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[RP]La peste.

Johanara
Lignières - Jour 3 -

L’Aube caressa le visage de Johanara des premiers rayons d’un soleil pusillanime qui peinait à faire fondre la mante immaculée dont s’était parée le Berry.
Ses paupières s’ouvrirent nonchalamment et ses grands yeux verts furent baignés de clarté. Sa longue chevelure éparse sur l’édredon ivoire, flamboyait dans le demi-jour , elle y nicha son doux minois, humant avec délice les fragrances de jasmin avant de s’étirer avec langueur…

Johanara se redressa soudain, effarée et tâta ses joues rosacées, sa bouche vermeille et son cou gracile comme pour s’assurer qu’elle ne flottait pas dans l’autre Monde!

Elle était vivante! Loué soit Aristote, la Peste ne l’avait point emportée durant la nuit! Et pourtant, la veille, la rousse s’était sentie toute proche du repos éternel…


[La veille.]

Lovée dans les bras de son intendant, la rouquine semblait étrangère à tout ce qui se passait autour d’elle. La fièvre atteignit l’acmé en cette nuit de décembre, jetant la pauvre baronne dans des abîmes de démence. Elle n’était plus que douleur et tremblement. Sa peau brûlante la démangeait au point qu’elle eut souhaité être dépecée toute entière.

Mathilde jeta une couverture de laine sur son corps recroquevillé et essuya ses lèvres d’un fin mouchoir de soie tandis que la belle leva vers Ambi , des prunelles enfiévrées et hagardes.


Amenez moi les enfants…Je veux voir les enfants avant de partir…Et ce marchand a-t-il ma vaisselle?

Les limbes de son esprit fébricitant avait eu raison de son entendement. Plus tôt, elle avait donné l’ordre à tous ceux que la peste n’avait point encore frappé de quitter Lignières prestement, d’emporter des vivres et de trouver refuge à Saint Hilaire, le domaine de son vassal le Gambiani. Son fils y était déjà en sûreté depuis quelques jours. Seuls les plus dévoués ou les plus fols étaient restés auprès d’elle.

Ambi la déposa délicatement sur sa couche et le contact des draps de satin velouteux sur sa peau irritée l’apaisa quelque peu. Lorsqu’il rabattit les couvertures sur la pauvre baronne, elle se saisit prestement de sa main avant de souffler la voix chevrotante :


Ne m’abandonnez pas encore amour… Où est notre fils?

La rousse fondit alors en sanglot, se cramponnant à l’intendant de toute ses forces couinant , braillant, le mordant même. Mathilde, effarée, lui apporta alors un petit paquet de lettres entourée d’un ravissant ruban de satin rose.

Ma dame, relisez donc les billets de votre angevin et ne pensez plus à toutes les vilaines choses qui semblent hantées votre tête…

Les missives volèrent bientôt dans la chambrée et Johanara, hystérique, hurla qu’on lui amène un parchemin, une plume et de l’encre!

Je vais lui écrire la plus jolie lettre du monde!!!!!!!!!!!!!!!!!

Et la belle de se mettre à chanter tout en écrivant telle la dernière des ivrognes, la voix perchée, l'oeil vitreux, en agitant ses longs cheveux flamboyants.


J'essaie en vain de penser à autre chose que toi
Mais ton image est là comme une obsession
Quoi que les gens fassent ils ont quelque chose de toi
Dans leur démarche, leur voix
Ou juste leur blason*

Et tout bouillonne dans ma tête
Je suis en sueur comme une chevrette
Je tremble comme un écureuil
Je sens que je vais tourner de l'oeil
Ma gorge se noue quand je te vois
J'ai attrapé le mal de toi...

Ou peut être la Peste* lalalalala
Ou peut être la Peste lalalalalal

Et j'ère comme un poulpe* en peine
Je bois d' la bug* à perdre haleine
Je me sens vidée comme une truite
Tu retournes mon estomac
C'est toi que j'ai au fond de Moiiiiiiieuhh



Cette fois on avait bel et bien égaré la Baronne chez les cinglés! La toquée finit par s’endormir du sommeil des justes et tous prièrent pour qu’elle survive à la nuitée…


[ A l’Aurore…]


Mathilde!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Mathilde!!!!!!!! Je crois que la fièvre est tombée!!!!!


Affolée par les criements de sa maîtresse, la bonne déboula à moitié nue, son corsage découvrant à moitié des mamelles dignes de la foire aux bestiaux de Bourges et ses jupes retroussées jusqu’à mi- cuisse.

Norf de norf! En voilà une façon de se tenir! Où diantre étais tu encore? Ribaude!

Rassurée par l’éclat de voix de la rouquine, la blonde frivole sourit l‘air mutin:


Je donnais au marchand quelques instants de plaisir avant son trépas…Car le pauvre n’ayant pas votre vigueur physique, nous le perdrons à coup sûr avant le crépuscule…
Il y a une lettre pour vous. Votre angevin. Et bien sûr nous avons mis au feu la missive que vous vouliez lui envoyer hier au soir…


La Baronne s’empourpra, se rappelant à moitié des élucubrations sans queue ni tête qu’elle avait couché sur le velin.

