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[RP] Parce qu'il faut rendre hommage....

Castelreng
    Narbonne ... 25 décembre au matin....


Qui aurait pu penser qu'en ce jour de Noël qui se veut heureux et emplit de rire, une nouvelle allait faire de cette journée la plus triste et la plus poignante de l'année 1458 pour beaucoup de Narbonnais.

Castelreng était chez lui à profiter de sa famille. Confortablement installé dans un fauteuil faisant face à la cheminée d’où brûlaient de belles bûches, un livre en main, il était concentré par la lecture du mécanisme de collecte de l'impôt. Les études avaient du bon trouvait-il, lui permettant de temps à autre de rester chez lui à s’instruire près du feu.
C’est tout juste s’il entendit frapper à la porte lorsque Merer arriva. C’est tout juste si il eut le temps de fermer son livre, de saluer son capitaine lorsque ce dernier , bafouilla…


SéLOLO.... SéLOLO......C'est Lolo....SELOLA!!!

Un sourcil interrogatif, Castelreng se demandait ce que Sélola avait encore bien put faire, d’autant qu’elle se trouvait loin, en route pour la Bretagne, aux dernières nouvelles qu’il en avait eut.

Quoi Sélola… Merer ? Parle donc !!!

Son bateau à coulé au large des côtes Languedocienne........ Pas sur qu'il y est des survivants .....

Castelreng pâlit , ne parvenant pas à assimiler ce que Merer était à lui annoncer. Ce n’était tout simplement pas possible ! Sélo était en route pour la Bretagne par la route pas par la mer ! Il ne pouvait en être autrement !!

Ils étaient trois ...... Piraté.....!!!!

Il ne chercha pas à comprendre lorsque Merer lui dit que le corps de Sélola et de son fils se trouvaient à Carcassonne alors que celui de Steph avait été retrouvé sur une plage à Narbonne.


On part demain… On ne peut les laisser là bas, leur place est ici à Narbonne et pas ailleurs…


Ne trouva t-il qu’à répondre.

Quelque temps plus tard, rassemblant les effets dont il aurait besoin pour se rendre à Carcassonne, il ne pouvait s’empêcher de se demander si cela serait arrivé si ils ne s’étaient pas fachés Sélo et lui. Peut-être ne serait-elle jamais partie, peut-être son époux n’aurait-il pas eut de problème avec les autorités languedociennes, peut-être était-ce alors sa faute si aujourd’hui Sélo….

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Merer
La nouvelle avait fait grand bruit dans la cité Narbonnaise…et grand bruit n’était qu’une goûte d’eau tant le désarrois avait épris quelques uns des villageois et ceux qui affectionnaient particulièrement les personnes tant chéries, prirent la direction de Carcassonne pour s’affranchir d’une mission hautement sentimentale.

En effet, la nature avait charrié trois dépouilles, celles de Sélola, enceinte jusqu'au coup, son tendre époux et leur enfant en bas age, noyés dans un naufrage au large des côtes languedocienne. Stéphys, fût découvert sur la plage de Narbonne et ramené dans le village ou le vieux loup avait entre aperçu son visage sous un drap qui le recouvrait en revenant du marché, ce qui lui mis la puce à l’oreille.
Sélola et leur enfant, eux, remontèrent une petite rivière aux alentours de Carcassonne ou leurs corps furent repêchés, flottant entre deux eaux saumâtres.
Bien connu dans le sud, la nouvelle se propageât rapidement et des ragots circulèrent, plus ou moins farfelus, mais tous allaient plus ou moins dans le même sens.

Un naufrage dans une mer calme un vingt cinq décembre…

Le Capitaine envoya quelques pigeons afin de connaître les raisons de cette étrange noyade, si noyade il y avait bien eut lieu. Peut-être avait-on trouver un journal de bord retraçant les dernières heures de leur expédition, sût été plus réconfortant avant de venir informer le Seigneur de Cordas, qui à coup sûr, en serait terriblement affecté.
La confirmation d’un combat naval fût bien évoquée, l’on retrouva effectivement des morceaux de l’épave, ainsi que divers objets appartenant au Monaco et le blondinet n’eut d’autres choix que d’alerter au plus vite le ténébreux.

