[RP] Remise officielle des petits noms aux Régnants

Della

4 décembre 1458, Château de Dijon.

Comme promis, Della avait commandé que très tôt le matin soit allumé un grand feu dans le grand âtre de la grande salle du grand château du grand Dijon afin de réchauffer un tantinet les murs froids de cet automne glacial.
Elle avait aussi veillé à ce que l'on brûle de l'encens afin de se prémunir contre les mauvaises humeurs. Après tout, tous les Bourguignons étaient invités, autant éviter les épidémies.
Pareillement, des fleurs séchées de lavande seraient brulées dans des petits récipients de terre pour tenter de masquer les odeurs peu agréables.

Les tentures seraient gardées fermées, tant pis pour la lumière, on allumerait les lustres ! L'important était de garder la chaleur dans cette pièce !

Quelle idée aussi de faire ça ici et maintenant...On aurait bien pu donner ces bouts de ruban en été, au milieu de la cour...Rhalala, qu'est-ce qu'il ne fallait pas faire pour bien faire...qué vie, mes amis, qué vie !

Un doute minait depuis quelques jours, la jolie Blonde Volvent, que les principaux intéressés ne viennent pas.
En effet, si les quatre avaient reçu une invitation en bonne et due forme, aucun n'avait daigné répondre.
Bon, Eusaias, c'était normal. Elle savait qu'il viendrait.
Mais les trois autres...rien n'était moins sûr.
Ca serait marrant tiens...une remise de surnoms sans leurs propriétaires.

4 décembre 1458, à Sémur.

Della se mit à rire, au fond de son lit, sous ses couvertures épaisses, en y pensant.
Oh, vous pensiez qu'elle était déjà sur place ?
Non non non...elle, elle est au chaud pour encore quelques heures.

[EDIT : ajout de la date et du lieu RP]
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Della de Volvent d'Amahir-Euphor
Chambellan de Bourgogne

Turinge

Ah ils allaient être contents les Ducs et Duchesses de Bourgogne. On leur avait trouvé à chacun un joli surnom. Enfin pas sûr que cela plairait à tout le monde...

Quoi qu'il en soit, il était grand tant de lancer la remise des rubans.
Le personnel du château de Dijon avait préparé la Grand-Salle :
Des candélabres chargés de bougies éclairaient la pièce en cette froide nuit d'hiver et un grand feu réchauffait la pièce.

Le peuple pourrait assister bien au chaud à la remise des prix.
Des gobelets de vin furent servis aux invités de marque, histoire de les réchauffer encore mieux.
Dans un coin, trônaient les rubans rouges et or qui seraient distribués ce soir aux anciens règnants de Bourgogne.

Après avoir attendu que les invités d'honneur soient présents, Turinge monta sur l'estrade pour lancer la cérémonie.
On allait affubler quatre ducs et duchesses d'un surnom qui leur serait associé pour la postérité !

Mesdames, Mesdemoiselles, Messires,

Je me nomme Turinge Saint-Anthelme, animateur à l'Association Bourguignonne pour la Culture. Bienvenus à tous au château de Dijon pour cette remise des Surnoms des Ducs de Bourgogne.

Chaque Bourguignon a pu proposer un surnom avant qu'un tri ne soit effectué. Un second vote a déterminé celui qui sera retenu par l'histoire.
Nous remercions tous ceux qui ont ont donné leur avis. Nous allons maintenant procéder à l'annonce des résultats.

Je vais commencer en appelant Dame Esyllt Catarina de la Louveterie-Juliani Monfort, qui fut Duchesse de Bourgogne de Juillet à septembre 1458. Je rappelle que vous êtes à l'origine de cette idée d'accorder un surnom populaire aux anciens régnants de Bourgognes.

Turinge laissa le temps à la jeune femme de monter le rejoindre sur l'estrade.
Pendant ce temps, il alla chercher le ruban correspondant et se plaça face à la noble dame.
Il s'adressa ensuite à elle avec un sourire malicieux :

Entre les trois propositions "La Pucelle", "La Môme", "La Jeune", le peuple s'est prononcé pour vous offrir le gentil surnom de LA MÔME.
Félicitation, Madame. Vous demeurerez dans l'histoire de Bourgogne comme le Duchesse Esyllt Catarina, "La Môme"

Sans se départir ni de son sourire ni de son sérieux, il aida Esyllt à enfiler le ruban avant de lui faire les bises.
Il invita ensuite l'assemblée à applaudir.
Tout le monde se demandait comment la Môme allait réagir...
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Turinge Saint-Anthelme

Ladyphoenix

Ladyphoenix était venue assister à la remise des "surnoms des régnants de Bourgogne", afin de saluer l'idée qui était pour le moins intéressante, ainsi qu'originale.

Elle avait donc salué les personnes présentes, qu'elle avait chacune gratifiée d'un sourire aimable, glissant simplement à Della au passage :

- Le bonjour, ma chère. Vous êtes tout simplement ravissante.

Puis, elle s'était mise à l'écart de la partie centrale de la vaste pièce, pour ne pas perturber la cérémonie lorsque celle-ci commencerait.

Elle avait accepté un verre tendu, remerciant le serveur, avant de saisir la coupe.

La cérémonie débutait enfin, et c'était à Sa Grasce la Duchesse Esyllt que l'on donnait le premier surnom.

