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[RP] Enfin en Berry!

Valezy
A peine eut il franchit le seuil de la taverne que la lueur soudaine, qui contrastait en tout point avec l’obscurité nocturne, l’aveugla durant de brèves secondes, le forçant à fermer les yeux en retour. L’odeur acre et nauséabonde de la fumée des braseros habilement mariée à celle de l’alcool frelaté assaillit alors ses narines, embrasant sa gorge d’un désagréable picotement.

Ainsi en était-il à chaque fois qu’il pénétrait dans un troquet, le contraignant à prendre quelques infimes secondes pour s’accoutumer aux déplaisantes sapidités coutumières de ce genre de lieux.

Visiblement, sa compagne ne connaissait cependant point les mêmes problèmes d’acclimatation… Et ceci, certainement grâce au sang berrichon qui coulait dans ses veines. Du moins, ce fut l’impression qu’il en eut lorsqu’à ses oreilles résonna un hurlement perçant et chargé d’indignation.

Allons bon, ne l’avait elle point exhorter à ne pas faire d’esclandre quelques minutes plus tôt avant de pénétrer dans l’établissement ? Décidément, les deux jeunes nobles faisaient aussi bien la paire que les pendentifs jumeaux que tout deux exhibaient, non sans fierté, autour de leur cou. Le même amour des frusques et le même penchant pour les vives démonstrations de colère… Et tant d’autres choses encore.

Puis, la soudaine clameur fut suivit d’un nom… Serguei…

Et, ses yeux se rouvrirent alors aussi brusquement qu’ils s’étaient refermés, tandis que les ongles de sa douce, qui pour l’occasion n’était plus si douce que cela d’ailleurs, s’enfoncèrent dans la peau de son avant bras.

Toutefois, la grimace qui s’empara des fins traits de son visage n’était en rien dut à la douleur pendant que son regard embrassait l’ignoble visage du cocher des Lignières, qui pour l’occasion et par une nouvelle fois, avait eut l’outrecuidance de se vêtir de l’une de ses plus riches tenues. Et une voix glaciale se fit l’écho des paroles de Johanara.


Serguei… Sale petite charogne… Il fallait s’en douter !
Obéis à ta maîtresse ou je te transforme en bouillie, foi d’Emerask !


Et ce furent deux orbites azurées et chargées de colère et de haine qui suivirent avec insistance le berrichon qui se retirait vers la sortie d’une démarche chancelante.

L’auvergnat se mit alors dans l’optique de le suivre, laissant derrière lui Johanara faire subir ses foudres à la ribaude que son domestique avait très certainement acheté en échange de cette fameuse robe de plumes. Aussi jeta-t-il un dernier regard vers la jeune femme, comme pour mieux s’assurer que sa vis-à-vis ne tenterait nulle idiotie, avant d’emboiter le pas à Serguei et de quitter l’auberge par la porte arrière.

A peine eut il mit un pied dehors qu’il aperçut le chariot et leurs malles qui stationnaient dans la venelle qui lui faisait face… Cet homme était décidément le dernier des bourricots pour laisser telle richesse à la vue de tous, là où le premier quidam qui passerait par hasard, aurait put s’en emparer sans mal, ni conséquences.

Et il prit une profonde inspiration, sans que nul ne puisse être en mesure de dire si un tel geste était dicté par son envie de se débarrasser de l’air vicié qui avait précédemment envahit son être ou s’il tentait plutôt de réprimer, tant bien que mal, cette froide colère qu’il contenait depuis trop longtemps maintenant.

Tout près de lui, Serguei lui indiquait le chariot… Comme s'il ne l’avait pas déjà vu… Tout en exhibant un air anxieux et inquiet.

Sa bien aimée lui avait déjà fait la remarque, à plusieurs reprises, de ne pas s’en prendre à ses domestiques, se dit alors. Mais d’un autre côté, n’avait elle pas, tout autant de fois, affirmé que tout ce qui était à elle, était aussi à lui ?

Cruel dilemme qu’une sombre voix, qui émergea du fin fond de son esprit, se chargea de résoudre rapidement. Après tout, peu importait, elle saurait lui pardonner et si il était assez rapide pour se charger de cela avant qu’elle ne sorte, il pourrait prétexter un accident. Quoi qu’il en était, il ne pouvait tolérer, plus longtemps, les crimes odieux de cet homme… Il fallait que cela cesse et maintenant !

En retour à ces tristes considérations, un fin sourire flotta alors sur ses lèvres tandis que son pouce effleurait la lourde chevalière qui ornait sa destre, faisant ainsi lentement tourner le chaton vers sa paume.

