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[RP] Auberge La Joute Hardie

Elisabeth_stilton
Elle leva un sourcil, elle avait du mal s'exprimer visiblement.

Hum je voulais savoir si ça se passait bien avec votre ... femme ... depuis le mariage. J'ai entendu dire que des fois cela se passait mal après la cérémonie.

Elisabeth était une fine observatrice, qualité indispensable lors de ses combats d'escrime, aussi elle remarqua les regards que Nicolas lançait derrière elle. Prudente elle attendit qu'il fasse un signe, qu'il agisse bref elle attendit de voir la suite. D'ailleurs il détourna la conversation vers un autre sujet.

Les promotions mais vous voulez que je m'arrache les cheveux ? Éventuellement on pourrait donner un nom aux salles de classes, à l'hôtel principal de l'ordre, vous voyez ?

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Cherche écuyer pour venir en joutes avec moi !!!
Baphomet
Soudaine vision, et Pons d'Agoult fronça les sourcils en voyant celui qu'il regardait dégrafer une médaille pour aussitôt la ranger. Les avait-il remarqué ? N'en tenant compte, le Provençal se pencha vers son compagnon pour lui demander quelques éclaircissements...

Dis-moi, Jaume, c'est moi où ?
Tu, euh, vous, euh, tu...

Dans un moment d'égarement, il prit sa tête entre ses mains, désespéré. Pourquoi était-il entouré de bras cassés ? Comment faisait Alexis pour en tirer de ses gens quelque chose ? Ses yeux se relevèrent et se posèrent sur Jaume qui se reprit finalement, devant son maître.

Eh bien, on lui a remis en effet un grelot en Avignoun!

Le sergent d'armes avait, dans un éclair de lucidité, su prendre une formation plus neutre de phrase, évitant les formules de politesse d'usage que Pons lui avait interdit plus tôt mais aussi l'insolence de le tutoyer. Il croisa le sourire narquois de ce dernier, amusé.

Un grelot, en effet, Jaume, en effet... Bon, que fiche Samuel!!!

Puis il avala sa bière.
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Pons a trente-six ans.
Ses yeux bleus perçants vous scrutent sous des traits sévères travaillés par le soleil.
Des mèches de cheveux blonds paraissent parfois sous la toque qu'il porte sur le chef.
Watelse
Sa Splendeur illuminait la grisaille des rues. Maitre Watelse se pavanait tel un propriétaire des lieux dans les rues entourant son échoppe. Quoi de plus adéquat cadre à Sa beauté, que la charme de Paris?

L'homme sifflotait, et, enfin le croyait-il, les oiseaux de la nuit le prenaient pour un des leurs et restaient respectueusement muets devant lui.

Des éclats de voix. Une lumière. Une nouvelle échoppe? Non, une auberge. Des soiffards vidaient certainement déjà un bon tonneau et se roulaient à terre comme des cochons.

Grimace de répugnance.

Voilà donc une échoppe que jamais Georges Léonard Watelse n'avait cru voir avant son départ. Plus intrigué que réellement assoiffé, le vieillard pénétra dans l'auberge, sûr d'y trouver de nouveaux admirateurs de Sa Magnificence.

Un geste ample. Une entrée théâtrale. Un voix qui porte dans la pièce.


Messieurs, .....

Et de sa bourse retournée, tombèrent dans un tintement qui couvrit les autres voix, une bonne cinquantaine d'écus.

... Que la bière pleuve autant que ces écus à mes pieds!

Oui, Watelse était de retour. Watelse se sentait vivant. Watelse se sentait beau. Watelse se sentait roi. Watelse se sentait Dieu.
--Goupil_le_barje




Les indispensables mises au point sont terminées. Un tantinet longuettes, certes, car d’aucuns s’ingénient à entrevoir des obstacles partout, et à juger terriblement risqué ce qui est pourtant d’une simplicité enfantine. Et Goupil le Barje, le téméraire, l’insensé, a balayé du revers de la main les dernières hésitations. Sa confiance en lui a triomphé des réticences à peine voilées émises par ceux qui désiraient saper son autorité. Basta ! Les dés sont jetés à présent, le clan entre en scène. Bientôt les trois coups seront frappés. Les galeries Lafayotte seront leur amphithéâtre. Place au spectacle.

Le Barje a enfoui sa « barjitude » au fond de ses prunelles claires. Son insouciance feinte tromperait les plus rusés. Rien n’indique que cet échalas à l’allure dégingandée, aux traits sympathiques et réguliers, aux boucles blondes comme les blés mûrs, est un redoutable chef de meute. Ce Goupil est un loup, ce Goupil est un lion, mais rien n’indique sur sa physionomie qu’il a arraché les organes génitaux de cet évêque sulfureux, au regard lubrique et pervers, qui cherchait à précipiter au fond de sa couche la superbe Velours, sa propre compagne. Non, rien n’indique que moult cadavres exsangues sont disséminés sous les buissons entourant son manoir.

