Valezy
A peine eut il franchit le seuil de la taverne que la lueur soudaine, qui contrastait en tout point avec lobscurité nocturne, laveugla durant de brèves secondes, le forçant à fermer les yeux en retour. Lodeur acre et nauséabonde de la fumée des braseros habilement mariée à celle de lalcool frelaté assaillit alors ses narines, embrasant sa gorge dun désagréable picotement.
Ainsi en était-il à chaque fois quil pénétrait dans un troquet, le contraignant à prendre quelques infimes secondes pour saccoutumer aux déplaisantes sapidités coutumières de ce genre de lieux.
Visiblement, sa compagne ne connaissait cependant point les mêmes problèmes dacclimatation Et ceci, certainement grâce au sang berrichon qui coulait dans ses veines. Du moins, ce fut limpression quil en eut lorsquà ses oreilles résonna un hurlement perçant et chargé dindignation.
Allons bon, ne lavait elle point exhorter à ne pas faire desclandre quelques minutes plus tôt avant de pénétrer dans létablissement ? Décidément, les deux jeunes nobles faisaient aussi bien la paire que les pendentifs jumeaux que tout deux exhibaient, non sans fierté, autour de leur cou. Le même amour des frusques et le même penchant pour les vives démonstrations de colère Et tant dautres choses encore.
Puis, la soudaine clameur fut suivit dun nom Serguei
Et, ses yeux se rouvrirent alors aussi brusquement quils sétaient refermés, tandis que les ongles de sa douce, qui pour loccasion nétait plus si douce que cela dailleurs, senfoncèrent dans la peau de son avant bras.
Toutefois, la grimace qui sempara des fins traits de son visage nétait en rien dut à la douleur pendant que son regard embrassait lignoble visage du cocher des Lignières, qui pour loccasion et par une nouvelle fois, avait eut loutrecuidance de se vêtir de lune de ses plus riches tenues. Et une voix glaciale se fit lécho des paroles de Johanara.
Serguei Sale petite charogne Il fallait sen douter !
Obéis à ta maîtresse ou je te transforme en bouillie, foi dEmerask !
Et ce furent deux orbites azurées et chargées de colère et de haine qui suivirent avec insistance le berrichon qui se retirait vers la sortie dune démarche chancelante.
Lauvergnat se mit alors dans loptique de le suivre, laissant derrière lui Johanara faire subir ses foudres à la ribaude que son domestique avait très certainement acheté en échange de cette fameuse robe de plumes. Aussi jeta-t-il un dernier regard vers la jeune femme, comme pour mieux sassurer que sa vis-à-vis ne tenterait nulle idiotie, avant demboiter le pas à Serguei et de quitter lauberge par la porte arrière.
A peine eut il mit un pied dehors quil aperçut le chariot et leurs malles qui stationnaient dans la venelle qui lui faisait face Cet homme était décidément le dernier des bourricots pour laisser telle richesse à la vue de tous, là où le premier quidam qui passerait par hasard, aurait put sen emparer sans mal, ni conséquences.
Et il prit une profonde inspiration, sans que nul ne puisse être en mesure de dire si un tel geste était dicté par son envie de se débarrasser de lair vicié qui avait précédemment envahit son être ou sil tentait plutôt de réprimer, tant bien que mal, cette froide colère quil contenait depuis trop longtemps maintenant.
Tout près de lui, Serguei lui indiquait le chariot Comme s'il ne lavait pas déjà vu Tout en exhibant un air anxieux et inquiet.
Sa bien aimée lui avait déjà fait la remarque, à plusieurs reprises, de ne pas sen prendre à ses domestiques, se dit alors. Mais dun autre côté, navait elle pas, tout autant de fois, affirmé que tout ce qui était à elle, était aussi à lui ?