Avec grande hâte , elle décacheta la lettre et en fit lecture, un large sourire ancré à ses lèvres gourmandes, perdue dans quelques souvenirs heureux et oubliant jusqu’à l’existence du pauvre marchand qui agonisait dans la chambre voisine.

Mais le sourire se figea bientôt. Elle posa la lettre sur le guéridon et demeura pensive un instant. Méchante? Elle? Il n’avait rien compris. Se méprendre ainsi sur ses sentiments, sur sa crainte de le perdre et de ne plus le revoir, et l’accuser de mauvaiseté alors qu’elle n’avait que les plus douces intentions à son égard.


Tire les rideaux. Qu’on me laisse mourir en paix…



Anais- "Peut être une angine" pour les délires fiévreux de la rousse.
Dans le texte original :
*Blouson
*Angine
*Ane
* Rhum ( La bug est la bière berrichonne.)

_________________
Zoyah
Jour 1..Châteauroux...

La baronne de Valençay avait passé toute l'après-midi dans diverses échoppes. La Saint-Nowel était vraiment une des fêtes qu'elle aimait le plus. Surtout depuis qu'un petit ange et un petit démon avaient pris une place importante dans sa vie. Une fois rentrée dans sa demeure, elle s'inquiéta de la vieille nourrice...

Comment ça ? Mathilde n'est toujours pas rentrée ?!.


Noonn...Madame..se lamenta la jeune Jeanne qui avait écopé de la charge de s'occuper des deux turbulents enfants.

Un peu étonnée, mais pas encore inquiète, la Baronne prit son jeune fils dans les bras et ordonna à Jeanne de donner le bain à Jehan-Gabriel.

La nuit tombée, Zoyah s'alarma enfin et décida d'envoyer Gaspard le portier et quelques valets à la recherche de la vieille dame.

La nouvelle tomba...cette dernière avait fait un malaise et était alitée chez la famille Martin.

A dire vrai, rien ne pouvait permettre à Zoyah de deviner que le mal qui sévissait était la Peste. Les quelques cadavres que l'on découvraient dans les quartiers pauvres, n'étaient malheureusement pas rares. Si quelques bourgeois semblaient également en proie aux mêmes douleurs, ils n'étaient pas encore assez nombreux pour perturber le quotidien de la baronne dont l'esprit était ce jour occupé par bien autre chose.

La Baronne fit porter quelques vivres à la brave famille qui hébergeait Mathilde et donna quelques consignes à ses valets afin qu'ils aillent chercher la vielle nourrice dès le lendemain matin.



Jour 2...


La Baronne était en train de rédiger une lettre pour les allégeances au duc de Berry, lorsque Gaspard pénétra en trombe de son bureau. Le pauvre homme avait courut tellement vite qu'il en avait le souffle coupé.

Que se passe-t-il.
..dit-elle d'une voix calme tout en laissant courir sa plume sur le vélin.


C'est
....forte respiration...Mathilde....souffle...

La tête de la baronne se relève brusquement...Mathilde ! Mais parle donc !

Elle....elle....est en proie à un mal étrange.
...souffle encore....et c'est pas la seule.....beaucoup de morts .

Comment ça un mal étrange ?! Alors faite la venir ici qu'on la soigne et appelez un médecin !

Le valet baisse la tête
...le transport la tuerai...elle est si faible....et les médecins sont débordés ou ont fuit la ville.

Un moment de silence...un instant où la baronne comprend qu'elle pourrait bien ne jamais revoir celle qui avait été un peu comme une seconde mère pour elle.


Attelez les chevaux...et menez moi jusqu'à elle !


Mais Madame....

Vous ! Prenez Fanchette, Jeanne et les enfants et allez à Arpheuilles...l'air y est sain et surtout ne laisser entrer personne.


Mais Madame...vous risquez d'attraper la maladie...vous devriez rester ici, le quartier semble ...sûr.


Il suffit ! Obéissez ou sinon....obéissez !

Tout en parcourant les quelques mètres qui la séparait de son coche la baronne chaudement emmitouflée se demandait de quelle manière la maladie se propageait. Visiblement les pauvres comme les riches étaient touchés, les gueux comme les nobles, elle n'épargnait personne. Son quartier semblait être pourtant encore immunisé. Un regard vers le 118 rue de la Soule Royale, le 116 étant alors inoccupé. Serait-ce donc le vicomte qui en plus de terroriser les domestiques, faisait fuir le mal ?

_________________
--Moriarty
Saint Aignan- Jour 2&3

La lUUUnne est bleue. Ohhhh, pourquoi je n'ai plus de meringues ! Il me faudra acheter de la meringue. Ah oui, il le faut, vraiment ! Mais maintenant, je dois tondre ma table !

Silence.

Le temps est venu. Le voilà. Mon ami, Mathew ? Georges ? Sigsfried ? Est ce ton nom ? Tu es Boulanger, c'est sa. Tu vends des crevettes et du bois charnu ? Pourquoi refuses tu de parler. En voilà des manières. Il fait si chaud, tu aurais dû éteindre cette cheminée depuis longtemps. Houuah. Allons jouer à la belote.

Silence.

