Orantes
Non ni cataclop ni tagada tagada, la vieille monture du jeune Orantes avançait silencieusement sur le tapis feutré que formait une épaisse couche de neige. Pas plus de bruits dans la nature endormie environnante que dans le monastère du coin à lheure du repas. La campagne dijonnaise était comme morte, étouffée par ce tapis laineux sans couleur. Le Très Haut semblait avoir fait disparaître toute trace de vie sur cette route isolée, seul le souffle dun vent dEst parvenait aux oreilles du cosnois. Le claquement de ses dents, que provoquait la bise glaciale lui permettait au moins de savoir quil était encore vivant dans ce mirage hivernal. Quelle étrange idée il avait eu là de rejoindre la capitale bourguignonne sous des cieux si hostiles ! La politique, la politique encore une fois ! Sa dévotion envers son duché perdrait à coup sûr un jour le jeune Volvent.
A lentrée dun bosquet pourtant, trois corneilles perchés sur un chêne dénudé vinrent troubler la torpeur du bourguignon par leurs croassements lugubres.
Croaaaaaa Croaaaaaaaaaaaaaa faisaient les bêtes à plumes. Et Orantes de lever la tête, de fixer leurs yeux noirs de démons et, afin de couper court à toute velléité de conversation des corbaques, de lancer :
Rhoooo vos gueules les volatiles ! On se passera volontiers de votre gazouillement disgracieux Mon cheval et moi ne supportons que le chant du rossignol et uniquement les jours de beaux temps !
Croyez-le si vous le souhaitez, mais Orantes navait pas encore fini de ravaler son rire moqueur ( oui le jeune homme est un peu vaniteux et adore ses blagues ) que les trois volailles basanées sabattirent sur lui afin de lui picorer lensemble des extrémités. Lorgueilleux avait moins fier allure céans se débattant et cherchant à se sextirper de cette envolée belliqueuse. A force de frétiller, de gigoter et de se trémousser sur sa monture, arriva ce qui devait arriver : Le palefroi passablement excédé de supporter les pitreries du cavalier opta pour une ruade magistrale qui envoya Orantes dans le décor. Décor qui, rappelons-le, est pour grande partie constitué de cette petite poudre blanche et froide appelée neige. Autant dire, que le malheureux corps du bourguignon neut aucun mal à glisser, tête la première, dans une belle congère. Cest donc le postérieur du jeune homme qui succomba aux derniers assauts de ces infâmes volatiles, avant de les voir disparaître.
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A lentrée dun bosquet pourtant, trois corneilles perchés sur un chêne dénudé vinrent troubler la torpeur du bourguignon par leurs croassements lugubres.
Croaaaaaa Croaaaaaaaaaaaaaa faisaient les bêtes à plumes. Et Orantes de lever la tête, de fixer leurs yeux noirs de démons et, afin de couper court à toute velléité de conversation des corbaques, de lancer :
Rhoooo vos gueules les volatiles ! On se passera volontiers de votre gazouillement disgracieux Mon cheval et moi ne supportons que le chant du rossignol et uniquement les jours de beaux temps !
Croyez-le si vous le souhaitez, mais Orantes navait pas encore fini de ravaler son rire moqueur ( oui le jeune homme est un peu vaniteux et adore ses blagues ) que les trois volailles basanées sabattirent sur lui afin de lui picorer lensemble des extrémités. Lorgueilleux avait moins fier allure céans se débattant et cherchant à se sextirper de cette envolée belliqueuse. A force de frétiller, de gigoter et de se trémousser sur sa monture, arriva ce qui devait arriver : Le palefroi passablement excédé de supporter les pitreries du cavalier opta pour une ruade magistrale qui envoya Orantes dans le décor. Décor qui, rappelons-le, est pour grande partie constitué de cette petite poudre blanche et froide appelée neige. Autant dire, que le malheureux corps du bourguignon neut aucun mal à glisser, tête la première, dans une belle congère. Cest donc le postérieur du jeune homme qui succomba aux derniers assauts de ces infâmes volatiles, avant de les voir disparaître.
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