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[RP] Le Pinson Blond & l'Abominable Femme des Neiges

Melly_
Branle bas d'combat dans les escaliers et PATATRA le nez bien éclaté sur la caillasse carrément dure de la taverne. C'est une journée qui s'annonçait pourrissime...
Bref, ni vue (taverne pleine à craquée, faut dire qu'il est pas loin de midi.. Les gens qui crèvent la dalle, y'en a plein à c't'heure) ni connue (sachant, elle a balancé à tout l'monde que son papa c'était le Beau, le Grand, le Magnifique Joey, Bourguignon depuis des lustres) elle se relève et se pointe au comptoir avec un grand sourire niais.


-Bon, c'fut bin aimable d'm'accueillir, mais là j'm'en vais, j'retourne à ma maison en Lorraine. Que l'Très Haut y vous garde en tout cas ! Pis oubliez pas d'aller à la messe surtout ! C'très important ça la messe.

Un dépôt de clé en bonne et due forme et zou, la voilà partie direction l'étable pour récupérer son âne qui lui ne semblait pas de cette oreille. Elle avait beau le tirer par la queue, la peau du cou, y'avait rien à faire, il bougeait pas d'un pouce ! Du coup.. Elle tenta de lui pousser croupion, avec les mains, avec le dos en appuyant sur les jambes, toujours rien !
La Diaconesse finit par lâcher un gros soupire de désespoir quand soudain, une idée lumineuse lui traversa le cerveau et et elle sorti de son sac, un épis de maïs qu'elle gigota sous le pif de la bestiole à poils marrons avant de l'approcher de sa bouche à elle.


-Tu l'vois l'épis de maïs, tu l'vois ? Ben s'tu l'veux, tu t'bouges le fion ou c'moi qui l'bouffe !

Melly ou celle qui sait parler le langage des ânes. Le Malice, il a pas mis longtemps à comprendre et à enfin se décider à sortir de l'étable. Mais une fois dehors, ce fut une toute autre histoire...
Il l'avait bien remarqué lui, que ça glissait à mort par terre, qu'il avait fait bien froid cette nuit et que c'était surtout de la glace qu'on voyait partout, et ça le rassurait pas des masses d'porter la grosse vache sur son dos là dessus.
Fallait trouver un plan de survie et vite et l'animal ne trouva rien de plus malin que de faire le mort. Il avait expérimenté déjà une fois, ça lui avait bien plut.... Pourquoi pas retenter hein ?

La Petite Petite Ambroise retroussa le nez en le regardant faire, et elle se gratta la tête, se demandant bien ce qui lui prenait.
Elle croqua dans son épis de maïs pour voir si ça suscitait des réactions. Que dalle...
Cette fois ci, elle frnça les sourcils et s'énerva à moitié.


-Ben piske c'comme ça, j'me tire sans toi d'abord ! T'as qu'à rester là tout seul, j'm'en fiche d'toi !

Pis sans le regarder, elle tourna les talons et commença sa route vers là où elle allait. Mais on la suivait... Son âne la suivait discrétos. Du moins, il pensait qu'il la suivait discrétos, elle l'avait bien vu son crétin de destrier mais comme il ne semblait pas avoir envie de la porter, elle faisait genre qu'elle l'avait pas vu. De toute manière, ca fait que du bien d'marcher, c'bon pour les artères et pis ça donne envie d'chanter.

-Ma ChEEeeeEEEEeereUuuuUUUuuuuh LorraIIIiiiiIIiiIIIiiinEEEeeeeEeEEeeuh ! BientOooOOOOooOOoOooOt que j'te r'voOOooooOOoooIIIiiIiiiiiIs ! Ca FaIIIiiiiIIIIiit si loooOOOOooOOOOO...

BADABOUM, une flaque d'eau gelée sur le bord du sentier quand on regarde pas, ça pardonne pas ! Une Melly dans le décor, une !
Mais comme l'habitude avait finit par l'emporter, elle n'avait même pas lancer un vieux "aïe" ridicule. C'est tellement niais de dire "aïe" alors qu'on va juste avoir un bleu énorme sur la cuisse pendant trois semaines. Vraiment, pas de quoi en faire tout un plat. Elle tenta donc de se relever, as usual, sauf que...


-AIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIE !

Si sa frangine qui créchait présentement en Lorraine ne l'avait pas entendue beugler, c'était un miracle..
En tout cas, elle se tenait la cheville la Diaconesse, parce que ça lui faisait bien mal à cet endroit là. Ca serait pas un pauvre bleu cette fois ci, elle s'était réellement tordu quelque chose, voir même pire, cassé quelque chose ! Mais elle tentait de se rassurer en se disait qu'elle avait rien entendu craquer.... C'est beau d'rêver hein ?
Elle jeta un coup d'oeil à droit, à gauche, en haut, en bas, mais y'avait rien, strictement personne dans les parages, à part son imbécile d'âne qui faisait le mort un peu plus loin (ben oui, dès que la Melly elle s'arrêtait, il faisait le mort, au cas où elle se retourne et qu'elle se rende compte qu'il la suit vous comprenez ?).

Elle allait tout de même pas rester à à attendre Ô désespoir qu'un pecnot s'pointe pour l'aider à la porter jusqu'au village le plus proche ? Ca s'trouve que y'avait jamais personne sur cette route, ou ça s'trouve qu'elle mourrait de faim avant que quelqu'un arrive ! Ce serait le comble pour une fille qui passe sa vie à manger que d'mourir de faim quand même..
Si bien qu'elle se résigna, non sans une grimace, à continuer son chemin, en rampant...

Et vous croyez que ses malheurs vont s'en terminer là ? Vous rêves mes p'tits amis !
A peine quelques coudées plus loin, la voilà qui.... BIM.... rencontre un tronc d'arbre et donc.. vous vous en douterez... SPLATCH.. un gros tas de neige qui vient entièrement recouvrir l'Official qui était maintenant toute gelée sous sa couette de neige.

Ses petits neurones se dirent "La seule chose qui reste à faire, c'est d'prier l'Très Haut ma P'tite ! Tu l'as aimé d'puis tout ce temps.. Il te sauvera p'tetre aujourd'hui".
Elvix
Le soleil était à son zénith et éclairait le paysage hivernal de ses rayons pâles. Ils apportaient un peu de chaleur à l'air glacial et faisaient scintiller le manteau blanc dont Dame Nature s'était parée. La végétation était couverte de dentelles givrées. Elle semblait s'être fait coquette, comme une invitation à la promenade à l'abri de ses branches ployant sous le poids de la neige. Le silence régnait dans la foret et ajoutait sa touche personnelle à l'effet mystérieux et enchanteur. L'atmosphère était propice à la contemplation et aurait pu être source d'inspiration pour le barde dont les pas crissaient dans l'amoncellement de flocons. C'était beau. C'était merveilleux...

Maaa qu'est-cé-qué c'est chiânneté cetté caquita !

Le blond s'enfonçait dans la neige jusqu'à mi-mollet. Il pataugeait depuis un moment dans ses chausses emplies de poudreuse en essayant d'ignorer le froid qui avait envahi ses orteils. Il regrettait amèrement d'avoir eu la splendide idée de rentrer chez lui en prenant un raccourci s'enfonçant hors des chemins battus. Il en venait presque à se demander s'il retrouverait un jour la petite cabane qu'il avait construit de ses propres mains - imaginez la gueule du truc - quelque part entre un grand chêne tordu et un vieux douglas aux aiguilles desséchées. La seule chose dont il était sur, c'est qu'elle était située sur le territoire bourguignon, puisque les autorités locales n'avaient rien trouvé de mieux que de lui coller un procès en l'accusant de s'être installé illégalement dans leur fabuleux duché.

Estúpida idée qué y'ai encore ou là...

Allez savoir contre laquelle idée il pestait exactement. Des stupides, c'est pas ce qu'il manquait dans sa tête creuse. Peut-être parlait-il de celle qui l'avait poussé à s'installer seul au beau milieu des bois empli d'animaux terrifiants - du moins pour la poule mouillée qu'il est. - A moins qu'il ne râlait sur son choix judicieux de vivre en marge du village, alors qu'il était censé côtoyer le plus de gens possible afin d'étendre la renommée du baron de Digoine, qui l'avait embauché à cette fin. Ou alors, c'était peut-être cette idée de raccourci qui le dérangeait. Ca faisait quand même un bon moment qu'il tournait en rond avec son panier empli de provisions sous le bras. La prochaine fois qu'il irait faire des courses au marché, il sèmera des miettes de pain derrière lui, pour pouvoir retrouver son chemin plus facilement.

Y'aurais dou prendré dou fromage dé chèvre au lieu dou fromage dé brébis. Y'ai oublié qué céloui là mé donné dé l'aphte. Quel gâchis ! Yé vais encore dévoir lé yéter...

