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[RP - Libre] Shirabyôshi : Les Premičres Fleurs.

--Sensu_no_desir




    Caresse-moi…

    Main qui remonte sur son cou, vive cambrure… Une silhouette se dessine au travers du panneau. Feuilles de riz qui laissent une ombre féminine s’y mouver. Lentement, onctueuse… Rejète sa chevelure, et la brossent de doux gestes. Un vêtement qu’elle remonte sur son corps, reins qui se creusent, bouche qu’elle maquille et parure qu’elle immisce dans son chignon… La jeune femme se prépare avec minutie dans un fond mélodieux de Shamisen.

    Embrasse-moi…

    Une seconde ombre apparait, toute autant voluptueuse que la première. Ses doigts papillotent, ses poignets caressent l'air, hanches qui ondulent… Elle danse. Son menton se détache dans un mouvement de tête droit et elle s’immobilise. Un pas, et ses mains viennes se poser sur les épaules de la première qui, assise, lui tourne le dos. Baiser qui se dépose sur une épaule nue et elle repart dans sa danse que renvoie la lumière tamisée du bateau.


    « Voluptae ? »
    « Hai, Sensu ? »
    « La Mère nous demande à la Maison Verte »


    Soupir…

    Je ne suis pas une femme. Je suis bien plus que cela ! Et pour me découvrir il te faudra avant tout cueillir baiser après baiser mes mots et mes révélations. Ou alors écoute… Observe. Prête l’oreille, homme, à mes chants et à mes Waka. Regarde-moi, mon corps danser pour toi. Mon rang est à la fois bien trop élevé pour m’offrir à toi et à la fois bien trop inférieure pour t’épouser. Je suis l’art en lui-même, la poésie, le chant et la danse. Je suis une Oiran, une… Première Fleur.


    « Nous ne quitterons peut-être pas le bateau longtemps. »
    « Et peut-être que nous aurons de quoi jouer… »


    Sourire coquin. De quoi jouer…

    Courtisane, amoureuse sans amant et parfois amante sans amour je donne mon corps au plus offrant. Tout cela dans la plus grande légalité, je fréquente époux, Seigneurs et Princes. J’ai le privilège de pouvoir aborder l’élite du monde sans que cela face l’objet de réprobation. Ainsi que de me coucher auprès toi, si tel est mon choix, dans le secret t'aimer...

    Sur bateau je vais de lieux en lieux, vers vous hommes qui n’attendent que ma voix et mes bras. Vous faisant spectacle de ma beauté et faisant mienne votre virilité sur mes eaux.

    Voluptae jette un coup d'œil au dessus de mon épaule, une mèche de ses cheveux frôle ma chaire. Sensible, je ferme les yeux. Elle, lit le vélin que je tiens dans ma main.


    « Hum... Il semblerait en effet que l’on ait besoin de « filles » dans le coin d’Oda.»
    «Les ‘distractions’ doivent manquer à ces mâles... »


    Nous éclatons toutes deux d’un rire cristallin. Moqueuse, nous échangeons entre nous un regard torve qui en disait long sur nos projets futur.

    Envie de ses lèvres…

    Mes délicieuses et moi avons toutes la même mère. C’est elle qui nous cueille, nous arrose… Et lorsque nos pétales se déploient, nous trouve riche compagnon qui saura nous aimer une fois. Mon voile n’est pas encore levé, mon parfum encore innocent mais moi… Je n’ai rien d’innocente. Je te croquerai à peine entré dans mon sillon. Et ne permettrai à aucune de mes compagnes de te toucher, tu es déjà mien.


_______________________
--La_matrone


La Matrone, qui elle n'a aucun désir, ou n'en provoque plus depuis si longtemps. Ses hanches se mouvent ses candeur, caresse le Kimono sans attirer les regards, voilà bien longtemps que sa croupe n'attirait que les mouches. On se méprend à sa vue, autrefois la vieille avait été des plus courtisées, une Tayû demandée qui avait le privilège de s'offrir à qui elle le voulait.
La plus belle, celle qu'on voulait par dessus tout. Après avoir été une des premières fleurs, l'amante à avoir elle était devenue la mère de tout ce rafiot. La vieille, autoritaire qui gardait un semblant de cette classe qui lui avait valut tant de convoitise chérissait chacune d'entre elle comme si elle les avait porté.

Keiko était la plus belle d'entre toute, ce matin là elle lui brossait les cheveux, lui chuchotant à l'oreille. Le rafiot allait bientôt se poser, de nouveaux clients, le Obi est nouée devant et les couleurs restent chatoyantes, tandis que les questions muettes trouvent un répondant plus cocasse.


« Nous arrivons en Oda. l'annonce est faîtes pas Haha, doucement
-Cela changera t-il vraiment quelque chose ?
-Tu es trop sûre de toi ma fille.
-Ce n'est pas comme si je ne le méritais pas, et vous le savez, Haha.
le regard qui répond à celui de l'effarouchée est sévère, la réponse claque
-A trop te vanter tu perdras de ta superbe.
-Et ces filles ? Sensu et...Volumata ?
répond la teigne sans trop se préoccuper de la vieille
-Elles ne te valent pas. Pas encore...
-Pas encore ? »


Keiko n'aura aucune réponse. Son paraitre est comme ce qu'elle est, elle ne doute pas, d'une fierté à vous couper tous vos effets mais qui a ce don de vous les attribuer, et ce même à n'importe quel vieux Bushi décrépi. La Matrone l'aime pour cela, elle lui ressemble, mais pour combien de temps encore ?
La mère est déjà partie sur le pont.


