[RP] Un duel au Cloaque, quoi d'plus normal ?

["Aux Fières Raclures", Le Cloaque]

La soirée avait si bien commencée pour Esculo.
Le saké coulait à flot, les jolies filles rigolaient de ses blagues -sauf une, la même que d'habitude, mais un jour il l'aurait cette Ria, il l'aurait-, les hommes payaient des tournées, signe de rentrée financière, et Kuan faisait encore des pitreries.

Bref, une soirée agréable jusque là.
C'est à ce moment que tout capota et que l'ambiance s'assombrit.

Un homme entra. Cet homme, Esculo le connaissait et ses premiers mots à son égard furent :

Ando ! Assassin !

D'un bond il se leva et se rua en bousculant tout qui se mettait sur son passage vers celui qui avait tué un des Lézards, un de ses frères du clan, et dont il avait cherché la trace de nombreux jours.
Personne n'avait prévu cette réaction brusque, pas même le rejeton de Mama Kasuga.

Surpris, celui-ci encaissa le coup de boule d'Esculo et s'effondra à terre avec le Lézard emporté dans son élan.
Roulant sur le planché sous le regard interloqué des clients présents, les deux hommes cherchaient à se cogner mais ils étaient bien trop proches pour se faire vraiment mal.

C'est un coup de genoux dans les parties faibles d'Esculo qui débloqua la situation. Profitant de son avantage, Ando écrasa son poing sur le si beau nez du jeune Lézard qui fit un bruit qui ne laissait rien présager de bon pour son avenir.

Le visage ensanglanté, Le Vil se roulait à terre, encaissant les coups de pieds dans les côtes en gémissant.
Jusqu'à ce qu'il arrive à arrêter les assauts répétées de son adversaire en agrippant une jambe et en parvenant à le déséquilibrer.
Relevé plus promptement qu'Ando, il prit une lame qui trainait et s'apprêtait à frapper.

Quelqu'un arrêta son bras alors qu'il avait commencé sa courbe meurtrière.
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Harassée par sa journée, Amaya se laissait vivre, bercée par le doux brouhaha que les hôtes de la gargote entretenaient.
Elle se sentait bien. Il faisait chaud.

Soudain une bousculade, des éclats de voix, puis ce goût douçâtre et ferreux au bord des lèvres quand elle y passa la langue... Un instant elle crut s'être mordue. Mais non, ce n'était pas son sang !

Elle entrouvrit les yeux au moment où une lame brillante accrocha son regard. D'un geste sec elle arrêta le bras qui la tenait.

Kuan ! Depuis quand embroche-t-on les crottes de nez de cette manière ?

Très vite elle se reprit lorsqu'elle se rendit compte que la crotte de nez en question semblait en bien mauvaise posture et que le moutard s'était fait la tête du Vil, artistiquement déstructurée.

Esculo, je suis persuadée que tu as de bonnes raison mais tu ne crois pas que vous pourriez faire ça ailleurs ?
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"comment dire et comment taire ?"

Ando ! Assassin !


Quel accueil pour celui qui venait en « ami » et se faisait une joie d’avoir enfin trouvé ces fameux lézards.


Que pouvait bien avoir à lui reprocher cet Esculo, qu’il n’avait rencontré qu’une seule fois, et très brièvement ?


Pourtant, avant même d’avoir reçu le premier coup, il avait déjà une bonne idée sur la réponse à cette question. Il avait bien enlevé une vie lors de sa dernière visite à Kiyosu, ici même, dans la ruelle, derrière cette même taverne …


Pour ce qui est de l’altercation, il laissa ses reflexes et son habileté au combat parler pour lui … même si, sans la jeune fille, cela lui aurait probablement coûté la vie.


Esculo, je suis persuadée que tu as de bonnes raison mais tu ne crois pas que vous pourriez faire ça ailleurs ?


Ando esquissa un rictus devant le nez ensanglanté de son adversaire.

Que t’arrive t-il l’ami ? Tu étais nettement plus amical la dernière fois à Géro … A moins qu’ce type d’accueil ne soit une tradition de ton clan …


Il s’empara d’une tasse au hasard sur la table, et la vida d’un trait.

A moins que … Cette soudaine agressivité n’ait un quelconque lien avec l’ancien taulier de ce trou à rat … Si c’est le cas, oui je l’ai tué ce pourri … J’y ai été contraint mais sache que ... jamais je n’ai regretté ce geste …



Sa respiration retrouvant peu à peu sa cadence normale, d’un rapide mouvement circulaire de la tête, il détailla la pièce ainsi que les personnes présentes.

Des femmes surtout, le tout agrémenté d’un pochtron roupillant dans un coin et d’un gamin haut comme trois pommes … Pas de quoi perdre la face ...

Espèce de...

Si Amaya n'avait pas retenu son bras, Esculo se serait de nouveau précipité vers Ando.

Tu oses te montrer ici, dans le quartier du Lézard, après avoir tué l'un des nôtres ?

Le jeune homme cracha en direction de son adversaire.

