Saradhinatra
[Port de Marseille]
Lors d'une escale, Sara, endossant son costume de capitaine au long court, avait trouvé un messager qui l'attendait avec un pli estampillé d'un scel comtal languedocien. Intriguée, elle prit immédiatement connaissance de la teneur du message avant de pousser un long soupire. Adieu bals costumés et cotillons pour un nouvel an provençal qui promettait d'être festoyant. L'ordre était plus que limpide : Uzès, elle devait se rendre à Uzès, toute affaire cessante. Elle fit quérir son second.
Messer, s'adressa-t-elle à son officier, veuillez procéder aux préparatifs pour le départ. Face au regard étonné de son interlocuteur, Sara rajouta aussitôt : Nous allons à Uzès. Faites accélérer le chargement des provisions, ainsi que le stockage des tonneaux d'eau. Je veux que le Sainte Boulasse quitte le port de Marseille dans la journée. Je vais dans ma cabine pour tracer la route, venez m'y prévenir quand tout sera prêt.
L'ordre donné, la blonde se dirigea vers sa cabine pour s'arrêter aussitôt. Elle avait failli oublier ce détail. Elle revint vers son second.
Aaah ... oui, j'allais oublié... Envoyez des hommes chercher le chevalier Celticdom. Il est quelque part à compter fleurette. Passez bien le mot, messer : il faut absolument qu'ils le retrouvent. Il doit être à bord lorsque le Sainte Boulasse lèvera l'ancre.
Hochement de tête de son second.
Laisser le Celtic ici n'était pas un problème. Le bougre saurait, malheureusement faut le reconnaître, retrouver son chemin, débrouillard qu'il était. Mais bon, elle connaissait un certain nombre de personnes qui lui auraient rabattu les oreilles jusqu'à ce que mort s'ensuive en lui reprochant d'avoir osé abandonner le pauvre homme en terre hostile avec tous ces brigands qui trainaient ... gniagnia ... oui, elle pouvait nettement imaginer la scène. Autant éviter, Ô possible, ces remontrances. C'est sur cette pensée que la blonde prit le chemin de sa cabine.
[Delta du Rhône]
Le Sainte Boulasse faisait face au delta du Rhône depuis plusieurs jours. Sara était sur la dunette avec son second. Ils devaient faire face à une difficulté imprévue.
Capitaine, c'est impossible ! protesta le second. Vous savez bien que le Sainte Boulasse n'est pas fait pour la navigation fluviale.
Oui, oui, messer, je le sais. répondit Sara en regardant sa carte. Mais nous sommes attendus à Uzès. Il nous faut remonter le fleuve. Donc nous devons faire en sorte que le Sainte Boulasse devient un navire qui soit fait pour la navigation fluviale.
Comment capitaine ?
Sara resta silencieuse. Elle savait bien que son second avait raison. Le Sainte Boulasse n'était pas fait pour la navigation fluviale. Cela faisait plusieurs jours que le navire était immobilisé face à l'embouchure du Rhône. Sans souffle de vent et à contre courant, c'était impossible de s'engager plus avant dans les terres. En plus, avec tous ces bancs de sable, le Sainte Boulasse risquait à tout moment de s'échouer, à cause du peu de profondeur à certains endroits.
La blonde soupira, elle devait se rendre à l'évidence. C'était mission impossible. Il fallait se résoudre à envoyer un messager par les terres jusqu'à Uzès pour prévenir qui de droit.
Nom d'un albatros unijambiste ! jura-t-elle en frappant la carte de son poing, faisant sursauter son second.
Capitaine, vous ... commença le second avant de s'interrompre immédiatement quand Sara le foudroya du regard.
Si près du but et devoir abandonner ! Elle serra les poings pour réprimer sa rage. Elle se mit à faire les 100 pas. Soudain une petite douleur se réveilla, lui faisant comprendre qu'elle devait absolument se calmer.
Pas maintenant ... murmura-t-elle en se tenant le bras droit. Lentement, elle se dirigea vers le bastingage et s'y appuya.
Toujours contrariée mais plus ou moins calmée par cette alerte, elle laissa son regard s'évader vers le delta qui lui faisait face. De là, elle pouvait voir toutes ces petites embarcations qui s'engageaient sur le Rhône sans problème ! Ces maudits foncets semblaient la narguer ! Elle les observa. C'est sûr qu'avec leurs rames, ils pouvaient remonter le fleuve à contre courant. Pourquoi les concepteurs du Sainte Boulasse n'avaient pas pensé à le doter de rames ? Si son navire en avait eu, ils seraient à Uzès en ce moment. Quoique ... Une idée germa dans la tête de la blonde.
Elle se tourna vers son second, toute souriante :
Messer, je pense que je viens de trouver comment remonter le fleuve avec le Sainte Boulasse.
Mais d'abord, veuillez aller voir si le chevalier Celticdom s'est bien remis dans son escapade dans Marseille. J'aurais besoin de sa grosse voix de stentor.
Le sourire de Sara devint franche au souvenir du récit que ses hommes lui ont fait : le Celt interrompu dans sa mission par un groupe d'hommes qui claironnaient à qui mieux mieux son nom dans les ruelles de Marseille. Oui, côté discrétion, ça laissait à désirer. Sara se rappelait de leur retour bruyant. Elle les avait entendu avant de les apercevoir. Sara réprima rapidement son rire. Elle avait oublié le bain forcé de Celt au moment où ce dernier montait à bord et la précipitation pour le repêcher. Depuis cet épisode, elle avait éviter le Celt, de peur de partir dans un fou-rire en repensant à ce malencontreux accident.