« On y est ! » l'une des enfants à les suivre partout le crit, elles sont arrivées.

Et alors, les hommes se présenteront, les pepettes dans les mains, les bourses où on les espères, de quoi renflouer le vieux navire, acheter de quoi repartir, pourquoi pas vendre une de ses filles ?
Ils n'auront qu'à passer, s'aventurer dans cette maison verte, maison mère, et la Matrone les accueillera, autoritaire comme à son habitude. Ils verront les filles et après mure réflexion choisiront. Car c'est comme cela que ça se passe, ils les regardent pendant longtemps et charmé par l'une d'entre-elle ils paieront la Mère, Haha, pour du bon temps passer avec. Les plus gradées, comme Keiko, Voluptae et Sensu, mais surtout Keiko, pourront juger elles aussi si le client leur va, pas autant qu'elles-le voudraient, dictées par la Matrone mais celles-ci auront tout le même le droit de répondre, Keiko de ne pas s'offrir, les autres n'auront rien à dire. Les plus audacieux tenteront même en sachant leur rang. Certains y arriveront, d'autres repartiront avec une tasse de thé.

Ici, on ne vend pas toujours de la coucherie, mais souvent du rêve.


« Bien. Rendons-nous à la maison verte. Maintenant. »

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--Keiko.


Jeux de hasard.
Tu es prise, suggestive pose, et tu t'y prends, car on te l'as appris comme ça, n'est ce pas. Le réveil sera brutal, dans les bras d'un homme qui change tous les soirs. Elle n'est pas une prostituée de bas étage, elle est la mieux, la Tayû. Dix-sept ans et une candeur juvénile à faire pâlir n'importe quels enfants qui essaie de faire le poid en face d'elle. Mais que crois-tu, sincèrement ? Que cela durera toujours ?
Prise chaque soir par un amant qu'elle a maintenant l'honneur de choisir, elle ne subit plus aucune des règles, elle les impose aux côtés de sa mère. Regardes toutes ses donzelles qui veulent ta place, délectes-toi sagement qu'elle ne l'auront jamais. Mais tu te trompes, provocante au premier abord, trop docile au second pour lasser à la fin. Pourtant tu fais envie, avec ses yeux qui minaudent, les lèvres bien peintes.

Keiko, tu sais tout. Tu les regarde qui se déhanche devant toi, tu es mieux, tu le sais. Et cet homme qui te fais la cour. Qu'as tu de plus, le prendras-tu ?
Keiko est fière, n'a plus rien d'innocente. Et quand elle regarde derrière les barrières de la cage qui la sépare des hommes, entrain de fumer son Kiseru aux côtés des autres filles qui trouvent d'autres occupation dont elle se contre fiche. Car tu es seule dans ce monde, tu y es la Reine et tu le sais.

Distraite, elle fait la cour, se pavane, tous les regards sont sur elle, c'est si beau, de se croire parfaite.
Enfant des rues tu étais, vendu tu fût, trop de conjugaisons je balance. Haha fût ta première mère, la seule, tu as déjà oubliés l'autre. Et tu murmure à son attention, de celui qui t'as prise en proie. Sait-il seulement ce qui l'attend ? Tout ce que tu lui veux ? Comment tu leur en veut, à tous ? Non. Sinon comment aurais-tu pu arriver là. Tu valais tellement mieux pourtant.

Tous on entendu parler d'elle. Trois rendez-vous et peut-être te laisseras tu aller avec eux. La Tayû se peinturlure encore, elle est seule cette fois. Et bientôt la matronne viendra, un bel homme au bras et tu devras conter, réciter, provoquer. Tu n'es là que pour plaire, alors au moins essaie de bien le faire. C'est ce qu'on lui avait dit, une vulgaire putain qui a dépassé toutes les autres pas sa beauté et son talent.
Travailles ton style, travailles ton shamisen, tes haikus, et apprends à agiter l'éventail. Des années qu'elle faisait cela, que tu fais cela, et ce pour arriver jusqu'où. Tu veux un époux, tu veux que le prochain qui entre te charmes et qu'il t'achète, tu ne pourras t'y refuser, car c'est ce pourquoi tu es née, pour séduire avec maladresse sans que ça en soit, pour penser être ici pour toi alors que tu n'est ici que pour qu'on te regarde, tu n'es rien d'autre qu'un joli vase.

Très joli.