Cruel dilemme quune sombre voix, qui émergea du fin fond de son esprit, se chargea de résoudre rapidement. Après tout, peu importait, elle saurait lui pardonner et si il était assez rapide pour se charger de cela avant quelle ne sorte, il pourrait prétexter un accident. Quoi quil en était, il ne pouvait tolérer, plus longtemps, les crimes odieux de cet homme Il fallait que cela cesse et maintenant !
En retour à ces tristes considérations, un fin sourire flotta alors sur ses lèvres tandis que son pouce effleurait la lourde chevalière qui ornait sa destre, faisant ainsi lentement tourner le chaton vers sa paume.
Et son poing partit prestement Du moins, suffisamment prestement pour que sa victime ne voit point le coup, qui percuta avec violence son estomac, arriver. Profitant alors du déséquilibre passager qui sétait emparé de son adversaire, Valezy agrippa fermement Serguei par la nuque avec dentraîner ce dernier, face la première, contre le mur le plus proche.
Le cocher tomba lourdement sur le sol, son visage meurtrit et livide scrutant son agresseur avec effarement. Ce dernier lui rendit son attention par deux iris céruléens dans lesquels luisait la lueur dune folie authentique. La voix de Valezy se fit alors entendre, étrangement calme à la vue de la situation.
Serguei, Serguei, Serguei
Et son sourire se fit carnassier pendant que la semelle de sa botte se posa sans ménagement sur le torse de Serguei, mais vous laurez compris.
Mon petit Serguounet
Voila que tu ten prends par une deuxième fois à mes atours, maintenant.
Et tu sais ce que lon dit ? Jamais deux sans trois
Le vieil adage fut ponctué par un ricanement glacial, avant quil ne reprenne:
Sauf que jaime à défier les lois de la nature vois tu En quelque sorte, là est mon style.
Le Seigneur de Magnet dégaina alors lentement son épée, la jointure de ses doigts se blanchissant sur la garde de larme.
Aussi, crois tu quil va y avoir une troisième fois, Serguounet ?
Le concerné était tant et si bien apeuré quil ne put quémettre un couinement en guise de réponse tout en secouant vigoureusement la tête.
Non Bien sur que non
Et le sabre de Valezy séleva vers les cieux, les rayons argentés de lastre nocturne se reflétant sur son acier mordant.
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Ainsi en était-il à chaque fois quil pénétrait dans un troquet, le contraignant à prendre quelques infimes secondes pour saccoutumer aux déplaisantes sapidités coutumières de ce genre de lieux.
Visiblement, sa compagne ne connaissait cependant point les mêmes problèmes dacclimatation Et ceci, certainement grâce au sang berrichon qui coulait dans ses veines. Du moins, ce fut limpression quil en eut lorsquà ses oreilles résonna un hurlement perçant et chargé dindignation.
Allons bon, ne lavait elle point exhorter à ne pas faire desclandre quelques minutes plus tôt avant de pénétrer dans létablissement ? Décidément, les deux jeunes nobles faisaient aussi bien la paire que les pendentifs jumeaux que tout deux exhibaient, non sans fierté, autour de leur cou. Le même amour des frusques et le même penchant pour les vives démonstrations de colère Et tant dautres choses encore.
Puis, la soudaine clameur fut suivit dun nom Serguei
Et, ses yeux se rouvrirent alors aussi brusquement quils sétaient refermés, tandis que les ongles de sa douce, qui pour loccasion nétait plus si douce que cela dailleurs, senfoncèrent dans la peau de son avant bras.
Toutefois, la grimace qui sempara des fins traits de son visage nétait en rien dut à la douleur pendant que son regard embrassait lignoble visage du cocher des Lignières, qui pour loccasion et par une nouvelle fois, avait eut loutrecuidance de se vêtir de lune de ses plus riches tenues. Et une voix glaciale se fit lécho des paroles de Johanara.
Serguei Sale petite charogne Il fallait sen douter !
Obéis à ta maîtresse ou je te transforme en bouillie, foi dEmerask !
