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[RP] Auberge La Joute Hardie

--Linette



Le sourire de Linette jamais ne dessert le client. Aussi particulier soit-il.. mais il peut arriver que certains appétits hors du commun la surprennent encore. Même si à force de travailler avec son oncle elle a fini par s'habituer à rogner sur les bénéfices et compenser par les pourboires offerts à son sourire et son service pétillant. En omettant délibérément l'attrait de ses fraiches rondeurs...

Pourtant celui là parvient à lui faire ouvrir un peu plus grands les yeux. Un plissement de nez plus loin elle lance un regard à son oncle qu'elle voit déjà en train de s'installer pour un banquet de rois, reliquat d'oseille hachée sur le visage en preuve de sa gourmandise... Ou comment notre blondinette en vient à voir la colonne profits du jour se réduire à peau de chagrin.


Une pièce de boeuf en sus ?? Vous êtes...

...

Certain que...

...

Prétentieux...


Et personne ne songe à ses pauvres pieds qui vont devoir faire tant d'aller retours pour servir ces deux là...

Un premier trajet jusqu'au comptoir où elle disparait un instant, avant de reparaitre, tonnelet de clairet déposé devant la table des ogres, son oncle mettra en perce, avant de disparaitre à nouveau, le pas pressé sur le parquet...

Et première vague qui s'annonce à la table. Le plateau est chargé, le pain tranché frotté au beurre et parsemé de champignons émincés et joliment dorés vient côtoyer le bol rince doigts rempli d'eau délicatement parfumée à la rose, le premier pâté de lièvre et la tourte de poisson aux amandes... Ainsi qu'une belle assiettée de potage d'herbes fraiches déposée devant son oncle :


Pour votre digestion...

Dernier coup d'oeil sur la table avant de retourner en cuisine y rendre son office, les tranchoirs sont en place, la messe peut être dite..
--Karas



Un claquement des mains sur l'arrondi du ventre en réponse à l'invite, et la chaise tendue se rend dans un craquement léger sous la grande taille, évidemment. Et d'un second claquement, de langue, appréciant déjà de deviner le gourmand gourmet sous le masque.

Les boissons seront pour moi...

Il est rare d'accueillir quelqu'un qui soit à même d'apprécier ces mets à leur juste valeur...


Il balaie la pièce d'un regard avant de poursuivre plus bas, presque sur le ton de la confidence :

Regardez les... On leur servirait du merle en place d'une pintade qu'ils en seraient tout aussi contents... et ils ne verraient pas la différence entre un vulgaire vinaigre et ce délicieux verjus qui arrose si généreusement les plats...

Une bande de mécréants vous dis-je !


Et de sourire en mettant enfin le tonnelet en perce et de commencer à le servir gaiement.
Sourire qui va s'élargissant quand les premiers mets arrivent sur la table et qu'il peut jouer du couteau pour aller cueillir une tranche de ce pâté si fin qui fond en bouche comme la cuisse tendre d'une jouvencelle sous les caresses d'un promis enflammé...


Merci ma nièce...

Il hume le fumet délicat des herbes de son potage. A digestion facilitée, banquet prolongé. N'est-elle pas mignonne de penser ainsi à lui faciliter l'appétit !

Il me semble avoir vu quelques perdreaux en attente dans la réserve... Et s'ils allaient rejoindre une broche sur le feu..
Pour...
...
Plus tard...


Et de sourire à nouveau avant de s'armer de sa cuillère et de goûter le potage, qu'il accompagne de pain et de champignons... Grondant sans vergogne le plaisir de la bouche, en prenant une lichette de vin.
--Asmodee_l_encapuchonne
Mise en bouches Acte II




Condescendance de guingois, fondue au sourire aiguisé comme lame accueille la naiveté presque touchante d'une donzelle. Quand on est Prince, c'est Royalement que l'on mange. Il marque la réflexion en suggestion posée.

Vous avez raison, mettez en deux.


