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[RP] La quête d'Ogamat

Ogamat
Houla ! Il avait un air horrifié. Comme s'il avait vu une harpie descendre d'une cathédrale pour s'abreuver d'un pauvre hère passant malencontreusement par là au mauvais moment.
Il avait des difficultés à digérer les paroles du curé. Les mots employés étaient simples, les phrases étaient simples, mais le tout ensemble était hautement difficile à décortiquer.
D'horrifié, son visage passa à l'intense réflexion puis se mêla d'incertitude. Les deux expressions faciales alternaient et se chevauchaient.


Faut m'parler avec des mots simples, curé. Pace que s'j'suis pas sûr qu'j'ai compris quéqu'chose. Je vas essayer pour voir.
Il tira sa besace qui était sur son flan pour la ramener sur son ventre. Il la prit dans ses deux mains. La regarda un court instant avec perplexité.
Alors v'dites qu'ma besace, c't'une idée. C'est ben ça ? Il avait dit ça sans la moindre conviction. Sa voix avait été hésitante pour prononcer ce qu'il considérait comme une absurdité. Bien qu'il avait un doute à présent, puisque le curé lui avait affirmé qu'une chose ou une idée, n'avait aucune différence. Et presque dans la foulée il ajouta avec verve et passion : Mais alors si j'ai l'idée qu'j'suis dvant un gigot d'sanglier il va apparaitre ? Un large sourire n'osait encore se libérer. Il craignait que sa conclusion ne fut pas la bonne. Pourtant, il pensait bien avoir compris cette fois. Et il entrevoyait toutes les possibilités qui allaient s'offrir à lui si c'était bien ainsi. Il fixait à présent le curé droit dans les yeux, attendant une confirmation.
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Forth_with
Forth voyait bien qu'il avait compliqué la chose mais c'était totalement nécessaire pour une première étape. Il fallait déblayer la chose, déjouer les définitions, les idées préconçues que l'on se faisait pour mieux reconstruire du solide. Il s'amusa aussi un peu de la réflexion de l'homme.

Non mon fils je crains que cela ne soit pas ainsi. Les choses n'apparaissent pas forcément parce qu'on veut qu'elle existe. En tout cas pas directement comme par magie.

Mais par exemple imaginez. Vous avez froid. Vous êtes chez vous, il n'y a plus de bûches pour le feu. Le fait de vous dire que vous n'avez pas froid qu'il fait chaud et bien vous pouvez par la force de votre esprit moins ressentir le froid. Lui existera toujours. La température ne changera pas. Mais la sensation de froid si. C'est comme la soif. Combien de personnes tiennent facilement contre la soif et d'autres ont rapidement soif ?

Ma réflexion en disant qu'une chose était une idée visait plus à interroger la notion d'idées et de choses que vous considériez comme évidente. Comme vous le voyez elle n'est pas si évidente.

Je vais vous donner un secret mon fils. Quand vous cherchez à comprendre les choses il faut d'abord chercher à les définir. À savoir ce qu'elles sont et ce qu'elles ne sont pas. Car si vous ne savez pas précisément ce qu'elles sont vous pouvez vous tromper sur leur nature et ainsi créer tout un raisonnement sur une confusion.

Je sais pas ce serait comme un paysan qui confondrait un sac de graine de maïs d'un sac de graine de blé. Comment pourrait-il bien s'occuper de sa plantation ensuite ?


Il avait fait entrée l'homme dans l'église et le dirigeait désormais vers le presbytère. Il espérait pouvoir discuter là-bas plus tranquillement autour d'un verre.
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Ogamat
Déçu. Il fut déçu que sa conclusion n'était pas la bonne. Et d'autant plus déçu que si elle avait été juste, il aurait pu faire ripaille tous les jours jusqu'à s'en éclater la panse.

Il se remit à se gratter la tête. C'était un réflexe chez lui, dès qu'il réfléchissait intensément, sa main s'en allait gratter le sommet du crâne, ou la joue, ou le menton. Enfin bref, sa main grattait quelque chose. Et il se mit à marmonner le cheminement de ses pensées. Le soliloque l'aidait à penser.