Lady applaudit en même temps que les autres convives tandis que le ruban était offert, même si le choix dudit surnom la mettait plutôt mal à l'aise. Elle trouvait le surnom trop familier, elle qui n'avait voté que pour des choix nobles et sans jugement de valeur pour chacun des quatre régnants proposés. Or, ici, elle trouvait, pour le coup, la chose un peu "paternaliste", et n'appréciait guère ; a priori, les surnoms devaient restés gravés dans l'histoire du duché, autant rendre cela digne pour tout le monde.

Attendant la suite, elle garda le silence, souriant aux gens que son regard croisait.
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Beatritz

La Duchesse de Nevers était là, énorme ventre en avant, visage neutre, poli comme de l'ivoire. Elle était fatiguée, cela se voyait. Elle regarderait beaucoup, mais sans doute ne parlerait-elle point. Ce n'était, de toute façon, pas elle, qui était à l'honneur.

De temps en temps, son regard azur coulait vers Della. Le reste n'appartenait qu'à ses pensées.
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--Quand j'en ai marre des RR, je lis Princesse Soso--

Eusaias

En route

Je te dis Hector c’est un honneur d’être nommé le Bref ! Pépin était le Bref ! Maire du Palais de Neustrie, de Provence et de BOURGOGNE et ça vois tu l’ami c’est un signe d’amour et de reconnaissance envers moi de m’appeler ainsi ! Qui d’ailleurs a commencé à me donner cet élogieux surnom ?

Hum…

Béatritz tu as raison ! Tu vois, même elle me rend hommage.

Heu oui…

Je me la taperai bien aussi celle là ! Même si elle a déjà eu deux chiards je suis certain qu’en couche elle est encore toute tremblante comme une pucelle. Je me la taperai bien, je le ferai peut être mal, mais je me la ferai bien.

Heu oui… Je suis d’accord.

Quoi ça d’accord ? Tu veux te farcir aussi mes conquêtes ! Ingrat ! Le regard se plisse. Foutre cul, c’est pire ! Tu ne m’écoutais pas ! TU NE M'ECOUTAIS PAS !

Heu…. Oui….

A Dijon.

Ecartez vous piétaille ! Je suis là ! Mesdames, votre héros est là, regardez moi comme je resplendis.

Salut de la tête en passant devant Béatritz.

Votre Majestée.
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Beatritz

Regard en coin, pour un peu elle loucherait, comme le prétendu strabisme divergent que le prime Baron de Malpertuis trouvait à sa mère, Lhise aux blanches mains et aux yeux couleur de paradis.

-"Seigneur."

Pas plus déplacé que ce qu'il a dit, d'abord !
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--Quand j'en ai marre des RR, je lis Princesse Soso--

Ingeburge

La lettre avait longuement tourné entre ses longs doigts praticiens alors que diverses pensées ayant toutes la même origine se bousculaient en son esprit et, des lignes couchées sur cette missive, elle en connaissait désormais l'exacte formulation. Non pas qu'elle hésitait à se rendre à cette nouvelle petite sauterie bourguignonne; elle irait. Elle irait parce que c'était ce que l'on attendait d'elle, elle irait car son rang l'exigeait et elle irait sans passion, sans curiosité, elle irait, fidèle à elle-même. Et puis, la salle serait chauffée, elle en avait l'assurance manuscrite, et c'était là le genre de détail à emporter son approbation, cela changerait de ces raouts en plein air qui se tenaient sans cesse en dépit du bon sens, peu importât la saison ou le temps. Elle prendrait néanmoins le soin de bien se couvrir, d'empiler les couches de soie précieuse comme l'on protège un objet fragile et de ne laisser nul interstice par lequel se faufileraient les courants d'air traîtres. Oui, elle irait et Aelith-Anna de Chambertin, flamboyante maîtresse équine, serait à ses côtés, comme elle l'avait été à Couches ou à Vincennes. Sur Irancy, elle ne comptait point car dès lors que le terme " pécore " était sorti de sa bouche, elle avait bien compris que pour une rare fois, son vassal faillirait à son devoir d'accompagnement-en-toutes-circonstances.
Ses songeries étaient en fait simplement en rapport avec l'épiphanie personnelle qui se jouait en son esprit, son âme et ce qui lui restait de cœur. Depuis quelques semaines maintenant, elle ne cessait de s'interroger sur ce qu'elle était, sur ce qu'elle avait fait, sur ce qu'elle avait omis et des années et des années d'existence lui revenaient en mémoire. Cette introspection lui était douloureuse et elle qui avait l'habitude de régulièrement se confesser entrevoyait maintenant combien cette régularité dans la confession avait occulté ce recul qui était nécessaire pour correctement envisager le poids de ses fautes. Elle avait donc cessé de se confier à un clerc et tâchait maintenant de se dire la vérité, toute la vérité, dans toutes ses acceptions, ne refoulant plus tout ce que celle-ci avait de désagréable. Et elle ne le faisait pas car elle estimait que la confession ne lui était plus utile, elle le faisait comme préalable à un déballage qui viendrait quand elle aurait cessé de se mentir. Oui, elle irait, et pas seulement parce qu'elle le devait, elle irait car elle ne devait plus fuir. Son regard mort erra un instant sur la signature puis, résolument, elle replia la lettre qui alla en rejoindre d'autres dans un coffret de délicate marqueterie.

Et elle vint.