Tu mérites milles fois la mort dans d'atroces souffrances pour ca.

Il dégagea avec force son bras de l'emprise de la jeune femme.

Mais tu ne mourras pas ici. Non ! Je ne te ferais pas l'honneur de te tuer devant si peu de gens.

Le Lézard pointa un de ses doigts libres en direction du fils de Mama Kasuga.

Tes entrailles saliront le sable d'un dojo, tes larmes de souffrance et tes cris suppliants s'inscriront dans les mémoires, pour le plaisir de mon clan et des habitants du Cloaque.

Il planta son poignard sur la table à coté.

Je te défie dans un combat à mort, pour que tous puissent voir ta fin. Tu deviendras "Ando le misérable".

Il s'arrêta quelques secondes, un silence inhabituel avait gagné le lieu.

Vendredi, lorsque la lune aura pris la place du soleil, va au Dojo avec tes armes.

Après ses paroles, Esculo se détourna du fils Kasuga et se dirigea dans un coin sombre. Il ne chercha même pas à arrêter le saignement continu de son nez. Son bras tremblait, il devait calmer sa colère.
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Le jour du duel était arrivé.

Esculo avait passé ses dernières heures à aiguiser ses lames, le geste résigné.
Après avoir passé une dernière fois son doigt sur le tranchant de chaque dagues, il se dirigea vers le Dojo.
La lumière du soleil avait laissé la place à celle de la lune.

Sur la route il pensa à sa sœur, au clan, au Cloaque et à d'autres futilités telle que savoir qui s'occuperait de sa gargote si il venait à mourir, ou encore qui viendrait le voir ce soir.

Quelques minutes de marche plus tard, il arrivait au Dojo. C'était une place comme les autres, même pas grande, au centre de laquelle il y avait un cercle de sable avec des torches allumées pour délimiter la zone et éclairer les combattants.

Des gens étaient déjà là. Le mot avait circulé. Il y avait un combat à mort à Kiyosu qui impliquait un Lézard. Il ne fallait pas rater ca.

Le Lézard justement alla se placer au centre. Son adversaire était déjà présent et l'attendait avec un gourdin.

Immédiatement leurs regardes se croisèrent.

Esculo n'avait pas peur. Il avait déjà connu tellement de bagarres avec des morts à la clé.
Mais il avait une appréhension pour ce duel.
Ando n'avait pas l'air d'être n'importe qui, il suffisait de voir son regard, de voir ses muscles fins et si bien proportionnés.

Peu importe, Esculo chassa ses pensées, il devait maintenant se battre pour venger la mort d'un frère.

Il sortit ses dagues et se mit en position, prêt à lutter jusqu'à la mort.
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Un duel au dojo !


- Clakclakclakclakclakclakclakclakclakkk !!!!!!!!
- Clakclakclakclakclakclakclakclakclakkk !!!!!!!!
- Clakclakclakclakclakclakclakclakclakkk !!!!!!!!
- Clakclakclakclakclakclakclakclakclakkk !!!!!!!!


Bien sûr, pour rien au monde Wasabi et sa clique de cousins vauriens n’auraient loupé ça. Ils étaient là, au premier rang, prenant, comme à leur habitude, bruyamment parti pour le lézard. Bien qu'ils soient ennemis jurés, le Cloaque passait toujours avant tout pour le clan des « Sales Tronches de Rat » …


Tout les quatre exprimèrent ensemble leur déception quand, au coup de gong, ce fut l’autre qui prit immédiatement le dessus.


- Oooooooooooooooohhhhh …
- Oooooooooooooooohhhhh …
- Oooooooooooooooohhhhh …
- Oooooooooooooooohhhhh …


Suivit d’une salve simultané d’encouragements en faveur d’Esculo …


- Vas-y mon gars !!! R’prend toi !!!

- Tue le !!! Tue le !!!
- Tue le !!! Tue le !!!
- Tue le !!! Tue le !!!
- Tue le !!! Tue le !!!

Amaya était présente.
Elle avait promis.
De toute façon elle n’avait pas grand chose d’autre à faire ce jour là.

Comment ça pas grand-chose à faire ? Bon d’accord, toutes les excuses étaient bonnes pour remettre à plus tard.

Depuis son séjour au Sô, elle était devenue très inventive quant à l’utilisation du coton, le rendant suffisamment coupant pour immobiliser son adversaire si besoin s’en faisait sentir. Pour ce faire, jouant les apprentis sorciers, elle l’avait trempé dans une mixture faite de verre pilé et d’amidon de riz (eh oui elle s’employait aussi à réduire la surproduction céréalière) dans des proportions qui manquaient encore de précision mais qu’elle continuait sans relâche à affiner au prix de nombreuses estafilades sur les mains.
Elle avait aussi amélioré sa technique de pêche en bord de lac avec un fil enduit de bougie fondue.
C’est ce fil, lissé avec les doigts afin d’obtenir une épaisseur constante, qu’elle avait emporté avec elle, dans un nécessaire à couture, au Dojo.