Et ce furent deux orbites azurées et chargées de colère et de haine qui suivirent avec insistance le berrichon qui se retirait vers la sortie dune démarche chancelante.
Lauvergnat se mit alors dans loptique de le suivre, laissant derrière lui Johanara faire subir ses foudres à la ribaude que son domestique avait très certainement acheté en échange de cette fameuse robe de plumes. Aussi jeta-t-il un dernier regard vers la jeune femme, comme pour mieux sassurer que sa vis-à-vis ne tenterait nulle idiotie, avant demboiter le pas à Serguei et de quitter lauberge par la porte arrière.
A peine eut il mit un pied dehors quil aperçut le chariot et leurs malles qui stationnaient dans la venelle qui lui faisait face Cet homme était décidément le dernier des bourricots pour laisser telle richesse à la vue de tous, là où le premier quidam qui passerait par hasard, aurait put sen emparer sans mal, ni conséquences.
Et il prit une profonde inspiration, sans que nul ne puisse être en mesure de dire si un tel geste était dicté par son envie de se débarrasser de lair vicié qui avait précédemment envahit son être ou sil tentait plutôt de réprimer, tant bien que mal, cette froide colère quil contenait depuis trop longtemps maintenant.
Tout près de lui, Serguei lui indiquait le chariot Comme s'il ne lavait pas déjà vu Tout en exhibant un air anxieux et inquiet.
Sa bien aimée lui avait déjà fait la remarque, à plusieurs reprises, de ne pas sen prendre à ses domestiques, se dit alors. Mais dun autre côté, navait elle pas, tout autant de fois, affirmé que tout ce qui était à elle, était aussi à lui ?
Cruel dilemme quune sombre voix, qui émergea du fin fond de son esprit, se chargea de résoudre rapidement. Après tout, peu importait, elle saurait lui pardonner et si il était assez rapide pour se charger de cela avant quelle ne sorte, il pourrait prétexter un accident. Quoi quil en était, il ne pouvait tolérer, plus longtemps, les crimes odieux de cet homme Il fallait que cela cesse et maintenant !
En retour à ces tristes considérations, un fin sourire flotta alors sur ses lèvres tandis que son pouce effleurait la lourde chevalière qui ornait sa destre, faisant ainsi lentement tourner le chaton vers sa paume.
Et son poing partit prestement Du moins, suffisamment prestement pour que sa victime ne voit point le coup, qui percuta avec violence son estomac, arriver. Profitant alors du déséquilibre passager qui sétait emparé de son adversaire, Valezy agrippa fermement Serguei par la nuque avec dentraîner ce dernier, face la première, contre le mur le plus proche.
Le cocher tomba lourdement sur le sol, son visage meurtrit et livide scrutant son agresseur avec effarement. Ce dernier lui rendit son attention par deux iris céruléens dans lesquels luisait la lueur dune folie authentique. La voix de Valezy se fit alors entendre, étrangement calme à la vue de la situation.
Serguei, Serguei, Serguei
Et son sourire se fit carnassier pendant que la semelle de sa botte se posa sans ménagement sur le torse de Serguei, mais vous laurez compris.
Mon petit Serguounet
Voila que tu ten prends par une deuxième fois à mes atours, maintenant.
Et tu sais ce que lon dit ? Jamais deux sans trois
Le vieil adage fut ponctué par un ricanement glacial, avant quil ne reprenne:
Sauf que jaime à défier les lois de la nature vois tu En quelque sorte, là est mon style.
Le Seigneur de Magnet dégaina alors lentement son épée, la jointure de ses doigts se blanchissant sur la garde de larme.
Aussi, crois tu quil va y avoir une troisième fois, Serguounet ?
Le concerné était tant et si bien apeuré quil ne put quémettre un couinement en guise de réponse tout en secouant vigoureusement la tête.
Non Bien sur que non
Et le sabre de Valezy séleva vers les cieux, les rayons argentés de lastre nocturne se reflétant sur son acier mordant.
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