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[RP] Et au septième jour, il reposa.

--_eroz_
Quoi?

Comment peut-on être aussi versatile? Hier encore elle lui aurait mit un coup de pied au culo pour le voir déguerpir, ne se privant pas de brûler deux trois affaires au passage, et là... là, c'est limite un appel a la démence. Elle veut le rendre fou, oui c'est ça, le réduire à rien, pauvre petite chose qu'elle pourait tourmenter les jours où elle trouverait rien d'interessant à faire. Une envie de hurler un " non mas t'es conne ou tu le fais exprès?" au visage de celle qui de rivale se fait alliée et de s'barrer. Tiens d'ailleurs, barrons nous! Non mais.


Si tu sais pas c'que tu veux, moi j'sais ce que j'veux plus!

Dans un geste sec il arrache le petit outil d'entre les doigts de la Corleone , dans un grognement semblait tout à fait dire "Puis le peigne là, l'est à moi! Rhaaaaaa!!" . Victoire! Ridicule joute. Rassemblant son audace tant qu'il en avait encore un peu Eroz l'agita sous le nez de Sad nerveusement comme pour la narguer une dernière fois et lui tourna le dos.
Ciao ma vieille. Pardonne moi pas toi là haut, je sais tres bien ce qu'je fais.
Quand on dit que l'amour rend fou, ce n'est vraiment pas une image... Ames fragiles s'abstenir, consommer sans s'attacher. Est-ce ça être un homme? Abandonner au millième obstacle? Les gonzesses et leur non qui disent oui, leurs crises et leur jalousie... Que ferait-on sans elles? Le brun se sentait tellement con, mais tellement usé aussi... Si dieu ne voulait pas lui donner la femme la plus odieuse qu'il connaissait, où résidait le piquant de la vie? Pas dans les milles guerres passées, pas non plus dans les coups les plus reussis, ni dans l'or des bourses des autres... Dans ses bras tudieu!

En quelques enjambées Eroz attrapa son tas de défroques en abandonnant sa bourse -vu que la Corleone la lui avait gracieusement vidée- et sortit de la pièce, jurant mille dieux. Il se figea quelques secondes sur le seuil... Un blanc et fin manteau avait enveloppé le village pendant qu'il avait le dos tourné. Des millions de petites choses blanches caressaient les toits, tourbillonnants au dessus de sa tête. Ses yeux restèrent un moment perdus dans ces vagues claires, puis il claqua la porte.

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Sadnezz
Les claquements de porte, c'tun peu comme des coups de poing dans le nez parfois... Les doigts de la Corleone s'enfoncent d'effroi dans l'étoffe de la couche pour en froisser jusqu'à la dernière couture. Il s'en va. D'entre ses lèvres s'élève une misérable et pourtant assassine requête.

Restes...

Sad s'élève, comme si des ailes lui avaient été données l'espace de quelques interminables secondes. Mieux, elle s'élance à la suite d'Eroz comme s'il s'agissait d'une question de vie ou de mort, comme si la peur d'avoir a perdre quelque chose dont elle ne connaissait pas la valeur la poussait à la saisir avant qu'elle ne se brise. Parfois, la fierté se fait toute petite sous l'angoisse, l'égo s'écrase sur des rives méconnues mais non moins fascinantes. Semant le chaos derrière elle, la latine sort de la bâtisse comme le diable de sa boite... Il s'en va. De l' ordre à la prière, il n'y eut qu'un coeur en proie à quelques ratées. Et de hurler dans la rue avant que de ne rester stupéfaite sous le ciel blanc:

RESTES!

Quel silence... Quelle paix. Son cri n'a même pas percé plus loin que le bout de la rue, si blanche et si propre. Mais lui, lui il va s'arrêter... Il ne peut l'ignorer, il ne peut la mépriser ainsi! Les prunelles corbeau accompagnent pourtant la silhouette d'Eroz qui s'éloigne implacablement, qui bientôt deviendra un point gris dans cette immensité de neige naissante. Ses paupières se fardent peu à peu, dernier asile où viennent s'étioler les jeunes flocons poudreux... Jusqu'à ce qu'un léger spasme de froid la ramène à l'instant présent. Il s'en va.

Sadnezz frissonne et sans réfléchir reprend sa course, glissant sur la fine pellicule gelée sans pour autant renoncer à avancer, plus vite et plus obstinée. Il est des moments où réfléchir n'est pas une priorité, des moments que l'on tient a bout de bras et qui manquent de disparaitre dans une abîme de néant. Il est des moments ou renoncer n'est pas une option. Courant maladroitement sur ses pas, la Corleone rattrape bientôt l'Adonis et le retient vivement en s'accrochant à ses épaules.

