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[RP] T'as voulu voir Vesoul et on a vu Dijon

Erwelyn
En chemin, cheminant, sur les chemins...
Bref, voilà une mini troupe de poneys roses avec une pièce rapportée en plus qui s'était rendue direction Vesoul. Au petit trot ou au galop, la route avait été calme, à peine une petite armée de rien du tout croisée sur Dole. Et même que personne ne leur a couru après pour leur demander un laissez-passer ou pour leur signaler qu'ils sont sur une liste rose bonbon à pois verts avec des rayures.

De retour à Dijon, la troupe a pris ses quartiers dans une auberge de la capitale, les poneys bien en chaud dans l'étable mis à disposition des voyageurs, et une chope dans chaque main.
Les cheveux de Lynette ont repoussé assez pour qu'une mèche soit mâchouillée, regardant sans les voir ses compagnons en train d'engloutir un repas composé de lard fumé, de bouillon et de pain noir.
Elle n'avait plus aucune nouvelle du duc depuis quelque jours, et si ça n'avait été qu'elle, elle en aurait sauté au plafond. Sauf que ses amis ne perdaient pas de vue ce mariage, ni le fait que la mainoise était censée être enceinte. D'ailleurs, on lui faisait de plus en plus la réflexion que son ventre ne grossissait pas...

Son regard se posa sur la jeune Ygerne, qui faisait route avec elle depuis la Bourgogne. Serviable, la jeune fille l'aidait pour quelques deniers journaliers, un repas chaud et un lit convenable. Tressage de poney, nouage de corset, repas à préparer pour Poneybouboule et son estomac délicat et... ben pour l'instant y avait pas grand chose d'autre à faire, mais avec un domaine à gérer en Maine, elle trouverait sans doute de quoi l'occuper. Sourcils froncés, elle l'observa encore quelques instants. La petite était à son service, elle n'aurait donc pas de mal à la convaincre de l'aider à cacher cette grossesse. Et puis finalement ça lui ferait pas de mal d'en parler à quelqu'un. Enfin, elle n'était pas obligée de tout savoir hein, juste le nécessaire...

Ses mirettes dévièrent ensuite sur sa besace, posée à côté d'elle. Dépassant légèrement, une lettre de l'ancien évêque du Maine, celui là même qui les avaient reçus avec Vaxilart au sujet du mariage. Le courrier n'avait pas été décacheté. Volontairement. Lynette faisait l'autruche. Ne pas lire le courrier, c'était éloigner le problème d'elle. Mais voilà, la mainoise était aussi très curieuse. Et près d'une semaine après avoir reçu le parchemin, le lire lui brûlait maintenant les doigts !
Discrètement, le document est pris dans ses mimines, et voici la Lynette s'éloignant quelque peu de ses compagnons. Plusieurs fois la missive est lue, et relue. Et finalement ponctuée d'un :


Gné ?

Bien à propos.
Foutredieu, ça avait l'air sacrément compliqué ce truc ! Un sourire se dessina enfin sur le visage de la mainoise. Qui aurait cru que son salut viendrait directement de l'église ? Un mariage à Notre Dame était tellement complexe à organiser qu'ils n'arriveraient pas au bout, c'était sûr ! Sans pouvoir se retenir, Lynette laissa éclater sa joie avec quelques pas de danse. Encore un peu et elle aurait lancé un "youhouuuuu" extasié si d'un coup Mahaut ne l'avait pas coupée dans son élan.


Lynetteuuuuh ! Qu'est-ce qui se passe ? Et c'est quoi ce parchemin ?

Rha feuque, la périgourdine ! Fallait surtout pas que la brune la voit dans cet état là sinon c'en était fini d'elle. La mainoise serait directement envoyée au pilori d'avoir menti aussi longtemps à ses amies. Paniquée, il lui fallait trouver une solution pour effacer cet air satisfait de son visage.
Vite, un verre est attrapé et balancé direct dans les yeux, ayant pour effet immédiat de la faire chialer à grandes eaux, avant de se retourner vers la Dame de Nabinaud.


Bouuuuuh ! Mahaauuut !
Le mariage avec le Duc est impossiiiiiiiiiible !


Snriiiiif, et hop, on se mouche avec un coin du parchemin.

C'est tellement compliqué, on ne pourra jamais organiser tout ça !
Snriiiif, écoutes, il faut un document du prêtre ou diacre officiant dans les paroisses d'origine des futurs époux qui valide son accord au mariage, ainsi que l'autorisation des prélats d'origine des deux futurs mariés pour le mariage hors de la paroisse d'origine.

T'y comprends quelque chose toi ?
Et pis c'est quoi ma province d'origine hein ?
C'est celle où ma mère est tombée enceinte, celle où la cigogne est venue m'amener, celle où je me suis fait baptiser, ou encore celle où j'ai vécu le plus longtemps ?
Tu crois qu'il faut que je demande à tata Sad ?
Et pis même qu'il faut une certification du statut de nobles des futurs mariés, mais je vais trouver ça où mouaaaa ?


Et voilà une Lynette qui s'effondre en faux pleurs sur l'épaule de son amie, définitivement soulagée de voir ce projet de mariage débile s'envoler vers d'autres cieux.
Liiiiibre, je suis liiiibre !

_________________
.mahaut.
- T'as voulu voir ta soeur et on a mangé ta mèèèèèèèèère !
- Non mais c'est pas ça les paroles...
- Taisez-vous, machin !
- Anatole, écrivain donc lettré, je vous prie.
- Taisez-vous, le très limousin machin.
- Pis d'abord Anatole c'est même pas mon vrai prénom c'est vous qui m'avez rebaptisé comme ça.
- Comme toujouuuuuuuuuuurs ! Mais je te prévieeeeeeeeens ! J'irai pas en Guyeeeeeenne ! D'ailleurs j'ai horreur de tous ces péquenots, des laisser-passer et des tribunauuuuuuuuuuux !
- Pfff...

