Attila_caligula
Attila_caligula a écrit:
- Han!
Les grognements énergiques résonnaient à peu près au rythme des coups sourds qui montaient de la petite cours au centre des roulottes.
Le sergent Bourgogne, souvent sur les routes pour diverses missions de messager dont il se serait bien passé, que ce fut pour le Vicomte de Lastours, le Vicomte d'Ysengrin, ou qu'il fut de garde au campement, baguenaudait pour le moment sans réelle occupation.
- HAN!
Le coup métallique qui suit immédiatement rappelle quelques bons souvenirs au vétéran, des leçons jadis prodiguées à la famille de Lastours, les nièces, entre autres qui se montraient espiègles jusque dans le métier austère des armes.
Ainsi le sergent rubicond avance ses pas chaloupés vers l'origine de ces efforts qu'il pense martiaux...
... à raison.
Le Vicomte d'Ysengrin s'entraine à la quintaine, pantin rembourré et blindé, armé d'un coté d'un écu, et de l'autre d'un fléau d'arme, le vicomte étant armé de son écu et de l'épée paternelle.
Lorsque l'écu est frappé, la quintaine pivote sur son axe et vient frapper le maladroit qui ne se pousse pas assez prestement, ou qui ne pare pas avec assez de célérité.
En 1457, le combat d'hommes d'arme se résume à deux alternatives:
Soit l'adversaire n'est absolument pas entrainé au combat moderne et, comme les gueux en général, il meurt en quelques secondes, décapité, esmoigné, mortellement navré.
Soit il l'est comme sont opposant, et le combat est une suite de passe d'armes savamment orchestrée qui voit perdre le moins resistant physiquement qui, fatigué, ne pare pas assez promptement.
Le jeune Ysengrin n'était pas encore une machine à tuer comme feu son Père, en témoignaient la longue estafilade qu'il portait à la joue et sa spallière cabossée sous laquelle le sang coulait en fine rigole.
Mais il avait du coeur et le mettait à l'ouvrage.
L'arrivée de Bourgogne marque pourtant l'arrêt de la séance.
- Bourgogne! Tu tombes bien, mon linge, je me vide!
- Votre Seigneurie devrait y aller moins rondement! Vous faire occire par une quintaine ne sera pas du goût de votre Mère.
- Bourgogne... ta gueule! Je n'ai qu'une meurtrissure et elle me rappelle la faiblesse de la chair.
- Oh oh! Le Vicomte est d'humeur chagrine?
- Tu m'en connais d'autres?
- Eh ben... il me semblait que la veillée de la saint Noël avait été joyeuse... les donzelles étant parties fort souriantes et jonglant avec belle aumônière pleine d'écu, à ce que j'ai pu en voir de ma guitoune.
- Fini tout ça!" fit le vicomte en se débarrassant de ses pièces d'armure.
- Une des puterelles vous aurait elle plombé le braquemart? Elles avaient le teint frais et la peau lisse pourtant.
Le Leu, visage inondé d'humidité, l'il plus rouge que jaune, s'essuie d'un linge tendu par l'homme d'arme aux vingt campagnes. Puis détourne le regard.
- Oh" reprend le vieux sergent. "C'est au cur qu'est la navrure...
L'oeil du vicomte luit d'un éclat tout de méchanceté aiguillonnée d'un jet d'adrénaline encore vif. Bourgogne recule d'un pas.
- Je suis confus Vot' Seigneurie... Vous croyais immunisé contre la donzelle accorte et les illades assassines.
- Bourgogne... ta gueule. Aujourd'hui je revis au contraire.
Ce disant, le vicomte saisit son épée à deux pattes, délaissant toute possibilité de parade, et se rue sur la quintaine qui accueille un coup à couper un buf en deux en pivotant à la vitesse del'éclair, faisant voler la boule d'acier vers le crâne nu du Leu.
D'un coup de rein celui ci esquive l'arc mortel qui le frôle d'un pouce, sous le regard ahuri du sergent qui tient encore le haubert trempé de sang et de sueur.
- Votre Seigneurie... faut éviter ce genre de boutade... vot' sainte Mère me tuerait...
- Finies les joutes courtoises Bourgogne. On va jouter pour de bon dorénavant.