Oui, il est des moment où réfléchir n'est plus une option. Il ne s'en ira pas. Happant les lèvres glacées d'Eroz, sadnezz se mit à l'étreindre avec force. La force qui dormait depuis bien des années...

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Les murs ont des oreilles, mes oreilles ont des murs... Spiritu Sanguis.
--_eroz_
Interdit.

La chaleur de ce baiser volé trancha avec la caresse des flocons qui avait peu à peu raidit les muscles de l'Eroz et la ferveur qui s'en dégagea fit un peu flageoler ses jambes. La façon qu'elle avait de le serrer, une poigne féminine qui en disait long sur la détermination qui dormait là quelque part et qui s'éveillait soudain à son contact, enflamma ses esprits. Il ne la repoussa pas, encore stupéfait de l'audace qu'elle avait à faire ce qu'elle était entrain de lui faire.

Aura-t-il fallut tant d'années de dérives et d'affrontement pour faire fissurer la muraille?

Sur eux, la neige commençait à tomber plus drue et le vent à se lever. Leurs mains se rencontrèrent, comme deux étrangères qui se découvrent, leurs doigts se nouèrent. Leurs yeux pourtant ne se risquaient pas encore à se contempler, encore rétifs et incrédules sous le soyeux cortège. Dans l'odieux silence de l'immaculé décor, leurs souffles se caressèrent en laissant se dénouer leur lèvres. Une sourde angoisse étrangla toute parole sur la langue du brun lorsqu'il la sentit se mouvoir légèrement contre lui.

Elle repart, elle joue. Elle... Me tue.

L'instant de transition le laissa penser, mais bien vite un baiser plus langoureux encore balaya toutes ses craintes. C'était bien elle, dans ses bras, ici et maintenant. Elle ne partit pas, non, et il la serra bien plus vigoureusement contre lui. Son esprit s'était égaré dans une brume dense, une brume à la saveur de cette brune, il aurait pu s'y laisser mourir. L'Eroz devint tout petit, chétif et malingre entre les doigts de la Belladone.. Jusqu'à ce que ses sens éclatent et se dissolvent dans chacune des pores de sa peau , diluant de manière absconde les quelques bribes de fiertés et de fatuité qui auraient pu encore persister.

N'était-il pas qu'un homme, comme elle se plaisait à le lui rappeler si souvent avec le dédain qui la caractérisait? Un homme avec des besoins et des envies, des torts et des travers. Sans plus réfléchir, il laissa vagabonder ses mains sur les hanches de la latine et l'entraina à reculons vers le premier mur de la rue qui les accueillerait avec pour seule impression... Celle qui laissait murmurer l'évidence... N'était-elle pas elle aussi qu'une femme?

Létale dulcinée.

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Sadnezz
Elle s'est lancée du haut de l'abime bras en croix, mais l'atterrissage est plus doux que prévu. L'Eroz reçoit son geste sans esquive, il l'a pardonnée. Son vieux coeur s'emballe, et c'est une douleur proche de la nausée qui le sort de sa torpeur qui avait durée tant et tant...

Une étreinte en entrainant une autre, plus vive et moins appliquée , la Corleone en oublie ses réserves et le froid qui engourdit ses pieds. Elle se laisse entrainer dans une danse menée par les pulsions les plus primaires qui prenaient la poussière retenues dans un recoin de sa personne. Entre caresses et étoffe étirées, tout ce qui peut se passer autour d'eux devient pure futilité, complète inutilité. Entre eux pourtant avec le temps Sad en avait oublié l'essence même du mot chaleureux, mais même les remords ne l'atteignent plus, Belladone est dejà bien haut.

Un pied qui glisse sur la neige, un col qui tombe au sol et des peaux sur lesquelles la chair de poule s'étale... Le froid exhale en volutes vaporeux la chaleur de leur étreinte qui tremble un peu. une main en attrape une autre, l'attire vers des lèvres rougies et alanguies. Sad entraine Eroz pour refaire le chemin en sens inverse, et d'accompagner d'un regard embué la demande en le tirant vers la case départ. Le pas reste maladroit, la course malhabile, entrecoupée de corps à corps mal retenus et de rires nerveux. Vite mais point trop, que dure l'instant plus au chaud.