Guillerette, elle chantait à tue-tête dans les rues de la capitale bourguignonne. Ils s'étaient suffisamment morfondu dans leur désespérant périgord natal où régnait le teuton à grosse tête qu'ils en adoraient leurs voyages incessants actuels.
"Les enfants, je crois que j'ai oublié une chaussette à Sémur. Je suis outrée ! J'ai même pas mangé de moutarde ! Je veux voir Vesoul ! Je veux pas voir ta mère ! Orka elle m'a poussée ! Oh, regardez, un paysage pittoresque ! C'est une taverne, oui. J'm'ennuie, on bouge ?"
Voilà la teneur fondamentale de leurs échanges depuis des semaines.
Mais autant d'agitation ne cachait qu'une chose : une angoisse fondamentale que chacun protégeait sous un sourire de façade.
"Roudoudou va-t-il mourir et m'abandonner avant le mariage ?"
"le froid glacial va-t-il abîmer mon fût de vin de Tokay et le rendre imbuvable ?"
"Vais-je devoir épouser ce Duc pour de vrai ?"
"Ils ont bien vu que j'étais noble ? J'aurais du acheter une couronne, j'le savais"
"Je vais le viser quand il tournera le dos, en pleine tête, PAF, pastèque, superbe lancer".

Le drame de la vie, quoi. Elle poursuivit sa route en guettant la présence d'un poney rose dans une taverne. Première taverne, bingo. Lynette. Elle poussa la porte.

- Lynette ! J'me demandais un truc ! La moutarde à l'ancienne, elle date de quand au juste ? C'est si ancien que ça ?

Elle regarda son amie et l'aperçut soudain en train de pleurer. Elle se précipita vers elle. Et oui, elle se releva en jurant avant de prendre un tabouret à proximité de la future duchesse pour lui tapoter l'épaule d'un air compatissant. Pis ça permettait de faire un petit geste au tavernier en même temps.

- Lynetteuuuuh ! Qu'est-ce qui se passe ? Et c'est quoi ce parchemin ?
- Bouuuuuh ! Mahaauuut ! Le mariage avec le Duc est impossiiiiiiiiiible !
- QUOI ? Moi vivante, je ne le permettrai pas.

Elle s'assit et écouta la lecture du courrier par son amie. Interdite, elle contempla sa choppe un instant.

- Bon, reprenons les choses dans l'ordre. "un document du prêtre ou diacre officiant dans les paroisses d'origine des futurs époux qui valide son accord au mariage". Alors... Voyons voyons...
- Ca veut dire que le curé de leur village doit dire qu'il est d'accord.
- Mais qu'est-ce qu'on s'en fiche ? Pis l'origine, l'origine, pfff, j'vous en mettrai de l'origine, moi. Et "l'autorisation des prélats d'origine des deux futurs mariés pour le mariage hors de la paroisse d'origine." c'est quoi ? C'est pas les mêmes ? Pourquoi ils sont aussi compliqués, à l'EA ? C'est terrible, ça, peuvent pas s'exprimer simplement. Non, là où il faut juste un "oui oui mariez-vous et resservez-moi", ils vous mettent 15 règlements. Pis avec des termes bizarres pour faire genre ils sont intelligents. Ils ne trompent personne, hein.
- Un peu de respect envers l'EA, voyons !
- Après être allée à Rome ? Vous voulez rire ? Si Aristote débarquait sur terre, ils seraient capable de débattre entre eux de la meilleure façon de le supprimer, rapport au fait qu'il déroge aux règles qu'ils ont édictées.


Elle soupira avant de sourire à Lynette.

- Ne t'en fais pas. On va écrire à ton curé pour lui dire que tu veux te marier avec le Duc, on fera pareil avec son curé à lui pis après Honoré vous mariera comme prévu. Foie de Boulasse. ANATOLE ! Courrier !

_________________
Ygerne
La gamine, bien qu’elle n’aimait pas les curés, aurait bien remercié l’église pour lui avoir offert le plus joli cadeau de noël rêvé : devenir chambrière d’une future duchesse.

Ouai je suis sure que vous êtes tous jaloux. Chambrière de Madame la Duchesse, c’est fluide, c’est beau, ça sonne bien.

- Mademoiselle vous habitez encore chez vos parents ?
- Non je suis Chambrière d’une future Duchesse.


Direct on plante le décor et le gars la est scotché sur place, il va faire une révérence. Rooo mais le bougre ne fait pas de révérence ! Comment ose-t-il ! C’est quoi cet affront ! C’est quoi ce binz ! Plus aucun respect pour le personnel de qualité dans le pays !

- Ça t’embouche (ou en bouche) un coin ! Tu vois je parle plus à des péquenots comme toi, des tas de fleurs séchées qui sentent pas bon comme toi ! Moi j’suis quelqu’un d’important maintenant
- Hihi ! regardez comme elle se sent plus la crevarde.
- Hey ! un peu de respect pour le personnel hyper qualifié de la haute noblesse.


Stratégie de retrait. Purée c’est quoi cet uniforme de chambrières à froufrou, impossible de marcher avec ça.
- En tout cas, va falloir que Madame la Chambrière travaille sa démarche de canard
- Mais même pas mon bon m’sieur ! C’est comme ça qu’les chambrières de la reine marchent !


Bon mais c’est vrai qu’on n’avance pas bien vite ! Allez haut le cœur ! Haut les jupons ! On fait un nœud de tout cette… cette… ce tissus en haute dose et ça ira mieux pour filer en courant.

- Hiiiii m’dame, ils m’embêtent à Vesoul !

Bref petite escapade calme et reposante sur les routes du royaume

Donc la rouquine vivait un peu dans un monde merveilleux où tout est rose (et pour une fois le rose n’est pas uniquement issu de son imagination) et où des oiseaux apportent les vêtements de sa patronne et des cœurs volètent… (oui bon la ok c’est son imagination).