Ah. C'était à cette idée là qu'il faisait allusion... C'était surement son ventre qui parlait. Il faut dire que la marche, ça creuse. L'estomac du blond commençait à en faire des siennes. Comme il ne savait fichtrement pas où il se trouvait, impossible de dire s'il arriverait bientôt chez lui ou pas. Le mieux était encore de casser la croûte sur place, plutôt que de se laisser crever de faim en continuant à tourner en rond indéfiniment.

Avisant ce qui semblait être un morceau de tronc d'arbre renversé sur le sol et couvert de neige, Elvix s'y installa et commença à fouiller dans son panier pour trouver de quoi se faire un casse-dalle. Une ou deux tranches de pain avec un peu de fromage feront bien l'affaire. Il pourrait compléter son repas avec une pomme ou bien...


Maaa ché quoi ché trouc ?

Tartine dans une main, couteau dans l'autre, le blond interrompit sa mastication en fronçant les sourcils pour essayer de déterminer ce qu'était cette chose étrange, qui semblait allongée sur le sol, à quelques pas de lui.

Maaa ché... ché oune cadavré d'âné !
Melly_
Discussion entre Melly qui croit qu'elle est morte et son subconscient qui essaye vainement de lui expliquer un truc retranscrite ici même pour vos yeux ébahis !
-Melly, Melly ? Mellyyyyyyyyyyyyyyy !
-Hein quoi ? J'suis morte c'est ça hein ? J'vois d'la lumière blanche.
-Mais non Melly, c'est la neige qui est blanche.
-Arrête ! J'te crois même pas d'abord, comment tu veux que j'survive avec une ch'ville en moins sous un tas d'neige, j'suis morte j'te dis.
-Melly est-ce que tu vois des anges quelque part ?
-Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah quelle horreur ! J'suis en Enfer ! Mais j'ai rien fait pourtant ! J'suis super genty, super serviab', j'ai même pas fais des bébé avant l'mariage !


Le subconscient de la Diaconesse commençait à être passablement blasée par la débilité profonde de celle qui le possédait et alla droit au but.

-Tu ne sens pas comme une odeur Melly ?
-Ah si ! Ca blaire le vieux fromage ! Ca pue les Enfers moi j'te l'dis ! Kékéj'fou lààààà ! Laissez moua sortiiiiiiiir ! J'veux aller dans le Paradis moua.
-Purée Melly ! y'a quelqu'un d'assis sur ta tête qui se tape une tartine de Soignon !
-Ah bon ? Moi 'jdirais du Lou Pérac perso. Méééé, c'pas l'sujet ! J'vois pas l'gens assis sur moi ! C'est un diable hein c'est ça. Y s'cache le fourbe, y veut pas que j'lui colle une baffe en pleine face !
-Grrrrrrr ! Bouge ton pied grosse bête et tu verras si c'est un diable ou quoi ! Moi j'me casse tu m'déprimes.


Imagine c'est vrai ? Imagine y'a vraiment quelqu'un qui a pris Melly pour une vieille souche d'arbre enneigée et qui se tape vraiment une tartine de fromage de brebis à son aise sur sa tête ?
Nan mais genre, depuis quand on s'asseoit sur la tête de LA Mellyssa Vellini d'Ambroise, LA fille de Joey Vellini d'Ambroise et Nadège Rose-Eclose, LA soeur de.... Ouais bon on s'en fout au pire, c'est pas tout ce monde là qui va la sortir de son trou à rat où elle se trouve actuellement.
Déjà parce que d'une son pôpa il avait disparu, de deux, sa mère elle était dans le coin, mais pas vraiment dans le coin non plus, bref... Fallait qu'elle se sorte de sa misère toute seule, comme d'hab' !
Quelle famille de me*de j'vous jure, jamais là quand on a besoin d'eux, mais toujours là pour venir te demander "Melly, tu veux pas nous marier" ou "Melly tu peux pas me baptiser". Oui, elle se rebelle la Petite Brune, elle en a ras les noisettes de tout faire pour tout l'monde pis qu'on fait jamais rien pour elle.

MAIS ARRETE DE PENSER ET SOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOORT BO*DEL DE C*L D'JATTE !

Oui oui deux minutes ça vient ça vient.
Avant toute chose, vérification inutile mais nécessaire, elle frappa de son petit poing sur la neige comme si elle frappait à la porte de quelqu'un.
Et si celui qui mangeait du fromage sur sa tête lui disait "entrer" hein ?


Maaa ché... ché oune cadavré d'âné !

