Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9   >   >>

[RP] L'Empire contre-attaque. Tin Tin Tin Tintintin.

Lottilde
Elle était restée silencieuse, l'exilée, la comtoise qui avait fui sa province tant aimée pour ne pas souffrir plus longtemps de la voir s'enfoncer chaque jour d'avantage dans la fange...Sa belle Franche-Comté d'autrefois si fière de l'autonomie qu'elle s'était octroyée et défendait becs et ongles n'était plus. La politique de la girouette s'était installée et avec elle une nouvelle façon de courber l'échine qu'elle jugeait terriblement inconfortable. Oh, certes, elle permettait de mieux enlacer quelques mules impériales ou même, soyons modestes,comtales ou ducales,recommandables ou pas, aucune importance...Mais elle n'avait jamais pu s'habituer à cette mode qui vous casse le dos en vous martyrisant les genoux...Ni à ces parvenus incultes et sans éducation qui s'y adonnaient avec passion, lustrant leurs couronnes si mal acquises tous les matins en souillant leurs braies...Et puis ils sentaient mauvais des pieds, dans leurs mules...L'apocalypse olfacive...

...et pleutres, par-dessus le marché...

Elle sursauta au son de sa propre voix murmurée dans la nuit savoyarde noire comme un cul de four et tourna rapidement la tête dans l'obscurité du ravin où elle s'était retranchée, à quelques toises de l'embranchement du chemin qu'emprunteraient bientôt les hordes de sauvages qui suppléaient à la maigreur des armées savoyardes...Elle sourit sans gaîté. Sans foi ni loi, sans honneur non plus..Des français qui volent au secours des amis impériaux, si c'était pas touchant, cette fraternité là ! Elle en aurait versé une larme d'émoi si elle avait pensé à prendre un mouchoir mais elle avait oublié et elle n'aimait pas avoir la goutte au nez , même à quelques heures de sa mort probable...Et elle avait assez pleuré quand les vaillants savoyards avaient laissé passer les gentils français en sachant pourtant qu'ils allaient ravager les cigales en Provence...D'innocentes cigales impériales, pourtant, sujettes grinçantes et impertinentes de sa Majesté l'empereur si vénéré ! .. ça, jamais elle ne leur avait pardonné...les girouettes comtoises, elles, avaient continué à tourner là où les vents étaient favorables...Une p'tite courbette à Genève, une p'tite courbette à la Provence, une P'tite courbette à la savoie, enfin, une pt'tite courbette au plus fort du moment, quoi ! Et puis après tout, la Provence, ça avait beau être des frères, c'était trop loin...Comme l'Anjou, ça avait beau leur avoir piqué 500.000 écus, c'était trop loin aussi ! Pffff...

Séduite par Genève - la- couillue, celle qui abrite encore dans ses entrailles des hommes libres que l'amour du pouvoir n'a pas souillés, elle avait un beau matin tout abandonné pour la rejoindre...Quel crime...!! Elle avait pourtant fait serment de ne pas attaquer ses frères comtois ! Mais en échange, les comtois n'avaient pas respecté le même serment à son égard et elle avait vu arriver et repartir aussitôt sur un brancard de feuillage le comte et la comtesse de Salins...
Nouveau sourire dans l'obscurité..Voilà ce que c'est, que ne jamais s'entraîner au combat et se terrer derrière les murs d'un couvent à la moindre escarmouche ! On se fait saigner par la première brute épaisse sans couronne mais experte au maniement des armes...
Immobile dans la nuit savoyarde, elle tourna la tête et leva les yeux sur la masse noire des remparts d'Annecy, saluant l'oriflamme de Méliandulys dont elle devinait le flottement plus qu'elle ne le voyait. Quelques éclats métalliques, si peu, apparaissaient parfois entre les merlons. Les braves n'avaient pas fui, eux, ni larmoyé pour faire venir au pas de charge le premier couillon en haillon venu et lui vendre pour rien du tout l'honneur de perdre la vie...Non ! pas pour rien du tout : pour des prunes...
Elle n'avait pas peur, elle ne regrettait rien. Ou seulement les amis d'autrefois, les vrais, ceux qui avaient le regard droit de la fidélité...et n'étaient pas au rendez-vous pour attaquer Genève qui ne leur avait rien fait en faisant croire qu'ils défendaient leurs pauvres frères bafoués..Ils auraient du coller une croix helvète sur le reblochon, tiens, en signe de solidarité.
Un grondement sous ses pieds la figea pourtant, et lentement, elle détacha son épée de sa ceinture d'armes. Défense illusoire, elle le savait. Les dents serrées elle attendait l'assaut, elle connaissait la douleur fulgurante de la lame qui déchire, la lueur de joie malsaine dans les yeux de celui qui tranche dans la viande sans respect de la bête. Elle n'offrirait pas au premier qui l'attaquerait un regard d'animal traqué...Elle essaierait de....
Pour se donner un semblant de courage, elle se tourna vers l'impassible Izaac, le philosophe érudit dont la belle moustache lustrée de frais pour l'occasion ne tremblait même pas...Alea jacta est...
Izaac
[Il était une fois... l'Histoire]

Droit comme un i - six pieds trois pouces - cent cinquante livre tout mouillé - col Mahaud noir serré au cou comme il convient à un bon croyant en la réformation de l'Aristotélisme, le chancelier de la république de Genève semblait observer les trefs des français. Enfin, observer, c'est beaucoup dire. Sur le rempart, la bise mord et là, la vicomtesse Lothilde Adams de Mélincour interpelait sa méditation. Izaac lui tendit un bout de bricelet au miel.

Vous voulez un bout ? C'est délicieux vous savez ! Vous prenez une bonne livre de beurre que laissez fondre à coté du four. A peine plus de farine que vous travaillez avec. Un peu de miel aussi. Vous pouvez mettre du sucre, mais ça emmerde moins les abeilles.

Scronch !


C'est une sorte de gaufre plate, fine et croustillante. Le plus chiant, c'est de bien graisser le fer à bricelet. M'enfin, avec une barde de lard qu'on frotte quand c'est chaud, ça le fait. C'est de la mauvaise graisse, c'est sûr. Mais c'est bon. Quand c'est mauvais c'est bon. Curieux.
_________________
P4. Heureux soient les fêlés, car ils laisseront passer la lumière

Alcalnn
[Canis sine dentibus vehementius latrat]





Le Duc de Mortain accompagné de sa route estoit arrivé à destination. Enfin, Annecy l’opprimée, Annecy tombe de l’hérésie. Avant de partir de Chambéry, l’Amiral de France avoit tenu à faire un monstre pour solder ses troupes. On était la Saint Edouard le Confesseur et il avoit été convenu avec ses Gascons, Bretons et Normands qu’on agiroit ainsi à yceste date. En grand harroi, la troupe s’assembla en ordonnance dans la cour de la ferme réquisitionnée pour l’occasion. Alcalnn invita bien entendu Montiron, Forbach et Brée au Mont à l’assister dans yceste tâche. Luy même avoit revêtu son harnois, fabriqué dans la maison de l’armurier à Bordeaux, à l’angle de la rue des Faures et de la porte Boqueyre. En effet, dans tout le royaume de France on ne faisoit pas meilleurs plates, a tel point que Gaston Phoebus n’avoit juré que par les armuriers de yceste ville.