Le rictus est marqué. Le siège en face se prend à gémir, l'invité est du genre consistant. Asmodée déjà en esprit tortueux conspire sur d'hypothétiques possibles. Voilà homme dont l'excès le fait sourire et il y va même d'un soupir d'aise. Satisfait.

Et c'est le vin que l'on met en perce, que l'on sert, comme on le ferait à la messe, les effluves de marmiton montent en puissance et en raffinement.
Il voit des visages porter coupe à lèvres, des remerciements encore timides qui d'un mot, qui d'un regard timoré.

Le tenancier prend préséance d'une pointe, Asmodée ne saurait rester en spectateur. Il se jette dans la fange qu'une main innocente dépose à leur table. Le Prince, diabolique suit le regard du patron sur les clients. Donnant aux mots le juste poid de leur valeur...Commentant le trait.


La faim justifie les moyens et nous sommes apôtres parmi les novices. Le goût c'est aussi un eveil. On gave bien l'oie blanche et farcie la dinde.
Hum...


Une bouchée l'interrompt, fondante, que sublime le croustillant du pain, sa garniture explosant de saveurs en palais..

On y retrouve le sous bois et la mousse... Cette petite pointe typique croquante. Ferme sans secheresse.

Il dévore de concert, ne perdant pas la miette des allers retours de la fée marmiton. Ne goutant point la soupe. Asmodée s'en passe à l'entrée, seigneur des appétits, il la réserve pour après. D'un bol de rinçage dont il se sert avec raffinement, il culbute les différences, du lièvre au poisson. Les épices en cette cuisine on en use pour rehausser l'authentique. Non pas comme en nombre d'hostelleries, pour masquer une fraicheur frelatée.
Et faire passer l'hérésie de quelques tromperies salées. Le dernier en date officie en son echope, la tête sur son comptoir.



Ces amandes...


Le préambule à vite fait d'être nettoyé, Asmodée laisse glisser de ce vin fruité et frais, il ricane...



Tout l'or du soleil...dans mon hanap.


D'un geste empreint d'emphase, il ôte ses gants de cuir ouvragés et les laisse au côté. L'eclat d'une pierre noire sertie de rubis étincelle de ses feux inquiétants.


On peut commencer. Me voilà comme gardon frais.


LA SUITE! Zélée donzelle. Cette mise en train m'a ouvert plus avant l'appétit. Un poulailler n'y suffirait pas, par les cornes du sans Nom.

Qu'on baffre! Ripaille et victuailles!
Et VOUS! TRINQUEZ JEAN FOUTRE!



A la salle qui se rendort.Le ton est jovial, impératif aussi, tonnant toujours, ça sursaute, des verres se remplissent, des gosiers s'humectent, quelques couleurs apparaissent aux faciès, des rires encore plein de réserve. Des coups d'oeil furtifs pour les couples. Cet acte premier sans fausse note de goût ou de cuisson, Asmodée Prince démon de la Gourmandise entrevoit avec une félicité sereine cette passade culinaire. Il se fend d'une curiosité de circonstance, pensif et interessé.

Votre nièce...Où a t'elle appris à mitonner ainsi ?
--Linette



Déhanché de l’habituée du service en heures de pointe, notre Linette et sa bouille joviale déambule entre les tables le plateau haut. Et surtout chargé.
Avant de répartir les plats sous le nez des deux affamés, un œil circonspect sur les vestiges de mises en bouche déjà en estomac. Les rognons de veau à l’oseille et au cresson à gauche, les râbles de lapin au cidre et pleurotes sautées à droite. Un plissement de nez, et l’oreille attentive, et quelques bols de petits oignons blancs rissolés au beurre, sucre et cannelle prennent place à leur tour, au côté d’un gratiné de citrouille au gingembre et safran…

Sourire satisfait, elle regarde son oncle :


Voilà voilà…



Mon oncle, vous étiez sérieux pour les perdreaux ?


