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[RP] Sur les terres d'Espinasse

Martymcfly
Début du RP disponible ICI



[Terres d’Espinasse]

Un joli petit château en grosses pierres qui se dresse sur les terres de la seigneurie d’Espinasse. Cette terre, relevant de Billy, était la première étape du tour de son duché de retraite. Le duc Marty avait en effet décidé d’entreprendre la visite de ses terres, celles qui n’étaient pas encore octroyées, afin de choisir lesquelles il pourrait accorder à des prochains éventuels vassaux.

Depuis que la loi martiale était levée, il y a quelques temps maintenant, il voyageait avec sa Beths, en direction de Billy. C’était un plaisir pour Marty de lui montrer ses terres ducales, les terres de Beths bientôt… quand elle accepterait enfin de devenir sa duchesse… Un jour… peut-être… Dans son regard on lisait l’envie de dire "oui", mais on lisait également de l’appréhension. Quoiqu’il en était, Marty le savait, dans les prochains mois, Beths deviendrait Duchesse de Billy. Et ce petit tour des terres était l’occasion pour le jeune couple de se rapprocher. Ils se découvraient l’un l’autre, s’appréciaient davantage que les jours passaient.

Ces quelques jours passés au château de La Chaise, à Espinasse, leur faisait le plus grand bien. Situé à quelques encablures de la cité de Vichy, l’air y était frais en cette fin d’hiver. Ils n’étaient pas très loin de Montpensier également, à peine quarante minutes à cheval, ce qui était bien pratique. Ainsi, le Billy et sa Gondole se rendait régulièrement au village. Qu’il était bon de retrouver La Douce Amazone et son fameux cognac… Cette chère Sun aussi, Agna, la diaconesse, et bon nombre de Montpensiérois que Marty avait rencontrés.

Mais il n’avait guère le temps de trainasser dans les tavernes. Du travail l’attendait. C’était un voyage d’agrément mais il fallait aussi que le duc administre les terres qui dépendaient de Billy. C’est pourquoi Beths se rendait plus souvent que lui au village. Marty préférait rester au château pour s’entretenir avec quelques notables Espinassois. C’était surtout un bon moyen pour goûter aux spécialités locales… des spécialités culinaires bien évidemment. Ah… ils avaient trouvé le meilleur moyen pour amadouer leur suzerain ces habitants là… !! Tantôt un fromage affiné du père Géraud, tantôt une tourte forestière de la vieille Bertille… accompagné du traditionnel alcool de châtaigne qui plaisait tant au Duc… Ils étaient bien renseignés pour savoir ce qui lui plairait…

Et entre deux plats… deux visites de chaumières… un passage à la petite église Saint-Clément pour y admirer la simplicité, la sobriété mais également la solennité… le Duc de Billy rêvassait au jour où il prendrait une Gondole pour voguer sur les flots de leur amour.

Ce jour là, jour de messe, Beths avait été jusqu’à Montpensier "pour rencontrer des maréchaux" qu’elle avait dit. Marty avait préféré se rendre à la messe du Frère Théobald qui venait tout juste d’arriver d’une abbaye bourguignonne. Les échanges avaient été spirituels entre le duc et le nouveau curé d’Espinasse. Une petite confession quand même pour expier ses pêchés de gourmandise de ses derniers jours… Et Marty était rentré au château.

Un gaminot l’attendait, missive dans la main.


Et bien petit ? Tu t’es perdu ou bien ?

Le petit, tout étonné, gardait la bouche grande ouverte. Sans doute impressionné par la couronne ducale.

Hey ho petit ?!!

Sursaut du jeune qui tend la lettre avant de s’enfuir illico. Haussement de sourcil. Ouverture du courrier… Les yeux de Marty s’illuminent. Une lettre de Beths…

Beths a écrit:
Mon aimé,

J’ai enfin croisé ta marraine en taverne. Elle se porte bien, même si je la trouve trop maigre.

Tu en jugeras de par toi-même, nous prenons route avant levé du soleil pour tes terres.

Tu pourras prévenir ton personnel d’Espinasse, jolie Seigneurerie qui dépend de tes terres, petit domaine agréable et proche de Montpensier, qu’il leur faut préparer nos affaires pour cette nuit.

En fait, je m’en contrefiche qu’ils aient ou non préparé nos affaires, vu la taille de mon baluchon, cela sera vite fait, mais j’ai ainsi prétexte pour t’écrire.

Tendres baisers
Ta Beths


Marraine ? Trop maigre ? Froncement du sourcil. Y avait de quoi se sustenter par ici, elle pourrait reprendre un peu de force avant le départ.

Enfin, ils allaient continuer leur voyage, rentrer un moment à Billy. Une fois le tour de ses terres effectué, Marty avait prévu de passer quelques temps à l’Université. Mieux vaut tard que jamais. Il était plus que temps pour lui d’embrasser une carrière universitaire.

Mais… Tout le monde allait débarquer au château là ?! Et rien n’était prêt !!


Baaaaarbelivien !!

