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[RP] Douite

--Omar_le_braque



Dieu a permis que TOUT citoyen puisse accéder à une fonction à un poste éligible.
C'est un état de fait auquel on ne peut porter atteinte.
Et toi, Omar, tu n'es pas un citoyen. Appartiens-tu à la cité? Non, tu es à notre service, c'est tout.
Le jour où tu possèderas un champ, le jour ou le duché t'acceptera, alors tu seras citoyen.
Pour le moment, tu n'es rien... pour les autres.
Pour nous, les Lendelin, tu es un être à part, comme tes compagnons.
Et nous t'encourageons à aller de l'avant, à essayer de comprendre le monde qui t'entoure, à tenter de le changer à votre avantage, à l'avantage de tous les hommes.


Ces paroles d'Istanga ont longuement fait écho en son coeur, et il a commencé à entrevoir la réalité au-delà des lisières. Son incartade dans Mont de Marsan, le mur gravé, l'apathie dans laquelle se complaisaient ses semblables, au lieu de le dissuader, n'ont fait que rendre plus violent le désir de rassembler.

Avec l'assentiment du triumvirat Lendelin, il a construit tout au bout du parc, avec l'aide de Zouyi et de quelques compères rencontrés au bord de la Midouze, une cabane digne d'un huttier des marais, pouvant recevoir une dizaine de personnes. Assentiment fut donné par Istanga pour la fourniture d'un tonneau de piquette dont elle ne savait que faire, mais qui satisferaient les gosiers plus rustres des partisans.Autorisation également délivrée pour l'usage, une fois par semaine, des qualités de cuisiner de Toth et d'expert en mondanités de Harris, sous la surveillance d'une personne autorisée par les Lendelin.

C'est ainsi chose faite. Ne reste plus qu'à attendre l'affiche qu'a promise Darius qui, s'il ne prend pas part à la farce, comme il dit, il veut bien en relever le niveau.


Alors, mon frère? Qu'esse t'en penses? demande-t-il au colosse en lui assenant une grande claque sur l'épaule.
--Zouyi


Zouyi était la plupart du temps aux côtés d'Omar, qui l'avait pris sous son aile protectrice, bien qu'il n'en eût, en apparence, aucun besoin. Mais son incapacité à communiquer par la parole le paralysait bien plus qu'on ne le pensait, tout en lui accordant au demeurant des facilités certaines pour le renseignement.

Depuis le temps où ses souvenirs commençaient, il s'était rendu compte que les gens, en sa présence, parlaient plus fort s'ils voulaient qu'il les entende, et parlaient normalement s'ils avaient une discussion plus intime, assimilant le mutisme à la surdité. Zouyi avait toujours joué le jeu et se retrouvait ainsi le dépositaire muet d'une foule de secrets.

Omar avait bien compris tout l'usage qu'il pourrait tirer de ce handicap et s'était attaché à enseigner l'écriture à Zouyi. Ce n'était pas une mince affaire, lui-même n'en connaissant que le nécessaire pour vivre au-dessus des serfs, mais à peine, Aussi avait-il demandé au jeune homme de la maison de le faire à sa place et, Omar devait bien l'avouer, Zouyi avait fait d'énormes progrès, et l'on aurait été très étonné d'apprendre qu'il se relevait la nuit pour gratter d'une plume maladroite de vieux parchemins chipés à sa mère par le jeune Darius.

Ce jour, il tenait derrière son dos un rouleau, qu'il hésitait à montrer à Omar, lorsqu'une bourrade le replongea dans le moment présent. Hochant vigoureusement la tête pour lui démontrer son enthousiasme devant la tâche à accomplir, il lui montra enfin son oeuvre.



Citation:


Dans les rues!
Rejoignons ces âmes en Babylone qui travaillent à la naissance d'un jour nouveau.
Une génération révolutionnaire est entrée en scène.
Les jeunes paysans désenchantés, aliénés, les vagabonds, les serfs et tous les laissés pour compte anonymes du fardeau de la noblesse, sont nos alliés dans cette cause!

Goutanberne, incarné par Istanga
Goutanberne a mis au point une mécanique de précision dont nous tairons le secret, lui permettant de recopier sans fatigue les textes qui lui sont soumis. Enfin, en principe... car c'est sa première commande. Comme il n'a aucun client à présenter pour faire l'apologie de son invention, il s'est trouvé réduit à exécuter ce premier travail à titre gracieux.

Au bout de quelques jours de travail, d'ajustements méticuleux de ses machines, il est fier de pouvoir, enfin, porter au commanditaire une centaine de petites affichettes.


