[RP]Peyotl, mon bon peyotl.

Un jour comme les autres, dans un endroit comme les autres.
L'ennui comme tous les jours, et le pulque comme tous les jours.

Lunran déambulait peinard dans le coin où les Plumeuses avaient choisies de se poser un peu pour mettre en place quelque plan machiavélique qui échouera.
Cinquième révolte consécutive de raté, faut le faire quand même.

Hé Zazanilli !

Elle interpella la silhouette bien connue et se porta à sa hauteur.
La Sublime empestait déjà le savant mélange de pulque en plein milieu de l'aprés-midi et connaissant la répulsion de celle-ci, elle dirigea son haleine dans une autre direction que son visage.
Tiens l'es gentille aujourd'hui.
Aurait-elle passée une nuit agréable ?

T'as l'air d'errer comme une âme en peine. J't'offre un choco?

Une petite lumière s'alluma dans l'esprit de la jeune femme.
L'avait en tête une mauvaise blague à faire, qui promettait de durer en longueur et de l'amuser fortement.
Enfin pour elle c'était plutôt un genre d'éducation.
Chacuns ses occupations.
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Rebelle par Nature
Pénible à ses heures
Voleuse de moult choses

Errer comme une âme en peine ? Elle avait l'air d'errer comme une âme en peine, elle, Zãzanilli ?
La jeune femme fut à deux doigts de craquer. Attraper Lunran par le col, et pleurer tout son saoul dans son cou.
- Deux jours qu'Pap'lot' elle m'laisse pô dormiiiir et en plus ce matin elle a vomi sur mon pagne alors j'ai dû aller le laver pendant qu'elle bouffait de la terre et j'ai dû la changer au moins dix fois d'puis qu'le soleil s'est levé parce que je l'sais, elle fait exprès de pisser dès qu'elle a un pagne prooopre et ces trucs là ça a une vessie de coyote obèse t'imagiiine même pas, après il a fallu que le débile que j'ai insulté hier me r'trouve j'ai donc du courir avec la p'tite, et j'me suis pas rendue compte que j'la tenais par les pieds elle avait la tête toute rouge après, j'pense que j'l'ai abrutiiiie à viiiie... J'veux mouriiiiir...
Mais son restant de dignité l'en empêcha. Elle se contenta d'un :

- Va pour l'choco. J'en ai bien b'soin.

A sa hanche, Papalotl enleva son pouce de sa bouche produisant un *smack* ventouseux, tendit le doigt baveux vers Lunran, et la salua d'un :
- Nra !

- J'te suis...
... Et dans un état tellement dépressivo-comateux qu'elle ne s'interrogea même pas sur la soudaine générosité de sa compagne Plumeuse.
Besoin d'un remontant, là ! Un chocolat bien corsé, ajoutez une pincée de vanille, un doigt de piment, poivrez le tout... C'ma drogue à moua.
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Oh ? Elle accepte directement sans chercher à chicaner ? Lunran haussa un sourcil de surprise. Puis les épaules d'indifférence. Sa main s'ouvrit vers la porte de la plus proche taverne, dans un geste théâtral.

- Nra !

La jeune femme retint à grand peine une grimace de répulsion devant le petit être. Vraiment les gosses ça ne lui passait toujours pas. Ils pourraient pas tous crever ou du moins s'éloigner d'elle le plus loin possible ? En plus celle-ci était trop petite, elle ne pouvait pas lui faire peur et la faire fuir. C'était surtout la p'tite de Zazanilli. Ne lui restait plus qu'à supporter la gosse.

C'par là.

La Sublime se rapprocha de quelques pas de la hutte et souleva l'épais tissu qui masquait l'entrée pour la laisser entrer. Il se rabattit derrière eux, les laissant dans l'atmosphère que Lunran appréciait tant.

Prends nous un coin, j'vais chercher les boissons.

Maline la Luny, elle n'allait pas lui mettre la drogue dans son choco juste sous son nez. Et avec le monde alentours, il était peu probable que la Plumeuse détecte ses petites manigances.
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Elle se frotte la tempe d'un doigt. Dieux ! Déjà qu'elle n'est pas en très grande forme, mais dans ce bouge, elle n'arrive pas à penser clair. Elle secoue sa trogne, se cherche une place pour elles trois. Pas question d'aller au fond et près des provisions, c'est là que sont les drogués/bourrés. Aucune envie de côtoyer de pareils ratés.
Elle se cale donc sur une natte à peu près propre, allonge ses jambes avec un soupir de satisfaction. Le brouhaha environnant la ravit, lui faisant esquisser un fin sourire.