Le valet du duc soupira, non loin de là…

Ah te voilà toi. File préparer deux chambres de plus pour cette nuit. Ma marraine et son neveu ne devraient plus tarder. Ils doivent être sur la route entre Montpensier et ici. Beths devrait être avec eux ou pas très loin. Bref… Active toi mon bon.

Barbelivien tourna les talons, leva les yeux au ciel en poussant un discret soupir avant de partir s’occuper de tout ce qu’il y avait à faire. Cela supposait une chambre pour chaque invité, mais également un dîner…

Et le dîner, c’était sacré !

Sur les remparts du petit château, Marty faisait les cent pas, attendant l’arrivée imminente de ses proches. Revoir sa Beths l’enchantait déjà. Cela faisait aussi un bon moment qu’il n’avait pas croisé sa marraine. La dernière fois c’était justement pour lui présenter son neveu, Jergal, qui était apparemment aussi son filleul.

Il ne fallut pas attendre longtemps pour enfin les voir au loin. Bettym et Jergal furent les premiers à passer le pont levis.


Marraine ! Sois la bienvenue sur les terres d’Espinasse. Ce n’est pas le confort de Billy, mais c’est un endroit charmant. Nous y serons très bien pour cette nuit, avant de prendre la route demain.

Sourire appuyé, même vers le neveu.

Bonjour sire. Ravi de vous revoir. Soyez ici chez vous. Mes valets prendront soin de vos affaires, le temps de votre repos.

Et de s’adresser aux deux.

D’ailleurs, le dîner nous sera servi au coucher du soleil.

Déjà on les accompagnait dans les chambres prêtes pour leur venue. Beths, montée sur Canasson, ne tarda pas à passer les murailles du château…


Chaton, te voilà enfin. Marty la prit dans ses bras, à peine avait-elle posé le pied à terre. Bettym et son neveu sont arrivés. Nous allons passer à table sous peu.

Car déjà le soleil était descendu bien bas et le crépuscule était magnifique, sur la montagne bourbonnaise… Un tendre baiser avant de pénétrer dans la salle où serait servi le dîner.
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Anseis
[A l’autre bout de la ruelle]

Il s’en était fallu de peu. Le jeune vagabond aurait surement pu remercier les cieux ce jour là de son passé. Laissant libre court à son destin, à cette pulsion animale au sommeil si léger qui vivait en lui, il s’était élancé par la fenêtre. Alors qu’il courrait dans les ruelles, changeant de direction pour non seulement perdre ses poursuivants, mais aussi rejoindre la ruelle où se trouvait celui qu’il traquait depuis maintenant plusieurs jours le jeune homme réfléchissait aux derniers événements.

Il avait donc été reconnu à Montluçon : et, selon les dires du maréchal, il était recherché pour cette sordide affaire. Les choses se compliquaient : il devait maintenant être considéré comme partie du groupe qu’il poursuivait. Chassant sa mèche rebelle alors qu’il ralentissait le pas, Anseis se courba au détour d’une rue. L’homme était là, continuant d’observer.

Il n’eut longtemps à attendre car déjà le brigand quittait son abri. Anseis rejoint le coin que ce dernier occupait quelques secondes auparavant pour avoir confirmation. Cet homme suivait la jeune femme au nom de Bête. Heureusement, elle-même était accompagnée par le maréchal qui avait voulu l’interpeler quelques instants plus tôt.

La double filature mena l’étrange groupe jusqu’aux portes de la ville où le couple se dirigea vers les écuries. Le brigand avait du prévoir cela car il se dirigea sans ralentir le pas vers un bosquet. Il devait savoir où elle se rendrait… ce qui n’était le cas d’Anseis. Il avait probablement une vingtaine de minutes devant lui avant que les chevaux ne soient prets… peut-être moins.

Le jeune homme s’élança vers le monastère pour récupérer son propre cheval. Fort heureusement le ciel lui souriait : le monastère n’était qu’à quelques distances de la porte et il ne fallu longtemps pour qu’il récupère la monture. Il ne prit le temps d’expliquer au jeune moine ce qui se passait, se contentant de seller son cheval et partir au petit trot. Il arriva au niveau des écuries au moment où la jeune femme les quittait sur un cheval à l’allure un peu pataude.

Il ne fallu beaucoup de temps pour qu’une autre ombre se lance à sa poursuite. Cependant, la monture de la jeune femme semblait cacher plus d’énergie qu’il n’en dégageait et le brigand qui voulait garder une certaine discrétion sembla rapidement abandonner l’idée de la rattraper, se contentant de la suivre. Anseis en fit de même, mâchoire serrée. Il se doutait que le reste de la bande devait être non loin et qu’il prenait un risque en suivant ainsi leur chef mais… que pouvait-il faire ? Allait-il laisser cette brute perpétrer son crime sans rien dire ? Un pillage était une chose qu’il pouvait ignorer, un meurtre …non.

Une heure ne s’était écoulée et la nuit n’avait totalement envahi la campagne lorsque la jeune femme bifurqua sur la droite pour emprunter une allée qui conduisait à un château.

