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[RP] Taļau !

Alycianne
- R'garde droit d'vant toi,
R'garde droit d'vant toi,
R'garde droit d'vant toi d'vant toi d'vant toi,
Que faisons nous ? Nous marchooons !
LalalÂlalala... J'adôre les excursiooOons !


Ou se chantonner un petit air afin de garder un pas ferme, bien que toute seule aux milieu des bois. Son poney ? Définitivement évaporé. Autour d'elle ? Des arbres, de la neige, des buissons qui s'accrochent aux vêtements, et surement de furieuses bêtes sauvages... Comme des poules. Ne pas y penser. Restons zen, restons calmes, suffit de rejoindre les autres et...

COUAINC !
- Haaaaaa ! Pour la calmitude, c'est raté.

C'était quoi, ça ? Une poule à tous les coups. Le cri d'une poule énervée se dirigeant probablement sur elle -elle aperçoit une forme sombre sur sa droite prenant son envol- pour la déchiqueter en petits morceaux rouges avec ses dents aiguisées comme le fil d'une épée ! Ni une ni deux, la gamine attrapa la première chose qu'elle avait sous la main : en l'occurrence un caillou qui trainait dans sa poche, et le lança les yeux fermés sur l'oiseau qu'elle avait entraperçu.


C'est bon ? Elle est partie, la vilaine poule ?
Ouvre un oeil, puis deux.
Pas de plume à l'horizon... Tu peux respirer, Alycianne !
Et d'avaler grandes goulées d'air, reprendre son souffle. Elle a bien failli y passer ! Puis elle fronce les sourcils, embêtée par quelque chose, quelque chose...

- Oh, mon caillou, 'faut que je le retrouve, sinon, sinon... Sinon c'est la panique : perdre un caillou, elle ? Elle s'en arracherait les cheveux.

La gamine se dirige donc dans la direction de son lancé, distingue une forme sombre dans la neige. Une sueur froide lui remonte le long de la colonne vertébrale. C'est la poule. Elle l'a eue ! Elle l'a tuée !
La fillette, morte de trouille, s'approche lentement, en grimaçant à chaque fois que la neige crisse sous son pas, de l'animal tué. Il semble bel et bien mort. Elle arrache une branche à un buisson, l'utilise comme bâton pour tapoter l'oiseau. Toujours aucun signe de vie.

Sauf si c'est pour faire du semblant et m'attaquer encore après...
Rien qu'à y penser, il lui faut fournir de gros efforts pour ne pas faire dans ses dessous. Bigre ! Seule, dans une forêt, avec une poule qui joue la morte ! Son cœur penche pour la fuite en gueulant un grand coup, tandis que son ciboulot (sisi, il sert bien à quelque chose, de temps en temps) lui intime de tordre le cou à l'animal une bonne fois pour toute.

Et d'écouter sa tête, pour une fois. Chope la bête rapidement, et Couik ! comme font les paysannes.


- T'es, t'es
, bon c'est fini ce babillement de chochotte ?, t'es morte la poule !
Pas mal fine, notre Alycianne. Et de regarder la bête de plus près.
- Mais, t'es un canard !

Pas si loin, le son d'un cor retentit.

- Je suis làààà, attendez-môaaaa !
Le caillou meurtrier est là, dans la neige. Elle le ramasse rapidement et, sa prise à la main, de courir dans la provenance du bruit. Elle finit par émerger, les boucles en bataille, dans une petite clairière où -ô miracle !- les autres sont là, prêts à repartir.

- Regardez ce que j'ai !
Et de lever haut le canard sauvage qu'elle a tué, toute fière, temps de gloire. Y'a pas six minutes elle faisait moins sa maline.

- Hector ! J'ai perdu mon poney, je vais monter avec vous !
Le serviteur l'aide à grimper devant lui sur sa monture. Elle, ne lâche pas son canard de la main.

- Maintenant, le sanglier ! Hue !

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Blanche_
De retour parmi les chasseurs, Blanche, remise à peine de ses émotions, cherchait à paraître à son meilleur, et à ce que personne ne se rende compte de son désarroi précédent. Mais c'était sans compter sur un buisson de roux tout près d'elle, qui alors qu'elle donna un coup de pied au flanc de sa bête pour la faire avancer plus vite, agrippa un pan de sa robe.