_______________________
--Voluptae_no_charm


    Enfin l'arrivée. Le bateau s'approcha lentement des quais de Kiyosu, glissant avec légèreté et silence sur les eaux de la grande baie d'Oda. Nous fûmes bientôt averties de l'accostage prochain de notre embarcation. Ainsi, nous nous retrouvâmes bientôt sur le pont à descendre avec une précaution et une lenteur, toute calculée. Des démarches féminines, poussées à l'extrême par le déhanchement habile de nos corps, attirèrent le regard de bon nombre de passants. Nous n'avions pas appris cela en un jour, et c'était bien là la clé de notre succès : un long enseignement, puis l'entraînement rigoureux.

    Ainsi et alors que nous avions à peine posé le pied sur la terre d'Oda, l'attention nous était déjà toute acquise. Les formes de deux courtisanes ondulant au rythme de leur marche. Aujourd'hui rejoignant la maison verte, la maison de leur mère. Demain peut-être sur les routes du kuni à chercher une gargote prête à nous accueillir pour combler les envies de clients auxquels la douceur féminine avait trop longtemps manqué.


    « Que crois-tu que notre mère attend de nous ? »
    « Probablement la même chose que d'habitude. »
    « Peut-être a t-elle des instructions précises. Ho pourvu que l'on ne soit pas trop encadrées. La liberté est tellement plus appréciable. »


    Le dos de mes doigts effleurèrent légèrement la main de ma compagne. Cela faisait quelques temps que nous n'avions reçu les langoureuses caresses d'un homme. Le temps d'un simple voyage en bateau mais qui toujours paraît trop long, lorsque l'on a goûté aux plaisirs de notre condition. Pourtant bientôt notre mère nous présenterait de nouveaux amants. Probablement l'histoire d'une seule nuit mais qui resterait gravée longtemps dans les mémoires, surtout masculines.

    L'établissement de référence se dessinait en tout cas. Cheminant tranquillement entre les rues, mais sans toutefois nous attarder, nous nous en approchions avec une rapidité toute empreinte de lenteur. Un équilibre précaire qui régissait toute notre vie. Il fallait chaque jour savoir analyser et évaluer la façon de faire qui comblerait au mieux. Un peu plus tard, nous devions nous retrouver en face de notre mère...


_________________
--Sensu_no_desir


    « La douleur est pour nous une composante de la beauté. Tes pieds souffriront, tes doigts saigneront. Même t’assoir et dormir sera douloureux. Tu ne pourras pas prétendre être une vraie Shirabyoshi, tant que tu n’arriveras pas, d’un simple regard, à détourner un homme de son chemin. »*

    Je sens les regards sur notre passage, j’y prends plaisir, j’adore ça ! Un homme s’approche. Je ne le regarde pas, virginale et énigmatique. Je suis une poupée au teint parfait qui s’avance lentement. Nous allons nous croiser et au dernier moment, sans que mon visage ne bouge, mes yeux se plantent dans les siens. Je le capture, je le fais mien et je l’abandonne. Lui ne se détache plus de ma silhouette et trébuche.

    « Souviens toi de cela Sensu. Les Shirabyōshi ne sont pas des courtisanes et nous ne sommes pas des épouses. Nous vendons nos talents ! Pas nos corps… Nous créons un monde magique. Un univers dédié à la beauté. Être une Première Fleur c’est être une œuvre d’art vivante ! » *

    Je vis là où les fleurs de cerisier clochetent dans la chevelure des filles, où la montagne embrasse la neige… Je vis au son des cordes et des danses, au pays des lucioles et des bouches en cœurs. Tant d’année à apprendre à comment parler, comment dévoiler et comment cacher. Comment mener les hommes à moi… Laissez-moi vous tromper, venez me chercher. Mes lèvres, coquines, s’étirent en un sourire moqueur. Oh oui, troublez-moi ! Laissez-moi faire semblant.

    Tenta, qui m’a prise sous son aile à mes treize ans marche devant ma camarade et moi-même. Elle m’a écarté de la ville pour me mener avec les ainées sur les barques. Nous y avons connu des garçons, jeu d’amitiés mais jamais d’homme, jamais de caresses dues à une femme. Nous arrivons devant la Maison Verte, en gravissons les marches. Elle n’est pas ravit mais il est temps. A cause de keiko. Cette garce de Keiko ! J’en garde encore le souvenir du bâton. Elle aimait ça…. M’enlaidir. Nouveau sourire, narquois. Je ne suis plus une enfant, j’ai grandis.

    La porte s’ouvre. On nous mène devant la Mère. « Elle » est là aussi… Nous nous inclinons. Tenta, étant devant moi me cache, me protège. La Mère souhaite nous voir, Tenta s’écarte et je me redresse comme me déployant devant elles. Je ne suis plus une enfant… Mes cuisses son pleines comme mes seins arrondissant ma silhouette, mon corps se dresse dans une chute de rein naturelle et ma bouche est un fruit savoureux. Il n’y a que mon regard si faussement biche, je le baisse humblement pour qu’elles n’y voient mon insolente victoire.




* Tiré de « Mémoire d’une Geisha ».
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Esculo
Esculo, penché au dessus d' un abreuvoir dans lequel il venait de plonger la tête pour dégriser, regardait son reflet. L'image qui lui était présentée ondulait sous les gouttes d'eau qui tombaient à rythme régulier de sa longues chevelure brunes. Malgré cela, il pouvait discerner les fines lèvres, le menton carré, le regard sombre et le nez cassé suite à une bagarre. L'ensemble donnait un visage dur et relativement beau.