Les lumières provenant de torches en éclairaient la façade. Anseis arrêta sans plus tarder sa monture. Le brigand ferait probablement de même sous peu et il n’avait encore l’intention de se dévoiler. Il mena sa propre monture vers un bosquet pour l’attacher à quelconque arbre puis s’avança le plus silencieusement possible. Bien lui en prit car s’arrêtant net, il eut juste le temps de se cacher pour observer le malandrin à quelques pas de lui. L’homme remontait à pied vers l’embranchement. Il fut rejoint quelques instants plus tard par le reste de la troupe. Quelques discussions plus tard, leur chef redescendit vers le château.

L’on pouvait y voir un carrosse auquel les chevaux n’avaient encore été attelés. Visite ou départ ? Le second semblait le plus probable, ce qui voulait dire que l’homme agirait cette nuit…


Le bandit arrivé probablement à la même conclusion quitta son abri pour s’approcher du seul garde qui attendait devant l’entrée. Le pauvre hère n’eut le temps de réagir alors qu’il regardait dans la direction pointée par l’homme. Anseis put un instant voir briller la lame du brigand, qui s’était glissé derrière lui, alors qu’elle glissa le long du cou du garde. Le soldat s’affala alors que l’homme, sans perdre d’autre instant, franchissait la grande porte semi-ouverte du château.

Le jeune homme prit le temps de chercher dans sa besace deux objets. Un couteau, échangé il y a quelques mois contre une flute… il y a de cela si longtemps. Et un parchemin qu’il glissa près de son cœur, dans sa sombre chemise. Avec le plus grand silence, il suivit le chemin qu’avait pris le brigand et entra à sa suite dans la noble demeure…


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La parole est d'argent, le silence est d'or.
--Gallin

Gallin n’avait plus de temps à perdre. Il avait vu la lumière de la bougie éclairer la fenêtre de la pièce qui servait de chambre à sa cible. Il essuya la lame sanglante en passant près d’un rideau puis quitta le hall pour emprunter le long corridor qui s’étendait vers l’est. Un peu plus loin, il pouvait entendre le bruit de quelques convives qui devaient s’apprêter à prendre un repas dans un des salons de la demeure.

Avec une rapidité qu’il n’avait eue depuis plusieurs années, il franchit les quelques pieds qui menaient à la chambre.

Sans prendre la peine de tourner la poignée, il balança son pied de toutes ses forces contre le bois le craquant au niveau de la serrure et ouvrant en grand la porte.

L’effet de surprise. Il n’y avait que cela de vrai.

Avec un grand sourire, il regarda la belle qui s’était retournée vers lui encore sous le choc de cette intrusion.


Allons petite, réparons donc ce soir cet oubli d’il y a quelques années. T’inquiète mignonne ce sera rapide.

Levant son couteau qui avait encore gardé partie de son précédent méfait, il s’approcha de la jeune femme en souriant quand …
Anseis

A peine nota-t-il le garde immobile au sol alors que lentement se formait une flaque pourpre naissant de la gorge du malheureux.

Le temps de franchir les quelques pas qui l’avaient séparé du drame avait suffit pour qu’Anseis laisse place à l’œil. Non l’œil observateur de ces derniers jours. Celui qui agissait en silence sous l’ordre de la tête – quel que fut son dégout . Ce rôle qu’il avait enfoui au plus profond de son âme, celui qui lui avait glacé le sang rien que par la pensée, mais celui qu’aujourd’hui il accueillait sans aucune peur. Le temps de l’action était venu.

Le brigand qui ne prenait plus de précautions, poussa la porte du pied, provoquant un bruit sec lorsque le bois craqua. Le vagabond l’avait presque rejoint lorsqu’il entra pour s’écrier.


Allons petite, réparons donc ce soir cet oubli d’il y a quelques années. T’inquiète mignonne ce sera rapide.

Anseis repoussa la porte du pied. Ce geste suffit à faire se retourner le vieux brigand. Une hésitation qui laissa le temps à la femme au nom de Bête de se saisir de son épée qui ne semblait jamais être loin d’elle.
Le sourire disparu du visage du brigand, alors qu’une légère goutte de sueur naissait à la base de son front.


qui… qui es-tu démon ! non … NON !!

Sans plus parler, l’homme attrapa une chaise qu’il balança par la fenêtre, avant de s’y jeter et partir dans un bruit fracassant, laissant dans la chambre un jeune homme décontenancé qui observait une femme dont le regard fixé vers le trou béant de ce qui avait été une fenêtre n’augurait rien de bon.
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La parole est d'argent, le silence est d'or.
Bettym
[En route vers les terres d'Espinasse]

Voilà plusieurs jours qu'elle était à Montpensier en compagnie de son neveu. Ils ne devaient rester que une ou deux nuits et repartir mais voilà, elle était loin de se douter que ses amie et filleul se trouvaient eux aussi dans les environs.

Toujours par monts et par vaux, Jergal à contempler les beautés que lui prodiguaient la ville et Bettym, la tête dans ses dossiers, ses procès ou encore à la recherche d'éventuels secrétaires ducaux... Bref, ils étaient fortement occupés et bien sûr n'avaient eu le temps de retrouver Beths et Marty dans un endroit convivial, autour d'un breuvage ou d'un repas succulent.