La seule chose qui l’enquiquinait la gosse, c’est cette histoire de grossesse. C’est que quand on vient de la rue, on connait bien les choses de la vie. Mais la future duchesse ne semblait pas avoir le ventre qui pointe. La rouquine, avec son éternelle innocence.. bon sens, avait imaginé que c’était un des très nombreux avantages de la noblesse. Elle avait trouvé louche cette histoire de cigogne, on ne connaissait pas ça dans le bas monde, mais peut-être que les femmes de la haute avait le droit de prendre l’option cigogne intégrée pour éviter les désagréments d’une grossesse ? Ça devait sûrement couter ultra-cher comme option ! Mais pourquoi pas ?

Retour à Dijon, fini les vacances !

Le mariage avec le Duc est impossiiiiiiiiiible !

Encore une histoire de curé pas corrompu… décidément les nobliaux se compliquaient la vie pour pas grand-chose.

Tout le monde savait que pour « arranger » les choses, les curés demandaient simplement : du vin, l’argent du vin et la femme de vigneron… bref pas de quoi en faire un drame.

Mais c’est peut-être encore une grande spécialité de la noblesse que de tout tourner en drame.
Elle tenta quand même de proposer sa solution de vagabonde…


Et si vous soudoyez un..

Mais n’eu pas le temps de finir car un truc, que dis-je : le messager, tapotait son épaule.

- Quoi encore ? Voyez pas que j’suis occupée. Sachez que je suis chambrière et que vous ne m’intéressez pas.
- Vous m’intéressez pas non plus !
- Mais comment osez-vous ?
- Bah… t’nez
- Espèce de couard ! pas besoin de filer en courant ! Je te retrouverai ! Et on verra si tu veux toujours pas de moi ! C’est moi qui veux pas de toi d’abord !


Non mais les hommes de nos jours.. tous compliqué !

Et cette paperasse c’est quoi encore ? Une déclaration d’amour d’un beau prince ? Une donation pour vénération de la magnifique chambrière ?

Ah non ça y ressemble pas trop… Froncement de sourcil :

- Par la présente,
Oula fait chaud ! Elle est encore longue cette lettre ?
- Gne gne gne… trahison !!! hiiiiii Procès ! Ah ouf… vous resterez en liberté.

Il est fou ce messager ? Déjà, il ne m’intéresse pas et il ose s’imaginer que je vais faire le jeu de la hors la loi pour satisfaire ses fantasmes tordu ! Sont fou ces Bourguignons..

Mais… et il imite bien les courriers officiels… si j’en informe la police du coin, ils ne vont pas aimer de savoir que les messagers volent les papiers du duché pour conquérir les cœurs de jeune femme innocente…
Erwelyn
Regard noir vers Anatole. Foutu limousin ! Toujours là où il fallait pas, toujours à se prendre la marche sciée alors qu'elle était destinée au duc, toujours à dénouer les liens du Vaxichou alors qu'il devait rester attaché, toujours à réussir à traduire des lettres que Mahaut n'aurait jamais dû comprendre ! Toujours aussi limousin, rhaaaaaaaaaa !

Et puis la brune, fallait toujours qu'elle leur trouve des solutions, genre "oh mais t'en fais pas Lynette, on va écrire à ton parrain pour qu'il t'amène jusqu'à l'autel" ou encore "tiens, j'ai envoyé une missive à Honoré pour qu'il vous reçoive avec Vaxichouuu". Diantre, mais pourquoi donc avait-elle ouvert cette lettre MAINTENANT ? Elle aurait pu la décacheter une fois enfermée dans sa chambre, à l'abri de tous les regards, ou alors aux latrines, là où elle était sûre que d'autres poneys roses se pointeraient pas.
Mais nooooon !
Il avait fallu qu'elle l'ouvre en taverne, cette quiche ! En taverne, pfff…

Foutredieu, la folie ambiante qui entourait constamment les ponettes avait complètement déteint sur elle, y avait pas à dire. A rajouter sa chute des remparts qui lui faisait perdre la boule sévère à certains moments de la journée et le tableau était complet.

La main se leva alors vers le tavernier, montrant sa chope vide. Il lui faudrait un bon remontant pour affronter ce qui allait suivre. Soupirant et reniflant encore un peu, elle prit place en face de Mahaut, le parchemin déroulé sur la table entre les deux ponettes.


Bon, moi j'veux bien qu'on écrive à nos curés de nous, mais tu sais qui c'est toi ? Et puis s'il faut retrouver tous les curés d'origine des villes dans lesquelles je suis passée, on est pas sorties de la taverne hein…

Un regard en coin à Ygerne alors que la moitié de la chope est engloutie. Ouais, les poneys roses ennoblies avaient pas encore cent pour cent l'attitude noble pour picoler, fallait le dire. La petite avait l'air soucieuse tout d'un coup, faudrait s'enquérir de ce qui n'allait pas une fois cette foutue lettre à un prélat au pif en Bourgogne serait écrite. Il ne faut jamais laisser ses employés aller mal. Comme une vache qui a des soucis, ça fait tourner le lait et après il est inutilisable. C'est pas qu'elle comparait Ygerne à une vache, mais faudrait pas qu'elle se mette à mettre n'importe quoi dans la gamelle de Poneybouboule non plus.

La chope est donc reposée fermement sur la table, arrosant au passage le parchemin envoyé par Honoré.


Bon, Anatole ! Ecrivez, on vous paye pour ça non ?
Alors !


    Monseigneur

    Je vous écris ce jour car je suis dans le désarroi le plus profond.
    En effet, mon promis et moi même souhaitons ardemment nous unir en la Cathédrale Notre Dame, à Paris, mais nous venons d'apprendre qu'il nous faut fournir moult documents.

    Nous sommes nobles et baptisés tous deux, mais il semblerait que nous devions délivrer un courrier de la part du prélat de nos provinces d'origines qui stipule son accord pour cette union hors de nos paroisses respectives.

    Résidant depuis peu en Bourgogne, j'imagine que je dois me tourner vers vous pour obtenir votre autorisation.

    J'attends avec impatience des nouvelles de votre part pour enfin pouvoir publier les bans et nous unir devant le Très Haut.