- Bon tu me lâche ! Oui! J’aimerais bien chasser tranquille. La forêt n’est peut-être pas assez grande pour toi c’est ça ? T’a un problème petit ! Hein, hein, qesta qesta qesta ! Tu veux te battre ? Ouais, ouais, c’est vrai tu m’impressionne ! Hou, j’ai peur !
- Enfin
! sembla répondre la branche, en restant bien accrochée, et en, même, déchirant un petit centimètre d'une robe hors de prix.
- Arrête de m’coller aux bottes ! C'est un modèle unique, de chez Attia des Julii, il vaut une FORTUNE !
- Mais qu’est ce que vous me racontez vous étiez entrain de me montrer par où est parti le sanglier
! éluda vite la question, une branche peu innocente.
- Un sanglier ! Ho j’en ai vu un beau qui passais y’a pas une minute ! Heu il est partit par là ! Suivez-moi ! Elle claqua les talons contre sa monture, qui bondit plus loin. Dans un déchirement dramatique, la robe s'ouvrit, un pan tomba à terre. L'on voyait, dans l'ouverture fendue indécente, la naissance d'un bas blanc comme neige, miraculeusement pur, noué par des rubans, et une chaussure si inadéquate pour chasser, en mule vénitienne crème, qu'elle faisait honneur à la réputation de l'hermine.

AAAAaaaaaaah ! Je suis blessée !
Du reste, techniquement c'était vrai. Un demi-centimètre carré bordeaux, qui s'imprégnait dans la soie pure, était témoin de la gravité de son état.
_________________
Riches, tenez bon !
Erwelyn, incarné par Aimbaud


Fière comme un bar tabac, Lynette se redressa sur son destrier, qui n'était nulle autre que la vieille Tralala qui allait bientôt clamser si elle continuait à tirer sur la corde comme ça, à la réflexion d'Aimbaud.

Évidemment que j'ai un bon œil ! Je reconnais tout de suite une crotte de sanglier quand j'en vois une moi, c'est pas comme ton veneur là-bas… Figures-toi qu'il l'a confondue avec un lapin noir ! Mouhahaha, un lapin noir, non mais franchement.

Un regard en douce se coula vers le jeune homme en question, dépité. Encore un avantage de la noblesse, c'est que les gueux n'allaient pas s'amuser à les contredire en public, d'autant plus si le noble en question était l'invité du propriétaire du domaine.
Un peu gênée de son comportement, son attention se tourna à nouveau vers le Josselinière.


Tu vas voir, encore un peu et je vais te le trouver moi ton sanglier !

Finalement cette chasse était plutôt sympa. Suffisait juste de repérer une crotte ou deux et on vous félicitait.
Le Baron aussi s'y mettait, faisant rosir les joues de la trentenaire en l'appelant jeune fille. Hiiii, il l'appelait jeune filleuh ! Dommage que Mahaut n'était pas là pour entendre ça, ça lui aurait évité de la traiter de vieille enluminure par la suite. Mais la brune ne semblait pas être dans les parages. Lynette emboita le pas aux deux hommes, la distance ne lui permettant pas d'entendre les plaisanteries graveleuses qui fusaient. De temps en temps, elle retournait son minois et scrutait l'horizon pour essayer d'apercevoir la ponette. Ça serait franchement pas de bol de la perdre en plein milieu de cette forêt, papapair serait vraiment pas content…

Collant encore au train des deux cavaliers, l'étoffe rouge remarquée par Aimbaud lui sauta elle aussi aux yeux. Au petit trot, elle s'approcha du tissu, l'œil circonspect. Il arrivait vraiment de drôles de choses en forêt. Ceci ne fit qu'augmenter l'inquiétude de la disparition de Mahaut, vite dissipée par la chevelure brune montée sur Petit Tonerre qui venait enfin de les rejoindre.
La découverte des empreintes par la ponette la remplit à nouveau de fieritude – oui j'ai osé ! – y avait pas à dire, les poneys roses assuraient grave à la chasse à courre !