En grand bruit, à coup de juron, les hommes d’armes gascons se mirent en bonne ordonnance. Leurs plates luisantes sous les tabards des différentes maisons, Mes, Montferran, la Trau, Esteue, Pommeys, la Mote, tous plus braillards les uns que les autres, yceste chevalerie estoit crainte de la Honguerie jusqu’à l’Escosse. Ils avaient bataillé pour le Pape, le Roi-Duc, le Roi de Castille, de Navarre, les Comtes de Foix, d’Armagnac et de Béarn… La guerre, c’estoit tout ce qu’ils cognoissaient ces cadets de famille. Certes, ils estoient moult remuants et n’aimoient guère les retards de solde. Cependant, le Duc de Mortain estoit gascon pour une part et si il ne partageoit l’indiscipline de ses compatriotes, du moins estoit il sujet à l’emportement et l’enfèlonement… sans parler de sa bougonnerie légendaire… Habitués, la monstre mis en évidence la simplicité et la robustesse de leurs harnois, les targes armoriés, salades à timbre pointu, et la solidité de leurs glaives. Féroces, aussi bien à pieds que montés, ceux qu’on appelloit « gascons », « armagnacs » leur seule réputation faisoit s’emmurer les bourgs à leurs passages, on cachait les vierges dans des lieux secrets, on enterroit les biens précieux sous des arbres et on récitoit le crédo comme une litanie protectrice.

On passa ensuite à la soixantaine de balesteys gascons de sa retenue, qui si ils estoient bavards, avoient un semblant de discipline propre à leur art de mort. Pavois aux différents saints décorés, quelque fois une faucheuse, bien mis en avant, car ils estoient essentiels à leur survie –pendant qu’ils rechargeoient avec leurs moufles ou à cranequin il se protégeoient derrière ces grands panneaux de bois- ils estoient dûment inspectés. Bien protégés, par divers chapels et salades ouvertes pour la tête, bonnes brigandines et autres jacques ferrés, ils n’en demeuroient pas moins redoutables dans la mêlée, peut désireux de rendre mercy, leurs bazelaires et autres miséricordes tranchaient aussi bien les gorges qu’elles perçoient les mailles et plates.



Vint alors la cinquantaine de coustiller bretons. Ces faquins, dont tous se réclamoient de la famille de feue le Connestable du Guesclin, estoient tout bonnement des bouchers. Après une bataille, on les miroit s’affairer à trancher les doigts pour récupérer la moindre once de métal précieux, l’outrage des demoiselles n’avoit pas de secret pour eux et la miséricorde estoit un mot banni de leur vocabulaire, limité par essence. Seul l’or avait pour effet de retenir leurs ardeurs. L’Amiral de France avait d’ailleurs promis une double solde contre la promesse de ne point violenter la ville alliée d’Annecy. Il leur avait par ailleurs cédé –après d’âpres négociation avec leur capitaine- le congé si jamais le Chat n’alloit point assiéger Genève pour qu’ils participent à la curée.

Restoit les bons et placides normands. Milices levées dans les fiefs du Chat, ils luy estoient tout particulièrement attachés. Ils avoient l’habitude des campagnes de leur suzerain pour ses guerres et des ordonnances avec sa bonne ville de Mortain avoient été prises afin que tout les dimanches, s’entraînent les bourgeois de la ville aux armes de jet. Friand de poudre, il avoit fait acheter par la municipalité plusieurs hacquebutes et autres petites serpentines afin de disposer à tout moment de fer et de feu. La trentaine de gens assemblées de manière assez hétéroclites, portants les bannières de la ville et de leur suzerain ainsi que celle des saints des différentes paroisses ressembloient à de doux agneaux à côté des loups qui leurs estoient méridionaux. Ceci dit, c’etoit eux qui avoient l’artillerie de campagne du Duc et ils veilloient jalousement à ce privilège…

Les autres sires qui avoient joint la bannière du Chat avoient parfois oui et parfois non faict faire une monstre de leurs troupes. A leur guise, mais ordre avoit été donné de cheminer en bonne ordonnance afin de ne point estre surpris si une troupe d’hérétiques se trouvoit sur leur route. Et c’estoit en grand brinquebalement de fer et d’acier qu’ils s’estoient d’abord manifesté par l’ouïe envers leurs alliés déjà à pieds d’œuvre en arrivant à Annecy. Puis les ordres hurlés des cappitans et autres dizeniers se répondirent comme des coucous au printemps au milieu du fracas des sabots et des plates.


-Va au devant Vincent, annonce que l’Amiral de France est arrivé. On nous trouvera bien une petite place pour l’assaut !


Installés, il leur faudroit alors mesttre en batterie leurs serpentine et commencer à pilonner les positions hérétiques dans la ville afin de s’élancer dans une eschallade hardie et emporter la ville !


-Forbach ! Montiron ! Brée au Mont ! Avec moi, tâchons de voir où installer un bastion pour tenir ces raclures à la pointe de nos fers !


Donnant un petit coup d’étrier à sa monture, il s’avança doucement laissant le bourg de Gran-Grevier sur leur senestre…


_________________
Brunovonquerfurt
Après la lecture de son affichette sur les traitres Helvètes Bruno retourna faire un tour sur les remparts .
D'en haut il voyait un drôle en grande tenue s'agiter en tout sens en faisant des grands gestes pour qu'on le remarque bien.

Qui c'éty celui là? Un autre noblion sorti d'son trou? et sa suite? Quel équipage ! Une vraie cour des miracles, toute bariolée et colorée. Une troupe de batteleurs plus que de bretteurs. Des vrais romanichels qui campent sous nos murailles

Ah c'est-y pas qui z'ont fait les fonds de leurs poches en rameutant les pires traine-rapières de tout le royaume!

Ca sent la fin chez ceux d'en face


Et il vida un nouveau saut d épluchures du haut des murailles...
Qu est ce qu'il bouffait comme carottes depuis quelques jours, un vrai lapin

http://www.youtube.com/watch?v=A8yjNbcKkNY
Satyne
[ 4 janvier, nuit noire ]
 
Non mais il fallait s’en douter, quelle abrutie aurait pu croire que vraiment il se déplacerait ? Visiblement elle s’était bien faite avoir elle... Idiote ! En plein sur la comète la Satyne ! La jeune femme avait comme un air de déjà vu, un goût de déception dans la bouche, et malgré elle ses souvenirs revinrent en Berry, quand une autre fois, presque dans une autre vie, on l’avait laissé en plan en rase campagne. Rageusement elle serra la missive dans sa main sale. Voilà comment on se laissait aller à se faire atteindre par un salopiot de première! Ho ça ! On ne la reprendrait plus !
 
