Aimbaud
[Et des femmes aussi.]
Le Josselinière sortait d'une grange à pressoir, entouré d'une troupe de secrétaires et de paysans agitant de petites bannières "BAFFE".
Excellent picrate, messire...?
_CULSEC !
Ouiii cul-sec ! Oula la, je vais finir ma campagne à quatre pattes moi... *hips*
_Non Culsec c'est mon nom, mon seigneur !
BRAVE HOMME ! Messire Culsec, je vous donne ma parole de favoriser les produits du terroir si vous votez BAFFE.
_J'voterons !
Et une tape amicale sur l'épaule du gars qui s'empressa de serrer la main au nobliau et de taper la pause devant les enlumineurs qui les suivaient au pas de course, en prenant des croquis à la peinture à l'huile, en répétant :
Un petit sourire messire Aimbaud ! Tendez le produit du terroir messire Aimbaud ! Une enluminure en compagnie de ce groupe de gueux messire Aimbaud ! Parfait, très d'époque !
En sortant du pressoir, Aimbaud claqua des doigts et se trempa les mains dans un baquet d'eau tiède qu'on s'empressa de lui tendre. L'hygiène laissait vraiment à désirer dans ce genre de bouseries... Mu d'une nouvelle idée, il réclama la parole en levant une paume blanche vers l'assemblée qui pépiait autour de lui et obtint le silence :
Je proclame que des maisons de bains seront ouvertes dans chaque grande ville de Bourgogne si je suis élu ! La Bourgogne ne sentira pas le dessous-de-bras avec BAFFE !
Ovation générale. La troupe continue de se déplacer et l'on arrive devant un champ où une femme courbée cercle son champ de légumes à l'aide d'une binette.
Oh mais qu'est-ce que c'est que vous faites-là, bonne dame ?
_J'bine, mon seigneur.
Vous bi.. vous binez ! Ah ah. C'est typique ça, vive le binage ! Vous n'avez pas peur que les rats des champs dévorent vos légumes ?
_Ah oui-da, par ma foi, si. Saleté d'bestiolures les rats.
Si je suis élu, je ferai dératiser tout le duché par mes soldats. Votez BAFFE. Qu'on décore cette brave femme d'une bannière BAFFE !
_Oh ah oh d'accord merci, mon seigneur ! Merci !
La population politique déblaya le plancher aussi vite qu'elle était arrivée, s'élançant vers la place de la ville à grand renfort de trompettes et de serrements de mains à tous les badauds qui passaient. La petite bassine d'eau dédiée au rincement des doigts changea vite de couleur... Arrivé sur la place, Aimbaud se fit enluminurer aux côtés d'un cul-de-jatte et d'une tisserande de sous-vêtements, puis il leva l'index :
Afin de rassasier le bon peuple de Bourgogne et de promouvoir le parti BAFFE, j'ai l'immense joie d'ordonner une distribution gratuite de pains aux pauvres gens, aujourd'hui sur le parvis de cette église ravissante ! Votez BAFFE, et le pain ne vous manquera jamais ! Lancez les pains !
Trois serviteurs s'emparèrent d'énormes paniers en osiers et se mirent à catapulter des miches en l'air, au beau milieu de la foule en délire. Quelques sacs de cotillons en parchemins colorés éclatèrent derrière la silhouette fringante d'Aimbaud, dont le sourire était très enluminurique. Il s'assit sur une chaise à porteurs qu'on venait d'apporter, et observa la joyeuse mêlée que la distribution provoquait. Puis il glissa un mot à son secrétaire :
Le baron de Digoine doit être en train d'achever son parcours de campagne de l'autre côté de la ville. Il ne devrait plus tarder.
Le secrétaire hocha la tête et sonna un coup de trompette à l'attention du peuple, avant d'énoncer :
_Gens de Bourgogne. Votez BAFFE ! Avez-vous des questions ?
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Le Josselinière sortait d'une grange à pressoir, entouré d'une troupe de secrétaires et de paysans agitant de petites bannières "BAFFE".
Excellent picrate, messire...?
_CULSEC !
Ouiii cul-sec ! Oula la, je vais finir ma campagne à quatre pattes moi... *hips*
_Non Culsec c'est mon nom, mon seigneur !
BRAVE HOMME ! Messire Culsec, je vous donne ma parole de favoriser les produits du terroir si vous votez BAFFE.
_J'voterons !
Et une tape amicale sur l'épaule du gars qui s'empressa de serrer la main au nobliau et de taper la pause devant les enlumineurs qui les suivaient au pas de course, en prenant des croquis à la peinture à l'huile, en répétant :
Un petit sourire messire Aimbaud ! Tendez le produit du terroir messire Aimbaud ! Une enluminure en compagnie de ce groupe de gueux messire Aimbaud ! Parfait, très d'époque !
En sortant du pressoir, Aimbaud claqua des doigts et se trempa les mains dans un baquet d'eau tiède qu'on s'empressa de lui tendre. L'hygiène laissait vraiment à désirer dans ce genre de bouseries... Mu d'une nouvelle idée, il réclama la parole en levant une paume blanche vers l'assemblée qui pépiait autour de lui et obtint le silence :
Je proclame que des maisons de bains seront ouvertes dans chaque grande ville de Bourgogne si je suis élu ! La Bourgogne ne sentira pas le dessous-de-bras avec BAFFE !
Ovation générale. La troupe continue de se déplacer et l'on arrive devant un champ où une femme courbée cercle son champ de légumes à l'aide d'une binette.
Oh mais qu'est-ce que c'est que vous faites-là, bonne dame ?
_J'bine, mon seigneur.
Vous bi.. vous binez ! Ah ah. C'est typique ça, vive le binage ! Vous n'avez pas peur que les rats des champs dévorent vos légumes ?
_Ah oui-da, par ma foi, si. Saleté d'bestiolures les rats.
Si je suis élu, je ferai dératiser tout le duché par mes soldats. Votez BAFFE. Qu'on décore cette brave femme d'une bannière BAFFE !
_Oh ah oh d'accord merci, mon seigneur ! Merci !
La population politique déblaya le plancher aussi vite qu'elle était arrivée, s'élançant vers la place de la ville à grand renfort de trompettes et de serrements de mains à tous les badauds qui passaient. La petite bassine d'eau dédiée au rincement des doigts changea vite de couleur... Arrivé sur la place, Aimbaud se fit enluminurer aux côtés d'un cul-de-jatte et d'une tisserande de sous-vêtements, puis il leva l'index :
Afin de rassasier le bon peuple de Bourgogne et de promouvoir le parti BAFFE, j'ai l'immense joie d'ordonner une distribution gratuite de pains aux pauvres gens, aujourd'hui sur le parvis de cette église ravissante ! Votez BAFFE, et le pain ne vous manquera jamais ! Lancez les pains !
Trois serviteurs s'emparèrent d'énormes paniers en osiers et se mirent à catapulter des miches en l'air, au beau milieu de la foule en délire. Quelques sacs de cotillons en parchemins colorés éclatèrent derrière la silhouette fringante d'Aimbaud, dont le sourire était très enluminurique. Il s'assit sur une chaise à porteurs qu'on venait d'apporter, et observa la joyeuse mêlée que la distribution provoquait. Puis il glissa un mot à son secrétaire :
Le baron de Digoine doit être en train d'achever son parcours de campagne de l'autre côté de la ville. Il ne devrait plus tarder.
Le secrétaire hocha la tête et sonna un coup de trompette à l'attention du peuple, avant d'énoncer :
_Gens de Bourgogne. Votez BAFFE ! Avez-vous des questions ?
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