Non, cet homme n’a vraiment rien de particulier.

Sa monture à peine accrochée à la margelle d’une fontaine, il pousse la porte de l’auberge, jetant discrètement un œil sur la table du fond, qui l’intéresse particulièrement. Elle est inoccupée, comme d’habitude, pour la simple raison qu’elle est la plus éloignée de l’entrée et du comptoir. Le Barje hoche la tête, satisfait. Ce recoin leur permettra de surveiller le début des opérations et de répondre instantanément à l’appel de leurs complices. Oui, cet emplacement repéré depuis des semaines est vraiment idéal pour contrôler les allées et venues dans la boutique d’en face.

Finalement, ce dernier repérage ne lui apporte qu’une confirmation. A moins d’un imprévu, leur coup sera réglé en quelques instants. Joyaux et pierreries sont déjà « in the pocket » ! Ravi de ces excellentes perspectives, Goupil vide d’un trait son verre de vin, couleur rubis, que lui a apporté une donzelle au regard vert émeraude. Rubis, émeraude, ce sont là d’heureux présages, non ? Bien. Le round d’observation est terminé. Le blond gagne la porte de l’auberge, restée entrouverte, lançant négligemment quelques sous qui roulent sur la table et font tinter joyeusement son verre. Ses yeux s’attardent à nouveau sur les détails de la ruelle. Un vieillard clopine en regagnant sa masure, une brioche coincée sous le bras. Quelques mioches insouciants se poursuivent autour de la fontaine, puis disparaissent comme un envol de moineaux peureux. Tout est tranquille, à nouveau. Tout est parfait.

Bientôt les crocs rouges se refermeront sur leur proie.

Peu pressé de regagner le repaire où la meute peaufine inlassablement ses stratégies, ce qui saoule un brin le brigand au tempérament de feu toujours prêt à se précipiter dans la mêlée et à discuter ensuite, Goupil se décide à prendre une dernière fois la température du quartier et s’insinue dans les ruelles voisines en sifflotant.

_balgis


Enfin Paris.
Enfin tranquille.
Enfin déambuler dans les rues.
Seule.

Elle ne supportait plus les palabres, les regards en biais, les sous-entendus, les désirs refoulés.
Elle avait quitté le manoir juste après avoir annoncé sa décision et n’avait même pas jeté un regard vers le domaine et ses occupants.

Sa petite protégée savait ce qu’elle avait à faire et d’ailleurs elle ne devait pas trainer bien loin.
La crevette comme se plaisait à l’appeler certains avait cette vivacité d’esprit, ce privilège de l’osmose qui leur permettait de suffire à elles seules.

Mais là, la donne avait changé…
L’orientale avait accepté des associés, au nom d’une amitié et si elle ne reniait pas celle-ci, elle tendait le dos quand aux autres personnes participantes.
L’occasion pensait-elle de savoir rapidement si elle avait misé juste et bien.
Ses pensées s’envolèrent un instant vers une silhouette aux cheveux longs, impassible, et dont le gout pour les boissons fortes avait sacrément séduit la brune.
Séduit ne veut pas dire acquis et les rues de Paris trancheraient…
Pour ou contre.
Mais à l’issue de cette petite balade parisienne, elle saurait à quoi s’en tenir.

Son regard gris effleurait les pavés et ne se fixaient sur rien de précis. Elle savait….
Tôt ou tard elle tomberait sur un visage connu.
Mais elle, serait-elle vu….Si elle le souhaitait, surement.
Rien de plus simple pour une ombre de le demeurer ou d’avancer vers la lumière.

Le froid de la ville la surprenait cependant, à moins que ce ne soit cette odeur qu’elle avait délaissée depuis tant de temps, propre à cette ville, et qu’elle aimait autant qu’elle la haïssait.
Décor de tant de plaisirs et déplaisirs.

La cape bordée d’hermine serrée frileusement entre ses mains fines, dissimulait les traits fins, la peau légèrement ambrée, le visage protégé par la lourde capuche éclipsant les lèvres carmines comme une tache sanglante sur le masque impassible.
Au regard des autres, elle n’était rien de plus qu’une de ses nombreuses bourgeoises qui laissait dériver les écus entre leurs doigts légers.

Trop de temps qu’elle délaissait la capitale.
La ville changeait vite.
De nouvelles vitrines étalaient leurs richesses et incitaient à y entrer.

Elle la vit de loin l’enseigne...
Un fin sourire étira ses lèvres et la silhouette à l’allure frêle se dépêcha d’entrer vers la chaleur….