Quand, enfin, le porte-parole décida de partir, elle eut la bonne idée de se rendre à la première taverne qu'elle vit. Quelle ne fut pas sa surprise en constatant que non seulement il y avait Alethea, une consoeur et co-citoyenne, Anseis, le muet qu'elle avait rencontré la veille et... Beths qui papotait comme si de rien n'était. Mais ce n'était qu'un leurre... La Thiernoise à la vue de la Moulinoise lui sauta au cou et hurla dans la taverne à en faire peur même un fantôme.

Les retrouvailles furent heureuses et ce fut d'un commun accord qu'elles décidèrent de se retrouver au domaine de Marty avant de partir pour Moulins. Bettym avait laissé tout ce petit monde pour essayer de retrouver son neveu dans Montpensier afin de le prévenir d'un départ imminent, tout d'abord pour l'Espinasse puis pour Moulins.

La mine réjouie de son neveu la fit sourire, non seulement il était content de revoir Beths mais en plus, il allait connaître la vie de château.


Jergal, tu veux bien aller préparer nos affaires ? Pendant ce temps, je finis quelques travaux pour le duché et nous nous rejoignons aux écuries.

Acquiescement du jeune homme qui, depuis avoir retrouvé sa tante, lui passait ses moindres désirs et s'occupait d'elle comme si elle était une princesse.

Au bout d'une petite heure, ils prirent route vers l'Espinasse. Le voyage se passa dans la bonne humeur, Jergal contant ses péripéties dans la ville et Bettym s'amusant au dépends de son neveu qu'elle chérissait déjà. Par certains côtés, elle avait l'impression de revoir son époux décédé et d'un autre tout l'opposait. Drôle de mélanges de caractère, pensa-t-elle, en l'écoutant mais pas peu fière d'avoir retrouvé de la famille même par alliance.

A l'entrée de la forteresse, on pouvait deviner les remparts éclairés de torches. Les chevaux au pas, ils profitèrent de la campagne environnante avant que le coucher du soleil ne les en empêche et qu'ils passent le pont-levis.


Regarde Jergal comme c'est beau !

Le gamin, ouvrait des yeux tout aussi émerveillés qu'elle avec un petit air de je ne sais quoi. Bettym l'observait et se demandait bien à quoi il pensait quand enfin ils arrivèrent sur le perron. Là, une multitude de petites gens vinrent s'affairer autour d'eux, prenant bagages, chevaux, limite s'ils n'allaient les pas les porter pour ne pas qu'ils touchent le sol. Elle se retint de rire et remercia les personnes qui les avaient accueillis par obligation. Marty, quant à lui, désespérait qu'ils ne viennent le rejoindre.

Mon filleul adoré ! petit coup d'oeil à son neveu et filleul un tantinet jaloux de partager sa tante. Merci pour cette invitation. Embrassade de rigueur. En effet, c'est fort charmant et je dois t'avouer que ce n'est pas le lieu qui fait le confort mais surtout l'accueil. sourit-elle avant de poursuivre. Il en sera fait selon ton désir, Messire le Duc. s'amusa-t-elle d'une révérence. Si cela ne t'ennuie pas, je voudrais être convenable pour ton dîner.

Aussitôt dit, aussitôt fait, un claquement de main et des serviteurs se trouvaient là, prêt à les accompagner dans leur chambre respective. Un petit sourire à son neveu peu habitué à ce genre de situation et un regard échangé qui rassurait un peu le jeune paysan.

Ne t'en fais pas Jergal, je suis sûre qu'il ne nous a pas trop éloigné, lui chuchota-t-elle pour ne pas le mettre mal à l'aise vis-à-vis des serviteurs.
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La Confrérie de la Source

Pas un parti politique mais une philosophie.
Beths
[Terres de l’Espinasse]


Poursuivant leur discussion jusqu’aux écuries de Montpensier situées judicieusement à l’entrée du village, Hermanicus et Beths se demandaient bien ce qu’ils pouvaient faire quant à cet homme, ce Anseis puisque tel était son nom, qui avait fui alors qu’Herma l’avait reconnu. Mettre la main sur cet homme qui pouvait être n’importe où … bien évidemment prévenir les collègues de douanes, les gardes sur les remparts et à toutes les portes de la ville de ne point le laisser filer, mais … même ainsi, il pouvait prendre la poudre d’escampette.
La thiernoise de toute façon ne pouvait plus grand-chose, mais elle promit à Herma de prévenir les douaniers de Moulins de se montrer vigilant puisqu’elle s’y rendait.