Ponctuelle, elle se présenta accompagnée d'Aelith, quelques minutes avant que les cloches marquassent les trois heures de l'après-midi. La première chose que ses yeux cherchèrent imperceptiblement, fut la cheminée. Un feu vigoureux rougeoyait dans l'âtre. Elle avança donc dans la salle, d'un pas résolu. Quelques personnes se trouvaient déjà sur les lieux. Elle les salua toutes, d'un signe de tête à Ladyphœnix rencontrée lors de l'arrestation d'un hérétique et à Turinge, de quelques mots à ses pairs nobles :
— Baron, Votre Grâce, le bonjour.
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« Aultre n'aurai. »

Aelith

Si les mains de la Duchesse d'Auxerre étaient praticienne, celles de la Chambertin étaient douloureuses. Quelques jours plus tôt, l'idée l'avait prise de désensibiliser une jeune pouliche qu'elle comptait faire devenir une docile haquenée, en l'habituant au froufrou incessant des robes de la dame qui aurait plus tard à la monter. Le bruit tout autant que la texture pouvait être désagréable pour tout cheval n'y ayant pas été très tôt soumis. Et bien qu'elle n'avait prévu aucun travail avec la petite grise pommelée ce jour-là, elle avait suivi une envie qui s'était révélée instructive: le frôlement du tissu insupportait visiblement la jeune jument, qui n'avait trouvé d'autre moyen de défense que de mordre Aelith. Rapidement, furtivement, comme l'animal qui sait que son insubordination ne restera pas sans conséquence. Mais assez fortement pour que, le lendemain, la main de la flamboyante maîtresse équine gardât une marque violacée qui ne pouvait être montrée en public.

Elle portait donc de longs gants en la circonstance, et tentait de limiter les mouvements de sa sénestre, conservant cependant un immuable fin sourire aux lèvres, gardant avec la Prinzessin une distance respectable.

Ses pairs à elle n'étaient pas nobles. Bien sûr, le nom de Chambertin avait été autrefois respecté, avant que l'arrière-grand père d'Aelith ne déroge, et ne fut privé de son titre. Et en attendant le jour où les choses reprendraient leur place, la rouquine observait pour le moment le ruban qui avait été remis à La Môme, se demandant étonnamment si, en l'instant, cette dernière voyait "La Vie en Rose".

En massant discrètement sa main gauche de la droite, elle repensa à la pouliche. Une môme aussi, à sa façon. Qui ne mordrait assurément plus jamais un homme. Esyllt, en revanche, avait encore toute latitude pour se faire les dents sur d'autres...
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Beatritz

La Souveraine de Bolchen entretenait de cordiales relations avec la Duchesse d'Auxerre. Cela n'avait pas toujours été sans concessions ou douleurs. Il y avait entre les deux femmes certains points de désaccord qu'il était vain de vouloir changer ; leurs sentiments respectifs à l'égard de Della de Volvent était le plus criant.

Un sourire sincère éclaira le visage de la Duchesse de Nevers, qui craignait que sa solitude ne créât un prétexte au Baron de Digoine pour l'entretenir encore de son panache.
Ingeburge von Alhefeldt-Oldenbourg tombait à point nommé.

-"Votre Eminente Grâce... Cela faisait bien longtemps !"

Car au contraire d'autres nobles, elle ne croisait pas la Duchesse d'Auxerre au collège de la noblesse de Bourgogne.
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--Quand j'en ai marre des RR, je lis Princesse Soso--

Della

4 décembre 1458, Château de Dijon.

Il avait bien fallu quitter le douillet lit bien chaud pour se préparer à cette remise des surnoms.

Très chaudement habillée, l'Intendante de l'ABC, grimpa la volée d'escaliers qui menaient au perron du château de Dijon.
Elle enfila le couloir jusqu'à la grande salle où devait se dérouler l'événement. Là, elle se tint sur le pas de la porte pour observer les personnes déjà présentes.

Turinge semblait parler tout seul ou mimer quelque chose. Peut-être répétait-il gestes et paroles comme le fait un acteur de théâtre...Parfait, il ne bredouillerait pas si jamais Esyllt venait, ce qui n'était pas gagné.

Lady vint la saluer. Oh, la futée qui l'avait vue derrière le panneau de la porte.
Della lui répondit : Merci, Lady.

Elle se décida à entrer et la première personne qu'il vit fut bien entendu Béatrice.
C'était terrible ça...jamais l'une sans l'autre...mais sans concertation.
La Renarde sourit à son ancienne suzeraine, plus tard, elle irait lui parler. Ou pas.

Arriva alors un des récipiendaires de ruban, l'Eusaias le Flamboyant !
C'était évident que ce surnom lui allait comme un gant, dommage que ce ne fut pas celui retenu. L'on préféra "le Bref" en regard de son court mandat.
Pourtant, si on voulait bien compter, il n'avait pas été plus absent que d'autres...Comme quoi, selon ce que vous êtes, selon comment vous êtes, vous paraissez bon ou diable.
Mais pour Della, il resterait le Flamboyant, son entrée prouvait bien que ce n'était pas usurpé.

Et puis...il fallait bien que cela arrive...Ingeburge entra !
Qu'elle soit là était tout à fait normal et Della était contente qu'elle soit venue.
Elle avait été Duchesse et elle méritait son ruban.
Le surnom choisi, pour elle, collait plutôt bien, selon l'avis de Della.
Mais Della était-elle tout à fait impartiale dans son jugement ? Sans doute pas.
L'ironie du sort, pourtant, allait montrer qu'il faudrait passer au-dessus des ressentiments et se montrer digne de la tâche confiée par le Duché.

Bon, c'était pas tout ça mais il allait falloir y aller !
Della jeta un oeil sur le déroulement prévu.

Hum, c'était mal barré...la première prévue était Esyllt, justement.
Bah, elle était pas là, on passait au deuxième.
Eusaias ! Il était là, lui...et Juju, l'était où ?
Bon tant pis, si Juju n'arrivait pas, la Blonde s'y collerait !