Avant les achats et les folies, un passage obligé vers le chaud.
Dedans et dehors.
En espérant que le tavernier ne serait pas encore en train de se débattre dans la toile chaude d’une nuit d’amour….

L’orientale avait une envie folle de boire à Paris et à son retour…..
--Goupil_le_barje





Tignasse au vent, il flâne un moment dans l’entrelacis des venelles commerçantes, les narines frémissant aux odeurs épicées de cannelle et de girofle qui parfument l’hypocras, et aux senteurs bougrement appétissantes de pain frais s’échappant de la boutique de cette boulangère aux grosses miches - bien entendu - et de son mari à la brioche proéminente - idem -. Sans se presser, tranquillos, il jette un œil indiscret à l’intérieur des échoppes les plus cossues, et sur les étals colorés les mieux achalandés. Mais pas d’ambition démesurée, pas d’appétit excessif, un seul coup à la fois, les crocs rouges rugiront uniquement à bon escient, et pas pour des broutilles. Cette pensée le ramène au manoir et à sa faune, à cette clique hétéroclite qu’il assemble de son mieux, en ménageant certaines susceptibilités, en poussant une gueulante de temps en temps, en associant de préférence les personnalités qui semblent se trouver des points communs ou des atomes crochus. Et, dans l’ensemble, le Barje est plutôt satisfait de lui.

Tiens, sans le vouloir vraiment, ses déambulations l’ont ramené près de la fontaine à laquelle il a accroché sa monture, et une silhouette qu’il reconnaîtrait entre mille pénètre à cet instant précis dans l’auberge. L’Orientale …

Sans doute a t-elle ressenti comme lui l’envie d’une ultime vérification, et surtout le besoin d’abandonner derrière elle, pour quelques heures, le manoir et sa promiscuité, le manoir où elle a connu quelques embrouilles avec une donzelle ayant la tête près du bonnet. Le Barje presse le pas afin de rejoindre sa complice, qu’il apprécie de plus en plus, car elle se donne un mal de chien pour que tout fonctionne dans leur groupe de vilains pas beaux.

Bon ! Inutile de l’interpeller bruyamment et d’attirer ainsi l’attention sur eux. Goupil est plutôt d’un caractère expansif, mais aujourd’hui la prudence est de mise. Plus que jamais. Et il dévisage simplement Balgis en passant à sa hauteur, puis il s’installe à la table du fond, LA Table, avec un grand T, s’octroyant ainsi une nouvelle pause dans son escapade parisienne. Y a t-il du danger à ce que l’Orientale se montre avec lui ? Bah, l’auberge est pratiquement déserte. Depuis son siège le Barje lui adresse un clin d’œil et un signe de tête qui signifient « Viens donc, bouge tes fesses, y’a personne qui nous regarde ! »

Cette rencontre imprévue n’est point désagréable. Sans doute pourront-ils échanger quelques impressions comme ça, à brûle pourpoint. En fait, seule Velours est au courant de sa balade, et peut-être est-elle en train de galoper jusqu’aux galeries Lafayotte afin de l’y retrouver.

Quelle aubaine ce manoir déniché aux portes de la capitale …

--Joldran



Arrivée dans Paris au milieu de la foule, du bruit, de l'agitation ... silhouette vêtue de sombre sur un chevalplus sombre encore , au caractère aussi ombrageux que celui de son cavalier ... Cheveux longs et noirs retenus par un lien de cuir, manteau, bottes et pantalon faits de la même matière ... une épée accrochée au pommeau de la selle, arbalette posée sur les fontes, prête à fonctionner en un instant, Joldran fendait la foule en mouvement tel un navire les flots tumultueux d'un océan humain. Malheur au piéton qui ne s'écartait pas assez vite, le chevelu ne connaissait qu'un seul chemin, la ligne droite. Les épais sabots ferrés de l'étalon écraisaient les pieds trop lent dans un bruit de craquement d'os. Le regard du propriétaire décourageait toute réclamation. Froid et sans émotions. Parfois légèrement perdu dans quelques souvenirs de courbes féminines et de nuits embrumées par diverses drogues ...

Il connaissait le lieu de rendez-vous, se fiant à la mécanique de son esprit pour le situer dans le plan mental de Paris ancré sous son crâne. Il cheminait de par les rues et les ruelles de la capitale, respirant les odeurs qui se mélangeaient pour le meilleur et surtout le pire. Il prenait le pouls de la ville, calculant les passants d'un regard dédaigneux.

Un arrêt dans une échoppe de sa connaissance ... des écus et des marchandises qui passent d'une main à l'autre en un prompt mouvement. Distillations futures de diverses drogues aux effets puissants. Moments de concentration le nez au -dessus d'alambics compliqués, avec peut-être une brune à ses côtés ... Grognement à l'attention de la carne d'étalon qui le rendit à son maître ... monture et cavalier alliés par la force des choses, chacun dépendant de l'autre autant qu'il le haïssait ... Ils repritent leur route, s'enfonçant de plus en plus dans Paris, croisant des figures diverses et variées.

