Panyia
L'ingénue poursuit son rêve, elle porte une superbe tenue de soie, digne des plus riches femmes, dans sa main droite, un katana avec lequel ses doigts agiles s'amusent à fendre l'air. Autour d'elle, les paysages défilent, montagnes, lacs, marais, prairies. Une voix vint lui susurrer.
Citation:
Noubliez pas Panyia que jai promis de vous montrer les étoiles
je tiens toujours mes promesses, et je pense que vous aussi
.
Et aussitôt, le ciel s'obscurcit pour offrir à Panyia une constellation d'étoiles à en couper le souffle.
La rougissante semble soudain immortelle, pleine d'assurance, pleine de vie.
Capable d'allumer des incendies chez les hommes d'un seul regard, capable de faire rougir les jeunes prudes d'une seule parole, capable de faire régner le silence d'un seul mouvement.
Quelques piques ressentis sur son corps viennent troubler sa vision avant de s'apaiser. A présent, c'est un froid glacial qui la transperce, puis une chaleur insupportable.
Mais toujours ces murmures autour d'elle, qui raisonnent à travers ondes, forêts et collines. des chuchotis rassurants, des souffles apaisants.
Plus elle leur fait confiance, plus les picotements se font sentir, plus la douleur de ses plaies soignées devient présente.
Les images tremblent, se floutent, elle n'est plus une grande guerrière, elle n'est plus intouchable, elle se réapproprie son corps frissonnant et faible.
Ce corps si habile autrefois, qu'elle ne parvient à faire bouger que par des gestes maladroits à présents.
Ses paupières s'ouvrent, se referment pour habituer ses iris à la lumière puis recommencèrent les mêmes mouvements plusieurs fois avant qu'elle ne puisse distinguer ce qui se trouvait au dessus d'elle.
Elle ne comprend pas. Où est-elle ? Pourquoi est-elle allongée et surtout pourquoi a t-elle l'impression de ne rien maitriser alors que son corps endolori ne lui obéit presque pas ?
Elle perçoit des voix, des ordres, des suppliques, des murmures angoissés et des conseils avisés. Elle reconnait même certaines voix : Maruku et May.Lee bien sûr ainsi que Guyhom.
Doucement, les souvenirs reviennent, image par image. Elle tord légèrement la tête pour observer autour d'elle, replacer son contexte.
La douleur est virulente, mais les autres sont occupés et l'ingénue ne veut plus déranger.
Elle sait qu'on s'est occupé d'elle comme si elle avait été précieuse, elle sait que l'on a veillé sur elle comme si elle comptait. Inutile d'en réclamer davantages. Peut-être doit-elle libérer la place ? En a-t-elle le courage ?
Elle tenta de se redresser, ses cicatrices tout juste pansées tirèrent et lui arrachèrent une grimace.
Elle resta ainsi quelques minutes, espérant pouvoir convaincre les personnes qui tenteraient de la recoucher, qu'elle pouvait rentrer chez elle.
_________________