Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Tantiiiiine, pas encore reine.

[RP] De Reims à Alençon... Reyne des Chieuses en arrivage

Nebisa
L'aube cédait la place à une matinée glaciale tandis qu'un étrange convoi passait les portes d'Alençon ce matin là. Un coche au bel équipage, alezan à la robe noire luisante, pages à la livrée de sable portant bellement dans le dos leur croissant d'argent, pas moins de cinq charriot constituant le "strict minimum nécessaire vital en voyage" de la Marquise de Maintenon et une dizaine de gens d'armes pour veiller sur la sécurité du groupe.

Avant que de poursuivre la narration de cette arrivée, il convient de nous arrêter un moment sur le "strict minimum nécessaire vital" selon Nebisa de Malemort, ainsi, les badauds matinaux attroupés là pourrait apercevoir, là ou les bâches de toiles cèdent la place à l'indiscrétion, une baignoire en bronze pouvant accueillir bien deux personnes toute à leur aise, un écritoire en marqueterie, incrusté de nacre, divers coffrets contenant les herbes de la Marquise, ou ses plumes, ou ses encres, ou encore sa collection de dagues de corsages, un instrument dont elle disait ne pouvoir se passer dans son quotidien à la Cour et dont elle avait rependu l'usage, à une époque, avec la premiére Princesse de Montmorency, Feue Ann de Bellac, plus loin, dans le second charriot, se trouvait amasser la garde robe de la dame, robes, jupons, bas, corsages, capes et étoles de fourrures, souliers ou encore rubans. Il faut préciser là, que la taille de la dicte garde robe s'est vue doublée par les achats réalisés durant le séjour champenois de la Dame... il fallait bien s'occuper après tout.

Nous épargnerons le récit du reste de la composition des chariots, sachez cependant qu'un nécessaire d'alchimie, des parchemins, des reliures et autres outils de lecture, des casseroles et une cage à oiseaux en composent le plus hétéroclite assortiment.

Mais pour l'heure, le convoi à l'arrêt patiente prés d'une placette de jolie proportion alors que le capitaine de la toute nouvelle garde marquisale met pieds à terre pour venir prendre les ordres de sa maitresse.

La toile calfeutrant la fenêtre pour ne pas laisser entrer la chaleur s'entrouvre et la Dame glisse ses commandements à l'homme qui s'éloigne en suite, les quelques badauds précédemment cité ne pouvant apercevoir de la Dame qu'une main se glissant fugitivement à la rencontre de celle de son domestique pour lui remettre une bourse bien garnie d'écus d'or, la dicte mains d'une jolie blancheur délicate et ornée de bagues étincelantes, ceci est évident.

Demeurée seule, tandis que l'homme s'en allait remplir sa mission, la Marquise se rencogne contre la banquette de son coche, emmitouflée sous une épaisse couverture de fourure, fermant les yeux, sans pour autant dormir, émue de se retrouver là ou son fils ainé vécu, quelques années auparavant... Cet Aleçon ou elle ne l'avait envoyé que pour qu'il devienne homme et d'ou il n'était jamais revenu... Comme elle avait haït l'Alençon alors, possessive et jalouse de l'amour de sa tribu, comme elle l'était, se sentant flouée, trahie de cet éloignement, avant que de comprendre qu'il n'avait pas tort et qu'en Limousin, aucun des siens ne connaitrait la paix de l'âme... Ceci dit, Barahir n'était pas, comma la suite de sa courte vie le démontrat, fait pour cette paix là...

_________________
--Le_sergent_bourgogne


Ainsi le pedzouille d'Argentan n'avait point menti. La Ségur, la Malemort était là. Le vieux coeur du sergent fit quelques bonds désordonnés. La dernière fois qu'il avait eu affaire à elle, c'était l'épée à la pogne, en face des ses deux monstres ivres de sang... le sien.
"Peste!" se dit le bonhomme, "la voilà à la droite du Roy et tout le tremblement!". Le sergent Bourgogne espère que "Tantine", comme l'appelle le Vicomte son maître, se souviendra davantage de ce présumé lien de parenté, ou des bons et loyaux services à ses précédents employeurs la famille du Connétable de France, plutôt que ce pénible épisode où il soustrayait le petit Hannibal des griffes de sa mère.