Nouvel arrêt devant un magasin d'armes ... poivrot qui heurte le noir cavalier en beuglant "pouvez pas vous poussez, diable noir de l'enfer !". Joldran esquissa son sourire froid et mécanique, découvrant quelques dents blanches. Son poing vint heurter une face rubiconde, brisant une arcade dans un giclement de sang. Sa loudre botte acheva le travail en repoussant puissament le malotru sous un porche, lui coupant le souffle et le laissant haletant, genoux au sol et et face ensanglantée. Le noir cavalier ne lui accorda pas un regard de plus, entrant d'un pas décidé dans l'armurerie. Conciliabules avec le marchand, nouvel échange ... une lame courte et brillante disparue prestement sous le manteau refermé d'un geste vif. Sortie dans un bruit de bottes, regard rapide à l'homme encore agenouillé devant une lourde porte de bois fermée. Joldran fit un pas en avant, son pied droit heurtant avec fracas un menton qui bascula en arrière dans un craquement de nuque. Une sacrée gueule de bois au réveil ...

Remonté en selle, il pressa sa monture. L'auberge n'était pas dans le plus proche des quartiers de la ville et il était pressé de boire une ou deux pintes de bière brune. Les avenues, rues et ruelles s'enchaînaient, rapprochant le voyageur de son but.

Arrivé à destination, il tendit les rênes au palfrenier et lui lança une pièce, abandonnant son regard dur et menaçant pour des gestes plus calmes. Il était temps de se fondre dans la masse et d'éviter de se faire remarque de quelque manière que ce soit. Ses armes et fontes furent chargées sur son épaule et il entra d'un pas léger dans l'établissement. Coup d'oeil circulaire ... deux silhouettes connues, dont l'une attira son regard une seconde de plus que l'autre ... la louve l'aimantait ... bien plus que le petit renardeau de "chef" ... quoiqu'il dut lui reconnaître un certain génie dans la direction d'une meute ...

Il prit place dans un coin, dos au mur afin de voir et de n'être point surpris par derrière et commanda d'un geste et d'un mot la boisson espérée. Une fois celle-ci servie, il se permit un instant de détente, savourant la mousse qui éclaboussait son palais, certain que ses acolytes l'avaient repéré au premier pied posé dans l'auberge.
_balgis


Assise enfin ;
Dos bien calé dans un recoin de mur, vision parfaite sur la porte d’entrée et l’ensemble de la salle.
« Les angles des tavernes sont toujours vides… » C’est la réflexion que se fait l’orientale tandis que le tavernier pose sa commande sur la table.
Comme si « être au coin » équivalait à être mauvais…
Confortablement installée, les jambes gentiment déployées sur le siège opposé, Balgis dégustait sa bière.
Dans un silence ouaté et confortable…Presque confortable…

Un fin sourire étire ses lèvres…ses pensées vagabondent, bercées par la chaleur de l’auberge.
Tentation de retrouver des saveurs rares auprès d’un fauve.
Les jambes s’étalent plus et le corps s’amollit encore.

C’est le froid qui la ramène dans la taverne...
Porte ouverte sur la silhouette du Barge qui passe devant elle et s’installe…Place de choix…celle des cancres.
Encore plus mauvais que les reclus des coins…
Léger sourire de la brune et ses lèvres plongent avec délice dans la mousse légère de sa bière.
Balgis lève enfin les yeux sur Goupil et d’un battement de cils lui répond... « -Deux minutes chefchef » semble t- elle dire tout en se calant derechef contre son mur.

L’agitation de la rue s’éloigne et la chaleur à nouveau l’envahit.
Pas longtemps.
Un grognement franchit ses lèvres.
Pas moyen d’être tranquille et de pouvoir retourner enfin à ses rêves.
Elle va finir par regretter le manoir...Ou pas.
C’est un loup qui entre et ce loup là l’appelle.
Son visage reste impassible tandis qu’il la dépasse.
Paradoxalement, c’est de le voir se pointer là qui la réveille. Le temps de l’ailleurs est terminé.
Le temps de bouger arrive.

La choppe est vidée d’un trait et la brune s’étire avant de se lever et de se diriger vers la table du fond.
Frôler d’une hanche la table du fauve et l’inviter d’un sourire.
Le temps de lever un bras pour une deuxième tournée et l’orientale rejoint le renard.

La vue est superbe ici…
On pourrait presque voir briller les cailloux d’ici….
murmure t- elle.
Son regard effleure leur complice qui déguste sa bière, impassible.