Voilà, mettez les formules d'usages, respect, cordialement, tout ça, pis mon nom aussi.

Et ooooh regardes Mahaut ce que j'ai reçuuuuuuuuu !!!


La besace est fouillée avec véhémence et la mainoise en ressort un sceau tout neuf ayant servi une seule fois.

Regaaaaaarde ! Y a même mon nom ! Pis je peux mettre du rouge, du vert, du jaune !
Hmm, on prend laquelle de cire ? La rouge je crois que c'est pour les courriers personnels, et la jaune pour l'officiel, mais la verte… Peut-être pour commander des tonneaux aux marchands de manière officielle ?
Bon aller, on va mettre la jaune, on verra bien.

Et paf, la cire jaune est fondue et déposée sur le parchemin, suivie de l'application du sceau avec toute la concentration de sa propriétaire, c'est à dire langue tirée et sourcils froncés. Et surtout, une prière est dite mentalement pour qu'aucun prélat bourguignon ne tombe sur ce courrier, qu'il se perde en route ou qu'il tombe comme de par hasard dans une rivière.
Pour ça, il fallait juste que ce soit elle qui s'occupe de l'envoi des missives, pas très compliqué non ?


Bon et y a quelqu'un dans la salle qui sait qui sont les curés de Sémur et de Joinville sioupléééé ?

Autre prière muette. Avec un peu de chance personne dans cette taverne ne serait apte à répondre à cette question ! Comme quoi, y avait toujours une porte de sortie…
Enfin, Lynette se tourna vers Ygerne qui ne s'était pas départie de sa couleur blanche depuis qu'elle avait le courrier entre les mains.

Et bien ma petite, qu'est-ce qui t'arrive ?
Aubergiste, apportez-lui un petit remontant, elle a pas l'air bien la fillette !

_________________
Charles
    Je marche à travers ce monde et mon esprit se perd, que faire ?
    Prier ! Louer le Très-Haut, ses biens faits et garder en principe les dons que nous à fait Aristote.
    Ceux ne sont qu'idiotie raconté à tout manant afin de faire verser finance pour croisade perdue d'avance.

    Je ne te demande pas de vider tes coffres sur les lames d'un croisé, aussi pieux pourrait-il se faire croire, la croyance, la fidélité au Très-Haut se joue en toi et non en des actes que l'on te ferait faire.
    Les prêches ? les appels à la croisade ? La messe ?
    Nous devons bien garder mou ... nos ouailles dans nos saints patu .. notre Sainte Mère Église, qui offre la vérité suprême.

    Cela ne compterait donc que pour moi ?
    C'est un peu cela ... Le reste se découvre avec le temps. Viens aux prochaines messes en Bourgogne et tu sauras comprendre la réalité de la foy, ta perdition prendra fin !

    Une légère pinte échangé avec l'égaré du jour, un sourire pour le pousser à suivre la voie de l'église romaine et s'offrir un converti de plus. Un regard à travers la salle, y'avait-il encore ici gens à pousser vers les portes de l'église, qui se serait égaré à travers le temps au supplique salue du Sans Nom ? Il n'en manquait surement pas, l'oreille aux aguets ne ferait pas de mal ...

    L'homme qui quitte la table, les canines avisés du teckel en proie à une nouvelle chope commandé au tavernier. Quelques sous laissés sur le comptoir et c'est hydromel en main qu'il sillonna la salle, cherchant on ne sait quelle révélation qui lui offrirait encore une fois les bonnes grâces de son évêque et qui sait, quelques deniers qui tomberaient de ses poches? Cela serait toujours bon à prendre.

    N'a t'il pas encore fait dix pas, que déjà la voute résonnait d'un son, d'un mot, distinct, claire et quémandeur. On demandait information sur ordre ecclésiastiques bourguignons, voilà de quoi faire pour le brun et c'est pinte à la main qu'il s'avançait vers la Dame, assise à la tablée avec ses compagnons.


    Vous cherchez clerc ?


_________________
Charles de Margny
Baron de Fondi
Chancelier de Condé
Teckel à poil ras d'Autun
.mahaut.
- Vous cherchez Clerc ?

La brune ouvrit la bouche, prête à répondre. Juste à temps, Anatole la poussa du coude pour l'empêcher de parler.

- Vous allez dire que vous ne connaissez aucune Claire, c'est ça ?
- Mais... enfin...non !
- Avouez.
- Raaaah, on ne peut plus jamais faire d'humour, avec vous.
- Réfléchissez, s'il pose la question, c'est soit qu'il en est un, soit qu'il en connait très bien. Vous voulez risquer d'annuler le mariage de votre amie juste pour un jeu de mots pourris ?
- ...
- Hmm ?
- C'était pas pourri d'abord. Hmpff.


L'échange ne dura que quelques secondes. Le temps de se recomposer un visage et de sourire à l'inconnu.

- Seriez-vous notre sauveur ? Aristote veille sur cette union, je le savais ! Prenez place, messire ! Poussez-vous, Anatole.

Elle dégagea un siège à leur table tout en dévisageant l'homme. Une choppe à la main. Parfait.

- Que l'on nous resserve, tavernier ! Messire, c'est la providence qui vous a placé sur notre chemin, j'en suis sûre. Il n'est pas concevable de laisser deux dames...*regard vers Ygerne* trois dames... *regard vers Anatole* Hmm, quatre ?
- Hé !
- Connaitriez-vous un clerc ? Ou un évêque ? Ou quelqu'un capable de décrypter pour nous les méthodes à suivre pour permettre le mariage de mon amie ici présente ? Elle se consume d'amour pour un Duc qui le lui rend au centuple. Elle est noble, lui aussi, et nous souhaiterions célébrer leur union à Paris. Malheureusement, les procédures à suivre nous sont fort étrangères et... à vrai dire peu claires. Il semble qu'il nous faille obtenir quelques autorisations. Le tout reste à savoir de qui. Sauriez-vous nous éclairer ?


