Erwelyn
En chemin, cheminant, sur les chemins...
Bref, voilà une mini troupe de poneys roses avec une pièce rapportée en plus qui s'était rendue direction Vesoul. Au petit trot ou au galop, la route avait été calme, à peine une petite armée de rien du tout croisée sur Dole. Et même que personne ne leur a couru après pour leur demander un laissez-passer ou pour leur signaler qu'ils sont sur une liste rose bonbon à pois verts avec des rayures.
De retour à Dijon, la troupe a pris ses quartiers dans une auberge de la capitale, les poneys bien en chaud dans l'étable mis à disposition des voyageurs, et une chope dans chaque main.
Les cheveux de Lynette ont repoussé assez pour qu'une mèche soit mâchouillée, regardant sans les voir ses compagnons en train d'engloutir un repas composé de lard fumé, de bouillon et de pain noir.
Elle n'avait plus aucune nouvelle du duc depuis quelque jours, et si ça n'avait été qu'elle, elle en aurait sauté au plafond. Sauf que ses amis ne perdaient pas de vue ce mariage, ni le fait que la mainoise était censée être enceinte. D'ailleurs, on lui faisait de plus en plus la réflexion que son ventre ne grossissait pas...
Son regard se posa sur la jeune Ygerne, qui faisait route avec elle depuis la Bourgogne. Serviable, la jeune fille l'aidait pour quelques deniers journaliers, un repas chaud et un lit convenable. Tressage de poney, nouage de corset, repas à préparer pour Poneybouboule et son estomac délicat et... ben pour l'instant y avait pas grand chose d'autre à faire, mais avec un domaine à gérer en Maine, elle trouverait sans doute de quoi l'occuper. Sourcils froncés, elle l'observa encore quelques instants. La petite était à son service, elle n'aurait donc pas de mal à la convaincre de l'aider à cacher cette grossesse. Et puis finalement ça lui ferait pas de mal d'en parler à quelqu'un. Enfin, elle n'était pas obligée de tout savoir hein, juste le nécessaire...
Ses mirettes dévièrent ensuite sur sa besace, posée à côté d'elle. Dépassant légèrement, une lettre de l'ancien évêque du Maine, celui là même qui les avaient reçus avec Vaxilart au sujet du mariage. Le courrier n'avait pas été décacheté. Volontairement. Lynette faisait l'autruche. Ne pas lire le courrier, c'était éloigner le problème d'elle. Mais voilà, la mainoise était aussi très curieuse. Et près d'une semaine après avoir reçu le parchemin, le lire lui brûlait maintenant les doigts !
Discrètement, le document est pris dans ses mimines, et voici la Lynette s'éloignant quelque peu de ses compagnons. Plusieurs fois la missive est lue, et relue. Et finalement ponctuée d'un :
Gné ?
Bien à propos.
Foutredieu, ça avait l'air sacrément compliqué ce truc ! Un sourire se dessina enfin sur le visage de la mainoise. Qui aurait cru que son salut viendrait directement de l'église ? Un mariage à Notre Dame était tellement complexe à organiser qu'ils n'arriveraient pas au bout, c'était sûr ! Sans pouvoir se retenir, Lynette laissa éclater sa joie avec quelques pas de danse. Encore un peu et elle aurait lancé un "youhouuuuu" extasié si d'un coup Mahaut ne l'avait pas coupée dans son élan.
Lynetteuuuuh ! Qu'est-ce qui se passe ? Et c'est quoi ce parchemin ?
Rha feuque, la périgourdine ! Fallait surtout pas que la brune la voit dans cet état là sinon c'en était fini d'elle. La mainoise serait directement envoyée au pilori d'avoir menti aussi longtemps à ses amies. Paniquée, il lui fallait trouver une solution pour effacer cet air satisfait de son visage.
Vite, un verre est attrapé et balancé direct dans les yeux, ayant pour effet immédiat de la faire chialer à grandes eaux, avant de se retourner vers la Dame de Nabinaud.
Bouuuuuh ! Mahaauuut !
Le mariage avec le Duc est impossiiiiiiiiiible !
Snriiiiif, et hop, on se mouche avec un coin du parchemin.
C'est tellement compliqué, on ne pourra jamais organiser tout ça !
Snriiiif, écoutes, il faut un document du prêtre ou diacre officiant dans les paroisses d'origine des futurs époux qui valide son accord au mariage, ainsi que l'autorisation des prélats d'origine des deux futurs mariés pour le mariage hors de la paroisse d'origine.
T'y comprends quelque chose toi ?
Et pis c'est quoi ma province d'origine hein ?
C'est celle où ma mère est tombée enceinte, celle où la cigogne est venue m'amener, celle où je me suis fait baptiser, ou encore celle où j'ai vécu le plus longtemps ?
Tu crois qu'il faut que je demande à tata Sad ?
Et pis même qu'il faut une certification du statut de nobles des futurs mariés, mais je vais trouver ça où mouaaaa ?
Et voilà une Lynette qui s'effondre en faux pleurs sur l'épaule de son amie, définitivement soulagée de voir ce projet de mariage débile s'envoler vers d'autres cieux.