D'un coup de rênes, elle repartit au grand galop, s'enfonçant dans les sous-bois.


Aller jeune fille, allons bouter du sanglier !
Hi haaaa !
Vers l'infini et l'au-delàaaAAAAAAARGH !


Et ce qui devait arriver arriva. Grisée par la course, Tralala se permit un dangereux écart pour éviter une grande racine, mais sans ralentir le pas. Rasant un grand chêne de trop près, une des branches à hauteur d'homme vint fouetter gaiement la cavalière et sa passagère, qui en moins de temps qu'il ne faut pour dire tarte à la myrtille, se retrouvèrent, la plus vieille à plat ventre et la plus jeune sur le dos, dans une grosse flaque de boue bien gluante et bien froide.
Lynette, visage collé dans la bouillasse, essaya de se relever tant bien que mal. Dans un bruit de succion fort ragoutant, elle décolla enfin son visage et le reste de son corps de la flaque boueuse.
Et évidemment, se mit à vociférer contre son canasson :


Espèce de saleté de – censuré par moi même – tu vas finir – censuré – dans une cave avec un – biiiiip - qui va te – bip bip bip – et mangée par des cochons !
Ah ! C'est pas Poneybouboule qui aurait fait une chose pareille, j'vous l'dis moi !

Si vous continuez à crier comme ça vous allez faire fuir le sanglier, dame.


Ce coup-ci c'est une œillade assassine qui se posa sur le fameux veneur qui lui ramenait Tralala par les rênes. Sans mot dire, elle attrapa sèchement ces dernières et tenta de remonter sur sa jument, lui promettant mille tourments et de souffrir dans d'atroces souffrances. Mais est-ce que vous avez déjà essayé de monter sur un canasson avec plusieurs livres de boue sur vos habits vous ?
Mahaut, incarné par Aimbaud
- Donc si je ne m'abuse, le château devrait être... hmm... par là !

Anatole hocha la tête avec vivacité, mais du sens gauche-droite.

- Nenni. C'est à gauche.
- Balivernes ! Je vais vous le prouver en deux secondes. Taiau, comme on dit.
- TAIAAAAUUUUUU !
- Mais pourquoi ils répètent tout ?
- C'est que taiau signifie que vous avez trouvé la bête.
- Ah ? Je croyais que c'était un cri viril. Je vais devoir m'exprimer de façon plus féminine.


Elle poussa Petit Tonnerre vers un bosquet et poursuivit en dépit des broussailles qui lui barraient le chemin.
Un bruissement s'éleva d'un bois proche.

- Ce doit être le château qui bouge pour qu'on le repère.
- C'est sûr, les châteaux sont très bien éduqués dans le pays.
- Regardez ! C'est un château poilu !


Elle regarda la boule de poils foncer furieusement vers l'est.


- Je dois dire que l'architecture locale me désarçonne. On dirait un cochon.
- C'est un sanglier ! Je n'ose y croire... Vous n'avez rien foutu et vous croisez un faon et un sanglier...
- Ah ? Je dois le signaler ? Pfff, j'ai bien envie de rentrer, moi. Je vais crier que je me suis tordu la cheville pis voilà. Préparez-vous. HALLALI !
- Hallali ?
- C'est plus féminin que Taïau, ils ne confondront pas. Tiens, c'est quoi ces bruits de cors ? Ils célèbrent la fin de la chasse ?
- Vous avez fait sonner l'hallali ! Ca veut dire que vous poursuivez la bête ! L'acte final ! Foncez !


Terrifiée, elle regarda les valets et leurs montures foncer et entrainer son poney dans la course.

- Haaaaaaaaaa ! Je fais quoiiiiiiii ? Il est coincé !
- Visez le de votre pique !
- Mais ça va lui faire maaaaaaaaaaal !
- Visez !


Elle lança sa pique, à l'aveugle.

- Non mais vers le sanglier, c'est mieux.


Ah, oui, détail intéressant. L'animal avait repris sa course, suivi des chiens.