L’orientale s’accoude nonchalamment sur la table et reste pensive un moment.
Regard perdu sur l’ouverture.
La silhouette d’une blonde endimanchée qui la traverse pour aller se réfugier dans la boutique aux milles splendeurs allume le regard gris de la brune.


Tiens, tiens….Qui voilà qui va à la pêche aux cailloux….
--Goupil_le_barje




La pêche aux cailloux ? Le Barje sourit à cette image. Voilà bien un sport qu’il apprécie sans modération ! C’est une pêche délicate, une pêche en eaux troubles, un exercice qui comporte une part de risques, mais qui garantit de délicieuses bouffées d’adrénaline à ceux qui le pratiquent, et qui assure surtout de plantureux bénéfices lorsque la nasse est remplie à ras bords. Et la bijouterie de ce rustaud de Watelse va leur donner l’occasion d’alourdir leurs filets.

Mais prends patience, Goupil, tout vient à point à qui sait attendre. Il ne s’agit là que d’une ultime reconnaissance, que des derniers réglages avant l’opération elle-même. Patience … Bientôt les crocs rouges reviendront en nombre pour déguster leur festin et s’en pourlécher les babines, et le joaillier n’aura plus que ses yeux pour pleurer lorsque ses vitrines ne contiendront plus que des débris de verre.

Alors que Joldran se tient prudemment à l’écart, l’Orientale et le renard observent sans en perdre une goutte le manège de Velours, qui examine un moment la riche devanture, puis pénètre résolument dans la boutique. Le Barje est un instant contrarié par cette initiative, mais sa compagne est une fine mouche. Ils n’en sont pas à leur première entourloupe. Le sens inné de l’observation de la belle va lui permettre d’évaluer la camelote, de repérer les bibelots les plus précieux, ce qui simplifiera d’autant plus leurs tâches futures. Elle a toute sa confiance, et celui qui lui fera prendre des vessies pour des lanternes n’est pas encore né.

Quelques allées et venues dans la boutique perturbent à présent leur vue d’ensemble de la scène qui se joue intra-muros, mais c’est sans aucune crainte qu’ils attendent la suite des événements, guettant la sortie de Velours pour la héler ensuite.

J’ai hâte d’entendre ses commentaires … murmure Goupil à sa comparse. Je m’y connais un peu en bijoux, mais Velours est beaucoup plus expérimentée que moi. Entre nous, elle est issue d’une famille plutôt aisée, son père était un drapier prospère, mais son ordure de frère, Edouard, a mis la main sur la fortune familiale et a réussi à évincer Velours. Celui-là, quand je le retrouverai, je lui ferai sa fête !

Le Barje s’échauffe un peu à cette idée. L’orage gronde dans ses prunelles qui s’assombrissent soudain. De manière fugace, toutefois. Le renard maîtrise ses élans de colère.

Chaque chose en son temps. Ne mélangeons pas tout ! Attendons calmement que Velours mette le nez dehors. Dis-moi, Balgis. Si tu allais chercher Joldran ? Tu ne crois pas qu’il doit en avoir marre de glander tout seul dans son coin ? Tu savais qu’il venait en ville ?

Judas
L'air de rien, la Corleone descendit les marches de l'auberge jusqu'au rez de chaussé. Tablier serré sur les reins, cheveux ramenés en chignon tiré et plateau posé bien à plat sur sa dextre, elle avait prit son temps pour s'apprêter en parfaite petite Linette, absente ce jour. Servir dans une auberge lui seyait plutot bien, il ne lui restait plus qu'à prier pour qu'aucun bougre ne la reconnaisse et ne fasse état haut et fort de quelques méfait qu'elle aurait pu faire subir en d'autres lieux... Appelons ça la rançon du succes. Il lui était de plus en plus difficile d'opérer à visage découvert ces temps ci, les langues se déliaient bien vite.

Depuis l'étage elle avait observé longtemps les allées et venues de la clientèle, attendant un signe d'un certain prodige de la pierrerie dont la réputation avait gonflé en même temps que l'égo, démesure quand tu nous tiens... Ses prunelles mutiques s'attardaient sur des visages connus de sa personne puis se perdaient dans l'ensemble du tableau que dépeignait le ballet des clients de l'auberge. Il passa du temps avant que de ne voir entrer la personne attendue, mais l'exuberance était une amie bien traitre. En quelques éclats de voix et d'écus neufs , le signal avait retentit dans un recoin de sa caboche brune.


- Messieurs, .....
... Que la bière pleuve autant que ces écus à mes pieds! -

Le pas sûr et le sourire juste naissant Sadnezz s'avança vers la table ou tintait le bruit de la réussite.. Le timbre se fait doux pour une Corleone qui se fait brebis dans la bergerie. La correction est murmurée avec application...