Une question en forme d’appel à la raison, le sourcil légèrement froncé, alors qu’en cuisine crépitent déjà les pièces de bœuf réclamées par le client. Qui iront rajouter à l’addition, pour compenser ce que son glouton d’oncle à prévu de gaspiller en gourmandise..

Et d’espérer que les premiers légumes viendront caler un peu plus les dévoreurs de marge. Qu’on apprécie sa cuisine c’est un fait. Qu’on l’oblige à fermer boutique pour manque de matière premier serait une première.
Qu’elle n’envisage pas, cela va de soi.


Sourire en coin avant de repartir verser un pichet à une tablée silencieuse à portée, les encourageant à consommer de même. Vendeuse la blondine.
Et de repartir en cuisine…
--Karas




Les papilles s’animent autant que les yeux pétillent. Doigts léchés avec soin avant d’aller se perdre dans le rince doigts aux senteurs de dessert… et de répondre à son hôte :

Tout est dans l’art de choisir les matières premières…
Et de bien connaître ses fournisseurs…


La langue claque à la vue d’une nièce gironde et de ce que ses bras menus déposent sous son nez… Il sait les trésors mitonnés dès le réveil à l’aube, et qui restent tapis à l’abri de la cuisine.
Un sourire béat s’étire sur sa face débonnaire, alors qu’il repousse l’assiette de potage saucée avec soin.


L’œil balaye la salle, alors que les clients continuent de manger, lançant parfois quelques regards sur leur curieuse tablée et l’amoncellement de plats annoncés, avec une Envie croissante. Les narguant d’un sourire disert en sirotant son vin, frappant des mains sur la table avant de claironner et d’attaquer autre chose qu’une mise en bouchée, le couteau allant piquer dans un morceau de lapin fondant à souhait, surpiqué d’une pleurote émouvante sous son nappage :

Ah ma Linette… Cordon bleu comme défunte mère ! Paix à son âme ! Et gloire à ses talents qui officient ici, pour mon plus grand plaisir.

Et de continuer son appréciation en critique gastronomique digne du meilleur guide relais et chateaux… Croquant un petit oignon glacé et juteux.


MMmmmhhh !!!

Ca vous chatouille les papilles, vous excite le nez, et vous ravit le palais.



Songeant déjà au cochon de lait qui suivrait avec un appétit croissant.
Sorianne
Il avait fallu qu'elle se décide. Le courrier qu'elle gardait caché dans les plis de ses jupons réveillait ce drôle de pressentiment chaque fois qu'elle l'ouvrait afin d'en parcourir les lignes. Le temps passait, et toujours rien, ce qui ne faisait que renforcer son inquiétude. Durant une nuit d'insomnie, à écouter la respiration paisible d'un curé satisfait et comblé, et à repenser à cette condition qui ne lui seyait nullement, la noiraude prit sa décision. Nouvelles ou non, elle allait monter à Paris, essayer de trouver une Fourmi pour la dissuader d'aller trouver ces monstres sanguinaires que le prélat lui avait décrit quand elle l'avait demandé. S'il arrivait quelque chose à la jeune femme et qu'elle était restée là sans rien faire alors qu'elle savait ce qu'il se tramait, comment pourrait-elle rester l'esprit tranquille? Suffit les remords. Tout était déjà prêt, elle n'avait plus qu'à prendre la route. Puis cela n'était qu'une question de quelques jours de toutes façons.


***

Paris, bouh qu'elle n'aimait pas. Trop de monde. Trop de richesse et trop de pauvreté. Au moins dans les campagnes, le juste milieu était visible. Ici c'était tout ou rien. Troisième passage en la capitale et cette fois, elle était seule. Pas de Dazibaan pour la guider à travers les venelles, pas de Tsampa ni de Zeji et encore moins de Colhomban ni même de géant à aller trouver... Seule, comme une grande dans une ville bien trop imposante à son gout, elle qui n'était habituée qu'aux hameaux et petits villages. D'ailleurs, elle dépareillait sacrément... Mais bon... La route s'était passée sans encombre, il en irait de même pour ici.