Le jeune Lézard d'une bonne vingtaine d'années se redressa. Il était torse nu, mettant à la vue de tous ses muscles saillants et de nombreuses cicatrices, dont beaucoup étaient des trophées de divers soirées passées dans Le Cloaque à donner des coups autant qu'en recevoir. Un de ses passe-temps favoris avec le saké et les femmes. Le tatouage d'une sakoura était représenté sur l'omoplate, un autre, représentant un Lézard, couvrait son avant bras gauche.

Le vil vérifia que les deux dagues qui ne le quittaient jamais étaient bien accrochées à son hakama noir.

Son regard fut attiré par des jambes longues et fines, des hanches gracieuses et des formes appétissantes, qu'on devinait sous les tissus des jolis brins qui passaient dans un déhanché envoutant devant lui.
Ses yeux continuèrent leur route jusqu'aux visages tout aussi charmants les uns que les autres.

Le séducteur se dit qu'il avait face à lui de nouvelles proies. De l'extérieur, il essayait de garder son apparence indifférente, à l'intérieur il jubilait. Un nouvel arrivage de jolies filles, de quoi lui rendre tous ces sens malgré la tendance de sa tête à continuer la fête d'hier soir en tapant du tambour.

Mais la raison le rappela à l'ordre. Il avait une expédition à préparer. Il regarda donc s'éloigner le convoi tant convoité en soupirant. Puis se dirigea vers le centre du Cloaque en maugréant.

Un autre jour peut-être...
--La_matrone


    ~Le soir venu.


« Hey ! Toi ! Ca t'dis t'venir tester une de nos filles ? »

Et le mignon se casse, il s'en va s'en demander son reste. Haha soupira, certes elle n'était plus de la dernière pluie, mais toutes ses filles savaient y faire. Elle empreinte les quelques marches et monte dans les étages. Là les filles se prépare avant que la nuit tombe. Keiko, Voluptae, Sensu, Tenta.

Keiko était la plus belle, mais bien trop effarouchée pour rester la plus en vue. Elle se perdrait à force de considérer sa place comme aquise.
La croupe se balance mollement, dans ce mouvement qui autrefois les faisait tous bavé. La vieille ouvre le paravent, celui de où Voluptae & Sensu se prépare. Haha s'est toujours demandé ce que trafiquait les deux ensemble, mais au fond, ça ne pouvait être qu'un atout pour la maison.


« Voluptae-chan, Sensu-chan. Allez vous installer aux barreaux. Les hommes attendent, ça ne se contient pas facilement ce genre de bestioles. »

Aucun sourire, rien, elle continu son chemin. Aucun besoin de passer par toutes les chambres, les bruits fait pas les deux novices ramettera bien toutes les autres.
Seule Keiko restera dans sa chambre, son rendez-vous arrivera, paiera la somme avec Haha et en aura le droit pour son argent. Seule Keiko décidera si à la fin du premier rendez vous elle souhaitera un second, la coucherie ne sera pas avant le troisième, ici, on en vend pas du fricotage mais du fantasme.

Les autres filles seront assissent derrière les barreaux, la grille, dans la cage qui donne sur la rue, ou tous peuvent les admirer.
Seulement alors, quand le représentant masculin aura choisit avec qui il veut passer la soirée il viendra se présenter devant Haha a qui il paiera la somme avant d'être envoyé en des lieux plus intimes, selon le rang de la principale intéressée.

La Matrone sonne la cloche, les donzelles se précipitent, allume leur pipe et prépare leur thé. Déjà chacune d'entre elle se pavane, assise derrière la grille, et tous sont là à les regarder comme des chien en face d'un os.
Le sourire s'étire


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--Voluptae_no_charm


    Quand Haha passent nous prévenir, nous sommes déjà prêtes... enfin presque. Dans un grand baquet d'eau chaude où nous nous sommes d'abord lavées, nous nous prélassons maintenant tranquillement. Sensu me tourne le dos, elle est entre mes jambes et mes bras l'enlacent avec une tendresse certaine. Mes doigts effleurent sa peau fine et douce, mais Haha n'y prête visiblement pas attention. Cela n'a sans doute aucune importance. C'est une vieille habitude, que nous entretenons depuis que nous nous sommes rencontrées, encore enfant. Des caresses qui éveillent notre sensualité et l'exacerbe pour donner forme à ce qui sera notre principal atout de séduction.

    Mollement, nous nous levons et j'aide Sensu à s'habiller, puis les rôles s'inversent. Le maquillage est enfin appliqué. Et nous quittons notre cachette, derrière le paravent, pour nous diriger vers les barreaux derrière lesquels nous ferons miroiter aux passants des rêves inaccessibles. Certaines fument de l'opium, pour ma part, je me contente de manier avec habilité le chasen. Bientôt, le thé mousse avec légèreté, il est prêt. Je me penche auprès de l'oreille de Sensu.