- Hep toi là bas! Approche! Tu fais partie de la suite de la Comtesse de Ségur?
- La Marquise de Maintenon"
repond le loufiat avec hauteur.
- Ah, je cherche la Malemort, Comtesse de Ségur... une forte odeur de prune et des poumons à damner la Curie de Rome...
- La Marquise de Maintenon"
s'obstine le bonhomme en plissant le nez devant l"énergumène en arme.

Petite digression pédagogique:
On ne devrait jamais titiller la patience d'un énergumène en armes, surtout lorsqu'on est loufiat épais comme un pain de bagnard, surtout quand le dit énergumène en a vu des vertes et des pas mûres, surtout quand il fricote avec des Hydreux depuis des mois.

La baffe cueille le laquais derrière les oreilles et provoque une bordée de protestations.

- Aux Armes! On attaque madame la Marquise! Aux Armes! A l'assassin, on me mortit!
Une seconde baffe, donnée non plus d'une pogne gantée de cuir mais de celle gantée de fer qui tient normalement l'épée, met fin aux vocalises agaçantes, mais déjà quelques hallebardes entourent le Sergent.
- Bordel" grogne l'homme d'arme en fouillant précipitamment ses fontes: "Un Pli pour madame de Ségur!"
Nebisa
Ayant suivi les échos de l'échange depuis son coche, la Malemort retient un sourire, que personne ne saurait voir quoi qu'il en soit, et la vitre s'abaisse à nouveau.

Bourgogne... ce bon vieux est donc toujours de ce monde et toujours sur les pas de l'Ysengrin... La Malemort avouait une tendresse certaine pour le soldat, elle chérissait, avec constance d'ailleurs, tous ceux qu'elle avait manqué d''occire, priait longuement pour ceux qu'elle avait effectivement occit et se plaisait à considérer qu'il y avait là dedans une grande justice au final... Bourgogne donc, dont elle aurait ouvert la gorge sans regrets ni remords puisqu'il venait pour lui enlever un enfant qu'elle avait sous sa garde et qu'en suite elle prit pour fils, jusqu'à ce qu'il décide qu'un autre nom le servirait mieux et d'autres alliances et amitiés lui seraient plus bénéfiques... Oh oui, pour lui elle aurait sacrifié la vie de pauvre Bourgogne... mais se sentait soulagée qu'il en pu être autrement... Pauvre Bourgogne, après avoir servi les Saintes Merveille, on ne pourrait dire qu'il trouva plus de repos avec son nouveau maitre... la peste soit de cette jeunesse décadente décidément...

L'homme d'armes de service prés de la porte s'avance tandis que la Marquise lui glisse ses directives et s'incline pour saluer la porte close avant de se diriger vers Bourgogne, il n'est point payé pour donner ses avis mais la chose ne lui goutte guère.


Madame la Marquise souhaite que vous vous approchiez et vous fait l'honneur de souhaiter vous entretenir.

Le ton et le regard de l'homme d'armes disaient suffisamment que pour lui c'était folie de laisser cet inconnu venir si prés de la noble dames et qu'il comptait bien le tenir à l'œil pour le cas ou il serait de ses assassins que l'on paie pour occire les gêneurs, et le Très Haut seul sait combien la Malemort peut être gênante...

Sous les regards torves de la petite troupe de Maintenon, Bourgogne est donc conduit jusqu'au coche Malemortien et la porte s'entrouvre pour lui indiquer de monter et de ne pas lambiner.

_________________
--Le_sergent_bourgogne


La situation devenait un peu oppressante quand l'invite lui fut faite de se présenter au carrosse. Invitation à laquelle il aurait été déraisonnable de se soustraire. Et puis Bourgogne était curieux de revoir la Comtesse... bon sang, la Marquise... de nouveau.
Avec un brin d'inquiétude et une émotion certaine, il gravit le marche pied et s'installe dans la pénombre de la voiture, en face de Nebisa de Malemort.