Et son poing partit prestement… Du moins, suffisamment prestement pour que sa victime ne voit point le coup, qui percuta avec violence son estomac, arriver. Profitant alors du déséquilibre passager qui s’était emparé de son adversaire, Valezy agrippa fermement Serguei par la nuque avec d’entraîner ce dernier, face la première, contre le mur le plus proche.

Le cocher tomba lourdement sur le sol, son visage meurtrit et livide scrutant son agresseur avec effarement. Ce dernier lui rendit son attention par deux iris céruléens dans lesquels luisait la lueur d’une folie authentique. La voix de Valezy se fit alors entendre, étrangement calme à la vue de la situation.

Serguei, Serguei, Serguei…

Et son sourire se fit carnassier pendant que la semelle de sa botte se posa sans ménagement sur le torse de… Serguei, mais vous l’aurez compris.

Mon petit Serguounet…


Voila que tu t’en prends par une deuxième fois à mes atours, maintenant.
Et tu sais ce que l’on dit ? Jamais deux sans trois…


Le vieil adage fut ponctué par un ricanement glacial, avant qu’il ne reprenne:

Sauf que j’aime à défier les lois de la nature vois tu… En quelque sorte, là est mon style.

Le Seigneur de Magnet dégaina alors lentement son épée, la jointure de ses doigts se blanchissant sur la garde de l’arme.

Aussi, crois tu qu’il va y avoir une troisième fois, Serguounet ?

Le concerné était tant et si bien apeuré qu’il ne put qu’émettre un couinement en guise de réponse tout en secouant vigoureusement la tête.

Non… Bien sur que non…

Et le sabre de Valezy s’éleva vers les cieux, les rayons argentés de l’astre nocturne se reflétant sur son acier mordant.

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Linon
[Sur les routes berrichonnes]

J'en ai marre...

De quoi?

D'être sur un âne ! J'veux un vrai ch'val, comme toi !


Linon leva les yeux au ciel... chamailleries sans fin rythmaient ce voyage qui n'en finissait plus. Elle lança un regard menaçant à son beau-fils qui dodelinait sur le dos d'Angou, jambes écartées par les panières.

Commence pas Marko... Je n'ai qu'un cheval et je le monte. Donc tu montes l'âne. C'est comme ça!

L'enfant se renfrogna et tira la langue au dos de sa belle-mère dès que celle-ci tourna la tête pour regarder devant elle. Ils cheminèrent un moment en silence sous le soleil enfin printanier, mais finalement peu satisfait de la réponse, Marko revint à la charge.


J'veux un ch'val! Pourquoi j'peux pas en avoir un? C'est pas juste.

En soupirant, Linon tira sur les rênes de la jument qui s'arrêta et attendit que l'âne arrive à sa hauteur pour en attraper le licol et l'arrêter. Regard fatigué et sérieux de l'adulte au garçon capricieux.

Tu m'agaces à râler et à réclamer sans cesse. Tu ne peux pas avoir de cheval parce que ça coûte trop cher, que tu es un enfant, et que tu aimais beaucoup Angou quand je l'ai acheté.

Ben j'l'aime plus ! J'ai l'air d'un paquet sur lui ! Et j'suis plus un enfant, j'ai 8 ans !

Marko se redressa, haussa le menton et bomba le torse pour tenter de démontrer à Linon qu'elle ne le voyait pas sous son vrai jour : un homme qui devrait monter un vrai cheval !
Celle-ci ne put retenir un petit rire devant le fier-à-bras et ébouriffa les boucles brunes déjà bien emmêlées de son beau-fils


C'est vrai que tu grandis à toute allure... Mais tu vas devoir attendre encore un peu pour avoir un cheval.


Les montures avaient repris un pas tranquille, et au détour de la forêt, la vue s'élargit sur un château que tous les deux connaissaient bien.

Ooohhh!! Mais c'est Lignières ?! On va voir Damejo?

Absolument! Elle nous a invités à voyager avec elle... elle doit nous attendre. On fait la course?


Marko retrouva instantanément un large sourire


Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!


La jeune femme asséna une grande claque sur la croupe de l'âne qui détala en brayant sur l'allée sableuse qui menait au château, puis talonna la Grison qui partit au galop derrière le nuage de poussière soulevé par Angou... Elle s'arrangea pour laisser Marko entrer le premier dans la cour du château, sous l'oeil indécis et suspicieux des gardes qui dans le doute décidèrent qu'ils n'avaient pas l'air dangereux, mais la jument reconnaissant les lieux dépassa l'âne dont les braiments résonnaient entre les bâtiments et fonça dans l'écurie qui l'avait vue naître.