Ses maigres affaires contre elle, en un geste protecteur, le gilet de lainage en travers du bras, la petite brune arpentait les rues avec l'espoir de tomber sur une auberge semblant convenable et espéra presque ne pas confondre avec une maison de passe. Avouez que ce serait tout de même dommage, même si ce ne serait pas la première fois. Pour la peine, elle avançait museau en l'air, à observer les enseignes, jusqu'à trouver celle recherchée. So allait commencer à ronchonner, lasse de marcher. Elle commençait sérieusement à trainer la patte quand enfin apparue l'auberge tant recherchée! Elle l'a vit de loin, et s'y hâta pour la peine. "La Joute Hardie". Même le nom lui plaisait.

La jeune femme poussa rapidement la porte, s'appuyant de tout son poids dessus, et salua l'aubergiste quand il se présenta. Chambre fut prise, bourse fut donnée et bain commandé.... La route fut longue l'air de rien! Surtout pour quelqu'un qui n'approchait plus les chevaux. Elle commanda également un repas conséquent -on est gourmand ou on ne l'est pas- et vu que le chat n'était pas là, la Souris se permit même de commander un cruchon de vin! Elle pourrait ainsi le boire en rédigeant un nouveau courrier au chirurgien -si le pigeon comptait arrivé à lui- afin de lui dire où elle se trouvait, et voir s'il pouvait lui indiquer où trouver cette demoiselle à antennes qu'il lui avait demandé de dissuader d'aller faire une folie.


***

Propre, changée, et à grignoter un bout du pain de son repas, la brune s'était installée et avait prit ses aises dans la petite chambre qu'elle avait loué. Elle ne pouvait s'empêcher de jeter de brèves œillades derrière elle, même si elle savait très bien que le curé ne serait pas là. Un tique né d'une cohabitation houleuse... Et il lui était d'ailleurs bien étrange de se retrouver tout à fait seule... Il fallait croire qu'elle s'était habituée à la présence de l'homme qu'elle accompagnait maintenant... A cette idée, la So secoua la tête afin de revenir à son occupation. Un vélin propre, une plume délicate et finement taillée... Un pigeon prêt à ...
AH! La brune porta son doigt becté à la bouche. Foutu volatile à... Mériterait de finir à la broche. Lui lançant un regard noir, elle préféra finalement se concentrer sur le courrier.



Achim,

Je ne sais pas si ma précédente réponse vous est arrivée, tout comme je ne sais pas si le maudit pigeon à qui je vais confier ce billet vous trouvera, mais j'ai fais montre d'impatience et suis actuellement à Paris. Excuse comme une autre, pour ne pas dire qu'il me fallait m'éloigner un peu du quotidien afin de ne pas devenir folle.

L'inconvénient, c'est que je n'ai aucune idée de là où peut bien se trouver Fourmi. Avouez que c'est assez embarrassant et plutôt gênant... En attendant de lui mettre la main dessus, j'ai pris une chambre dans l'auberge de la Joute Hardie. Je ne sais pas pour quelle raison, mais le nom m'a plu et elle n'est pas du tout désagréable...

J'espère de tout cœur que vous vous portez bien.

Sorianne.


Ne pas s'étendre davantage. Tout ce qu'elle espérait, c'était en savoir plus assez vite afin de ne pas passer trop de temps éloignée de sa fille laissée à Craon... En gage... Un pincement de lèvres à cette idée et la noiraude confia le vélin à l'oiseau Gépéesse qu'elle conduit à la petite fenêtre et qu'elle lâcha au dehors... Il saurait où trouver le destinataire, elle en était certaine! ... Si elle l'observa s'éloigner l'espace d'un instant, ce fut rapide... Vu qu'elle était seule, loin de toutes contraintes... Une tarte. Elle avait envie d'une tarte! Et c'est à cette recherche qu'elle consacra le reste de la journée!
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...
Linette.