D’un coup de tête la gamine dégagea sa frange et leva les yeux vers le ciel sans étoile, la mine déconfite. A côté d’elle les membres de La Grotteuse piaffaient d’impatience. Ce soir ils savaient qu’ils allaient en découdre. D’un geste sûr elle resserra la sangle de l’armure qui protégeait son torse, faisant danser ses doigts sur les lanières de cuir. Ca pesait une tonne cette saleté, et impossible de taper une gigue avec un tel barda sur le dos. Mais les consignes avaient été strictes : se protéger ou mourir… Ca ne pouvait être plus clair ! Un coup d’œil lui indiqua la position de Fauve et d’Argantino, faisant taire l’angoisse qui lui oppressait le cœur. Non vraiment, ce soir, ça puait la mauvaise bataille. Déjà, la veille, le Vieux était tombé, un coup de bâton en plein sur la tronche...
 
Satyne gratta le sol de son pied botté, épée au clair, bouclier bien harnaché sur son bras gauche. On pouvait entendre au loin les cris rauques des  premiers assauts. Et soudain, sans qu’elle ne sache d’où lui venait cette pensée, elle se prit à avoir un mot pour le Deos dont tout le monde parlait.

 
Hep toi le gros… J’suis sûre que tu te reconnaîtras hein… Bref… J’suis pas sûre d’avoir envie de prier pour ta bedaine, mais c’serait sympa si tu protèges les autres. Un peu quoi… Hum… J’te promets une miche sur l’autel du sacrifice si tu me les rends vivant… Ou en à peu prés bonne santé au moins… A bon entendeur…
 
Elle se signa de travers, peu certaine du geste adéquat qui clôturait une telle requête. A peine finissait-elle d’y réfléchir que les armées ennemies se profilaient sur la plaine. Le fracas des armes de plus en plus bruyant. Ses muscles se bandèrent sous sa carapace de fer, jambes fléchies et épée érigée dans une position si souvent adoptée. Même si son cœur battait la chamade elle ne cessait de penser au courrier qui occupait sa poche.
 
La gamine secoua la tête, resserra sa prise, et se fut le premier contact…
 
Acculée rapidement contre un mur, son bouclier bien dressé face à elle, seul rempart contre les combattants adverses, la jeune femme n’eut d’autre choix que de glisser au sol, essayant de sortir de la masse de pieds qui se pressaient autour d’elle. A quatre pattes, elle remonta vers les escaliers de la tour des rondes tandis qu’au dessus de sa tête lames et autres armes de combat sifflaient. Elle n’avait plus que quelques mètres à faire. Elle y était.
 
Le salut ?
Peut-être…
 
Alors que Satyne essayait de se relever un choc la plaqua au sol : une botte ferrée lui écrasait le dos. Elle se tortilla, dégagea son épée et tenta d’assener à son adversaire un coup de lame. La prise se desserra quelque peu lui laissant le temps de glisser hors d’atteinte. Face à elle un homme de grande taille, masse en main, la toisait. D’un geste brusque il leva son arsenal. Le bouclier de la guerrière éclata sous l’impact, figeant dans la chair de son bras plusieurs éclats de bois. Un cri de rage et de douleur s’échappa de sa gorge et elle ramena son épée devant elle. Mais à nouveau la masse fit son office, déstabilisant la gamine qui perdit son arme sous le choc. Quelques instants elle battit l’air, ne brassant que du vide et finit par basculer en arrière dans les escaliers de la tour des rondes.
 
Aux pieds d’Annecy, les membres douloureux, tordus pour certains dans des angles informes, la gamine ne put s’empêcher de penser que 52 marches ça faisait quand même beaucoup…


Citation:
05-01-2011 04:05 : Votre bouclier a été détruit.
05-01-2011 04:05 : Votre arme a été détruite.
05-01-2011 04:05 : Surion vous a porté un coup d'épée. Vous avez été grièvement blessé.

_________________
Satyne, rien que Satyne,
Mais bien plus : c'est inévitable...
Raiika
Nuit du 4 janvier 1459

[Sous l’étendard de l’Edelweiss]


Exténuée par ces nuits blanches et sanglantes qui s’enfilaient comme les billes d’un chapelet, la jeune sicaire tenait difficilement sur ses jambes ce soir là. Impassible, elle observait les soldats se rassembler; quelques dures à cuire, beaucoup de nouveaux… certains très jeunes. Chaque jour des hommes à remplacer. Depuis combien de temps étaient-ils là? Une, deux éternités? Suffisamment pour ne plus savoir...

[Plus tard, bain de sang]

La blonde sicaire titubait déjà, épuisée. Ses coups n’atteignaient plus aucune cible par manque de vigueur. Sa vigilance était difficile à garder. Bientôt, elle manqua de force et l’épée de son adversaire glissa sur la sienne jusqu’à lui entailler sérieusement le bras.

Haaaaa !

Un cri de douleur se perdit parmi tant d’autres. Son épée tomba au sol. Par chance son assaillant s’abattit ensuite sur une autre victime. Elle arracha alors promptement le foulard qui lui retenait les cheveux et le noua à son bras. Judicieusement entrainée, l’ambidextre helvète empoigna ensuite sa sica, prête à continuer.

Était-ce de l’acharnement? Peut-être … Mais après autant de nuits de combat, son âme ne lui appartenait déjà plus, flottant quelque part au-dessus de tout ca, se détachant de ce carnage horrible. Elle était devenue automate..

Chancelante, la genevoise parcourue le spectacle des yeux. De nombreux corps tombaient et les cris tonnaient mais jamais les ombres n’arrêtaient leur danse macabre. Et dans cette pénombre au voile brouillé, sous le cliquetis des entrechocs, on devinait cette colossale marée d’hommes en acier.

Soudainement, une froide sensation de métal lui transperça le corps en un vif va et vient et le feu s’empara de son flanc. Deuxième entaille savoyarde touchant les entrailles de la genevoise. La première remontant à une ballade de plaisance aux abords de Bourg l’été dernier, maintenant, c’est par derrière qu’on la trucidait. À peine eût-elle le temps de réaliser ce fait que ses genoux, eux, avaient déjà décidé de flancher. Et c’est brutalement qu’elle rejoignit le sol.


Gloussement et vision trouble. La douleur si lancinante lui prenait la tête, la nausée habitait son cœur. Mariposa laissa sa main tremblante explorer la plaie, fermant les yeux pour maitriser les cris qu’elle n’avait plus la force de pousser. La fraicheur du sol apaisait son feu pendant que le vertige s’emparait de son esprit. Des visages tournaient autour d’elle, les gens qu’elle avait blessés, tous ces derniers regards livides… les bras qui s’accrochent à elle afin d’éviter cette dernière chute. Les visage tournoyaient si vite... et tout ce sang... et tout ce rouge! Prise de tremblements la genevoise régurgita alors tout ce que son âme refusait d’encaisser.