Fetch' ! Elle avait parlé noblement ! Pendant toute une tirade ! Ca y est, elle commençait à prendre le pli. Bientôt, elle deviendrait l'incarnation du sang froid des sangs bleus.
Elle jeta un regard confiant à Lynette et Ygerne. Rien ne pourrait empêcher ce mariage. Pas tant qu'elle serait vivante, en tous cas. Tout pour faire plaisir à Lynette.
S'apercevant que l'homme était en train de digérer les informations, elle réalisa soudain sa bévue.


- Oh mais je manque à tous mes devoirs ! Nous ne nous sommes pas présentées ! Voici Dame Erwelyn de St Antoyne de Rochefort, ancienne chambellan du Maine, et sa chambrière, damoiselle Ygerne. Ici se trouve mon écrivain particulier, Anatole. Faites attention, il est limousin, il peut vous ficher en moins de deux. Quant à moi je suis Dame Mahaut de Nabinaud, du Périgord. Nous sommes venues en Bourgogne pour suivre le fiancé de Dame Lyn... de Dame Erwelyn.

Petit salut de la tête. Suite à une amusante expérience, elle avait compris qu'il était compliqué voire dangereux de tenter une révérence quand on est assis à table. A moins d'avoir une table munie d'un grand trou pour permettre le passage du crâne. Et encore.

- Et vous même, messire notre sauveur, vous êtes ?

_________________
Charles
    Petite chose ~ rose ~ qui gesticulait devant lui alors qu'il avait demandé à qui cherchait clerc. Le regard en coin sur la bouille de la Dame, elle semblait un brin agacée par sa voisine alors qu'elle se projetait vers lui et c'est quelques murmures plus tard entre les deux protagonistes qu'elle se décida enfin à élever à nouveau la voix en direction du Baron.

    Point de temps répondre, cette petite chose est plus vivace que les cloportes qui vous rongent les fonds de votre char, elle débitait mots à la seconde comme les scribes portant texte dans les couloirs romains. Chaise qui se dégage pour sa bonne personne, l'italien prend place à la tablée des Dames et de leurs servantes afin de les aider dans un problème épineux qu'est le marasme diplomatico-administratif de l'église romaine. S'il y avait bien une tare à avouer et dont Aristote aurait surement bien trouvé parade des plus chastes, c'était ce problème récurrent qui rendait la religion une affaire de sombre papier inutile, mettant la foy au second plan.

    Quand enfin le don exceptionnel de la parole lui fut donné par la noble du Périgord - De l'Angoumois peut être ? Ceux sont deux comtés différent =) - le brun retira son couvre chef laissant paraitre aux Dames et demoiselles les quelques restes de cheveux qui lui servaient de scalp.


    Et bien ... Avant de nous avancer dans vôtre affaire, je me présente donc à mon tour. Baron Charles de Margny, chancelier de Condé et accessoirement clerc éclairé de Bourgogne qui va peut être pouvoir répondre aux interrogations qui vous séparent encore du mariage que vous semblez si ardemment souhaiter.

    Je peux être votre sauveur ... contre bonne pitance et maigrelette récompense aux bons biens de Notre Sainte Mère l'Eglise, je pense que mon aide ne vous sera pas de trop.


    Du marchandage ? Non, mais en tant que vaillant serviteur du Très-Haut, il faut bien trouver moyen de se payer sa nourriture journalière, ses robes, ses bottes, ses chapeaux, entretenir son peu de personnel - bon, nous savons qu'il l'empreinte grassement à Condé, mais ce n'est pas une raison - et ainsi donc s'assurer d'éviter tout risque de misère malvenue pour une personne de son rang.


    Annoncez donc si vous avez déjà pris contact avec diverses institutions de notre très chère maison aristotélicienne ?

_________________
Charles de Margny
Baron de Fondi
Chancelier de Condé
Teckel à poil ras d'Autun
Ygerne
Petit remontant avalé, déglutissement un peu pénible mais retour d’une douce chaleur dans ses membres, la gamine peut enfin répondre :

Oh rien qui mérite votre attention Dame Erwelyn…

Mais elle ne continua pas et fourra la missive dans les replis de sa chemise.

Un homme les avait rejoints. La mine sévère de l’invité effraya la jeunette bien peu habituée à côtoyer du beau monde.

Elle se releva et inclina le buste dans une vague tentative de révérence qu’elle imaginait devoir faire. Elle choisit de rester silencieuse et une fois la tête relevée envisagea Anatole et décida que l’homme cultivé constituerait une cachette agréable.

Et c’est, dissimulée aux regards de l’inconnu, derrière Anatole, qu’elle osa se pencher pour laisser trainer une oreille, curieuse d’apprendre qui était cet invité.

Elle écouta attentivement les propos mais n’y comprit pas grand-chose. La jeune orpheline n’avait pas appris les préceptes véhiculés par l’église Aristotélicienne et n’avait donc pas suffisamment de connaissance pour comprendre les subtilités de cette religion. Et c’est avec une mine un peu triste qu’elle constata que l’église ne valait pas mieux que l’Etat et que chacun demandait une bonne dose d’autorisation avant d’accomplir la moindre action. Or la jeune fille n’aimait pas la paperasserie.

Elle perdit vite sa concentration, ne comprenant pas vraiment les mots échangés. Mais bien décidée à aider la future duchesse à sa manière elle pria Sainte Bécassine de leur venir en aide. Après tout, n’est-il pas absurde que l’église pousse à l’annulation d’un mariage d’amour et à la venue au monde d’une petite vie en dehors de tout sacrement pour une question administrative ?
Erwelyn
Toute son attention était maintenant portée vers Ygerne, le parchemin scellé glissé dans sa besace, histoire qu'il soit vite oublié. Sourcils froncés, la jeune fille est observée. C'est pas à un vieux pot qu'on apprend à faire des grimaces, ça se voyait bien qu'elle était toute tourneboulée la gamine.

Tu es sûre, hmm ?

