'elle avait vécu des bals masqués, des soirées de Noël ... des réceptions insignifiantes par rapport à celle-ci !

Elle n'avait pas pris sa robe d'apparat, d'ailleurs elle n'en possédait pas, elle avait donc résolu le problème. Elle irait ainsi, poussièreuse, croteuse, et pueuse ... Elle faisait grace, à cet hôte de marque de sa tenue de femme-champignon. De plus elle s'était faite avoir la dernière fois, sans bras, elle n'avait pas pu profiter des amuses bouches et autres mets fins, comme le dit si bien le dicton : "pas de bras ! pas d'calva !"

Lab se rendait donc, le coeur joyeux, à la demeure de Sire Attila Caligula d'Ysengrin ... un Vicomte !!!

Un garde à la porte, lui laissa le passage en lui jetant cependant un regard dédaigneux. Elle n'osa point lui casser les gencives à coup de pelle, elle savait se tenir, avait du savoir vivre ... elle. Allait-elle balancer ce rustre, ce sans éducation, ce résidu d'abreuvoir, ce débouche tonneau, ce pousse mégot à son maitre ? elle se voyait déjà lui balançant des coups de pieds dans les tibias, riant de bon coeur alors que ce gueux se ferait réprimander ... Elle s'arrêta un instant, sortant de ses joyeuses pensées pour admirer les lieux.

A Tulle depuis plusieurs jours déjà, Lab se remettait doucement des longues chevauchées, certaines zones de son corps se remettaient d'ailleurs plus ou moins facilement, elle le remarquait lorsqu'elle prenait place sur un tabouret. Cette invitation lui permettrait ainsi de renouer avec un semblant de confort.

Elle avait une envie folle de s'amuser ...


Mahaud a écrit:
Mahaud s'était lavée - n'ayant pas eu la patience d'attendre qu'on lui monte de l'eau chaude, elle s'était aspergée d'eau glacée dans un baquet - frictionnée d'un onguent d'aromates subtilisé à un marchand Ottoman ( la boîte en était fort jolie !), vêtue, coiffée. Elle sortit d'une petite aumônière en velours deux perles d'un orient parfait qu'elle pendit à ses oreilles. C'étaient ses seuls bijoux qu'elle ne portait qu'en de très rares occasions mais qui ne la quittaient jamais, enfouis dans une poche de sa sous chemise.
Elle s'assit ensuite en tailleur sur sa couche, un écritoire posé en travers des genoux et rédigea une réponse à Attila :



Citation:
Gentil seigneur, grand chenapan,

Il paraît que tu guerroies. Quelle mouche t'a donc piqué ? Ou plutôt devrais-je demander quels jupons tu as suivis. Quoi qu'il en soit j'espère que ta lame ne chôme pas.
Je suis royalement logée en ta demeure, la température est clémente et la vue sublime que j'ai de la tour m'apaise. Les préparatifs pour le banquet vont bon train. Aurons-nous la joie de te voir avant de quitter le Limousin ?

Mahaud

P.S : Je suis parfaitement remise de mon extinction de voix. Ton petit valet pourra en attester.


Elle finissait la dernière ligne lorsqu'une voix qu'elle reconnut vint de derrière sa porte. Tiens, lorsqu'on parle du loup ... Cette fois le gamin n'osait ni frapper ni ouvrir. Il délivra son message à travers le bois.

Dame, c'est l'baron ... c'est l'seigneur Raspoutine ... i dit qu'i vous attend dans la grande salle ... dès q'vous s'rez prête ...

Mahaud s'élança vers la porte alors qu'il parlait et l'ouvrit. Il fut impossible au jeune garçon tétanisé de prendre la poudre d'escampette. Mahaud lui tendit le vélin plié :

Fais remettre ceci à ton maître, le seigneur Attila. Puis fouillant dans sa bourse elle en sortit deux écus qu'elle lui donna :
L'un pour ta peine ; l'autre pour te réchauffer en taverne avec une bonne eau de vie de poire ... Tu trembles comme une feuille ...

Mahaud descendit à la rencontre du Seigneur Raspoutine. Derrière son dos, le petit valet crispé se détendit enfin et lâcha un pet retentissant.