    « Veux-tu un chawan ? »
    « Hai. Je veux bien. »
    « Garder les idées claires est sans doute mieux. Je ne sais comment les fumeuses réussissent à envoûter leurs clients. Sans doute sont-ils de moindre qualité. »


    Un léger sourire étire le coin de ma bouche. J'effleure du bout de mes lèvres la nuque découverte de ma soeur avant de me reculer. Je lui tends alors le bol que je viens de préparer et le pose devant elle. Je recommence alors, exprimant dans mes mouvements la grâce dont chacune d'entre nous est l'habituée.

    Nous sommes presque toute agenouillées, mettant en avant notre chute de rein creusée, ou notre buste ferme selon l'angle d'exposition à la vue des clients potentiels. Haha attend plus loin ceux qui voudront payer pour pouvoir nous rencontrer en privée. Ou peut-être pour se voir refuser ce prestige. Le thé est prêt et je me redresse, menton relevé et bouche entrouverte, pour détailler ceux qui passent devant nous. Capter les regards et faire tourner la tête d'un homme en une oeillade est toujours un défi, mais aussi notre but. Je plisse légèrement le coin de la bouche, expression légèrement boudeuse, comme une enfant qui ne trouve pas dans le paquet le cadeau espéré. Les hommes d'Oda, pour ce que nous en avons vu jusque là, ne paraissent pas exceptionnels. Reste l'espoir que les perles rares sortent de leurs cachettes.


    « Effectivement, Oda a besoin de nous. J'ai bien l'impression que les habitants de cette province devraient apprendre à prendre du bon temps... »


_________________
--Tenta_no_sublime



    « Partager l'oreiller de l'amour
    Caresser sa porte aux joyaux et prendre
    La main de la jeune fille qui alors s'empare de son
    Bâton de jade... »


    [Maître de Kanbun]

    Tu es un médiateur entre les rêves subtils et la triste réalité, une shirabyôshi.

    Tu viens d’une grande maison nippone, comme toutes les autres courtisanes qui déambulent d’un pas gracieux dans les rues d’Oda, qui mènent à la maison verte. Vos formes sont gracieuses et sublimes, sans être vulgaires et indécises, un juste équilibre règne dans l’atmosphère que dégage votre marche.
    Dès tes premiers pas, tu attires les regards. Tu es ravissante, tu as hérité de la beauté de ta mère, qui elle même était courtisane. Ce métier et les atouts charnels qui en convergent coulent dans tes veines, sont présents dans la moindre goutte de ton sang. Tu sais réaliser les fantasmes de n’importe quel homme, et ce même sans coucherie. Tel est le but des Premières fleurs.

    Le séduisant cortège s’approche de la maison verte, éclairant la journée des Hommes d’un plus bel éclat que celui des quelques rayons de soleils qui percent le ciel nuageux. Tu es observée, tu le sais, tu le sens. Ton port de tête, fier et altier, se décline lentement.Tu regardes un homme, un brun ténébreux aux muscles durcis et saillants à point, comme tu les aimes. Il ne cesse de vous admirer, ne décrochant pas son regard. Par dessus ton épaule, tu esquisses un sourire, charnel et tentateur. Tu regardes à nouveau devant toi.
    « Il sera mien », dis-tu d’un murmure imperceptible.
    Simple évidence.

    Suite à une entrevue avec Haha, la Mère, tu te prépares. Un bain chaud ravive ton esprit charmeur. Puis, tu te peinturlures d’Oshiroi, cette poudre blanche qui te recouvres le visage et rend ton teint si parfait. Tu enfiles ensuite une robe de brocart aux couleurs vives, une coiffure soignée, ornée de longues épingles orangées et dorées. Tu noues l’obi de ton kimono et te chausses de hautes geta noires, tu peaufines ensuite ton maquillage. Tu es prête, prête à faire rêver.

    La sonne cloche.

    Tu te hâtes, te précipites vers la salle aux barreaux. Tu t’assoies, en compagnie des autres shirabyôshi qui s’occupent à leur manière. Toi, tu saisis ton kiseru. Tu remplis son extrémité d’herbes, et commences à fumer. Tu regardes à travers les barreaux, des hommes sont déjà présents et vous admirent, les Délicieuses. Toi, aussi tu leur lances des regards, emplis d’attrait et de prestige. Tu es exposée, attisant le désir des esprits masculins. Tu regardes ensuite Sensu, cette gamine que tu as prise sous ton aile depuis quelques années. Tu avais juré de la faire courtisane, tu as réussis. Tu lui adresses un sourire hautain et détestable, de ces sourires qui portent un message inaudible. A la vue, des premières fleurs, des cris amusés et enjoués fusent au dehors.

    Le charme est ton mot d’ordre, le raffinement ton credo et la tentation ta raison...


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Kazushi
Des politiciens tous plus corrompus les uns que les autres...voila ce qui avait poussé cet ancien Général, ce Grand Chambellan du Mantoru Impérial à partir en retraite chez les moines shintoistes.
Il avait ressentit un puissant besoin de se retrouver en communion avec ses ancêtres et retrouver l'espoir en l'espèce humaine, essayant de se convaincre lui même que l'homme n'était pas seulement un tas d'immondices constitué d'arrogance, de complaisance, d'avidité, de nonchalance, d'insolence ou encore de présomption bien trop haute de ses propres facultés physiques ou mentales...bien sur certains se trouvaient là par dévotion mais qui, sur cette terre, est vraiment apte à juger l'Homme ?