Lorsqu'elle réussit à le ramener devant sa porte, les mains de la latine le poussent vers l'antre de toutes les discordes, balayant les souvenirs encore à vif d'un lancé de cape retombant négligemment au sol. Le coeur au bord des lèvres, Sad vient enfouir son visage au creux de la gorge de l'Eroz avec l'envie oppressante de le mordre. Brille la canine sur la jugulaire, sans oser s'y frotter, étincelle l'iris sur ce visage qu'elle ose enfin découvrir. Ce qu'elle y découvre la ramène à l'idée folle que jamais elle n'avait su le regarder vraiment. Les moindres recoins de cette gueule diaboliquement sage sont surprises et étonnement. Pas une cicatrice, pas une ride, un enfant qui la regarde avec des yeux terriblement graves. Mais où était-il lorsque les guerres grondaient et lorsque les épidémies affamaient le peuple? Pourquoi ce faciès ne racontait rien d'autre que les plaisirs des couches de soie? Aucune froissure, aucune blessure... Visible.

Dieu qu'il était jeune, diable qu'elle était folle.

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Les murs ont des oreilles, mes oreilles ont des murs... Spiritu Sanguis.
--_eroz_
Petit à petit, ils étaient revenus devant la grande bâtisse... Poussé à l'intérieur, son paquetage se retrouva de nouveau au sol. La sentir se lover contre lui lui arracha un sourire presque suffisant. Cette fois c'était fait, il avait réussi à l'avoir.. L'avoir rien qu'à lui.

Ses prunelles noires se mirent à le fixer d'un air étrange, et il effaça ce petit air orgueilleux aussitôt pour chercher la source de ce regard. Ses doigts vagabondèrent le long des flancs de Sad, redessinant les courbes et les creux qui s'offraient à lui.

Au coin de ses yeux, des petites rides lui rappelaient combien le temps avait passé sur eux, et des deux c'est elle qui en avait le plus souffert. Non pas qu'elle fût vieille; du moins à ses yeux... C'était une femme, avec un vécu qui se lisait autant sur ses traits que sur ses attitudes.

Un index curieux suivit le sillon de ses côtes à travers l'étoffe de sa houppelande. Il se souvenait encore du jour où elle l'avait accosté, lui pauvre adolescent qui n'avait que sa trogne de joli coeur et elle, femme accomplie, maîtresse d'une famille encore unie... A l'époque. Son coté déterminé et dominateur l'avait tout de suite fasciné.

Les lacets de son corsage furent dénoués un à un, pendant qu'il la contemplait encore. Ses expressions étaient livre ouvert , elle qui était si fermée. Les pointes de sa chevelure laissaient un goutte à goutte de neige fondue terminer sa course sur le plancher poussiéreux, la main d'Eroz s'y perdit un peu. Au fil des minutes, leurs corps s'allégèrent du superflu...

Sa dextre s'attarda au fil de sa course sur la peau chaude de la Corleone.. Ici une épaule découverte, là la douceur d'un ventre mat. Ce ventre qu'il avait connu rond et plein, porteur de ce qu'il avait toujours pensé être l'enfant de la honte. Aujourd'hui, ses rondeurs n'étaient plus, sa peau était plus tannée , sa poitrine moins fière... Mais nulle femme ne pouvait prétendre à rester imperméable aux affres du temps. Lui qu'elle avait connu adolescent, son image tourmentée le laissait toujours aussi songeur.

La porte avait claquée derrière mais il ne l'entendit pas. Il se laissa tomber sur la couche défaite, retenant doucement les poings de la Belladone. Debout et ainsi vue d'en haut, elle lui inspira mille choses peu avouables, et en achevant de la dénuder l'Eroz se sentit plus homme que jamais.

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Sadnezz
Glisse l'étoffe en deçà du grain brun qui s'imprègne du contact d'une main suivant bien peu sagement la course aux frissons. Frémissent les lambeaux d'hésitation, éprouvés par le violent appel de l'autre. Brûlent les soupirs au creux de l'oreille, pour ne plus jamais être échos. Sans opposer résistance, la Corleone se fait docile et se laisse dévêtir le regard planté dans celui de l'Eroz. Les couronnes sombres de ses seins oublient leur tendresse au fur et à mesure que le tissus disparait, du froid ou de l'émoi les réticences s'envolent. Ses bas sont froissés comme de pauvres chiffons, et son corps semble pourtant en vouloir plus, plus de lui, plus de tout ça, plus...

De le regarder d'en haut nait le plaisir de l'admirer sous un angle nouveau. Dans l'immensité des sentiments, nul ne saurait exprimer celui d'une femme qui se voit lentement sublimer par les gestes assurés de l'opposé. D'enfouir ses doigts dans ses cheveux bruns nait la factice impression de dominer l'instant. Captive dressée entre les cuisses d'Eroz la voilà qui courbe l'échine, sage madone qui offre un baiser à la douceur de ses cheveux. Lorsqu'il n'y eut plus la moindre parcelle textile pour cacher les imperfections de son corps, le souffle se retint.