L'Intendante avança vers la cheminée, de façon à faire face à tous.
Elle s'éclaircit la voix et annonça :

Bonjour à toutes et à tous !
Merci d'être venus...si...hum...nombreux...
Et hop, un sourire ironique, un !
Voici venu le moment que vous attendez tous, je veux parler de la fameuse remise des surnoms à nos Régnants.

Avant de commencer, j'aimerais remercier toutes les personnes grâce à qui cette cérémonie peut être vécue.

Je remercie donc notre Duchesse Angélyque, je remercie les Régnants car sans eux, pas de surnoms, je remercie les Bourguignons qui ont choisi les surnoms, je remercie les Animateurs de l'ABC qui sont ici aujourd'hui et qui ont participé aux différentes étapes de cette animation, je remercie les personnes qui ont allumé le feu dans cette si belle cheminée, je remercie...tous ceux que je pourrais avoir oublié.

A présent, je laisse la place à sa Grandeur Julien de Lancastre et je demande au Baron de Digoine de bien vouloir avancer.
Mouais, bof, moyen comme discours...pas la forme, pas d'inspiration...Bref, nul !
La Blonde recula d'un pas pour laisser la place à Juju et à Eusaias.
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Della de Volvent d'Amahir-Euphor
Chambellan de Bourgogne

Miglia150

Il aimait tant glisser silencieusement dans les salles que glisser, inattendu, dans les conversations et ainsi, ce jour-là, le Comte introduit sa présence dans la Salle disposée pour la remise des surnoms.

En tant que Animateur de l'ABC, il avait collaboré en cousant les rubans que les régnants de Bourgogne verraient se remettre lors de cette cérémonie et le moment de les consigner était venu ; de sa part, voulant aider l'Association, il s'était proposé pour en consigner un.

Avançant, enveloppé dans un vetement sobre et sombre mais élégant, il se présenta là où Della avait fait son discours et, en prenant le ruban, attendit que le Baron arrive à son tour, quelques mots étant en train de se rassembler dans sa tete d'improvisateur, parce que cela ne se prépare certainement pas !

En ce jour 4 de Décembre de l'An 1458, j'ai l'honneur de vous consigner ce ruban réprésentant le choix que les Bourguignonnes et les Bourguignons ont fait quant à votre surnom de régnant.

Eusaias de Blanc-Combaz, Duc de Bourgogne de Mars à Avril de cet An, je vous remets en ce jour votre surnom gravé sur ce tissu au couleurs de Bourgogne que j'ai réalisé personnellement.
Dorénavant vous serez dict Le Bref et pourrez arborer ce ruban ou alors le conserver avec ménagement.

Il posa le listel dans les mains du Baron et lui adressa un sourire cordial.

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Lison..

Non, elle était pas en retard, juste très discrète. Si si, elle attendait sagement, saluant les arrivants, et tentait tant bien que mal de préparer ce qu'elle allait dire, et le plus dur, sans malmener le ruban qu'elle tenait. La vue d'un ruban tout chiffonné aurait été du plus mauvais effet.

Puis elle écouta le discours du Comte de Corfou souriant amusée au surnom choisi en pensant à la réputation de charmeur du Baron de Digoine.
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Sorane

Elle avait reçu l'invitation alors qu'elle était plongée dans les préparatifs de son voyage d'agrément, qui lui éviterait de voir plonger sa Bourgogne chérie plus avant dans un marasme global, où les seules progressions, mais fulgurantes pour le coup, avaient été enregistrées dans le népotisme, la surdité des dirigeant, l'opacité du pouvoir et le ridicule.

Elle pesta ; déjà que les préparatifs d'un voyage avec un bébé étaient plus délicats et exigeaient plus de temps et d'efforts, elle devait tout arrêter et rester encore en Bourgogne quelques temps.
La poisse... Son humeur joyeuse s'assombrit immédiatement... La perspective de cette cérémonie ne lui était guère agréable et pourtant au moins deux de ses amies les plus chères y seraient puisqu'invitées au même titre qu'elle.

Déjà, quand elle avait appris qu'il avait été décidé de remonter aussi loin pour surnommer les dirigeants passés, elle avait sourit... jusqu'à 8 mois en arrière...
Ridicule...
Enfin c'était loin d'être le comble et le plus grave en matière de ridicule ces derniers temps.

Tant pis, pas le choix, elle y serait...

Et le jour tant non-désiré était arrivé.

Elle se présenta donc à la salle de réception ce jour-là, vêtue avec élégance et simplicité, d'étoffes soyeuses et chatoyantes, d'une telle qualité que toutes fioritures auraient surchargé pour rien.
Pour seul bijou ornemental, elle portait sa toison d'or.
Ses quatre gardes l'accompagnaient, toujours menés par le fidèle Hector, qui craignait grandement pour la vie de sa patronne vu les fortes rancunes que sa franchise et sa loyauté envers la Bourgogne, avaient engendrées.

Elle entra, un sourire chaleureux et assuré affiché sur ses lèvres cramoisie.
La cérémonie était commencé... Tant mieux.
Il ne restait plus qu'à attendre et profiter du spectacle, et tout en rejoignant posément la place qui lui avait été désignée, elle salua les présents.
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Eusaias

Le Baron, dos tourné, ou plutôt face à la Castelmaure, allait se lancer dans une de ses innombrables provocations quand son nom retenti. Della sa belle amie, venait d’associer son nom au surnom de l’illustre Pépin.

