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Bombastus dans ses oeuvres

[RP] Carnet de santé d'un patient difficile

--Bombastus_troubalduc


Samedi 20 novembre

Arrivée à Argentan pour m'occuper d'un cas délicat. Un accident de la route comme on en voit de plus en plus souvent.
Ce n'est plus une bavure, c'est un gros hachis.

Premier diagnostic:
Trou dans le poumon droit, possibilité de noyade. le patient s'etouffe dans son sang. Ce qui le met de fort méchante humeur.
D'où poussées de fièvre fréquentes. Délires imprécatoires où les origines de ma naissance sont fréquemment évoquées.
Nombreuses côtes brisées, explosées serait plus juste. Un vrai casse tête.


Premiers soins:

Sutures de la plaie au poumon. Cataplasme de moutarde qui provoque à nouveau des commentaires désobligeants sur le métier de ma sainte mère. Apparemment la langue, mâchoires, et la cervelle du patient sont indemnes. Et même en assez bonne forme.
Soin personnel: un onguent à la menthe contre les morsures d'animaux suspectés d'être enragés. Je facturerai au patient, évidemment.
Pour les côtes, pas grand chose à faire. J'ai repoussé les morceaux qui saillaient sous la peau. S'il y a des trous a l'interieur, il ne durera pas longtemps.

Rappel: Me faire payer 15 jours de soins d'avance.
Petitus Astucius, incarné par Vassilissa
[Cahier de notes de l'élève, Petitus Astucius, sur un cas difficile]



Dimanche 21 Novembre

Mon maître m'a amené hier au chevet de son nouveau patient. Il s'agit selon lui d'un nouvel "accident". Autour d'Alençon, c'est le treizième que je vois.
Celui là courait tellement vite qu'il est allé s'empaler dans ce que j'appellerais un carreau d'arbalète. Nous n'avons pas retrouvé l'arme, ni dehors ni dedans le corps. Pourtant, nous avons bien cherché, j'ai visité moi même tous les trous naturels.
Dans la première journée, faire le point sur l'état de l'homme et des blessures.
La respiration est difficile, haletante, ponctuée de jurons que je m'empresse de noter pour l'avenir. Le sang bulle entre les côtes, on peut passer deux doigts dans un trou qui s'enfonce bien après le poumon. J'ai pu sentir battre le cœur, rapide et mal frappé. Les pouls sont faibles et le patient mourant.
Plus bas, l'abdomen avait l'air intact. Quelques ecchymoses, quelques trous, mais pas bien profond, comme s'il avait quand même réussi à dévier quelques coups. Je me demande comment, au vu de la blessure qui a eu raison de lui.
La chemise est irrécupérable, par contre les braies n'ont rien. Une fois baissées, nous avons constaté que l'honneur de notre homme était sauf, et que son étendard flottait bien haut et fier. Cela n'a pas duré, l'effet des cataplasmes a eu raison de suite de ses rêves de femme. Autres noms d'oiseau à noter, qui font rougir le maître.
Je garde pour moi la trace de morsure à moitié brûlée que j'ai trouvée sur la jambe droite. Le maître n'a rien vu, et je me demande encore quelle bête surnaturelle a pu laisser telles traces. C'est un véritable miracle qu'il ait pu s'échapper.
J'ai volé de l'onguent dans la valise du maître. Je l'ai vu s'en badigeonner généreusement avant d'entrer dans la chambre, il doit avoir à ça une raison qu'il me cache. Je sens la menthe des pieds jusqu'à la tête, je tacherai de voir si ça ne pourrait pas appâter la petite nonne qui a servi la messe à la chapelle Jeudi. Sœur Marie Couchetoila, c'est ainsi que le curé l'a appelée. J'étudierai bien en détail l'anatomie de ses miches, qui me paraissent à moi bien plus saillantes qu'ailleurs.

Note : s'il reprend connaissance entre deux fièvres, demander au patient ce qu'il a mis sur le sien pour qu'il soit si gros. Car cela m'intéresse, pour le science, bien sûr.
--Bombastus_troubalduc


Mercredi 24 Novembre.
Hier anniversaire du petit Astucius. Le petit idiot, recueilli par pitié, a osé émettre un avis -stupide cela va de soi- sur la sixième saignée quotidienne du patient. L'écervelé prit pretexte que le pouls du vicomte faiblissait pour m'accuser de vouloir l'achever. Un bon coup de clystère sur la courge lui a promptement remis les idées en place.
J'ai néanmoins remis la saignée à plus tard, le patient ayant entendu Astucius et menacé de nouveau de me mordre si je m'approchais de sa couche.
Là dessus, entra la jeune fille qui fait un semblant de ménage pour le patient et ce dernier commence a la lutiner, puis à la culbuter allègrement pour la plus grande édification de mon assistant. A grand coup de trousse je le poussai dehors en lui intimant l'ordre de revoir soigneusement sa technique de prise de pouls. Le Patient, quand il paye bien comme celui ci, a droit au repos.