La mainoise nouvellement sémurorisoise allait continuer à la cuisiner pour qu'elle crache le morceau lorsqu'un homme vint les interrompre. Et aller hop ! Avec le bol qu'elle se traînait il serait au moins diacre ou évêque celui-là…
Leur sauveur, leur sauveur, elle en avait de bonnes la Mahaut ! Elle pensait surtout qu'Aristote la détestait, personnellement. Il devait vouloir lui faire vivre les pires trucs qu'il peut arriver à quelqu'un.
Un soupir retenu et un regard vers Ygerne qui filait se planquer derrière le limousin, Lynette murmura.


Nous réglerons ça plus tard, mais tu me donneras des explications.

Sourire forcé de Lynette envers le sieur, sauveur de ces dames, qui se présenta. Et voilà, les pieds dans le plat, il était homme d'église, c'était bien sa veine. Homme d'église et chancelier. Et puis Condé, ça lui disait vaguement quelque chose, mais elle n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. Bah, ça lui reviendrait bien plus tard.
Elle eut tout de même un regard approbateur à la tirade de la brune, qui visiblement commençait à prendre bien au sérieux les cours dispensés par belle-maman.


Oui, ramenez-nous donc à boire tavernier, et levons nos chopes à la providence !

Cette pétasse ! (la providence hein, pas Anatole, j'oserais jamais voyons)

Yeux plissés, son regard se posa sur le Baron qui réclamait maintenant mangeaille et récompense sonnante et trébuchante contre ses bons – et loyaux ? – services. Tsss, ces hommes d'églises étaient bien tous les mêmes. Ça vous cause bondieuseries et tout le tintouin et ça vous réclame des écus pour pardonner vos péchés.
Un coup d'œil est coulé vers Mahaut. Si ça n'avait été qu'elle, elle aurait renvoyé le clerc dans ses pénates, mais la périgourdine n'aurait pas compris que Lynette ne saute pas sur l'occasion…
Et feuque !

Bon aller, fallait continuer à jouer le jeu, encore…


Si aide nous est apportée, soyez assuré que les deniers de l'Eglise seront plus lourds de plusieurs écus et votre estomac bien rempli, Baron. Vous vous devez de guider vos ouailles vers le Très Haut la bourse et le ventre plein !

Contre sa volonté, elle sortit tout de même la lettre écrite plus tôt et la missive rédigée par Honoré, qu'elle tendit au clerc.

Voilà le parchemin reçu par l'évêque qui a eu la gentillesse de nous recevoir avecgrimace retenuemon futur époux. Et la deuxième est celle que nous venons de rédiger, mais nous ne savons à qui nous devons l'envoyer. Bourgogne, Maine… notre Eglise est fort compliquée et procédurière, je l'avoue !

Se calant à nouveau contre le dossier de son siège, sa chope est portée aux lèvres. Condé…

Condé, Condé, dites-moi, hmm
Ce nom me dit quelque chose…


Réflexion...Chancelier… Intendant… Henry… le Maine… la chancellerie… une réception…mariage… lettre…une banane…
Tout d'un coup, le contenu ingurgité une seconde auparavant est recraché sur la table et le Baron est regardé avec de grands yeux qui clignent.

Le Prince !

Ou comment détourner l'intérêt de la brune. D'ailleurs, du coin de l'œil, elle la voit déjà faire des bons sur sa chaise.

Mais oui Mahaut ! Le Prince a qui on avait écrit pour la réception des frérots rochers !
Vous êtes chancelier ? Vous travaillez pour un Prince ? Il est marié ? Il veut pas épouser la fille du premier Pair de France ?


Hiiiiiiii, radar à futur mari de Mahaut si Roudoudou meure en action !

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.mahaut.
Un boulanger boulange. Un boucher bouche. Un cordonnier cordonne. Un plombier plombe. Un pâtissier pâtisse. Un clerc réclame de l'argent.
Rien d'anormal, donc.


- N'ayez crainte, nous voyageons bien préparées. Nous avons une technique. Anatole ?
- Mais qu'est-ce qu'elle fait derrière moi, la rousse ?
- Anatole ?
- Mais elle me mate les fesses ! Mais enfin !
- A. Na. Tole. Notre technique.
- Ah. Voyager avec plein d'argent pour acheter les éventuels brigands de grand chemin et ainsi garder notre argent.
- Imparable.
- Dites, au sujet du petit personnel de vos amies, il n'a pas encore été statué clairement...


Un petit geste de la main pour faire taire le limousin et une autre main qui pose sur la table une bourse bien garnie à l'attention de nouveau venu.
Enfin "garnie"...


- Oui, c'est parce que j'ai vu une merveilleuse tapisserie sur le marché et je n'ai pas pu résister.


C'est cela. Voyager léger, on avait dit. Tsss. Fin de la discussion marionnette-rédactrice, je vous prie.


- Non parce que moi, je suis d'accord pour partager un minimum de tâches en commun, mais je tiens à mon statut et de me faire reluquer l'arrière train, même si je l'ai fort appétissant, j'en conviens, he bien figurez-vous que ça me rabaisse, un peu. Alors vous allez me dire "ouiiiii mais noooooon, vous êtes au dessus de tout ça". Mais nous n'avons pas évoqué la question des gages. Les gages de cette accorte jeune dame... cessez de regarder mes mollets, merci. Je disais : les gages de cette accorte jeune dame, pour conséquents qu'ils soient, ne peuvent être supérieurs aux miens, vous en conviendrez. Ne serait-ce qu'au niveau de l'ancienneté et de l'échelon. Qu'ils soit bien clair que je suis de catégorie A ++, et je tiens aux ++, et que ce niveau de qualification est reconnu par un diplôme, diplôme qui, je le précise, est reconnu nationalement par l'Académie des employés de catégorie ++, sous commission "A". N'est-ce pas ? Vous m'avez visé, avec le fromage, ne niez pas. Je le sens couler dans mon cou. Ah ah, on regarde moins mes fesses, hein, polissonne ?