Mesdames ! Ainsi soit-il, de la bière et de l'admiration ... C'est comme si c'était fait.


Laissant la note glisser dans le creux de son tablier et le compliment couler dans l'esgourde de l'imbu, la Corleone fait le service irréprochablement, la flatterie facile en prime. Du plateau est décrochée une pinte généreusement mousseuse qui vient presque s'échouer dans la paume du payeur, payeur plus qu'il ne le croit. Les lèvres de la Belladone se font charnues autant que son regard se fait mielleux, flatter le maitre corbeau pour se voir fromage tomber en gueule, what else?

_________________
_balgis



Sourire amusé de la brune en entendant grogner son Goupil…
Pas touchez à sa blonde sinon il mord….
L’orientale tout en écoutant le bavard, ne perd pas de vue les allées venues dehors et dedans….

Ainsi Velours est issue d’une famille bourgeoise.
Elle n’avait pas cette curiosité sur le passé des uns et des autres et elle sourit à l’idée d’une velours endimanchée se rendant à l’église, prier son dieu unique et tout puissant.

Il faudrait qu’à l’occasion, elle repointe son nez sur un parvis.
Les rencontres y étaient parfois intéressantes et il y avait toujours un ruban doré à tirer…..
Qui plus est c’est là qu’elle avait pêché une bien jolie crevette….

Elle fronça les sourcils devant l’agitation qu’on devinait chez le bijoutier. Toutes ces silhouettes bien habillées, ces démarches hautaines ….
Il avait trop de succès cet homme là…
Il était temps de réduire à néant sa réputation.
Une boutique vidée de ses riches éclats devrait suffire à rendre la ruelle nettement plus tranquille…
Et qui sait peut-être même l’aider ensuite à remettre un pied à l’étrier au marchand…moyennant protection…

Un instant l’éclat des yeux s’amplifia...
L’idée était plaisante….mais ils n’étaient pas là pour ça.

Corps qui se détend un peu plus, l’orientale laisse son regard trainer à nouveau dans la salle.

Tiens...Discrète la brunette au chignon sévère.
Pas plus de bruit qu’une souris mais efficace.


L’œil gris s’attarda longuement sur la silhouette mince qui œuvrait entre les tables et finalement délaissa la serveuse pour se coller sur une autre silhouette.
Bien plus intéressante à ses yeux de louve affamée...


Dis-moi, Balgis.
Si tu allais chercher Joldran ?
Tu ne crois pas qu’il doit en avoir marre de glander tout seul dans son coin ?
Tu savais qu’il venait en ville ?...


La brune ne détourna pas son regard pour autant et répondit d’une voix sourde.

Il doit pas en avoir plus marre que nous.
Il a l’air d’apprécier la bière. Le chercher tu dis ??...
Il viendra si ça le chante…


Elle s’étira longuement et vida sa bière d’un trait.

C’est vrai qu’elle est bonne…
Une autre Chefchef ??


Son bras se leva sans attendre la moindre réponse, interpellant la brunette qui rodait entre les tables…
Tout en tendant trois doigts et désignant le solitaire à sa table avec un sourire carnassier.
--Joldran



Dégustant sa bière avec délectation, l'air de ne pas y toucher, Joldran ne perdait pas une miette de ce qui se passait sous ses yeux ... toujours savoir où on en était ... sauf lors de la consomation de certaines fioles planquées bien au chaud dans son escarcelle, si possible en agréable et dangereuse compagnie ... il laissa se dessiner un fin sourire sur ses lèvres en posant une regard sur une fine silhouette. Sa bière finie, il posa la choppe devant lui, posa quelques pièces pour la payer et refléchit un instant à la conduite à tenir.

Il était venu dans la capitale refaire le plein de substances diverses à alambiquer pour remplir lesdites fioles dont le niveau baissaient plus rapidement qu'à l'ordinaire. Nuits de folies et d'embrasement des sens, sensations exacerbées ... perdre pied, cour-circuiter par la drogue la machine à calculer qui lui tenait lieu de cerveau. Nouveaux nectars à préparer, à doser, à user ...

Deux gestes, anodins en apparence, le décidèrent à bouger et à quitter le coin qui lui tenait lieu de tanière. Leur exécutrice s'était placée de la même manière que lui avant de rejoindre un autre canidé au pelage et au regard bien moins reluisant que le leur. Deux loups solitaires qui se rejoignaient parfois, refusant l'un et l'autre d'admettre une dépandance à celui qui partageait nuits et drogues. Il se leva, déployant lentement son corps, faisant jouer ses muscles. Il enleva le lien qui retenait ses cheveux, cascade sombre sur une peau claire. Sa main saisit son barda et il s'avança à longues enjambées vers la table où l'appelait son instinct et éventuellement un "chef" dont il acceptait provisoirement les ordres. Il avait rangé ses crocs, ne grognait plus. Il restait à sa place dans la meute, tant que la meute ne lui enlevait rien qu'il ne désirât. Savoir laisser filer le secondaire et profiter de l'essentiel. Balance toujours penchée en sa faveur, règles personnelles très différentes de celles du commun des mortels.