Les grognements énergiques résonnaient à peu près au rythme des coups sourds qui montaient de la petite cours au centre des roulottes.
Le sergent Bourgogne, souvent sur les routes pour diverses missions de messager dont il se serait bien passé, que ce fut pour le Vicomte de Lastours, le Vicomte d'Ysengrin, ou qu'il fut de garde au campement, baguenaudait pour le moment sans réelle occupation.
- HAN!
Le coup métallique qui suit immédiatement rappelle quelques bons souvenirs au vétéran, des leçons jadis prodiguées à la famille de Lastours, les nièces, entre autres qui se montraient espiègles jusque dans le métier austère des armes.
Ainsi le sergent rubicond avance ses pas chaloupés vers l'origine de ces efforts qu'il pense martiaux...
... à raison.
Le Vicomte d'Ysengrin s'entraine à la quintaine, pantin rembourré et blindé, armé d'un coté d'un écu, et de l'autre d'un fléau d'arme, le vicomte étant armé de son écu et de l'épée paternelle.
Lorsque l'écu est frappé, la quintaine pivote sur son axe et vient frapper le maladroit qui ne se pousse pas assez prestement, ou qui ne pare pas avec assez de célérité.
En 1457, le combat d'hommes d'arme se résume à deux alternatives:
Soit l'adversaire n'est absolument pas entrainé au combat moderne et, comme les gueux en général, il meurt en quelques secondes, décapité, esmoigné, mortellement navré.
Soit il l'est comme sont opposant, et le combat est une suite de passe d'armes savamment orchestrée qui voit perdre le moins resistant physiquement qui, fatigué, ne pare pas assez promptement.
Le jeune Ysengrin n'était pas encore une machine à tuer comme feu son Père, en témoignaient la longue estafilade qu'il portait à la joue et sa spallière cabossée sous laquelle le sang coulait en fine rigole.
Mais il avait du coeur et le mettait à l'ouvrage.
L'arrivée de Bourgogne marque pourtant l'arrêt de la séance.
- Bourgogne! Tu tombes bien, mon linge, je me vide!
- Votre Seigneurie devrait y aller moins rondement! Vous faire occire par une quintaine ne sera pas du goût de votre Mère.
- Bourgogne... ta gueule! Je n'ai qu'une meurtrissure et elle me rappelle la faiblesse de la chair.
- Oh oh! Le Vicomte est d'humeur chagrine?
- Tu m'en connais d'autres?
- Eh ben... il me semblait que la veillée de la saint Noël avait été joyeuse... les donzelles étant parties fort souriantes et jonglant avec belle aumônière pleine d'écu, à ce que j'ai pu en voir de ma guitoune.
- Fini tout ça!" fit le vicomte en se débarrassant de ses pièces d'armure.
- Une des puterelles vous aurait elle plombé le braquemart? Elles avaient le teint frais et la peau lisse pourtant.
Le Leu, visage inondé d'humidité, l'il plus rouge que jaune, s'essuie d'un linge tendu par l'homme d'arme aux vingt campagnes. Puis détourne le regard.
- Oh" reprend le vieux sergent. "C'est au cur qu'est la navrure...
L'oeil du vicomte luit d'un éclat tout de méchanceté aiguillonnée d'un jet d'adrénaline encore vif. Bourgogne recule d'un pas.
- Je suis confus Vot' Seigneurie... Vous croyais immunisé contre la donzelle accorte et les illades assassines.
- Bourgogne... ta gueule. Aujourd'hui je revis au contraire.
Ce disant, le vicomte saisit son épée à deux pattes, délaissant toute possibilité de parade, et se rue sur la quintaine qui accueille un coup à couper un buf en deux en pivotant à la vitesse del'éclair, faisant voler la boule d'acier vers le crâne nu du Leu.
D'un coup de rein celui ci esquive l'arc mortel qui le frôle d'un pouce, sous le regard ahuri du sergent qui tient encore le haubert trempé de sang et de sueur.
- Votre Seigneurie... faut éviter ce genre de boutade... vot' sainte Mère me tuerait...
- Finies les joutes courtoises Bourgogne. On va jouter pour de bon dorénavant.