En descendant de cheval, Linon se prit à sourire au murs de l'écurie, goûtant le plaisir anticipé de retrouver Jo, et espérant que ce séjour se déroulerait mieux que les précédents. Lignières lui avait peu réussi jusqu'à maintenant...
Johanara
Quelques longues minutes s’écoulèrent dans la taverne sans que Johanara ne paraisse avoir conscience des regards ahuris et autres moues de stupeur que l’altercation entre les deux jeunes femmes n’avait manqué de provoquer au sein de l’assistance.

Toujours prostrée, le regard vague , ses mains sur l’étoffe en une brève caresse, la jeune noble se félicitait d’avoir si bien menée cette expédition. Serguei devait les attendre devant l’auberge avec le chariot et bientôt son beau seigneur connaîtrait l’heur de recouvrer ses élégants atours.

Un doux sourire s’ancra à ses lèvres pleines tandis qu’elle imaginait la joie qui emplirait son regard alors que leurs effets leur seraient restitués.

Mais tiens! Où était il le bougre ?

Quittant son mutisme et son inertie , elle embrassa la salle de ses larges prunelles , l’air inquiet.


M’enfin? Val !!!!!!!!!!!!!!!

Léger grognement. Il était juste derrière elle pourtant!

S’approchant de la porte, elle s’époumona davantage , jetant un furtif coup d’œil aux alentours , peu rassurée par la nuit noire qui voilait à présent les ruelles enténébrées.


Tudieu! Ce maraud m’aura laissé? Allons bon!

C’est alors qu’un basin de la pire espèce , de ceux qui ne se contentent guère de penser des âneries mais de surcroît les expriment à vive voix afin de les faire partager , se tourna vers elle , l’air aussi sot que libidineux , un bien déplaisant rictus à sa bouche épaisse, dévoilant par la même quelques chicots d’une noirceur fort rebutante. Le grossier personnage s’adressa à elle en ses termes :

Dis moué la gazoute, au lieu de t’égosiller , t’veux pas te dessaper comme l’aut’mignonne?

Manquant suffoquer , la jeune fille rétorqua par un magistral soufflet avant de tourner les talons sous les sifflements amusés des ivrognes et autres soudards.

Non mais! Bon bon , occupons nous de mon baziot à présent!


Val!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Valeuh!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Arpentant la ruelle de plus en plus agacée , la jeune fille fut soudain attirée par quelque raffut qui semblait provenir d’en face. Allons bon , à coup sûr ce rustaud de Serguei faisait encore des siennes!
Par prudence , elle releva discrètement ses amples jupons , dévoilant sa cuisse d’albâtre et un étui de cuir où brillait la dague finement ouvragée avant de s’en emparer avec précaution.

Traversant à la hâte , elle eut tôt fait de rejoindre le chariot.

Quel ne fut son effarement à la vue du spectacle qui s’offrait devant elle!


Palsambleu! Valezy d’Emerask! Tu vas me faire le plaisir de baisser cette épée sur le champs! C’est un comble!

Pendant que je risque ma vie dans ce bouge sordide , tu terrorises mes gens!


S’approchant du vieux cocher , elle émit un bref renâclement devant son piètre état. Revenant vers Valezy, elle lui attrapa le bras et l’entraîna à l’écart, guère désireuse de le houspiller devant un domestique.

Mais tu l’as rossé sombre brute! En admettant qu’il l’ai mérité , tu sais bien que Serguei est aux services de ma famille depuis des décennies , qu’il faut le ménager!

Volant un tendre baiser à son compagnon , elle lui prit le bras et tous deux regagnèrent le chariot.

Il fallut ensuite retourner quérir le fameux Isidore la souche , ce qui ne manqua point de faire pester la rouquine bien que sa monture semblait avoir été correctement traitée.

C’est ainsi que l’attelage, précédé par les deux nobles cavaliers, put enfin reprendre la route de Lignières et que les malles furent déférées à bon port.


Allons bon beau Sleipnir , tu vas recouvrer ta vaste écurie , pas comme ce cloître où le navet t’as mis!

Caressant son encolure avec douceur , elle ignora la lueur moqueuse qui s’était soudainement allumée aux iris célestes de son compagnon.

C’est alors qu’un bruit provenant des écuries détourna son attention de Valezy.


M’enfin! On dirait qu’il y a quelqu’un ….

Avançant avec prudence , maugréant contre cette journée qui décidément ne leur laissait aucun répit, son air méfiant laissa bientôt place à une mine des plus réjouies!

Linon!!!! Quelle joie!!! Je ne vous attendais pas si tôt! Bonjour Marko! Soyez les bienvenus à Lignières , vous êtes ici chez vous ! On va vous préparer un bon bain et une belle chambrée!

Bien sûr elle avait emmené son mioche!

Et la petite troupe d’aller festoyer au Castel , affamée par toutes ces émotions!

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