Estrella.iona
Trella en Touraine, acte I.
[Scène 1 : Trella réfléchit.]
Les mots du colosse résonnaient encore dans sa tête. Pourtant, cela faisait déjà quelques jours qu'elle l'avait revu dans une taverne saumuroise. Surprise ? Pas tant que ça, elle avait toujours su au fond d'elle qu'il n'était pas mort, malgré sa disparition soudaine et les rumeurs qui courraient. Et il était toujours aussi en forme qu'avant.
Elle avait grandi, elle avait changé, et il avait mis le doigt dessus :
T'es une petite bourgeoise qui se prend pour une noble.
Bien sur qu'il ne restait plus grand chose de la petite mercenaire noiraude, dans ses braies crasseuses qui ne pensait qu'à son épée. Mais les gens changent, non ? Tous, sans exceptions. D'ailleurs, elle était riche à présent. Elle qui petite se voyait princesse avait quasi atteint son but, le titre en moins.
Elle avait promis à sa meilleure amie Davia de lui rendre visite en Touraine, avant que le conseil ducal d'Anjou ne soit élu et qu'elle y siège durant deux mois, deux mois durant lesquels elle ne pourrait pas se déplacer. Et même si les résultats des élections tombaient six jours plus tard, elle estimait avoir bien assez de temps pour se permettre un petit aller retour Anjou-Touraine.
[Scène 2 : Trella pouponne.]
Dans la voiture qui lui faisait traverser la frontière, elle sommeillait légèrement, sa fille sur les genoux.
Aurélie, âgée à présent de six mois, allait enfin rencontrer sa tante. Si ça, c'est pas génial ! Cela allait peut être lui faire compenser la cruelle absence de son géniteur, qui se complaisait à s'enfermer dans un monastère... Trella avait renoncé à trouver un moyen de l'en faire sortir. Elle était passée à d'autres distractions, les envies de passer le temps se faisant de plus en plus nombreuses et pressantes.
[Scène 3 : Trella pense à son "amant-pour-faire-genre".]
Et puis il y avait Rolin... Ce brun barbu étrangement sympathique qu'elle avait rencontré au détour d'un chemin à Castillon. Au fil des jours, elle l'avait trouvé charmant, et avait été ravie de semer la zizanie dans son couple, qu'il formait avec une blonde qu'elle n'aimait pas. Mais l'Etoile dût retourner chez elle. Cette distance ne les empêchait pas de correspondre, et Trella se faisait un plaisir de rédiger des lettres empruntes de passion, et tout ce dont on peut généralement trouver dans des lettres d'amoureuses, même si Rolin ne l'avait jamais touchée.
C'était, en résumé, son amant pour de faux, son amant pour faire genre... Jamais elle ne passerait à l'action, trop de sentiments pour son mari liant encore son coeur meurtri.
[Scène 4 : Trella arrive à Chinon.]
Arrivée à Chinon, petit village toujours aussi peu animé... Rien n'a changé, depuis dix ans qu'elle a quitté le duché. Les gens se font rares, les ruelles sont obscures, et les oiseaux ne chantent même pas...
Tours serait peut être différent ! Sûrement que oui, il y aurait Davia. Rien que ça rendrait la journée follement amusante !
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[Scène 1 : Trella réfléchit.]
Les mots du colosse résonnaient encore dans sa tête. Pourtant, cela faisait déjà quelques jours qu'elle l'avait revu dans une taverne saumuroise. Surprise ? Pas tant que ça, elle avait toujours su au fond d'elle qu'il n'était pas mort, malgré sa disparition soudaine et les rumeurs qui courraient. Et il était toujours aussi en forme qu'avant.
Elle avait grandi, elle avait changé, et il avait mis le doigt dessus :
T'es une petite bourgeoise qui se prend pour une noble.
Bien sur qu'il ne restait plus grand chose de la petite mercenaire noiraude, dans ses braies crasseuses qui ne pensait qu'à son épée. Mais les gens changent, non ? Tous, sans exceptions. D'ailleurs, elle était riche à présent. Elle qui petite se voyait princesse avait quasi atteint son but, le titre en moins.
Elle avait promis à sa meilleure amie Davia de lui rendre visite en Touraine, avant que le conseil ducal d'Anjou ne soit élu et qu'elle y siège durant deux mois, deux mois durant lesquels elle ne pourrait pas se déplacer. Et même si les résultats des élections tombaient six jours plus tard, elle estimait avoir bien assez de temps pour se permettre un petit aller retour Anjou-Touraine.
[Scène 2 : Trella pouponne.]
Dans la voiture qui lui faisait traverser la frontière, elle sommeillait légèrement, sa fille sur les genoux.
Aurélie, âgée à présent de six mois, allait enfin rencontrer sa tante. Si ça, c'est pas génial ! Cela allait peut être lui faire compenser la cruelle absence de son géniteur, qui se complaisait à s'enfermer dans un monastère... Trella avait renoncé à trouver un moyen de l'en faire sortir. Elle était passée à d'autres distractions, les envies de passer le temps se faisant de plus en plus nombreuses et pressantes.
[Scène 3 : Trella pense à son "amant-pour-faire-genre".]
Et puis il y avait Rolin... Ce brun barbu étrangement sympathique qu'elle avait rencontré au détour d'un chemin à Castillon. Au fil des jours, elle l'avait trouvé charmant, et avait été ravie de semer la zizanie dans son couple, qu'il formait avec une blonde qu'elle n'aimait pas. Mais l'Etoile dût retourner chez elle. Cette distance ne les empêchait pas de correspondre, et Trella se faisait un plaisir de rédiger des lettres empruntes de passion, et tout ce dont on peut généralement trouver dans des lettres d'amoureuses, même si Rolin ne l'avait jamais touchée.
C'était, en résumé, son amant pour de faux, son amant pour faire genre... Jamais elle ne passerait à l'action, trop de sentiments pour son mari liant encore son coeur meurtri.
[Scène 4 : Trella arrive à Chinon.]
Arrivée à Chinon, petit village toujours aussi peu animé... Rien n'a changé, depuis dix ans qu'elle a quitté le duché. Les gens se font rares, les ruelles sont obscures, et les oiseaux ne chantent même pas...
Tours serait peut être différent ! Sûrement que oui, il y aurait Davia. Rien que ça rendrait la journée follement amusante !
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