Après une longue discussion, il fût décider de rassembler quelques vivres avant de prendre la direction de Carcassonne pour ramener les corps et les réunir dans leur dernière demeure à Narbonne. Castelreng et Merer sur leur monture, Attala comme chauffeur mortuaire, la balade ne serait pas d’une grande gaîté….

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Attala
Agité le retour en terre languedocienne de la Grenouille et de son blond!
Un mariage, une cérémonie funéraire, l'époux qui tombe malade remis aux bons soins des moines, et à présent ces morts... Une famille entière décimée...
Quand elle a su, la brunette n'a guère hésité.
Malgré son ventre énorme du à une grossesse plus qu'avancée et s'en en avoir prévenu son époux, elle a décidé d'accompagner Merer et son maître.

Pas gai le voyage jusqu'à Carcassonne...
Et, pour une fois, Attala n'a pas dit plus de deux phrases.
Entre l'air lugubre du seigneur et le Merer tout occupé à conduire la petite troupe.
Sans compter qu'elle a du se débrouiller avec son embonpoint pour mener la charrette sur le chemin rocailleux...
A défaut de causerie pour détendre l'atmosphère, la narbonnaise a laissé ses pensées vagabonder.


Dame Selola... arf... c'est ben triste... son homme et son fillot itou...
J'me souviens comme elle estait heureuse de voir son premier navire enfin prest... l'avait d'la conversation cette Dame!
Paraist que c'est des pirates qu'on fait ça!
Par le Très-Haut! On est en sécurité nulle part! Des brigands sur les routes et à présent des pirates sur les mers!
C'est pitié...
Pis elle était grosse la Dame... comme moy!
Ca va faire quatre asmes qu'iront direct au Paradis Solaire! Y z'auront au moins gagné ça... les pauv'es...

Plutôt silencieux donc le voyage, et le séjour à Carcassonne promettait d'être du même acabit.

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Répétons tous en choeur: "Je joue, tu joues, nous jouons, vous jouez, ils jouent!"
Castelreng
Le trajet jusqu'en Carcassonne se fit dans un silence plus que pesant. Personne n'essayant pour autant de le lever et Castelreng en aurait bien été le dernier. Tout le long du chemin, il n'avait cessé de se demander ce qu'il se serait passé si il n'avait eut la rancune aussi tenace. Si, pour une fois, il avait sut pardonner les paroles que Sélo lui avait lancé.
Plus il était à ruminer ce qu'il aurait put être, plus il était persuader qu'il ne serait pas ce jour à se rendre à Carcassonne pour rapatrier le corps de son amie et de son jeune garçon.

La culpabilité est une chose qui ronge lentement ne laissant derrière elle que douleur et souffrance. Un poison violent se propageant doucement dans chaque fibre de l'être humain le mettant au supplice. Une vague destructrice balayant tout sur son passage pour ne laisser que désolation.

Castelreng, accompagné de ses pensées troublantes, ne s'était pas même rendu compte que la jeune femme qui les accompagnait lui et Merer, tirant la charrette qui, au retour, emporterait les corps de Sélo et son fils en leur dernière demeure, était enceinte jusqu'aux yeux. Il aurait été dans un état d'esprit serein qu'il en aurait sérieusement réprimander son capitaine pour n'avoir trouvé que cette pauvre femme proche de l'enfantement. Hors, il ne lui avait pas même adressé un regard..

Lorsqu'enfin ils parvinrent dans la cité, le seigneur de Cordas s'en alla en quête de la mairesse, son amie Fred. Sans doute était-elle la mieux à même pour le renseigner sur l'endroit où avait été déposé les corps.
Pas un mot ne franchit ses lèvres, il laissa là son capitaine et la grenouille épuisée d'avoir tiré si longuement la charrette.


