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[RP] On avait promis de venir à Cahors...

Asophie
Ah! Elle avait fière allure la Vicomtesse de Terrides quand elle est entrée dans Cahors! A califourchon sur sa haquenée, les vêtements déchirés et couverts de boue, son visage angélique ravagé et en sang...

Cela faisait un moment qu'elle promettait de venir rendre visite à ses amis et voisins de Cahors... Mais voilà, il avait fallu qu'elle aille batifoler dans la cambrousse, et qu'elle revienne seule... Belle cible! A peine avait-elle quitté ses compagnons pour franchir seule les dernières lieues qui la séparaient de la cité cadurcienne, qu'un manant avait jailli des fourrés et l'avait jetée à bas de sa monture. Ah, elle avait essayé de se défendre tandis que sa belle haquenée s'enfuyait un peu plus loin. Épée à la main, moulinant dans tous les sens, gueulant comme une belle furie malgré la douleur qui sourdait à son poignet et à sa jambe après la chute... Mais son agresseur était bien plus aguerri aux combats. Lui envoyant un violent coup de pommeau en plein dans le pif, il l'avait sonnée. Crac! Des ptites étoiles et le grand noir....

Un souffle chaud et mouillé l'avait sortie de son inconscience. Soara, la belle haquenée qu'Agnès lui avait prêtée l'avait retrouvée et lui donnait des coups de museau, cherchant à la sortir d'un sommeil inconfortable, lovée dans un fossé glacé... Elle qui détestait ses bestioles...

Avec peine, elle s'était hissée sur la jument, laquelle avait presque seule trouvé le chemin de Cahors....




27-12-2010 04:05 : Vous avez été racketté par xxxx.
27-12-2010 04:05 : Vous vous êtes battu avec xxxx(coefficient de combat 4), qui essayait de vous détrousser. Hélas, il a triomphé de vous, vous laissant inanimé dans un champ.




Déplacé à la demande de l'auteur
{Chucky}

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"Connais-toi toi -même et tu connaitras l'Univers et le Divin."
Barryroots
Barry dans son bureau, affairé à faire les comptes de la mairie, fut surpris : les enfants dans la rue avaient cessé de crier, et dans le silence qui se faisait assourdissant, il put entendre le pas clair d'une monture équestre. Assurément l'animal était bien ferrée : ce devait être une visite nobiliaire. Il posa sa plume, et sortit sur le pas de la porte. Il vit alors le triste spectacle qui avait fait taire les mioches.

Mais...mais...ce cavalier a été attaqué ! La Garde ! La Garde ! Alerte ! Sonnez le tocsin ! Et trouvez un médecin ! Toi petit...oui toi au lieu de faire l'idiot, va chercher un médicastre ! Vite !

Et s'approchant à la rencontre du malheureux voyageur qui était une voyageuse...qui était ... son amie Sophie, la vicomtesse ancienne duchesse de Guyenne, il s'élança à sa rencontre.


Sophie ! Sophie ! Qu'est-il arrivé ! Ici vous êtes sauvée ! Ne craignez plus rien. Si vous le souhaitez, je vous aide à descendre de votre jument, et vous offre mon bras, pour vous conduire chez moi.
Dites-moi quels sont vos besoins.

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Asophie
Sophie se laissa glisser littéralement de sa monture dans les bras du maire de Cahors qu'elle dévisagea avec reconnaissance :

"Oh Barry!... Je me suis faite attaquer en route... Entre Sarlat et Cahors... J'ai mal partout... "

Difficile d'en dire plus. Le soulagement d'être arrivée, la douleur dans tout son corps, la fatigue des dernières lieues parcourues ainsi, tout cela additionné fut à deux doigts de la faire défaillir. Sa lèvre éclatée tremblotante, elle essaya de se reprendre, s'appuyant sur l'épaule de son ami et célèbre éleveur de cochons.

"Il m'a tout pris... ou presque... Mais, je suis en vie..."

Une telle conclusion aurait du la soulager, mais toute la tension se libéra, relâchant les vannes de sa peur et de sa douleur : elle s'effondra en larmes dans les bras de Barry.
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"Connais-toi toi -même et tu connaitras l'Univers et le Divin."
Sancte
[Dans la campagne verglacée, aux racines d'un vieux chêne bien dégarni.]


