Nebisa
L'aube cédait la place à une matinée glaciale tandis qu'un étrange convoi passait les portes d'Alençon ce matin là. Un coche au bel équipage, alezan à la robe noire luisante, pages à la livrée de sable portant bellement dans le dos leur croissant d'argent, pas moins de cinq charriot constituant le "strict minimum nécessaire vital en voyage" de la Marquise de Maintenon et une dizaine de gens d'armes pour veiller sur la sécurité du groupe.
Avant que de poursuivre la narration de cette arrivée, il convient de nous arrêter un moment sur le "strict minimum nécessaire vital" selon Nebisa de Malemort, ainsi, les badauds matinaux attroupés là pourrait apercevoir, là ou les bâches de toiles cèdent la place à l'indiscrétion, une baignoire en bronze pouvant accueillir bien deux personnes toute à leur aise, un écritoire en marqueterie, incrusté de nacre, divers coffrets contenant les herbes de la Marquise, ou ses plumes, ou ses encres, ou encore sa collection de dagues de corsages, un instrument dont elle disait ne pouvoir se passer dans son quotidien à la Cour et dont elle avait rependu l'usage, à une époque, avec la premiére Princesse de Montmorency, Feue Ann de Bellac, plus loin, dans le second charriot, se trouvait amasser la garde robe de la dame, robes, jupons, bas, corsages, capes et étoles de fourrures, souliers ou encore rubans. Il faut préciser là, que la taille de la dicte garde robe s'est vue doublée par les achats réalisés durant le séjour champenois de la Dame... il fallait bien s'occuper après tout.
Nous épargnerons le récit du reste de la composition des chariots, sachez cependant qu'un nécessaire d'alchimie, des parchemins, des reliures et autres outils de lecture, des casseroles et une cage à oiseaux en composent le plus hétéroclite assortiment.
Mais pour l'heure, le convoi à l'arrêt patiente prés d'une placette de jolie proportion alors que le capitaine de la toute nouvelle garde marquisale met pieds à terre pour venir prendre les ordres de sa maitresse.
La toile calfeutrant la fenêtre pour ne pas laisser entrer la chaleur s'entrouvre et la Dame glisse ses commandements à l'homme qui s'éloigne en suite, les quelques badauds précédemment cité ne pouvant apercevoir de la Dame qu'une main se glissant fugitivement à la rencontre de celle de son domestique pour lui remettre une bourse bien garnie d'écus d'or, la dicte mains d'une jolie blancheur délicate et ornée de bagues étincelantes, ceci est évident.
Demeurée seule, tandis que l'homme s'en allait remplir sa mission, la Marquise se rencogne contre la banquette de son coche, emmitouflée sous une épaisse couverture de fourure, fermant les yeux, sans pour autant dormir, émue de se retrouver là ou son fils ainé vécu, quelques années auparavant... Cet Aleçon ou elle ne l'avait envoyé que pour qu'il devienne homme et d'ou il n'était jamais revenu... Comme elle avait haït l'Alençon alors, possessive et jalouse de l'amour de sa tribu, comme elle l'était, se sentant flouée, trahie de cet éloignement, avant que de comprendre qu'il n'avait pas tort et qu'en Limousin, aucun des siens ne connaitrait la paix de l'âme... Ceci dit, Barahir n'était pas, comma la suite de sa courte vie le démontrat, fait pour cette paix là...
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Avant que de poursuivre la narration de cette arrivée, il convient de nous arrêter un moment sur le "strict minimum nécessaire vital" selon Nebisa de Malemort, ainsi, les badauds matinaux attroupés là pourrait apercevoir, là ou les bâches de toiles cèdent la place à l'indiscrétion, une baignoire en bronze pouvant accueillir bien deux personnes toute à leur aise, un écritoire en marqueterie, incrusté de nacre, divers coffrets contenant les herbes de la Marquise, ou ses plumes, ou ses encres, ou encore sa collection de dagues de corsages, un instrument dont elle disait ne pouvoir se passer dans son quotidien à la Cour et dont elle avait rependu l'usage, à une époque, avec la premiére Princesse de Montmorency, Feue Ann de Bellac, plus loin, dans le second charriot, se trouvait amasser la garde robe de la dame, robes, jupons, bas, corsages, capes et étoles de fourrures, souliers ou encore rubans. Il faut préciser là, que la taille de la dicte garde robe s'est vue doublée par les achats réalisés durant le séjour champenois de la Dame... il fallait bien s'occuper après tout.
Nous épargnerons le récit du reste de la composition des chariots, sachez cependant qu'un nécessaire d'alchimie, des parchemins, des reliures et autres outils de lecture, des casseroles et une cage à oiseaux en composent le plus hétéroclite assortiment.
Mais pour l'heure, le convoi à l'arrêt patiente prés d'une placette de jolie proportion alors que le capitaine de la toute nouvelle garde marquisale met pieds à terre pour venir prendre les ordres de sa maitresse.
La toile calfeutrant la fenêtre pour ne pas laisser entrer la chaleur s'entrouvre et la Dame glisse ses commandements à l'homme qui s'éloigne en suite, les quelques badauds précédemment cité ne pouvant apercevoir de la Dame qu'une main se glissant fugitivement à la rencontre de celle de son domestique pour lui remettre une bourse bien garnie d'écus d'or, la dicte mains d'une jolie blancheur délicate et ornée de bagues étincelantes, ceci est évident.
Demeurée seule, tandis que l'homme s'en allait remplir sa mission, la Marquise se rencogne contre la banquette de son coche, emmitouflée sous une épaisse couverture de fourure, fermant les yeux, sans pour autant dormir, émue de se retrouver là ou son fils ainé vécu, quelques années auparavant... Cet Aleçon ou elle ne l'avait envoyé que pour qu'il devienne homme et d'ou il n'était jamais revenu... Comme elle avait haït l'Alençon alors, possessive et jalouse de l'amour de sa tribu, comme elle l'était, se sentant flouée, trahie de cet éloignement, avant que de comprendre qu'il n'avait pas tort et qu'en Limousin, aucun des siens ne connaitrait la paix de l'âme... Ceci dit, Barahir n'était pas, comma la suite de sa courte vie le démontrat, fait pour cette paix là...
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