Citation:


Petit Manifeste du Parti Douite

Notre objectif :
Rassembler les exclus, tous ceux à qui l'on refuse l'accès aux postes clés : les vagabonds, les serfs, les muets, les serviteurs. Pour qu'ils prennent conscience de leurs droits, en investissant les lieux tout aussi abandonnés qu'eux.

Nos Partisans :
1- Omar le Braque, chef de file du Parti Politique "Douite"
2- Le Gars Zouyi, les oreilles de Douite
3- Toth, le cuisinier des Lendelin, pour préparer la bouffe des partisans
4- Miette, une servante du château,
5- Harris, le valet de Miroslav de Lendelin,

Vagabonds, brigands repentis, serfs maltraités, curés défroqués, rebouteux déboutés, tous les abandonnés, venez nous rejoindre, pour faire de la Gascogne un véritable pays prenant soin de tous ses habitants!

Une seule solution : DOUITE!!!


http://www.youtube.com/watch?v=GK3_gchxvHg
L'idée serait d'inviter tous les joueurs à poster sous pnj (ou pas d'ailleurs ^^) et participer à la création de nouveaux horizons et champs d'investigation, réveiller les fiefs, etc...
Harris, incarné par Istanga


Harris fut pris au service du père de Darius dès qu'il eut atteint l'âge douze ans et, quelques années plus tard, à la mort de son maître, avait tout naturellement suivi l'épouse de celui-ci et le jeune Darius jusqu'au royaume de France.

Depuis leur installation en Gascogne, il avait été nommé par Istanga valet personnel de Miroslav de Lendelin. Lui tombait sur les épaules la lourde responsabilité du bien-être et de l'apparence de celui-ci, ce qui incluait sa toilette, sa garde-robe et sa présentation.

Or, s'il était à la fois simple et compliqué de veiller au respect de l'étiquette auprès du roi de Transoxiane, il n'en était pas de même lorsqu'il s'agissait du jeune frère des Lendelin.

Ce dernier, en effet, boudait visiblement les cérémonies, privant ainsi Harris du plaisir de construire une image irréprochable à son maître, et préférait se terrer tantôt dans la bibliothèque où se tenaient de longs conciliabules, tantôt dans son atelier, à fabriquer toutes sortes de mécanismes d'horlogerie, ou encore à réaliser des expériences auxquelles le malheureux valet n'entendait rien.

Il s'était pourtant démené auprès de drapiers flamands, dont on lui avait vanté la qualité des étoffes, et leur avait passé commande de plusieurs tenues qui correspondraient aux activités diverses de Miroslav.

Auparavant, il en avait touché deux mots à l'aînée des Lendelin qui lui avait rétorqué, d'un air amusé :


Faites-lui donc tailler une tenue d'horloger, une d'alchimiste, une de banquier, tout ce qui vous viendra à l'esprit! Ce n'est pas à moi de vous apprendre votre métier!

Maintenant que les costumes étaient là, rutilants, Harris restait prostré. Miroslav refusait de quitter les vêtements auxquels, disait-il, il était habitué et que le fait de mettre sur sa peau du drap de Flandre risquerait de lui faire perdre le fil.

C'est pourquoi on le vit ce jour rejoindre la bande du fond du parc.


Savez-vous qu'il y a pire que de ne pas avoir de travail? C'est posséder un métier sur le bout des doigts et ne pouvoir l'exercer! Fichus bourgeois incapables de reconnaître les efforts des gens à leur service!

________________________

C'est le valet qui manipule l'étiquette : c'est lui qui organise la montée vers le sévice dans un climat de revanche sociale...
Miette, incarné par Istanga


Miette a toutes les peines du monde à se débarrasser de l'odeur des latrines du château ducal, malgré toute l'énergie qu'elle déploie à se frotter tout le corps au gant de crin, laissant sa peau rouge et cuisante. Il faut dire que c'est un travail continu : la surabondance des repas engloutis par les conseillers fait la surabondance d'excréments.

Jour après jour, Miette brasse la mââârde ducale à grands seaux malodorants, qu'elle va vider dans la Midouze. D'ailleurs, depuis quelques semaines, on a pu observer un curieux phénomène de mutation chez certains poissons, mais cette nouvelle n'a pas encore dépassé le cercle de quelques initiés, dont notre petite bonne.

C'est d'ailleurs cette découverte, alliée au ras-le-bol des flots de pisse venimeuse, qui la pousse en cette belle et froide journée vers le cabanon des rebelles.


Adishatz, compagnons! ...
Pour la survie de nos rivières et l'abandon des privilèges de bouche des conseillers, j'ai décidé de rejoindre votre parti.
Je suis Miette. Miette tout court, j'ai pas de parents.
Et je suis bonne au Château de Mont de Marsan, responsable des latrines.
J'ai 18 ans et du courage à revendre!
M'accepterez-vous?