Le temps a passé depuis le gargantuesque repas de son oncle et de son invité surprise.
Les victuailles remplissent à nouveau les réserves de sa cuisine, même si la clientèle est rare.

Linette n'a rien perdu de sa bonne humeur et chaque jour elle mitonne ses petits plats en se disant que ça reviendra. De toute façon, son oncle mange comme quatre, alors rien n'est jamais perdu pour autant.

Aussi a-t-elle vu d'un très bon oeil l'arrivée d'une cliente, même discrète, et elle a houspillé en riant l'embonpoint de son oncle, afin qu'il s'efforce de laisser de quoi manger pour la clientèle.

Le sourire éclairant son visage rose, elle accueille la jeune femme qui descend l'escalier et semble chercher quelque chose sans demander.


Bien le bon jour.. et bienvenue à la Joute Hardie... La chambre vous convient-elle ? Désirez-vous quelque chose ?

Sourire, amabilité et service du client. La recette gagnante d'une bonne hostellerie.[/i]
Sorianne
Et cela promettait d'être de courte durée cette recherche. A peine était-elle arrivée au bas des marches et inspecté le comptoir à la recherche de son péché mignon, sans succès, que la tenancière se montra. Son sourire incita la So à le lui rendre, même si moins sûr, et la petite brune s'approcha en masquant son boitement du mieux qu'elle le put.

Bonjour! La chambre est parfaite, juste ce qu'il faut.

Oh oui, tout juste, petite, et surtout, pour elle seule! Que demander de plus. Et si elle désirait quelque chose? La petite brune hésita l'espace d'un instant. Allait-elle passer pour une gourmande? Sans doutes. Mais elle l'était, il ne fallait pas se leurrer. Puis au moins, elle n'aurait pas à aller se perdre juste pour satisfaire son petit creux.

Si vous avez des tartes, j'en prendrai bien un morceau...

Elle allait éviter de se montrer trop impatiente tout de même. So regarda autour d'elle pour la peine, et revint à la tenancière avec une petite moue.

Les gens ne viennent pas loger ici? Il n'y a pas grand monde. C'est dommage, votre auberge semble accueillante pourtant...
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...
Linette.


Torchon actif en main, Linette, le sourire toujours aimable, écoute sa cliente avec attention. C'est qu'on les bichonne ici les clients, quelle que soit leur origine et même si cela fait fuir, voire déserter les autres pendant des lustres.

Je peux vous proposer... Attendez vois que je vérifie en cuisine si mon oncle n'a pas eu de petit creux cette nuit...

Elle disparait promptement derrière les portes qui séparent la salle commune de son domaine, avant de reparaitre, un plateau lourdement chargé en mains...

Alors... voyons voir... J'ai de la tarte aux pommes, des poires au sirop parfumées à la cannelle et au gingembre... hum... du massepain, de la crème d'or* aussi si vous voulez...

La servante étire un grand sourire sur son visage après avoir présenté ses desserts, posant le plateau sur le comptoir, juste sous le nez de sa cliente pour aiguiser sa gourmandise. Tant qu'à cuisiner, autant que ce soit mangé n'est-il pas ?

Tenez, un bon verre de sang-dragon** pour vous ouvrir l'appétit, vous m'en direz des nouvelles...

Fine mouche la Linette qui sert deux bons verres, en tendant un à Sorianne tout en levant le sien...

Allez m'dame, santouille et joie dans les braies !

Et elle se marre doucement, l'expression lui a toujours fait cet effet là, avant de prendre une bonne lampée d'alcool.