Fallait-il donc qu'il appartienne aux Grands de ce monde pour être importuné à tout bout de champ ? A peine le temps d'une escapade en pays Limousin pour qu'il se retrouve accusé du pillage de sa ville natale, mis en procès par le Périgord pour la simple appartenance qu'on lui présumait au Lion de Juda, et maintenant ... ça. Une telle succession d'évènements néfastes ne pouvaient qu'indiquer que la mauvaise influence des astres prédominaient en cet instant capricieux. Mais le rude chevalier errant monté sur son mulet indolent, pour son plus grand malheur, était accaparé par une rage de vaincre et un ressort dans l'adversité à chaque fois qu'il se trouvait confronté aux cruelles rigueurs de l'injustice. Or s'il est en ce monde une vérité bien manifeste, c'est que lorsque l'aigle traque le rongeur, le rongeur le fait payer au centuple au pauvre vermisseau.

En laissant la Vicomtesse rejoindre Cahors seule, il s'était sciemment exposé au risque de lui voir arriver malheur, voir même, de la voir gravement atteinte en son honneur. Un risque qui, comme en témoignait la lettre froissée agonisant dans son poing vengeur, venait de se concrétiser. Las d'aborder les récents chemins de traverse de la vie avec un flegme et une sérénité qu'il s'imposait avec plus ou moins de réussite, il laissa éclater sa froideur d'âme qui présageait comme toujours des entorses à venir aux codes de l'honneur de la chevalerie et aux recommandations sacrées des Saintes Écritures. Juché sur un tertre surplombant la lande enneigée, le Princi Negue était prêt à semer un vent de terreur et de souffrance sur les environs. Le scélérat ne pouvait se terrer bien loin. Et s'il l'attrapait, sur la sainte parole de Dieu, il jurait entre ses dents de lui faire regretter d'avoir été enfanté. Obliquant un regard glacial sur ses troupes amoindries qui peinaient à réchauffer leurs doigts engourdis par le froid, Iohannes les ramena à la vie à sa façon.


On recherche: un larron blond aux cheveux courts et bouclés, portant des haillons de crève-la-faim, équipé d'un gourdin ou d'une putain d'épée, potentiellement blessé. Notre zone de recherche s'étend sur une circonférence de 2 à 3 lieues à partir de ce point. Battez la lande, fouillez les maisons, les granges, et les remises ; interrogez paysans, roumes, folieuses, déserteurs, ménestrels, routiers, soldats et barbons. Cherchez qui se vante ou qui se terre. Il leur jeta deux bourses au sol, garnies de livres tournois. N'hésitez pas à arrosez nos indicateurs et les caïmans de la religion. En fonction de l'auditoire, usez d'intimidation, de force, de diplomatie, de ruse et de persuasion. A dire le vrai, religionnaires, qu'importe le moyen: je veux ce faquin à nos pieds crottés.

Et tout comme il vaut mieux laisser vivre mille idolâtres que d'occire un seul Huguenot sous ombre d'idolâtrie, mieux vaut laisser vivre mille scélérats que de pendre à la hart un seul innocent pour un crime qu'il n'a point commis. Aussi, assurez-vous de ramener ce gredin VIVANT.

Cycy vous prenez Damon avec vous.
Folie, vous faites équipe avec Krif.
Quant à moi, je chercherais de mon côté.

Que chaque groupe s'assure d'avoir une corne, de la corde, du pain, une gourde et une lanterne. Equipez-vous en guerre, avec morion, sabre, bâton de feu et corselet. Laissez le reste sur l'âne de bât, qui restera avec moi et allez. On se retrouve tous ici.

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"Aux hommes la droiture et le devoir, et à Dieu seul la gloire !"
S.I. - Chevalier Errant de la Réforme Aristotélicienne.
Cyrinea
Quand on sent la rage poindre vaut mieux parfois pas demander pourquoi. Longtemps qu’elle ne l’avait pas entendu rugir de la sorte et instinctivement, s’entendant dire rechercher quelqu’un assorti d’un « Je le veux vivant », elle présuma qu’il était arrivé malheur à Sophie. Non point dans un dortoir de pensionnat pour jeune donzelles, mais certainement sur le route pour Cahors qu’elle avait eu l’imprudence d’emprunter seule. Au moins la missive qu’Iohannes froissait rageusement laissait-elle supposer que la Vicomtesse était vivante.

Elle se leva d’un bond, un peu d’action la réchaufferait, si tant est qu’elle en ait besoin car la colère qui l’animait soudain n’avait fait faire qu’un tour au sang qui commençait de geler dans ses veines. Elle épousseta la neige colée à ses frusques.