Le réveil fut rude. Un mal de crâne, intense, remarquable. Une soirée trop chargée ? La cuite de l'année ?
Il transpirait, il suintait à tel point que ces vêtements ne faisaient plus qu'un avec sa peau.
La nuque raide, Moriarty tenta de se hisser du sol sur lequel il était couché. Sa tête lui tournait affreusement. Dans quel navire était il ? Sa vue était trouble.
Des morceaux de pains rassit se collèrent à sa paume. Il en avait plein sa chemise humide.

Qui était passé dans sa chaumière ? Quel combat s'était ici déroulé ?
Tables, chaises, tout étaient renversés. Du bois était empilé devant sa fenêtre dont on ne pouvait aperçevoir que l'enseigne azur du poissonnier d'en face.

Combien de temps était il resté inanimé ? Qu'avait il bu ? Qu'avait il fait ?

A quatre pattes, luttant contre lui même, notre homme vit à travers sa chemise blanche détrempée une grosse pustule sur son bras.
Lourdement, il s'assit en tailleur. Des pustules jonchaient également son pied... ses pieds... et plus haut, son entre-jambes. Deux excroissances noirâtres siégeaient là, monstrueusement, crânement presque sysmétriquement l'une de l'autre. Outre la gêne évidente, la douleur qu'elles suscitaient n'avait nul autre pareil. Un coutelas n'aurait fait meilleurs effet !

Le voilà qu'il se souvenait un peu mieux. Il avait un peu bu certes, mais peu. Son bras le grattait et c'était un euphémisme. Depuis quand un bras qui gratte donne... ça... il n'avait pas d'insectes dans son lit, il en était sûr. Il avait parcouru nombres de camps militaires et il en connaissait assez les ravages pour faire attention à son couchage quand il était fixé en un lieu.

Mais qu'est ce que c'était. Il avait de la fièvre, une fièvre même délirante, des boutons... des boutons noirs...

D'apparence et de caractères calmes, Moriarty haïssait plus que tout perdre le contrôle de la situation. Que c'était il passé ? Voilà la question qui le taraudait depuis son réveil et à laquelle il n'avait aucune réponse.
Il était à peine capable de se lever. Comment allait il parcourir la ville ? Comment allait il travailler ?

L'individu frappa de son poing le sol, excédé avec l'envie unique et irrépressible de s'arracher ces sacrées verrues, à la main si il le fallait !

Maladroitement, en s'accrochant à la table renversée, il pu se relever. Sa peau le brulait tellement. Sa tête...
Une à une, il dégagea les buches de sa vitre.
Il n'y avait rien. Mais comment ne pouvait il rien n'y avoir à midi ?

Une charrette passa, recouverte de paille. L'homme qui la conduisait avait un foulard sur la bouche.
La Cloche sonna. Elle sonna longuement, bien plus longuement que d'habitude.
Il y avait une messe ? Quelques femmes habillées en noire longèrent le mur de la poissonnerie en courant. Que se passait il donc ?!

Moriarty fit une prière, se plongea ce qui lui restait de tête dans l'eau, se retenant à chaque instant de gémir...

Il lui fallait sortir, allez consulter un savant.
Les savants savaient, c'était sa le principe. Mais les savants es médecine, il y en avait des vrais, et il y avait aussi des crapules ; Des marchands de malheurs qui à l'image des vautours, gravitent le visage grave autour de leurs patients, résignés devant des maux auxquels ils n'entendent rien, perclus de certitudes quand à un remède miracle, de fait inefficace...
Il ferait attention à la prescription, il prendrait sa lame au cas où. C'était ça ou le curé... ou le sapin. On commencerait donc par le medicastre, l'apothicaire ou le barbier même, si il voulait bien lui couper ces bouts de lui qui dépassaient pour le tuer de l'intérieur !

Quelques heures plus tard, Moriarty était dans la rue. Il ne savait dans quelle rue était le dispensaire, heureusement pour lui, il avait une certaine mémoire géographique lui permettant de visualiser malgré ces maux, les lieux par rapport aux tavernes.

Il ne savait si il marchait les yeux ouverts, quel était son aspect extérieur mais nul doute qu'il devait avoir un air bien pitoyable.
A sa grande surprise, il vit quelques gens à proximité du dispensaire. D'autres que lui étaient dans le même état. Malgrè cela, il ne put se payer le luxe de se satisfaire de ce malheur commun.
Saint Aignan avait ces Limbes... c'était son dispensaire. Les gens criaient, gémissaient, se tordaient de douleurs, agonisaient et pleuraient tout en même temps.
Il lui fallait quelqu'un pour l'aider pensa t'il enfin.
Il fit quelques pas dans la grande salle du dispensaire, puis s'effondra une fois encore, inanimé.
--Mathilde__
Jour 2

Mathilde ouvrit péniblement les yeux....
Elle avait mal, très mal....
Une douleur aiguë et lancinante se faisait sentir au niveau des aisselles.
Un homme était venu l'occulter à la hâte, à peine avait-il frôlé les énormes bubons qui avaient germé que la vieille dame poussa d'horribles cris de douleurs.

C'est la male-mort, la mort noire...avait-il conclut
Elle se sentait faible, très faible...
Pas assez pour ne pas voir les visage terrorisés qui l'observaient.
Pas assez pour ne pas pas voir sa jeune maîtresse, le visage défait, agenouillé à ses côtés et lui tenant la main.


Où suis-je donc.
...d'une voix faible.