La brune ne prêtait plus attention au limousin depuis belle lurette et tenait pour acquis que tout le monde agissait de même. Étonnamment, c'était bien souvent le cas. Lynette avait poursuivi la discussion jusqu'au coup d'éclat fatal.

- Le Prince ! Mais oui Mahaut ! Le Prince a qui on avait écrit pour la réception des frérots rochers ! Vous êtes chancelier ? Vous travaillez pour un Prince ? Il est marié ? Il veut pas épouser la fille du premier Pair de France ?


Bouche bée, Mahaut regarda l'homme plus attentivement. Un chancelier de prince... Donc quand on était prince, on pouvait nommer des gens à des postes... Elle prit note de réclamer la création d'un commissaire aux mines personnel pour en imposer dans ses visites mondaines.
Un... Prince... Evidemment, elle était promise à Roudoudou, vicomte de son état. Evidemment. D'un autre côté, il n'avait jamais demandé sa main officiellement. Hou, l'entorse au vivre noblement... Et puis bon, il était enfermé dans un monastère depuis un moment... Sans donner de nouvelles... Roooh puis bon, même s'il revenait, hein ? Je crois bien que rien n'y ferait. Notre ammmmouuuur est mort à jamaiiiiiis, je souffrirai troooop si tu reven.. Ahem, pardon. Même s'il revenait, hein, il était du genre compréhensif. Un petit "oh, mon chéri, je suis navrée ! Je t'ai cru mort et me suis mariée ! Mais je suis ravie de te savoir en vie ! Fêtons-ça, faisons rôtir un gueux !". Ou alors, jouer la carte de la non reconnaissance. "Mais non, juré, votre nom ne me dit rien... Périgord, vous dites ? Je crois y être passée une fois, mais vite". Ou engager des tueurs. Après tout, une fois princesse, si on pouvait avoir un commissaire aux mines personnel, on pouvait certainement avoir un tueur-de-vicomte-fiancé-mort-mais-revenu-à-la-vie, non ? Allez, oui.
Sur un malentendu, ça pouvait marcher.

Elle lança donc un sourire radieux à l'homme.


- Oh, le Prince, mais oui ! Quel dommage que nous n'ayons pu le rencontrer lors de cette merveilleuse soirée... Serait-il possible de remédier à cette regrettable lacune ?

Un décolleté, voilà ce qu'il lui fallait. Un grand décolleté, de l'alcool et une soirée. Elle était à ça d'être princesse. Gnin hin hin.

- Alors moi, au monastère, j'avais suivi le cycle de conférences "suivi de personnalités et correspondances" puisque c'était mon cursus. Latin et langue vernaculaire, bien sûr et je me souviens que le frère enseignant, Frère Petit Robert, avait cette amusante manie de nous faire une dictée piégée. Celui qui perdait était mené nu sur la grand place pour être placé sur un pivot qui tournait de façon à vous dévisser la tête, une invention remarquable venue d'Hispanie. Tout le monde sait que l'Hispanie recèle de créations mécaniques à visées de destruction corporelle très poussée. Quoi qu'il en soit, cette dictée nous faisait frémir, on l'avait appelée la dictée de Pivot, et figurez-vous qu'un jour...

Un grand décolleté, de l'alcool, une soirée ET un écrivain particulier aphone. A ça d'y arriver.
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Charles
    L'envie y était, l'argent ne devrait donc pas tarder. Et c'est tout juste les parchemins sorties par la future mariée, même pas encore tendu au Baron que la plus jeune des Dames venaient poser une bourse moyennement garni devant la barbe lombarde. Moyenne ne satisfaisait que moyennement le clerc sémurois, à croire qu'il espérait un peu plus, surtout lorsque l'on mentionnait un ducal mariage. Il pose la main gauche dessus, tout en mettant la droite sur la série de parchemins et relevant son nez, il s'adresse aux deux Dames.

    Nous dirons que c'est un premier acompte ...


    Tirant la bourse vers lui, afin d'éviter que l'un des ragondins qui trainaient en taverne ne vienne à lui subtiliser, il reporta son attention sur les papiers qui venaient de lui être confié et les déroula afin de les lire. Le regard qui parcours les lignes écrites par divers clercs d'ici et là, réflexion qui se propage, cherchant à réfléchir sur les différentes manœuvres à réaliser afin de conclure ce contrat ... de mariage, bien évidemment !

    Et alors qu'il commençait à se noter pour lui même, les détails à éclaircir au niveau des deux époux, il fut tiré de sa recherche personnelle par la réaction des deux pucelles - Une noble non mariée est pucelle, tout du moins chez les Margny ! - quant à son affiliation princière.


    Je suis en effet, le chancelier de son Altesse de Condé, ainsi que son digne neveu. Quant à savoir s'il venait à chercher femme, c'est bien le cas ... Il nous faut une épouse afin de perpétuer la ligne des Condé, mais la promise ne saurait être d'un rang inférieur à celui de duchesse. Toute fille de pair, ou de Marquis qui n'en aurait que la promesse d'un éventuel futur rang ne nous intéresse guère.


    Replonge son nez dans les papiers après avoir majestueusement entériné l'affaire tournant autour du bel Uruk. Scrute encore quelques notes des dignitaires de l'église parisienne, il commençait à trouver les réponses qui manquaient aux futurs mariés, le mariage aura donc bien lieu, au grand damne d'une certaine.


    Bon ...

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Charles de Margny
Baron de Fondi
Chancelier de Condé
Teckel à poil ras d'Autun
.mahaut.
Gnagnagnagna... Duchesse. Ben voyons. Et pourquoi pas reyne d'Espagne ascendant marquise des anges, hein ?
Bon, mais quand on s'appelle Mahaut, deux choses s'imposent.
1) savoir répondre à son prénom, ça simplifie les relations sociales.
2) ne jamais prendre une porte fermée pour une muraille infranchissable. Et puis les murailles, hein, ça finit par tomber. Ne serait-ce qu'avec l'érosion et une catapulte.