Ils se faisaient face : Ando avec son gourdin, le Vil avec ses dagues.
Elle se pencha pour mieux voir. Ses dagues ? Mais qu’avait-il fait de son katana, qu’hier encore il arborait fièrement ?
Un moment d’inattention. Elle n’aurait pas dû quitter des yeux Esculo. Déjà il vacillait.

Allez relève-toi ! lançait son regard. Un coup dans les rotules, ce n’est rien à côté de ce que ton nez a pris l’autre soir !
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"comment dire et comment taire ?"

Son regard se posa d'abord sur Lymey la fleur de Lotus, la douce, aux formes si généreuses, puis sur Nakayama, toujours dans l'ombre, il y avait quelque chose de sensuelle dans la froideur qu'elle avait l'habitude d'afficher, ses yeux se posèrent enfin sur Amaya, celle qui sent bon, celle dont l'air lunatique lui donnait un genre si charmant. Toutes les trois jolies, toutes les trois lézardes.
Esculo n'avait même pas entendu le gong signalant le début du combat.

Et sa sœur l'avait prévenu..."Un jour ca te jouera des tours".

Évidement fallait que ca tombe dans un combat à mort.
Un coup avait été donné sur son genoux, ce qui lui fit perdre l'équilibre. Ça commençait bien.

Son adversaire était résigné...lui aussi.

Ando fonçait vers lui comme une brute, par instinct Esculo réussit à éviter le coup par un bon sur le coté. Des brutes, il avait déjà eu à en combattre, même soul.
Le Lézard en profita pour donner un coup de genoux dans le ventre d'Ando à son passage suivi directement d'un coup de dague visant la tête.
Mais cette tête justement, parvint à éviter la lame et Esculo ne fit que l'érafler, rien de bien méchant, mais les premières gouttes de sangs apparurent. Ce qui fit beugler le public.

Profitant de son avantage, le jeune homme donna un coups de tête à l'assassin de Scrat qui se retrouva à terre. Esculo lui lança :

Ton nez n'est pas encore cassé, mais ca viendra.

Sauf qu'Ando, il avait pas dit son dernier mot et le gourdin décrivit une courbe qui finit sa course dans les jambes d'Esculo. Celui-ci se retrouva donc lui aussi le corps allongé sur le sable.
Mais cette fois, c'est Ando qui avait été le plus rapide à se relever et massacrait à coups de gourdin le corps du jeune Lézard.

Que faire ? Les coups pleuvaient, il ne parvenait pas à se relever, son bras particulièrement était meurtri par les assauts répétés d'Ando.

Tentant le tout pour le tout, Esculo donna un coup de dague direction des jambes de son ennemi.
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Ando frappait et frappait, puis frappait encore … Il la tenait sa victoire.

Quand soudainement, une brulure d’une intensité insoutenable vint lui mordre la cuisse, lui soutirant un hurlement horrible.

AAAAAAAAAhhhhhhhhh !!!!!!!!!!!!!

Le bref coup d’œil, qu’il accorda ensuite à sa blessure, permit à son adversaire de retourner la situation et le manche de la dague vint lui percuter la mâchoire, un coup violent, qui le propulsa à nouveau sur le sable à présent teinté de larges tâches écarlates …


Déjà le lézard se relevait, le bucheron, toujours le cul par terre, mit toute sa force dans le coup suivant qui, sûrement, serait sa dernière chance. Son gourdin entama une nouvelle courbe, très large, avant de revenir s’écraser sur le visage déjà meurtrit de son adversaire … Peut être une nouvelle fois sur son nez … Il n’était pas bien sûr …


Ando voulu alors se relever mais, quand il se retrouva à quatre pattes, sa jambe droite refusa obstinément de lui obéir. Un rapide coup d’œil vers Esculo lui appris que lui, était déjà parvenu à se redresser …


Kuso …

Pensa t-il dans une grimace trahissant sa souffrance et sa résignation …

Son nez avait recommencé à saigner...et pas qu'un peu.

Il était déjà tout mou avant, qu'est-ce que ca allait donner maintenant ?
En tout cas, de l'extérieur, il devait pas être joli joli le Lézard, le visage plus rouge que jaune.

Il avait mal partout mais tenait encore debout, sans trop savoir comment. Ando lui, était à terre, dans l'incapacité de se relever.

Esculo en profita et commença à frapper. Il était pris par la frénésie du combat, ne réfléchissait plus qu'à donner des coups pour ne pas en recevoir, coups qui devenaient de plus en plus maladroits avec la fatigue et la perte de sang. Finalement, il ramassa une de ses dagues qu'il avait perdu dans le combat et frappa de nouveau au visage déjà bien amoché d'Ando, laissant une balafre assez profonde sur la joue du bûcheron, une marque à vie...vie qui ne durerait pas longtemps.

Le fiston de Mama Kasuga était vaincu et s'écroula à terre.

De la buée s'échappait de la bouche d'Esculo à un rythme rapide et régulier.

C'était l'heure ou il devait donner le coups de grâce, ou il devait tuer le tueur.
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