Cette période d'ascétisme lui avait rendu son vigueur d'antan, à l'époque ou il avait vaincu maints adversaires sur le champ de bataille, lors de duels ou lors de l'affrontement de leurs armées, cette époque où il était le grand guerrier Miyamoto.

Il avait vieilli et maintenant trentenaire bien avancé et dans la force de l'âge, la fatigue et les douleurs dues à ses nombreuses blessures se faisaient ressentir plus encore à chaque printemps, il s'etait marié, avait reçu son plus beau cadeau de la part des dieux, Luang sa fille, puis son épouse Tomoe avait succombé de la fièvre.
Homme brisé par une vie de conflits, cherchant et redoutant le repos du guerriers...c'est dire que la retraite était nécessaire.

Il marchait de bon pas dans les rues, regardant autour de lui, son œil ayant retrouvé sa vivacité de fier guerrier et la tête haute comme le fier patriarche Miyamoto qu'il était.
Une enseigne accrocha alors son regard...des Geisha en Oda ? Dieux que le monde changeait vite.

Ces mois d'errances et d'abstinence lui avait fait oublier à quoi ressemblait une femme...il regarda donc ce qu'il s'y passait avec curiosité.

Après avoir esquissé un léger sourire il reprit sa route, car la charte du Mantoru n'aller pas travailler sur elle même sans aide...

_________________

--Keiko.



Keiko attend, peinturlurée, jolie comme un coeur. Tu t'ennuies, tu descend, ce soir ne sera pas le bon, aucune envie, tu as dis à La Matrone que ce soir tu ne recevrais pas celui qu'elle t'as proposé. C'est toi qui choisis, autant en profiter. Il n'étais pas à ton goût, tu mérites mieux, toujours mieux.

Les pieds nus descendent sans se presser. Parée d'un kimono aux couleurs chatoyantes et aux motifs de lotus bleus qui se baladent sur le tissus.
Les courtisanes paradent, tu entends les bruits qui viennent des chambres, sourire qui s'étend sur le visage, narquois.
Ce ne sera pas le dernier, déjà dans la cour ou la nuit commence à tomber tu te prends d'une envie soudaine d'aller rappeler à l'ordre les piailleuses qui...piaillent ?

Le paravent s'ouvre, violemment, tu veux qu'on te vois, qu'on te remarque, qu'on te désire. Le nez mutin se plisse sur un visage d'une candeur passée le tout s'élevant sur un corps aux courbes avantageuses qui fait tout ton charme.

Les noisettes se lèvent pour faire face à un attroupement d'hommes qui te serviras sûrement à mieux parader, et tu n'es pas sans oublier celui qui est le mieux vêtu, d'une manière des plus nobles.
Si tu as atteins ce rang si tôt c'est bien pour se dérider dans un faciès qui n'est pas sans plaire.

L'oeillade ne tarde pas, et seule debout ou milieu de ce tas de femmes plus belles les une que les autres mais qui n'égaleront jamais ta tenue tu portes le kiseru à tes lèvres.
Certaines trouvent que l'opium est un mauvais remède, tu préfères quelque chose de plus doux. Le regard se fait coquin, les lèvres épousent le foyer, longuement, pour relâcher la fumer avec langueur.

Tu le fixe, prise par le regard d'un homme dans la force de l'âge. Tu préfères cela, et tu le prouve le sourire au coin des lèvres, l'expérience de l'âge et de la vie rende les hommes beaux. La noblesse du matient est prisé parmi ce monde de femme, surtout par toi.

Tu es cette femme prisée qui vaut si cher, aussi bien à leur côtés que dans leur bourse, au singulier biensûr.
Tu repars, les hanches se laissent aller dans un mouvement lent et gracieux souligné par le Obi serré comme elle sait le faire.

Keiko le laisse partir avec un sourire, sa parade n'est pas fini, à lui de jouer.



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--Sensu_no_desir


    Je suis une garce…

    Mollement… Pour elle ! Moi je me lève brusquement, jetant de l’eau partout, la faisant éclabousser sur les bords et éclater contre mes mollets. Mes jambes se frottant l’une contre l’autre tandis que je soulève ma chevelure pour les tortiller et en presser l’eau avant de les secouer tout autour de moi en riant. Je sors. Écarte le drap que ma Délicieuse me tend, le rejète. Je suis nue, fière et je veux qu'elle me caresse de ses yeux. Mon visage, au menton pointu se dresse légèrement, orgueilleuse, vicieuse… Je lui souris à ma Délicieuse, oh oui la provoque de mon regard brillant d’envie, de malice, une envie de jouer.