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Merer
Au petit matin, la brume, à couper au couteau, était tombée sur les trois voyageurs de l’ombre, laissant entrapercevoir qu’une masse épaisse pour cité…
Le froid et l’humidité rendirent le chemin un peu plus boueux et collant qu’il ne l’était déjà par la neige fondue, tombée les jours précédents. La charrette branque ballante, glissait dans les moindres ornières, chahutant par la même, la pauvre femme enceinte qui se démenait pour guider correctement l’attelage. Les chevaux, eux, hennissaient sans cesse, comme si la grande faucheuse rodait dans les fourrés et il fallait aux cavaliers toute leur dextérité pour les empêcher de se cabrer et les faire avancer sereinement.

Devant les remparts, Merer se laissa glisser de sa monture et frappa la grande porte de Narbonne qui fermait la ville, afin que les gardes puissent leur ouvrirent. L’oriflamme de Cordas, flottant en berne, permis au groupe de se faire accueillir sans trop de questions.
La ville encore endormie, le blondinet se laissa devancer par le convoi pour fermer la marche et se présenter au poste de garde afin de faire le nécessaire d’usage pour la douane et de s’informer de l’endroit précis ou « l’attendait » son amie.

Le Seigneur, sans un mot, s’éloigna de son côté.

D’épaisses fumées se dégageaient des masures ainsi que des différents ateliers dans lesquels les artisans commençaient doucement à se mettre au travail.
Il fallu au Capitaine un peu de temps pour se retrouver dans ce dédale de ruelles escarpées et faire crapahuter le charroi jusqu’à une petite place du village, au pied du couvent dans lequel devait reposer provisoirement les deux corps. C’est aussi sans compter que le chariot dût faire plusieurs manœuvres pour se tirer à plusieurs reprises d’un mauvais pas, coincé dans une impasse, puis bloqué par des étales. Quelques corbeaux croassaient dans leurs nichoirs de fortunes, réveillés par les claquements des sabots sur les pavés, le jour peinait à se lever rendant lugubre la progression.
Son cœur se serra soudain.

Le pensionnat, proche de l’église, se dévoila aux yeux des deux Narbonnais quand ils débouchèrent sur la place, deux torches enflammées illuminaient l’entrée principale de la battisse ou Attala stoppa le chariot. Merer, se détourna vers Castelreng qui les attendaient depuis quelques instants, se demandant si ce dernier ne préfèrerait pas se présenter seul aux nones pour pouvoir enlever les corps. Sa mine déconfite le fît grimacer et il glissa ses mains entre deux fermoirs de son gambison pour se les réchauffer momentanément. La pauvre Grenouille grelottait tout autant et il lui lança un petit rictus du bout des commissures comme pour lui demander de tenir encore, le temps à tous de rebrousser chemin jusqu’à leur ville de départ.

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Attala
Les bras tétanisés d'avoir tant tiré sur les rènes, grelottante de transpiration et de froid mêlés, Attala ébauche une grimace à l'intention de Merer.
Elle s'en est sortie! Dieu seul sait comment, mais elle s'en est sortie pour mener le véhicule à pont port... avec l'aide du capitaine.
A présent, la narbonnaise n'aspire plus qu'à une chose:
trouver une taverne où se réchauffer de quelques bières et d'un bon feu!
Et puis, accessoirement, trouver un lit pour s'y affaler de tout son poids...
Mais pour l'heure il s'agit de prendre réception de ce qu'ils sont venus chercher.
Et à contempler la silhouette sombre du seigneur qu'elle n'a osé regarder que par en-dessous jusque là


Tout plongé qu'il estait dans ses ruminations...

La brunette s'interroge sur les raisons qui l'ont fait accomplir cette triste tâche.
Seulement, le vent froid et humide qui s'engouffre dans les ruelles carcassonnaise n'a rien de propice aux réfléxions et quand les frissons menacent de l'emporter toute entière, elle attire discrètement l'attention de Merer.