Vous êtes chez la famille Martin..ma brave Mathilde...j'ai fait mander un médecin afin qu'il vous soigne car vous êtes très malade.


Un sourire triste se dessina timidement sur le visage ravagé par la vieillesse...on ne guérit pas de ce mal là...vous le savez bien....si j'étais jeune et encore rob....

Bien sur que si Mathilde....vous allez guérir...vous ne pouvez pas nous quitter maintenant, pas déjà...ton larmoyant...que vais-je devenir sans vos bons conseils et pensez à Fabian...

Et déjà la vieille Mathilde repart dans un sommeil agité.

Alors que le médecin se préparait à sortir, il se fit happer par la Baronne...
Mais où allez vous ?
Soigner les autres Madame...
Oh...
Que pouvons-nous faire pour elle ?

Priez...Priez et vous procurer quelques potions. J'ai donné la recette à la mère Martin, elle est partie chercher les ingrédients.
Ysabeau
Fin du J3, Sancerre, place de la Halle

Asterie remonta l'escalier avec ce qu'elle avait trouvé dans l'échoppe. Une bassine d'eau qu'elle fit chauffer dans la cheminée, où elle jeta quelques clous de girofle, des linges pour frictionner, une cruche d'eau fraîche.
Ysabeau gisait toujours dans son lit, front brûlant, dans une semi-inconscience.
La médicastre, le visage toujours couvert d'une compresse imbibée du vinaigre salvateur, la déshabilla, mouilla un linge et la frictionna, d'abord avec de l'eau tiède, puis avec le fameux vinaigre des quatre voleurs. Une odeur piquante envahit la pièce.


Aaaaaaaaatchoum !


Ysabeau éternua. Vraiment piquante, l'odeur. Mais la friction lui fit du bien.
Asterie lui démêla doucement les cheveux, l'habilla d'une chemise propre, l'assit dans un fauteuil près du feu et appela la jeune servante pour qu'elle change les draps du lit. Elle lui recommanda de les brûler au plus tôt.


Appuie-toi sur moi, tu vas te recoucher et rester au lit jusqu'à demain. Prions Aristote pour que le remède agisse...

Ysabeau se laissa conduire à son lit, se coucha, s'endormit sans même avoir la force de remercier son amie. La medicastre s'en fut vers d'autres malades, d'autres tâches.
Une nouvelle nuit commençait.

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Sylvain_d_aupic
Aupic, 3ème jour
Sylvain avait passé les deux derniers jours au lit, alternant éveil et sommeil dans un cycle où le sommeil dominait. Si les convulsions n'étaient pas revenues, les hallucinations avaient gagné l'esprit de l'enfant. La fièvre, toujours élevée, occasionnait des visions très déconcertantes.

Après avoir vu passer Bacchus à cheval sur un fût de vin et compté trois canards au pied de son lit, Sylvain s'éveilla en nage. Il se leva et commença à traverser la demeure tout en cherchant quelqu'un qui pourrait lui donner un peu d'eau.

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Sylvain d'Aupic
Ysabeau
Jour 4, Sancerre, 17 place de la Halle

Elle ouvrit les yeux. Il faisait déjà grand jour. Norf, elle avait dormi comme ...un loir, une souche, un bébé, un ours hibernant, une marmote, enfin comme ce qu'on veut.
Elle se sentait mieux. La fièvre était presque tombée. Plus de vertiges, seulement une grande faiblesse. Elle s'examina... les bubons avaient presque disparu sous son bras, à l'aine...
Le remède d'Asterie avait agi. Intérieurement elle remercia la médicastre.
Le feu était éteint dans la cheminée, une odeur de clous de girofle embaumait encore la pièce.
Elle appela :


Manooon ? es-tu là ? il faudrait rallumer le feu, faire chauffer de l'eau !

Puis elle se leva avec précaution. Une grande faiblesse, c'était le seul symptôme qui restait. Ouf...il semblait qu'Aristote eût entendu ses prières, et surtout que le vinaigre des quatre voleurs...
Elle se promit d'en faire une bonne réserve, car nul doute que les sancerrois en auraient besoin. Elle pensait à son amie Ary, aux lardons durement atteints, à Saya...
Elle fit quelques pas dans la chambre, non... plus de vertige, seulement des jambes qui flageolaient.
Des pas, dans l'escalier. Prestement, elle imbiba un linge de vinaigre, le posa sur son visage. Si elle était encore contagieuse... On frappa.


Dame Ysabeau, c'est moi, c'est Manon.
Entrez, merci d'être là Manon...

La jeune fille entra, mit bûches et petit bois dans la cheminée, ralluma le feu. Ysabeau y jeta à nouveau des clous de girofle.
Puis elle accrocha à la crémaillère une marmite d'eau , la laissant chauffer.


Merci Manon. Tenez, voici une bouteille du vinaigre des quatre voleurs. Portez-la chez mon amie Aryan, dites-lui d'en frictionner ses petits lardons... et de s'en frictionner elle aussi. Et dites-lui aussi que je viendrai la voir dès que je le pourrai, et que je vais un peu mieux.