Il n’y allait donc avoir aucune œillade pour la nivernaise, aucun ronronnement à l’oreille ou autre mot grivois. D’ailleurs sa dernière lettre libidineuse était restée sans réponse il devrait donc la lui rappeler, à moins que la jeune femme n’ait jamais remarqué le message caché. Il s’écarta donc d’elle dans un simple :

Votre grâce, ne prenez pas ombrage de ma vilenie qui me pousse à vous laisser alors que les bourguignons souhaitent massivement me rendre hommage. Ne trépignez pas d'impatience, je suis votre très vite.

Et au Balbuzard de rejoindre le comte. L’ami, c’est un honneur de recevoir ce surnom qui rappelons le, n’a été utilisé dans l’histoire uniquement pour l’IMMENSE Pépin le Bref, Maire du Palais de Neustrie. Son royaume et voyez en là un présage, comportait l’éternelle Bourgogne et la petite et perfide provence. Cet illustre homme, Roy des Francs fit briller le surnom de « Bref » et c’est donc avec joie et touché par ce respect immense des bourguignons envers ma personne que j’accepte ce titre. Eusaias « le Bref » digne successeur de Pépin le Bref. Notez d’ailleurs l’ami que « Eusaias » c’est plus noble que « Pépin », enfin bon…

Levant les poings au ciel, les bras en V il lança un tonitruant :

Bourguignons je vous ai compris !
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Della

Eusaias...un roman à lui tout seul...Della retrouva le sourire en l'entendant parler de son "Bref" et rit franchement à la phrase lancée à tous, bras levé.

Alors, elle s'avança à nouveau et inclina légèrement le buste devant l'illustre personnage.
Baron, portez fièrement ce ruban ! Qui sait, un jour troquerez-vous ce Bref contre un Grand...
Un clin d'oeil amical, faute d'une accolade qui aurait été par trop exagérée et elle chercha du regard une autre animatrice de l'ABC...sa belle-soeur.
Lorsqu'elle l'eut trouvée, elle annonça, d'une voix claire :

Dame Lison de Volvent, s'il vous plait de venir près de moi.

Je demande à la Vicomtesse de Couches de nous rejoindre...s'il vous plait, Vicomtesse.
Et Della de reculer à nouveau pour laisser la place aux deux femmes et observer la remise du ruban d'un oeil...presque distrait.
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Della de Volvent d'Amahir-Euphor
Chambellan de Bourgogne

Remise officielle des petits noms aux Régnants

Della

4 décembre 1458, Château de Dijon.

4 décembre 1458, à Sémur.

Della de Volvent d'Amahir-Euphor
Chambellan de Bourgogne

Turinge

Turinge Saint-Anthelme

Ladyphoenix

Beatritz

--Quand j'en ai marre des RR, je lis Princesse Soso--

Eusaias

Beatritz

--Quand j'en ai marre des RR, je lis Princesse Soso--

Ingeburge

« Aultre n'aurai. »

Aelith

Beatritz

--Quand j'en ai marre des RR, je lis Princesse Soso--

Della

4 décembre 1458, Château de Dijon.

Della de Volvent d'Amahir-Euphor
Chambellan de Bourgogne

Miglia150

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Lison..

Sorane

Eusaias

Della

Della de Volvent d'Amahir-Euphor
Chambellan de Bourgogne

Lison..

Que les sourires étaient discrets, que les rires se faisaient rares. Lison parcourait l’assemblée du regard, et en ce lieu comme dans bien d’autres, l’air pesait si lourd. Où donc se cachaient l’insouciance et la bonne humeur bourguignonne ?
Elle lissa sa robe de soie grise, brodée de quelques fils d’argent et de perles de nacre, et sourit faiblement en tentant de se souvenir où elle avait bien pu ranger ses jupons chamarrés, ceux qu’elle portait lors de la tournée avec le Vieux Tambour, lorsque saltimbanque, son seul soucis était de savoir si la lune serait assez claire pour que son ombre dansante soit au mieux visible par les spectateurs.

Elle soupira, elle aussi avait perdue toute insouciance et ses sourires se faisaient rares. Sidhartha, lui perdait bien plus que son sourire. Elle sursauta en entendant Della l’appeler, elle aussi semblait changée, lointaine. Lison chassa rapidement cette idée. Pour le moment une personne chère l’attendait.

Elle s’avança vers Sorane, un léger mais sincère sourire aux lèvres, puis planta le fer de son regard dans l’émeraude de celui de la Vicomtesse.

La sagesse… Au départ lorsque ce surnom vous a été attribué, je l’ai trouvé en peu terne je l’avoue, regrettant l’absence de cette petite note piquante qui est votre.

Puis j’ai réfléchi à ce que pouvait être la sagesse, et j’ai compris le choix des Bourguignons. Etre sage, n’est ce pas être en accord avec soi même et avec les autres dans un souci de justice et de tempérance ? Rester fidèle à ses principes et faire ce que l’on annonce ? Savoir oublier ses propres intérêts au profit de ceux du plus grand nombre ?

Si être sage est bien cela, alors nul autre surnom n’aurait pu mieux vous définir, et c’est un honneur de vous remettre ce ruban au nom des Bourguignons, faisant désormais de vous, Sorane de Voiturienvenir, Vicomtesse de Couches, Baronne de Brandon, Dame de Lavau dite la Sage.

Et sans dévier son regard, de lui remettre l’étoffe brodée en s’inclinant.

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Sorane

Sorane sourit à Lison et prit avec précaution l'étoffe brodée qu'elle lui tendait.