    Amuse-moi…

    Un sourire lumineux, aux lèvres ombrées, ma langue se faufile et suis lentement la ligne droite de mes dents d’une blancheur puritaine. J’avance vers Voluptae et elle recule. Ma Délicieuse… Elle me regarde, ne me lâche pas de son regard qui commence à bruler pour moi. Elle me veut. Une, puis l’autre… Je pose mes mains de chaque coté de sa tête contre le mur avant d’apposer mon sourire contre ses lèvres. Je continue de sourire contre sa bouche et mes mains descendent pour lui retirer le drap qu’elle a déjà noué autour de son corps. Trop vite…

    Laisse-moi m’abreuver…

    Comme une prière entendue sa langue vint gouter ma lèvre. Je ne souris plus, je l’embrasse, dévore ses lèvres mouillées et mon genou écarte ses jambes. Le dos de ma cuisse… Je m’écarte soudainement, brusquement et l’abandonne en riant. Je me punis moi-même, je me serai bien attardée contre son corps humide et les larmes d’eau qui s’écoulaient à la source de nos poitrines. Mais je préfère les hommes, mille fois les hommes. Ils me sont une terre inconnue que j’ai hâte de découvrir.


    « Habillons-nous maintenant »
    « Tu sais ce que tu es ? »
    « Je sais… »


    Rire, position provocante, sourires échangés…

    « Ce soir Voluptae. Toi… Et Moi.»

    Lui dis-je en la pointant du doigt puis moi-même en lui lançant un baiser de sale peste. Mais il est temps… Les hommes nous attendent !


    [Dans la « cage »]

    Où es-tu ?

    Où te caches-tu ? Mâle qui éveillera mes sens ? Vous passez et repassez, hommes plus beaux les uns que les autres mais aucun n’est pour moi. Je reste dans l’ombre à vous regarder sans que vous m’attiriez, sans que vous m’intéressiez. Je fais mine de vous ignorer, me cache. Faussement humble. Je ne veux pas de lui, ou de cet autre. Je me cache d’eux qui de ma vertu se voudraient emparer. Je les laisses à mes délicieuses, je t’attends. Et pendant se temps je prends le thé des mains de Voluptea qui me fait signe de son envie en frôlant mes doigts. Oui… Moi aussi. Tu es douce, chaude… Mais je veux un mâle, une bête. Qui me traquera de son regard, qui m’apprendra…

    Regarde-moi…

    Mais où te caches-tu ? Passe par là. Que je danse pour toi. Que dans la lumière je me dévoile à toi. Je suis jalouse mais je me tairai, garce et te le montrerai. Je suis follement gouteuse, mais c’est de toi que je me nourrirai. Je chanterai à ton oreille : « Prends-moi… » Et je me déroberai. Longtemps… Jusqu'à ce que tu me possède de force. Et qu’en sueur tu me délaisse. Je te traquerai, te fuirai… Ferai voler mes éventails, cambrerai mon corps comme il le faut et incarnerai Ton fantasme vivant. Lorsque que je te dénicherai… Je te séduirai sans jamais me donner. Te ferai croire que je ne te veux mais te chérirai en secret pour ensuite ne vouloir que toi avant de disparaître. Je te rendrai fou et te répèterai que…

    Je suis entièrement à toi…

    Ce ne sera donc pas pour ce soir… Alors je délaisse le thé et attrape mon kiseru. Fais mumuse avec sans l’allumer, mon regard se porte distraitement sur les passants, je m'ennuie et ma figure porte la moue sincère de mon excitation qui s’évapore. Quand je te dénicherai… Quand je te dénicherai… Je te prendrai dans mon regard, là au travers de mes barreaux. Je n’admettrai pas que tu me délaisse pour poser tes yeux sur une autre que moi. Et la pointe du kizeru dans ma bouche, je saurai exactement quoi faire pour te faire comprendre que…

    Je te veux… Toi…


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Kazushi
Il reprit sa route...ou plutôt il essaya car à se moment il s'aperçut d'un regard posé sur lui.
Il la regarda intensément, plongeant son regard noir porteur d'une tristesse aussi infinie que la sagesse des kamis dans ses grands yeux...son port est raffiné, sa taille est gracile, assurément une ancienne noble de beau lignage, la noblesse transparait dans chaque de ses gestes mesurés, tempérés.

Il s'approcha et la regarda, la tête haute toujours, lui qui représente, qui est le garant de la noblesse Impériale et n'en tire pourtant que peu de satisfactions, guidé par une simple dévotion et la sagesse qu'elle lui inspire sans oublier les années qui défilent, l'impétuosité qui fuit, laissant place à la sagesse de l'âge.

Il s'approcha alors de la matrone et inclina poliment du chef pour prononcer calmement :


Konnishi wa, je me nomme Miyamoto Kazushi sama, patriarche Miyamoto et Grand Chambellan du Mantoru Impérial...

Il lui montra alors Keiko d'un signe de tête et ajoute :


...auriez vous l'obligeance de me dire qui est cette femme ? Grande est sa beauté.
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--Petite_tsubame


    [Dans une pièce isolée de la Maison Verte]

    Le son de la cloche résonne encore.
    Malgré le bruit provenant de la salle principale. Malgré les cris et les rires faisant trembler les cloisons de papier. Visage blanc de poudre de riz et lèvre cramoisies. Kimono chamarré et obi noué devant . Un éventail se pliant et se dépliant.
    La fillette apprend, apprend.

