Eglantina
A la tombée de la nuit, ils étaient partis, Eglantina et son chargement tiré par ce vieux poney croulant. Une nuit banale qu'elle avait pensé, certes un peu frisquette, mais normale.
Elle connaissait le chemin, relier Annecy à Chambéry était monnaie courante, mais malgré tout elle était vigilante celle qu'on surnommait "Biquette", elle avait une légère tendance à voir du danger partout, c'était bien, dans certaine situation, mais là, seule au milieu de la forêt, qu'il y a-t-il de pire que de s'inventer des peurs ?
Est-ce que ce craquement venait d'une brindille écrasée par la roue de la charrette ?
Est-ce que cette brise n'était-elle pas plus forte qu'il y a quelques instants ?
N'était-ce pas une voix au fond des bois ?
Même le pas monotone de sa monture de l'endormait pas, mais là c'était la faute au froid qui lui piquait avec ardeur le bout des ses extrémités.
Soudain sa bête hennit, la pauvre Eglantina sursauta et tira d'une manière compulsive sur les rênes, le poney recracha de ses naseaux une buée opaque, et derrière ce nuage, elle cru apercevoir une forme, croire était le bon mot, car après un choc venu de d'on ne sait où le semi-cheval partit au triple galop, emportant la charrette dans sa course effrénée. Incapable de le contrôler, Eglantina s'accrochait d'une main à sa place, de l'autre se protégeait le visage des branches qui la percutait de plein fouet. La dernière chose qu'elle vu de la course, était ce tronc au milieu du chemin, celui-là même que le poney sauta sans difficulté, et toujours sur celui-ci que la charrette se renversa dans un bruit fracassant.
Le blanc.
Elle ne voyait rien, elle ne sentait quasiment rien non plus, et pourtant malgré tout. Eglantina se rendit compte qu'on la tirait, que deux mains froides étaient posées sur ses épaules, que son corps comme une poupée de chiffon était maintenant immobile à terre.
L'homme qui avait créer l'accident trouva sans peine sa bourse en cuir, pleine d'écus qui s'entrechoquaient entre eux. Le brigand rit joyeusement, heureux de son butin si facile.
Et ce rire gras était la dernière chose qu'elle entendit avant de perdre connaissance, dans le champ ou l'homme l'avait à présent lâchement abandonnée.
***
- Regarde, regarde on dirait quelqu'un couché là... Dit l'un des bons gardes de la cité de Chambéry
- Une vagabonde. Dit-l'autre On en veut pas ici, c'est sans sous, ça salit, ça gène.
- On fait comme on nous a dit ? La prison ? On dirait que ça respire encore, non ? C'pas risqué ?
- Avec le froid qui fait... M'enfin prend l'patron sera content qu'on ramène quelque chose.
***
Au fond d'une de ces prisons froides, c'est là sur un lit de paille que reposait Eglantina, les habits déchiré, le visage tuméfié mais vivante... Qui savait qu'elle se trouvait là, personne. Une bien triste nuit au final.
Elle connaissait le chemin, relier Annecy à Chambéry était monnaie courante, mais malgré tout elle était vigilante celle qu'on surnommait "Biquette", elle avait une légère tendance à voir du danger partout, c'était bien, dans certaine situation, mais là, seule au milieu de la forêt, qu'il y a-t-il de pire que de s'inventer des peurs ?
Est-ce que ce craquement venait d'une brindille écrasée par la roue de la charrette ?
Est-ce que cette brise n'était-elle pas plus forte qu'il y a quelques instants ?
N'était-ce pas une voix au fond des bois ?
Même le pas monotone de sa monture de l'endormait pas, mais là c'était la faute au froid qui lui piquait avec ardeur le bout des ses extrémités.
Soudain sa bête hennit, la pauvre Eglantina sursauta et tira d'une manière compulsive sur les rênes, le poney recracha de ses naseaux une buée opaque, et derrière ce nuage, elle cru apercevoir une forme, croire était le bon mot, car après un choc venu de d'on ne sait où le semi-cheval partit au triple galop, emportant la charrette dans sa course effrénée. Incapable de le contrôler, Eglantina s'accrochait d'une main à sa place, de l'autre se protégeait le visage des branches qui la percutait de plein fouet. La dernière chose qu'elle vu de la course, était ce tronc au milieu du chemin, celui-là même que le poney sauta sans difficulté, et toujours sur celui-ci que la charrette se renversa dans un bruit fracassant.
Le blanc.
Elle ne voyait rien, elle ne sentait quasiment rien non plus, et pourtant malgré tout. Eglantina se rendit compte qu'on la tirait, que deux mains froides étaient posées sur ses épaules, que son corps comme une poupée de chiffon était maintenant immobile à terre.
L'homme qui avait créer l'accident trouva sans peine sa bourse en cuir, pleine d'écus qui s'entrechoquaient entre eux. Le brigand rit joyeusement, heureux de son butin si facile.
Et ce rire gras était la dernière chose qu'elle entendit avant de perdre connaissance, dans le champ ou l'homme l'avait à présent lâchement abandonnée.
***
- Regarde, regarde on dirait quelqu'un couché là... Dit l'un des bons gardes de la cité de Chambéry
- Une vagabonde. Dit-l'autre On en veut pas ici, c'est sans sous, ça salit, ça gène.
- On fait comme on nous a dit ? La prison ? On dirait que ça respire encore, non ? C'pas risqué ?
- Avec le froid qui fait... M'enfin prend l'patron sera content qu'on ramène quelque chose.
***
Au fond d'une de ces prisons froides, c'est là sur un lit de paille que reposait Eglantina, les habits déchiré, le visage tuméfié mais vivante... Qui savait qu'elle se trouvait là, personne. Une bien triste nuit au final.