- N'avez pas changé Votre Grandeur. Vous faites toujours un peu peur, tout en tournant la tête du brave soldat que j'suis.
Face à lui, une Dame de grande prestance, marquée par une ombre triste mais animée d'une énergie toujours vive, lumineuse.
- J'suis bien aise d'vous r'voir Marquise, ça rappelle de foutus souvenirs, des bons pour la plupart.
Inutile de raviver leur plus orageux souvenir commun, il y avait eu bien d'autres cérémonies, jusqu'à la jeune Aliénaure qui hantait le chateau à l'affut de quelques facéties a commettre.
- Ma Dame, j'ai pli à vous remettre, qui vous vient de l'Ysengrin.
Ceci est dit avec une ombre dans la voix, la marquise étant ardente protectrice du trône de france, l'ysengrin lui étant farouchement opposé, par les moyens les plus brutaux.
- Vous savez comment sont les mômes... ben le vicomte est pire. N'en fait qu'à sa tête, et colérique avec ça, Voici" dit le vétéran en tendant le message.
Citation:


A la Marquise de Maintenon, notre tante la Comtesse Nebisa de Malemort
D'Attila Caligula d'Ysengrin, Vicomte de St Pardoux

Votre Grandeur
Bienvenue en Alençon, un vent de vie soufflera peut être enfin sur l'endroit. Vous verrez bientôt de quoi je parle je gage. Car c'est pour l'instant bien piètre spectacle que nous donnons ici. Les acteurs sont ternes, ne connaissent pas leur texte, la mise en scène est tissées de grosses ficelles aussi inélégantes que peu discrètes, l'Auteur est le plus souvent reclus en taule ou en retraite, la diva est une potiche à peine jolie et qui n'a pour elle que de fleurir même en hiver. Où sont les Dragonet, les Tokagero, me direz vous? Ils sont là, mais se terrent dans leur citadelle comme des cafards sous les pierres.

Baste. vous vous ferez votre propre opinion, et nous devons nous aussi, brigands qui nous voulons aussi brillants, en assumer notre part de responsabilité.

Chère Tantine je vous supplie, deux genoux en terre et mes armes devant vos petons blancs, je vous supplie donc de venir en aide à mon triste sort de célibataire maudit, toute femme que je touche se changeant immédiatement en suicidée, violée, noble déchue de ses titres, que sais je encore.
N'y a-t-il donc pas de jeune héritière (ou moins jeune, je ne suis pas bégueule) désireuse (ou pas, tout se négocie) de porter mon nom et ma semence?
N'y a-t-il pas dans votre équipage, jeune damoiselle de compagnie que vous pourriez commander de m'épouser?
Vous savez comme je suis soucieux de garder aux Ysengrins ce que mes aïeux ont acquis. Et transmettre histoire familiale et terres attenantes est mon souci principal, avant que le destin ne me prive de vie, de noblesse et de gloire.

Ma supplique vous touchera, j'en suis persuadé, car mon désespoir est incommensurable.

Dois je enfin vous prévenir contre la clique actuellement au pouvoir en Alençon? Une grande Dame telle que vous est assurément au fait des vilenies commises par les Reid ou Ried peu importe. Cette affreuse tripotée de maquignons se distribuent titres et privilèges, officines et rentes depuis de nombreux mois en Alençon; leurs nobles sont pires que tenanciers de bordel et tout aussi crétins, leurs dames ont encore le maquillage outrancier des compagnies de danseuses dont elles sont issues, et dont raffole mon futur beau père Lastours. Bref cette engeance d'épiciers parvenus a suffisamment éreinté le duché.
Nous n'avons pu y mettre bon ordre comme telle était notre intention, mais votre Grandeur a des moyens autrement efficaces.

Ma tante je suis bien aise de vous savoir en ces terres. Je loge à Argentan dans une petite maisonnette de ville acquise à peu de frais. J'y suis en convalescence pour une petite navrure occasionnée par ces mêmes Reid dont je ne sais toujours pas ce qu'ils me reprochent, sinon d'avoir vendu du bois sur leur marché étriqué.
Je vous y recevrai non pas avec faste, mais avec chaleur.

A. C. d'Ysengrin
Dévoué et pourtant dévoyé neveu.

Nebisa
Une fois la porte refermée, la Malemort prend le tête de détailler le soldat avant de lui sourire sans retenue, appréciant l'occasion, de plus en plus rare, qui lui est donnée de revoir une vieille connaissance, écho de souvenirs et de partage.

Après avoir savouré comme un grand compliment que l'on souligne son coté "inquiétant" qu'elle soignait au moins autant que sa coiffure ou sa parure...


Bourgogne, vous ne pouvez savoir combien il me sied de vous trouver si belle mine. Les tribulations de mon neveu semblent vous réussir... encore qu'il serait bon de tâcher de faire entrer quelque raison dans cet caboche Ysengrine, avant qu'il ne soit trop tard, pour l'honneur de son nom et le salut de son état...