- On est bien, là, ma cacahuète, hein ? Du bruit, de l'agitation, du chocol...

Tête qui se tourne vers ce qui ressemble à une Lunran de dos semi-cachée derrière un homme.

- Bon, alors, ce choco, il arrive, ou j'dois attendre que les dindes aient des dents ?

Fatiguée, à côté de la plaque, oui... Mais tout aussi sur les nerfs, la Décap'.
S'agirait pas de faire quoi que ce soit qui l'énerverait.
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Le chocolat encore fumant dans son bol apparut sur le bar, à côté de son pulque préféré. Enfin préféré, elle les aime tous aussi.
Sa main agile, du à ses entrainements répétés au marché, plongea dans sa poche pour en sortir des boutons de peyotl. Elle mit une bonne dose, presque trop, dans la tasse et remua légèrement le liquide pour que le tout se mélange bien. Une infusion de choco au peyotl. Elle lui en dira des nouvelles.
Un sourire malsain étira les lèvres de la jeune femme tandis qu'elle prit les bols dans chacune de ses mains.

Quand elle se retourna vers Zazanilli qui s'impatientait, son sourire se transforma en tout ce qu'il y a de plus amical. Pas normal.

Luny se posa sur la natte à côté de la Plumeuse et de son satané morveux.

M'dame est servie.

Qu'elle dit en lui tendant le bol, les sens aux aguets. Buvera, buvera pas ? Une gorgée de pulque coula jusqu'à son estomac.
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Voilà qu'elle attrape le bol, qui s'approche dangereusement de ses lèvres, avant de s'arrêter, en suspend. Sourcil qui se lève. Un peu en retard, la jeune femme réalise que quelque chose cloche. Le sourire idiot plaque sur le visage de Lunran ? Elle jette un coup d'oeil au contenu de son bol. Apparence chocolatée. Elle le renifle. Très épicé tiens. Cornabidouille ! Ça sent tellement fort le peyotl dans ce bouiboui qu'elle n'arrive pas à sentir le chocolat !
Bon. Si la Lunran se trouve être d'aussi bonne humeur, c'est qu'elle va lui annoncer, ou demander quelque chose qui ne lui plaira pas. Vérole qui pince les lèvres, ramène à elle Papalotl qui s'est prise d'une soudaine envie d'aller tirer le pagne de leur voisin.

- 'Lors, Lunran, dis-moi tout d'suite c'que tu veux m'dire. Le choco était une bonne idée pour aider, j'te pensais pas si futée. Et d'engloutir une grosse gorgée. S'étouffer.

- Par le *kof* Vieux Huéhué ! C'te *kof keuf kof* choco est périmé ! L'est ameeeeer... Râle d'une mourante.

Mais pour s'en assurer -spécialiste du choco, bonjour- la minette y replonge les lèvres. Grimace qui déforme ses traits.

- InfâÂâme ton choco Lunran ! J'te préviens tout d'suite : tu f'rais mieux de pas m'parler, tout compte fait. Partir maint'nant, même. C'est pas du choco, c'est de la bouse desséchée de pécari diluée au fromton de lama ! On croirait même du...
... Peyotl ?

- Aaaaayyyyyaaaaayyye ! Superbe lancé de Papalotl en direction de Lunran, tandis que Zãzanilli, hystérique, se lève et trépigne en gigotant. Elle ! Du Peyotl ! Bigre, d'ici quelques minutes, elle ne contrôlera plus rien, verra des choses étranges, sera prises de drôles de pulsions, et... Ah, l'horreur ! De la drogue dans son corps, du poison dans ses veines ! Elle finit par s'arrêter de gigoter comme une allumée. Cela ne servirait vraiment à rien. Yeux qui tombent sur la traîtresse.

- Toi... Soufflement fulminant digne d'un iguane irrité.
Et de s'élancer, doigts -ongles- en avant, sur l'autre jeune femme.
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"Bandes d'affamés !
Bandes d'enragés !
Mangez ! Boivez !
C'est bon pour vot'santé !