Il posa son barda à côté d'une chaise, tira celle-ci en arrière et s'assit face à l'orientale, ne jetant même pas un regard au goupil assis à leurs côtés.


- Alors "chef", lâcha-t-il d'une voix basse et sourde sans lâcher la femme alanguie des yeux, tout se passe selon vos désirs et vos ordres ? Le poulailler vous convient ? Vous allez pouvoir y faire bombance une fois le coquelet éliminé ? Il me semble qu'une certaine poulette à déjà repéré les nids où se trouvent les oeufs ? Et vos poussins sont prêts à tenir leur rang ?
--Goupil_le_barje



Cela se confirme, cela saute aux yeux, l’Orientale a le gosier en pente aussi abrupte que l’arête nord des Grandes Jorasses, et le Barje, comme tout brigand qui se respecte, a également des dispositions phénoménales en la matière. Il l’accompagne donc volontiers dans ses libations, adressant de temps à autre en regard entendu à l’avenante brunette qui transporte de table en table son plateau chargé de pintes aux couleurs ambrées ou d’autres friandises mousseuses de même acabit.

Et voici que sieur Joldran daigne enfin s’approcher, après un temps de réflexion plutôt longuet, mais qui lui fut sans doute bien nécessaire pour préparer une ou deux de ses vannes pourries dont il a le secret. Goupil ne s’attend pas à autre chose de la part de ce loup, jadis solitaire, qui éprouve bien du mal à s’intégrer à sa nouvelle meute où n’est pas le seul mâle dominant.

Banco !

Sans adresser le moindre regard au Barje, il s’assied face à Balgis en jetant négligemment son sac sur le carrelage, et il déverse aussitôt son fiel. Goupil l’écoute en souriant, affectant une apparence totalement indifférente. Cause toujours mon gaillard … Depuis qu’il regroupe au manoir toute cette racaille de bas étage, aux origines douteuses et à la vanité démesurée, alors que la plupart n’ont encore rien prouvé, il en a entendu bien d’autres. Des vertes et des pas mûres. Parmi cette horde dont il a besoin pour concrétiser ses ambitieux desseins, les frustrés sont nombreux. C’est dur pour eux d’accepter une quelconque autorité, un brin de discipline. Dur pour eux de prononcer ce mot de « chef » sans y mêler une pointe d’ironie et de dédain. Mais le Barje, en définitive, n’en a rien à cirer. C’est au pied du mur qu’il verra ceux qui ont les moyens de leurs ambitions et ceux qui se dégonfleront comme des baudruches. Il hausse les épaules et répond en regardant ostensiblement par la fenêtre.

Ne t’inquiète pas pour ça, Joldran. Tout se passe comme prévu. Velours est à la pêche aux renseignements. Oui, ce poulailler me convient parfaitement. Ce mot est bien choisi. Le renard est toujours le maître dans la basse-cour. Quant à mes poussins, si tu entends par là ceux que j’ai désignés pour réaliser ce coup, je te rappelles que tu en fais partie, alors fais gaffe de ne pas te faire croquer !

Plutôt satisfait de sa réplique, le Barje hèle la brunette au chignon sévère, et commande une nouvelle tournée. Snobant à son tour son voisin, il interroge brièvement l’Orientale.

Dis-moi, Balgis, tu comptes rôder dans le quartier ou rentrer bientôt au manoir ? Je te conseille de profiter de ton temps libre, ça risque d’être plutôt rare dans les prochaines semaines … A moins que le manoir ne te manque déjà ? Goupil sourit. Il connaît suffisamment son bras droit pour savoir que la promiscuité du manoir lui pèse de temps en temps et qu’elle aime s’y soustraire lorsqu’elle en a l’occasion. Tout comme lui, d’ailleurs.

Si tu as des projets, n’hésite pas, je peux attendre Velours tout seul …

_balgis


Parenthèse dolente cette journée parisienne.
Elle la voudrait plus animée l’orientale, et son regard hypnotique suit avec délectation la silhouette sombre qui se déplace vers eux.
Un léger sourire s’accroche au visage impassible de la brune tandis qu’il parle au chefchef…

Peut pas s ‘empêcher de narguer et de retrousser les babines le loup.
Et si elle sent son regard posé sur elle, elle reste imperturbable, juste le gris de ses yeux qui s’éclaircit un peu …

Elle se redressa brusquement et lança un coup d’œil amusé vers son ami le Barge…
Pour se poser aussitôt sur Joldran, visage impénétrable.
Ce loup qui lui faisait face avait un petit peu trop tendance à l’éloigner d'elle,Balgis.