- Non mais il a triché, vous avez vu ? Il a bougé. Bon, on rentre oui ou non ?
Aimbaud
[Nuf nuf : tu vas mourir]

Le

AAAAaaaaaaah ! Je suis blessée !

de Blanche, ne retint qu'une seconde l'attention de l'Aimbaud. En revanche l'échancrure élancée de sa robe, et le petit bout de cuisse qu'elle laissait à la vue de tous, lové entre des noeuds de satins, retint son attention une bonne demi-minute. Laps de temps qui devait jouer en sa défaveur dans la course au sanglier, puisque tous les veneurs lui passèrent sous le nez en faisant trembler le sol.

Le son du Cor le tira de sa léthargie et lui fit sursauter les éperons. Pet-Gaz réagit au quart de tour. Taïau ! Hallali ! Ils filèrent comme une étoile filante dans le sous-bois, catapultant des mottes de terre partout autour. Et soudain : c'est le drame. Une forme tout droit sortie d'un marécage putride dresse son horrible tête dans le passage, un monstre de boue et de jupons... une... Lynette ? Pet-Gaz a juste le temps d'esquiver en exécutant un saut de cabri suivit d'un redressement sur ses pattes arrières.

Lynette !... Tu es sauve ? C'est pas le moment de faire des pâtés de boue ! En chasse ! Yah !

Et de se marrer comme une baleine en claquant derechef la bride de sa monture. Il déboucha dans la foulée de chasseurs qui s'était amassée pour décrire un cercle autour du gibier. Le sanglier était là, acculé, rugissant et apeuré. Les chevaux piaffaient et cassaient les branches mortes sous leur poids, dès que la bestiole se ruait vers eux pour tenter de forcer une sortie.

Une pique ! Ordonna Aimbaud en redressant le collet de son cheval pour le maintenir à hauteur des veneurs.

Puis empoignant la lance qu'on lui tendait, il chargea au beau milieu de la ronde qui s'était formée, visant le sanglier sur le flanc. Dans le galop, il planta sa pointe avec toute la force de son bras à hauteur du gibier. Mais cestui-là fit un écart au même moment et frappa les jambes du cheval pour se sauver dessous-lui.


GROUuuIiiinnkk ggrrrnnuiiiiKK !

Le laissez pas s'enfuir !

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Erwelyn, incarné par Aimbaud


Botte enfilée dans un des étriers, la mainoise essayait toujours, tant bien que mal, de grimper sur Tralala. Recouverte de cette masse puante qu'elle n'allait pas supporter longtemps, elle était à la limite de perdre son sang-froid.

Vous voulez que je vous pousse aux fesse m'dame ?

Et voilà que le veneur s'y mettait.
Rhaaaa, il était hors de question que quelqu'un l'aide à grimper sur sa jument, elle n'était pas grabataire non plus.
Les rires étouffés du jeune homme posté juste à côté d'elle ne firent qu'augmenter son énervement, alors qu'Aimbaud lui donna le coup de grâce en lui passant à côté. Son rire moqueur raisonna encore un moment à ses oreilles et elle se décida à se tourner enfin vers le veneur, d'un air qui ne souffrait pas de refus.

Ne me touchez pas !
Tournez-vous et filez moi votre mantel vous ! Enfin non, donnez moi votre mantel et tournez-vous, sinon on va pas s'en sortir.
Il ne sera pas dit que ce fichu sanglier sera attrapé sans nous !


Ignorant copieusement le regard mécontent et implorant du jeune homme qui allait se geler les miches, elle posa le manteau sur la selle et se débarrassa en premier lieu de sa cape remplie de boue. Mais ces foutus nœuds attachant la robe dans le dos se retrouvant plein de bouillasse collante, il lui était impossible de les défaire elle même.
Bon, là c'était pas au veneur qu'elle allait demander ça quand même ! Heureusement qu'elle avait pris sur son cheval la jeune Ygerne, vers qui son regard se tourna.


Vite, aides-moi à enlever cette robe.

La petite était débrouillarde, et assez rapidement Lynette se retrouva à moitié nue, gardant tout de même la première couche de jupons qui n'avait pas trop souffert de la chute. Délestée de plusieurs livres, elle put enfin grimper sur son canasson. Un coup d'œil à Ygerne, doublé d'un sourire de satisfaction. Pas de se retrouver à moitié à poil sur son cheval, mais d'avoir réussi à remonter seule. Nameho !