--Zouyi


Zouyi était très fier d'appartenir à cette fraternité qui se faisait forte de mettre le doigt sur les méfaits des pouvoirs en place, qui s'était fixé pour but de montrer ce qu'était la misère et que, malgré cette misère, les gueux étaient capables de réfléchir, de s'organiser, et surtout de lutter contre l'indifférence.

Zouyi, analphabète hier, avait soudainement été capable de lire et écrire, sans que l'enseignement de Darius y fût pour quelque chose, au regard du peu de temps qu'il lui avait consacré. Et son intérêt pour la chose publique s'était intensifié en quelques journées. Sa soif d'apprendre et de comprendre était le plus intéressant spectacle qu'il fut donné de voir.

C'est pourquoi on le vit tous les jours à l'affût de quelque affichage et, dès que son regard avait repéré pitance, se placer devant le panneau et lire en agitant les lèvres, comme s'il avait pu parler.
Ce jour-là, ce samedi 11 décembre de l'an 1458, en la grand'place de Mont de Marsan, l'on put le voir, les yeux exorbités, la bouche ouverte en un cri muet, lever les bras au ciel devant la dernière annonce de la Duchesse.

Un instant plus tard, après un coup d'oeil jeté à la ronde, il décloua l'une des affiches qu'il roula sous son bras puis s'en fut en courant vers le havre que représentait la cabane de "Douite".
--Omar_le_braque


Voir son ami Zouyi, les yeux hors de tête, fait craindre le pire à Omar. Aussi, quand il prend connaissance de l'affiche, hausse-t-il les épaules.

Z'ont plus d'fer! Et tu t'étonnes encore, toi! R'gard'moi ces larves, on leur met sous l'nez l'incompétence d'leur duduche, et la défendent cor'! Faut croire qu'les gascons y z'aiment en chier. T'inquiètes donc pas, mon gazouillis, on les aura un jour!

.........

Quelques jours plus tard, on peut voir s'agiter dans les rues de Lo Moun notre gaillard, beuglant à tout va :

Sus aux Lolos! Sus aux Lolos! A bas les chiens tueurs d'curés! Sus aux Lolos!

Il file, l'Omar, il file vers la cabane des partisans de Douite.

Hé les gars! z'avez vu les listes électorales? Y a le Lolo qu'est têteuh d'liste! Pis la duduche est d'ssus aussi, rien dans la caboche celle-là... Ah j'vous jure qu'on va s'marrer là, je l'sens bien!
On va s'pochtronner un bon coup pour fêter ça, après on ira discuter!
--Robert_arctor


Le poids de l'humanité reposait sur les épaules de Robert Arctor lorsqu'il quitta la demeure des soeurs Lendelin. Il comprenait malgré tout la réaction d'Istanga qui lui reprochait de n'avoir su garder Miroslav en Gascogne, et ne pouvait l'expliquer qu'en lui parlant de son pacte, ce qui lui était impossible de faire sans trahir.

Il espérait bien que le temps adoucirait la décision de la Lendelin et ne voulait pas s'éloigner de cette famille qui aurait besoin de son aide bientôt, au vu des évènements qui semblaient se préparer. Il choisit donc de demander l'asile au parti Douite dont les membres avaient, au fil des jours, agrandi la cabane initiale.

Le Braque avait tout de suite accepté, le gratifiant d'une tape sur l'épaule :

Ben alors mon Bob! T'as épongé les menstrues d'ta patronne? Paraît qu'elle s'rait en pétard cont'toi! Bah t'inquiètes donc pas! Ici tu peux roupiller, boire et bouffer. T'auras juste qu'à nous aider pour not'programme!

Robert retint une moue dégoûtée devant le galetas offert, se disant que la situation ne serait que transitoire.

Par Dieu, mon brave Omar, j'accepte volontiers votre proposition. Je serais heureux de mettre mes modestes qualités d'intendant au service de votre .... parti.... Mais, dites moi donc! Quelle est votre ligne directrice? En avez-vous au moins une?

____________
L'image est douée d'une force mauvaise. Elle n'est pas la servante dévouée et fidèle que tu voudrais. Elle prend toutes les apparences d'une servante, oui, mais en vérité elle est sournoise, menteuse et impérieuse.
--Omar_le_braque


Omar est toucontan, toucontan. Il se dit que bientôt ils seront douze, comme... comme... ben il ne sait pas trop... des apôtres? un judas? des conseillers? c'est que lui, il n'a pas encore pris corps, n'est pas passé dans l'Amnésitron, alors il mélange les plans d'existence. Enfin, trêve de digression, notre Omar est toucontan.