Montant Canasson, et sur un dernier sourire et geste de la main, elle fila en direction de l’Espinasse. Depuis trois jours qu’elle parcourait le chemin entre le domaine de Marty et Montpensier, son cheval avait eu le temps d’apprendre le chemin si bien qu’elle laissa ses pensées se disperser plutôt que de regarder les alentours. Elle se demandait bien pourquoi Bettym avait perdu autant de poids. Etait-ce ses nouvelles fonctions de Porte - Parole ? Ou plutôt celle de conseillère qui était toujours usante et déconcertante ? Ou bien son travail de Juge à la Cour d’Appel qui ne lui laissait que peu de loisir et qui donc faisait qu’elle en oubliait de manger. Hum … cela ne serait guère étonnant la connaissant. Bon, c’était clair, Bettym aurait droit à un nouveau sermon de sa part. La Gondole se demandait si elle ne ferait pas mieux d’en discuter avec Jergal, filleul de Bettym attentif et attentionné. S’il elle le missionnait comme garant de la santé de son amie, peut être aurait elle plus de chance de la voir en forme que si elle lui demandait de faire attention à elle. Hum … moui, l’idée n’était pas mauvaise.
Un petit sourire se dessina sur ses traits, qui se transforma bien vite en grimace alors qu’elle se cramponnait aux rennes manquant de tomber sur une embardé de compagnon à quatre pattes.


Oooooooola, mais ça va pas ‘spèce de bourrique, tu veux me faire tomber ? C’est pas drôle !

Et le cheval de répondre par une sorte de hennissement sonore. La jeune femme fit une moue dubitative, décidemment c’était bien son cheval … Mouvement de crinière en règle et Canasson décida brusquement qu’ici l’herbe qui pointait était verte et tendre et qu’il avait faim. Manquant une nouvelle fois de tomber, elle se redressa et lui talonna les flancs. Après quelques essais infructueux sa bête caractérielle repartit enfin en direction souhaitée.

Bien évidemment le plus court chemin étant la courbe et non le zig zag, cheval et cavalière mirent un peu plus de temps que prévu pour atteindre le domaine de l’Espinasse. Elle en franchissait tout juste les murailles que son cœur se mit à sautiller apercevant et reconnaissant celui qui l’attendait aux pieds des marches. Sautant pour une fois élégamment au bas de sa monture, elle se retrouva prestement entre les bras de l’être aimé. Gazouillement de bonheur, chaste baiser déposé au creux de son cou, frisson qui lui parcouru l’échine, soupir de contentement …
Marty lui annonça que Bettym et Jergal venaient d’arriver et s’étaient retirés dans leur chambre pour prendre quelque repos.


QUOIIIIIIIIIIII ???! Ils sont déjà arrivés ?! Haussement de sourcil étonné, toujours dans les bras de l’être aimé, Beths exerça une rotation de 45° du torse pour jeter un regard mauvais sur sa bourrique de cheval. Grrrrrrr à cause de lui, Bettym était arrivé à temps. Sentant son regard, nouveau hennissement en guise de réponse. Fort heureusement pour l’animal un serviteur l’attrapait déjà par la bride pour le mener aux écuries

Bourrique stupide !

La jeune femme posa alors les yeux sur son Billy de Duc et ajouta en rougissant légèrement. Je parlais de Canasson ! Il m’a mise en retard, et pfffffff, rhalalala, heureusement que j’y suis attachée, sinon il aurait fini dans mon assiette depuis longtemps

Rire cristallin de Marty qui lui amena un doux sourire rêveur sur les traits. Qu’il était bon d’être à ses côtés, de l’entendre rire, de le voir, lui parler … elle n’était pas prête de se lasser de sa présence.
Regard commun qui se porte vers le coucher de l’astre du jour, spectacle inoubliable éphémère et pourtant qui se renouvelle chaque jour, instants d’émerveillement partagé à deux .. Doucement l'horizon tout entier s'enveloppe dans l'ombre, le soleil mourant fermant ses branches d'or de son rouge éventail …

Une fois entrés, Beths se retira à son tour dans sa chambre pour se dépoussiérer quelque peu du court trajet entre Montpensier et le château. Bon, elle ne se changerait pas, de toute façon, elle aimait sa tenue de maréchale. Elle savait que Marty appréciait particulièrement lorsqu’elle portait jupon, mais elle préférait ne pas trop l’y habituer. Devant le miroir qui était posé là à son intention, elle ne put s’empêcher d’envoyer à son propre reflet une petite moue amusée, suivi d’un tirage de langue, avant d’éclater de rire.
Ne souhaitant ni faire attendre Marty, ni son amie, ni le filleul de son amie, la jeune femme se dépêcha de rejoindre le salon pour le souper, tout en prenant soin de déposer précautionneusement l’épée qu’elle ne quittait que rarement à proximité de son lit, sur la table de chevet.
La soirée fut bien évidemment gaie et agréable, entre mets simples et délicieux, breuvages fermentés apaisant les papilles et comblant les cœurs, et surtout, surtout, une agréable compagnie faite de quatre personnes qui s’appréciaient. Mais il fallait partir tôt le lendemain, et les quatre voyageurs se montrèrent raisonnables … il fallait se coucher tôt pour prendre la route au plus tôt quelques heures plus tard.

Regagnant la chambre spacieuse et confortable que Marty lui avait choisie, Beths alluma quelques bougies avant de finir de préparer ses affaires, enfin préparer … ranger ses quelques parchemins et autres dossiers de la grande prévôté qu’elle avait prit comme occupation de chevet en cas de difficulté à trouver le sommeil. Las, elle n’avait jamais peinée à trouver repos. S’installant avec un plaisir à peine dissimulé sous l’édredon, elle souffla sur la source de lumière et avec un soupir posa sa tête sur l’oreiller en plume. Hum … un parfait outil contre son suzerain pensa-t-elle en baillant.