Elle avait corne, pain, gourde et épée, Damon prendrait la lanterne, faut jamais priver les hommes de vous éclairer de leurs lumières. Pour la corde, elle lui faisait confiance, rares étant ceux qu’elle avait croisés qui n’en possédaient pas au moins une petite longueur. Elle lui jeta un regard, puis, se tournant vers Sancte :

On file vers l’ouest. Faites-nous confiance, si blond on croise, frisé qui plus est, on lui fait mordre la poussière et quand on vous l’emmènera il criera déjà pitié.

D’un bond, elle se retrouva avec cinq cent kilos de chauffage entre les cuisses. Flatta l’encolure, resserra les reines.

Damon, prends la lanterne, j’te suis.
Asophie
Le lendemain, à Cahors...


Le pigeon revenu ne portait en retour aucun message... Naturellement. Penser un instant que quelques mots griffonnés aurait pu la réconforter ne pouvait venir à l'esprit de Sancte Iohannes... Accoudée à la fenêtre de la petite chambre que Barry lui avait avait prêtée, elle soupira, résignée. En bas dans la cour, une cinquantaine de cochons rondelets et roses s'égayaient. L'un d'eux semblaient même lui faire de l'oeil et Sophie reconnut sans peine celui qu'elle avait hébergé durant quelques semaines, son "ptit copain" Yapaladress... Bêtement, elle le salua d'un "Coucou toi...", ce à quoi, elle en était certaine, le porc répondit un "gruiiick" fort courtois.

Elle avait envoyé d'autres missives et s'attendait d'ici peu, entre autre, à voir débarquer non pas "veau, vache, cochon" mais bien "camériste, gouvernante et cocher", ce qui ne revenait pas du tout au même! Bien qu'elle leur eut seulement demandé de lui faire parvenir quelques affaires et écus, elle savait depuis plusieurs mois que si la discrétion était de mise chez sa domesticité, elle n'était en rien maîtresse de sa maisonnée. Aussi savoura-t-elle ses derniers instants de simple tranquillité à Cahors.

Des nouvelles de Murat lui étaient parvenues en fin de matinée. "Il" avait perdu, mais "Il" était en vie. Blessé, mais en vie... Sale histoire d'honneur, de rumeurs, un jeu de "mensonge ou vérité" qui se payait dans le sang. Une fois de plus, elle soupira et un "gruiiiiiik" lui répondit d'un bas... Enfin, un parmi tant d'autres. "Je sais, mon brave Yapa... Je n'y comprendrais jamais rien..."

Au moins, elle avait passé une agréable soirée en la compagnie fort aimable de Montalban -si, si, j'vous jure : fort aimable qu'il savait être le vieux grincheux quand il voulait... Mais ne le répétez pas!-, de Mimi, Eva, Barry et Cassie. Tous l'avaient soutenue, avait compatis, lui avait offert leur aide et surtout, de la chaleur humaine. C'est vrai qu'il faisait bon être à Cahors...

Refermant la fenêtre, elle alla contempler dans le miroir son visage défait. Le gonflement de son nez et de sa pommette se résorbaient, sa lèvre éclatée pendouillait un peu moins mais son œil poché commençait à prendre des couleurs dignes d'un manteau d'Arlequin. Tsss... Ce pochtron boiteux ne l'avait pas ratée. Quelle honte! "Ça... Sancte Iohannes! Si tu m'avais appris à me battre, je ne me serais pas faite dézinguer par un unijambiste alcoolique!". Fichant un coup de pied rageur dans celui du lit, elle ronchonna un gémissement et se frotta l'orteil qui n'était jusque là qu'une des seule partie de son corps qui ne lui faisait pas mal. Et l'espace d'un instant, elle détesta la monde entier... L'espace d'un instant, seulement.

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"Connais-toi toi -même et tu connaitras l'Univers et le Divin."
Graindefolie
[La chasse au blond, mais pas comme elle l'avait prévu...]


Adossée contre la souche d'un arbre mort, Blondie ouvrait les esgourdes. Le froid lui gelé les doigts d'pieds et le bout des lèvres, ses yeux azurés rivés vers le fauve rugissant. Les froissements qui oscillaient sur le morceau de papier étaient semblables à la douleur aiguë qui jonchait son esprit, lui laissant l'envie de vengeance crépiter sous son épiderme.


Sa brunette en tenue d'hermine s'était fait rouler dans la neige, le moins qu'on puisse dire. Certain son prêt à tout pour planifier leur mort ... celui là en faisait partis, à coups sur. Il avait signé sa propre fin, dans les sillons enneigés.