Pssst... gla-gla-gla..Merer... j'vas vous- vous-vous laisser un moment... z'a-z'a-z'avez point besoin de moy pour transbahuter les... cerceuils... gla-gla-gla pis je n'vous serai guère utile... si tu pouvais m'aider à descendre... j'suis p'us en estat d'sauter! Brrr...J'a vu une taverne du nom de "Bouge municipal" en passant... j'vous attends là-là-là-là-bas quand vous s'rez... prests.

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Répétons tous en choeur: "Je joue, tu joues, nous jouons, vous jouez, ils jouent!"
Castelreng
Trouver la mairesse et s'entretenir avec elle pour savoir où avait été déposé Sélola et son fils ne lui prirent que peu de temps. L'heure n'était certes pas à perdre son temps autour d'un verre pour parler de la pluie et du beau temps!

Il avait donc ensuite guidé sa monture dans les rues étroites de la ville, le regard fixé droit devant, la mine toujours aussi sombre, il n'avait rien vu de ce qui l'entourait. Les commerçants qui ouvraient leurs échoppes, les commères se rendant d'un pas alerte sur le marché, les enfants en guenilles jouant avec les restes de neige.
Il ne vit rien.
Le clocher de l'église était en vue.
Seuls Sélo et son fils comptaient.

Non loin de l'église, le petit couvent de la ville dont l'entrée était éclairée par deux torches montrait ses portes grandes ouvertes. Les mendiants, habitués a venir chercher là quelques subsistances, se massaient les uns contre les autres, comme voulant se tenir chaud, attendant avec patience leur tour pour pouvoir avaler le gobelet de soupe chaude qu'une nonnes donnerait. Castelreng qui venait de confier sa monture à l'un de ses misérables contre une pièce, n'eut pas à attendre bien longtemps avant de voir arriver Merer et la jeune femme qui menait la charrette.
Il s'avança à leur rencontre, la mine toujours aussi sombre alors que la "grenouille" était à souffler quelques mots d'une voix basse à Merer. Cordas ne put que la regarder avec un peu plus d'attention. La pauvre femme était transie par le froid. Ses lèvres en étaient bleuies, les cernes qu'elle affichait sous les yeux ne pouvaient cacher la profonde fatigue dans laquelle elle semblait de débattre. Cette constatation faite, il en fronça les sourcils. C'en était trop !! à quoi donc avait pensé son capitaine en sollicitant cette femme pour cet aller retour à Carcassonne.


Crénom d'un chien Merer !! Tonna t-il Cette femme est frigorifiée !! que n'as tu demandé à un homme de venir plutôt qu'à cette pauvre femme !!

Ne laissant pas le temps à son capitaine de répondre, il s'adressa à la jeune femme d'un ton légèrement plus bas.

Allez donc nous attendre dans une taverne Tudieu ! Buvez un vin chaud ! Nous reprenons la route dans l'heure !


Ne se préoccupant plus de la "grenouille", d'un geste de la main il fit signe à Merer de le suivre. Il leur falait à présent rencontrer la mère supérieure de ce couvent afin de pouvoir s'occuper de Sélola et son jeune fils.
Il dut jouer des épaules parmi ces pauvres gens avant de pouvoir franchir le seuil de la bâtisse. Quelques explications suffirent pour faire savoir ce qu'il venait faire séant et ils furent conduit dans une petite pièce que plusieurs bougies éclairaient et où, sur deux tables, reposaient les corps recouverts de draps blancs. Le cœur de Castelreng se serra à cette vue, une boule énorme lui meurtrit la gorge, il resta là, un moment, sur le pas de la porte, les pieds comme collés au sol, incapable de faire le moindre mouvement. Il inspira un grand coup, se tourna vers Merer et incapable de parler lui fit signe de se charger du jeune corps. A pas mesuré, il s'approcha de Sélola, les battements de son coeur cognant lourd dans sa poitrine et releva le haut du drap pour révéler son visage. A la vue de son visage, il ne put retenir ses larmes malgré son froncement de sourcils de plus en plus prononcé. Ils s'étaient quittés fâchés, il la retrouvait..... sans vie.