Ramasses ces frusques pourries et remets-toi en selle.

Un simple mantel sur les épaules qui cachait son corset, bottines aux pieds, jupons volant au vent et bas crasseux, Lynette se mit en quête du groupe de chasseurs, guidée par les cris poussés. Et c'est une mainoise échevelée et visage recouvert de boue qui croisa enfin leur route, tous aux trousses du sanglier qui s'enfuyait en couinant.
Blanche_
Blanche ne se remettait toujours pas de la fuite de bébé faon, qui l'avait lâchement abandonnée dans un monde hostile et sombre. Il y avait des criminels partout, et ça, outre le fait de l'influence néfaste des ondes sadiques envoyées à son utérus, c'était un vrai problème pour son esprit simple et pur.
Oui, pur.
Considérez un instant cette génoise blonde, au coulis rose sur ses lèvres fraîches, à la douceur de vanille quand on lui baise le cou, regardez-la bien, et osez, osez seulement dire qu'elle n'est pas pure !

J'ai mal en dedans des cuisses, faillit-elle dire, en se massant des lombaires endoloris. Et il n'était, ni le fait d'une course effrénée à cheval, ni celui d'une branche épineuse un peu leste.
Non, c'était tout autre chose, mais comme nous l'avons dit, Blanche n'avait que faillit le dire, et pour ainsi clore le débat, ce qui n'était pas dit ne risquait pas d'entacher sa pureté, donc Blanche était pure, CQFD.


Oh, un bébé marcassin !
La faute de vocabulaire était touchante, elle avait cette façon d'inventer des mots, comme l'autre fois, où dans un bureau de poste lorsqu'elle y échangeait ses chevaux pour gagner Nevers au plus vite, elle avait insisté pour avoir un "cheval-femelle" ou une jumente, parce que c'est la même chose n'est-ce-pas, qu'une pouliche masculine, et un dada avec testicules ?

Derrière la petite masse marron clair, du marcassin qui couinait, une autre plus imposante se détacha : la mère, Mère, gros tas plein de muscles, au naseaux fumants recouverts de boue, sans classe aucune. Un cri retentit.

Et une satanique femelle !! ON VA LA SAIGNEER !

Oui, oui. Absolument pure.
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Riches, tenez bon !
Mahaut, incarné par Eusaias
[En Bourgogne, terrible Bourgogne, la bête est morte ce soir]

- Je trouve les forêts très humides. C'est vraiment pas un endroit où trainer. Regardez ! Il pousse de la mousse ! C'est bien la preuve que c'est pas habitable.
- Vous n'y habitez pas, vous y chassez.
- Ah je n'en suis pas sûre. Nous sommes ici depuis deux mois alors je pense qu'on devrait songer à s'installer.
- Deux heures ! Vous exagérez tout...
- Deux heures extrêmement longues ! Je crois que j'ai pris racine, veuillez vérifier, je ne sens plus mes talons.
- Vous êtes sur un poney, vos pieds ne peuvent pas prendre racine. Et d'ailleurs, poney ou pas, c'est impossible.
- Je dois m'habituer à mon nouvel environnement. Penser arbre. Devenir feuille.
- C'est ça...
- Si je ne bouge pas, ils me prendront pour un arbre. C'est du camouflage poussé à son plus haut degré. Regardez, ça y est ! Mes bras deviennent branches !
- Oui, c'est merveilleux. Vous êtes quelle sorte d'arbre au juste ?
- Un arbre joli.
- J'aurais du m'en douter... Mais de quelle espèce ?
- De l'espèce gentille. Mais pas trop gentille quand même, je ne veux pas qu'on me coupe parce que j'étais trop bonne. Non, je suis... Majestueuse. Mais avec des épines. Et une étoile en haut, pour faire joli.
- Un sapin, donc.
- Rose.
- Un sapin rose. Qui parle.
- C'est peut-être que vous avez un don et vous savez communiquer avec les plantes !
- Ben voyons. Et avec les animaux ?
- Petit poney se soulage régulièrement sur vos chausses, c'est qu'il vous aime bien.
- Ou que vous l'avez bien dressé. Bon, on fait quoi si on croise quelqu'un ?
- Rien. Ils ne me verront pas, je suis un arbre. Un sapin, rappelez-vous. Rose. Avec une étoile.Qui parle à ceux qui savent entendre la nature.
- Et si le sanglier approche ? Parce qu'au bruit, il doit pas être loin.
- S'il approche, je ne fais rien, les sangliers sont gentils avec les arbres. Roses. Avec une étoile. Qui parlent.
- Ben voyons, suis-je bêt... AAAAH ! Il approche !


