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[RP] Toutes les bonnes choses ont une fin

Guiz


La nuit se faisait de plus en noir, le temps s'égrainait doucement, le calme régnait enfin. Brig et Marie ne s'occupait pas de Guiz, ce qui lui allait parfaitement. Elle se savait pas seule, mais c'était tout comme. La fatigue et le froid grignotaient ses dernières forces. Elle tremblait contre son mur, la main toujours dans celle de Juju, attendant la mort.

Son esprit était vide, elle ne ressentait plus que le froid dévorant ses chairs meurtries. L'attente était longue, trop longue... La flamme de la bougie vacilla sous le courant d'air venant de la porte restée ouverte, ce qui attira le regard de Guiz. Tout vacillait cette nuit. Le monde ne serait pas le même au matin.

La fatigue se faisait de plus en plus forte. Le sommeil voulait emporter Guiz loin de cette nuit. Partir dans les bras de Morphée, oublier, laisser couler le temps sans s'en rendre compte. Puis se réveiller, ouvrir l'oeil sur la vérité, s'apercevoir que ce n'était pas un cauchemar. Comme chaque jour le soleil se lèverait, éclairant de ses rayons les étendues de neige autour du village, donnant l'espoir d'une nouvelle journée à ceux qui croyait encore à la vie. Il ne fallait pas dormir, la nuit devait durer, les événements deviendraient trop réel en plein jour.

Les perles de sueur firent leur réapparition sur le visage de Guiz, elle les essuya d'un revers de manche. Sentant son coeur s'emballer par moment, Guiz espéra que ça ne durerait plus. Le sang résonnait dans ses tempes, sa bouche était de plus en plus sèche, sans doute aurait elle demandé de l'eau si elle avait voulu survivre. Un instant, Guiz ferma les yeux. L'image de Juju s'afficha sur ses paupières clauses, souriante et pleine de vie comme à leur première rencontre. Puis ce fut celle de Lbb, parti trop tôt lui aussi, au début de l'hiver, ces deux amis patichons avaient quitter la vie sans avoir le temps de dire au revoir. Des larmes remontèrent du plus profond d'elle. Ses blessures suffiraient elles pour l'emporter à son tour...

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Brigandine
Brigandine après le choc et l'émotion, reprit peu à peu ses esprits. Le vent la glaçait. Si elles restaient ainsi, elles allaient toutes attraper la mort. Brigandine se releva péniblement. Elle regarda encore une fois Juju, se pencha, lui ferma les yeux. Puis regardant Guiz qui elle ne regardait plus rien et avait les yeux perdus dans un regard d'horizon sans fin, dit faiblement:

Je vais chercher la charette... prévenir la médicastre et ..mon sieur le curé... Et elle sortit.

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Guiz


La tête posée sur son bras valide, le visage près de celui de son amie, Guiz avait fini par sombrer dans le sommeil. La fatigue intense due à l’émotion s’ajoutait à celle que lui causaient ses blessures. L’atmosphère était lourde dans la petite maison réchauffée par les faibles rayons hivernaux. Aucun bruit ne se faisait entendre. Quelqu’un avait refermé la porte. Le soleil perçait par la petite fenêtre, donnant forme aux particules de poussières qui voletaient au gré des courants d’air.

La nuit avait fini par céder la place au jour. Guiz se réveilla en sueur, elle avait mal à la tête. Chacune des coupures de son corps la brulaient, pourtant elle grelottait de froid. Sans attache dans la vie son corps se laissait aller à la souffrance la torturant une dernière fois. Depuis la mort de Juju, son état ne faisait qu’empirer. Quelques jours plus tôt, le besoin de vivre pour soigner Juju l’aurait sans doute aidé à lutter contre le destin mais aujourd'hui, se battre n’avait plus aucun sens pour elle.

En relevant la tête, son œil unique se posa sur le corps sans vie devant elle. Il faudrait organiser les funérailles mais serait elle seulement en état pour y assister. Pour tout ce qu’elle avait fait pour sa ville, elle méritait une grande messe, sans aucun doute, si tous ceux qui l’avaient côtoyé se présentaient à l’église, le petit lieu de prière de Patay serait trop petit. Ensemble, elles avaient donné beaucoup de leur temps pour redonner les couleurs d’antant à leur village. Au bout de plusieurs mois, les deux femmes avaient eu besoin de prendre le large, de voir du pays.