Elle venait tout juste de s’endormir, ou du moins c’est l’impression qu’elle en avait lorsqu’un bruit assourdissant d’un bois qui cède la réveilla en sursaut et la faisant s’asseoir sur son séant les yeux agrandis d’effroi. Avant qu’elle ne réalisa ce qui se passait, la jeune femme sentit une lame terriblement glaciale qui effleurait son cou la faisait difficilement déglutir, ses yeux emplis de peur, de surprise, de sommeil et d’incompréhension sur la silhouette qui la menaçait. Mais avec pour seul lumière l’astre de la nuit, elle ne voyait rien … hormis qu’il …. souriait …


Allons petite, réparons donc ce soir cet oubli d’il y a quelques années. T’inquiète mignonne ce sera rapide.

Mais de quoi parlait cet homme ?
fut la seule pensée qui traversa l’esprit en ébullition de la maréchale alors qu’elle sentait ses tempes et son cœur battre follement. Elle allait mourir sans même qu’elle sache pourquoi.

Mais apparemment Aristote avait décidé que son heure n’était point encore venue, un autre individu pénétra dans sa chambre, distrayant un instant l’homme qui la menaçait. Ce très court laps de temps suffit pour faire réagir ses réflexes de maréchale appris de longue haleine. Tout en s’écartant de la lame meurtrière, sa main droite attrapa l' épée qu’elle avait judicieusement posée près d’elle. Elle se féliciterait plus tard de bien toujours appliquer les enseignements qu’elle avait reçu de toujours garder son épée à porter de main car … ils lui sauvèrent très certainement la vie. Menaçant l’homme à son tour, mais toujours coincée par l’édredon qu’elle avait tant apprécié quelques heures ou instants auparavant, mais que maintenant elle maudissait, elle entendit celui qui en voulait à sa vie


qui… qui es-tu démon ! non … NON !!


Et l’autre, la … qui était-il se demandait la jeune femme ne sachant qui viser de son épée, d’abord celui qui avait voulu la tuer. Mais cet instant d’égarement valu que l’homme attrapa la chaise la plus proche d’elle, un superbe ouvrage, et sans plus d’égard pour la valeur de ce délicat mobilier l’envoya sur la fenêtre qui se brisa instantanément dans un éclat sonore et destructeur. L’homme suivi le même chemin que la chaise et disparu. Tout cela n’avait duré qu’un instant, la menace, le meurtre avorté, sa réaction …
Repoussant de sa main gauche l’édredon, main droite tenant fermement son épée, Beths sauta au bas du lit et couru vers la fenêtre. Elle aperçu l’ombre de l’homme qui courrait. Il s’échappait, elle devait savoir ! Qui était-il et pourquoi ?! Et l’autre homme ?
Craignant pour sa vie, se retournant aussitôt arme au point, elle s’approcha vers le second homme qui avait poignard dégainé qui pendait le long de son bras. Parfaitement réveillée et en pleine possession de ses moyens, elle gronda tout en pointant son épée sur lui.


Qui ? Pourquoi ? Répond !

Ses yeux doucement s’étaient habitués à la semi obscurité qui régnait dans la pièce. Semi car la porte maintenant ouverte définitivement permettait à la lumière du couloir de pénétrer. C’est ainsi qu’elle reconnu l’homme qui avait fait vœu de silence … Anseis !

VOUS !


Qui était-il ? Etait-il de mèche avec l’autre ? Louche il l’était, mais … il n’en voulait pas à sa vie, du moins pas pour l’instant sinon l’autre n’aurait pas réagit ainsi. L’autre qui fuyait. Elle devait savoir, elle devait le rattraper, sinon, jamais plus elle ne serait tranquille. La seule pensée du pourquoi l'obsédait, pourquoi cet homme en voulait à sa vie, pourquoi ? Pourquoi la vouloir morte ? Etait-il missionné ? Agissait-il pour lui ?
Alors qu’elle se retourna de nouveau avec la ferme intention de suivre le même chemin qui celui qui voulait sa mort, une once de pensée logique la traversa alors qu’elle ressentait la fraicheur de la nuit, elle baissa son regard sur ses jambes nues … elle n’était habillée que de ses sous vêtements et de sa chemise. Zut. Perdant de nouveau de précieuses secondes, elle enfila braie et chausses, attrapa le fourreau de son épée, et enjamba à son tour la fenêtre tout en jetant un œil au muet qui n’avait pas bougé, comme pétrifié. Atterrissant dans le jardin, la Gondole commença sa course folle. Où était parti l’homme ? Elle devait le pister. Elle devait réfléchir. Il n’avait pu arriver sur le domaine de l’Espinasse à pieds, enfin cela ne paraissait pas probable, c’était un domaine retiré, sans monture, l’homme aurait du marcher des heures. Oui, il était venu à cheval. Elle se dirigea aussitôt vers l’écurie, réveillant en sursaut le palefrenier qui s’y trouvait et qui poussait déjà un gémissement de peur. Maudit personnel !