Son regard est couperet sur elle, et ses mains juges plus craintes que ceux qui se cachaient derrière leur lois. Que voient-ils alors qu'elle le couve du regard? Que sentent-elles alors qu'elle touche sa fine musculature? La tenue usée de sa stature ou peut-être les cicatrices de celle qui ose, la brûlure nécessairement ou le zeste d'ecchymose... La fermeté ne réside plus qu'en ses attitudes et les rondeurs ont depuis longtemps fondues sous le soleil brûlant. Lorsque viennent s'échouer ses lèvres sur le ventre de la Corleone, l'amertume la gagne un peu. Où étaient-ils, ceux qui avaient habité cette panse? L'un au souvenir de la tourbe, à des années sous l'herbe, les autres aux souvenirs d'une mère qui n'en avait eut que le nom.

Une force étrange pourtant la ramenait loin de ces rivages où le sort de ces autres était tourment, pour échouer contre ce corps, cette peau, comme une vague éclate contre le roc ses milliards de gouttes sauvages. Se noyer dans le chaos que cette poigne sème au fil de sa peau, oublier que dehors il fait froid et faim, quelques heures oublier l'époque terrible à force d'effleurements et de caresses, étouffer de ces baisers ... baisers trop souvent mal donnés de par le passé,qui crient à la revanche de ceux qui trop embrassent et mal étreignent.

- Qui es tu, sous tes airs candides, y-a-t-il autre chose qu'un discours des sens...-

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--_eroz_
- Est-ce de l'incrédulité dans ton regard, lorsque sous mes baisers je dévore ta chair tendre? J'ai tant de mal à comprendre parfois, je sais que je me leurre souvent mais.... désavoue moi, plus rien n'importe. Je sais que c'est pas une duperie. Le pas a été franchi, tu as sauté à pieds joint , même si un jour les tempêtes que tu abrites reviennent gronder dans mon dos, je t'aurais eue. Et ça, rien ni personne ne saura me le faire oublier pas même tes portes condamnées. -

Il entrevoit de la langueur, bien qu'il ne saurait lui donner une raison d'être. Les contours de leur relation avaient explosés, et il laissa bien à plus tard l'occasion de leur chercher un nom lorsqu'il la sentit agripper ses cheveux. Le geste le rendit fébrile, faisant s'emballer son jeune coeur mal accroché. Qu'elle l'écorche, elle ne domptera pas ses élans, trop longtemps le chacun pour soi à couvé cet inéluctable mélange des chairs... Du moins il le croyait.


Viens.

La virilité émergeante étourdit un peu son assise, et pour n'en rien laisser paraître il l'attira brusquement pres de lui, sur la paillasse. Tout ce qu'il touchait n'était maintenant que l'épiderme désert de la corleone... Qui aurait cru qu'une telle cuirasse de fierté soit si douce sous la pulpe de sa senestre... Il s'y laissa presque troubler, jusqu'à ce que la chaleur d'une cuisse ramenée sur ses hanches le ramène à ses instincts naturels.

Un grognement de bonheur pour en obtenir plus, empoigner ses hanches et mordre doucement sa chair. Celui qui avait aimé mille nuits entre les chaudes cuisses du sexe faible se rendit compte qu'il n'avait jamais que touché du doigt le plaisir de s'évaporer entre des bras. Eroz reprit ses aises de mâle, dominant les plaines que dessinaient le corps nu de Sad. Il n'était plus heure à se demander s'ils étaient prêts pour vivre cette folie à en crever... A trop se caresser ils allaient en oublier de se posséder.

D'un geste nerveux, l'inutile couvrant l'utile est dégagé, relégué en boule dans un recoin. A l'assaut de sa belle, nul homme digne de ce nom reste a demi couvert... Fallait-il encore qu'il en soit un pour l'heure. Il perdit pied en forçant l'envie, la brutalité refoulée refaisant surface. Instant prodigieux d'un contact presque animal.

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Sadnezz
L'amour comme la guerre commence face à face et s'achève corps à corps..

Flashback.