Elles étaient parties, accompagnées par Nabounette et Charles. Ils avaient fait le tour du royaume, découvrant de nouveaux paysages, passant de temps en temps en taverne. Puis la lassitude les avait prit. Il était temps de rentrer à la maison. Une fois la décision prise, Guiz trouva un canasson capable de transporter leur barda et surtout les porter en cas de fatigue. Elles quittèrent donc Béziers, le cœur léger et les poches bien pleines. Ca avait été leur plus grosse erreur. Les événements s’étaient enchainés très vite, trop peut être. L’attaque les avait séparées, Nab avait préféré rester sur place, tandis que les deux femmes rentraient.

La mort de Juju avait renvoyé Guiz les pieds sur terre. Trop longtemps elles avaient été insouciantes et la réalité les avait rattrapées.

Nab... Il faudrait la prévenir, trouver les mots pour lui dire que sa tante les avaient quitté. Elle était encore loin de Patay et Guiz voulait être auprès d'elle pour lui annoncer la nouvelle. Elle s'occuperait d'elle si jamais elle survivait, c'était le minimum qu'elle pouvait encore faire pour Juju.

Son cœur s’emballait parfois quand la fièvre remontait d’un coup. Ces moments étaient trop souvent suivit de vertiges. Depuis des jours, elle mangeait de moins en moins, l’appétit l’avait quittée pendant le trajet de retour. Le monde se mit à tourner autour d’elle. Sa vision se troubla, elle avait l’impression qu’un essaim d’abeille bourdonnait dans sa tête. Un nouveau malaise. Jusque là, elle n'en avait eu qu’en bougeant, tant qu’elle restait assise contre le mur, il ne se passait rien. Son état empirait encore, elle le savait. Guiz reposa sa tête sur son bras sur la paillasse occupée par Juju. Essayant de calmer sa respiration en se concentrant dessus. Elle avait l’impression qu’elle allait étouffer. Le monde bougeait de plus en plus vite. Son estomac se nouait. Elle se redressa en espérant que ça aille un peu mieux. Se sentant de plus en plus faible, elle abandonna l’idée de se lever. Au contraire elle laissa glisser son corps en position allongée. Rien n’y faisait, la crise ne semblait pas vouloir s’arrêter. Elle grelottait de plus en plus. La fièvre montait encore. Elle ferma les yeux et se laissa partir.

Il faisait grand jour depuis des heures, elle avait tant à faire. Ses champs ne se cultiveraient pas tout seul. Il lui fallait préparer des réserves de bois pour l’hiver, faire quelques conserves, secouer les champignons dans les tamis pendant au plafond afin qu'ils sèchent convenablement. La taverne aussi réclamerait sa présence, les patichons picolaient plus que d'habitude, sans doute pour mieux supporter le froid qui s'installait. La journée promettait d’être chargée. Elle se hata donc d'attaquer sa journée. Le sourire aux lèvres elle traversait Patay pour se rendre à la mairie, quand un épais brouillard s’insinua dans la rue, enveloppant les passants dont elle ne reconnaissait plus le visage. Quand celui-ci se dissipa, il laissa la place à de grands arbres dont les feuilles filtraient la lumière pour la tamiser dans le sous bois. Un homme se trouvait au dessus d’elle, épée levée au dessus d’elle, la peur qu’elle ressentait était bien réelle. Son visage affichait un sourire victorieux. Elle mourrait dans cette forêt. Puis des gouttes chaudes l’arrosèrent. La tête de l’homme roula. De nouveau le brouillard s'empara de l'image pour laisser la place à une autre. Juju était partie à la recherche d’un tir bouchon, la grande cave du couvent était tel un paradis après avoir touché la mort du bout des doigts. Elles avaient bien l'intention de vider un maximum de bouteilles avant qu'on les découvre et les mettent à la porte.

Guiz s’agita dans son sommeil, levant son bras valide devant son visage. Criant, appelant à l’aide, hurlant le nom de Juju. La température montante l’emmenait dans un délire fiévreux. Son corps transpirant de toutes parts semblait rejeter les zones gonflées et rougies où les lames avaient entaillé sa peau. Ses vêtements s’étaient collés sur les plaies, arrêtant l’écoulement du sang mais aussi les empêchant de respirer correctement pour une bonne cicatrisation. L'infection avait mit du temps à se transmettre à tout les organes mais elle s'insinuait un peu à chaque minute écoulée.

Après des heures de souffrances et de folie, Aristote eut pitié d’elle et la laissa quitter son corps, lui permettant de rejoindre son amie.

C’en était fini des deux compères.

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