Solennellement, il se penchant sur ce visage qui ne sourirait plus jamais et déposa un baiser sur les lèvres froides de son amie. Se redressant, il la recouvrit de nouveau, délicatement, comme il l'aurait fait avec la plus précieuse des porcelaines, puis, glissa doucement un bras sous sa nuque et l'autre sous ses genoux pour l'emporter. La serrant dans ses bras, la tête basse, il ressortit d'un pas lourd oublieux de tous ce qui l'entourait. Il ne vit pas les nonnes qu'il croisa, ne vit pas que les pauvres attendant pitance, s'écartèrent pour lui laisser le passage, ne vit pas non plus si Merer se trouvait devant ou à la traine derrière. Il n'avait que la vision de Sélola en rage contre lui, que le poids mort de son corps dans ses bras, envahi d'une culpabilité sans nulle autre pareille.

Parvenu à la charrette, il la déposa avec précaution à l'intérieur et vit que Merer avait déjà déposé le jeune garçon.
D'un mouvement de tête il chercha son capitaine et lorsqu'il le vit, lui annonça le départ.


Va chercher cette pauvre femme qui attendant en taverne... Je vais attacher Espoir à l'arrière de la charrette je la conduirais pour le retour.. Si tu pouvais lui trouver une couverture chaude aussi... ce serait pas du luxe....

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Merer
Comme il s’en doutait, le ténébreux ne serait pas à prendre avec des pincettes…et la « recherche scientifique » sur les mimiques du genre humain, avait aguerrit Merer. Celui-ci avait appris à se contenir dans certaines situations, pour éviter de balancer la moindre boulette pouvant entraîner un cataclysme colérique.
Pourtant, le vieux briscard attendait les ordres avec impatience, il espérait du fond de son cœur que Castelreng lui demande de l’accompagner pour cette « mission ».

LA mission.

Pourtant, dans ses oreilles bourdonnent encore les paroles d’Attala, grelottant comme les osselets d’une mains tendue implorant la pitié, avec dans le regard de chien battu, la miséricorde d’une femme aux abois, miaulant comme un chat sur le perron d’une masure pour rentrer. Cette situation lui fait déjà regretter de l’avoir entraîné dans cette aventure.
Il fait un sourire vers cette future mère et ouvre la bouche…


Crénom d'un chien Merer !!

Cette femme est frigorifiée !! Pourquoi n'as tu pas demandé à un homme de venir, plutôt qu'à cette pauvre femme !!


…finalement rien n’en sortira, il n’a pas le temps de prononcer quoi que ce soit, tel une massue vous enfonçant dans le sol, la remontrance est directe et sans sommations…
La mine grimaçante à nouveau, le Capitaine se retourne, composant des phrases qui ne sortent pas.
Dans sa tête, il répète par deux fois deux mots.

Mais comment ?


….mais comment lui dire que Sélola, pendant la remémoration de souvenirs amicaux juste avant le départ des deux hommes, s’est spontanément proposée de les accompagner…
Comment expliquer à cet homme meurtri, qui le fixe de son regard perçant, que l’émotion submergeant l’esprit du Capitaine, a occulté les commodités techniques…

Ne rien tenter, avaler le grain de maïs sans broncher, pour peu que la situation ne dégénère et surtout, rester aux aguets.

Abandonnant cette idée, de justifier une décision un peu ténébreuse prise de sa part au dernier moment, il préfère laisser fondre ses mots sur sa langue et trouver une solution au problème, d’ailleurs, il ne tarde pas à être guider par les paroles cinglantes du Seigneur de Cordas, qui réservant sa verve apaisantes pour la gente féminine, invite la grenouille à prendre un peu de repos au chaud.


Allez donc nous attendre dans une taverne Tudieu ! Buvez un vin chaud ! Nous reprenons la route dans l'heure !

