Audixia
Dès le réveil, la jeune fille avait senti quelque chose. Une impression sourde, son petit coeur se serrant sous les grosses couvertures qui la maintenait au chaud. Contre toute attente, un léger sourire se dessina sur son visage aux paupières encore closes. En effet, elle savait de longue date reconnaître chez elle certains signes qui ne trompaient pas. Avec une malice significative, elle prit grand soin à faire sa toilette, coiffant avec une patience qui ne lui ressemblait pas, son habituelle chevelure hirsute. Poursuivant son rituel du lever, elle enfila lentement ses épais bas de laine qu'elle conservait précieusement depuis qu'elle avait quitté sa Savoie natale. Enfin, elle se leva et se dirigea vers la cuisine. Sur le court chemin qui l'en séparait, la fillette se retrouva nez-à-nez avec une fenêtre. Si si, une fenêtre !
A nouveau, un pincement de coeur se fit sentir, plus pressant cette fois. Comme si la fenêtre fût douée de pouvoirs surnaturels, ce simple élément de façade modifia irrémédiablement le comportement de notre jeune héroïne. Cette dernière se fit hésitante. Ses yeux verts ne cessaient de naviguer entre l'huis et le garde-manger, donnant en direct les résultats du dilemme intérieur qui secouait sa petite cervelle. Pourtant la tempête fut aussi impressionnante qu'éphémère puisque l'enfant se précipita bientôt vers la réserve de nourriture. Les yeux brillants, les pommettes rosées, le teint rayonnant et les cheveux au vent, Audixia franchit l'espace qui la séparait du dernier obstacle entre ses mains et un fromage de chèvre de Couhé-Vérac sur sa feuille. Une fois cette formalité accomplie, elle était moins de deux minutes plus tard devant la porte d'entrée, un chèvre sous un bras, une miche de pain sous l'autre et les sabots aux pieds. Elle portait également un panier entre ses dents, un bonnet sur sa tête et s'échinait à enfiler ses gants, mais bon... En deux minutes aussi faut pas s'étonner. Il faut dire qu'elle était pressée la ch'tiote !
A mesure que sa main s'approchaient de la poignée, son sourire s'élargissait. Son coeur battait un rythme de plus en plus preste quand enfin elle ouvrit grand la porte aussi rapidement qu'on ôte un pansement particulièrement bien collé.
...
Comme aucun mot de lui venait à l'esprit pour traduire l'état d'excitation immense qui l'avait finalement submergée, elle lâcha son chargement, et se mit à courir. La raison de l'émoi de la fillette était assez simple : la neige. Tombant à gros flocons depuis la veille alors qu'elle partait en ronde elle recouvrait désormais le village d'un manteau raisonnablement épais. On pouvait s'étaler au beau milieu d'un champ et y dessiner en agitant les bras une figure aux allures angéliques, comme Audixia était en train de l'expérimenter. Mais on pouvait aussi et surtout, la façonner en boules. Et c'est ainsi que la jeune demoiselle se retrouva planquée derrière un tonneau au coin d'une ruelle passante à guetter l'arrivée de potentielles cibles. Quelques minutes plus tard, l'une d'elle se présenta justement. Visant aussi maladroitement qu'elle en avait l'habitude, l'enfant tira à peu près dans la direction de sa victime.
Et BAM ! Hahaha, en pleine tête Allydou !
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A nouveau, un pincement de coeur se fit sentir, plus pressant cette fois. Comme si la fenêtre fût douée de pouvoirs surnaturels, ce simple élément de façade modifia irrémédiablement le comportement de notre jeune héroïne. Cette dernière se fit hésitante. Ses yeux verts ne cessaient de naviguer entre l'huis et le garde-manger, donnant en direct les résultats du dilemme intérieur qui secouait sa petite cervelle. Pourtant la tempête fut aussi impressionnante qu'éphémère puisque l'enfant se précipita bientôt vers la réserve de nourriture. Les yeux brillants, les pommettes rosées, le teint rayonnant et les cheveux au vent, Audixia franchit l'espace qui la séparait du dernier obstacle entre ses mains et un fromage de chèvre de Couhé-Vérac sur sa feuille. Une fois cette formalité accomplie, elle était moins de deux minutes plus tard devant la porte d'entrée, un chèvre sous un bras, une miche de pain sous l'autre et les sabots aux pieds. Elle portait également un panier entre ses dents, un bonnet sur sa tête et s'échinait à enfiler ses gants, mais bon... En deux minutes aussi faut pas s'étonner. Il faut dire qu'elle était pressée la ch'tiote !
A mesure que sa main s'approchaient de la poignée, son sourire s'élargissait. Son coeur battait un rythme de plus en plus preste quand enfin elle ouvrit grand la porte aussi rapidement qu'on ôte un pansement particulièrement bien collé.
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Comme aucun mot de lui venait à l'esprit pour traduire l'état d'excitation immense qui l'avait finalement submergée, elle lâcha son chargement, et se mit à courir. La raison de l'émoi de la fillette était assez simple : la neige. Tombant à gros flocons depuis la veille alors qu'elle partait en ronde elle recouvrait désormais le village d'un manteau raisonnablement épais. On pouvait s'étaler au beau milieu d'un champ et y dessiner en agitant les bras une figure aux allures angéliques, comme Audixia était en train de l'expérimenter. Mais on pouvait aussi et surtout, la façonner en boules. Et c'est ainsi que la jeune demoiselle se retrouva planquée derrière un tonneau au coin d'une ruelle passante à guetter l'arrivée de potentielles cibles. Quelques minutes plus tard, l'une d'elle se présenta justement. Visant aussi maladroitement qu'elle en avait l'habitude, l'enfant tira à peu près dans la direction de sa victime.
Et BAM ! Hahaha, en pleine tête Allydou !
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