*crème d’or : dessert à base de lait d’amande, de raisins secs, de miel, safran, girofle, cannelle…
**sang dragon : alcool fort, aromatisé à l'estragon, au gingembre et à la cannelle.
Sorianne
La petite So se contenta d'un fin sourire en guise de réponse à la tenancière quand cette dernière lui demanda d'attendre un instant... Si son oncle avait eu un creux il aurait donc tout avalé? Sacré appétit, mais, blasée, cela ne la choqua même pas. Le plateau avec lequel elle revint lui parut toutefois des plus appétissant, et c'est en le voyant qu'elle se rendit compte de la privation et de la retenue dont elle avait fait montre depuis longtemps maintenant. Toutes ces couleurs, ces odeurs... Les fruits semblaient lui faire de l’œil alors que l'aubergiste lui disait ce qu'elle avait. Cela n'aurait tenu qu'à elle, pour sûr, elle aurait voulu tout goûter. Mais la culpabilité l'en empêchait déjà.

Raté, le plateau posé n'avait déjà plus la saveur qu'il avait quand elle était entrée avec. Si c'était pas malheureux... Maudit qui habitait maintenant son esprit... Sans trop savoir comment, la noiraude se retrouva avec un verre en main. Machinalement, elle répondit au salut, sourire crispé en sus et porta la boisson à ses lèvres. La phrase énoncé la fit changer d'avis, les souvenirs revenant à la charge, sans compter ce que pouvait être la signification. Trop pour elle!


J... Joie à vous, mais.... Oh pardon.

Trop... Il y avait eu trop en trop peu de temps. La petite brune était perdue, sans compter qu'elle ne se sentait pas de gâcher la joie que la tenancière semblait porter en elle. Affreusement gênée, Sorianne posa le verre, prenant garde à ce qu'il ne tombe pas, et se recula de deux pas, ne serait-ce que pour recouvrer un semblant de sérénité et souffler légèrement. Qu'elle devait paraitre impolie! Pour le coup elle s'empourpra, et finit tout de même par lever une main timide, pointant du doigt une des tartes présentes sur le plateau.

Juste la poire.

Oui, juste une part, ce sera parfait. Et en attendant, la demoiselle observa l'aubergiste, hésitant à lui poser une question, deux... Depuis quand était-elle donc en manque de sujet de conversation, même avec des inconnus? Depuis quand essayait-elle d'éviter la foule et les gens? Personne ne la connaissait ici, et elle semblait pourtant bien sympathique cette Dame...

Est-ce qu'il y a des tisserands dans les environs? Des ateliers?

... C'eut été malheureux pour une ancienne tisserande de ne pas aller voir ce que les Parisiens pouvaient faire... Puis peut-être que cela pourrait lui changer les idées? Elle aimait le contact du tissu la petite So.
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...
Linette.


Tiens... La dame se recule du comptoir. Sitôt Linette se penche sur son plateau. Y aurait-il une part qui aurait une couleur inadéquate ? une odeur suspecte qui lui aurait échappée ? Pourtant tout est frais et bien frais dans sa cuisine... A croire que sa cliente ne se satisfaisait pas de ce qu'elle venait de lui présenter. Entendez avec quel manque d'entrain flagrant elle désigne la part de tarte à la poire...

Linette soupire. Elle d'ordinaire si joyeuse s'en trouve attristée. Finalement, il était possible que la Joute Hardie finisse par fermer ses portes. Si peu de clients et même lorsqu'il y en avait... Son sourire effacé, le rose si présent à ses joues fraiches finit par pâlir à son tour..


Bien Dame... Voilà...

La part de tarte est disposée sur une assiette qu'elle laisse sur le comptoir. Avant de siffler son verre de sang dragon pour faire passer son dépit.

Si vous voulez bien m'excuser... J'ai.. des chambres à faire. Si vous avez besoin, sonnez...

Avant de se diriger vers l'escalier.
Sorianne
Comment ne pas remarquer la joie s'en aller du visage et du regard de la femme qui l'avait si chaleureusement accueillie? La So en eu mal au cœur... Ce n'était pourtant pas volontaire... A croire que même ici et seule, elle arrivait à gâcher toute ambiance quel qu’elle soit... N'était-ce pas elle qui avait assombri toute la troupe avec laquelle elle avait voyagé un peu avant de s'enfuir? Col, Lylla... Plus personne n'osait parler dès qu'elle paraissait...

