Ysabeau
Jour 2. Sancerre
Le coche s'arrêta devant le 17, place de la Halle. Le cocher descendit, ouvrit la porte. Ysabeau était évanouie à l'intérieur, le front brûlant de fièvre, marmonnant des mots inintelligibles.
Il s'approcha d'elle, la secoua doucement.
Dame... dame... on est arrivés. Dame... faut vous réveiller... Dame
Elle ouvrit un oeil, se redressa, le vertige la reprit. Norf de norf, elle n'aimait pas montrer sa faiblesse. Pourtant... il fallait bien sortir du coche, et seule, elle ne le pourrait pas. Elle tendit la main vers le cocher, lui prit le bras, et, appuyée contre lui (norf qu'il sentait le cheval... peut-être une chance, car elle avait ouï dire que dormir près des chevaux préservait de la contagion), sortit péniblement du coche.
Elle ouvrit son aumonière, sortit la clé de chez elle, la tendit sans un mot à l'homme qui ouvrit la porte.
Sous le seuil, une lettre... Asterie, elle reconnut l'écriture.
Elle entra, s'assit dans le premier fauteuil venu. L'homme avait ramassé la missive, bien aimable ce cocher...
Merci mon ami... Servez-vous donc un verre de poire, ça va vous réchauffer. Il y en a une bouteille sur la table, là... et prenez ces quelques écus pour le voyage. Puis laissez-moi, j'ai besoin de repos.
Elle décacheta la missive. C'était bien d'Asterie.
Le coche s'arrêta devant le 17, place de la Halle. Le cocher descendit, ouvrit la porte. Ysabeau était évanouie à l'intérieur, le front brûlant de fièvre, marmonnant des mots inintelligibles.
Il s'approcha d'elle, la secoua doucement.
Dame... dame... on est arrivés. Dame... faut vous réveiller... Dame
Elle ouvrit un oeil, se redressa, le vertige la reprit. Norf de norf, elle n'aimait pas montrer sa faiblesse. Pourtant... il fallait bien sortir du coche, et seule, elle ne le pourrait pas. Elle tendit la main vers le cocher, lui prit le bras, et, appuyée contre lui (norf qu'il sentait le cheval... peut-être une chance, car elle avait ouï dire que dormir près des chevaux préservait de la contagion), sortit péniblement du coche.
Elle ouvrit son aumonière, sortit la clé de chez elle, la tendit sans un mot à l'homme qui ouvrit la porte.
Sous le seuil, une lettre... Asterie, elle reconnut l'écriture.
Elle entra, s'assit dans le premier fauteuil venu. L'homme avait ramassé la missive, bien aimable ce cocher...
Merci mon ami... Servez-vous donc un verre de poire, ça va vous réchauffer. Il y en a une bouteille sur la table, là... et prenez ces quelques écus pour le voyage. Puis laissez-moi, j'ai besoin de repos.
Elle décacheta la missive. C'était bien d'Asterie.
Citation:
Ma chère Ysabeau
Pardonne moi ce retard de courrier.
Jai bien reçue ta missive mais tu étais déjà partie pour Sancerre, je suis donc retourné à Saint Aignan comme prévu.
Ce que tu me décris est le pire fléau que lon pouvait avoir.
En effet je pense que la peste noire est de retour.
Reste chez toi surtout évite les visites ne à pas à luniversité.
Demande à lune de tes servantes de te frictionner avec du vinaigre des quatre voleurs je te donne la préparation.
Fait le de même pour tes gens.
Met à macérer, dans 1 litre de vinaigre de pommes, 20 g de chaque plante séchée suivante : absinthe, lavande, menthe, romarin, rue, sauge et 3 g de cannelle en poudre, 3 g de poudre de clous de girofle, 3 g de muscade râpée, 3 gousses d'ail, 20 g d'acide citrique, 5 g de camphre ; on attend 2 semaines, on filtre et on met en bouteille.
Ma chère amie en espérant que tout aille pour le mieux. Je vais essayer de passer chez toi mais je ne garantis pas en avoir laccés si la maladie se repend.
Amicalement
Asterie.
Pardonne moi ce retard de courrier.
Jai bien reçue ta missive mais tu étais déjà partie pour Sancerre, je suis donc retourné à Saint Aignan comme prévu.
Ce que tu me décris est le pire fléau que lon pouvait avoir.
En effet je pense que la peste noire est de retour.
Reste chez toi surtout évite les visites ne à pas à luniversité.
Demande à lune de tes servantes de te frictionner avec du vinaigre des quatre voleurs je te donne la préparation.
Fait le de même pour tes gens.
Met à macérer, dans 1 litre de vinaigre de pommes, 20 g de chaque plante séchée suivante : absinthe, lavande, menthe, romarin, rue, sauge et 3 g de cannelle en poudre, 3 g de poudre de clous de girofle, 3 g de muscade râpée, 3 gousses d'ail, 20 g d'acide citrique, 5 g de camphre ; on attend 2 semaines, on filtre et on met en bouteille.
Ma chère amie en espérant que tout aille pour le mieux. Je vais essayer de passer chez toi mais je ne garantis pas en avoir laccés si la maladie se repend.
Amicalement
Asterie.
Vinaigre des quatre voleurs... Où pourrait-elle en trouver ? parce que deux semaines de macération... Il serait trop tard.
Peut-être au dispensaire ? Mentaïg avait dû laisser des herbes, des onguents... Mais cela faisait si longtemps...
Sa tête tournait.
Elle se leva, se tint tant bien que mal sur le seuil de sa porte que le cocher avait laissée entrouverte.
Elle cria :
Mes amis, au secours ! La peste est de retour en Berry et je suis atteinte ! Je cherche du vinaigre des quatre voleurs ! Qui viendra à mon secours ? Mais... attention...
Oui, attention, Asterie lui avait bien dit d'éviter les visites... Contagieuse, elle était contagieuse...
Elle sentit une coulée tiède sous son bras. Le bubon venait d'éclater, répandant une odeur pestilentielle , une odeur de mort.
Un vertige, à nouveau. Elle tomba comme une feuille morte sur le sol.
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