Les cris des chiens étaient tout proches et le sanglier jaillit d'entre deux arbres. Anatole regarda paniqué autour de lui.


- Il faut grimper à un arbre, viiiiiite !
- Pas sur moi, hein ! J'ai des épines ! Pis vous risqueriez de m'abîmer. Une étoile de travers et je ne serai plus reyne des forêts qu'on aime ma verdure.


Anatole courut vers un arbre, chargé par le sanglier.


- Aaaaaaaaaaaaaaaah ! Mais réagissez ! Il est fou ! Il a dû être blessé !
- Non. Je suis devenue pacifiste en devenant arbre. Vous devriez faire pareil, je vous sens tendu.


Alerté par la voix de la cruche, le sanglier fit demi-tour et tenta de comprendre ce qui se passait. Confiante, Mahaut continuait à tendre les bras vers le haut, affichant clairement sa robe rose fuschia au regard porcin.
Après un court instant d'hésitation, le cochon-à-dents fonça sur la brune.


- Bougez vous !
- Je ne risque rien, vous dis-je ! Je suis un arbre rose avec une éto... AIEUUUUUUUU ! Il m'a foncée dessus !
- Par Aristote ! Vous n'avez rien ?
- Il a mis du sang sur ma juuuuupe !
- Vous vous en fichez, vous êtes un sapin, non ? Ca va, vous n'avez mal nulle part ?
- Pfff, une robe de Paris... regardez ! Il a déchiré sur une main au niveau de la cuisse ! A t-on idée d'être aussi borné avec la haute couture, hein ? On dirait un homme ! Je ne suis pas satisfaite, jeune homme !


Eloigné de quelques mètres le temps de s'arrêter, le sanglier hésitait. Foncer ou fuir ? Il avait passé plus d'une heure à fuir et n'en pouvait plus. Les chiens l'encerclaient et face à lui, un machin rose vif n'arrêtait pas de bouger en criant de façon stridente en levant un doigt façon maîtresse d'école. Allez, strike, rien que pour le doigt.


- C'était de la dentelle faite main qui... RESTEZ A VOTRE PLACE, VOULEZ-VOUS ? AAAAAAAAAH !


Elle dégaina son épée et la maintint droite devant elle, prête à tournoyer sur elle-même. Une technique de combat dite "de la truffe", ayant déjà fait ses preuves pendant la guerre. A l'époque, elle défendait ses poules. Là, elle vengeait son jupon. Deux raisons nettement plus valables que les guerres.
Le sanglier arriva tête baissé et s'empala sur l'épée. Sous le choc, la brune tomba sur les fesses, face à la bête.
Sonnée pendant un moment, elle regarda la bête tomber et les chiens se précipiter dessus. Les veneurs se précipitèrent pour les retirer et annoncèrent la nouvelle.


- La bête est morte. Félicitations, damoiselle. Une technique très... euh...
- Naturaliste. L'attaque du sapin, ça s'appelle. Le secret, c'est qu'il faut penser arbre, voyez-vous ? Tenez, mettez vos bras en l'air. Non, d'abord, aidez-moi à me relever. Oh, ma robe est fichue. Aimbaud devra m'en payer une, hein ? Bon, donc, penser arbre. Mettez vos bras en l'air. Agitez doucement vos doigts. Mais si, c'est la brise qui les agite. Mais non vous n'êtes pas ridicule ! Faites taire ces chiens, on ne s'entend plus pousser ! Bon, les racines, maintenant. Mettez-vous pieds nus. Mais siiiii, faites moi confiance !
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