"Merci Lison, merci aux Bourguignons. Je porterais ce surnom avec fierté et honneur, la reconnaissance de l'ensemble des Bourguignons est la plus merveilleuse des récompenses. Merci."

Elle ne sut quoi ajouter, elle n'aimait pas fanfaronner. Elle se contenta donc de sourire et d'ajuster l'étoffe sur ta tenue.

"Vous féliciterez l'artiste qui a réalisé de si jolies broderies, en tout cas."

Et elle embrassa son amie.
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Della

Et hop, encore un de remis !

Merci beaucoup, Lison...Et merci à vous, Vicomtesse, d'être venue jusqu'ici.

Nous devons ces rubans au talent de Julien de Lancastre, ici présent.
L'Intendante adressa un petit signe de tête à Juju et continua :

Il nous reste à remettre son surnom officiel à sa Grâce Ingeburge. Ouille...ça avait du mal à passer ça...d'ailleurs, elle s'arrêta au prénom de la Duchesse, ayant toutes les difficultés du monde à prononcer son nom complet...et pas seulement à cause de l'origine nordique...comprendra qui pourra...

Votre grâce...puis-je vous inviter à venir me rejoindre, s'il vous plait ?
Hop hop hop...des gants jusqu'aux épaules...et l'impression de marcher sur des oeufs.
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Della de Volvent d'Amahir-Euphor
Chambellan de Bourgogne

Aelith

Lorsqu'elle entendit prononcer le nom de la Prinzessin - ou plutôt le prénom uniquement, la Renarde s'étant délestée de l'effort que représentait la diction de "von Ahlefeldt-Oldenbourg" -, la Chambertin quitta le sourire qu'elle avait adressé à Sorane pour plisser légèrement les yeux. Elle se souvenait avec exactitude des termes par lesquels Irançy avait justifié son absence, tout comme elle se rappelait fort bien le peu d'enthousiasme qui avait émané de la Duchesse à la présentation de la missive. Elle avait pourtant déjà eu l'heur de constater que la Duchesse, parfois, faisait bien preuve d'enthousiasme. Mais en l'occurrence, alors même qu'Aelith se tenait légèrement en retrait, elle pouvait presque deviner l'habituelle morne lueur qui flottait sur le regard sans vie de la Prinzessin.

Et pourtant, qui savait réellement ce qui se tramait dans son esprit? Amusée, la rouquine en aurait presque sourit, si l'attitude de Della n'avait pas déjà relevé presque imperceptiblement les coins de sa bouche. Il y avait peu de chances que la Duchesse offre à l'audience un discours de type Balbuzard, mais Aelith était en vérité légèrement impatiente de savoir quels seraient ses mots, tout comme elle souhaitait enfin connaître le surnom qui avait été choisi pour elle...
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Ingeburge

Si la duchesse d'Auxerre ne se souvenait guère de la date à laquelle elle avait pour la première fois entendu parler de cette histoire de surnoms à attribuer par les sujets bourguignons à leurs régnants, elle se souvenait en revanche fort bien que cela avait eu lieu avant même que l'Association Bourguignonne pour la Culture ne fut instituée et que la proposition avait été formulée par celle qui serait désormais Sorane la Sage pour l'Histoire lors des discussions préparatoires à une campagne pour des élections; mais, et ce serait bien le diable si elle ne parvenait pas à un moment à restituer et le lieu et le jour, elle qui jouissait d'une excellente mémoire. Elle se remémorait également que la question avait finalement été soulevée lors d'une séance de la curia ducis bourguignonne et qu'elle n'y avait guère prêté attention car l'idée ne l'avait jamais vraiment enthousiasmée et cela dès lors que la vicomtesse de Couches en avait parlé pour la première fois. Pour Ingeburge, car elle avait connu ce rituel ailleurs, cela revenait à juger la personne et non l'œuvre, et le fait que l'on ait tronqué sa contribution au duché de Bourgogne de quatre mois alors que sans ses deux premiers mandats, il n'y en aurait pas eu de troisième, la confortait dans son opinion. Alors, craignait-elle en fait d'être jugée? Non, loin de là, car l'on ne fait pas de politique, l'on n'accepte pas des charges royales visibles et l'on n'accepte pas de gravir la hiérarchie de la Très Sainte Eglise si l'on redoute le jugement des autres.

C'est donc plongée dans une douce songerie – d'autant plus douce qu'elle n'était pas préoccupée par son état physique grâce au feu d'enfer ronflant dans l'âtre – qu'Ingeburge avait accueilli les salutations de la duchesse du Nivernais, écouté l'exorde de l'Intendante de l'association, suivi les premières remises, ne s'animant que lorsque son amie Sorane se vit remettre son listel coloré. La sagesse pour une Grande... c'est ce qu'elle aurait choisi si elle avait participé à la manifestation dont on lui avait dressé un résumé, après tout, n'était-elle pas concernée? Si fait, et cela fut confirmé par la voix de Della l'invitant à s'approcher, c'était à elle maintenant de recevoir son surnom.

Après un regard à la flamboyante Aelith qui s'était proposée de l'accompagner – étrange comme elle n'avait pas eu envie d'être seule en cette occasion, c'était peut-être à cause de cette lettre qu'elle avait décidé d'envoyer, qui était déjà rédigée, qu'elle ne parvenait pourtant pas à faire mander et qui la poursuivait de son œil furieux dès qu'elle apercevait le rectangle de parchemin et qui semblait lui lancer : « vas-tu me faire délivrer à la fin? » – après, donc, avoir puisé ce qui ressemblait être du courage en la demoiselle de Chambertin, la duchesse d'Auxerre quitta sa place et s'approcha à pas lents de Della, le taffetas de sa houppelande sombre bruissant délicatement sur le sol. Parvenue aux côtés de la Volvent, son regard mort plongé dans celui de cette dernière, elle déclara de sa voix la raucité légèrement marquée :
— Me voici, ma dame.

