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[RP] L'Hydre pèche

Attila_caligula
Vassilissa a écrit:
L'infect breuvage lui déchira les entrailles, elle se mit à tousser et à cracher du sang.

- Mon Père... Arrêtez.

Elle croassait sans force, grenouille desséchée au bord du chemin.
Ses yeux criaient sa peur, cherchaient un exutoire. Elle avait maintenant reconnu le prêtre, dans sa bure, dans ses mots... et son corps refusait de se laisser toucher.

L'angoisse, la haine comme un remède, miraculeux parfois...
Son cœur affolé reprenait du service, expulsant une à une les mortelles essences.
Sa tête bourdonnait, menaçait de se rendre.

Ses doigts griffèrent le sol, ses jambes s'agitèrent... Elle parvint quelque peu à s'éloigner de lui, avant de s'épuiser. Elle n'irait pas loin. Soupir.

Elle connaissait le Très Haut, savait que son temps lui était compté... Quelques minutes de survie pour des mois de récupérance... Elle devait au plus vite rejoindre Bergerac, pour y être soignée.


- Mon Père... z'avez... cheval ?

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Vicomte de St Pardoux, Baron de La Roche Canilhac
Attila_caligula
Odoacre a écrit:
Secouant alors la tête

Non ma fille, et vous êtes bien trop mal en point pour voyager !

Se redressant il la toisa de haut...

Vos blessures sont trop graves et il va falloir que je vous soigne ici ma fille.

Une étrange lueur s'alluma dans le regard du vieux Grec

Ma fille, je vais vous appliquer ma médecine spéciale, que j'appelle sainte et qu'on peut qualifier de métarésurrectionnelle...

Odoacre se mit alors à arroser la jeune femme avec le reste de sa gourde de cordial jusqu'à la vider complètement

Puis il commença à fouiller dans sa robe de bure.... apparemment celle-ci possédait un certain nombre de poches, fentes et autres caches...

Il redressa alors la tête pour regarder la jeune femme


Dites moi ma fille, vous n'auriez pas un briquet ? Je crois que j'ai égaré le mien...

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Vicomte de St Pardoux, Baron de La Roche Canilhac
Attila_caligula
Vassilissa a écrit:
Un briquet. Un briquet. Le mot tournait dans sa tête, sans qu'elle puisse vraiment le rapporter à quelque chose. Enfin elle compris ce que l'homme d'église était en train de chercher...
Ses yeux s'agrandirent de terreur, et elle hurla. Son cri retentit au dessus des bois.

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Vicomte de St Pardoux, Baron de La Roche Canilhac
Attila_caligula
--Tite_clo a écrit:
[lundi soir, sur le noeud]

Assise dans un coin du campement, la gamine réfléchissait. Un jour que sa mère s'était faufilée, en douce, sur la route de Bergerac... Une journée entière qu'elle attendait là, espérant qu'au détour du chemin sa robe rouge apparaisse... En vain.
Il était tard, les premières étoiles étaient déjà là...
Dans le camp, ça se chamaillait. Certains voulaient rester, d'autres partir...
Personne ne faisait attention à ce petit bout de femme, là, immobile sur son caillou.

Amor lui lécha la figure, et elle sursauta.


- Oui, t'as raison Amy, i'faut faire que'qu'chose... Mais quoi ?

Si le vicomte avait été là, c'est lui qu'elle serait allée chercher. Mais elle était seule. Labaronne, son deuxième choix, ronflait déjà dans sa meule... Nénuphar... Nan, elle n'avait jamais aimé Nénuphar. Et Dran ne la laisserait pas partir.
Elle eut une pensée pour Bourgogne... Elle l'aimait bien, le vieux sergent... Mais il boitait encore sa dernière dérouillée...
Elle jeta un regard à la vache, hésitant enfin sur la conduite à tenir à ce niveau... Sa bovine seigneurie, comme pour l'aider à se décider, se coucha sur le sol pour ne plus en bouger.


- Bon, on s'ra tous les deux, Amor... T'as pas peur ?

Elle prit son chien dans ses bras, le ventre noué par ce qu'elle allait tenter...

[mardi matin, sur la route de Bergerac]

Un cheval filait, seul, sur la route de Bergerac. Sur son dos, ballottant au gré des cahots, une petite fille s'accrochait encore à son rêve... Elle courait retrouver sa mère. Derrière le cheval, un corniaud de la pire espère suivait, mais qui n'aboyait plus depuis que les minutes de galopade s'étaient muées en heures...

Soudain, l'enfant se redressa. Là, au loin sur la route, reconnaissables entre mille au son de leurs voix et à leurs uniformes... il y avait des soldats.
Le cheval dévia, s'enfonça dans les champs, traversa jusqu'au bois. La gamine maitrisait bien la bête, elle ne dévissa pas.
À l'approche des arbres, le galop ralentit. L'enfant hésitait. Attendre, ou avancer ?

Un cri retentit dans le lointain, qui la saisit par les tripes.


- Maman !

Elle sauta du cheval, dégainant son poignard en moins d'une seconde. Le bâtard sur les talons, elle s'enfonça dans les bois en suivant l'origine des cris.