[À l'aube]

Tête posée contre neige, corps baignant dans son sang, l'éviscérée entendit le cor confédéré résonner non loin. Et c’est un tout léger sourire qui s’imprima alors sur le visage blanc de l’helvète agonisant.
_________________
Armoria
[Sous les remparts, pendant la ronde]

Votre Altesse, vous devriez tendre l'oreille... Je crois que quelqu'un s'adresse à vous.

Hmmm ? fit-elle, prêtant oreille attentive, avant de sourire, amusée. Voilà qui appelle réponse.

Sitôt dit, sitôt fait, elle mit ses mains en porte-voix et usa de son organe :

Hé, toi, là-bas ! L'amateur de vers de mirliton ! Si tu tiens à mentir, tâche au moins que cela semble vrai !

Je nomme des éminences et des abbés ? Et depuis quand, gaillard ? Suis-je donc le Pape ou le Camerlingue ? Nenni, mon goujat ! Et essaie de me bailler le nom de ce "général archevêque" que j'aurais nommé aussi, car ma mémoire me fait défaut, vois-tu, à tel point que pour l'heure, je suis persuadée que cela ne s'est jamais produit !

Et tant qu'à parler de mémoire, souviens-toi que ce sont les hérétiques de genève l'impie qui ont attaqué Dijon... Là, tu sauras sans doute que chaque coup que l'on vous porte ne sont que des coups que l'on vous doit !


Ayant ainsi parlé, elle continua sa ronde, et son chant :

Oh, oh, oh, totalement croyants,
Quel bonheur enivrant,
Bonnes intentions, consolations,
Oh, oh, oh,
C'est une belle famille et nous vous y attendons...
_________________

Vous pouvez utiliser mes lettres RP.Héraldique
Theran
[Retour au bercail épisode II - Renforts François - Lance Mortain]





Chambéry-Annecy s'était fait rapidement. Le plus long avait été de rassembler la masse grouillante de mercenaires que le Chat avait récupéré dans tous le Sud de la France. Le jeune seigneur n'avait pu réprimer un frisson en observant les gueules d'assassins et violeurs rassemblés devant ses yeux, et songeait que ceux-ci ne devait être guère différent de ceux qui infestaient dorénavant la bonne ville d'Annecy.

Les batteries de fontes et d'acier de Mortain étaient elles aussi présentes, comme à chaque bataille, et leur renommée n'était plus à faire. Que ce soit contre les murs bretons ou les bandes de routiers de tous genres, elles avaient craché le feu avec fureur et dégats.

Ils avaient approché Annecy. Le pas lourd des hommes se faisait entendre sur plusieurs lieux, et au fur et à mesure que les français approchaient de la ville, arrivait à leurs oreilles le son funeste de la bataille.

Ils prirent position devant les murs, et Alcalnn rameta les seigneurs qui l'entouraient autours de lui. Cran-Gevrier sur leur flanc gauche, la vieille ville se dressait devant eux, le lac sur leur droite. Ils partirent au trop


Mortain ! Cette région m'est plus que connue, si nous pouvons longer le lac sur sa rive nord, rejoindre le bourg d'Albigny qui s'y trouve, et pousser encore plus à l'est nous atteindrons la forêt de la Haute Fillière, juste avant le village lacustre de Chavoire. Leurs armées se trouvant dans la ville d'Annecy, nous bénéficierons d'une position en hauteur, sous le couvert des arbres et facilement défendable en cas de sortie ennemie du fait du peu d'espace laissé par le lac et le relief. Le seul risque est qu'ils nous débordent en contournant la montagne ou en faisant venir des troupes par le Sud ... Mais j'y crois guère. Qu'en dites vous ?



édit pour rajout de titre
_________________
A_gramsci
Sembre s'était éveillé de meilleure humeur. Phonya avait pris Léandre, dont la deuxième dent s'annonçait. Et d'ailleurs le propriétaire de la dent, tout de ronchons, de cris et de pleur ce qui ne lui ressemblait guère, avertissait tous ceux qui se trouvaient dans les parage. A la pensée de Léandre et aussi de sa mère, Sembre sourit et se sentant mieux, le ventre bien souple et le tissu cicatriciel se développant vite, en tout cas plus qu'il ne l'aurait prévu, notre homme s'en alla vers la Place d'Armes où se rassemblaient les lances et les armées.
La nuit avait été calme visiblement, sans attaque ou bien moins que les soirs précédents. Les visages étaient graves mais le repos de la nuit avait fait son effet. Quelques sourires, quelques cris et plaisanteries souvent graveleuse au passage de quelque tendron fusaient ici et là. L'atmosphère était sérieuse mais sereine, presque détendue par le rayon du soleil qui jouait avec la neige... en fait avec la boue.

Sembre alla, tel un cheval fourbu qui rentre à l'écurie presque comme machine, jusqu'à l'emplacement de sa lance. Quelques gars étaient déjà là.

- Hé là, Soldats ! Je vous guide jusqu'en haut des remparts et je vous placerait pour que vous puissiez défendre avec le moindre péril pour la santé... héhé la votre bien sûr pas celle des valets des curés et de putains de moine.


Lorsque ce fut chose faite, Sembre salua les soldats et s'en fut pour descendre sur les échelles qu'on allait retirer.

Mais la cohue, le matériel posé le retardère et Sembre, malgré sa blessure se vit coincé au sommet des remparts.

- Hola, rompons la lance, vous trouverez une autre compagnie où aller, consigne de Mélian mes bonhommes ..


Les soldats se groupèrent cherchant un autre secteur à défendre, un autre capitaine à assister et Sembre, pour sa part, ne put descendre.

- Alors, la mon Deos, ta blague n'est pas drôle. Me voilà pas très net, qui ne doit pas combattre perché comme acrobate ou bateleur, sans armes face à l'ennemi.

- Bast va falloir se débrouiller et trouver une épée et, toi, vieux mécréant, il te reste à prier que Deos fasse miracle ou du moins que ce qu'il te fait là, ne soit pas le prélude à quelque châtiment inconnu.


Prier Déos, tant qu'à faire mais pour se battre, il avait des raisons suffisantes. La Foi, la République, les verres de Fendant pris à flanc des coteaux descendant vers le Lac ... tout cela mais bien sûr c'est vers les deux qu'il chérit et vénère bien plus que Déos que vont ses pensées.
Atila
[ Entre le départ de Grandson et une arrivée ailleurs ]

Atila savait depuis de nombreux jours que Genève était en grande difficulté, il aurait aimé souhaiter défendre cette République comme il l'avait fait dans le passé lors de la dernière Croisade avec l'armée des bocans. Cette même armée l'avait appelé pour se déplacer sur les chemins d'Helvétie pour raisons d'Etat...

Il était sur le départ et avait enfilé en toute hâte son uniforme de Capitaine quand un représentant de la Franche-Comté interpellait sa bien-aimée Tofy avoyère de Grandson en salle diplomatique de la mairie.

Atila bouillait, il savait qu'avant de partir il devait répondre à ce personnage venu de sa contrée pour lui faire savoir comment pouvait fonctionner un pays, l'Helvètie.