C'est bien, Bob! Assis toi, que j'te serve un'chopineuh d'vin.

Versant le vin clairet dans une chope d'étain, il poursuit :

Une ligneuh d'conduite? Euh ouais!
Rassembler les essclus, qu'y comprennent qu'y peuvent s'présenter aussi, y a pas d'raison.
Not'lettre motive, c'est : pas d'esquive, douite!
Pis not'programme y va être classe.
On va mett' en place un plan d'é-ra-di-ca-tion des moules.
C'est le p'tit Darius qu'a eu l'idée, l'fisseuh d'ta patronne. Y dit qu'y a trop d' vieilles moules ici, accrochées à leur rocher.
J'trouve ça bien, la pêche aux moules, pas toi, Bob?
--Flaminia



Quelle idée de répondre à l'offre d'emploi de cet établissement de danse orientale en Gascogne ! Rien de la sorte n'existe ici et voila Flaminia sans revenus.
C'est sûr que ses services , de type variés et divertissants, peuvent être proposés spontanément dans la rue ou tout autre endroit un tant soit peu discret mais bon sang, et le froid hein ? Qui y pense ?
Non, travailler dans ces conditions n'est pas du tout acceptable pour elle.

Une affichette en faveur des laissés pour compte la fait sourire.
Ah oui, elle doit avoir le profil.
Allons s'amuser un peu se dit-elle en prenant la direction du siège du dit parti.
Réaction d'étonnement devant l'établissement à la mesure des partisans finalement.
Une simple cabane, toujours debout sans que personne ne puisse dire comment ce miracle est possible.
Frapper à la porte ? La gourgandine estime les risques d'effondrement trop élevés.
Persuadée que les militants sont fort peu sensibles à l'étiquette, elle crie :


Hé Ho Y a quelqu'un ? Le parti Douite c'est ici ? Votre idée là, c'est bien beau hein mais vous rêvez éveillés j'vous l'dis moi !

Les mains sur les hanches, elle attend la réaction des rigolos.
--Robert_arctor


Robert, abruti de mauvais vin, s'était assoupi et rêvait d'un bureau sur la porte duquel serait apposé :

Citation:
Robert Arctor,
Finances Mondiales, Intendance
Gestion Patrimoniale


quand des cris émis, s'il se fiait à son oreille avertie, par une représentante de la gent féminine, retentirent dehors. Il se releva, hirsute, afin d'aller ouvrir ce qui servait de porte à la responsable de son réveil en fanfare et, s'inclinant, la fit entrer.

Oui, le parti Douite, c'est bien ici, vous ne vous êtes pas trompée, Ma... Da...Demoiselle, lui dit-il en l'invitant à s'asseoir, rougissant d'avoir le regard happé par l'avantageux corsage.

Il se reprit pourtant et répondit à la question posée, qui était d'ailleurs plus une affirmation.


Un rêve éveillé? Peut-être... Mais comment réagir à l'indifférence?

S'asseyant en face d'elle, il se présenta :


Je suis Robert Arctor, j'étais jusqu'il y a peu intendant des Lendelin mais... un petit différend a fait que je me retrouve sans emploi.

Il posa ses mains sur la table branlante et, se penchant au-dessus, fixant la jeune femme :

Nous commençons à rassembler, bientôt nous serons un bataillon, car nous avons en nous l' Esperanza ...
Et, encore plus que d'espoir, nous avons la Foi en ce que nous faisons.

Il termina par un sourire qui illumina son visage :

Nous aiderez-vous?


____________
L'image est douée d'une force mauvaise. Elle n'est pas la servante dévouée et fidèle que tu voudrais. Elle prend toutes les apparences d'une servante, oui, mais en vérité elle est sournoise, menteuse et impérieuse.
--Flaminia


Vous aider ? Je ne vois pas comment je pourrais.
Je ne connais rien de ce duché, puis moi la politique vous savez ...
Partout pareil ! Ce sont toujours les mêmes au pouvoir.
Tancés par l'opposition en public, complices en coulisses.

Un crieur public amusant officie un peu plus loin.
C'est vrai qu'on retrouve cette famille sur les deux listes, en apparence opposées. Moi je dis, l'a raison le bougre. Y a anguille sous roche.
Entre nous, c'est bien cela qui est fondé dans ses propos car cet agitateur manque de logique.
Il taxe tout le monde de traîtres chez les von machin chouette car proches selon lui de Namaycush puis conclut en disant que cette prise de pouvoir militaire permet aux gascons d'élire des gens du peuple, et pas ces nobles pleutres et fourbes.
Il est contre et pour finir, il est pour.