Étouffant un soupir, elle se saisit du pli et en prend connaissance, levant parfois les yeux au ciel entre exaspération et amusement.

Mon cher ami, vous allez porter ma réponse au Vicomte et, n'ayant pas de plume, je vous saurais un infini gré de tâcher de retenir l'essentiel de mes propos... il est bon, après tout, de faire travailler sa mémoire.

Voilà mon message :

    Mon cher enfant, vous que j'ai vu encore dans vos langes, braillant après les mamelles de votre auguste mère, vous dont le nom devrait faire l'écho à la gloire de vos aïeux sur la terre ou leur sang fut versée, ou ils finirent en méchoui aussi, soyez assuré de mon soulagement de vous trouver ici en pleine vie.

    Ceci étant, vous ne pouvez ignorer qu'en cet instant et malgré la distance, je suis bien fâchée de votre sotte attitude et ne saurais que trop vous prier d'en revenir à une conduite qui tendrait à m'éviter de souffrir de maux atroces d'estomac découlant que l'angoisse que vous me faites vivre.

    Alençon est une terre qui aspire à la paix, à la prospérité, au droit légitime de se gouverner sous l'égide du Roy, son maitre . Ceux qui veulent leur ôter cette liberté, ceux qui n'aspirent qu'au chaos et à la discorde, ou pire à l'arrivisme, ne sont que des apatrides n'ayant en leurs cœurs aucun amour, aucune attache pouvant leur faire comprendre le lien sacrée et inné, que l'on noue avec la terre que l'on sert et aime, au prix d'y vouer son existence... Ces gens là sont encore plus bas que ne le sont les Dragonet, lui, au moins, avoue de bonne grasce ne servir que ses propres intérêts.

    Mon cher enfant, neveu dans mon cœur, vous savez le mal que certains ont fait au Limousin, il vous est loisible de ne pas en porter la blessure dans votre chair, peut être êtes vous trop jeune pour ressentir ce mal comme moi, mais ne vous faites pas le bourreau de ce peuple, de cette province...

    Pour ce qui est de vous trouver une promise, rien ne saurait me ravir d'avantage que l'idée de vous voir prendre femme, vous installer à Saint Pardoux, entretenir vos terres, prendre soin de vos gens, fonder une famille et sauver votre lignée de l'oubli... Je vous offrirai sans y songer d'avantage ma propre enfant, si l'idée de la naissance illégitime de cette dernière ne devait consister en un empêchement rédhibitoire pour vous, mais si vous le désirez, je peux toujours prêter l'oreille pour vous trouver une belle pucelle...

    Je résiderai quelque jour sur Alençon, j'espère vous y croiser car ma mémoire peine à se souvenir de la dernière fois ou je pus vous faire les gros yeux, mon cher enfant.

    Croyez en l'assurance de mon affection que rien ne saurait éteindre et, si vous gardez quelques affections pour moi, ayez le soin de me ménager en adoptant une attitude moins encline à me causer du trouble.

    Mille bises.


Voilà... c'est simple non ?

A cet instant, dispensant de réponse le soldat, le garde revient, signifiant à la Marquise qu'il a réservé l'auberge du "Coq hardi", ainsi qu'elle en avait exprimé le souhait... Oui, quand elle voyage, la Marquise aime à conserver son petit confort et faire l'acquisition de tout un hôtel serait exagéré, mais une auberge entière, c'est bien plus raisonnable.

Ah, vous ajouterez, à l'attention de mon neveu, que je connais personnellement le Vicomte du Ried, pour l'avoir eut sous mes ordre au sein de mon Office et que ses mérites ne sauraient faire l'objet du moindre doute de ma part, que j'ai pour son épouse un profond respect et que, jamais, diaboliser un ancien régnant, quand on ignore tout des sacrifices et du poids d'une telle charge ne saurait faire gagner en crédibilité les bouches jalouses nourrissant de telles inepties... Ah puis vous veillerez à ce qu'il se couvre s'il met la truffe dehors, il fait un froid de gueux dans ce pays et un cache nez s'impose, mon petit Attila se croit déjà homme, mais il n'en est pas moins trop insouciant pour songer à ce protéger du froid, j'en suis persuadée.
_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)