Manon sortie, l'eau étant chaude, Ysabeau se lava soigneusement, puis se frictionna à nouveau avec ce bienheureux vinaigre.
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Asterie
Jour 4
Saint Aignan


Plus de marchands dans les rues, plus de crieurs publique, tous se cachaient tant bien que mal pour se préserver. Le Médecin entrait et sortait d’une maison à une autre les rues commençaient à se remplir de personnes en procession priant St Roch. Elle priait elle aussi espérant que sa fille Brianna irait mieux.
Tout le monde se méfiait de tout le monde.
Elle s’était un peu culpabiliser de la laisser seule mais malheureusement elle ne pouvait rester elle avait donné toutes les instructions nécessaires le temps de son absence.
On pouvait voir sur les portes des maisons le sigle de la peste. Chaque maison contaminée bientôt ont y placerait devant la porte les cadavres qui se compterons par centaines …
Certain en la voyant déambulé avec son masque sur la figure et son habit tout de noir s’écartait en se signant.
D’autres au contraire venaient la chercher pour lui demander de l’aide.
Elle était repassé chez son amie Ysabeau elle allait mieux la maladie n’avait pas gagné mais elle commençait à reculer petit à petit.
Elle passa au dispensaire devant la porte un panneau qui indiquait à chaque passant une épidémie et dans ce cas précis celui de la peste noire.

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--Soeurmariette
Jour 3
Dispensaire de Saint Aignan.



Sœur Mariette ne s’avait plus où donner de la tête il en arrivait de plus en plus .Des policiers étaient passé et avaient placardé une affiche avec une croix indiquant l’épidémie.
Elle trouva Une jeune novice effondré les yeux hagards n’osant bouger dans un coin de la grande salle.


Que faites-vous ici !

Je ne peux pas ma ? Ma Sœur je, j’ai, j’ai peur.

Tout le monde a peur ma fille donc lever vous et aider nous.

Mais, je.

Vous quoi! devant l’air sévère et sans appelle de Sœur Mariette la jeune novice n’osa répondre bien au contraire elle rentra les épaules comme pour se faire toute petite.

Vous êtes au service Aristote donc venez aider et prier mais ne rester point là comme une hystérique lever vous immédiatement !

La jeune novice n’avait pas le choix elle était rentrée dans les ordres et devait obéir qu’elle le veuille ou non.

Maître urgence ; Maître Urgence nous avons un problème …

Le Chirurgien se rendit au chevet d’un malade, il délirait la fièvre était au plus haut point. Il transpirait les bubons avaient éclaté le pu se répandait tout autour de son cou.
Personne n’osait le toucher à pars avec une baguette et un manche au bout un linge imbibé de solution.

Faites brûler des troncs de choux et des pelures de coing près des malades les plus atteints dans des vasques.

Ne peut 'on point pratiquer la saigner Maître ...

La saignée non cela affaiblirait ce malheureux plus qu'autre chose.


Mettez des linges sur lui pour éviter que les miasmes ne s’évaporent.


La jeune novice passa devant l’entrée un homme venait de s’écrouler à terre.
Elle se pencha vers lui tout en gardant ses distances du bout des pieds elle le toucha pour voir sa réaction.


Messire, Messire vous …vous, vous m’entendez ?

Ma sœur ? il s’est évanoui le bougre, faut pas le laisser devant l’entrée.

Mais je Elle grimaça, je ne peux pas le toucher …Elle aperçue Dédé le balafré.

Dédé, venez m’aider un homme est dans l’entrée et il faudrait le dégager.

Dédé s’approcha puis sortit deux crochets. La jeune novice la regarda avec un air horrifié …
Mais que….

Ben vais pas l’y laisser d’vant la porte et vais pas y toucher d’trop alors j’y vais faire comme avec mes animaux à la ferme y accrocher les habits, ben y comme c’est pas comme les animaux j’y vais attraper ses vêtements. Et y trainer dans la salle. Vous y croyez quoi !

Dédé haussa les épaules ah ses bonnes sœurs ! Sont pas comme nous …

Je vais vous aider.

Ben avant regarder c’qui là si faut que j’y mette dans quelle partie de la salle.

Je ne sais.

Dédé grommela et demanda à voix haute.

Ou faut ‘ty que l’y mette !!

Dans la salle commune dans la partie 2.


Dédé traina l’homme dans la salle commune en partie 2.
Eriphile
[Sancerre, Jour 2, dans l'après-midi]

Martine s'était dépêchée pendant la nuit de contacter un médecin, mais ils semblaient tous débordés... Dame Astérie, la seule médicastre qui avait répondu par l'affirmative aux demandes de visites de Martine, ne devait passer que dans l'après-midi, laissant Eriphile, toujours alitée, fiévreuse et exténuée, en proie à de terribles tourments.

On avait essayé de le lui cacher, mais Eriphile avait réussi à surprendre des bribes de conversations entre deux domestiques qui passaient devant la porte de sa chambre, entrouverte, en chuchotant.

"J'ai vu Virgile, tu sais le forgeron, et bien, il a neveu qui est l'ami du beau frère de la grande tante d'un médicastre, et il aurait entendu dire que dans l'milieu on parle de la peste, ils ont d'jà rmarqué plusieurs cas, qui r'ssembl'raient à ça. Et la môme qu'est malade! Moi, j'crois qu'j'vais rester en cuisine, loin... d'Elle !"