La situation débloquée, Cast, invite d’un geste de la main plutôt compréhensif, Merer à le suivre, voir par moment à le pousser vers une initiative plus pertinente, comme se frayer un chemin parmi ces nombreux miséreux qui ont oublier depuis bien longtemps, à quoi ressemblait un vrai écu doré.
Crasseux, repoussant par leur fumet nauséabond, ils rendent difficile la progression vers l’entrée. Les sœurs se serrent les coudes pour distribuer quelques quignons de pain rassit et quelques pommes qu’elles ont amassées et stockées à l’automne, tout en réprimant certaines brebis égarées, qui tentent une intrusion non autorisée par la mère supérieur.
Les deux hommes ne tardèrent pas à trouver le bureau de la doyenne et c’est Merer qui frappa à sa porte pour annoncer leur arrivée, avant de se reculer de quelques pas et laisser le noble parlementer sur sa présence devant elle…


[Plus tard…]

Va chercher cette pauvre femme qui attend en taverne... Je vais attacher Espoir à l'arrière de la charrette je la conduirais pour le retour.. Si tu pouvais lui trouver une couverture chaude aussi... ce serait pas du luxe....

Merer ne se fit pas prier, et il prit la direction de l’auberge qu’avait nommée Attala, ou il là trouverait encore très certainement. Cette fois, une nouvelle page de l’histoire de Carcassonne se refermait. Une bien triste histoire puisque la principale héroïne ne pouvait sérer dans ses bras sa progéniture. Certes, ils étaient réunis dans ce « cercueil » à roulette qui ne tarderait plus à prendre la direction de Narbonne, mais ils ne pourraient pas échanger leurs impressions sur cette dernière escapade Languedocienne en se blottissant l’un contre l’autre. Ils resteraient enfermés, chacun de leur côté, dans ce drap blanc jusqu’à leur dernière demeure…

La porte s’ouvre, regard à gauche, regard à droite.


Attala ?
Viens !
Il ne faut plus tarder maintenant !


Invitant la grenouille à le suivre, il dépose sur le comptoir quelques deniers, des fois que la Dame se serait collationnée une infusion aromatisée. Dans le cas contraire, ça donnerait peut être le sourire au tavernier qui se frotterais avec avidité les mains.

Tenant fermement la poignée de la porte qui menait ces deux amis dehors, il la reteint soudainement lorsqu’elle s’ouvrit.
La brise hivernale qui lui râpa le visage, lui rappela une recommandation toute particulière.
Une grimace appuyée sur un visage désappointé et une phrase qui sort naturellement.


Vache!
On va encore se briser les dents à les claquer!


N’ayant d’autre choix, il referme la porte et se retourne vers le tavernier.

Dites, pour dix rondelles dorées, vous n’auriez pas un lainage pour la Dame,…
…pour la réchauffer un peu,
…par hasard ?
On ramène deux morts dans la ville d’à côté, d’ou qu’on vient…et ….bon ben l’hospitalité languedocien, tout ça….si vous passez par chez nous, on vous l’rendra, si Aristote vous là pas rendu avant, hein, un peu d’entraide, on est tous frères ?
Hein, main dans la main, tous dans l’bouzin, pis c’est pour une bonne cause, z’avez dû l’entendre déjà, l’bateau qu’à sombrer!
Bref, j’vais pas vous raconter une histoire que vous connaissez certainement...On veut juste un p’tit coup d’main!


Malaxant avec insistance le pommeau de son épée à l’insu de la femme enceinte, à qui, il dégagea quand même le ventre afin que le gérant puisse bien assimiler l’intérêt de cette question appuyée et rémunérée. Il va de soit, que le charisme naturel que dégageait le Narbonnais et son sens de la conversation, décida spontanément le tavernier, à offrir et ce, gracieusement, une longue étoffe de laine que le Capitaine envia de partager tout au long du chemin inverse qu’ils parcoururent pour rentrer chez eux.

En attendant de retrouver leur bercail, les trois « croque-morts » quittèrent Carcassonne, Merer poussant sa peine devant lui, n’osant regarder vers les collines qui dissimulaient le rivage méditerranéen…il portait à n’en pas douter sa croix, sur ce chemin de terre…

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Attala
Mortifiée.
Mortifiée et honteuse la brunette.
Finalement, en ayant voulu bien faire elle apporte plus de soucis qu'autre chose aux deux hommes.
Quand le seigneur a donné de la voix pour sermonner Merer, elle n'a rien osé dire, à peu près sûre de s'en prendre une à son tour avec en prime un petit couplet au choix sur la bêtise ou l'inconscience féminine.
Du coup elle a rentré la tête dans les épaules et filé en taverne avec juste un sourire d'excuses à l'intention du capitaine. Plus tard sans doute elle aura l'occasion de dédouaner Merer auprès de son maître mais pour l'instant mieux vaut laisser les deux hommes accomplir leur triste mission.