Citation:
Pour Sion, ce ne sont pas mes affaires. Les affaires des cantons les regardent


Messire Imladris ! si Sion n'est pas votre affaire, sachez que la souveraineté de Genève n'est pas l'affaire de Grandson, entendez le bien et une bonne fois pour toute comme l'a entendu l'ambassadrice de Savoie en ce salon des Diplomates.

Sachez que Grandson respectera le Peuple annecien tant que celui-ci se comportera avec notre Peuple sans artifice nobiliaire et clérical par qui les nobles et le Clergé ont eu que trop souvent une fâcheuse tendance et parfois meurtrière à intervenir dans les affaires de notre PAYS.

Sachez aussi que pour la petite Histoire de l'Helvétie terre d'asile politique, les rebelles du Royaume de France et de l'Empire ont immunité et protection chez nous, c'est pourquoi Grandson et d'autres de nos cantons souverains se refusent à signer traités judiciaires ou Concordats avec Rome.

Entendons-nous bien messire ! je vous parle de tout ce qui touche à l'asile politique et non des brigands sur notre sol helvète. Pour ces derniers nous avons nos propres juridictions cantonales et magistrats à Berne et aussi dans le pire des cas nos armées dans un domaine de compétence qui est mené par chacun de nos cantons et que par nos cantons d'Helvétie.

Oui ! les rebelles se sont regroupés en grande partie et depuis des lustres en Helvétie pour échapper à leurs bourreaux mais à qui la faute ?
_________________

LJS a écrit: "si on a pris le temps de coder les révoltes et les bandits, c'est pour que les joueurs se révoltent et jouent les bandits."
.servane

le 5 janvier


Spectacle bien sordide que la rousse contemple du haut de sa montagne. Autour d'elle des hommes, des guerriers, les derniers a être encore debout. Elle n'est pas seule la rousse et pourtant, cette angoisse qui l'étreint... elle est la seule, la seule des vrais grotteux à être restée debout!

Corps raide et mâchoires serrées, elle a pas dit grand chose depuis la veille, à vrai dire si on lui avait donné le choix, là de suite... Elle ne sait pas si elle n'aurait pas pris ses jambes à son coup... Comment avaient-ils pu en arriver là, comment avait-elle pu en arriver là?!

La Veille ( nuit du 4 au 5 janvier)

Les chevaux s'impatientaient et les hommes sentaient monter en eux l'impatience mêlée d'angoisse qui vous gagne les quelques minutes avant l'assaut. Certains parlent, d'autres fanfaronnent, quelques uns prient ou se murent dans un silence d'outre-tombe. A chacun sa façon d'appréhender la peur qui vous tord les entrailles. La rousse, elle, marmonne, râle et jure comme un charretier qu'on l'y reprendrait plus. Rien ne lui va : son armure l'indispose, elle préfère être libre de ses mouvements et puis ça lui rentre dans l'aine, c'est pas pratique. Et puis il manque une chose, le chapeau du Serra a disparu, il est tombé la veille le bougre, rien de très grave mais il a du passer son tour. Le chapeau, elle le dit a personne mais c'est son point de repaire, depuis un an elle l'a dans son champ de vision, c'est bête... Ça la rassure pas tout ça et elle semble pas être la seule, sont tous tendus ce soir. Le Tino a le sourire grinçant, la Satyne râle plus fort que d'habitude et les autres... et ben les autres, elle les connait pas en fait mais z'ont pas l'air commode non plus!

Dès que la première vague d'assaut arrive aux portes, la rousse se porte au devant de la mêlée. Elle a toujours fait comme ça la Fauve, quand elle sent que quelque chose ne tourne pas rond, elle part en tête façon de conjurer le sort! C'est qu'ils sont nombreux à tenter de vouloir passer le portillon les bougres, vague après vague, ça n'arrete pas. Longtemps qu'elle a plus de monture la belle, ils poussent tellement derrière qu'elle a du laisser filer la bête, trop de risque de se faire écraser.

Au corps à corps, la rousse et bien moins à l'aise qu'avant, elle pare à tout va mais n'attaque pas vraiment, son bras est perclus de douleur et les forces lui manquent bien vite. Elle essaie de faire porter le poids de son corps sur sa jambe valide , feinte, esquive mais bientôt, elle sue à grosse goutte malgré le froid et ses membres faiblissent.
Elle aperçoit l'hispanique qui est aux prises avec un solide gaillard qu'elle a déjà croisé la veille et braille en essayant de se faire entendre dans tout ce cafarnaum.


TINO , Tino,t'inquiète pas, je reviens !

Dans un accès de rage face au destin qui lui a flanqué un corps désormais estropié, elle se replie tant bien que mal vers les murailles à sa gauche, tente de trouver un endroit sur où elle pourra en quelques secondes se débarrasser de cette armure qui l'alourdit inutilement. Elle passe sous un escalier en évitant un trait et déplace une barrique pour cacher son corps. Là elle aura quelques secondes de répit, quelques précieuses secondes pour se libérer de son carcan. Quand elle ressort quelques instants plus tard de son trou, elle se sent plus légère la Fauve, déjà ses jambes semblent plus assurées, elle a encore quelques chances de survie. Derrière elle, un bruit étrange, elle a peine le temps d'esquiver le corps qui déboule des escaliers. Bon sang, celui là, il l'a pas loupé!

Soudain son cœur s'affole, cette silhouette...


Bordel SATYNEEEE !! Satyne, Satyne réponds moi !

Un soldat arrive sur sa droite alors qu'elle essaie d'atteindre la gamine, pas de réflexion ni de tergiversation, elle balance de façon peu orthodoxe son épée de gauche à droite et au gémissement de l'homme comprend qu'elle peut revenir às es affaires. La gamine est étendue sur le sol, ça a pas l'air bien joli mais à voir sa grimace, au moins elle respire.

Satyne, bon sang Satyne ouvre les yeux et dis moi si ça va! OUVRE maintenant!

Un frémissement de paupières, la rousse peste. La morveuse, l'est pas en sécurité ici, elle a besoin d'etre mise en lieu sur! Avisant le sous escalier qu'elle a utilisé il y a quelques minutes à peine, la rousse tire aux épaules la gamine sur quelques mètres. Elle repousse le fût à sa place, non sans avoir murmuré quelques mots auparavant, en appuyant sa main sur la joue de la blonde.

Quelques minutes plus tard, elle revient au champ de bataille. Les attaquants sont maintenant en surnombre, les portes vont tomber ça paraît inévitable et pourtant toujours autant d'ardeur dans les combats. Des heures durant, la rousse repousse et bataille jusqu'à ce son corps n'en puisse plus, jusqu'à ce que les forces viennent à lui manquer. A l'aube, les cornes fusent: le replis sur la ville est inévitable. Elle cherche Tino qu'elle a perdu de vue depuis une bonne heure déjà : ils sont bien loin des remparts et leurs ennemis font barrage désormais, il leur faut gagner la montagne. Elle avise un de ses compagnons, un grotteux de la dernière heure, et le retourne à l'épaule alors qu'il commence à courir vers les murailles.