La Peste! En effet! Ce pouvait être la peste! Tout s'éclairait dans son esprit perdu : les rats qui sortent en masse des entrailles de la maison pour venir rendre l'âme à la lumière du jour, la piqure, sans doute d'une puce (infestée!), puis les démangeaisons, les vertiges, la fièvre, les spasmes musculaires, tout concordait ! Et bientôt ce serait les bubons.

Dans son lit, Eriphile frémit d'horreur... Les bubons... tout mais pas les bubons... et leur pue infecte et leurs germes nauséabonds. Elle serait alors laide, elle ne serait plus qu'un morceau de chair pourrissant, attendant que le Très Haut dans sa grande mansuétude veuille bien mettre fin à son supplice, lorsque agonisante, la douleur serait arrivée à son paroxysme, lorsque toute humanité aurait quitté son corps, et que dans un dernier spasme, elle rendra son ultime cri et avec, son ultime souffle de vie.

Heureusement, du bruit dans le couloir vint mettre fin, pour un moment, à ses macabres considérations.


"Maitre Astérie Ambparé..."


Maistre Astérie... le médecin! le médecin était enfin là! La porte d'entrée se ferma, on la débarrassa de ses affaires et les pas se dirigèrent dans sa direction. La peur saisit Eriphile, la peur d'entendre prononcer ce mot maudit : "La peste... La peste..." La sentence du médecin la condamnerait ou la sauverait. En quelques minutes tout pouvait basculer, entre la vie ou la mort.

Le médecin pénétra dans la chambre, autour d'elle gesticulait Martine qui tentait de lui faisait un résumé chronologiques des évènements de la veille et des symptômes. Eriphile remarqua, sans y prêter vraiment attention que trois domestiques solidement bâtis attendaient sur le pas de la chambre. Elle distingua un reflet sur un objet brillant et long, qu'un des hommes tenait dissimulé derrière son dos.

Quand Martine eut fini son récit : les rats, la piqure, les démangeaisons le manque d'appétit, le malaise et la chute à l'heure du diner, la fièvre, puis les spasmes et les cris poussés pendant la nuit, le médecin s'approcha d'Eriphile, qui la considéra, le regard vide.
Ysabeau
Jour 4, Sancerre, 17 place de la Halle

Une fois frictionnée, lavée, habillée de frais, Ysabeau prit le parchemin, missive qu'Asterie lui avait envoyée, donnant la recette du vinaigre des quatre voleurs.
Il en restait une bouteille. Nul doute qu'il en faudrait d'autres.


Citation:
Met à macérer, dans 1 litre de vinaigre de pommes, 20 g de chaque plante séchée suivante : absinthe, lavande, menthe, romarin, rue, sauge et 3 g de cannelle en poudre, 3 g de poudre de clous de girofle, 3 g de muscade râpée, 3 gousses d'ail, 20 g d'acide citrique, 5 g de camphre ; on attend 2 semaines, on filtre et on met en bouteille.


La liste des ingrédients était impressionnante. Elle avait par devers elle bonne quantité de vinaigre de pommes, elle en faisait chaque année avec les pommes de son jardin. Cannelle itou, Ysabeau était renommée pour son gâteau à la cannelle. Ail, romarin, menthe, sauge, clous de girofle... oui, elle avait aussi ces épices dans sa cuisine.
Il lui manquait... absinthe, lavande, rue, acide citrique et camphre. Où trouver cela ?
Elle réfléchit un instant puis son visage s'éclaira...
Le dispensaire ! le dispensaire Saint Roch, hélas bien désert depuis le départ définitif de dame Mentaïg... Elle avait souvenance d'une salle où la dame entreposait herbes et onguents. Oui, le dispensaire !

Elle sortit de chez elle, longea la place de la Halle, prit la rue du sergent Galvane, puis à droite dans la rue Fangeuse. Au croisement de la rue du marché aux Porcs et de la rue saint Roch, elle tourna à gauche dans cette dernière, bientôt les hauts murs du dispensaire, au 30, s'élevèrent devant elle.


Au dispensaire Saint Roch


Juste à côté, les maisons de Nephertiti et d'Amelyana. Pensée émue pour ses amies qui n'étaient plus...
Point de clé sur la porte, qui grinça fort quand elle l'ouvrit, avec difficulté. Cela faisait si longtemps que nul n'y était entré...
C'était comme si elle rentrait dans un lieu familier, après un long voyage. Le sol était poussiéreux, ainsi que les meubles.
Elle monta l'escalier, arriva dans la salle.

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--Moriarty
Lentement, Moriarty reprenait ces esprits. Il n'avait qu'à peine la force d'ouvrir les yeux.

Mais ils sentaient que ces membres douloureux... glissaient. Quelque chose le tirait, et petit à petit sa chemise craquait. On l'amena sur une paillasse.

Des bruits d'agonie, toujours. Un oeil s'ouvrit. Une figure défiguré, voilà la seule chose qu'il avait dans son champ de vision. Une balafre immense, une bouche grimaçante, des yeux noirs, perçants, des cheveux hirsutes mais manquant mystérieusement au dessus de son oreille droite. C'était Charon, Le Portier de l'enfer. Il avait frappé à la mauvaise porte.


Par Saint André !!

