Ellya
Sans un mot, l'épouse Watelse avait suivi la fille, ne quittant sa nuque du regard que pour éviter les passants qui affluaient. Elle ne savait encore comment se comporter mais son cur plein de colère et, pis, de doutes, envahissait ses pensées d'idées absurdes. Était-elle une menace ou une alliée, cette enfant prodige qui avait acquis la sympathie de son père et reprenait la boutique si précieuse de l'orfèvre?
Ellya ne desserra pas non plus les dents quand elles furent enfin attablées. Droite, elle fixait le visage pas si désagréable que ça de sa voisine. Ce n'était pas vraiment qu'elle désirait la mettre mal à l'aise mais les mots ne sortaient pas. Comme s'il était improbable qu'elle eut un jour une telle conversation, elle demeurait figée. Aussi ne put-elle s'empêcher d'éprouver un peu de reconnaissance quand Isandre prit la parole. Et elle remarqua évidemment les efforts qu'elle faisait, en parlant de Georges comme de "son époux", par exemple.
La religieuse tiqua. Qui donc l'avait éduquée?
Au nom de Juste, elle balaya l'air de la main, comme si ce sujet ne l'intéressait pas. C'était bien tout le contraire, évidemment, et elle brûlait d'avoir des nouvelles de l'être pur que les mensonges avaient créé. Mais elle savait aussi que si elle s'engageait sur cette voie, elle laisserait la fille de La Fiole avoir le dessus. Et si Georges lui avait bien inculqué une chose...
C'est noble à vous de vous excuser pour les propos de mon époux. Il faut beaucoup d'amour pour prendre sur soi les fautes d'autrui. D'amour ou de bêtise.
Je connaissais son ardeur à cacher ses secrets mais vous fûtes probablement sa plus belle réussite en la matière. Bien que je ne comprenne l'intérêt qu'il avait à faire cela.
Cela m'étonne qu'il n'ait songé à vous présenter à moi lors de nos noces. Votre présence aurait probablement été le clou de la cérémonie.
Sa voix était froide et son visage fermé.
Qu'envisage-t-il pour vous?
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Ellya ne desserra pas non plus les dents quand elles furent enfin attablées. Droite, elle fixait le visage pas si désagréable que ça de sa voisine. Ce n'était pas vraiment qu'elle désirait la mettre mal à l'aise mais les mots ne sortaient pas. Comme s'il était improbable qu'elle eut un jour une telle conversation, elle demeurait figée. Aussi ne put-elle s'empêcher d'éprouver un peu de reconnaissance quand Isandre prit la parole. Et elle remarqua évidemment les efforts qu'elle faisait, en parlant de Georges comme de "son époux", par exemple.
La religieuse tiqua. Qui donc l'avait éduquée?
Au nom de Juste, elle balaya l'air de la main, comme si ce sujet ne l'intéressait pas. C'était bien tout le contraire, évidemment, et elle brûlait d'avoir des nouvelles de l'être pur que les mensonges avaient créé. Mais elle savait aussi que si elle s'engageait sur cette voie, elle laisserait la fille de La Fiole avoir le dessus. Et si Georges lui avait bien inculqué une chose...
C'est noble à vous de vous excuser pour les propos de mon époux. Il faut beaucoup d'amour pour prendre sur soi les fautes d'autrui. D'amour ou de bêtise.
Je connaissais son ardeur à cacher ses secrets mais vous fûtes probablement sa plus belle réussite en la matière. Bien que je ne comprenne l'intérêt qu'il avait à faire cela.
Cela m'étonne qu'il n'ait songé à vous présenter à moi lors de nos noces. Votre présence aurait probablement été le clou de la cérémonie.
Sa voix était froide et son visage fermé.
Qu'envisage-t-il pour vous?
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