Si le froid ne s'était pas totalement emparé des quelques corps en attente, le regard perçant de l'Amiral venait d'achever cette tâche. Heureusement, le son qui venait compléter ce face à face terrible, heurta les pauvres oreilles glacés, leur dictant la procédure à suivre.

A l'idée d'embrocher l'un des siens, Folie retroussa le museau.
Mais bien vite il lui vint à l'esprit une nouvelle théorie, qui affirmait que tout blond qui viendrait à porter la main sur ce qu'elle avait de plus cher, serait bannis à tout jamais de cette tribu qu'elle chérissait tant, ne méritant même pas de lui appartenir, et donc, tombant dans la catégorie de résidus de poulpe rancie totalement inutile à la vie. Elle pouvait donc, sans remords ni morales, aller botter ce p'tit cul d'blond qui se prenait pour le roi de la banquise!

Fouiner, farfouiller, dégoter! Elle savait faire, et elle allait déployer toute sa meilleure blondeur pour se faire, arrosé de tout le dégoût qu'elle pouvait avoir à ce moment là. Ruse et persuasion...et la force et la diplomatie pour son partenaire de chasse!
Elle se leva à son tour et vérifia son équipement... La mangeaille, la corde et la lanterne...de quoi sonner l'alerte et sa mignonnette, toute tranchante à souhait. Fallait l'ramener envie.. mais pour l'reste.. rien n'avait été précisé!



Krif et moi on prend de l'autre coté. Vous en faites pas, on va la coincé cette p'tite vermine, il ne s'en sortira pas comme ça...
Neils
27-12-2010 04:05 : Vous avez racketté Asophie qui possédait 34,05 écus et des objets.
27-12-2010 04:05 : Vous vous êtes battu avec Asophie (coefficient de combat 3), qui essayait de vous résister. Vous avez triomphé, l'obligeant à vous ouvrir sa bourse.


[entre Sarlat et Cahors]

C'est si simple de brigander. Neils lâche un rire clair empreint de moquerie. L'Ecuyer fringant de jadis est mort. Sa réincarnation offre une tout autre vision. Au feu ! Mantel, braie et belle tenue! Place aux guenilles, où chiffon en pelote remplace sa botte, où peau de renard nauséabonde remplace l'écharpe...

Un rire glacial lacère cette journée naissante. Neils plane... vole... chante... délire au lever de l'astre céleste!

Il a grande soif le bougre, trois jours sans son alcool... le délirium tremens s'empare de son être. Il tremble... de froid ou de délire... il s'en fou. Il a soif.

La campagne fût bonne... très bonne même... sont naïf les campagnards, vous leurs criez un peu fort dessus, une deux grimaces... un bon coup d'pommeau et hop!

L'Neils s'est même emparé d'une charrette. Un gars a eu tellement la trouille à la vue du fantôme qu'il véhicule, qu'il a fuit sans demander son reste... L'Neils n'a même pas pousser le moindre cri... pas le moindre coup d'épée... c'en est presque frustrant. M'enfin, le butin est considérable, pains, maïs... écus.

Neils, rictus édenté en affiche, décide de liquider son trésor sur le marché de Sarlat. De pain et de maïs il n'en a nulle besoin. Alcool.... et filles de joies...un peu folles sont ses seuls appétits.

Il empaquète sa récolte malhonnête sur la carriole fraichement acquise la veille, lorsque soudain il entend au loin le rythme régulier d'un cavalier. Neils s'abrite, observe, renifle.

Son visage s'illumine, son œil frétille à la vue de l'imprudente qui d'ici un instant croisera un revenant. Neils se hisse sur son arbre, rampe à l'extrémité de la branche surplombant le sentier est reste à l'affût. Le piège est tendu et attend patiemment sa future victime.

Trois...deux... un... L'Ecuyer se laisse tomber en plein sur le dos de la donzelle. Elle se débat ne sachant pas du tout ce qu'il lui arrive, tout deux tombent et se roulent sur le sol glacé et enneigé. La féline se bat avec acharnement toutes griffes dehors, son index lui lacère la joue gauche, Neils pousse un râle et lui assène un coup de pommeau sur la tête. Fin du premier acte
.

Sotte!

La dame gît à son pied, inerte. Seul le petit nuage de vapeur expiré de sa bouche indique que la vie ne l'a pas abandonnée. Elle s'en remettra.
Neils détrousse sa victime. D'ordinaire il agit sans remord, sans égard... mais là... ses yeux fixent la respiration visible et lente de la Dame...une brise de regret l'enveloppe..il est trop tard. Ses mains referment l'encolure de la Donzelle et remontent la capuche de sa cape sur son visage.