Raspoutine a écrit:
Rasp avait juste eu le temps de se changer, les odeurs restaient … Il puait sacrément le cheval mais il descendit de la chambre qui lui avait été allouée en haussant les épaules, bougonnant dans sa barbe.
Il était soldat avant tout et pas un de ces nobles apprêtés qu’affectionnent certaines femmes.

De toute façon, il était là pour chaperonner la sauterie, vu l’âge de son futur beau fils, la fête risquait de finir à 22h, hop là tout l’monde au lit et il pourrait s’en retourner tranquillement à Limoges…
Des gamins sûrement, connaissant le lascar, des nobliauds de la pire espèce, qui considéraient que tout leur était dû.
Entrant dans la salle de réception où tout avait l’air relativement prêt, un bon feu dans la cheminée, des victuailles en veux-tu en voilà posées un peu partout, il se dirigea vers un des fauteuils, un de ceux qui avaient l’air les moins inconfortables et s’y affala.


A peine affalé, aussitôt debout. Des bruits de pas, une voix…
Le vieux se releva illico, grimaçant un vague sourire de bienvenue, s’apprêtant avec résignation à accueillir une des jeunes invitées d’Attila.

Mais la jeune fille attendue se révéla être une femme déjà croisée, en Armagnac notamment, rien à voir avec le genre de convive auquel il s’attendait.
Et en plus, le vicomte lui devait toujours un dîner s’il avait bonne mémoire.


Dame Mahaud !
Mais mais … bon sang ! Vous ici ? Mais par quel hasard ?
Vous connaissez mon futur beau-fils ? Ne me dites pas qu’Attila est de vos amis ?


Rasp n’en revenait pas, et comment doncques ce bougre de parasite avait-il rencontré si charmante femme ? Pffffffttt !

Hum… bon, puis-je vous offrir quelque chose à boire ? Mmmmmh ? Et qu’en est-il de vos compagnons ? Serons-nous seuls finalement ?

_________________

Vicomte de St Pardoux, Baron de La Roche Canilhac
Attila_caligula
Sieurfernand a écrit:
-Douze mesures d'avoine supplémentaires par bête, trois mules prises au marché de Clermont par un camelot joint sur la route.
- Quatre ceintures, une bouteille de liqueur des alpages pour le petit. De la spéciale coupée au sucre, un truc de bonnes femmes pas trop toxique, pour ne pas heurter les papilles de notre hôte.

-Quatre dans la première, sept dans le seconde, une pleine pour la tierce et sans qu'on y saisisse rien l'instant d'après, cinq dans la première huit dans la seconde et six dans la tierce. Il faut sans cesse jongler avec le foutoir...

- Une lettre faite portée à Mahaud, tout un clapier de pigeons à débaguer....
Une quatrième avec une paire, abandonnée au gré du destin.


Un peu plus tard la première est pleine mais sa première l'est aussi. Il y verrait là l'oeuvre de la Lune s'il y croyait encore. Demain le verra encore arpenter ces rues aux rencontres pavides. Alors il y a le temps... il va y faire un saut, il l'a promis
Des rats... partout... Dans les venelles certes, mais dans les yeux des passants surtout.

C'est la fin de l'après-midi au castel de la Roche Canilhac. Il arrive chez le vicomte, compagnon improbable que le hasard lui lie. A la porte de la demeure, le garde toise, l'uniforme impeccable, la servilité cruelle...


-soixante-quatre livres de pains, trente-deux quartiers de porc séché...

-Dégage pouilleux, c'est l'entrée des S'gneureries iciiii maiis iiiiikhhh...!

La main gauche presque bienveillante sur l'épaule de l'homme qui offusqué tressaille ... Le temps que la douleur parle pour lui, puis il relâche sa prise le regard lointain et passe sans répondre tandis que le valet se masse l'épaule...

Une allée verdoyante, ne plus compter ses pas....
Il met à profit les derniers mètres qui le séparent de la porte pour sortir de ses rêveries de chiffres et mettre en mouvement ce qui lui sert de civilité. Le pieds sur l'escalier... retour au monde des hommes.
Un autre portier qui a suivi la scène à la grille, averti et prudent, se recule, lève un doigt et prend sa respiration pour dire quelque chose.