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Lors d'une escale, Sara, endossant son costume de capitaine au long court, avait trouvé un messager qui l'attendait avec un pli estampillé d'un scel comtal languedocien. Intriguée, elle prit immédiatement connaissance de la teneur du message avant de pousser un long soupire. Adieu bals costumés et cotillons pour un nouvel an provençal qui promettait d'être festoyant. L'ordre était plus que limpide : Uzès, elle devait se rendre à Uzès, toute affaire cessante. Elle fit quérir son second.
Messer, s'adressa-t-elle à son officier, veuillez procéder aux préparatifs pour le départ. Face au regard étonné de son interlocuteur, Sara rajouta aussitôt : Nous allons à Uzès. Faites accélérer le chargement des provisions, ainsi que le stockage des tonneaux d'eau. Je veux que le Sainte Boulasse quitte le port de Marseille dans la journée. Je vais dans ma cabine pour tracer la route, venez m'y prévenir quand tout sera prêt.
L'ordre donné, la blonde se dirigea vers sa cabine pour s'arrêter aussitôt. Elle avait failli oublier ce détail. Elle revint vers son second.
Aaah ... oui, j'allais oublié... Envoyez des hommes chercher le chevalier Celticdom. Il est quelque part à compter fleurette. Passez bien le mot, messer : il faut absolument qu'ils le retrouvent. Il doit être à bord lorsque le Sainte Boulasse lèvera l'ancre.
Hochement de tête de son second.
Laisser le Celtic ici n'était pas un problème. Le bougre saurait, malheureusement faut le reconnaître, retrouver son chemin, débrouillard qu'il était. Mais bon, elle connaissait un certain nombre de personnes qui lui auraient rabattu les oreilles jusqu'à ce que mort s'ensuive en lui reprochant d'avoir osé abandonner le pauvre homme en terre hostile avec tous ces brigands qui trainaient ... gniagnia ... oui, elle pouvait nettement imaginer la scène. Autant éviter, Ô possible, ces remontrances. C'est sur cette pensée que la blonde prit le chemin de sa cabine.
[Delta du Rhône]
Le Sainte Boulasse faisait face au delta du Rhône depuis plusieurs jours. Sara était sur la dunette avec son second. Ils devaient faire face à une difficulté imprévue.
Capitaine, c'est impossible ! protesta le second. Vous savez bien que le Sainte Boulasse n'est pas fait pour la navigation fluviale.
Oui, oui, messer, je le sais. répondit Sara en regardant sa carte. Mais nous sommes attendus à Uzès. Il nous faut remonter le fleuve. Donc nous devons faire en sorte que le Sainte Boulasse devient un navire qui soit fait pour la navigation fluviale.
Comment capitaine ?
Sara resta silencieuse. Elle savait bien que son second avait raison. Le Sainte Boulasse n'était pas fait pour la navigation fluviale. Cela faisait plusieurs jours que le navire était immobilisé face à l'embouchure du Rhône. Sans souffle de vent et à contre courant, c'était impossible de s'engager plus avant dans les terres. En plus, avec tous ces bancs de sable, le Sainte Boulasse risquait à tout moment de s'échouer, à cause du peu de profondeur à certains endroits.
La blonde soupira, elle devait se rendre à l'évidence. C'était mission impossible. Il fallait se résoudre à envoyer un messager par les terres jusqu'à Uzès pour prévenir qui de droit.
Nom d'un albatros unijambiste ! jura-t-elle en frappant la carte de son poing, faisant sursauter son second.
Capitaine, vous ... commença le second avant de s'interrompre immédiatement quand Sara le foudroya du regard.
Si près du but et devoir abandonner ! Elle serra les poings pour réprimer sa rage. Elle se mit à faire les 100 pas. Soudain une petite douleur se réveilla, lui faisant comprendre qu'elle devait absolument se calmer.
Pas maintenant ... murmura-t-elle en se tenant le bras droit. Lentement, elle se dirigea vers le bastingage et s'y appuya.
Toujours contrariée mais plus ou moins calmée par cette alerte, elle laissa son regard s'évader vers le delta qui lui faisait face. De là, elle pouvait voir toutes ces petites embarcations qui s'engageaient sur le Rhône sans problème ! Ces maudits foncets semblaient la narguer ! Elle les observa. C'est sûr qu'avec leurs rames, ils pouvaient remonter le fleuve à contre courant. Pourquoi les concepteurs du Sainte Boulasse n'avaient pas pensé à le doter de rames ? Si son navire en avait eu, ils seraient à Uzès en ce moment. Quoique ... Une idée germa dans la tête de la blonde.
Elle se tourna vers son second, toute souriante :
Messer, je pense que je viens de trouver comment remonter le fleuve avec le Sainte Boulasse.
Mais d'abord, veuillez aller voir si le chevalier Celticdom s'est bien remis dans son escapade dans Marseille. J'aurais besoin de sa grosse voix de stentor.
Le sourire de Sara devint franche au souvenir du récit que ses hommes lui ont fait : le Celt interrompu dans sa mission par un groupe d'hommes qui claironnaient à qui mieux mieux son nom dans les ruelles de Marseille. Oui, côté discrétion, ça laissait à désirer. Sara se rappelait de leur retour bruyant. Elle les avait entendu avant de les apercevoir. Sara réprima rapidement son rire. Elle avait oublié le bain forcé de Celt au moment où ce dernier montait à bord et la précipitation pour le repêcher. Depuis cet épisode, elle avait éviter le Celt, de peur de partir dans un fou-rire en repensant à ce malencontreux accident.
Traduction du titre : On n'échappe pas à Pézenas.
Edit : petite modification du récit avec l'accord de ljd Celt.
Re-edit : modification du post pour coller avec celui de ljd Celt.
Edit : petite modification du récit avec l'accord de ljd Celt.
Re-edit : modification du post pour coller avec celui de ljd Celt.
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