Soins à prévoir.
Trouver quelques sangsues dans ce cloaque alençonnais. Des bien grasses arrivées a maturation qui rongeront les plaies qui commencent à puer sérieusement. En espérant qu'elles ne lui transmettront pas la fièvre des marais.

Considérations diverses
Il est à prévoir qu'on perde le patient. Toutes ces visites, des Ducs colériques, filles nubiles ou maintenant des gardes qui fouillent sa couche soir et matin et maintiennent la fenêtre hermétiquement close, ne lui valent rien.
Petitus Astucius, incarné par Vassilissa
[Cahier de notes de l'élève, Petitus Astucius, sur un cas difficile]



Vendredi 26 Novembre

De l'usage de la sangsue médicinale
La sangsue vit en groupe dans de drôle de bocaux.
Les plus grosses ne sont bonnes qu'à vous cracher dessus, il faut choisir les maigres.
La sangsue mord tout. Le doigt, l'orteil, le... Tout.
note : la sangsue elle-même n'est pas dangereuse. Par contre, les crocs d'un loup, ça fait mal.

Des habitudes de reproduction du loup en captivité
Je n'ai jamais tant appris sur le mode de vie de ce fier canin, qui en un tour de main séduit le cœur des femmes qui viennent le visiter. Je ne saurais encore dire si c'est le fait de son appendice viril, le seul qui n'ait pas bleui de ses aventures récentes, mais il exerce sur les demoiselles un charme presque surnaturel. Le maître m'interdit de m'y pencher de près, mais j'entends leurs ébats plusieurs fois par jour. Et à en croire Bombastus, qui observe tout ça par le trou de la serrure, c'est signe de bonne santé et de guérison proche. Pourtant je l'ai surpris, hier, à dépenser 30 sous du vicomte pour un beau cierge blanc.

De l'infection
Vert : la plaie est purulente, il convient de la brosser énergiquement
Mauve : les moisissures s'y mettent, vérifier que le malade n'a pas trépassé pendant la nuit. Si ce n'est pas le cas, verser sur les plaies du vinaigre bouilli, après avoir fermement ficelé le patient.
Jaune : Le gras n'aide pas à la guérison, mettre l'homme à la diète.
Caca d'oie : il est temps d'aller prier
Noir : c'est fini, il faut amputer. Faire boire le patient, lui coller un bâillon, et scier avant qu'il ne soit en état de riposter. Prier encore.

Demain, jour de repos. J'en profiterai pour apprendre la médecine avec la petite femme de ménage qui fait tant de bien au vicomte. Nous échangerons sur nos diverses techniques visant à rendre la santé aux organes défaillants.
--Bombastus_troubalduc


Veillée de Noël.
Je suis inquiet.
Je crains fort l'issue fatale pour un avenir trop proche.
Cet œil jaune. Dette haleine fétide, cette douleur pour uriner, cette vilaine veine qui palpite méchamment à la tempe.
Je crois que je suis malade.
Je ne m'explique pas la raison de ce mal, je m'astreins à une vie de quasi spartiate. Certes, je ne suis pas un grand amateur d'olives vertes ou noires, et il me faut autre chose qu'un peu d'eau citronnée pour me désaltérer. C'est que mon corps d'airain est forgé pour des mets plus riches. C'est ma nature. Ce n'est quand même pas le coq au vin (fort gouteux) ou la tourte aux morilles, ni même l'omelette aux cèpes ou la blanquette de veau qui m'auront pesés. Quant au vin j'ai pris grand soin de le choisir vieux et de bon aloi. La troisième bouteille étant tout simplement divine et à la hauteur de la célébration du jour. J'ai à peine touché les fromages et les desserts sont passés comme par magie.
Dieu merci pour l'année nouvelle j'ai pris la décision de faire carême avant la pâques. Du moins tant que ma constitution fragile à cette époque m'y autorisera. Je demanderai en ce cas une dispense au diocèse.