Où tu vas mon gars? Tu cours à la mort si tu passes la muraille, faut s 'tirer vers les montagnes!Y'a qu'là qu'on a une chance! Et l'Tino?! Où il est l'Tino?!

Oh c'est vous! Vous savez pas? L'tino vient d'tomber, tout l'monde vous cherche!

Le coeur qui se serre, encore un et pas des moindres...

Il est tombé... L'Tino est tombé... Bon sang mais qu'est ce qu'on va faire?!

Ben c'est pour ça qu'on vous cherche m'dam', on voulait vous d'mander... C'est vous l'chef d'la grotteuse maint'nant!

5 janvier au soir.

Spectacle sordide que de voir ses frère d'arme se battre sans pouvoir rien faire pour les aider, spectacle sordide qu'une rousse aux commandes d'une armée dont elle ne sait que faire. Elle, une armée... cherchez l'erreur...

Les boyaux lui tordent le ventre tellement elle a peur la Fauve. Seule la fierté et l'orgueil d'être la dernière grotteuse à être encore debout l'empêche de prendre la poudre d'escampette. Elle, des responsabilités... mot qu'elle a fui durant tant d 'années, ce serait risible si la situation n'était pas si dramatique. Et puis il y a les mots, ceux murmurés à la gamine la veille...


Reste tranquille,fais pas de bruit! Je leur file une raclée et je reviens te chercher je te promets!
Zephirin
Annécy, 6 janvier 1459

Une fumée légère flottait entre les murs. Celle des petits braseros de fortune allumés un peu partout, à même les débris reposant au sol et qui servaient à réchauffer les dizaines d’éclopés qui tremblotaient dans l’attente d’une nuit...interminable. L’orange des flammes qui peinturait les murs et l’horizon avait quelque chose de reposant, si ce n’avait été des lamentations de quelques amputés gueulant aux charrettes en attendant que l’ont soigne leurs blessures. Derrière la lourde herse, les portes de la ville laissait maintenant voir à l’extérieur. Personne aux rangs n’était dupe, ce n’était qu’une question de jour. Sans d’important renfort, les Savoyards reprendraient ce pourquoi ils étaient venu nombreux. Se passant la main sous le nez avant de les remettent devant le feu, le colosse Comtois fronça un peu le nez.

Vous y croyez ?

Observant l’homme à ses cotés du coin de l’œil qui se frictionnait les épaules, il laissa échapper une courte réponse.

Il le faut.

Dediou…5 armées, vous avez eu un coup sur la tête !

Se remontant un peu la main à la tête, il frotta en vitesse la bosse à sa tête, sentant sur ses doigts le sang séché de la blessure. En effet, il s’était prit un sceau de bois sur la tête au pied des murailles, et un coup de lame à plat à l’épaule. Rien de bien important, mais…cela lui avait été suffisant pour perdre de vu l’Edelweiss et son capitaine Caméliane. Sa compagne de voyage s’en était elle, moins bien tirée mais avait pu regagner un endroit sécuritaire pour soigner ses blessures. Pour une première bataille et une première guerre, elle avait fait un apprentissage à la dur. Soudainement, cent gamines découvraient que les preux militaires en habit de fer et de cuir luisant n’étaient pas…immortels. Que plusieurs n’y retourneraient plus jamais à la cour des belles et que d’autres encore avait maintenant des tronches de gueux boitillant en cherchant de l’aide pour calmer leur souffrance. Sortant de ses pensées, il souffla.

Ouais. Faut y croire compagnon. Préparez-vous. Aux lueurs du jour, il faudra manier la lame comme d’aucun avant vous. Voilà comment s’écrira l’histoire. La mienne, comme la vôtre. Bonne chance.

Se frottant les mains en vitesse au dessus du feu comme pour garder un peu de chaleur pour la route, le sénéchal remonta son bouclier et s’y enfonça l’avant bras, serrant les doigts à poignée de cuir. Touchant le pommeau de sa Claymore à son dos, il posa vite l’autre main à sa spathe avant de se mettre en marche.

Désolant spectacle que celui de devoir contourner les cadavres qui lentement se durcissaient au froid en voyant s’échapper une légère fumée, pendant que plus loin, les brancardiers tentaient de transporter les corps sans que les pillards du coin ne les renverses en tentant de leur prendre tout ce qui pouvait avoir une certaine valeur.

Il était bien encore des combattants? Il en était bien. Il fallait. Relevant la tête au chemin de ronde, Zéphirin observa une sentinelle faire des signes à l’intérieur, près de la poterne. Plissant les yeux, il bifurqua en direction des signaux en repensant aux compagnons Comtois qui s’étaient fait lourdement arrêter devant la ville. Pas de nouvelle autre que les rumeurs en provenance des bois. Chaque fois qu’il avait été temps de défendre, ils s’étaient entêté à ne pas bouger et maintenant qu’ils auraient dû rester tranquille loin de cette histoire, les voila qu’ils s’étaient présenté contre bien plus fort. Le parlement Comtois était..enfin..il n’était plus celui des Séquanes d’autrefois.

Passant par-dessus quelques tas de pierres effondrés, il remarqua l’écu de la Grotteusse au poitrail d’un soldat sans tête. Serrant les dents en s’arrêtant, il pensa un moment à cet officier lui rapportant que Servane était maintenant à la commande d’une armée en déroute qui avait subit de lourde perte. La rousse était en vie, c’était au moins ça.

Reprenant sa marche, il scruta la place à la recherche de ce qui devait être une armée, une compagnie, une section, une lance..un groupe...ou encore…quelques combattant encore valide et disponible à défendre ce qui restait d’Annécy. L’artilleur s’arrêta soudainement en laissant retomber un peu les épaules. Bon sang…la guigne, le poissonnier...relevant les yeux, il regarda flotter les lambeaux de l’oriflamme : la Républicaine Genevoise. Relevant un peu le menton, il redressa le dos et s’élança au pas de course en direction de ce qui restait des défenseurs de la ville. Ralentissant en souriant nerveusement, il observa la vicomtesse Dampierre avant de faire quelques pas ouvrant les bras pour l’étreindre fortement en grommelant la voix tremblante.

Je savais bien que le diable ne voudrait pas de vous. Heureux de voir gouverneure. Oui, tellement heureux.

Relevant un peu la tête en l’observant, le visage sale et les cheveux en bataille, il lui attrapa la joue soulevant un sourcil.

Je vous cherchais partout ! Je n’ai plus de lien pour…enfin...vous en avez certainement un des miens hein ?

Hochant la tête aux Helvêtes restant, il bomba légèrement le torse souriant en coin.

Alors compagnons! Vous êtes prêt pour la bataille ? Vous n’allez pas laisser quelques armées vous saper le morale ?