Le regard se posa sur la part de tarte déposée sur le comptoir. Elle n'avait même plus l'appétit pour la déguster et en profiter... C'est un regard désolé qui suivit l'aubergiste tandis qu'elle s'en allait en direction des marches, et quand elle eut disparu de son champ de vision, c'est un air maussade qui prit place sur le visage de la noiraude. A quoi bon chercher à la rattraper? Elle n'aurait pas plus envie de parler ou de joie dans les braies que maintenant...

Bougonne, So prit tout de même l'assiette. L'appétit s'était envolé, mais elle comptait bien faire honneur au plat apporté... En reprendrait même. Ne serait-ce que pour se faire pardonner... Même pas par gourmandise... Et longue fut la dégustation... Mais elle arriva au bout, et reposa la soucoupe auprès du plateau, ne sachant trop où la poser autrement. Un bout de vélin fut déchiré dans la besace et juste un petit mot griffonné avant que le bout de parchemin ne soit coincé sous l'assiette.


"Pardon"

Que rajouter? Rien... La jeune femme, toujours aussi joyeuse, se décida à sortir. Peut-être trouverait-elle de quoi se changer les idées? Et à contrecœur la porte fut refermée derrière elle, malgré son envie de courir s'isoler dans la petite chambre...

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...
Sorianne
Quelques jours avaient passés, et toujours rien. Elle désespérait avoir quelconques nouvelles et passait ses journées à déambuler dans l'espoir de croiser une tête susceptible d'être connue. Aucune nouvelle du géant, mais elle s'en doutait, tout ce qu'elle espérait c'était qu'il ne soit pas mort quelque part... Quoi que cette force de la nature ne mourrait jamais... Elle avait assisté à une scène qui la laissait encore pensive sur les valeurs qu'elle pensait juste et avait fait quelques dépenses peu ruineuses.

C'était aussi monotone que la vie Monacale à Craon... Et accoudée sur une table de la salle commune de l'auberge, le menton dans la main et à dessiner des ronds du bout du doigt sur le bois de son support, elle soupirait... N'ayant même pas encore touché à la part de tarte aux pommes servie un peu avant. Jusqu'à ce qu'on vienne lui donner un pli qu'elle s'empressa d'ouvrir en reconnaissant l'écriture. Les mots furent parcourus lentement, appréciant chaque parole inscrite, essayant d'imaginer la signification de celles qu'elle ne connaissait pas... Un sourire un peu narquois s'afficha même. Elle avait du mal à s'imaginer délicate...

Sourire léger, soupir, moue et pour finir... Un air décidé. La noiraude relut et pesta contre le manque de nouvelles concernant la Fourmi. Elle ne pourrait pas lui venir en aide, c'était utopique si ce n'était carrément risible, et elle était on ne peut plus consciente que s'en mêler directement ne pouvait que mettre des bâtons dans les roues de ceux qui voudraient essayer de remettre ses idées en place à la brune à antennes. Elle n'avait pas envie d'attendre une autre lettre pour lire le chirurgien. Et quitte à se faire disputer... Oui, elle était belle et bien décidée.

So se leva, embarquant la tarte et allant jusqu'à la gouter, et se rendit au comptoir dans l'espoir d'y trouver la blonde aubergiste qu'elle avait déçu quand elle était arrivée.


S'il vous plait? La petite brune retrouva la ligne dans le courrier... Si je vous dis... "Faune crasse et répugnante des bas fonds"... Où "Il règne une telle misère dans ces quartiers que l’un serait capable d’égorger son voisin pour une vieille paire de chausses ou un pain à demi moisi."... Est-ce que vous savez où c'est à Paris?

Eh oué... Décidée...

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...
Linette.