Donc il suffit pas d'avoir l'idée d'une chose pour qu'la chose devienne une idée... Non, devienne une chose... Pfffffff que c'est compiqué ces machins-là... La chose devient quoi alors ? Si c'est pas une idée et qu'c'est pas une chose, qu'est-ce qu'ça peut être ?.. Alors si j'ai froid et qu'j'pense qu'j'ai chaud j'aurai pus chaud mais y fra pas pus chaud... Bon dju qu'c'est compiqué les affaires-là !.. Définir les choses c'qu'elles sont et n'sont pas... Une chose c't'une chose mais c'est pas une chose et c'est une idée mais c'est pas une idée mais c'est quand même une idée qu'est pas une idée qu'est pas une chose mais une idée sans être une idée et sans être une chose... AAAAAAAH MA PAUF' TÊTE ! Le cri fut renvoyé par les murs de l'église, il voyageait d'un mur à l'autre, se répétant en tout sens. Ogamat se tenait la tête, la face tordue comme en proie à une violente douleur.
Curé ! Faut m'aider là ! J'deviens fou ! M'tête va exploser ! Dites-moi c'qu'est une chose et c'qu'est une idée. Vite !
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Forth_with
D'un geste de la main Forth tenta de calmer son interlocuteur. Il l'avait posé sur sa tête puis sur son épaule et lui dit.

Du calme mon fils, il ne sert à rien de vous énerver. Des tas de personnes se sont posés la question avant vous et la réponse n'est pas encore totalement clair pour eux mêmes. C'est comme le fait de faire des enfants. Malgré toutes les recherches la chose reste encore imprécise. Avant de commencer à étudier cela mon fils je veux que vous vous dites que la chose sera imprécise d'accord ? Qu'on aura pas la solution exacte ? Entendu ?
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Ogamat
Toujours se tenant la tête, il écouta à demi le curé qui tentait de le rasséréner en lui disant que peu en avait compris le sens. Ce qui eu un effet contraire à celui recherché. Sa tête l'oppressait encore plus.
Il se laissa tomber lourdement sur le premier banc qui se présenta à ses fesses.

Ce n'était pas simple de concilier le tourment dans sa tête avec la lenteur annoncée par le curé. Ogamat ne savait pas garder des pensées en silence tant qu'il ne les avait pas comprises. Toutefois, puisque le curé lui affirmait qu'il lui serait impossible de comprendre rapidement, il n'eut aucun doute que ce serait ainsi.

Sans relever la tête, il s'adressa au curé :


Curé, j'ai besoin de silence. Faut que tout c'que v'm'avez dit trouve une place dans m'tête. Sinon ben ça va êt' pis que chez Laga.
J'vous rmercie pour 'ltemps qu'vous m'avez donné.
Vous voulez bien m'laisser seul ?

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Forth_with
Pour être surpris il l'était. Comment de pareille chose pouvait provoquer un pareil émoi sur l'homme. Encore la grandeur du monde pouvait paraître effrayante pour l'esprit qui s'en rendait compte. Forth lui même avait eu un certain recul à ce moment là surtout au moment où il avait commencé à lire tout les ouvrages qui arrivaient à sa portée et quand il se rendit compte que même une vie entière n'y suffirait pas. Mais ensuite il s'était calmé et était revenu à des choses plus tranquilles en se forçant à ne plus y penser. Il avait l'impression que son interlocuteur n'y arrivait pas lui même. Alors quand il lui demanda de rester seul il accepta bien qu'à regret.

Bien sûr si vous voulez me parler je serais sur mon chantier. N'ayez crainte c'est comme quand on saute dans le vide, cela à l'air effrayant la première fois mais au final on touche toujours terre.

Il en avait de bonnes de dire ça lui même était effrayé par le vide, peut-être même plus que par la somme de connaissance qu'il ne pourrait jamais emmagasiner. Mais bon il n'avait pas trouver d'autre métaphore et il repassa donc par la porte du transept en laissant l'homme à ses réflexions.
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