Tout doux ! Je suis Dame de Gondole ! Aidez moi à seller Canasson et fissa !

Ne demandant pas son reste, l’homme l’aida et Canasson fut rapidement prêt. Ce dernier comprenant apparemment l’urgence et la gravité de la situation ne rechigna pas. Beths le conduisit aussitôt à l’endroit où elle avait vu l’homme disparaître derrière un bosquet. Comme elle s’y attendait … des traces de sabots, qu’elle se mit à suivre aussitôt sans savoir où cela la mènerait.
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--Barbellivien
[Dans les cuisines]

FourMe !

FourBe !

Non c'est fourMe !

Meuhhh nan ! C'est fourBe j'te disois !

Rhooo !!! Pisque j'te dis que c'est fourme, c'est fourme ! Fourbe c'est comme quand un Berrichon attaque par surprise. Là on dit qu'il est fourbe.

Barbelivien secoua la tête en soupirant... Cette cuisinière là avait encore du travail dans l'orthographe...

Dans les cuisines du château de La Chaise, les valets s'apprêtaient à prendre leur repas du soir. Une fois que les invités étaient couchés, c'était au tour de la populasse de passer à table. Ils en étaient au fromage quand une soubrette, fort appétissante pour les yeux déboula dans la salle. Fernande qu'on l'appelait dans le village.

Tous les regards se tournèrent vers la jeunette, mortifiée, essoufflée.


C'est... c'est l'Jeannot... on l'a... on l'a planté... Y bouge pu, et pi... y a du sang... partout... d'vant l'entrée.

Beau parler cette donzelle... Et il n'y avait pas que le phrasé... Barbelivien en aurait bien fait un petit cinq-à-sept... Sauf que ce n'était pas le moment de penser aux galipettes... La jeune fille éclata en sanglots, bientôt serrée dans ses bras par un cocher du château, dont elle semblait être très proche... Zut...

Le Jeannot, c'était le garde de l'entrée de La Chaise. Il lui était donc arrivé quelque chose. Evidemment, la cuisinière, toujours bloquée sur son "fourBe"... s'était mise à pleurer aussi. Pfiou.... ce qu'ils étaient sensibles ces serviteurs là... Deux valets d'écurie étaient partis voir de quoi il en retournait.

Et cela n'empêchait pas Barbelivien de terminer son fromage.

Quand un bruit éclatant fit tourner toutes les têtes vers l'est. Cela venait de l'aile des chambres.

Barbelivien se leva prestement pendant que les sanglots de Fernande redoublèrent d'intensité, de même que l'étreinte du jeune homme.


Restez ici. Je vais voir de ce pas ce qu'il en est.

Evidemment, le château s'était réveillé dans son entier, chose inhabituelle, en pleine nuit. Etait-ce le Duc qui avait fait une mauvaise chute ? Allait-il bien ? Le valet courut vers la chambre où son maître logeait. Et au moment où il allait tourner la poignée, Marty ouvrit la porte et se trouva nez à nez avec son valet.
Martymcfly
[Devant la chambre ducale]

Barbelivien ? C'était quoi ce bruit ? Ca venait de la chambre de Beths j'en suis sûr. Elle va bien ?

Le valet était étonné.

Votre Grâce ? Je croyais que c'était vous qui...

Ba non imbécile !! Allons voir...

L'inquiétude grandissait au fur et à mesure qu'ils se rapprochaient de la chambre de Beths. Si elle s'était fait mal, elle aurait crié. On l'aurait entendu... Mais pas là... C'était plus qu'étrange tout cela. Il fallait en avoir le coeur net, mais Marty redoutait déjà le pire... Et le pire, il l'avait déjà connu par le passé. Les blessures ne s'étaient jamais refermées complètement. De mauvais souvenirs remontèrent à la surface... La vision de sa fille sur cette charrette à l'entrée du village... dévorée par les loups... La découverte du corps de son fils dans la forêt de Thiers...celle là même qui les avaient vu naître... Et sa défunte épouse, morte dans ses bras... Beths allait elle être retrouvée par son Duc et le valet, étendue sur sol de sa chambre ?

Ils pressèrent le pas tandis que Marty tentait de chasser ces quelques pensées lointaines... mais pourtant bien présentes en lui.

Et quand ils arrivèrent au seuil de la porte de la chambre de Beths, Marty prit une grande inspiration. Il poussa la porte déjà entrouverte et y trouva une fenêtre grande ouverte, visiblement cassée, et un homme qui se retourna aussitôt vers les deux entrants.

Echanges de regards. Ils se reconnaissent. Stupeur de Marty.


Où est elle ? Qu'avez vous fait de Beths ? Messire Anseis je...

Mais c'était déjà peine perdue, et le jeune muet avait pris la poudre d'escampette par la fenêtre. Marty s'empressa de le suivre...

Sire Anseis, attendez là ! Ohh !!!! Se retourna vers son valet. Barbelivien, allez chercher ma marraine.

Hochement de tête du valet. Les deux quittèrent la chambre, l'un par la porte, l'autre par la fenêtre...