Un autre lieu, un autre temps. La brutalité prend le pas sur la tendresse, comme un pressant besoin de l'attraper, la serrer, l'embrasser, tenir, retenir, ne pas la laisser partir, non. Cette envie violente de la secouer , juste pour lui faire comprendre qu'elle est propriété de soi, qu'elle est tout pour soi, que non elle ne partira pas ainsi. Non, elle ne fera pas cet affront, l'amour est à double sens, l'idée qu'il puisse s'étioler ne fait qu'enflammer l'esprit, brûler le coeur, exacerber la colère. Les rires se sont transformés en plaintes inquiétées, les cris amusés en cris larmoyants. Quelle est cette idée idiote que sa vie, on peut la perdre aussi facilement.. Qui oserait faire croire que tout peut cesser en quelques gestes malheureux? Quelques minutes à la dérive, l'iris perd tout éclat, le ciel s'est obscurci. La nuit était si sombre tout à l'heure? Ses yeux si morts sur mon visage? Non, ne te figes pas, non, je ne voulais pas... Je ne sais plus pourquoi, je... Qu'ais-je fais? Que t'ais-je fais mon amour? Ne pleure pas, non laisse moi te toucher... Non, ne te recroquevilles pas ainsi, parle moi, parle moi!!

Retour contre la peau imberbe de l'Eroz. Pourquoi ces gestes plus durs, plus pressants?

L'Adonis tiraille sa poitrine, presses ses flancs contre les siens, elle aurait pourtant juré qu'il mangeait à sa faim dans les généreuses offrandes de ses catins favorites... Lorsque sans douceur il pénètre ses chairs, le souffle se met à lui manquer. La douleur d'un assaut non contenu, la piqûre d'un acte resté en latence de longues années durant et le corps exulte, implose. Le mal pour le bien, la Corleone se figure que toute l'histoire peut se réécrire, avec un autre. Trouver le plaisir dans ce qui fût antan le calvaire, effacer la souillure en y offrant consentement corps et âme.

S'il a cru qu'elle reculerait, il s'est leurré....Elle achève de le dévêtir, découvrant d'un oeil presque neuf ce concentré de jouvence qui fait du bien en faisant du mal. Ses cuisses glissent contre les fins tracés de ce corps beau et jeune, enserrent sa fougue et son ardeur pour mieux se donner à lui. Le souffle devient indécent mais moins encore que ce que les gestes murmurent à la surface de l'autre, les mouvements de la Corleone se chaloupent et se calquent sur ceux de sa jeune monture.

Sa bouche est sanctuaire, la plus sacrée des prières, ses défauts se transforment en source intarissable d'inspiration obscure. Il a l'innocence presque insolente de ces jeunes amants, qui prennent sans rendre , et Sad en sourit en le regardant d'en haut, concupiscence amusée. Les doigts désenchantés de la latine viennent guider naturellement leurs jumeaux sans prétention, pour que la nuit soit plus longue et les râles ... Plus voluptueux.


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--_eroz_
Un grand homme a dit, l'amour physique est sans issue. Peut-être, peut-être pas. Entre les seins d'une femme le brun ne pouvait réfléchir à ce genre de questions existentielles. Mais dans ses instants de lucidité rares, une interrogation s'était toujours imposée. Qu'en est-il après l'accomplissement du fantasme? Pas le fantasme du jour non, LE fantasme, celui qui fait trembler à sa simple évocation, celui qui met le feu à l'eau, l'eau à la bouche. Des fantasmes , il en avait réalisé des centaines, c'est dire à quel point il était rongé d'envies et de déraisons. Mais au lendemain de ces passions exaucées , nulle exaltation.. D'où sa recherche du véritable fantasme. Apres cette nuit pourtant, l'Eroz jouirait d'une seule conviction... Celle qui lui murmurait qu'apres l'intimité d'une courte éternité avec elle, il pouvait bien mourir tranquille.

La pointe de sa langue explora les moindres secrets de sa partenaire, mercenaire, compagne, comparse, ennemie à demi...? Les fruits de la cour des miracles avaient un gout bien plus extraordinaire que les autres. Chaque fois qu'elle se cambrait, chaque fois que ses cheveux venaient s'étaler sur lui, dans chacun de ses râles... Elle était en lui, il l'avait dans la peau. Le regard affamé, l'oeil égaré du mal aimé bientot se tarit. Apres l'ultime soupir de la décadence, lorsque les corps tombent comme foudroyés l'un sur l'autre et qu'ils remarquent soudain que leur coeur cogne à se damner là quelque part... Il n'est plus question de se perdre dans les limbes des égarés.