L'Ecuyer brigand se hisse sur sa jambe, observe sa victime enveloppée , soupir et s'en va en direction de Sarlat.
Cyrinea
[Quand les rats quittent le navire]

Bon, vl’a-t’y pas qu’au moment de se lancer dans une chevauchée discrète et inquisitrice, Damon s’était aperçu qu’il devait d’urgence rentrer à Montauban, victime d’étourdissements anémiques. Et, poursuivre celui qui avait détroussé la Vicomtesse seule, ça ne la branchait pas trop à Cycy. Ces hommes quand même, que du muscle et encore, fragile, et rien dans le crâne ! Quant à faire équipe avec Sancte, outre que c’était un loup solitaire, affronter sa mauvaise humeur pour cause de nouvelle catastrophique, c’était pas non plus un de ses fantasmes les plus inavoués et qu’elle brûlait de concrétiser. Outre que les fantasmes, moins on les concrétise, plus il nous reste encore de rêves plein la tête.

Descendre ou pas de cheval ? Elle avait laissé partir son coéquipier avec un soupir dépité, tourné bride et s’était repointé au campement. Elle s’était étirée de toute sa longueur sur sa monture et avait regardé Sancte, qui n’était pas encore parti battre la campagne.


Bon, Damon me fait faux bond. Je fais quoi moi ? Je vais pas non plus aller servir d’appât à l’autre enfoiré quand même !
Gnia
[Le jour d'après - Montauban - L'Alabrena]

La Comtesse reposa la parchemin qu'on venait de lui porter avec un profond soupir. Le front ridé d'un pli soucieux, elle laissait ses doigts nerveux triturer la cicatrice sur le bas de sa joue tandis qu'elle songeait à ce qu'elle venait de lire.
Fallait-il y lire une demande d'aide que la vicomtesse de Terrides n'aurait pas formulé ? Etait-ce là simplement matière à entamer l'écriture des aventures de Soara, haquenée sauveuse de dames en détresse ? Ou bien tout bonnement émettre le premier constat qui était venu à l'esprit de la Saint Just : Sancte Iohannes portait la guigne et la culture était un exercice périlleux dès lors qu'il s'agissait de se déplacer avec lui. Ou non loin, dans ce cas précis.

La Saint Just écarta d'un geste las les sombres pensées que remuait le sinistre souvenir d'une virée estudantine en Poitou et tâcha de revenir à l'écriture ronde sur le feuillet qui déjà s'enroulait à nouveau sur lui-même.
Un nouveau soupir accompagna le crissement de la plume qui entamait un frénétique ballet en échappant de grandes larmes d'encre rouge sang.


Citation:
Rédigé à l'Alabrena, en la bonne ville de Montauban, le vingt neuvième jour de décembre de l'an de grasce mil quatre cent cinquante huit

A Sophie de Terrides,
Ma chère,
    Vous me voyez fort marrie des tristes nouvelles portées par votre missive. Vous saviez comme j'étais inquiète de ce voyage et j'ai pourtant bien prié le Très Hauct pour qu'il veille sur vous tous. Bien qu'il ne m'ait qu'à demi-entendue, je suis fort aise de vous savoir sauve et que vous l'ayez été par ce que vous redoutiez.

    Si vous aviez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à me le faire mander. Les situations guyennoise et montalbanaise ne me permettent guère d'espérer venir vous chercher et vous faire escorte depuis Cahors à Montauban, mais le temps que vous vous remettiez de votre mésaventures, tout cela aura peut être encor évolué.

    Aussi, prenez bien soin de vous et de vous reposer et faites moi savoir lorsque vous voudrez quitter Cahors, nous arrangerons le voyage.
    Saluez le Sieur Barry de ma part et remerciez-le également de l'attention et du soin qu'il vous porte.

Le Très Hauct vous garde.

Bien à vous,




Le pli scellé partit par là où était venu son frère et la Saint Just se rencogna sur son siège, la main retournant pincer fébrilement la fine balafre. La période n'était guère propice à voir ajouter de l'inquiétude à celle qui la gagnait déjà pernicieusement. Et le pis était encore que lorsque pointait l'inquiétude, le mal qui lui serrait le coeur dans la poitrine comme un étau n'était guère loin.
Et cela ne présageait rien de bon.

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