    Elle danse lentement. Gestes fluides et léger fendant l’air sans en déplacer. Gracieuse et fragile. Froide et pleine d’espérance. Mélange d’innocence et de calcul. Fleur encore en bouton parmi les roses éclatantes. Les roses ont des épines.
    Trop pour une fillette de treize ans, à peine formée.

    Un pas à droite. Trois devant. Elle tourne sur elle-même, lève les bras, s’envole. Petite Hirondelle tourbillonne joyeusement de droite et de gauche. Trébuche, se rattrape, continue. Toujours plus vite. Toujours plus belle. Ses lèvres, fruit vermeil et délicat sur la neige, s’étirent en un sourire.
    Un espoir.


    Je serai une tayû. Comme Keiko. Plus belle et élégante que Keiko. Courtisée de toutes part. Les hommes se battrons, dépenserons des sommes pharamineuses pour passer quelques heures dans mes bras. Je pourrai choisir de me donner, ou refuser.

    Tu dois apprendre. A parler et à bien te tenir devant les hommes. Tu dois les attirer dans tes filets. Les piéger. Tes danses doivent charmer leurs yeux. Ton chant et les mélodies que tu tire de ton Shamisen ravir leurs oreilles. Ton parfum ensorceler leurs narines, et le thé que tu prépare leurs langues. Tes caresses les enchaînerons à leur désir. A toi.

    Une fois peut-être, un riche client, un seigneur me rachètera et fera de moi son épouse. Une grande dame. Ou je pourrai racheter ma liberté et me mettre à mon compte. J’aurais de l’argent, de beau kimonos. Haha sera fière de moi.

    L’Hirondelle vole de plus en plus haut. Faisant et refaisant les gestes qu’elle répétait depuis plus de deux ans déjà. Avant-dernière d’une fratrie de neuf, vendue une année de disette elle repensait à sa véritable famille très peu souvent.
    Par accident.
    Comme dans un rêve.
    Ou plutôt un cauchemar.
    Ici, elle avait un toit, des repas, une mère, des sœurs. Un but.


    Je serai tayû. La première parmi les premières fleurs.

    Tu doit tout savoir, tout maîtriser. Attirer tout leurs regards. Un sourire engageant. Une plaisanterie fine à la bonne occasion. Un poème exquis que tu auras improvisé. Marche à petits pas. Montre une jambe fugace en t’agenouillant. Laisse bailler un peu le col de ton kimono quand tu te penche pour verser le thé. Fait toi distante et inaccessible. Tu n’en sera que plus désirable.

    Et rappelle toi. Tu n’est rien. Un simple objet. Un très bel objet. Très plaisant.
    Mais un objet.
    N’attends rien de l’avenir.
    Fait ton devoir le mieux possible.
    Et tais toi.

    Je serais tayû.
    Je suis prête.


    Pas encore

    Bientôt alors.

    En temps voulu.
    Pour l’instant entraines toi.
    Et rappelle toi. Ne fait pas confiance aux hommes. Ils ne t’apporterons rien.
    A part des kobans.
    Et c’est la seule chose qui compte.

    Petite Tsubame vole toujours. Bras écartés. Menton levé.
    Fière comme une reine.
    La jeune fille s’entraine, s’entraine.

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--La_matrone


Haha regardait ses filles, plus belles les unes que les autres. Laquelle serait la plus apte à reprendre sa maison ? Laquelle méritait le plus la tête du classement, de détrôner Keiko ?
Non, biensûr, on ne pouvait détrôner sa Tayû, la première des fleurs parmi tout ce monde de femme qu'elle gouvernait d'une main de fer. Ô ! Si vous aviez vu sa parade. La vielle aurait pu s'en souvenir la larme à l'oeil. Mais guère le temps d'y penser.
Un homme vient.

La vielle s'incline, bas, autant que le rang que lui inspire l'homme par ses habits et son port lui dicte de le faire.


« ...auriez vous l'obligeance de me dire qui est cette femme ? Grande est sa beauté. »

L'attention de ses yeux va jusqu'aux battants tantôt ouvert par la belle. Ne pouvait-elle se retenir de parader ?
Non. Se serait bien trop simple.


« C'est Keiko, notre Tayu. »

Elle se redresse, c'est qu'avec âge ce genre de banalités devient des plus intenable.
La première des premières fleur a encore fait des siennes. Et ce n'est pas pour déplaire à la vieille qui ne peut supporter ces bécasses sans clients.


« La voulez-vous ? »

Formule un peu déplaceée lorsqu'on parle de celle qui peut recevoir à ses souhaits.
Elle reprend sans attendre, car oui, il veut la voir, tout le monde veut la voir.


« Demain à l'étalage Diurne. On vous recevra avec l'honneur du à votre rang. »

Et à celui de la Tayû.
Haha s'inclina plus bassement encore avant de retourner à son travail. Gérer autant de jeunes fleurs n'étaient pas une affaire facile.
L'étalage Diurne, c'était midi. D'ici là, Keiko pourra être prêtre.



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