Des barbutes,
Des poilutes,
Y'a des crutes
Des pas crutes,
Au caramel ou au miel,
Parfois même à la cannelle

Tout tout tout, vous saurez tout sur mes p'tits poux !"

Ca, c'est Prune qui chante à tue-tête dans les ruelles. Ou plutôt qui beugle. Enfin tout c'qu'elle cherche, c'est attirer le regard et ça fonctionne plus que pas mal. Des têtes se retournent sur elle, sortent, curieuses, des callis.
Aujourd'hui, c'est les soldes, elle l'a décrété. Alors elle fait sa promotion "Poux".

10 Quatchlis le sac de poux caramélisé, 10 Quatchlis ! Contre 12 hier ! Profitez de l'action, profitez !

et

Ils sont bons mes poux, ils sont doux, ils sont sucrés, vos papilles n'attendent qu'eux ! Précipitez-vous !

Et comme elle a une bouille d'amoûÛûr, qu'elle est choute comme tout, qu'elle papillonne des n'oeils comme elle sait si bien faire et qu'elle arrive quand même à entuber les gens bien comme il faut, elle en vend quasi l'tout. Ses pièces tintent joyeusement contre sa jambe au rythme de sa marche.

Après avoir écoulé quasiment toute sa marchandise d'élevage artisanal, elle se dit qu'une bon p'ti godet d'pulque serait l'bienvenu.
Tiens, voilà d'ailleurs une pulquéria en face d'elle. Tirant le rideau d'entrée, elle s'engouffra à l'intérieur et respira un bon coup pour laisser les vapeurs du lieu chatouiller ses narines.
Elle est pas mal pleine, y'a des gens dans tout les coins, ca fume, ca rote, ca s'vide et Prune, elle aime ça.
Elle s'asseille dans un coin, avec plein d'mâles, qui échanges des herbes - soit disant médicinales - en pariant sur des dés. Prune s'y fait embarquer sans trop de difficulté. Elle joue, fume, rit avec eux et vide pas mal de godets. Si sa mère voyait ça...
Se levant pour pour aller dans les buissons, - OoooouhH ca tooOoourneuuuh !! - elle en croit pas ses n'oeils : là, au fond, y'a sa Décap' à elle, avec la p'tite Libellule. Et à côté d'elles, Lunran-la-Magnifique.
Se stoppant sur ce tableau saisissant, elle a comme l'impression que sa tête tourne beaucoup trop pour que cela soit vrai. Mais bien entendu, elle veut en avoir le coeur net, le doute s'étant immiscé en elle.
Pruno se rapproche alors d'elles en zigzaguant, se rattrape à trois pochtrons grognons, un pilier moisi, arrache un rideau pas solide du tout et s'étale comme une loque sur la table, renversant un godet foncé qui salope l'huipil de la Sublime.

HHUuuuuuuUUu *hips* UUuuuhHH ! Quoi que c'est que c'est pas *hips* vrai que c'est vooOoous !!
Prends la tête de sa Décap' entre ses deux mains, haleine chargée. Einh que c'est *hips* toi ! Regarde un coup Papalotl, se retourne vers Lunran, puis fait fonctionner son cerveau à mille à l'heure, main sur le front, sourcils froncés.

Lunran ET Zazanilli ensemble autour d'une table à taper la causette ? C'est tout à fait improbable. Alors c'est qu'elle doit rêver. Oui, elle rêve.

AAaah mais non, c'est vrai, c'est pas vous ! Haha, s'cusez, j'erreur ! J'vais faire pipi ! Aaaurevouère !!

Retour en arrière, marche sur le rideau, chope au passage un godet sur le comptoir à moitié plein et retourne au dehors pour faire ce qu'elle a à faire.

... Forcément, elle oublie de revenir à l'intérieur parce qu'elle s'est assoupie dans le dit buisson.
Pfiou... la jeunesse...
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Soeur de Kalamité, fille de la Vieille Pouchka
"In otin ihuan in tonaltin nican tzonquica"

Un sourire idiot plus qu'idiot s'étendait sur le visage de Lunran quand elle la vit prendre une grosse gorgée du breuvage. Il se transforma en sourire narquois en la voyant à moitié s'étouffer avec : ah on voit tout de suite les personnes novices. Tout un numéro cette Zazanilli. La Sublime se délectait du spectacle jusqu'à ce que la Vérole comprenne ce qu'elle venait d'avaler.
Luny éclata de rire en la voyant furax. Elle se moquait, et se réjouissait à la fois. Sale peste.