Oui, la voici. La voici avant cette lettre, cette lettre que Della recevra sous peu car il faudra bien qu'elle la reçoive. Ingeburge, après son retrait sur elle-même, avait pris un certain nombre de résolutions et elle comptait bien s'y tenir aussi vertigineuse que la tâche lui parût.
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« Aultre n'aurai. »

Della

Il faut bien avouer que si Della avait sourit, d'un sourire presque carnassier, lorsque le surnom d'Ingeburge avait été choisi, là, à ce moment précis, elle ne souriait plus...
Bien sûr que dans son for intérieur, elle la trouvait Froide, l'Ingeburge ! Bien plus que cela même...glaciale ! mais quand même...lui remettre ce galon avec la Froide brodé dessus...c'était délicat.

Della ne savait jamais exactement comment il fallait appeler Ingeburge...Elle était Princesse mais impériale...elle était Cardinal, est-ce que ça prévalait sur le titre de Duchesse ? Il y avait de quoi perdre son latin. D'ailleurs, c'était le point faible de la Blonde, savoir quel titre donné à qui. Oh, pas qu'elle ne connaissait pas les termes à employer...votre Altesse, votre Grâce, votre Grandeur, Excellence...non, tout ça, elle connaissait mais elle ne savait jamais qui était quoi dans quel ordre !

Pour la circonstance, elle avait décidé d'opter pour "votre Grâce".
Après tout, c'était dans le cadre de cette fonction qu'elle allait remettre le fameux surnom brodé...

Votre Grâce...Ouille, fallait-il encore, maintenant, aligner quelques mots cohérents...Mais pourquoi diantre, n'avait-elle pas écrit ce qu'elle allait dire ?...plusieurs surnoms ont été évoqués lors du choix des Bourguignons...parmi eux, trois furent retenus...Ca comble, le rappel de la procédure...peut-être qu'Ingeburge ne la connaissait pas...Bon et la suite ? Etait-ce bien à propos de dire que le surnom choisi reflétait la personnalité d'Ingeburge ? Oui, dans les faits mais de là à le dire...gloups...et dire que cela reflétait son règne ? Bah, pareil...gloups......Finalement, le choix de la Bourgogne s'est porté sur......Oh si seulement, elle pouvait changer ce foutu surnom...Oh et puis zut, après tout, Ingeburge était bien la Froide !...la Froide !
Et zou, d'un geste solennel, la Blonde tendit le ruban à Ingeburge, attendant, glacée elle aussi, sa réaction.
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Della de Volvent d'Amahir-Euphor
Chambellan de Bourgogne

Ingeburge

La propagande ayant été faite autour de cette animation de l'Association Bourguignonne pour la Culture avait plutôt efficace car elle était parvenue jusqu'à la dame d'Auxerre qui la plupart du temps demeurait murée en son castel urbain et ne laissait arriver jusqu'à elle que peu de nouvelles et que peu de personnes. Certes, le fait que ladite dame était quelque peu concernée, puisque l'une des actrices malgré elle de l'événement, avait peut-être accéléré et forcé la diffusion de l'information mais le fait est que le battage autour de cette cérémonie d'un genre inédit en Bourgogne avait été des plus conséquents, c'était là d'ailleurs l'une des clés de tout succès. C'est ainsi que la Prinzessin avait donc su que l'on avait demandé à tout sujet bourguignon d'émettre des propositions quant à la vision qu'il avait des derniers régnants qui avaient eu l'incommensurable heur et honneur de voir leur front ceint de la Couronne des ducs de Bourgogne et qu'on lui avait ensuite fait connaître les suggestions validées. Elle connaissait donc parfaitement le règlement et si tout ne lui avait pas été rapporté à propos des surnoms qui avaient été soumis, elle s'était vu révéler, toujours par le biais de cette publicité active, les trois finalement retenus pour être laissés au jugement des Bourguignons. Quelque peu circonspecte, elle avait réfléchi à la signification de ces trois qualificatifs et n'y avait guère plus repenser jusqu'à cet instant, alors que Della, par phrases hésitantes, tentait de lui résumer le principe et les fruits de la réflexion des Bourguignons.

Oui, elle était au courant des règles et de la procédure, du fonctionnement et du déroulement, et elle aurait pu acquiescer de la tête, doucement, pour indiquer que tout lui était intelligible mais elle n'en fit rien car à nouveau cette circonspection qu'elle avait éprouvée s'emparait d'elle en entendant la Volvent parler du « choix de la Bourgogne ». Un sourcil délié se haussa légèrement quand elle répéta, interrogative quand Della eut finit de parler :
— Le « choix de la Bourgogne »? A ce qui m'a été rapporté, il était possible de me juger « froide », « glaciale » ou « iceberg ». Si le dernier terme m'est totalement étranger, son étymologie ne laisse guère de doute, l'on reste ainsi dans le domaine du froid et de la glace. Alors, je parlerais plutôt de non-choix puisque les trois noms retenus font partie du même champ lexical. Il me semble pourtant que d'autres épithètes, pas forcément flatteuses d'ailleurs, aient été suggérées à mon endroit.