Puis, son second oeil s'ouvrit ce qui déclencha une nouvelle salve de douleur. Il se mordit les lèvres jusqu'au sang pour ne pas geindre lui aussi.
Il vit alors qu'il se trouvait dans le dispensaire, un homme immense se tenait bien devant lui mais il semblait révulsé par son aspect. Il avait donc une nouvelle fois pâmé...

Sa lame pendait à coté de lui, la traction au sol l'avait sorti de sa cachette.
D'un geste maladroit, Moriarty fit un geste, semblant désigné une nonne un peu plus loin. L'individu face à celui tourna la tête pour repérer l'objet de ce geste désespéré.
Profitant de ce détournement de regard, notre homme enfonça la lame comme il pu dans son lit de fortune.


Qu'ai -je lança t'il sans prévenir.
Qu'avons nous ?
Asterie
[Jour 2 Domaine d’Eriphile]

Asterie attendait dans le hall lorsqu’une servante vient lui débarrasser de son vêtement.


Venez ! C’est par ici …

Asterie suivit la jeune servante. Elle sentit des regards entendit quelques chuchotements .Elle sourit involontairement. L’habitude peut être un médecin dans une demeure cela ne valait en général rien de bon surtout ses temps –ci.

A peine eu t’elle mit un pied dans la chambre d’Eriphile qu’elle reconnut la jeune servante qui l’avait abordé le matin même.
Elle gesticulait parlant assez rapidement. Essayant de lui faire une chronologie des évènements.
Elle lui parla des rats qui couraient dans presque toute la maison, ceux découverts dans la cuisine.

Asterie écoutait attentivement ce que lui disait la jeune servante. Parfois une légère grimace pouvait se lire sur son visage.
Un peu rassuré il faut l’avouer les rats avaient été éliminé donc au moins les risques d’une éventuelle piqure …Quoique elle jeta un rapide coup d’œil très discret à terre un réflexe…Elle était peut être médecin mais n’en demeurait pas moins une personne.
Les piqures, le manque d’appétit puis de fortes fièvres...

Asterie regarda la jeune Damoiselle toute en sueur, pâle, les yeux larmoyants .
Elle la regarda puis, elle la découvrit et l’examina.... Il y avait sur les jambes des petits points rouge caractéristiques à des piqûres d’insectes.
Elle se pencha fît tourner le cou d’Eriphile à droite à gauche ,rien de particulier à première vue, palpa son cou et sentit deux gonflements au niveau des ganglions à la base du cou. Le médecin fronça les sourcils.
Elle regarda à l’intérieur des yeux...
Le doute n’était plus permis c’était bien les symptômes de la peste noire...


Il faut la frictionner avec une lotion que je vais vous donner, vinaigre des quatre voleurs mais auparavant donner lui un bain chaud. Attention lorsque vous la frictionnerez ne frotter surtout pas au niveau du cou.
Vous mettrez également dans la cheminée des clous de Girofles.
Ca aidera à chassez les miasmes .


Asterie donna des instructions précises toutes personnes qui s’approchait de la chambre devait se munir d’un linge sur le nez .Ne pas ouvrir la porte rester le plus éloigner possible.
Personne ne sort du domaine tout le monde en quarantaine.


Puis elle revient vers la jeune Eriphile lui sourit.

Vous allez vous en sortir j’en suis sûr. Mais il va falloir être forte. Manger un peu sinon vous aller vous affaiblir.
Je repasserais demain promis.
Pour l’instant il faut prier très fort St Roch.

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Poumona
[Saint Aignant, Jours .... suivant !]

Elle ne savais pas combien de temps elle était restée là allongée à dormir dans le dispensaire pendant que les médicastre s'agitaient pour évacuer les morts et soigné ceux à qui il restait un espoir de guérison . Les yeux grand ouvert elle regardait dans le vide réfléchissant essayant de se rappeler ce qui s'était passé. C'est le corps tout engourdit qu'elle fit basculer ses jambes de la couche ou elle se trouvait. La fièvre l'avait quittée mais elle se sentait toujours un peu faiblarde, cependant devant le spectacle désastreux des corps inanimés certains entassé dans un coin en attendant d'être transporter pour être brulés, Poum bondit sur ses jambes il fallait qu'elle aide tout ces gens ne pouvaient pas mourir !

Les personnes qui tentaient de soigner les malades portait toute un truc sur la bouche une sorte de tissu, une odeur acre de vinaigre embaumait l'endroit. Très rapidement la gazoute se procura un morceau de tissu imbibé de vinaigre, et se présentât devant une dame que l'on nommait sœur Mariette..


Excusez moi ? Je peu aider ?

Un léger vertige lui vint sans doute car elle s'était relever trop vite, puis une douleur au ventre... Sans aucun doute elle avait faim !

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Johanara
Lignières -Jour 4-


Lorsque sonnèrent Vêpres, Johanara achevait sa toilette dans l’intimité de sa chambrée. Les plaies étaient propres et les bubons sur-infectées n’avaient laissé que d’infimes traces sur sa peau d’albâtre.

Ses longs doigts coururent le long de ses hanches et dans le creux de l’aine tandis que ses yeux contemplait le grand Miroir de Venise. Son image lui arracha un soupir désabusé. Les si jolies courbes acquises lors de sa grossesse s’étaient estompée quelque peu.