Restez là c'est un ordre !! lançait Marty à la poursuite du joueur de flute qu'il avait croisé en taverne à Montluçon il y a bien longtemps maintenant. Il ne l'avait pas oublié. Comment pouvait on oublier quelqu'un qui ne parlait jamais ? Cela marquait forcément les esprits... Restez... pfffiouuuu... Attendez... mais je... Grrrrrrr !!!

Courir, encore courir dans les jardins, puis dans l'allée qui menait au chemin vers le village. Jusqu'à ce que le muet ne retrouve son complice : une monture !

Mais !!!!! Nooooooooooooonnnnn !!

Essoufflé, Marty sentait une boule dans sa gorge. Il était arrivé quelque chose à sa Gondole, et il ne savait pas ce que c'était. Une certaine excitation monta en lui soudainement. Et bien qu'exténué il tourna les talons pour se diriger vers les écuries du château.

C'est là qu'il y trouva le palefrenier occupé à panser les chevaux.


Que faites vous debout à cette heure-ci Votre Grâce ? lui demanda-t-il.

Surpris de voir du monde réveillé par ici, le Duc rétorqua.

Je vous en pose des questions ? Maintenant oui ! Que faites vous là ?

Haussement des épaules.

Bah, je nettoie... y a une dame qu'est venue prendre un cheval y a pas dix minutes.

Une dame ? Qui ?

Le garçon d'écurie se frotta le menton, essayant de se rappeler le nom de celle-ci.

Heu... Arf... une cité dans le sud, où qu'on fait du vin... c'est d'où qu'vient la petiote Fernande en plus...plutôt bien bâtie celle là, tiens... et quand je pense à Fernande, je... Bandol ! C'est la dame de Bandol qu'est v'nue.

Gondole idiot ! C'est Gondole !!! Scelle moi Doloréane prestement !

Rho bon bon... ca va...

Et pendant que le valet s'occupait de la jument ducale, Marty s'inquiétait de plus en plus. La seule chose qui le rassurait c'est que sa Beths était bien en vie, et qu'elle avait du prendre la route précipitamment. Oui mais pourquoi ? Cette question demeurerait en suspens bien longtemps. Autant de temps qu'il lui faudrait pour retrouver sa belle.

Barbelivien parut alors, accompagné de Bettym et du jeune Jergal, à peine réveillé.


Marraine c'est terrible. Beths est partie. Je ne sais pas où, je ne sais pas pourquoi. Je pars à sa recherche.

L'oeil bien réveillé la Bettym, mais l'oeil inquiet surtout. Son filleul allait prendre la route, de nuit. Cela ne lui plaisait assurément pas.
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Anseis
Donnant de la bride, le jeune muet rattrapa enfin celle qui avait été sous la menace de la dague du brigand. Elle continuait sa course effrénée en direction de Moulins. Elle tourna la tête alors qu’il approchait sa monture et saisit prestement les rennes de la main droite pour ralentir les deux chevaux.

Quoi ? Mais !!! Ohhhhh !!! Mmmpfffff

Anseis imagina les joues de la jeune femme, rouge de colère alors qu’il descendait de son étalon et se penchait sur le sol. Les traces qu’il put apercevoir à la lueur sélénite n’étaient pas récentes. Les bandits avaient du bifurquer vers le petit chemin qu’ils avaient croisés sur la gauche. Anseis montra du doigt le sol

Ben oui, je les suis… que croyez vous ? Qu’une maréchale ne peut faire son … quoi !!!! QUOI !!!! plus de traces ? Et vous ne pouviez pas le … Ah non, c’est vrai vous êtes muet. c’est d’un pratique

Le jeune homme pointa son doigt vers le torse de la jeune femme puis dirigea son doigt vers la faible lumière en provenance du château. De son index, il se désigna puis pointa vers le petit chemin.

Alors qu’il se dirigeait vers son cheval, une voix l’interpela.


Attendez …. ATTENDEZ !!! Je ne rentre pas, je ne vais pas les laisser s’en tirer comme cela. Par ailleurs, vous êtes sous le coup d’un mandat d’arrêt… PAF ! Et je me dois donc de vous suivre… que dites vous de cela hein ? Rien ? Qui ne dit mot consent


Anseis regarda la jeune femme. Malgré ses remarques enjouées, il pouvait voir briller dans ses yeux un tout autre sentiment. La jeune femme avait été probablement choquée par les derniers événements. Pourtant elle dégageait une telle détermination que le vagabond comprit qu’il ne pourrait la faire fléchir. Elle poursuivrait les brigands jusqu’en enfer… comme lui-même était prêt à faire. Il ne put cependant empêcher une grimace en remontant en selle. De ce qu’il avait pu comprendre, c’était la promise du duc Marty – qui l’avait surpris dans la chambre de la jeune femme. Quand tout ceci serait enfin fini – et s’il en ressortait vivant – il aurait probablement de grandes difficultés à expliquer le tout. Haussant les épaules, il donna de la bride et prit les devants. Il espérait toutefois que la jeune femme se montrerait à la hauteur de ses titres : les brigands seraient maintenant sur leurs gardes.

Les deux cavaliers rejoignirent l’embranchement et s’élancèrent vers ce que leur réservait le destin.

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