Arrivant par derrière le prêtre, elle ne lui laissa pas vraiment le temps réagir. Elle le bouscula violemment, pour aller se poster à côté de sa mère. Le regard haineux, le menton décidé, on lisait dans son être qu'elle n'avait rien à perdre. Sa famille était là. Cette femme allongée, elle mourrait pour elle si il le fallait, sans vraiment y penser. Elle persiffla :


- Pense même pas t'approcher... Tu vas pas lever la main sur une gamine comme moi, pas devant Tristote...

Ses grands yeux gris observaient le prêtre, son esprit était déjà ailleurs... Il fallait faire vite, sa mère pissait le sang, et elle n'avait qu'un cheval... Qu'elle avait libéré un peu plus tôt dans le bois... Comment allait-elle faire pour parer à tout ça ?

Amor grogna, elle revint au présent, et à l'homme de bure. Première étape, s'occuper de c'ui là...

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Vicomte de St Pardoux, Baron de La Roche Canilhac
Attila_caligula
Odoacre a écrit:
Avant que l'enfant n'arrive, Odoacre prit un air préoccupé lorsque la jeune femme se mit à hurler.

Bon je comprends, ça va sans doute être un peu douloureux au début...

Affichant un sourire confiant

Haut les cœurs ma fille ! Je vous assure que ce souvenir vous sera moins ... heu... "cuisant" lorsque vous gambaderez dans un corps refait à neuf par le bienfait d'une résurrection totale !!!

Sans se départir de sa bonne humeur, le vieux Grec ramassa alors un caillou et s'agenouilla au dessus de la jeune femme. Puis il commença à frapper avec le caillou sur la lame de son glaive court, probablement dans l'intention de faire jaillir quelqu'étincelle destinée à se substituer au briquet...

C'est alors que la gamine jaillit du Diable et bouscula le vieux Grec...

Ce derbier surpris, roula dans les herbes et les fourrés en poussant un glapissement de surprise, lâchant sa pierre et jetant par réflexe son glaive à quelques pas histoire de ne pas s’empaler dessus en tombant


- Pense même pas t'approcher... Tu vas pas lever la main sur une gamine comme moi, pas devant Tristote...

Se relevant alors doucement en s’époussetant, l’évêque toisa l’enfant qui le menaçait avec conviction…. et du coin de l’œil, il surveillait le chien dont il se méfiait sans doute beaucoup plus…

L’air de rien, retrouver le glaive court… ahm….aux pieds de la blessée, c’était ballot tout de même… sans se départir de sa mine circonspecte, il répondit lentement


Une gamine ma foi fort mal élevée… ta mère ne t’a-t-elle pas appris qu’il ne fallait pas bousculer un vieil homme ?

Odoacre essaya alors de repérer son bâton de pèlerin, en fait un gourdin ferré de brigand, pour du brigandage de luxe toutefois, le manche était en olivier poli…. celui-ci se trouvait d’ailleurs à portée de main…

Se penchant alors lentement en gémissant comme s’il était perclus de douleurs, le vieux Grec se saisit du bâton et s’appuya ostensiblement dessus en lâchant


... un vieil homme qui a bien besoin de sa canne par ailleurs.... comment t'appelles-tu petite ? Est-ce là ta mère ?

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Vicomte de St Pardoux, Baron de La Roche Canilhac
Attila_caligula
--Tite_Clo a écrit:
La méfiance couvait dans les yeux de la petite, prête à mordre soudain. Ce bâton elle le connaissait bien, pour vivre dans un monde d'adultes aux caractères plus qu'incertains... Aussi ne le lâchait elle pas du regard, prête à esquiver par la fuite la menace de la dérouillée.

- On m'appelle Clo, ch'uis l'écuyère... Mais rêvez pas. J''vous laiss'rai pas approcher d'ma mère, surtout tout vieux et tout moche comme ça !

Obstacle dérisoire à la folie d'un homme, la gamine et son chien se dressaient entre eux deux.
La mourante épuisée ne s'agitait plus guère. Dans ses rêves fiévreux défilaient les visages de ses amours d'antan... Elle grogna doucement :


- Rhaaaa z'êtes pas obligé, Seigneur, de tous me les rapp'ler...

Sa fille tourna la tête, indécise soudain.


- M'man ?

Mais sa mère déjà n'était plus vraiment là...
Et les yeux de l'enfant, désespérés soudain, se tournèrent vers le prêtre. Et parce qu'elle n'avait plus rien à perdre, elle récita sans respirer :


- Je crois en Dieu le Trés-Haut tout puissant Créateur du Ciel et de la Terre des Enfers et du Paradis Juge de notre âme à l'heure de la mort et en Aristote son prophète le fils de Nicomaque et de Phaetis envoyé pour enseigner la sagesse et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés fe crois aussi en Christos né de Maria et de Giosep il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis c'est ainsi qu'aprés avoir souffert sous Ponce il est mort dans le martyr pour nous sauver il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Trés-Haut je crois en l'Action Divine en la Sainte Eglise Aristotelicienne Romaine Une et Indivisible en la communion des Saints en la rémission des péchés en la Vie Eternelle AMEN

C'était la seule qu'elle connaissait, la seule que sa mère lui ait jamais apprise. Mais s'il était prêtre comme sa bure le clamait, il allait certainement comprendre... qu'il fallait les aider. Les yeux de l'enfant étaient rivés sur lui, plein d'espoir, de confiance... Naïveté charmante que permet l'innocence...

Le chien, lui, pas dupe, continuait de grogner.

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Vicomte de St Pardoux, Baron de La Roche Canilhac
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