Mathilde? Mais lâche donc cette éponge bougre d‘andouille, mon dos est propre maintenant tu ne crois pas??? Il va falloir que le maître queux me mijote des plats en sauce et qu’il mette du beurre partout! Jusque dans les fraises! Je suis maigre! On me voit les os! Ciel que c’est laid…Une grande courge!

Johanara lança un regard d’envie à la bonne qui ressemblait à quelque gâteau à la crème onctueux et appétissant. Cette dernière l’enveloppa d’un regard empli de tendresse.

La pauvre Baronne avait rougi ses jolis yeux à force de pleurs. Et la chambrière avait fini par lui arracher la lettre des mains. Mathilde était là le jour où ce médicastre avait diagnostiqué chez Johanara un « état mélancolique profond ». Cette dernière l’avait mis à la porte, le traitant de charlatan et d’esbroufeur, hurlant qu’elle ne lui avait demandé son avis que pour un mal de gorge!


Mélancolie. Rate en Anglois. Organe considéré comme le siège de tous les maux de l’âme ou de l’esprit. La belle depuis longtemps ne parvenait plus à contrôler ce mal de vivre qui la rongeait depuis son plus jeune âge et qui s ‘était singulièrement accrue avec les épreuves de la vie. N’avait elle pas perdu ses parents ,sa tante Jazzette, sa sœur cadette qu’elle chérissait plus que sa vie ainsi que la plupart des membres de sa fratrie? Sa rupture avec Valezy lui avait porté le coup de grâce et tous ces chocs émotionnels successifs avaient renforcé son extrême sensibilité et son habitude de tout noircir.


Vous êtes très belle ma dame. Les valets parlaient encore ce matin de votre croupe et de votre corset qui lui ne désemplit pas!

Pour la peine, la blonde reçut le seau d’eau en pleine trogne. Une lueur s’alluma alors dans les prunelles émeraudes de la rouquine qui en plus d’être un brin dépressive, avait une case en moins.

Pis la fièvre, la peste tout ça… Et même pas un homme pour la soutenir! Fallait pas s’étonner qu’elle devienne barge!

Sautillant du baquet, éclaboussant la servante au passage , elle se précipita à son pupitre!


Ma dame, prenez une serviette , un linge … Vous n’allez pas écrire dans cette tenue…

Johanara lui intima l’ordre de se taire et jeta avec nonchalance un châle sur ses épaules.

Déguerpis. J’ai une lettre de la plus haute importance à écrire! Du vent! Fissa!

Quelques longues heures plus tard, la Baronne traînait dans tout le château son édredon favori, trois lys blanc fraîchement cueillis ainsi qu'une missive. Sa mise manqua faire mourir Rosaline la vieille gouvernante alors que Mathilde applaudit en trépignant.

La jeune noble s’était parée d’une longue robe de satin vert et blanc . Une broderie de perles de nacres rehaussait les crevés blancs des manches évasées et une collerette étoilée en dentelle empesée soulignait la blancheur de sa gorge et de sa poitrine. Elle portait un collier monté de dix rangs de perles et la couronne baronnale sertie de diamants qu’elle ne mettait jamais trônait sur sa luxuriante chevelure, qui malgré toutes les richesses qu’elle arborait en cette glaciale soirée d’hiver semblait son plus bel atour.


Qu’on scelle les chevaux! Ses missives doivent parvenir à destination au plus vite! Quant à moi…
Je reste au Castel mais oubliez moi pour les cents prochaines années!


Elle ignora les regards stupéfaits de sa valetaille et la rumeur qui montait parmi les murmures que la châtelaine avait finalement perdu l’esprit…




[Un jour, mon Prince viendra….]


Johanara serrait les trois Lys entre ses mains liliales et sur son cœur. Allongée sur une couche de soie et de brocart , elle patientait les paupières close en pensant au messager qui devait certainement avoir pris la route pour l’Anjou. Des chandeliers lançaient sur la pièce et sur les cheveux flamboyants de vives clartés et des plumes jonchaient le sol, ça et là.


Mais partageons la teneur du billet sans quoi personne ne comprendrait ce que fout la rouquine en tenue de bal , avec ses fleurs et la bouche en cul de poule.



Citation:
Au plus beau,
Au plus grand,
Au plus fort,

A Eikork, mon futur sauveur,


J’ai été sotte. Et vaniteuse. Et bêtement fidèle. Par deux fois. Me pardonnerez vous?
Je suis tombée gravement malade et la mort a bien failli m’emporter mais il faut croire que personne ne veut de moi , pas même la faucheuse! Alors que la fièvre tiraillait mon esprit, j’ai repensé à notre première rencontre. A cette nuit qui m’avait paru une éternité tant je brûlais de vous revoir le lendemain, à la coupe de la tentation qui ne m’a jamais quitté et contre laquelle j’ai lutté en vain.

Je ne veux plus la combattre. Je suis brisée. Vaincue. Votre trophée vous attend.

J’ai les plumes, amenez la paille.

Johanara.



Sauf que la rousse ignorait que son « prince » était coincé dans sa lointaine contrée. Et qu’à moins d’attendre l’invention du ballon gonflable pour survoler les vilains duchés qui lui interdisaient de faire goguette en leurs terres , elle allait se brosser pour avoir son baiser!

Mais un de perdu…

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