Se tordant un peu le cou pour se délier les muscles, il regarda Lothilde :

Il en faut bien pour faire le sale boulot hein ? Aussi bien y aller avant le petit déjeuner. J'aime pas quand j'ai faim.
_________________
[img]http://img706.imageshack.us/img706/4079/zephirinblaireau.mp4[/img]
Zephirin
Annécy, 6 janvier 1459

Une fumée légère flottait entre les murs. Celle des petits braseros de fortune allumés un peu partout, à même les débris reposant au sol et qui servaient à réchauffer les dizaines d’éclopés qui tremblotaient dans l’attente d’une nuit...interminable. L’orange des flammes qui peinturait les murs et l’horizon avait quelque chose de reposant, si ce n’avait été des lamentations de quelques amputés gueulant aux charrettes en attendant que l’ont soigne leurs blessures. Derrière la lourde herse, les portes de la ville laissait maintenant voir à l’extérieur. Personne aux rangs n’était dupe, ce n’était qu’une question de jour. Sans d’important renfort, les Savoyards reprendraient ce pourquoi ils étaient venu nombreux. Se passant la main sous le nez avant de les remettent devant le feu, le colosse Comtois fronça un peu le nez.

Vous y croyez ?

Observant l’homme à ses cotés du coin de l’œil qui se frictionnait les épaules, il laissa échapper une courte réponse.

Il le faut.

Dediou…5 armées, vous avez eu un coup sur la tête !

Se remontant un peu la main à la tête, il frotta en vitesse la bosse à sa tête, sentant sur ses doigts le sang séché de la blessure. En effet, il s’était prit un sceau de bois sur la tête au pied des murailles, et un coup de lame à plat à l’épaule. Rien de bien important, mais…cela lui avait été suffisant pour perdre de vu l’Edelweiss et son capitaine Caméliane. Sa compagne de voyage s’en était elle, moins bien tirée mais avait pu regagner un endroit sécuritaire pour soigner ses blessures. Pour une première bataille et une première guerre, elle avait fait un apprentissage à la dur. Soudainement, cent gamines découvraient que les preux militaires en habit de fer et de cuir luisant n’étaient pas…immortels. Que plusieurs n’y retourneraient plus jamais à la cour des belles et que d’autres encore avait maintenant des tronches de gueux boitillant en cherchant de l’aide pour calmer leur souffrance. Sortant de ses pensées, il souffla.

Ouais. Faut y croire compagnon. Préparez-vous. Aux lueurs du jour, il faudra manier la lame comme d’aucun avant vous. Voilà comment s’écrira l’histoire. La mienne, comme la vôtre. Bonne chance.

Se frottant les mains en vitesse au dessus du feu comme pour garder un peu de chaleur pour la route, le sénéchal remonta son bouclier et s’y enfonça l’avant bras, serrant les doigts à poignée de cuir. Touchant le pommeau de sa Claymore à son dos, il posa vite l’autre main à sa spathe avant de se mettre en marche.

Désolant spectacle que celui de devoir contourner les cadavres qui lentement se durcissaient au froid en voyant s’échapper une légère fumée, pendant que plus loin, les brancardiers tentaient de transporter les corps sans que les pillards du coin ne les renverses en tentant de leur prendre tout ce qui pouvait avoir une certaine valeur.

Il était bien encore des combattants? Il en était bien. Il fallait. Relevant la tête au chemin de ronde, Zéphirin observa une sentinelle faire des signes à l’intérieur, près de la poterne. Plissant les yeux, il bifurqua en direction des signaux en repensant aux compagnons Comtois qui s’étaient fait lourdement arrêter devant la ville. Pas de nouvelle autre que les rumeurs en provenance des bois. Chaque fois qu’il avait été temps de défendre, ils s’étaient entêté à ne pas bouger et maintenant qu’ils auraient dû rester tranquille loin de cette histoire, les voila qu’ils s’étaient présenté contre bien plus fort. Le parlement Comtois était..enfin..il n’était plus celui des Séquanes d’autrefois.

Passant par-dessus quelques tas de pierres effondrés, il remarqua l’écu de la Grotteusse au poitrail d’un soldat sans tête. Serrant les dents en s’arrêtant, il pensa un moment à cet officier lui rapportant que Servane était maintenant à la commande d’une armée en déroute qui avait subit de lourde perte. La rousse était en vie, c’était au moins ça.

Reprenant sa marche, il scruta la place à la recherche de ce qui devait être une armée, une compagnie, une section, une lance..un groupe...ou encore…quelques combattant encore valide et disponible à défendre ce qui restait d’Annécy. L’artilleur s’arrêta soudainement en laissant retomber un peu les épaules. Bon sang…la guigne, le poissonnier...relevant les yeux, il regarda flotter les lambeaux de l’oriflamme : la Républicaine Genevoise. Relevant un peu le menton, il redressa le dos et s’élança au pas de course en direction de ce qui restait des défenseurs de la ville. Ralentissant en souriant nerveusement, il observa la vicomtesse Dampierre avant de faire quelques pas ouvrant les bras pour l’étreindre fortement en grommelant la voix tremblante.

Je savais bien que le diable ne voudrait pas de vous. Heureux de voir gouverneure. Oui, tellement heureux.

Relevant un peu la tête en l’observant, le visage sale et les cheveux en bataille, il lui attrapa la joue soulevant un sourcil.

Je vous cherchais partout ! Je n’ai plus de lien pour…enfin...vous en avez certainement un des miens hein ?

Hochant la tête aux Helvêtes restant, il bomba légèrement le torse souriant en coin.

Alors compagnons! Vous êtes prêt pour la bataille ? Vous n’allez pas laisser quelques armées vous saper le morale ?

Se tordant un peu le cou pour se délier les muscles, il regarda Lothilde :

Il en faut bien pour faire le sale boulot hein ? Aussi bien y aller avant le petit déjeuner. J'aime pas quand j'ai faim.
Jaja.la.rousse.
Le 5 janvier au petit matin...

C'était la première fois depuis plusieurs jours que la rousse remettait les pieds sur la champ de bataille. Le jour était levé depuis une heure ou deux et déjà on pouvait voir nombre Helvètes et Savoyards de part et d'autre, cherchant à rassembler les blessés. C'était un vrai carnage, des corps sans vie étaient entassés les uns sur les autres, transpercés de piques, flèches ou épées. La terre avait prit une teinte boueuse et sanglante et l'on pouvait entendre des cris et gémissement poussés par des restes d'humains que l'on transportait à l'abris. Parcourant la vaste étendue du regard, il ne restait plus grand chose des armées Genévoises repoussées au loin et désormais exsangues, seuls les étendards de la Savoie et leurs alliés flottaient encore au vent, semblant narguer ce qui restait de combattants valides épuisés mais encore prêts à en découdre...
Jaja marchait là au milieu de cette hécatombe, ses pas la portant sans qu'elle semble les contrôler, titubant et trébuchant sur les cadavres éparpillés. Elle scrutait les corps, les visages pour essayer de trouver une tête connue, tenant son côté gauche qui la faisait toujours souffrir et revivant encore et toujours cette nuit où elle était tombée... Cela faisait six jours maintenant, elle était sortie d'affaire bien que toujours très faible mais le plus dur était maintenant derrière elle. Durant plusieurs jours elle avait lutté contre la fièvre, tour à tour délirante puis tombant dans l'inconscience, les soins du médicastre avaient finalement eu raison et elle s'en était tirée. Il lui resterai une cicatrice et le souvenir de cette nuit de combats la hanterai jusqu'à la fin de ses jours. C'était peut-être pour cela qu'elle était revenue ce matin-là et aussi pour aider et sauver ceux qui pouvaient encore l'être...
Continuant à déambuler au milieu de ce charnier, dérangeant au passage des corbeaux venus au festin, son regard fut attiré par une masse allongée sur le sol dont le sommet était couvert de boucles blondes. Se précipitant vers le corps inerte, elle le retourna face à elle et reconnu Mariposa. Son visage était livide, ses lèvres bleuies et serrées laissant deviner un étrange sourire, elle semblait blessée à plusieurs endroits. Se penchant au-dessus d'elle, la rousse lui tapota doucement la joue.