Les jours coulaient, toujours aussi paisiblement. Voir trop paisiblement. Au point qu'elle en venait à penser qu'il eut mieux valu fermer l'auberge tant la morosité et l'absence de clientèle finissait par lui peser. Mais la décision revenait à son oncle, qui lui, se satisfait largement du fait qu'il pouvait assouvir à loisir son penchant pour la gourmandise.

Parfois il évoquait avec fierté ce banquet fait avec le Prince Démon lui-même, les devises échangées entre deux plats, comme deux épicuriens satisfaits...

Et Linette rappelait à son oncle combien ce banquet avait finalement fait mal à leurs affaires. La clientèle avait fui, et ils avaient ce jour là pour couronner le tout, éclusé les réserves de toute une semaine.

Mais elle savait combien ces moments étaient aussi précieux à son oncle. Et regrettait qu'aucune renommée ne soit retombée sur lui. Après tout, il n'est pas donné à tout le monde de partager un repas si modeste soit-il avec Asmodée lui même. Mais voilà...

Elle en était à errer entre sa cuisine et les chambres. Chambres rutilantes à force d'être astiquées pour mieux passer le temps. Alors elle s'efforçait de conserver sa bonne humeur -le livreur du maître boucher l'aidait un peu aussi en cela avec ses sourires charmants et ses petits bouquets accompagnant les livraisons - de continuer de préparer de bons petits plats comme si l'auberge tournait.

Accoudée au comptoir tout en faisant semblant de compter la pile de torchons dont elle connaissait à force le moindre fil, Linette suivait la brune revenue du coin de l'oeil. Aussi, hausse-t-elle un sourcil lorsque celle-ci vient l'interroger.

S'en suit une longue minute de silence. La servante dévisage longuement la jeune femme, qui n'a pourtant pas l'air de ces aventurières en quête d'un mauvais coup à faire, ni de ces péronnelles cherchant à se faire peur et à mettre mauvais garçon dans son lit. Elle sait de quel quartier maudit il est question. Tout parisien le sait, sans vouloir y aller à moins d'y être forcé ou perdu.


Dame... Je vois de quoi vous parlez... Mais vraiment, ce n'est pas un endroit où il faut mettre les pieds. A moins de vouloir finir dans un bordel sordide au mieux... ou saignée dans une ruelle puante par un ivrogne qui en aura voulu à votre bourse. Vraiment non.

Elle se fend d'un sourire discret, s'excusant presque. Mais son instinct l'incite à tenter d'éveiller la prudence de la jeune femme qui ne semble pas armée du tout pour ces gens là.
Sorianne
La jeune femme se laissa jauger, patiente et sûre d'avoir réponse à la question posée. Bien décidée à forcer le destin, il ne peut en être autrement. Puis pourquoi le lui cacher de toutes manières? Était-ce ce quartier dont lui avait parlé le prêtre? Quand bien même ce serait celui là, elle n'avait aucune idée de là où le trouver. Si elle avait un air buté, elle déchanta rapidement en entendant ce que lui dit Linette. Une moue déçue s'afficha sur le visage de la petite brune... Forcément qu'elle ne comptait pas finir dans un bordel... Bien que... Est-ce que cela changerait beaucoup?
Est-ce que... C'est la Cour des Miracles? Celui que je... Sers... M'en a parlé...

Qu'il était dur d'utiliser ce mot. Baissant le nez, So parcourut de nouveau les lignes qui noircissaient le vélin qu'elle tenait et poussa un léger soupir...

Je veux juste y trouver quelqu'un... Je lui réécrirai d'abord, mais... L'air buté revint rapidement. Il me suffirait de demander au premier venu dans la rue... Le regard de la noiraude se fit insistant, oh comme elle voulait savoir... Je n'irai pas, sauf si vraiment c'est nécessaire. Dites moi... Oh s'il vous plait, dites moi où c'est, où il est, où le trouver...

Une idée lui traversa l'esprit... Elle était habituée des campagnes, elle...

Et si j'ai besoin de m'y rendre, peut-être que vous voudrez bien m'accompagner, après tout, à deux nous ne risquerons rien...?

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