A peine le temps de se réchauffer de quelques bières, de faire la causette avec le tavernier du coin, de l'asticoter un peu pour le faire sortir de ses gonds histoire de se changer les idées que voilà le Merer de retour.
Merer qui négocie une couverture au nom de l'hospitalité languedocienne.
Embarrassée à nouveau, Attala laisse faire non sans retenir un gloussement amusé:



Pauv'e Mestre Zirgouflex... déjà que j'l'a ben embesté en t'attendant mon bon Merer...

La couverture "grascieusement offerte", les deux narbonnais se hâtent.

A la vue du chargement funèbre, la brunette a frissonné:

Par le Très-Haut! C'est comme avec Langededouceur... quand j'a du le porter de la plage à la chapelle...noyé lui itou... foutue mer voleuse de vies et maudits pirates!!

Avant de monter dans la charette sans un mot ni un coup d'oeil au seigneur qui les attend muré dans le silence lui aussi.
Et quand le convoi reprend la route de Narbonne, la jeune femme entame la prière des morts d'une voix basse et triste, le regard fixé sur les deux corps sans vie.

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Répétons tous en choeur: "Je joue, tu joues, nous jouons, vous jouez, ils jouent!"
Castelreng
On s'en doute, le retour vers Narbonne se fit dans le même état d'esprit. Dans un silence lourd et pesant . La charrette alourdie par les corps cahotait doucement sur le chemin boueux. Merer ouvrait la marche, Castelreng conduisait ce triste convois sans mots dire. La jeune femme, assise à ses cotés, le visage tourné vers l'intérieur du véhicule, marmonnait ce qui semblait être une prière.

Il regardait droit devant tout en tendant l'oreille sur les sons incompréhensifs de la grenouille, car dit trop bas, ( parce que non, n'allez pas croire qu'elle croassait ^^ ) l'enviant presque de parvenir à prier, lui en étant bien incapable...

Les heures passèrent ainsi, lourdement, silencieusement et l'aube les vit franchir les portes de Narbonne. Ils prirent la direction de la petite chapelle. Une fois parvenus, tout comme à Carcassonne, Castelreng prit le corps de son amie dans ses bras, avec autant de délicatesse que sa peine était grande et sa culpabilité étouffante.La tenant serré contre lui comme un homme ferait pour son amante. Sauf que là... il en était tout autrement....

Le pas lourd, il franchit le seuil de la chapelle où tout avait été fait pour accueillir les dépouilles. Les lourdes tentures annonçant le deuil avaient été pendues, des cierges brûlaient, leurs flammes comme autant de petites lucioles miroitaient dans la pénombre du saint lieu, l'époux de Sélola, déjà là, comme attendant que son épouse et son fils viennent le rejoindre.

Il avait tenu à se charger de cette lourde tâche. Pour rien au monde il n'aurait voulu voir une autre personne s'en acquitter se rendait-il compte alors qu'il était à avancer lentement vers l'autel. Dans son esprit il était seul responsable, ne pouvait plus obtenir son pardon, ne pouvait plus lui dire ses regrets qui, certes, arrivaient un peu tard... trop tard...

Déposant son triste fardeau aux cotés de Stephyz, il se laissa tomber sur les genoux et resta prostré ainsi un long moment avant de parvenir à ressortir de la chapelle. Il lui semblait avoir fait son devoir mais ne s'en sentait pas pour autant mieux...

Dans quelques jours, la cérémonie aurait lieu dans cette chapelle...


Ajout d'une ligne afin de mettre le lien où ce déroulera la cérémonie -

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