"Mariposa, c'est moi c'est Jaja, tu m'entends?"

Aucune réponse ne sortit des lèvres de la jeune femme, pas un battement de cil, rien. Elle insista:

"Ma pauvre fille, que t'ont-ils fait!! Il faut que tu sois forte, je vais te sortir de là, il faut te battre, il faut lutter!! Penses à tes compagnons, tes compatriotes, tu ne peux pas partir comme ça..."

Jaja se sentait désemparée, elle avait rencontré la jeune femme il y avait plusieurs mois et l'avait dessuite appréciée, même si elles n'étaient pas de grandes amies, elle aimait son enthousiasme et son caractère joyeux. Scrutant désespérément son visage, il lui sembla à un moment qu'un souffle imperceptible venait de franchir ses lèvres.

"Miracle!! Tu es en vie!! Tu vas t'en sortir, le Très-Haut va y veiller et moi aussi!!"

Oubliant instantanément sa peine, elle leva la tête et reconnu le jeune garçon à qui elle avait demandé de porter un message il y a quelques temps et l'apostropha de nouveau:

"Toi là-bas, viens vite m'aider au lieu de dépouiller tous ces cadavres!! Vu leur état, ils vont pas s'envoler, tu pourras toujours venir te servir plus tard! Il faut la transporter jusqu'à l'église pour la mettre à l'abris et la soigner, toute seule je n'y arriverai pas..."

Empoignant la blonde helvète sous les épaules, elle essayait de la tirer mais son corps alourdis par sa perte de connaissance rajouté au poids de son équipement ne bougeait pas d'un pouce. Le garçon la voyant peiner vint lui prêter main forte. Il leur fallut de nombreuses enjambées avant d'atteindre l'église et son couvent qui avaient été réquisitionnés pour l'occasion, ils durent s'y reprendre à plusieurs fois, la posant à terre et la portant de nouveau. La rousse grimaçait, sa blessure la rappelait sans cesse à l'ordre mais pas une plainte ne sortait de sa bouche. Le bandage fortement serré autours de sa taille la maintenait et rendait la douleur moins pénible; le jeune garçon l'aidait de son mieux même s'il n'était pas très gaillard.
Arrivés dans la vaste salle, il fallait encore enjamber les blessés et les corps agonisants pour trouver une paillasse où la déposer. L'édifice qui d'habitude était remplis des chants et des prières, résonnait ce jour-là des plaintes des mourants. Par moment, on entendait une scie faire son horrible travail quand les cris de celui qu'on amputait s'éteignaient tant la douleur était forte. Le sol n'avait plus rien d'immaculé, partout ce n'était que des corps moribonds, des linges et des rigoles de sang; l'air empestait de cette odeur de chair brûlée dues aux cautérisations des plaies par les médicastres. La jeune fille devait lutter pour ne pas laisser ses sens submergés par tant d'horreur. Contre un mur de la grande salle, elle trouva un grabat qu'un mort venait de libérer. Déposant sa cape sur le mince lit de paille, elle étendit l'helvète dessus. Les médecins et les nonnes du couvent étaient débordées mais elle en trouva quand même un à qui elle demanda de venir dés qu'il aurait un moment; le jeune garçon lui avait faussé compagnie, elle se débrouilla donc comme elle pu et partit chercher de l'eau. Malgré le froid à l'extérieur, l'atmosphère de l'église était surchauffée et des couleurs revenaient lentement sur les joues pâles de Mariposa. Doucement, comme elle l'aurait fait avec un enfant, elle essuya le visage de la blonde helvète pour y enlever le sang et la boue séchée. Humectant ses lèvres avec le linge humide, il lui sembla la voir tressaillir et battre faiblement des paupières.
Elle lui dit d'un ton calme et rassurant:


"Tu es en sécurité maintenant, repose-toi..."

Elle prit alors le temps de regarder les blessures: elle en avait une au bras qui semblait assez légère, un foulard avait été judicieusement noué afin d'éviter qu'elle eusse perdu trop de sang. En revanche, celle qu'elle avait au ventre était bien plus qu'une simple entaille et ne laissait rien présager de bon... Le médicastre arriva sur ses entrefaites, Jaja se recula pour le laisser faire, s'assit non loin et se mit à prier, demandant au Très-Haut d'épargner la vie de ceux qui luttaient encore...
_________________
Apeliote
[Le 7 décembre avant l'aube ]

Citation:
07-01-2011 04:05 : Votre bouclier a été détruit.
07-01-2011 04:05 : Votre arme a été détruite.
07-01-2011 04:05 : Spoky33700 vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
07-01-2011 04:05 : Iklil. vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
07-01-2011 04:05 : Atchepttas vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
07-01-2011 04:05 : Jefflebarde vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
07-01-2011 04:05 : Spoky33700 vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
07-01-2011 04:05 : Vous avez été attaqué par l'armée "Temperate sed fortiter" dirigée par Sagaben et l'armée "Les aigles de Savoie" dirigée par Valzan.


Ce n'est qu'à vue des murailles d'Annecy encerclées, qu'il faillit, le visage ruisselant de sang, pour tomber à genoux à bout de force. Il restait peu à parcourir pour être à l'abri, mais il était trop faible d'être resté sans manger pendant deux jours, d'avoir parcouru tant de chemin depuis Chambéry. A chaque pas, la pointe de la flèche restée fichée dans sa hanche le faisait souffrir et sous son crane fracturé une presse semblait lui écraser ce qu'il lui restait de raison (pas grand chose en fait).

Avant de sombrer inconscient, face contre neige. Alors que la vie le fuyait, ces derniers mots, gravés d'un regard, lui revinrent en mémoire :
"Même s'il a peu d'importance pour vous, il sait que pour moi vous l'êtes : Que Déos vous garde."

Réflexion qui lui arracha ce songe : "S'il pouvait ne pas trop me garder avec lui, justement…j'avais d'autres idées en tête..."

_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)