- Je vais entrer mon garçon. ça ne se discute pas. Si tu dois absolument faire quelque chose, Va donc prévenir que SieurFernand est arrivé, je te prie.
- Fernand de....? demande le valet d'un air pincé.
- Ne me demande jamais ça devant une dame.... dit-il en poursuivant son chemin.

Puis, il entend des rires et des conversations de voix familières. Il se redresse, se détend enfin et se fait plus cordial. Au point que sa tenue modeste cesse presque d'attirer un regard désapprobateur de la part du personnel des lieux.
Ils sont presque tous là.. et tout juste arrivés semble-t-il.

Pressant le pas, il atteint un long couloir qui longe apparemment la salle de réception. Il pile un instant.
Il lui faut le temps d'une respiration pour reconnaitre les siens habillé de velours et de dentelles.

Lab, Nénuphar... quelle élégance! Et est-ce la voix de Mahaud que j'entends à côté?
Qui d'autre est encore là?


Garance a écrit:
Fallait juste suivre la troupe. Joues rosies par l'air frais, Garance et son "chargement" arrivent à vue. Fichtre! C'est pas de la petite bière cette baronnie. Il vit sur grand pied ce Vicomte.

Prenez Orion, il aime le bon picotin et un bon lustrage après une course

Le valet comprend pas bien ce que la dame veut dire mais prend les rênes.

M'dame, vais l'soigner comme ma mère

Hochement de tête en pensant au traitement subi par la maternelle du valet et Garance s'avance vers l'entrée avec Sibylle. Et se demande si la jeune fille a déjà assisté à une réception pareille. Dans le brouhaha , le ballet des serviteurs, les fumets d'un banquet préparé..

Qui d'autre est encore là?

Mutine, se penche vers Fernand..

Je crois bien que nous faisons partie de l'inventaire En cherchant des yeux le propriétaire des lieux.. A quoi ressemble t'il ce Vicomte?

_________________

Vicomte de St Pardoux, Baron de La Roche Canilhac
Attila_caligula
Attila_caligula a écrit:
Hélas ami lecteur, voici bien ce que cette guerre avec le Berry produisit de plus cruel. Ce qu'on nomme avec une pudeur très jésuite "dommages collatéraux", souvent bien plus douloureux que les dommages frontaux.

Car voilà, qui pleurerait un ambassadeur Limousino Limousin de Chateauroux qui renifle du nez et cafarde a je ne sais qui? Personne évidemment.
Par contre, la fête du Vicomte d'Ysengrin elle, n'aura pas lieu. Et ça c'est scandaleux!
La troupe hétéroclite de soldats berrichons, en déroute depuis le début de cette campagne, approchait dangereusement de La Roche Canilhac. Aussi, force fut de ranger les gaules, avaler en urgence les petits fours et sauter à cheval dans un grand nuage de poussière.

Lorsque le Vicomte arriva devant sa demeure:

- Eh bien toi, je ne vois guère de torche, brasero, et qu'est ce que c'est que ces tables renversées, ces plats éparpillés.
Ma parole mais on a pillé ici!!!
- Maistre.. c'est que...

L'épée de Tolède brille comme la lame sort du fourreau.
- Où sont ces berrichons de malheur? Pillards et vandales, brigands de basse espèce!
- Point de Berrichons ici Maistre... ils ont bifurqué vers Limoges.
- Mais alors...
- Vos invités, oui-da Maistre... de bien braves gens... et qui savent prendre congé rapidement. Et qui n'ont pas manqué visiter le domaine, les réserves et les caves en particulier.

Rire sonore du Vicomte -appris auprès de Burrich et ses comparses Mementesques- qui finit par dérailler sur une note juvénile.
- Oui ces gens savent ce que feste veut dire. Et rester discrets malgré tout.
Sont ils tous partis?
- Il reste Le grinch... Le vicomte de Lastours.... il était tout à l'heure en train de ranger quelques jambons... à grands coups de botte et force jurons.


Piquant des deux sur son palefrois nouvellement harnaché, le Vicomte se met en quête du Vicomte.
En rigolant comme un bossu.

_________________

Vicomte de St Pardoux, Baron de La Roche Canilhac
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)