Se gratte la tête.

J'ai pô tout compris de son raisonnement.

Secoue la tête en signe de résignation.

Alors vous chez Douite, vous croyez encore en la politique, et à l'importance du choix des électeurs ?
Miette, incarné par Istanga


En ce 27 décembre, jour empli de grisaille, Miette revient du château ducal, sourire aux lèvres : les latrines sont tellement plus faciles à vider depuis le départ de la mauvaise, qui jamais ne lui a accordé un regard.

Miette a profité de cette absence pour extirper de la poubelle ducale quelques papiers chiffonnés rageusement. Comme elle ne sait pas lire, elle s'empresse de venir les porter au Parti Douite, espérant que cela puisse être d'une quelconque utilité.

Le nouveau est là, Robert, et une pouliche qui ne doit pas vivre que d'eau pure. Miette, faisant fi de toute politesse, claque les parchemins devant Robert et, mains sur les hanches, minois froissé, lui demande :


Pourriez m' lire ça, M'sieur Robert?

_______________
Tout ici n'est que leurre et balivernes.
--Robert_arctor


Robert écoutait la jeune femme sans bien comprendre de quoi il ressortait. Un crieur public? Encore un de ces pauvres hères prêts à user leur voix à crier quelque mensonge, à diffamer et cela contre monnaie royale? Il y avait souvent du vrai dans ce qu’ils disaient, mais tout aussi souvent du faux.

Si nous croyons encore à l’importance du choix des électeurs? Mais bien évidem…
Coupé dans son élan par l’arrivée intempestive de Miette, il s’écria, bourru, après qu’elle eût donné la raison de son entrée fracassante :

Vous pourriez au moins être polie, Miette! Cela améliore les rapports humains, si si, je vous assure! Bien, excusez-moi, demoiselle, je m’occupe de cette impertinente et je suis à vous, di-il en se tournant vers Flaminia, avant de se pencher sur les documents. Il jeta un coup d’œil sur le premier, une suite de chiffres incompréhensible et la jeta au sol, puis s’empara du second. Surpris, car il venait de reconnaître l’écriture d’Istanga, il étendit le parchemin devant lui, le défroissa et commença à lire à haute voix le contenu de la missive.

Citation:


Lo Moun, le 3 décembre de l'an 1458
à la Duchesse Elisabeth Amélie von Wittelsbach

Vôtre Grâce, ma cousine,

En cette période troublée où les familles s'entredéchirent, à l'approche de la Saint Noël, ne serait-il pas grand temps de nous accorder une trêve?

Par cette missive, je vous convie à un dîner que je compte donner afin que les familles de Gascogne fassent connaissance de celle des Lendelin.

Vous sentez-vous le goût de mettre de côté toute rancoeur, et partager avec nos amis, faux amis, ennemis, faux ennemis, l'excellence de mon cuisinier qui, j'en suis certaine, saura vous ravir?

Comme vous vous en doutez certainement, je convie toute la famille Von Wittelsbach mais aussi le Duc Riwenn, Warthe de Rochechouart et bien d'autres, s'ils acceptent bien entendu. Je vous invite même, si vous le désirez, à venir accompagnée.

J'espère vivement que vous honorerez cette invitation, quand bien même il existe des différences dans nos points de vue au niveau de la politique du duché et que, je n'en doute pas, vous saurez mettre de côté afin de passer un moment agréable.

Avec tout le respect dû à Votre Grâce,

Je vous salue, Cousine, tout fraternellement.

Istanga de Lendelin


Le dîner aura lieu chez nous, à Lo Moun, le 15 décembre à partir de 18 heures.


Sa lecture terminée, Robert resta songeur un moment. Il revoyait le visage déçu de sa maîtresse , lorsqu’elle relevait son courrier chaque matin. Elle lui avait confié n’avoir pas lancé d’autre invitation, estimant inutile de recevoir refus ou, pire encore, coupable indifférence.


C’est une missive privée, Miette. Elle ne regarde personne. Je la ferai porter à Istanga.

Se tournant de nouveau vers Flaminia, il reprit le cours de la discussion.

Bien entendu que nous sommes pour laisser le choix aux électeurs, mais il faut pour cela qu’ils prennent bien conscience de ce que cela rev…..

Il fut de nouveau interrompu dans sa démonstration par un ouragan nommé Omar, qui entra, tonitruant :

Y a d’la rumba dans l’air, moi j’vous l’dis!

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Dis ton secret à ton serviteur et tu en auras fait ton maître.
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