L'heure est au repos à demi conscient, aux pensées diffuses et aux murmures encore entrecoupés de soubressauts. La sueur les a soudés , tous deux en otages de l'autre à demi assoupi. En homme qu'il était, Eroz ne réfléchit plus au non consensus de toute cette histoire, les paupières closes il respira simplement l'extase d'avoir assouvi un fantasme avec un gout d'encore.


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Sadnezz
Tous deux lovés dans un demi sommeil, ils sont presque beaux... Et quand bien même, là sous l'apparence gît le blême. En femme qu'elle était, Sadnezz réfléchissait au non consensus de toute cette histoire, les paupières mi closes elle soupira simplement l'inquiétude d'avoir assouvi un folie avec un gout d'encore.

Abandonnés les travers sémantiques, les joutes de mots en maux et la pudeur étouffante de leurs échanges... Faites l'amour nous la guerre, c'était peut être avant.. Et maintenant? Quelle est cette situation absconde que leurs êtres roulés dans les draps semblent dépeindre... Plus clairement, quelles sont ses pensées? Etait-ce une nuit vouée à l'oubli? S'il est le genre à réduire la vie à des formules indécises, c'est chose bien impossible pour Sad.... Chaque chose se nuance à l'infini. Dieu a-t-il des projets pour eux? A l'instant où ses pensées sont revenues habiter sa caboche brune, les craintes l'ont envahies. Impossible de remettre sa vie à un plus tard abandonné... Elle sent la tiédeur de ses mains masculines, et son coeur qui déjà s'est tût là à coté d'elle, il s'est endormi comme un enfant, sans penser à ce redouté demain qui est déjà là... La voilà laissée aux pensées exsangues.

La crainte de l'immersion dans le silence est tenace, c'est le lot de tous les tourmentés qui dans le lisse immaculé voient toujours la fêlure à venir. Ils ont en leur autre 'eux' un désir d'aimer, comme un bouclier. Esclaves de ces combats intérieurs qui mordent et mangent leur objectivité, subliment leur sombres cotés. Malgré elle, l'italienne est fille de l'ascèse.

Ces heures à jouer ont fait trembler son âme inerte, c'est trop pour s'oublier au petit matin. L'envie est de servir de son mieux, du plus qu'elle le peut un amour qui l'a…Envahie. Qu'il faille l'étreindre pour deux ou absoudre ses fautes, elle se ment et se rassure, s'invente une force fallacieuse. Aux jours livides qui se profilent des cernes se creusent déjà sous le regard hagard de la Corleone... Tous les maux sont les mêmes quand on aime...

- Si nos matins semblent poussière, alors renie-moi.-


Inspired by M.Famer

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--_eroz_
Jour quatrième.


Au petit matin sonnant l'Angelus, l'Eroz sortit brusquement de son sommeil repu. Il avait dormi comme s'il avait grassement festoyé, faim et soif épanchées ... C'était elle. Elle qui avait tant fait son malheur , l'avait baigné dans l'improbable chaleur . Il esquissa un sourire mal éveillé en se rassurant de la sentir étendue à ses coté et de ne pas avoir déliré dans ses coutumiers songes décadents. Elle s'était abandonnée, offerte à lui... Dans ses demandes comme dans ses dons, il avait pu effleurer une part d'elle même qu'elle ne montrait jamais, qu'il croyait d'ailleurs inexistante. Avant. Car oui, désormais il n'y aurait plus qu'un avant, et un maintenant. Le premier serait dans l'idéal jeté aux oubliettes, le second deviendrait un art de vivre.

Eroz la trouvait belle ainsi, dans les griffes de la petite mort... Et lorsqu'elle bougea, se mut, il retira ses doigts vagabonds qui n'avaient pu s'empêcher de s'attarder sur ce teint particulier. Le jour était là depuis quelques heures, et étrangement il appréhenda de l'avoir éveillée. Comment agirait-elle envers lui? Il ne l'avait pas payée, elle n'était pas de ce genre pourtant si appréciable... Dernière des ribaudes ou dame de saint machin, les femmes constituaient sa plus grande faiblesse... Il leur vouait d'ailleurs une passion sans nom et une appétence sans fin. Le brun laissa courir son regard sur Sad, sans trop se questionner. Il revit des scènes encore terriblement délicieuses et ressentit le gout de ses lèvres... Moment d'extase inégalé.

Sans bruit, il se glissa hors des draps pour rassembler ses vêtements jetés aux quatre recoins de la pièce. Ce qu'il aimait ça, ces petites habitudes de coureur, des affaires par ci par là, une fuite sur la pointe des pieds, et dejà le programme d'une nouvelle soirée qui se dessinait dans son esprit. Celle ci serait avec elle, à n'en pas douter... Mais pour l'heure, il avait autre chose en tête...Mantel dépoussiéré, cheveux domptés par un petit peigne qui n'intéressait plus personne...L'odeur d'eux lui collait encore au corps, mais qu'importe. Il ouvrit la porte avec une application exagérée, le visage un peu crispé. Ne pas la réveiller, ne pas la réveiller...