Liiiiibre, je suis liiiibre !
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Bref, voilà une mini troupe de poneys roses avec une pièce rapportée en plus qui s'était rendue direction Vesoul. Au petit trot ou au galop, la route avait été calme, à peine une petite armée de rien du tout croisée sur Dole. Et même que personne ne leur a couru après pour leur demander un laissez-passer ou pour leur signaler qu'ils sont sur une liste rose bonbon à pois verts avec des rayures.
De retour à Dijon, la troupe a pris ses quartiers dans une auberge de la capitale, les poneys bien en chaud dans l'étable mis à disposition des voyageurs, et une chope dans chaque main.
Les cheveux de Lynette ont repoussé assez pour qu'une mèche soit mâchouillée, regardant sans les voir ses compagnons en train d'engloutir un repas composé de lard fumé, de bouillon et de pain noir.
Elle n'avait plus aucune nouvelle du duc depuis quelque jours, et si ça n'avait été qu'elle, elle en aurait sauté au plafond. Sauf que ses amis ne perdaient pas de vue ce mariage, ni le fait que la mainoise était censée être enceinte. D'ailleurs, on lui faisait de plus en plus la réflexion que son ventre ne grossissait pas...
Son regard se posa sur la jeune Ygerne, qui faisait route avec elle depuis la Bourgogne. Serviable, la jeune fille l'aidait pour quelques deniers journaliers, un repas chaud et un lit convenable. Tressage de poney, nouage de corset, repas à préparer pour Poneybouboule et son estomac délicat et... ben pour l'instant y avait pas grand chose d'autre à faire, mais avec un domaine à gérer en Maine, elle trouverait sans doute de quoi l'occuper. Sourcils froncés, elle l'observa encore quelques instants. La petite était à son service, elle n'aurait donc pas de mal à la convaincre de l'aider à cacher cette grossesse. Et puis finalement ça lui ferait pas de mal d'en parler à quelqu'un. Enfin, elle n'était pas obligée de tout savoir hein, juste le nécessaire...
Ses mirettes dévièrent ensuite sur sa besace, posée à côté d'elle. Dépassant légèrement, une lettre de l'ancien évêque du Maine, celui là même qui les avaient reçus avec Vaxilart au sujet du mariage. Le courrier n'avait pas été décacheté. Volontairement. Lynette faisait l'autruche. Ne pas lire le courrier, c'était éloigner le problème d'elle. Mais voilà, la mainoise était aussi très curieuse. Et près d'une semaine après avoir reçu le parchemin, le lire lui brûlait maintenant les doigts !
Discrètement, le document est pris dans ses mimines, et voici la Lynette s'éloignant quelque peu de ses compagnons. Plusieurs fois la missive est lue, et relue. Et finalement ponctuée d'un :
Gné ?
Bien à propos.
Foutredieu, ça avait l'air sacrément compliqué ce truc ! Un sourire se dessina enfin sur le visage de la mainoise. Qui aurait cru que son salut viendrait directement de l'église ? Un mariage à Notre Dame était tellement complexe à organiser qu'ils n'arriveraient pas au bout, c'était sûr ! Sans pouvoir se retenir, Lynette laissa éclater sa joie avec quelques pas de danse. Encore un peu et elle aurait lancé un "youhouuuuu" extasié si d'un coup Mahaut ne l'avait pas coupée dans son élan.
Lynetteuuuuh ! Qu'est-ce qui se passe ? Et c'est quoi ce parchemin ?
Rha feuque, la périgourdine ! Fallait surtout pas que la brune la voit dans cet état là sinon c'en était fini d'elle. La mainoise serait directement envoyée au pilori d'avoir menti aussi longtemps à ses amies. Paniquée, il lui fallait trouver une solution pour effacer cet air satisfait de son visage.
Vite, un verre est attrapé et balancé direct dans les yeux, ayant pour effet immédiat de la faire chialer à grandes eaux, avant de se retourner vers la Dame de Nabinaud.
Bouuuuuh ! Mahaauuut !
Le mariage avec le Duc est impossiiiiiiiiiible !
Snriiiiif, et hop, on se mouche avec un coin du parchemin.
C'est tellement compliqué, on ne pourra jamais organiser tout ça !
Snriiiif, écoutes, il faut un document du prêtre ou diacre officiant dans les paroisses d'origine des futurs époux qui valide son accord au mariage, ainsi que l'autorisation des prélats d'origine des deux futurs mariés pour le mariage hors de la paroisse d'origine.
T'y comprends quelque chose toi ?
Et pis c'est quoi ma province d'origine hein ?
C'est celle où ma mère est tombée enceinte, celle où la cigogne est venue m'amener, celle où je me suis fait baptiser, ou encore celle où j'ai vécu le plus longtemps ?
Tu crois qu'il faut que je demande à tata Sad ?
Et pis même qu'il faut une certification du statut de nobles des futurs mariés, mais je vais trouver ça où mouaaaa ?
Et voilà une Lynette qui s'effondre en faux pleurs sur l'épaule de son amie, définitivement soulagée de voir ce projet de mariage débile s'envoler vers d'autres cieux.
Liiiiibre, je suis liiiibre !
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