La réplique du Barge ne se fait pas attendre, et pour finir elle se retrouve à la croisée de leur égo et de leurs regards.
Les hommes sont ainsi faits, qu’ils leur faillent absolument faire la démonstration de leur domination par des éclats de voix et des gestes larges.
Elle aime qui aime tant le chuintement léger de la lame avant de l’entendre crisser dans les chairs…
Tout en douceur et en prime la surprise figée dans les yeux de la victime…

Elle s’étale un peu plus sur sa chaise, et son esprit l’espace d’un instant dérive vers un monde irisé et brutal qu’elle aime à rejoindre.
Non, elle n’allait pas restée avachie toute la journée sur cette chaise.
Non, surement pas ici en plein Paris et en si bonne compagnie...

Elle reprend son observation de la boutique aux cailloux et sourit devant la silhouette fine qu’elle voit sortir de l’établissement.
S’étire longuement tout en laissant ses yeux gris fixés sur les mains puissantes du loup qui lui fait face…et murmure d’une voix rauque.


Ta blonde va pas tarder à nous rejoindre chefchef…Va manquer une choppe….
--Joldran


Petites piques avec le "chef" ... quoi que le canidé à poils roux pense de lui, il s'en fichait ... ces petits échanges de mâles, gonflant leur poitrine et la frappant du poing, avaient l'avantage de le faire se maintenir sur ses gardes, de ne pas sous-estimer l'autre, de tester l'humeur du goupil et de son état d'esprit ... une sourire vint sur ses lèvres, froid et mécanique ... on pouvait pas dire qu'un renard avait un "corps beau" ... mais il ne tenterait pas de lui voler son fromage, tant que celui-ci ne poserait pas les pattes sur le sien. Un bon compromis valait mieux qu'une bonne guerre parfois.

Il ne prit même pas la peine de répondre,préferant plonger son regard dans celui de l'orientale. Lui et cette femme dansaient en permanence sur une cordre raide, corde qu'ils s'amusaient en plus à faire remuer et à effilocher ... histoire de voir jusqu'où ils tiendraient. La moindre erreur, le moindre geste déplacé, la moindre baisse d'attention et le fautif serait irrémédiablement sanctionné. Et pour Joldran, la seule sanction plausible était une mort sans doute douloureuse, sans nul doute assénée avec cruauté.

Les choppes furent servies, liquide moussant sur les bords. Il saisit la sienne et la porta à ses lèvres, sans baisser son regard, les sens toujours en alerte. Il avait déjà sejourné dans la capitale, rempli quelques contrats, fait quelques victimes. Il avait peu de chances de croiser une ancienne connaissance, mais bon, on était jamais assez prudent. Ce n'est pas parce qu'un évènement ne s'est pas produit qu'il ne se produira pas l'instant d'après. Et ce n'est pas parce qu'on ignore une chose qu'elle n'existe pas ... après chacun voit bien ce qu'il veut.

A cet instant précis, Joldran voulait voir l'orientale. Si possible seul à seul, les lèvres humides de nectar irisé. Il joue un instant avec sa choppe, la faisant tourner entre ses mains, puis la porta à sa bouche. L'attente avait du bon parfois.


Il tourna la tête vers le canidé à la robe de feu, vérifiant au passage qu'aucune oreille indiscrète ne les espionnait et que les murs étaient bien sourds.

- Y'a un seul petit point qui me chiffonne dans tout ça, énonça Joldran, ses yeux dans ceux du goupil, toute provocation disparue au profit d'une forme d'efficacité rationnelle, une fois hors de la boutique, on file comment, vers où et de quelle manière ? En groupe ? Par deux ou trois ? Chacun de son côté ? Et on va direct au manoir ? Ou on se planque un peu ailleurs ? Je ne suis pas en peine pour me faire oublier quelques temps au besoin, à Paris ou ailleurs. Mais le sire dévalisé va forcément réagir d'une manière ou d'une autre. Il peut avoir des appuis que nous ignorons, dans la haute comme dans la basse société ... et c'est plutôt de cette dernière qu'il faudra se méfier si la prise est bonne. Il ne lésinera pas sur les moyens pour récupérer son bien ... et par voie non-officielle, il sera moins regardant sur les moyens à utiliser. Il risque d'envoyer quelques types dans mon genre à nos trousses. Je n'ai peur d'aucun spadassin qu'il enverra, mais je préfère prendre mes précautions avant, histoire d'éviter les mauvaises surprises. J'aime assez peu regarder en permanence dans mon dos des fois que ... surtout quand j'ai les yeux rivés sur un joli dos tatoué ...
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