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Sadnezz
Elle avait assisté les yeux fermés à la lâcheté de l'Eroz, n'ayant pu sombrer réellement dans la douce délivrance du sommeil. Dormir? Apres tout cela? Assurément infaisable. L'estomac noué et la gorge sèche, Sad avait ressenti ses caresses mais surtout sa fuite, quand dans dans le creux du lit il l'abandonnait à ses pires craintes. Et que faire? Ouvrir les paupières pour qu'il y voit la détresse? Point de fierté mais de peur, elle resta immobile, marmoréenne statue qui avait dejà refroidie.

Il s'en va, il la tue. L'envie de l'interpeller est terrible, mais dejà la porte s'est refermée. Les yeux corneille eux s'ouvrent d'effroi, et le corps raidit se redresse avec difficulté. La pièce est vide, il a déserté. Une nausée la prend, sa dextre se plaque contre le charnu de sa bouche. Le manque de sommeil exacerbe son dégout, l'épuisement son angoisse. Sans même se couvrir, la Corleone s'échappe de ce lit qui déjà l'épouvante. Les enjambées sont hésitantes, mais la mènent jusqu'à l'âtre sans feu, mort dans la nuit. De longs frissons traversent sa poitrine en spasmes irréguliers, le froid la pénètre... Elle prend appui sur la poutre de la cheminée, les dents serrées. Tressaillir d'affliction n'était pas le réveil escompté.

Son corsage gît à ses pieds, non loin un bas où la poussière avait prit ses quartiers... Fallait-il qu'elle ai perdu l'esprit pour se laisser aller à de telles libertés... Il aurait dû partir avant que tout cela arrive! Sa vie est si décousue, il fait feu de paille de tout et de rien, tandis que la sienne est presque écrite. Le dos soudain lui fût douloureux, les muscles saisis d'une légère raideur ... Sad se retrouva seule face à son âge et à son amertume , revenus comme par désenchantement.

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--_eroz_
Lorsqu'il revint à la bâtisse, poussant de la pointe du pied les blancs paquets tombés en masse du toit sur le perron, il entrevit par l'embrasure de l'entrée une scène qui le stupéfia.

Qu'est-ce là?

Etait-ce bien des larmes qui lacéraient le visage adulé avant que la froide main les dissimule et les balaye? Des larmes, elle... Pleure. Soudain il comprend, il comprend ce qui est entrain de se produire. Le roc est définitivement fêlé... La satisfaction est si grande et si délectable qu'il minimise l'affliction de la Belladone, étouffé par cette sensation de grandeur, de toute puissance. Elle est a lui, faite pour lui, elle ne pourra plus vivre sans sa présence. Les bras de l'Eroz sont un piège qui se referment sur le corps frêle de la Corleone, sa voix se fait douce lorsque dans le dos ses yeux brûlent d'un éclat malfaisant. 'Aimer' ne se décline-t-il pas de mille façons...?

Susurrer pour la rassurer, à son oreille des
Je suis là qui n'en sont pas... Faire fuir le songe, ectoplasme, mensonge qui la jette aux griffes du doute, qu'elle trouve sa place dans ses fantasmes et dans son affection. Panse la douleur en quelques mots bien placé, danse les mains sur le corps encore nu de sa belle matrone...

Il y a dans ses gestes un zeste de madone, une chaleur maternelle inédite qui l'apaisent, Peut-être que le tout vient de leur différence d'âge. Ramenant le menton fin dans la direction de son regard, il lui fit regarder la neige accrochée à ses bottes en souriant. Sans perdre plus de temps, il saisit le corsage de Sad et vint se placer dans son dos. Ses mains caressèrent la longue brûlure qui barrait son dos en croix pensivement , jusqu'à ce que la chair de poule qui se formait à sa surface le ramène à sa tâche. Appliqué, les lacets de sa belle furent serrés, ses cheveux ramenés en avant. Il prit son temps pour la rhabiller, comme une enfant. Les bas vinrent à nouveau recouvrir les cuisses adorées, et des pieds à la cape la Corleone fût chaudement apprêtée.

Il la vit ressaisie, et avant de n'avoir à esquiver des questions gênantes sur le pourquoi de sa sortie matinale, ses mains l'attirèrent vers la porte.