Quant à mon patient, le vicomte se porte à merveille. Que c'en est légèrement agaçant de le voir trousser sa compagne avec la régularité d'un coucou helvète. Je ne m'explique pas ce rétablissement quasi miraculeux, puisqu'il refuse saignées et ventouses avec une force de boucher. Le régime carcéral aurait il des vertus secrètes? Je préfère penser que son sang noble est de meilleure tessiture que le mien, sinon je devrais m'astreindre à son frugal menu. A peine un pâté en croûte, coquelet frit, fromage de Normandie et quelques poires d'hiver. De quoi tourner de l'œil.
Enfin il trotte, avec sa canne plombée dont il distribue force coups aux marauds qui ne s'écarteraient pas assez vite de son chemin. Et je peux me vanter d'un nouveau succès médical.
Reste à envoyer Petitus Astucius lui présenter ma note d'honoraire.
Petitus Astucius, incarné par Vassilissa


Dimanche 26 décembre

Ça avait pourtant très bien commencé.
Au lendemain de Noël, que je me disais, le Vicomte ne pourra pas me manger tout cru ! Première erreur… Les loups, ça vous croque toute l’année, trève de noël ou pas. Selon lui, le vin chaud ferait passer n’importe quoi, de même que les marrons.
Tout ça pour dire que mon bon maître avait décidé ce matin de me faire porter sa note au Vicomte. J’y ai jeté un œil, pour ce que je sais des chiffres… Et les 4 zéros qui se suivaient en rang m’ont paru faire beaucoup. D’ailleurs, je les ai presque vu passer dans la gorge du Vicomte, tellement il s’étouffa de les voir alignés. Expérience fort intéressante au demeurant, puisque j’ai vu éclater en direct ces petites veinules qui ornent la pupille, j’ai vu gonfler ces veines qu’on nomme jugulaires, j’ai entendu les anges me chanter leurs louanges… Avant de goûter la froideur du carreau, quand la botte du Vicomte m’écrasa sur le sol.
Ça avait pourtant très bien commencé.
En arrivant, j’étais d’abord tombé sur la jolie blonde, celle qui vient d’arriver au chevet de notre ouaille. Une poitrine comme ça, qu’elle offre à tous les vents, des hanches juste bonnes à porter enfançon, et des jambes, oh… des jambes…
Elle était devant la porte, l’œil morne, le sourcil triste :


- Le Vicomte est là ?
- …
- Occupé ?
- Z’avez des oreilles, comme tout le monde, nan ?

J’avais alors entendu les cris. Pas de petits gémissements de dinde effarouchée, non, de vrais cris d’amour… Les cris d’une donzelle qui grimpe au septième ciel, sans échelle ni faux semblant. Je me sentis rougir et la belle ricana.

- C’est que j’ai un message…

Elle tendit la main et je me vis hésiter. Mon œil alla se perdre dans son corsage, elle suivit mon regard et frappa du pied, impatiente. Je lui tendis la note, elle y jeta un œil et éclata de rire :

- T’es combien, dans ta ch’mise, petiot ? Tu crois que tu vas réussir à lui faire payer ça ?

Je ne sus pas quoi répondre, pourtant, j’aurais voulu. Lui montrer mon courage, ma fierté, et le reste, qui se dressait déjà. Elle me rendait déjà ma lettre, hilare, avec un petit coup d’œil à mes braies qui fit encore s’élargir son sourire. Je maudis ma jeunesse et frappai à la porte. Le grognement qui s’ensuivit n’avait plus rien du septième ciel, et je tremblai comme une feuille lorsque la porte s’ouvrit.

- U… Une note pour vous, sire Vicomte… De la part de mon maître, le sire Bombastus…
- Qu’est ce qu’il me veut encore, celui-là ? Ce n’est pas assez de m’avoir assomé de ses discours sur l’abstinence et la mesure en période de guérison, il faut encore qu’il me les factures ? Est-ce que je lui compte les donzelles que je lui ai recommandées… ?
- Et bien justement, il dit que la dernière le fait drôlement hurler alors qu’il se soulage, et il vous a transcris ici les soins pour sa chaude-pisse…
- Hein, que… que ???

Je crus à cet instant vivre ma dernière heure, tant ses yeux étaient plein de promesses de mort. M’écrasant sous sa botte, il imaginait à voix haute mille tortures propices à le distraire, et je comptais déjà les secondes qui me séparaient d’Aristote. Heureusement pour moi, la fraîche donzelle qu’il culbutait un peu plus tôt n’avait point dit encore son dernier mot, et ses mots sussurrés lui rendirent la raison. Je le vis tempêter entre deux bonnes raisons de ne pas m’achever, et après quelqu’instant de vive réflexion, elle remporta la mise. Ôtant d’une main experte les dessous qu’elle venait d’enfiler, me tournant déjà le dos pour s’occuper du sien qu’il dévorait de baisers, il m’envoya promener :


- Dis à ton maître que s’il veut son argent, je m’occupe de lui faire avaler ses onguents, bocaux et bouteilles compris ! Maintenant laisse moi, j’ai une santé à parfaire…

Je m’éclipsai comme je le pus, manquant me prendre les pieds dans une robe au sol, et refermai la porte.
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