Et la circonspection fit ensuite place à l'incompréhension car comme quelques jours auparavant, elle ne parvenait pas à comprendre. Elle savait que ses titres, rang, statut imposaient une certaine distance et elle savait aussi qu'elle était parfois taxée de hauteur. Mais « la Froide »? N'était-ce pas là juger son caractère quand peu pouvaient se targuer de la bien connaître? N'était-ce pas faire fi de son travail pour s'arrêter à sa personne là où celle-ci devait justement s'effacer pour que la charge ducale soit remplie le plus brillamment possible? Pour autant, elle n'était pas piquée, elle voulait juste entendre des arguments, prendre connaissance des raisons ayant amené à ce résultat.
Alors, plus impassible, impavide, impénétrable, imperturbable, inaccessible, incurieuse, indéfinissable, indifférente, indolente, inébranlable, insaisissable, plus Ingeburge que jamais en somme, elle demanda ensuite :
— Pourquoi?
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« Aultre n'aurai. »

Della

On lui avait raconté, alors qu'elle était encore petite fille, que par delà bien des montagnes, loin vers le nord, s'étendait un désert de neige et de glace, qu'il y faisait si froid que si l'on s'endormait en cet endroit, on mourrait, gelé en quelques instants.
Cet endroit était un lieu de mort et de solitude et de silence que seul le vent se permettait de rompre.

Ingeburge faisait cet effet-là à Della.
Morte...silencieuse...solitaire...froide...la Froide !
Probablement aussi la Duchesse faisait-elle le même effet à bon nombres de Bourguignons puisque c'était ce terme-là qui avait été choisi pour être accolé à son nom.
Mais comment lui dire ?

Un immense froid s'installa...Della se sentit soudain seule...et le silence plana...Le désert de glace s'étendait désormais jusqu'en Bourgogne.

Combien de temps Della resta-t-elle silencieuse, regardant Ingeburge ? Aucune idée...une seconde ou une éternité.
Où trouva-t-elle la force de planter son regard bleu dans celui d'Ingeburge ? Peut-être dans un élan de charité envers la Princesse ou parce qu'elle était effrontée ?

Quelque chose se brisa dans la certitude de Della.
Et si Ingeburge n'était pas ce monstre de froideur et de suffisance, mais si elle était tout simplement...seule et...malheureuse de l'être ?

Aussitôt, une petite voix répliqua !
Si elle est comme ça, c'est qu'elle l'a bien voulu ! Pense à ton frère, pense à toi et à Béatrice ! Pense à la zizanie qu'elle sème à plaisir ! Pense...
Une autre voix se fit entendre.
Non ! Arrête de penser et regarde...Regarde cette femme, en face de toi...Qui est-elle ?

Peut-être parce que vous oubliez de sourire et que votre regard ne pétille jamais.
Della, petite Della, es-tu vraiment certaine que cette réponse soit celle qu'elle attendait, la Froide ?
Fais gaffe à toi, petite Della...Sauve qui peut !
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Della de Volvent d'Amahir-Euphor
Chambellan de Bourgogne

Aelith

La Froide.

Aelith se rappela soudainement sa première rencontre avec la Duchesse d'Auxerre. Cette dernière se trouvait de passage à Tonnerre, cherchant quelques renseignements sur un village qu'elle connaissait trop peu, et sur lequel elle n'avait pas su lui dire grand chose. Ignorante à l'extrême de ce lieu qui avait été témoin des premières années de sa vie, mais guère plus, elle l'avait redirigée vers une autre personne, sans beaucoup plus de paroles. Mais il lui avait semblé, l'espace d'un instant, vivre la scène de l'extérieur: leur face à face n'aurait pu être plus manichéen. Entièrement vêtue de rouge, ses lèvres incarnat éclatant sur son pâle visage tandis que ses flamboyants cheveux retombaient sur ses épaules, Aelith s'était retrouvée face à une femme parée uniquement de noir, sans la moindre expression, et dont les cheveux corbeaux n'avaient rien de commun avec ceux de la Chambertin. 'Le Rouge et le Noir' écrit avant l'heure, en somme.

Et pourtant. Aujourd'hui, elle était à ses côtés, à son service, et d'ici, elle l'observait vraiment. Elle s'était attendue aux mots de la Prinzessin - du moins les avait-elle devinés en entendant le surnom qui lui avait été choisi -, mais pas à la question qui avait suivi. Et encore moins à la réponse de Della.

Presque machinalement, les yeux d'Aelith se fermèrent, et hochant désespérément la tête de droite à gauche, elle murmura:

-« Della, pitié... Ce n'est pas vous qui ferez la route en voiture avec elle, au retour. »

En réalité, la rouquine ne craignait pas l'éventuelle colère d'Ingeburge - puisqu'elle ne serait pas dirigée contre elle -, pas plus qu'elle ne craignait l'éventuel lourd silence qui pourrait s'installer dans le coche. Elle avait simplement espéré pouvoir discuter de la cérémonie, des surnoms remis, des discours prononcés; en somme, d'une foule de banalités qui n'auraient pas concerné Auxerre, afin de proposer quelques heures de relâche à la Duchesse. Rien ne laissait supposer aux yeux d'Aelith que celle-ci en avait le besoin, mais elle était au moins assurée que la Duchesse avait bien trop de choses auxquelles penser, et que laisser ces fatigants sujets de côté pour quelques instants ne pouvait pas causer de grand tort.

Mais désormais?

Aelith se mordillait machinalement la lèvre inférieure, attendant anxieusement la réponse de la Prinzessin.
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