Allons profiter du silence qui a fait taire le village.

Ils ne croiseraient certainement personne avec ce froid et cette neige, la journée leur appartenait.

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Sadnezz
Jour cinquième.


Mais d’où vient l’émotion étrange qui la fascine autant qu’elle la dérange, elle frissonne surinée par le beau , la joie dans la douleur l’ennivre de ce poison jusqu'à perdre la raison . C’est le bien qui fait mal quand elle l'aime rien n'est plus normal, la haine prend le plaisir ... C’est si bon de souffrir, succomber aux charmes, oublier le devenir. Les vrais délices passent par le supplice. Elle ressent de violentes pulsions, a l’impression de glisser vers le fond et si elle ignore d’où vient ce fléau il est certain qu'elle adore l’avoir dans la peau. Envoûté par des idées folles soudain ses envies s’envolent, ses désirs deviennent prison, leur folie inconsidérée passion.*

Desserrant l'emprise de ses mâchoires sur l'épaule de l'Adonis, Sad ravale ses vices alors qu'il la pose lentement sur leur couche mille fois défaite. Leurs corps se séparent, après s'être trop brûlés l'un à l'autre, la sueur coulant encore entre les rondeurs de son fessier. D'un oeil embué, elle le regarde se rembrailler... Spectacle qu'elle ne se lassera jamais d'admirer. De petites mèches collent à son visage d'éphèbe, sur son torse luisent une myriade de griffures et autres marques plus ou moins carmines. L'ourlet de sa propre bouche est légèrement fendu, ce qui lui laisse un gout métallique au palais.


Où vas-tu?


C'est vrai ça, où va-t-il comme ça? Il a déjà remis son mantel et aplani les épis de ses cheveux. Sad se redresse et le regarde fixement. Son air angélique est soudain devenu plus ferme, plus homme , exempt de ressentiment... Pas le masque qu'il lui offre depuis hier. Un éclair de bienveillance , il rabat le drap sur sa poitrine encore moite, mais elle l'accueille comme un suaire. Le timbre de sa voix se fait plus dur.

Dis moi où tu vas
.

Trop tard, avec pour toute réponse un sourire elle le regarde déserter à nouveau. Une colère sourde gronde dans sa gorge et explose en cri inflexible. ça ne va pas se passer comme ça tous les quatre matins... Comme le chat qui s'hérisse sous la choc glacé d'un seau d'eau au sortir du sommeil, la brune feule.

Eroz!

*CF Le bien qui fait mal
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Les murs ont des oreilles, mes oreilles ont des murs... Spiritu Sanguis.
--_eroz_
Il l'entend sans vraiment l'écouter dans son dos, le pas décidé et obnubilé, guidé par un besoin presque plus important que le reste. Au sourire qu'il lui a offert succède un faciès livide des lors qu'il lui a tourné le dos. Sur sa clavicule pique encore la canine adorée, dans son aine la griffe qui a osé. Dieu que c'était bon. Pourtant, son esprit est dejà loin de ses ébats carnassiers...

Si la porte a claqué, il ne l'a pas entendue, trop pressé pour trainer au lit. Une vilaine sensation l'étrangle peu à peu. L'envie de retrouver à nouveau ses autres délices, sans penser à l'Apres. Il oublie que son humeur s'emballera en de vertigineux bonds, faisant trembler son coeur. Oubliées aussi les pensées embrouillées, lorsque sa perception du blanc manteau se brouillera de couleurs diaboliques, presque mouvant, prêt à l'engloutir... Pour vivre une addiction plus puissante que les croupes de ses belles.

Le souffle court, il se traine jusqu'au bordel où il à ses habitudes et entre , complètement retourné. Vite monte les marches, vite, retrouve sa tendre et rassurante rousse. Elle est là, elle l'attend. Entre ses mains Belladone, Scopolie de Carniole, Jusquiame et Morelle Noire venues par les bateaux des sombres contrées viennent faire danser les idées du jeune fougueux. Elle s'occupera de lui , pendant qu'il vivra son voyage incertain, La diablesse qui lui a donné le gout de ce poison délice. Elle fera attention à lui pendant qu'il consommera son égoïsme... Déjà elle sourit de le voir lui revenir si vite, et lorsque de sa main elle chasse le mantel , elle s'amuse de voir le bel marqué d'une façon si singulière.

Voilà ce qu'il advient des hommes qui restent trop longtemps au creux du lit avec des passantes qui savourent d'étranges plaisirs en décoctions. Se laisse aller, se laisse tenter, se laisse... Accoutumer.

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