Oui c'est moi.

Réduisant au maximum les coups portées par la Plumeuse, en lui tenant les mains ou en la repoussant de temps à autre, elle lui expliqua ses manigances d'une voix calme.

Il fallait bien que je te fasse découvrir le plaisir de la vie. Que je t'offres l'opportunité de dialoguer avec les dieux ! C'est un cadeau que je te fais, petite innocente.

La drogue finit par agir (c'est que c'était carrément bien chargé) et les coups de Zazanilli finirent par faiblir.
Soudain une petite morveuse surgit sous leur nez, l'air complètement bourrée. Enfin pas que l'air, vu son haleine.
Lunran s'écarta d'une grimace de cette saleté de mioche en se rendant sourde à ses paroles.
Horreur et damnation, pourquoi faut-il toujours qu'il y ait des mioches dans les parages !?
En parlant de mioche,... Luny rattrapa la larve de sa camarade et la cala contre sa mère d'adoption. Ce geste était insolite venant d'elle, mais elle ne voulait tout de même pas tuer par négligence ce petit bout.
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Ca y est, la drogue devait forcément faire son effet. Ce n'était pas possible que Lunran la qualifie de "petite innocente", puis qu'un PimenTueur pulqué squatte la baraque et reparte aussitôt.

- Attends ! Lancé à l'hallucination Prunesque. Attendez... Adressé à personne en particulier. Tout le monde bouge trop vite, Papalotl dans ses bras gémit, et la tête lui tourne. Un clignement de paupières. Et tout lui parait plus clair. Pourquoi voudrait-elle s'énerver contre Lunran ? Tout lui semble si bien, là... Jamais été aussi détendue, jamais eu autant la papaye qu'à cet instant.

- MES AMIS ! Moi, Zãzanilli, fille du Grand Coyote qui Pue et d'une Rosita-qu'elle-est-bellissima, servantissîme devant Huéhué l'Vieux Farceur, et mère du plus divin des Papillon, j'offre une tournée à boÂaare à tout le monde !
C'est la fête, c'est la fête ! Yeux pétillants qui tombent sur Lunran.

- T'inquiète pas pour le peyotl, c'est tout oublié, ça ne me fait pas d'effet -comme tu le vois. Et qu'elle parle à une vitesse incroyable, excitée comme une puce. Le visage détendu, ce sourire si large, on ne reconnait plus la Vérole.

- Mon Piment qui Piiiique ! Elle était bien réelle, je veux lui faire des bécots, UN CHOCO PAR ICI ET QUE CA FRETILLE !, je veux de ses poux mielleux...
Et puis...
Lunran ? Tu vois ça, dis ?
Une ombre étrange, qui grimpe les murs.
RegaaAarde ! Ouvre tes oreilles, quoâ !
Du doigt elle pointe l'ombre, qui prend une forme non pas humaine mais une certaine forme tout de même. Et ouvre une gueule pleine de crocs.
La Teigne, yeux écarquillés, contemple la vision.

- Un message des dieux...
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Lunran s'amusait comme une folle. Zazanilli avait une manière de réagir qui l'enchantait. Elle, elle n'avait rien consommée pour profiter du spectacle dans son intégralité. Le sourire revenait sur les joues de la Vérole, et elle avait vraiment l'air de planer.

Un bol de pulque offert par la Plumeuse atterrit juste sous son nez. Quel arôme, quel effluve sensationnel posé là à quelques centimètres ! Le divin liquide fut bientôt versé dans sa gorge. Hmm, il était gratuit qui plus est.

C'est limite si elle ne faillit pas s'étrangler avec son breuvage quand elle entendit ça. Mais oui bien sûr, on y croit !

Voir quoi sinon le mur ? Aaah, les hallucinations commençaient. Il était dur pour Lunran de garder un air tout à fait sérieux pour lui répondre.

Oui les Dieux s'adressent à toi. Ne les offensent pas surtout, et écoutes les attentivement, sinon...

Mouahaha ! Elle se croirait prêtresse pour le coup. Trop la classe.
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