Elle jeta donc un rapide coup d'oeil à Lynette avant de reporter son attention sur le chancelier.
Pas tout jeune. Et il avait dit être son neveu. Doooonc... Le Prince était vieux.
Ses yeux se mirent à briller d'une étrange lueur. Les gamines qui réclamaient un beau prince jeune et fort se fourvoyaient. Non, un jeune et fort, ça implique de devoir se le coltiner toute la vie, y compris les matins où Sa Princitude n'aura pas le bon goût d'attendre que vous soyez levée du lit pour se soulager de gazs intempestifs. Alors qu'un vieux... Un vieux, c'est bien éduqué. Normal, ça a été éduqué par la vieille école, ça a un côté rude un peu désarmant "mais enfin Jean Robert, couper la main aux voleurs, soit, mais pourquoi diable lui mettre ses doigts coupés dans le nez ? Non, mon ami, vous en faites trop, venez vous remettre au chaud".
Puis un vieux, on sait de suite que ça va se soulager régulièrement, et on peut donc lui avancer l'argument de chambres séparées dès la seconde nuit commune.
Les dents, ensuite. Pas de plats rôtis à faire servir tous les quatre matins. Du brouet fera parfaitement l'affaire. Et comble du bon goût... les vieux meurent rapidement. Laissant une jeune veuve éplorée, et riche.

Bordel, elle était à ça d'y arriver.
Il fallait juste... amadouer les services de communication.


- Anatole, resservez-nous.

Une autre bourse fut posée sur la table, à distance raisonnable de la main du chancelier.
Un sourire poli et calculateur à la fois vint orner les lèvres de la brune.


- Une duchesse, bien entendu. Au moins. Et...
*caressant du bout du doigt le cuir bien tendu par l'or* Une jeune vicomtesse veuve, apportant terres et fortune à son incomparable jeunesse n'aurait bien évidemment aucune chance de rencontrer le prince... Et de toute façon, elle n'aurait personne pour la présenter. Quel dommage. Elle serait pourtant grandement reconnaissante à un tel entremetteur... *petit soupir* La vie est mal faite, non ? Mais qui donc connait les projets d'Arisote ?
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Charles
    N'a t-il pas encore eu le temps de clairement reporter le sujet sur le mariage de la Dame et de son Duc que la petite sotte que le Baron devait se coltiner à la tablée relançait gaiement et fortuitement le sujet de son oncle de Prince avec une seconde bourse. L'œil rivé sur cette dernière, aux aguets quant à la volonté de sa destination et les raisons qui s'en suivraient, Charles décida de mettre les points sur les i.

    Je ne suis qu'ici pour le mariage de votre amie ... Quant à vos propositions d'une bassesse évidentes et d'un montant insultant, nous n'en avons que faire. Toute vicomtesse que vous sauriez un jour être, cela n'est en rien le rang ducal escompté, mais si votre fort louage d'un prince à marier vous égaye, sachez qu'il y a jeune homme en ce royaume qui sera Prince le jour de sa majorité. Étant aujourd'hui en Bourgogne et si comme vous me le citez, vous avez familiarité avec certains pairs, il ne devrait être impossible pour votre auguste personne de faire jouer vos relations, pour jouir d'une rencontre avec ce jeune prince.

    Donc, le mariage de Dame Erwelyn et du Duc Vaxilart ...


    Un peu brut ? Juste doté d'un bon sens bien au rang de ses aïeuls, à ne point considérer ces hommes comme les premiers parvenu et que les valeurs féodales qui les animent ne saura les quitter pour les moindres futilités.

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Charles de Margny
Baron de Fondi
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.mahaut.
Bassesse évidente et montant insultant ? Diantre, quel manque d'imagination ! Un poil décevant. Mais soit, plan B.

Elle fit signe à Anatole de récupérer la bourse et de la jeter dans le petit coffre placé sous le banc, rejoindre ses compagnes.


- Messire, je vois que vous avez passé le test avec brio. Vous êtes un homme de valeur.

Elle étendit un peu les jambes et regarda distraitement le plafond.

- Mais un potentiel prince n'est "potentiel" que pour celui qui l'annonce, n'est-ce pas ? On a tant entendu certains annoncer gloires à venir à qui n'ont fini que dans le caniveau... J'attendrai de voir par moi même avant de juger, vous le comprendrez fort naturellement, j'en suis sûre. Peut-être au mariage de mon amie, qui sait ? Une future duchesse, comme c'est amusant !

Elle joua avec une pièce en or, la faisant rouler entre ses doigts.

- Enfin, si ce mariage a lieu. Que pouvez vous donc faire ?


Elle retint de justesse le "à part empocher de l'argent". Après tout, tout le monde aurait fait pareil à sa place. N'empêche, il venait de passer à côté d'une rémunération loin d'être insultante... Chienne de vie, hein ?
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Charles
    Surprenant théorème que la jeune Dame offrait au Baron, ce dernier levant les sourcils à chacune de ses nouvelles réflexions, ne comprenant trop ou elle voulait en venir réellement. Et si dans le fond, elle ne faisait peut être que débiter parole dans le but de prendre le clerc de haut, un brin d'espoir vivote chez la jeune femme, c'était une option à méditer.

    Si le mariage de votre amie et du Duc à lieu ? J'y aurais contribué, avec contribution.


    Croisant alors les doigts et appuyant son regarde vers la Dame, il reprend plus calmement et avec moins d'appréhension - car il ne l'était pas encore dit, mais le Margny commençait peu à peu à se demander ce que Mahaut sortirait de nouveau comme réflexion, pleine de surprise qu'elle était - pour détailler la question qui lui avait été posé.


    Ce que je peux faire pour vous ? ... Je ne suis que clerc, point marieur dévergondé qui offre à chaque pucelle son grabataire en mal de femme à enfanter. Enfin, je dois toujours pouvoir vous servir une liste détaillé d'ici et là.


    On en oublierait presque qu'ils sont loin d'être seuls à leur table, mais l'atmosphère entre ces deux personnages étant si intense, il aurait été mal venu de les couper en si bonne propension à la réplique !

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Charles de Margny
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