Bah bien sur ! Fallait que le couillon qu'elle avait au dessus d'elle il meugle en même temps qu'elle montrait signe de vie. Quel monde pourri franchement.
Du coup, ni une ni deux, la petite Petite Ambroise retint donc son souffle (y paraît qu'on a plus de force quand on retient son souffle) et donna un grand coup de pied dans la neige, en ne manquant pas -bien sur- de frotter ce même pied contre l'autre devenue méchamment invalide maintenant, et qui lui faisait méchamment souffrir le martyr aussi.
En tout cas, opération réussie ! Un pied dehors, y restait plus qu'à crier pour que l'énergumène la sorte de là. Après un âne qu'il croit mort, d'ailleurs pour qu'il le croit mort c'est que Malice fait vachement bien le mort justement, une souche d'arbre qui parle.. Il va rien comprendre le pauvre mônsieur... Car oui, elle supposa qu'il s'agissait d'un mônsieur.


-Hééééééééé ! L'bouffeur d'fromage ! Sortez moi d'la s'viou plaît ! Ca gèle là d'ssous ! Pis j'ai faim ! Vous m'en filerez du fromage hein ? Maieuh, faites gaffe à mon autre pied, j'crois qu'il est cassé. S'viou plééééééééééééééééééé ! Pis mon âne il est pas mort, y fait vachement bien l'mort juste. Dites lui d'se bouger la rondelle pour vous aider !
Elvix
Les yeux écarquillés d'effroi étaient rivés sur le cadavre d'âne jonchant le sol à quelques pas de là. La bouche grande ouverte, le barde écarta d'un air écoeuré la tartine de fromage puant dans laquelle il s'apprêtait à croquer, persuadé que l'odeur pestilentielle qui s'en dégageait n'était autre que celle de la carcasse animale qui avait commencé à se décomposer. La peur peut vous faire imaginer de ces trucs...

Envolée la faim qui le tenaillait un peu plus tôt. Son estomac manqua de se retourner à la vue de la dépouille, qui n'affichait pourtant aucun détail gore. Pas la moindre gouttelette de sang dans la neige immaculée. C'était plutôt l'idée du pourquoi du comment cet âne avait trépassé, qui le dérangeait. Peut-être était-il mort de vieillesse ou de maladie ? C'était la raison la moins angoissante, bien que complètement irrationnelle. Même le blond écervelé en était conscient. Que pouvait bien faire un canasson tout seul au beau milieu des bois ? Où était passé son cavalier ? Ils avaient peut-être subi l'attaque de brigand des grands chemins - m'enfin là, ce serait plutôt des bandits des petits sentiers paumés. - Si c'était le cas, les malfrats étaient peut-être encore dans le coin !

Le blond déglutit difficilement et lança un regard suspect en direction des buissons se trouvant derrière lui. Et si quelqu'un était embusqué juste là, et s'apprêtait à lui sauter dessus pour lui voler sa tartine de fromage ? Ce serait du rackettage des plus traumatisant, du genre de la mort qui tue. Prenez lui ses écus, mais laissez lui son fromage, bon sang !


Sainté-Marie merdé Diou, vieille sour mon boutônne dé coulotte* por favor. Gracias !

Elvix sentit son pouls s'accélérer, alors qu'il se raidissait sur sa souche d'arbre, hésitant encore sur la conduite qu'il lui fallait adopter. Devait-il tenter de s'enfuir en courant ou devait-il essayer de s'échapper discrètement en s'éloignant façon crabe des bois, longeant les arbres et se planquant derrière chaque tronc croisé ?

Alors que l'angoissé de la vie cherchait encore une solution pour se sortir de cette mauvaise passe, il lui sembla que la souche sur laquelle il était assis commença à prendre vie. Un pied émergea soudain de la neige, juste à coté de sa besace et c'est complètement tétanisé par la peur, qu'il entendit une voix brailler sous son illustre fessier.


Hiiiiii ! Oune autré cadavrééééé !

Non, impossible. Les cadavres ne parlent pas.
On la refait :


Hiiiiii ! Oune morté-vivântééééé !

Le temps de réaction est passablement long, mais enfin il se redresse d'un bond et agrippe sa mandoline de sa main libre. L'autre tenant toujours sa précieuse tartine, il se mit à frapper l'instrument sur le tas de neige mouvant en beuglant à tout va :

T'auras pas mon cassé-croûté ! Ploutôt creveeeer !

Et paf ! Et paf ! Et paf ! Prend ça ! Et ça aussi ! Et bim ! Et boum ! Et paf ! Et pouet !
Les coups de mandoline éparpillaient peu à peu la neige qui recouvrait la morte voleuse de fromage.




*Le "bouton de culotte" est un fromage de chèvre originaire de Bourgogne.
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